Aaron Sakuragi
C-GEAR Inscrit le : 18/09/2013 Messages : 2318
Région : Hoenn
| Il prend une grande inspiration lorsqu’il retrouve enfin la surface. Le sharpedo sur lequel il était en train de faire du surf revient le chercher et il s’y accroche, comme à une bouée. Lorsqu’il tourne la tête, il voit qu’une nouvelle grosse vague est sur le point de s’abattre sur lui. Le ciel s’obscurcit et des éclairs commencent à gronder. Aaron se prend la nouvelle déferlante et se retrouve entraîné avec force en direction de la terre. Tenace, il n’a pas lâché l’aileron du sharpedo, mais s’est fait mal aux mains sur sa peau dure. Sur le rivage, tout le monde est sorti de l’eau et il ordonne au requin de les rejoindre. Sitôt qu’il pose le pied sur terre, les éléments se calment et le ciel s’éclaircit à nouveau. - Il s’est passé quoi là ?!Aryem, occupée à rassembler en précipitation le matériel, laisse tout tomber pour aller voir comment va Aaron. Elle l’aide à se relever et cracher un peu d’eau qu’il a avalé. L’inquiétude se lit sur son visage, ce qui ne plait pas vraiment au travesti. Il ne faudrait pas qu’en plus de le faire chier lui, cette foutue situation se mette à avoir un effet néfaste sur ses cours de surf à dos de sharpedo ! - C’est rien, je vais bien. Je savais pas que la météo pouvait être si changeante à Alola… Checke si Sharpy va bien plutôt.- Sharpy c’est un sharpedo, il a vu pire ! Toi par contre Aarii… Tu t’es pas encore pris de chutes pareilles, t’es sûre que ça va ?Aaron s’efforce d’afficher un sourire et de hocher la tête, pour prouver à la monitrice que ce n’est pas un mensonge, tout va vraiment bien, puis trouve un moyen de s’éclipser jusqu’aux vestiaires. La leçon était sur le point de se finir de toute façon. Il salue Aryem avant de partir et décide de rendre immédiatement visite à Paulie. Il trouve cette dernière en train de travailler dans son jardin, elle a l’air étonnée de le voir. - Cette fois, Tokopisco va trop loin !- Qu’est-ce qui s’passe encore ?- J’étais à mon cours de surf sur sharpedo et je me suis éloignée de la côte genre à cent mètres et là la malédiction c’est enclenchée ! Genre j’étais à cent mètres ! Dans la zone autorisée par le cours ! Mais non, je me suis fait déboiter quand même comme si j’essayais de m’enfuir !- J’comprends c’est chiant, mais… Il doit pas avoir que ça à faire que d’être minutieux avec ses malédictions, répond simplement Paulie, n’ayant pas l’air motivée pour compatir aux malheurs du travesti. Essaye de rester plus près du bord la prochaine fois.- Il a eu que ça à foutre que de me maudire pourtant !Sans même attendre de réponse, Aaron s’en va. Paulie a l’air d’être de moins en moins encline à l’aider ces derniers temps. D’accord il vient la solliciter souvent, mais c’est parce qu’il en a besoin ! Il a été condamné et maudit à tort, il mérite tout de même de pouvoir solliciter la doyenne qui gère tout ça comme il le veut, non ? Il rentre à son appartement, décidé à bouder en attendant que Eric rentre de son travail. Il envoie également un message à Aryem pour la rassurer comme quoi Aarii va bien parce qu’il sait que sinon elle va venir harceler son compte Twitter pour avoir des nouvelles. Il allume ensuite la télévision et tombe sur un morceau de journal qui est en train de parler du champion d’Elite Edel Aubier. Ca n’intéresse pas franchement Aaron, bien qu’il ait toujours été un peu intrigué par le fait que certaines personnes arrivent à vivre en ayant un œil couvert par leurs cheveux, jusqu’au moment où le journaliste mentionne que cet homme s’est apparemment lié d’amitié avec Tokopiyon. Vite, recherche internet pour vérifier les faits ! Les faits sont vrais. Ce qui veut dire que cet homme en connaît forcément un rayon sur les Tokos sans les traiter comme des entités inapprochables comme toutes les autres personnes qu’il a pu rencontrer à Alola. Toutes les données qu’il a pu acquérir sur eux pour essayer de se protéger de la malédiction sont théoriques et d’ordre très scientifiques : Aubier, lui, il devrait avoir des connaissances pratiques et peut-être que ça pourrait l’aider à s’en sortir. D’accord Tokopiyon et Tokopisco n’ont sûrement pas le même caractère, mais ça se tente. Si ça en arrive au point où ses activités ludiques sont compromises, Aaron est de toute façon prêt à tenter n’importe quoi. Et il trouve souvent les solutions à ses problèmes en faisant n’importe quoi de toute façon. Il se renseigne donc sur la manière de contacter des champions d’Elite et décide que le moyen le plus sûr pour obtenir une réponse est de lui écrire une lettre. La réception prendra sûrement du temps car il imagine que ça doit passer par plein d’étapes de sécurité, et il n’est même pas certain que se sera lu car il doit recevoir plein de lettres de fans, mais se sera toujours moins perdu dans la masse que par mail. En plus un mai, il sera à coup sûr lu par quelqu’un d’autre avant. Une lettre, pas forcément. Aaron s’empare donc de papier et d’un stylo, commence à écrire, chiffonne tout, reprend une autre feuille où il n’oublie pas de faire des lignes au crayon de papier avec une règle d’abord pour pouvoir écrire droit, et recommence à écrire. Cher Monsieur Aubier,
Je me permets de vous écrire pour vous faire part de plusieurs choses. Déjà que vous êtes cool, parce que si vous êtes du genre narcissique et j’en sais rien, j’imagine que vous lisez pas les lettres si on vous dit pas d’office que vous êtes le meilleur. Donc voilà : je gémis d’admiration comme une petite fille quand je vous vois à la télé.
Bref, c’est pas pour ça essentiellement que je vous écris. J'ai vu dans un reportage puis sur internet que vous étiez assez copain-copain avec Tokopiyon et du coup j’imagine que vous vous y connaissez pas mal en Tokos. J’aurais grandement besoin de parler à quelqu’un qui connaît bien ces créatures car je suis actuellement dans une merde intersidérale à cause de Tokopisco. Alors ok c’est pas Tokopiyon, mais j’imagine qu’entre Tokos on se comprend et que du coup vous pourrez peut-être m’aider quand même. A cause d’un malheureux accident, je me suis sauvagement fait agresser par une colonne dans le temple de Tokopisco. J’ai esquivé histoire de pas mourir et la colonne a cassé un vase. Et apparemment c’est de ma faute. (Je sais c’est absurde, merci de le reconnaître sinon je ne gémirai plus quand je vous regarderai à la télé.) Du coup déjà je suis condamné par la justice de Poni à des travaux d’intérêts généraux pour réparer mon """"crime"""", et en plus il y a Tokopisco qui est venu me voir en garde à vue pour me maudire. Alors que c’est même pas ma faute ! Du coup maintenant je ne peux plus quitter la région d’Alola sous peine de me prendre des tsunamis dans la gueule. A la base, j’habite à Kalos et j’étais en vacances, du coup je vous laisse deviner mon désarroi de ne pas pouvoir rentrer chez moi ! J’aurais donc besoin de conseils sur comment on fait pour s’attirer les faveurs des Tokos, histoire que Tokopisco m’ait à la bonne et qu’il laisse tomber cette malédiction comme ça je pourrais rentrer chez moi une fois ma peine purgée.
Du coup je voudrais vous inviter à passer faire un coucou à Alola pour qu’on reparle de tout ça, parce que par lettres c’est pénible, il y a un délai de ouf. Je vous paierais un coup au club Hano-Hano si vous voulez !
Bien cordialement,
Aaron Sakuragi
PS : je sais que vous avez un trépassable shiney, moi aussi j’en ai un ! Du coup si vous venez ils pourront peut-être devenir copains. Je vous joins à la lettre une photo de moi et Thanatos comme ça, ça fait pas lettre anonyme et votre trépassable peut juger si la tête du mien lui convient pour faire partie de ses potes.
Quelques heures plus tard, la lettre est postée. Et maintenant, il n’y a plus qu’à attendre en espérant ne pas se reprendre un orage surprise dans la tronche. |
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| | | Edel Aubier
C-GEAR Inscrit le : 20/11/2017 Messages : 637
| – Ah, tenez, vous avez reçu une lettre curieuse ce matin.– ...Ch'est quoi qui ne vous intérech' pas dans ch'que ch'raconte ? – Je vous ai déjà dit que j'estimais que Mme Kanaloa et vous aviez mieux à faire que...– ...Donc, pour la récompench' de l'épreuve de confort, les Rouch' ch'ont allés dans un villach' de pêcheurs qui...– Vous pourriez arrêter de parler la bouche pleine...– ...pêche tradich'ionnelle de Vorach'térie. Mais comme Dylan a la phobie des Poich'ons...– ...Et j'aimerais bien ne pas me faire spoiler l'intégralité de la dernière saison !Je me tus, poussai un profond soupir, et avalai ma bouchée de steak végétal fromage-pignons-épinards avant de reprendre la parole. Élise reconnaissait à nouveau que sous les airs sérieux qu'elle cherchait à mettre en avant, elle aussi était une fan de Koh-Lanta : je lui devais bien ce petit effort. – Quel genre, la « lettre curieuse » ? Une nouvelle lettre d'amour de la part d'un papy comme l'autre fois ?– Non. Un autre registre.– Hm... La Société de Défense des Motisma qui a tilté que j'utilisais Blitz pour mes effets spéciaux et qui veut porter scandale !– Non, non. Plutôt curieuse par rapport à ce que l'expéditeur raconte sur lui...– ...Un Métamorph qui s'est transformé en main pour m'écrire toute son admiration ?– Non ! Attendez, je vous la retrouve, elle doit être juste là.– Sinon, pendant que vous cherchez, je peux aussi vous raconter la fin de l'épisode ?C'était l'heure du déjeuner et j'avais, comme souvent, envahi le bureau de mon agente Élise parce que c'était plus sympathique d'avoir de la compagnie pour manger, Élise qui s'était désormais faite à cette habitude et avait cessé d'essayer de travailler tout en grignotant son sandwich tandis que je lui racontais ma matinée pour prendre une vraie pause avec moi. Elle ne pouvait s'empêcher de ramener la conversation au travail lorsque j'en étais le plus loin, ce en quoi elle me rappelait parfois trop mon meilleur ami Camille, mais je la savais à présent capable de se détendre lorsqu'elle le voulait et j'espérais l'y encourager par mes visites intempestives. Le travail nous obligeait souvent à manger hors du QG et, par ailleurs, lorsque Calypso était là, c'était souvent avec elle que je préférais déjeuner ; mais au quotidien, je m'étais vraiment rapproché d'Élise, que nos supérieurs avaient désignée comme étant plus ou moins ma binôme et que je commençais à mieux connaître, et à mieux apprécier. L'une des nombreuses missions que je prenais soin de lui déléguer était de s'occuper de mon courrier : le règlement indiquait que tous les envois adressés aux champions devaient être inspectés avant de nous être remis, et je considérais par ailleurs comme une énorme perte de temps le fait de devoir lire, et peut-être répondre, à la totalité des lettres que l'on recevait chaque semaine. Je savais que certains de mes collègues mettaient un point d'honneur à s'en charger, mais à ce stade, cela relevait de la bêtise : ils devaient y passer toutes leurs soirées ! Je tenais, quant à moi, bien trop à mon temps libre pour l'étouffer sous les déclarations d'amour de groupies insensées dont je ne comprenais même pas comment pareille idée fixe avait un jour pu émerger de leur étrange esprit. Élise était donc chargée de lire mes lettres et de répondre, par des messages pré-rédigés, à la majorité d'entre elles, ne me transmettant que les plus originales, les personnelles ou, évidemment, les invitations concernant immédiatement mon métier de champion. Je n'avais répondu que distraitement au sujet de sa fameuse lettre, attendant surtout de pouvoir replonger dans mon repas interrompu, mais ma curiosité était tout de même légèrement éveillée et je posai les yeux avec elle sur les papiers qu'elle me présenta enfin. Continuant de manger, je parcourus en diagonale la lettre, qu'elle tenait encore. Je la lui pris ensuite des mains : certains mots avaient accroché mon regard... – Un vandale menteur qui n'a rien trouvé de mieux pour vous rencontrer que d'imaginer que Tokopisco est venu lui-même lui apparaître pendant qu'il était prisonnier... et qu'il cherchait un moyen de s'évader, sans doute ! commenta Élise avec un certain dédain dans la voix. – ... J'aurais pu répondre, mais toute mon attention s'était concentrée sur la lettre qui méritait bien l'adjectif initial qu'Élise lui avait associé et que je terminais de lire. Le style était si familier qu'il était difficile de la prendre au sérieux, mais la mention de Tokopisco ne pouvait qu'éveiller mon intérêt ; et j'avais, en effet, suffisamment côtoyé les Tokos pour savoir qu'un rien pouvait être vécu par eux comme l'offense ultime, et qu'il leur arrivait parfois d'apparaître aux humains pour les raisons les plus futiles qu'il soit. Un Trépassable shiney ? Je dévoilai la photo qu'Élise avait placée sous la lettre, et ne pus me retenir de pouffer en découvrant l'aspect de celui qui portait le fier prénom de "Thanatos". Un vandale qui a assez d'humour pour donner cette tronche à son Trépassable et qui se propose de me payer un coup au club Hano-Hano, vous voulez dire ! rectifiai-je joyeusement. Je prends.– ...Quoi ?– Vous savez que ça coûte une blinde, le club Hano-Hano ? C'est rare, de nos jours, les jeunes qui sont aussi galants.– Mais... Mais vous ne pouvez pas le rencontrer ! C'est un coup monté, c'est sûr ! Il doit espérer que vous allez l'aider à annuler sa peine ou je-ne-sais-quoi, et puis c'est une groupie, il ne vous lâchera plus si vous lui répondez ! En plus, il a donné une photo de sa sœur au lieu de la sienne, ça cache quelque chose.Je dévisageai Élise, puis la photo jointe à l'enveloppe. – ...C'est un homme, sur la photo. Il a pas de seins. Je détournai les yeux de la poitrine toute plate de mon agente lorsqu'elle vit que je la fixais. Et puis, vous savez comment se forment les Trépassable, non ? Il doit être au moins aussi inoffensif que moi pour que le sien ait pris une couleur pareille ! Pauvre Kerguelen, il faisait triste figure. – C'est peut-être un Pokémon volé...– Bon. Écoutez. Vous ne pouvez pas envisager que ce garçon ait réellement rencontré Tokopisco en personne qui l'aurait maudit à base de tsunamis à cause d'un malheureux vase, mais vous êtes prête à le croire quand il écrit qu'il gémit lorsqu'il me voit passer à la télé ? C'est absurde. Face au silence d'Élise, je sortis mon téléphone et pianotai à toute vitesse dessus afin de vérifier quelque chose : En plus... AHA ! Et je pointai l'écran sous le nez de la jeune femme : Dans neuf jours, le week-end... C'est le festival annuel de lancer de Concombaffe sur la plage Hano-Hano ! Je savais que c'était bientôt, je ne peux pas rater ça ! Je prends mes journées, et le gamin me paiera un verre après le tournoi.– Mais... Mais... Le... Quoi?!Mais je m'étais déjà enfui, armé de la missive, dans mon appartement – non sans un geste vers la compréhensive Élise. « À plus tard, Miss ! »
À M. SAKURAGI Aaron – 16 rue du Noadkoko – Bât.7, Appart. 21 – 70400 VILLAGE FLOTTANT, ALOLA Cher Monsieur Sakuragi,
Quelle aventure que celle dont vous êtes la victime ! Les personnes qui peuvent se vanter d'avoir vu Tokopisco en vrai et même de s'être faites maudire par elle ne se croisent pas à tous les coins de rue, encore moins celles qui ont assisté à l'assassinat d'un vase par une colonne pour le moins querelleuse, quoique dans un temple soigneusement protégé. Encore que dans votre cas, vous soyez loin de vous en vanter, je l'ai bien compris ! Mais il est certes bien malheureux d'être coincé loin de l'endroit où l'on souhaiterait rentrer, et cela, pour le plaisir d'une quasi-divinité propre à s'énerver au moindre faux pas commis en son île. Si j'étais à votre place, je ne trouverais pas grand lieu de me plaindre à voir prolongé d'autorité mon séjour dans cet archipel merveilleux qu'est Alola, de loin la plus agréable des régions, pour vous donner mon avis ; mais j'ai également saisi que ce n'était pas mon opinion que vous me demandiez, mais des conseils, et l'on profite assurément mieux d'un paradis lorsque l'on y est pour un voyage plutôt que pour purger une peine.
Je vous conseillerais donc, pour commencer, de réaliser les travaux que vous confient les autorités locales, puisque vous êtes actuellement sous leur juridiction. Second point : connaissez-vous le lancer de Concombaffe ? C'est un sport très divertissant fréquemment pratiqué dans la région où vous vous trouvez immobilisé. Il se trouve que le tournoi annuel a justement lieu le week-end de la semaine prochaine, à proximité du club où vous me proposez de vous retrouver, sur l'admirable île d'Akala (que, soit dit en passant, je vous conseille bien plus fortement que Poni pour en faire votre adresse de résidence éternelle, au cas où Tokopisco, bien sûr, vous y autoriserait.) Je vous attendrai donc sur la plage pour l'ouverture du tournoi : sauf à vouloir manquer un moment exceptionnel, ne soyez pas en retard ! Venez avec Thanatos. Je porterai une chemise à fleurs jaune.
Edel Aubier
P.S. : Inutile de gémir quand vous me verrez, je croirai devoir vous conduire à l'hôpital psychiatrique et cela m'ennuie d'avance.
Je partis à Alola le vendredi soir pour loger dans un hôtel discret de la Rue du Dôme Royal, non sans avertir par SMS Hélène de mon voyage au cas où elle puisse, elle aussi, prendre un petit congé. Le jour dit, à peine levé, je revêtis une chemise alolienne typique associée à un short, à des tongs à semelle suffisamment épaisse, à des lunettes de soleil et surtout, touche finale, à une perruque de cheveux châtains mi-longs bien peignée soigneusement choisie dans ma petite collection : j'avais ainsi tout l'air du parfait touriste, un peu riche et maître en l'art du mauvais goût ! Je ne veillais pas souvent à mon anonymat lorsque je me promenais à Alola, mais des raisons diverses m'incitaient à ne pas vouloir être reconnu durant le tournoi de lancer de Concombaffe ; j'avais aussi fait rentrer Pops et les autres dans leurs pokéballs. Muni d'un sac de plage, de quelques outils et d'un filet spécial de mon invention, je gagnai le bord de mer à une heure encore très matinale. Je me demandais un peu à quel genre de zigoto j'allais avoir affaire en la personne de ce Sakuragi. Élise n'avait pas tort sur le fait que, sur la photo qu'il nous avait envoyée, il avait plus l'air d'une gamine de quinze ans que d'une personne susceptible de se prénommer "Aaron" ; en même temps, je lui avais tout de suite discerné un côté masculin et puis, après tout, cela n'avait pas franchement d'importance. La question était surtout : est-ce qu'il serait doué au lancer de Concombaffe, ou non ? Afin de m'accorder un minimum avec mon statut de champion d'Élite, j'avais pris soin de lui conseiller de se tenir pour le moment à carreau, pour que la justice n'ait rien à redire, mais je ne lui avais rien écrit à propos de Tokopisco afin d'être certain qu'il vienne aujourd'hui. J'aurais aussi trouvé plus simple que nous communiquions par mails plutôt que par lettres, mais enfin, j'avais envoyé la mienne en recommandé spécial via Gueriaigle de course de la Poste, alors il était certain qu'il l'avait reçue dans les temps. La plage était déjà noire de monde, autochtones et touristes qui n'attendaient que de voir couper le cordon d'ouverture pour se précipiter parmi les stands mis en place à l'occasion de ce Festival du Concombaffe, dont le grand tournoi composait le clou du spectacle. Des petits fanions colorés frémissaient entre les installations, des ballons noirs, roses et blancs décoraient la moindre baraque. Mon filet à la main, je me postai vers l'entrée, un peu en avant du gros de la foule, et me mis à scruter les visiteurs. J'étais physionomiste, donc sûr de le reconnaître : qu'il porte une robe et des couettes ou soit en short et les cheveux ras, j'étais prêt à lui bondir dessus dès que je l'apercevrais. | | | | Aaron Sakuragi
C-GEAR Inscrit le : 18/09/2013 Messages : 2318
Région : Hoenn
| - Eric ! Y a Edel Aubier il dit que si je gémis devant lui il va m’emmener à l’asile psychiatrique ça donne trop envie ! - J’avoue, mais à tous les coups c’est moi qui vais devoir aller te chercher là-bas donc évite s’il te plait.
Aaron relit la lettre que le champion de l’Elite lui a envoyé, un peu déçu que Eric ne partage pas complètement son point de vue sur le fait que se faire emmener à l’asile par une célébrité se serait quand même fun et un petit peu classe. On ser ait pas n’importe quel fou, on serait LE fou. Mais bon, sûrement que Eric dit ça car c’est pas de se faire emmener à l’asile ça aiderait pas sa situation : ça ne lèverait pas la malédiction de Tokopisco et ça reporterait encore plus son retour tant espéré dans la région de Kalos, à Romans-sous-bois, dans sa maison.
- … Je gémirais à la fin, genre à retardement s’il m’a pas aidé et que c’est un con, juste pour qu’il ait à me traîner à l’asile alors que je m’accrocherais aux coins de portes pour le faire chier !, Eric rigole enfin, parce qu’il sait que Aaron en est tout à fait capable. Enfin bref, je comptais aller au concours de lancer de concombaffes de toute façon, se sera l’occasion de l’impressionner et de faire connaissance en s’amusant. Tu veux venir ? - Evidemment !
Le jour J, Aaron porte fièrement son maillot de bain de compétition. C’est un maillot une pièce avec une forme de jupe en bas, histoire de mieux dissimuler les parties les plus masculines de son anatomie, holographique. Cet effet de couleur particulier permet d’attirer l’attention des adversaires, de retirer le sens de la vue à certains, et ainsi de les déconcentrer pendant qu’ils tirent. Eric voit ça comme de la triche, même s’il n’est pas convaincu que ce soit une technique qui marche, mais Aaron rétorque que c’est un moyen de mettre toutes les chances de son côté et que rien n’indique dans le règlement qu’il est interdit de porter certains coloris de vêtements.
Thanatos est en liberté, bien qu’il ne soit d’aucune utilité pour le concours. Comme le champion d’Elite n’a qu’un œil sur certaines de ses représentations officielles, il a peur qu’il n’ait pas d’autre moyen de le reconnaître comme Aaron n’est pas habillé comme sur la photo, même s’il a la même coupe de cheveux avec ses deux couettes. Et puis il avait proposé que les deux trépassables se rencontrent, donc c’est un peu comme une ouverture au dialogue que d’avoir Thanatos avec lui… Même si ce dernier est plein de mauvaise volonté, comme d’habitude ! Il se traîne sur le sable, fait genre il se font avec les autres grains qui ne sont pas vivants et ça se voit parce qu’ils ne sont même pas de la même couleur, et pousse des bruits de bébés qui se dégonflent en se noyant pour dire qu’il a trop chaud. Aaron finit par se retourner vers lui, particulièrement agacé :
- Thanatos. T’es en SABLE. Je t’ai trouvé sur une PLAGE. Et il faisait QUARANTE degrés. Et t’étais au meilleur de ta forme alors tu vas pas me faire croire que là t’es au bout de ta vie s’teuplais !
Certaines personnes autour de lui regardent bizarrement Aaron, car déjà tout le monde trouve Thanatos bizarre ou se moquent de lui à cause de ses couleurs, mais en plus parce qu’il est en train de râler sur un trépassable difforme pendant que tout le monde attend que le festival ouvre. Ils sont un peu serrés comme des sardines et ce n’est clairement pas le moment de s’agiter comme le fait le travesti.
- T’as vu monsieur Aubier ?, demande Eric qui regarde partout autour de lui depuis leur arrivée. - On est au milieu d’une foule et je fais un mètre douze, quesstu veux que j’vois qui que ce soit ? Je peux pas le reconnaître à son slip !
Puisque la remarque d’Aaron est particulièrement pertinente et que le festival tarde à ouvrir, il entreprend de monter sur les épaules d’Eric afin d’avoir une meilleure vue de ce qu’il se passe autour de lui et voir si le champion d’Elite est dans le coin ou si c’est un gros troll qui les a fait venir pour rien. Enfin pas pour rien puisqu’il voulait participer au concours, mais tout de même ! Ce serait une sacrée déception, et cette dernière commence à se dessiner car Aaron ne repère, depuis son perchoir, ni de cheveux gris qui appartiendraient à un homme de moins de cinquante ans, ni d’attroupement hystérique qui pourrait signifier la présence d’une personne célèbre.
- Hah ! Il est à la bourre ce con !, conclue Aaron en ne le voyant pas.
Le concours ouvre finalement ses portes. Les différents stands ont fini de se mettre en place et tout le monde s’avance pour profiter de la fête, même si le concours ne démarre que quelques heures plus tard. Il faut le temps de s’enregistrer en tant que participant, ce que Aaron décide de faire dès le départ histoire de ne pas se faire prendre par le temps une fois qu’il sera enthousiasmé par autre chose.
- Je vais nous acheter des malasadas pendant que tu vas t’inscrire. Tu veux quoi ? - La plus grosse ! J’ai fait exprès de pas manger ce midi !
Une fois séparé d’Eric, Aaron s’apprête à se diriger vers le stand d’inscription au concours de lancer de concombaffe, quand il remarque que la mauvaise volonté de Thanatos a encore atteint des sommets : Il s’est aplati au maximum sur le sol et ressemblé désormais à une grosse flaque de sable couleur vomi de fête foraine. C’est un peu son moyen personnel de dire « je voulais pas venir ».
- Mais tu vas peut-être te faire un copain !, proteste Aaron, mais voyant que cela n’a pas d’effet sur son pokémon qui se contente de pousser des petits bruits rageux car il n’a jamais demandé à son dresseur d’être entremetteur, le travesti se résigne à crier à qui veut l’entendre : Quelqu’un a un grand saut ?! C’est pour mettre mon trépassable ! Il boude ! |
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| | | Edel Aubier
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| Colore-toi un peu les cheveux, mets un costume que personne ne t'imaginerais porter même dans une autre vie, et nul ne te reconnaîtra. Ce n'était pas un précepte qu'aurait choisi ma professeure de théâtre au lycée, qui préférait parler de gestuelle, de démarche, d'impressions sensitives établies par le faisceau corporel sur le regard mais, outre que je n'avais jamais compris cette dernière expression, mon expérience m'avait appris qu'elle sous-estimait grandement les données "image que les gens se font de vous" et "auto-persuasion" dans son calcul. Si tout le monde vous connaît en tant que beau champion d'Élite au regard énigmatique et au sourire ténébreux, parce que les magazines s'obstinaient à publier ce genre de photos de moi comme si je ne passais pas mon temps à faire le clown dès qu'il y avait une caméra, personne ne croirait jamais, même en vous ayant sous les yeux, que vous vous promeniez vraiment au Festival du Concombaffe armé d'une épuisette, d'espèces de cheveux filasses et d'une chemise alolienne. Chemise que je n'aurais reniée ni dans une autre vie, ni dans celle-ci, d'ailleurs. Mais depuis que le Comité avait découvert dans ma panoplie ce fameux sourire-mystérieux-de-celui-qui-en-sait-plus-que-tout-le-monde-et-prépare-quelque-chose, il s'obstinait à mettre beaucoup plus en avant cette image de moi que les autres... Plus vendeur pour un champion que la version idiot-du-village-qui-pratique-le-lancer-de-Concombaffe-à-ses-heures, sans doute.
Je veillais néanmoins à dissimuler mon goût pour les déguisements à mes employeurs et ainsi, je pouvais être à peu près certain aujourd'hui que personne (ou presque) ne se doutait que les cheveux beaucoup trop reconnaissables d'Edel Aubier se cachaient sous ces vieilles mèches ondulées, ni d'ailleurs nulle part sur cette plage. Avantage de la tenue de touriste : je pouvais rester debout au milieu de tout le monde à examiner la foule sans que personne ne fasse attention à moi. Inconvénient : il était difficile de loger discrètement des semelles compensées dans des tongs, si bien que j'en étais réduit à ne pas dépasser de beaucoup mon mètre soixante-neuf alors que la majorité des Aloliens étaient plus grands. Vraiment plus grands. Comment étais-je censé retrouver le crâne d'un ado à couettes au milieu de toutes ces nuques ? Je commençais à me demander si ce Sakuragi n'était pas arrivé avant moi, même si ça m'étonnait. Pour patienter, je me mis à observer tous les badauds que mon regard croisait afin d'analyser mes futurs concurrents. « Aucun muscle dans les bras. Ses manches vont la gêner dans ses mouvements. Les bracelets vont faire peur au Concombaffe. Comment tu comptes viser avec des cheveux comme ça, cocotte... » Je me tus, conscient que marmonner tout seul quand on n'a même pas un Pokémon avec soi risquait d'attirer les regards sur moi plutôt que l'inverse. Quand j'étais Edel, c'était pratique, on pouvait supposer que j'étais en pleine conversation mystique avec Pyon-Pyon, mais là... Pyon-Pyon dont j'étais bien plus proche dès que je posais le pied à Alola, d'ailleurs : je la sentais avec moi, même si je lui fermais pour le moment mon esprit. Ici encore moins qu'ailleurs, je n'étais jamais seul.
Parce que j'en avais assez de faire le planton et que l'ouverture du festival était imminente, je fis sortir Ma'u et Kerguelen de leurs pokéballs.
« Ma'u, nouvelle séance Concombaffe style en approche ! Prêt à donner tout ce que tu as ? On va rafler le podium ! » Je tapais avec entrain dans la patte du Gouroutan qui l'avait tendue d'un air morne, l'air de se demander ce qu'il faisait encore avec un dresseur pareil tandis que les regards de nos voisins de file se tournaient sur nous avec curiosité. La couleur de Kerguelen aurait pu me trahir, mais il pouvait bien exister deux Trépassable violets en ce monde et il savait s'aplatir pour se faire tout petit quand il le fallait. Vraiment tout, tout petit.
Le festival ouvrit enfin dans un déchaînement d'acclamations et j'avançai aussitôt avec le reste de la foule, non sans avoir exécuté un dernier « Go ! » rythmé avec Ma'ukele qui m'imitait docilement. Les stands de nourriture, de souvenirs, les ballons, la bonne odeur des malasadas qui flottait dans l'air... Tout augmentait mon excitation. Mais ce qui attira le plus mon regard, à peine eus-je pénétré dans la zone du festival, fut le chapiteau d'organisation du concours de lancers : Tournoi Solo ou Par Équipes, Prix de Technique, Prix d'Habileté, Prix d'Originalité, Coup de Cœur du Public... Je voulais tous les remporter. Une force irrésistible m'attirait vers le registre des inscriptions pour que je puisse faire noter mon nom (ou tout du moins un nom) partout avant que la queue ne s'allonge, mais je me remémorai le garçon que j'étais censé retrouver : qu'est-ce qu'il faisait, celui-là ? S'il voulait aussi participer, il faudrait à nouveau faire la queue avec lui et je n'avais aucune intention de la faire deux fois. En même temps, il avait intérêt à participer, et je connaissais déjà son nom. « Ma'u ! Malasada géante ! Prends-en aussi une double pour Pop's et pour Moustache ! » J'avais fait volte-face vers mon Gouroutan, puis lui avais donné l'argent plus calmement et le regardai s'éloigner de son pas lent vers le stand. Acheter la nourriture maintenant pour avoir les mains libres lorsque viendrait le moment de lancer les concombres, la petite serviette citronnée pour ne pas avoir les doigts gras à l'instant fatidique, là aussi, c'était tout un plan. « Essaie de sentir si tu trouves pas un autre Trépassable coloré dans le coin », soufflai-je ensuite à Kerguelen qui se ratatina dans le sol avec un « fffsssssssss » d'assentiment – j'avais la conviction que les Trépassable pouvaient se connecter à tous les grains de sable d'une plage.
Je me mis à faire la queue devant le bureau d'inscriptions tout en guettant les adolescents et assimilés à couettes autour de moi. Ma'ukele revint avec les malasadas et je rangeai soigneusement celles emballées dans mon sac, puis commençai à déguster la mienne. J'étais en train de surveiller un vieillard qui menaçait dangereusement de voler des places dans la file quand mon regard fut attiré par un éclat lumineux en périphérie de ma vision. Qu'est-ce que c'était ? Par Arceus...
« ...Un maillot de bain holographique pour effrayer les prédateurs ? »
Incroyable ! Je voyais instantanément trois intérêts possibles à cet ingénieux costume : faire fuir de plus loin les prédateurs naturels des Concombaffe afin de préserver ceux de son coin de plage, empêcher les concurrents qui s'approcheraient un peu trop de viser en les éblouissant, et imiter le scintillement de la lumière du soleil sur les flots qui attire les Concombaffe en les incitant à remonter à la surface. C'était la première fois que je voyais un tel maillot de bain lors du tournoi. Quelle audace ! Quelle inventivité ! Il rejoindrait à merveille ma panoplie de vainqueur aux côtés de ma pince-épuisette ! J'avais eu tort de douter de ce garçon : en voilà un qui voulait gagner ! ...Car l'identité du propriétaire ne faisait aucun doute : c'étaient bien les couettes de la photo, et je reconnaissais dans le tas difforme et beaucoup trop coloré qui s'agitait piteusement aux pieds de l'intéressé un Trépassable en pleine crise de mauvaise volonté. « Garde la place ! » ordonnai-je aussitôt à mon Gouroutan ; et je volai plutôt que je ne filai vers celui qui allait au moins augmenter mes chances de gagner de 3,5%, minimum.
« ...grand seau ?! C'est pour mettre mon Trépassable ! Il boude ! – J'ai mieux, si tu veux. GUILI ! »
Sur mon appel, Kerguelen qui était jusqu'à présent resté aplati sur le sable surgi soudain de derrière l'autre Trépassable, tout aussi brusquement que j'avais surgi derrière Aaron, mais avec le panache attendu de la part d'un château de sable violet hanté qui se reconstitue soudainement en dressant ses tourelles aussi haut que possible et en faisant béer sa porte. Un bouh de toute splendeur, qui avait plutôt sonné comme une tempête de sable fantôme, à la voix particulièrement grave. Je me mis à rire: j'espérais que la blague aurait secoué le boudeur à l'aspect définitivement... particulier, mais je me reconcentrai sur son dresseur, tout en enregistrant avec satisfaction qu'il était plus petit que moi.
« On a rendez-vous. » Je baissai mes lunettes pour lui montrer mes yeux gris, reconnaissables, des fois qu'il n'aurait pas saisi. « Tu es Sakuragi, pas vrai ? Viens avec moi, ça va être à nous pour les inscriptions, on causera après ! » Et je le pris par le bras, tenant malasada et épuisette de l'autre main, déjà prêt à rejoindre Ma'u. Je ne l'avais même pas jaugé plus longtemps : son maillot de bain me suffisait pour que je le veuille comme mon binôme.
« ...T'as déjà lancé le Concombaffe ? » Si en plus il savait pratiquer, ce serait parfait. | | | | Aaron Sakuragi
C-GEAR Inscrit le : 18/09/2013 Messages : 2318
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| Il va lui falloir une bonne punchline. Parce que s'indigner intérieurement du manque de solidarité des gens de cette plage qui n'ont toujours pas eu la gentillesse de lui fournir un seau, c'est une chose, mais ça va bien cinq minutes. Aaron éprouve le besoin de signaler son mécontentement haut et fort, mais pour ça il faut la phrase qui tue. Celle qui fera vibrer tous les individus présents et qui les culpabilisera tellement qu'ils se lanceront tous immédiatement à la recherche d'un seau. Même si le jeune homme n'aime pas forcément culpabiliser les gens, parce que c'est un sentiment négatif, quand il faut il faut.
Il est cependant brutalement stoppé dans sa recherche de punchline par un plouc qui débarque à côté de lui… Et qui veut lui faire des guillis.
- Hé je me chatouille pas avec des inconnus moi !
Le son des protestations d'Aaron face à ce qui lui paraît être une sorte de harcèlement sauvage qui lui est encore inconnu est couvert par l'apparition d'une grosse masse violette. Il dévisage la créature jusqu'à ce qu'il en reconnaisse la forme et qu'il se trouve subitement émerveillé : c'est un autre trépassable ! Et pas n'importe lequel, il reconnaît immédiatement celui de Edel Aubier dont on trouve de multiples photographies sur internet et dans les magazines. Thanatos aussi est impressionné car il se redresse immédiatement, reprenant sa forme. Il fait face à l'inconnu, toutes tours dehors comme pour se donner un air menaçant. Aaron le voir également accumuler plus de sable en dessous de lui, comme s'il cherchait à se faire plus grand.
- Wesh Tanathos tu te prends pour un roucool qui gonfle les plumes ?
Avant que le dresseur n'ait le temps de se moquer plus avant de son pauvre pokémon, il est interrompu par la voix du plouc qui lui dit qu'ils ont rendez-vous. Pendant quelques secondes, Aaron se dit qu'il est encore tombé sur un de ces tarés que les youtubeuses attirent forcément. Comme ça peut aller de la projection de fantasmes sur cette personne qu'ils idolâtrent aux envies de meurtre juste parce qu'elles existent, il n'aurait pas forcément été pleinement serein s'il n'avait pas eu Thanatos avec lui. En plus, ça fait deux fois qu'il utilise sa voix normale… Et un fan choqué et déçu, ça peut être pire que tout.
Lorsqu'il voit les yeux du plouc, Aaron reconnaît cependant Edel Aubier et prend un air de pikachu choqué pendant quelques secondes. Puis il se met à arborer un large sourire car il est plutôt content que ce soit le champion plutôt qu'un malade. Ce soulagement lui fait même oublier de gémir et de voir s'il va vraiment l'emmener à l'asile psychiatrique. Au pire il y pensera plus tard.
- Oui c'est moi, mais tu peux m'appeler Aaron. Moi je t'appelle comment par contre ?, il se laisse prendre par le bras et traîner jusqu'au stand des inscriptions. M'sieur Aubier ? Aubier ? Môssieur Edel ? Dedel ? Ou alors faut te donner un pseudo pac'que faut pas te reconnaître ? Genre… M'sieur Kéké d'plage ? Quoique tu sais chanter ? Parce que Kéké c'est un chanteur dans Pokémon Crossing donc ça irait super bien si tu savais chanter !
Ne pensant pas une seule seconde qu'il peut offenser son interlocuteur, Aaron trouve ce surnom tout à fait approprié au vu de la tenue que porte le champion d'Elite.
Avant de prendre sa place aux côté de l'homme dans la file d'inscription, qui était gardée par un gouroutan sur lequel Aaron ne se retient de sauter pour voir s'il est doux et s'il rebondit que parce que le champion le tient toujours par le bras. A la question de savoir s'il sait lancer le concombaffe, il répond avec un sourire très confiant :
- Depuis que j'ai appris que ça existe je pratique régulièrement sur la plage du Club Hano-Hano ! On dirait pas, mais j'ai de la force dans les bras ! Et j'ai lu des livres de théories et tout pour m'améliorer. Tu vois la figure du "Javelot Kapoera" ? Bah je sais faire !
Technique qui implique un certain nombre de tours sur soi-même, donc il est primordial de savoir maîtriser son tournis !
Là, enfin, il pense à lancer un regard en arrière pour voir si Thanatos le suit et il le voit en train de se traîner derrière son congénère violet qui est visiblement beaucoup plus endurant et énergique en général que lui. Le trépassable bouncy-castle a l'air énervé, mais ça c'est normal parce qu'il a toujours l'air énervé.
- C'est bien que t'ai emmené ton trépassable ça poussera peut-être Thanatos à se bouger le cul face à la compétition. Je l'ai mis en pension, il s'est amélioré, mais il est toujours en train de faire le gros tas quand même parce qu'il me fait la boude, fait remarquer Aaron avant de se tourner vers le champion. Sinon ça va photoshop à l'Elite ils ont un sacré budget à ce que je vois parce qu'à part tes yeux… Franchement ils font un bon boulot ! Mais c'est vrai que t'es pas super photogénique maintenant que je vois la marchandise en vrai. Non franchement mettre ça sur les magazines ou à la télé, se serait péché ! Y font comment pour les combats ? Vous avez une doublure ? C'est un pouvoir de pokémon psy ? Han le scan-dale si on apprenait que vous hypnotisez toute la foule !
Aaron laisse passer quelques secondes avant de se mettre à rire :
- J'déconne ! Je sais que vous êtes déguisé, je m'y connais ! Et puis faudrait vraiment être bête pour penser ce que j'ai dit… Après on trouve de tout dans les fans hein. Un coup j'ai mis une fausse main pour Halloween, le truc qui tombe là et ça fait genre tu t'es coupé la main, et y a des gens qu'ont cru que c'était vrai.
Enfin, ils arrivent au guichet d'inscription et, lorsque la guichetière leur demande à quelle catégorie ils veulent s'inscrire, c'est tout naturellement que Aaron annonce le duo. Parce que si le champion l'a traîné par le bras pour l'emmener dans la file, c'est sûrement parce qu'il compte participer avec lui. Comme il n'a pas sa propre épuisette, on lui en loue une pour le temps du concours et immédiatement il décide de s'entraîner sur son trépassable en attendant que le concours commence officiellement. S'il peut devenir une grosse flaque de sable, il peut bien prendre vaguement la forme d'un concombaffe, non ?
- Et donc tu participes souvent ?, demande-t-il à son compagnon de concours. Y a des trucs utiles que je dois savoir avant qu'on commence ?
Il faut toujours apprendre des gens plus expérimentés que soit, c'est Raven qui lui a appris le jour où ils ont fait des crêpes pour la première fois. Aaron n'avait rien écouté et n'avait réussi à produire qu'un tas de boue cramé qui a tué une poêle, tandis que Eric qui avait suivi les instructions avait de belles crêpes bien bonnes. Par pure fierté, l'indiscipliné avait quand même mangé son immondice et on avait dû l'emmener à l'hôpital pour un lavage d'estomac. Mauvais souvenir, ce premier lavage d'estomac.
Et avec tout ça, il a complètement oublié Eric qui l'attend avec les maladas. Mais il lui pardonnera bien, c'est pas tous les jours qu'il faut faire avec les émotions qu'on a quand on rencontre une star ! |
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| | | Edel Aubier
C-GEAR Inscrit le : 20/11/2017 Messages : 637
| Je n'entendis pas très bien la première exclamation que m'adressa mon binôme du jour car sa voix se mêla au souffle grave de Guili, alias Kerguelen, en train de se reformer de la façon la plus menaçante qui soit. En revanche, la tentative d'intimidation de mon Trépassable fonctionna puisqu'un instant après, la flaque de bouillie colorée se redressait à son tour, en étirant ses tourelles dans un mouvement que je connaissais bien :
– Pas de chance, commentai-je d'un ton toujours aussi amusé, j'ai bien peur que Guili soit un peu plus âgé que toi !
Autrement dit, le dénommé Thanatos serait sûrement condamné à rester le plus petit des deux châteaux de sable aujourd'hui ; mais au moins, il ne boudait plus. Sa façade bariolée m'intriguait au plus haut point, à croire qu'il avait grandi sous un arc-en-ciel, mais ce n'était pas le moment d'interroger son maître à ce sujet : nous avions plus urgent à faire. Je montrai mes yeux gris pour être certain que le gamin me reconnaisse. D'après l'expression qu'il tira, ça n'avait pas été le cas jusque-là ; et je commençais à me demander s'il n'allait pas s'enfuir à toutes jambes, demander à son Trépassable de m'attaquer ou esquisser sous je-ne-sais quelle impulsion quelque mouvement de sals... Quand son air profondément choqué se métamorphosa en un large sourire : ...d'accord. Lui, il avait des talents d'acteur ou je ne m'y connaissais pas. Puisque les salutations étaient faites, je l'attrapai par le bras pour regagner la queue du bureau des inscriptions, mais il se remit à parler en cours de route. En voilà un qui n'était pas timide... Élise avait bien tort, en tout cas, ce n'était pas sa sœur mais lui-même sur la photo qu'il m'avait envoyée : un Aaron bien masculin en couettes et jupette. Et je frémis en l'entendant clamer mon nom, suivi de tout un tas d'autres dénominations dont les dernières vraiment sorties de la lune : Arceus ! Et il ne fallait qu'une oreille pour entendre ça. Pourquoi est-ce que je me déguisais, à son avis ? Bon, d'accord, c'était souvent par pur plaisir, mais quand même... Je laissai passer quelques secondes, parcourant du regard les gens autour de nous pour vérifier que le flux de paroles avait bien brouillé les pistes autant qu'il m'avait perdu, et puis :
– ...Dis donc, on ne t'a jamais appris à vouvoyer tes aînés ? Les gosses d'aujourd'hui... Je secouai la tête. Ce n'était pas que je trouvais cela extrêmement important, mais il m'avait surpris, et peut-être que prendre un ton sévère le calmerait un peu. Dedel, en tout cas, il y avait longtemps qu'on ne m'avait pas appelé ainsi... Je n'avais absolument aucune idée de qui était ce Kéké, en revanche, mais même le nom de Pokémon Crossing ne m'évoquait que de vagues images : force m'était d'avouer que ma piètre expérience en matière de jeux vidéos se réduisait à quelques séances occasionnelles de Mario Kart ou Smash Bros (je m'y étais récemment remis avec Calypso) et aux mini-jeux sur téléphone. Pour le moment, ne m'appelle pas, ce sera plus simple, tranchai-je en reprenant mon chemin vers la file d'attente.
Par chance, notre tour n'était pas encore arrivé lorsque nous reprîmes notre place dans la queue. Je lâchai le bras d'Aaron et rappelai Ma'u dans sa pokéball, ne souhaitant pas courir le risque que quelqu'un fît le lien entre lui et Kerguelen – surtout avec un ado qui menaçait de crier mon nom à tout instant. Enfin, je pus le questionner sur le sujet le plus important en cet instant : son expérience dans le lancer de Concombaffe. Sa réponse eut tout ce qu'il fallait pour me combler.
– Le Javelot Kapoera ? Toi ? Même si ça ne se voyait pas derrière mes lunettes de soleil, j'écarquillai les yeux, car la figure était compliquée ; mais en même temps, vu comme le gamin semblait du genre agité, s'il s'était un peu penché sur la question, ça ne m'étonnait pas qu'il la réussisse. J'eus malgré tout un sourire ironique : J'ai des doutes sur ta « force dans les bras », mais si tu maîtrises... C'est parfait ! Tu pourras bien servir ! Décidément, j'étais bien tombé : les jeunes qui s'intéressaient au lancer de Concombaffe au point de lire des livres de théorie, ça devenait une espèce protégée... Je jetai un coup d'œil aux bâtiments du club Hano-Hano : ...Tu crèches dans le coin, si tu viens souvent t'entraîner ici ? T'étais pas assigné à Poni ? Même si le tournoi de lancer de Concombaffe occupait actuellement les premier, deuxième et troisième plans de mon esprit, je me souvenais obscurément du contenu de sa lettre qui associait Tokopisco, travaux d'intérêts généraux et colonne en colère, mais peut-être que la doyenne et le Pokémon gardien de l'île étaient plus souples que je ne le pensais. Enfin, je supposais qu'il me faudrait en discuter avec lui tout à l'heure.
Aaron reporta ensuite son attention sur les Trépassable, ce qui me rappela l'existence de son improbable château de sable aux bandes rouges et bleues. À vrai dire, on n'aurait même pas dit un château de sable : la créature m'évoquait beaucoup plus une espèce de structure gonflable miniature, une attraction taille Flabébé. Bien sûr, je ne connaissais pas tous les Pokémon Spectre du monde, mais comment un Trépassable avait-il pu laisser passer ça ?
– Justement, c'est toi qui l'a fait évoluer ? questionnai-je. "Thanatos", ça lui va pas trop, comme nom...
J'espérais ainsi engager une conversation culturellement enrichissante sur ce qui pouvait bien inciter un garçon visiblement bien dans sa peau à se trimballer avec un Trépassable, a fortiori un Trépassable qui avait tout sauf l'air du Pokémon spectre avaleur d'âmes de vacanciers naturellement rattaché à ces châteaux de sable hantés, mais mon camarade du jour ne fut pas de cet avis. Il préféra se lancer dans une soudaine et véhémente expertise de mon physique qui ignorait totalement 1. la nature de déguisement de mon accoutrement du jour, 2. la discrétion de mise eût égard à mon statut de champion d’Élite quand on se trouvait au beau milieu de personnes qui ne pouvaient tout simplement pas ignorer ce qu'il racontait étant donné le volume de sa voix et 3. l'abrégé minimal des bienséances de base, expertise qui me laissa à peu près pétrifié tandis que mon cerveau enregistrait tout cela et que j'essayais en même temps de me convaincre qu'il avait véritablement prononcé les mots que j'entendais. J'eus quelques clignements d'yeux à « pas super photogénique », « la marchandise » et l'étonnant « ce serait péché », et ne pus m'empêcher de songer après son final sur les Pokémon psy : « Et le pire, c'est que ça pourrait être vrai. »
Et puis j'éclatai de rire. Un rire si énorme qu'il me plia en deux : ça faisait au moins quelques jours que je n'avais pas autant ri. Aaron m'accompagna en se justifiant, ce qui me rassura un peu quant à son degré d'intelligence mais pas quant à sa santé mentale :
– Bon sang ! m'exclamai-je – j'étais encore hilare. Mais tu m'as vraiment fait marcher ? Mes pauvres cheveux ! Haha, peut-être que je suis pas photogénique pour le reste, j'en sais rien... Mais mince ! Elles sont cool, quand même, mes lunettes de soleil, non ?
Je parvenais enfin à me calmer un peu, et vérifiai le comportement de nos voisins de file : le couple derrière nous nous jetait des regards effarés. Nul doute qu'ils avaient entendu la totalité de la conversation, mais ils avaient l'air trop perturbés pour que je sois certain qu'ils aient compris. Dans le doute, je plaçai mon doigt sur mes lèvres à leur adresse en souriant, avant de retourner ma bonne oreille vers Aaron.
– Comme ça, tu t'y connais en fans ? Je réagissais machinalement à ses dernières paroles, mais c'était enfin notre tour au guichet d'inscriptions. Je laissai Aaron commencer, mais lui coupai la parole au moment d'indiquer mon nom : Camille. Dulac. ...De la Hauterive, ajoutai-je après un temps d'hésitation. J'adoptai exprès un affreux accent kantoien campagnard, ce qui valut à la secrétaire une seconde de pause avant de me copier sur son registre. Puis, lorsqu'elle nous demanda nos pièces justificatives : J'ai ma carte de bibliothèque, ça va ? Je posai sur le bureau une jolie carte des bibliothèques municipales d'Alola, soigneusement falsifiée au nom de Camille Dulac. Ils ont pas mis "De la Hauterive" parce que ça rentrait pas. La guichetière me jeta un regard soupçonneux : je lui répondis par mon plus beau sourire. Je savais que pour les inscriptions, ils n'étaient pas très regardants.
Nous quittâmes la file avec notre numéro d'inscription, un bref résumé des règles et recommandations du concours (ne pas jeter de Concombaffe sur les autres participants, ne pas frapper les autres participants avec son épuisette, ne pas s'aider de ses Pokémon sauf catégorie spéciale...) et une épuisette pour Aaron qui en avait demandé une. Je refis sortir Ma'u et partis en quête du meilleur coin de sable tandis que le gamin s'entraînait au maniement de son arme sur le malheureux Thanatos.
– Si je participe souvent ? J'eus un sourire en coin en entendant sa question. Figure-toi que je suis interdit de participations pendant cinq ans... Parce que j'ai gagné trop de fois d'affilée ! J'espérai, dans mon ton, faire retentir toute l'injustice de ce jugement, tout du moins interprété comme tel. C'est pour ça que j'aimerais bien que tu évites de crier mon vrai nom à tue-tête, d'ailleurs. Quant aux trucs à savoir... J'agitai un peu ma super-épuisette en enclenchant la pince centrale en matière de démonstration : Tu verras, Mister Javelot Kapoera, que, de mon côté, je suis un pro du Canarticho Rocket ! Ainsi que beaucoup d'autres techniques de mon invention. Pour gagner, règle numéro 1 : participe à tous les prix que tu peux ! Règle numéro 2 : trouve-toi un coin de plage un peu tranquille et n'hésite pas à en changer quand tu auras épuisé la matière ! Règle numéro 3 : aucune pitié pour les autres concurrents. Et surtout, la règle ultime... Je pointai comme une canne mon épuisette dans sa direction dans un effet de suspens et pris un air des plus sérieux pour lui montrer que je ne plaisantais pas : ...Tout ce qui n'est pas autorisé... n'est pas interdit tant qu'on ne te remarque pas !
Et je me redressai, avant d'ajouter avec un sourire :
– Excellent choix stratégique, le maillot, d'ailleurs ! Juste... C'est à la mode, la jupe, chez les ados maintenant ?
Pas que ça me dérangeait de me balader avec un gamin en jupette, mais il faut dire ce qui est, c'était quand même curieux. Enfin, on n'arrête pas le progrès, j'imagine ! | | | | Aaron Sakuragi
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| Aaron comptait bien commencer son entraînement au concours avec un Javelot Kapoera pour impressionner le champion, une fois qu'il aura trouvé son premier concombaffe et qu'il serait temps de s'échauffer les bras. Maintenant qu'il s'est vanté, il ne peut passer à côté d'une occasion de montrer que ce n'étaient pas que des paroles, mais un véritable talent.
- Au fait j'ai un peu ignoré ta question d't'à l'heure parce que j'étais occupé, mais c'est peut-être important vu qu'après le concours j'imagine qu'on va parler Toko, donc à la question de là où je crèche je te répondrai que c'est à Poni. Je vis avec un pote au Village Flottant, mais je viens ici pendant mes jours de congé pour lancer les concombaffes. J'ai appris le surf sur dos de sharpedo pour aller plus vite entre les îles ! Tu fais le surf à dos de sharpedo toi ? J'ai appris qu'y'a des gens qui mêlent ça et le lancer de concombaffe, ça donne trop envie d'essayer ça doit être carrément stylé !, et dangereux, mais cette notion passe complètement au-dessus de la tête du jeune homme.
Thanatos finit par se rebeller contre son dresseur et ses coups de filets en se désolidarisant pour passer entre les mailles, ce qui provoque la chute d'Aaron qui vient de donner un coup de filet assez puissant. Le trépassable entrave les jambes de l'humain dans ses deux tours en sable avant de se reformer et de le regarder d'un air méchant. Aaron lui répond en lui remettant un petit coup de filet dans la figure, histoire de se moquer un peu car s'il voulait que ça s'arrête il aurait dû lui bloquer les bras donc il est con, tandis que le champion répond à la question sur sa fréquence de participation aux concours de lancers de concombaffes.
Un grand sourire d'admiration se dessine sur le visage d'Aaron lorsqu'il apprend que Monsieur Aubier est très doué à la figure dîtes du "Canarticho Rocket" ; figure extrêmement difficile que lui-même a du mal à commencer à pratiquer car elle implique la maîtrise parfaite d'une sous-figure, le "Poireau Retourné". Depuis leur rencontre et depuis qu'il a appris l'existence de cet homme, c'est la première fois qu'Aaron l'admire vraiment. Mais c'est normal, car toute personne qui maîtrise le "Canarticho Rocket" mérite un minimum de respect de la part de n'importe qui.
- Trop hâte de voir les figures de votre invention !, commente Aaron en imaginant déjà l'homme faire des acrobaties impressionnantes tout en gardant sa perruque parfaitement en place. Y a des saltos ?
Il l'écoute ensuite énumérer ses règles personnelles quant à la manière dont doit se dérouler le concours pour avoir toutes les chances de gagner. Son sourire s'agrandit encore lorsqu'il l'entend énoncer la troisième et d'innombrables souvenirs plus ou moins agréables lui reviennent en tête.
- Bien reçu ! T'vas voir je suis champion en détournement de règlement ! En primaire j'étais novice, puis au collège je suis devenu intermédiaire, et j'ai atteint le rang de champion au lycée. Heureusement que j'vais pas à la fac j'aurais fait imploser le campus !
Thanatos relâche l'emprise qu'il exerce sur les jambes de l'humain qui peut enfin se relever. Il s'approche de quelques pierres qui ressortent de l'eau dans ce coin de place et regarde dans les petites mares créées entre les rochers. Quand il vient pratiquer tout seul, c'est souvent là qu'il trouve ses premiers concombaffes. Il sort à peine de sa contemplation lorsque le champion lui pose une question sur son maillot de bain :
- Non mais ça c'est parce que je suis un travelo t'inquiète.
Il s'accroupit pour mieux voir entre les rochers, étant donné que les concombaffes sont de couleur sombres et que l'eau n'est pas vraiment frappée par la lumière là au milieu. Il finit par y mettre carrément le bras pour essayer de les tâter. Ces pokémons ne sont pas assez véloces pour s'échapper de toute façon. C'est une des raisons principales qui permet aux humains de les lancer de toutes leurs forces sans qu'ils puissent protester. Eric trouve d'ailleurs ces pratiques assez barbares, mais même lui a reconnu l'élasticité des concombaffes et a lu assez d'articles pour dire que cela ne leur faisait pas de mal et qu'au contraire ils s'amusaient pour être convaincu.
D'ailleurs…
- Oh merde Eric !, il s'assied précipitamment sur les rochers pour attraper son sac et en sortir son téléphone. Scusez en fait je suis venu avec un pote, mais je l'ai abandonné sur la plage quand vous avez voulu me faire des guillis… Je vais l'appeler vite fait !, il trouve son ami dans ses contacts et attend à peine une sonnerie pour l'entendre décrocher. Ouais Eric ! En fait j'ai trouvé Monsieur… Faut pas que je dise son nom il m'a demandé de l'appeler Pas donc Monsieur Pas, et bref donc je suis parti avec lui on s'est inscrits en duo au concours et là on commence la chasse aux concombaffes… Ouais ?... Bah tu la mange ma malasadas c'pas grave… C'trop gros, c'trop gros, tu disais pas ça hier soir mdr ! Bon on se retrouve après le concours ! Ou plus tard, je sais pas si M'sieur Pas te veux dans ses pattes ! Je te rappelle !
Il raccroche, laissant Eric se débrouiller avec la malasada XXL qu'il lui a demandé de commander. A la fin, il lui a juste dit qu'après le concours, il irait peut-être voir Aaron-ne-sait-pas-quelle-structure en ville qui est éco-responsable ou un truc du genre. Le travesti se disait aussi que son ami n'avait pas été plus indigné que ça de s'être fait abandonner comme une vieille chaussette, mais c'était pour ça ! Il a d'autres objectifs touristiques cachés, et tant mieux pour lui.
- Juste au cas où, si mon pote nous rejoint quand on parlera de serious business de Tokos, ça te dérange ? Il est gentil il aime bien les plantes.
Alors qu'il s'agite pour ranger son téléphone et retourner fouiller dans l'eau, Aaron sent son pied toucher un truc mou qu'il reconnaît comme un concombaffe. Ni une, ni deux, il l'attrape dans son filet. La créature est un peu petite, mais elle pourra très bien servir pour un premier échauffement.
- Et donc M'sieur Pas… Déjà je suis un petit peu impressionné que tu sois interdit de concours à force de victoire, j'avoue, mais j'ai une question : quand tu participais avant c'était sous ton vrai nom et ta vraie apparence où tu utilisais déjà Camille Dulac De la Hauterive ? J'imagine qu'avant que to cois connu tu avais pas besoin du costume de kéké, mais comme je sais pas quand t'es devenu connu…
Aaron empoigne à deux mains le concombaffe qu'il vient de capturer pour appuyer dessus et faire ressortir un peu ses organes, histoire de les observer. Dans un de ses livres théoriques, il a appris que l'état interne des créatures pouvait être important et influer sur le lancer et que cela pouvait aider à se décider sur la meilleure figure à utiliser. Bien sûr, ce n'est qu'un lancer d'échauffement donc ce n'est pas spécialement important, mais il regarde tout de même histoire de se ré-habituer à ce qu'on trouve là-dedans.
- Tu vas voir je vais te faire un Javelot Kapoera !, il retourne précipitamment sur le sable, se tourne face à la mer et prend de l'élan. Le concombaffe est dans sa main droite. Il saute vers l'avant, se retourne et prend appui sur sa main gauche. Là, il utilise l'élan dans ses jambes pour donner à son corps un mouvement circulaire et, grâce à la force créée par ce mouvement, il lance de toutes ses forces et avec un effet des plus élaborés le concombaffe qui ricoche plusieurs fois avant de disparaître dans l'eau. Mmm… Je suis déçu, je peux mieux faire. Où qu'on peut trouver plein de concombaffes sur cette plage ? Tu dois connaître si tu participes souvent !
Il fait des moulinets avec le poignet sur lequel il vient de s'appuyer. Il s'est légèrement fait mal comme il ne l'avait pas échauffé avant. |
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| | | Edel Aubier
C-GEAR Inscrit le : 20/11/2017 Messages : 637
| Si je me demandais déjà à quelle bizarre espèce d'énergumène j'allais avoir affaire quand j'avais reçue la lettre d'Aaron, je commençais à comprendre que c'était le genre "gamin hyperactif à tendances ingérable, qui peut devenir insupportable comme aussi très sympathique si on sait canaliser son énergie pour en faire son partenaire de lancer de Concombaffe". Nous parcourions déjà la plage d'un bon pas et il trouvait le moyen, tout en maintenant un flux de paroles audacieux, de flanquer à répétition sa nouvelle épuisette sur les tourelles de son Trépassable. C'était sa méthode d'échauffement ? Ma'ukele, Kerguelen et moi le regardions faire d'un air à la fois interdit et sceptique, surtout Kerguelen qui s'était soigneusement déporté à l'écart. Ma foi, Thanatos était plutôt bonne pâte : si j'avais tenté de faire subir le même sort à Guili, nul doute qu'il m'aurait paralysé et maudit jusqu'à la fin de mes jours et de ceux de mon épuisette avant même que je n'aie le temps d'atteindre ses premiers créneaux... Ah, mais voilà que Thanatos venait de faire tomber son dresseur. Qui se releva instantanément et reprit sa conversation comme si de rien n'était. Étrangement, il me semblait maintenant commencer à deviner par quel miracle son Trépassable avait pu obtenir un aspect aussi farfelu lors de son évolution.
– Hm, non, pas trop, désolé de te décevoir, répondis-je à sa question sur le surf à dos de Sharpedo. J'ai appris, comme tout le monde, mais je pratique pas de façon régulière. Et je n'ai jamais essayé avec des Concombaffe. Je me souvenais encore de la seule course avec Hélène, au large de Poni. Si elle acceptait que l'on retente un jour... C'est un chouette coin, le Village Flottant. Mais c'est sympa que tu puisses circuler entre les îles malgré ta condamnation à Poni !
Je ne connaissais pas très bien la Doyenne actuelle de Poni, Paulie, mais il me semblait que d'autres n'auraient pas été aussi souples avec ce garçon s'il avait vraiment trouvé le moyen d'endommager le temple de Tokopisco ; à commencer, d'ailleurs, par la Gardienne elle-même. Je les trouvais plutôt cool avec lui, sur ce coup-là. Il aurait tout le temps de me raconter son histoire plus tard, cependant, car pour l'instant, je ne pensais qu'à trouver l'endroit parfait pour nous entraîner aux lancers en attendant l'heure du tournoi. J'appréciai largement l'air émerveillé qui naquit sur le visage de l'adolescent lorsque je lui appris mes titres de noblesse en matière de lancer de Concombaffe : c'était toujours agréable de se faire mousser un peu, et puis j'étais content de lui en boucher un coin avec mon Canarticho Rocket quand il se disait un pro du Javelot Kapoera. ...Des saltos ? D'accord, il mettait la barre haut. Heureusement que j'étais en bonne forme physique !
– Saltos, roues, pirouettes et Poireau Retourné, tout ce que tu voudras, mon cher ! Mais souviens-toi d'une chose : avant tout, viser l'efficacité ! Tu pourras faire toutes les figures que tu voudras, si ton Concombaffe retombe à deux mètres de toi, ton lancer sera raté.
Je me sentais très à mon aise dans mon rôle de professeur improvisé, mais j'étais déjà si sûr de moi que je ne m'attendais pas à ce que mon élève se montre encore plus... survolté. J'avais été surpris de trouver un petit jeune du continent aussi connaisseur en lancer de Concombaffe, mais lorsque je l'entendis me décliner avec un tel sérieux ses différents grades en détournement de règlement, je me rendis compte que nous n'étions pas seulement sur la même longueur d'onde : non, il m'y avait accompagné un moment, puis il m'avait tranquillement doublé et à présent il me dépassait, et de loin. Par Arceus. C'était ça, la jeunesse ? Fais attention Edel, si tu ne brilles pas aujourd'hui, tu vas vite être laissé sur le carreau. Je le fixai quelques instants, hésitant quant à la conduite à adopter, puis je penchai la tête et questionnai, sourire aux lèvres :
– ...T'es pas un peu bizarre, comme garçon ? Pourtant, s'il était aussi prometteur que toute cette énergie suggérait, nous allions exploser le score de points. Je redressai donc mon épuisette et me repris en lui tendant la main : Enfin, c'est parfait ! Tope-là, cher binôme !
J'en profitai ensuite pour le gratifier d'un commentaire sur son maillot, ce qui me valut une nouvelle réponse inattendue que j'encaissai, docile, en conservant un air neutre.
– Ah bon.
Je repris ma marche à ses côtés vers une zone de marettes qui abritaient souvent des Concombaffe, l'allure tranquille, tout en me repassant en tête les phrases que nous venions d'échanger. ...Attends, mais il n'était pas un peu jeune pour un travelo ? Et puis qu'est-ce que ça voulait dire ? Il travaillait dans des bars, quelque chose comme ça ? Ça n'avait pas l'air d'être une question de vouloir changer de sexe, il ne se comportait pas du tout de façon féminine. Je le regardai faire pendant qu'il s'accroupissait au-dessus des rochers, puis plongeait sa main dans l'eau et commençait à tâter la vase, sans doute à la recherche des malheureux Concombaffe de cette zone encore bien fréquentée de la plage. Il avait vraiment l'air jeune ; et pourtant, ce qu'il avait dit sur la fac...
– ...Mais t'as quel âge, en fait ?
Je ne m'étais même pas penché moi-même au-dessus de la mare ; mais je sursautai en entendant le prénom que s'exclama soudain Aaron. Bon sang. Ma panique retomba presque instantanément lorsque je vis l'adolescent attraper son sac pour en sortir son téléphone, tout en m'expliquant quelque chose à propos d'un ami dont je n'écoutai la suite que d'une oreille ; mais un instant, mon sang s'était glacé. Éric. C'était un prénom relativement courant, pourtant, mais jailli comme ça, alors que je ne m'y attendais pas... Une demi-seconde – heureusement, le jeune homme semblait n'avoir rien remarqué. Une demi-seconde, j'avais... Pas de chance que son ami s'appelle Éric. Mais c'est bon, mon émotion était passée. Je rattrapai le fil des paroles qu'il alignait dans son téléphone, de façon hasardeuse tout d'abord car je ne comprenais rien à ce qu'il disait, ah si, j'avais bien entendu, « M'sieur Pas », on en était donc là, et je le laissai raccrocher puis se tourner vers moi pour m'expliquer ce qu'il en était. « Serious business de Tokos. » Si ce gamin avait vraiment rencontré Tokopisco, les quatre Doyens devaient maintenant l'adorer.
– Aucun problème. Est-ce qu'il te ressemble ?
Parce qu'avec deux Sakuragi devant moi, j'allais vraiment devoir lutter pour tenir la longueur.
Je regardai Aaron pêcher son premier Concombaffe sans intervenir afin de voir comment il se débrouillait, mais les questions qu'il me posa pendant ce temps me firent songer qu'il n'était quand même pas très futé.
– Bon, alors « costume de kéké », on va arrêter, hein, parce que je sais toujours pas ce que ça veut dire mais moi je l'aime bien, cette chemise ! commentai-je en tirant sur ses pans pour mieux les faire voir. La perruque, OK, tu peux en dire ce que tu voudras. Et ensuite, à ton avis, si je m'enquiquine à m'inscrire avec des faux papiers et sous un faux nom, c'est pour quoi ? Bon, le verbe « enquiquiner » était un peu fort parce que je trouvais toujours ça très drôle, de piquer le prénom de mon meilleur ami, s'il savait, (et il savait,) mais je laissai passer quelques instants pour que mon interlocuteur réfléchisse. ...C'est pas Dulac qui est interdit de participation, sinon ils m'auraient refoulé à l'entrée ! Et ça veut dire que tu peux m'appeler Camille, ou M'sieur Dulac, enfin celui que tu veux mais si tu continues avec tes « Monsieur Pas », les organisateurs vont se poser des questions.
J'étais plutôt fier de mon « De la Hauterive », en plus, que le gamin avait d'ailleurs retenu. Ma'ukele et moi nous penchâmes avec lui sur le Concombaffe qu'il avait ramassé pour examiner ses organes. Bien blancs : à vue de nez, il était en bonne santé, mais ce n'était pas du concombre de compétition non plus. Le jeune homme annonçant son intention de tenter la figure dont il était spécialiste, nous nous écartâmes et le regardâmes tournoyer au sol sur lui-même en une figure que n'auraient pas reniée des danseurs de hip-hop pour finalement envoyer ricocher son Concombaffe assez loin, mais pas trop quand même. Un sourire attendri m'échappa quand je le vis se frotter le poignet après tant de volonté de bien faire.
– Tu es souple, c'est bien ! Mais tu ne t'es pas échauffé. N'oublie jamais ça ! ...Allez, hop ! Tire bien tes muscles ! Toi aussi, Ma'u ! Pour lui montrer l'exemple, j'effectuai immédiatement quelques étirements énergiques et incitai mon Gouroutan à faire de même, qui s'exécuta avec mauvaise grâce. Malgré les risques que quelqu'un le reconnaisse, j'avais laissé mon Trépassable de sortie dans l'espoir qu'il sympathise avec Thanatos ; mais pour l'instant, il jetait surtout au château de sable d'Aaron des regards de dédain. Bien, repris-je après quelques minutes d'exercice. Maintenant, pêcher les Concombaffe ! Pour trouver de bonnes prises, commençai-je en ouvrant et fermant la pince qui terminait l'extrémité sans filet de ma super-épuisette, il faut aller dans les endroits les moins fréquentés de la plage. Ici, nous sommes encore trop proches des maisons, tu vois ? Tout le monde vient chercher ses Concombaffe dans le coin, alors les plus gros sont déjà pris et les jeunes n'ont pas le temps de bien grandir. Mais si on va tout là-bas, je pointai l'un des bouts de la plage avec mon épuisette, on tombe sur des zones où personne ne vient jamais embêter les Concombaffe ! Ils ne savent donc pas se cacher, et ils sont beaucoup plus gros et plus lourds ! Ce qui leur assure une meilleure pénétration dans l'air. ...Ma'u, tu pars devant ?
Nous commençâmes à cheminer vers la direction que j'avais indiquée, une partie beaucoup plus tranquille de la plage et à l'abri des regards car de l'autre côté du Club Hano-Hano, à l'ombre de hauts rochers. C'étaient parmi ces criques que j'avais l'habitude de m'entraîner au lancer de Concombaffe, et Ma'u s'arrêta près d'une zone de pêche assurée.
– C'est maintenant que Ma'u va nous aider, expliquai-je à Aaron lorsque nous fûmes en approche. Les Gouroutan sont très réceptifs à l'état de santé des autres êtres vivants, et le mien est entraîné ! Tu comprends où je veux en venir ?
Je me retournai vers Ma'ukele, qui me jeta un regard morne, puis déploya ses feuilles tirées de je ne savais quel plantanier pour les faire paraître devant nous suivant le code que nous avions mis au point. Trois feuilles, deux feuilles, quatre feuilles, cinq feuilles à gauche.
– Apparemment, il y en a deux gros en bonne santé juste là ! claironnai-je en m'avançant vers la marette repérée par Ma'u et en m'accroupissant à côté d'elle. L'épuisette posée à côté de moi, je mis les deux mains dans l'eau et en sortis après quelques instants un premier individu de bonne taille, que je tenais soigneusement entre ses pics pour ne pas qu'il m'échappe, et tendis au Gouroutan. Alors ?
Sans esquisser le moindre geste, il fixa quelques secondes le futur projectile, en pleine consultation psychique, puis se contenta d'un « Ouh » de validation plein de réticence et d'ennui. Je me tournai victorieux vers Aaron.
– Bien sûr, il n'a pas le droit de les pêcher lui-même : ce serait contraire au règlement, ajoutai-je en souriant. | | | | Aaron Sakuragi
C-GEAR Inscrit le : 18/09/2013 Messages : 2318
Région : Hoenn
| Pendant qu’il rebouille les profondeurs vaseuses à la recherche d’un concombaffe qui lui semblerait correct à lancer, Aaron observe la déformation de sa main à travers l’eau. Il a toujours trouvé ça plutôt marrant et, même s’il a très bien compris que cela vient d’un phénomène physique dont il a appris la formule et les caractéristiques à l’école, il préfère se dire que ça vient de quelque chose de plus mystique car, à partir de cette base, on peut imaginer n’importe quoi et c’est quand même beaucoup plus sympa. Pendant qu’il fait ça, Monsieur Aubier lui demande son âge. C’est une question classique et les gens ont tendance à le demander souvent alors il n’est pas surpris.
- J’ai vingt ans, mais je les fait pas. Y paraît que j’ai eu quelques problèmes de croissance ou jesaispasquoi, mais c’est ce que disent les gens parce qu’ils pensent que je peux m’offenser si on admet juste que je suis petit.
Après ça, Aaron pense enfin à appeler Eric pour lui signaler la raison de son absence. Son ami et sa malasada XXL lui étaient complètement sortis de la tête, mais étant donné qu’il est en train de vivre un évènement exceptionnel et joyeux il ne s’en veut pas trop. Ce sont des choses qui arrivent et il y a pire dans la vie. Il sait que Eric ne lui en voudra pas de toute façon. Il profite d’ailleurs de la fin de l’appel pour demander à Monsieur Aubier si le fait qu’il les rejoigne potentiellement après le concours pose problème, ce à quoi le champion répond en demandant si Eric lui ressemble. Evidemment que non, alors Aaron s’empresse de lui répondre en précisant qu’Eric est un bon gars qui aime les plante, ce qui signifie pour lui que c’est quelqu’un de calme. Comme a plusieurs fois dit Never au cours de leur enfance, leur adolescence, et leur tout petit début d’âge adulte : s’ils avaient été deux comme Aaron, Romans-sous-Bois se serait effondré depuis longtemps. Au départ, Aaron le prenait mal parce qu’il avait l’impression qu’on le traitait de terroriste, puis il a compris que c’était juste une hyperbole pour le qualifier de personne un petit peu espiègle.
Aaron pêche enfin un concombaffe et commence à l’examiner en posant plein de question au champion et déteneur du titre. Il faut toujours poser des questions et écouter ses ainés dans ce genre de concours, c’est la clé de la victoire car ils ont l’expérience. En l’occurence, les question n’ont pas grand chose à voir avec l’actuel concours, mais Aaron se voit déjà grand tueur d’adversaires parce qu’il va lancer ses concombres avec trop de flamboyance et se dit que des petites astuces pour participer même quand on est banni, c’est pas de refus. C’est donc une leçon comme quoi il faut arrêter de critiquer les déguisements des gens que se reçoit Aaron, et au final il trouve ça plutôt légitime car lui aussi devra sûrement porter un accoutrement ridicule une fois qu’il sera interdit de concours. Il avale donc les paroles du champion avec des hochements de tête respectueux, puis il reçoit les informations comme quoi il faut arrêter de l’appeler n’importe comment. Sur ce point, Aaron est un peu moins d’accord parce que les noms d’artistes ça existe et qu’il aurait très bien pu s’appeller “Pas” en référence à la ligne qu’il ne faut pas franchir d’un seul pas si on veut être dans les règles pour son lancé, mais il décide quand même d’appeler Edel comme il le veut si ça peut lui faire plaisir.
- Ok M’sieur Dulac !
Suite à cette mise au point, l’examen du concombaffe se poursuit jusqu’à ce que Aaron décide qu’il est temps de faire un tir d’échauffement. Evidemment, comme monsieur veut toujours trop en faire, il commence par une figure un peu complexe qui demande agilité et force. Comme il ne s’est pas échauffé, son concombaffe ne va pas aussi loin qu’il le voudrait et il se fait un peu mal au poignet. Il est un peu déçu de lui-même, surtout qu’il se produit devant un public d’Elite. Heureusement, au lieu de se moquer de sa piètre performance, Monsieur Aubier l’encourage et l’invite à effectuer des étirements avec lui. Aaron le rejoint immédiatement et fait de son mieux pour suivre ses mouvements au même rythme que lui. Comme il a toujours été plutôt doué en sport, il sait que même si les exercices deviennent plus intenses, il pourra suivre sans problème. Il voit également que le gouroutan du champion l’accompagne dans ses exercices, ce qui l’amuse beaucoup. A un moment, il s'interrompt brièvement pour inviter Thanatos à les rejoindre comme ça lui fera du bien, mais ce dernier se contente de lui crier un coup dessus avant de se tourner vers le trépassable du champion avec lequel il semble tenter d’engager un duel de regard. Aaron lui dit bien fort que ce n’est pas avec ce genre de comportement qu’il se trouvera une petite copine ou des amis avant de reprendre ses exercices d’étirements.
Les échauffement terminés, Monsieur Aubier fait un coup le malin avec son épuisette pour obtenir l’attention de son auditoire et se lance dans une explication sur les meilleurs endroits pour trouver de bons concombaffe. Aaron l’écoute avec attention, déjà parce qu’il a été impressionné par l’épuisette, mais aussi parce que son interlocuteur donne clairement l’impression du mec qui sait tellement bien de quoi il parle qu’il est omniscient sur le sujet. Quand il pointe le bout de la plage, Aaron tourne la tête et voit un banc de sable qui s’étend au loin et où il n’y a personne. Quand Edel termine son explication, le garçon laisse échapper un « ooooh » admiratif.
- Y a pas à dire tu t’y connais vachement bien ! T’as passé combien de temps sur cette plage pour savoir tout ça ? Et t’as des livres à me conseiller pour en apprendre plus sur les concombaffes ?, car il faut connaître son projectile pour mieux le lancer et cette leçon Aaron l’a appris après avoir lancé un boomerang sans rien en savoir et s’être pris le retour en pleine tronche comme un gros blaireau.
Monsieur Aubier invite son gouroutan à partir devant, ce qui intrigue Aaron. L’aspect de la plage change petit à petit jusqu’à devenir une zone plus rocailleuse avec des pierres hautes qui font de parfaites cachettes pour tous types de créatures. L’ombre produite par les pierres doit beaucoup jouer dans le fait que les gens évitent cette partie de la plage : on ne peut pas bronzer. Une fois qu’ils sont arrivés, Edel reprend la parole pour expliquer que les capacités de son pokémon lui permettent de détecter où se trouvent les cocombaffes. Un petit peu impressionné car il ne connaît pas bien du tout cette espèce, Aaron l’observe faire des signes étranges avec ses feuilles qui ne semblent avoir de sens que pour son dresseur. Ce dernier ne tarde d’ailleurs pas à annoncer un endroit où se trouvent deux beaux projectiles. Apparemment satisfait, le champion en titre se penche sur la petite mare pour en sortir un concombaffe d’une belle taille à deux mains. Aaron reconnaît qu’il est particulièrement beau et réagit immédiatement après la remarque comme quoi le gouroutan peut aider, mais pas pécher à leur place :
- Oooh donc c’est ça la triche sans triche ? Malin ! C’était vachement impressionnant d’ailleurs votre petite série de codes là, tu l’as entraîné longtemps pour réussir à faire ça ? C’est vrai que ça doit être plus simples avec des pokémons psys en plus, j’ai appris en classe que certaines parties de leurs cerveaux pouvaient beaucoup ressembler à celles des humains et tout et tout. C’était trop intéressant ! Et j’avais aussi vu une étude comme quoi les pokémons psys étaient privilégiés par les gens sensibles ou intelligents parce que les mongolos se sentent trop vite dépassés par les capacités de leurs pokémons et en eux se créent la peur de l’inversion des rôles entre maître et pokémon, tout en racontant ces résultats scientifiques qu’il a lu au lycée à un moment où ils devaient faire un exposés sur la correspondance entre les préférences de types et les caractères avec Eric, il s’approche de la mare et plonge les deux mains dedans pour s’emparer du second concombaffe. Par exemple moi j’ai pas de type privilégié et apparemment ça veut dire que je suis quelqu’un de très sociable et ouvert d’esprit ! Mon pote Eric lui il préfère les pokémons plantes et en général ça va plutôt aux individus calmes, bienveillants et peut-être un peu renfermés aussi, et ça lui correspond trop ! Bon après c’est pas absolu parce que les plantes ils disent que ça va aussi avec les gens rétiscents à la modernité, mais lui au contraire il veut s’impliquer dans la ville du futur et tout et tout. C’est comme dans tout, y a du bon, du mauvais, du vrai et du faux !
Aaron examine avec attention le concombaffe qu’il a entre les mains. Ce dernier se débat un petit peu alors il garde une poigne ferme, mais sans appuyer trop fort non plus pour éviter que ses organes ne se déversent complètement sur la plage. Pour les examiner, il suffit d’en faire dépasser un petit bout. Il prend d’ailleurs garde à tenir son concombaffe la tête en bas, car il sait que ça les déstabilise un peu et ça les empêcher d’utiliser leurs attaques. Sinon, avec une créatures aussi vigoureuse, nul doute qu’il se prendrait un coup de poing d’organes dans le nez ! D’ailleurs, même sans avoir examiné ces derniers, il lui paraît clair que celui-ci fait un bien meilleur projectile que le précédent : ses pics rouges sont luisants, plus longs et ont une apparence moins molle que celui d’avant.
- ... Il a l’air trop bien. T’es le meilleur Ma’u !
Après avoir déposé son concombaffe dans son saut et remis le couvercle pour que ce dernier évite de s’échapper, Aaron reprend son matériel pour être certain de ne pas l’oublier. Son regard se pose sur son épuisette, qu’il considère longuement avant tourner les yeux en direction de celle premium plus d’Edel. Puis, enfin, il pose la question dont il se dit qu’elle aurait dû lui brûler les lèvres bien plus tôt :
- Elles servent à quoi nos épuisettes à part se la péter en fait ? Non parce que depuis tout à l’heure et même là on les a chopés à la main les concombaffes…, il réfléchit pendant quelques secondes. Je trouve ça injuste pour les épuisettes en vrai, donc je propose que pour notre deuxième projectile on se mette le défis d’aller en chercher dans un endroit difficile, comme ça on est obligés de les utiliser !
Ou comment tenter de convaincre le champion de se lancer dans des explorations un peu plus palpitantes. non parce que marcher sur la plage et écouter de la théorie, c’est bien gentil, mais au bout d’un moment il faut un petit peu plus d’action à Aaron. Il se voit déjà escalader les roches pour aller chercher des flaques naturelles formées à leurs sommets dans laquelle sommeillerait le roi des concombres ! Ou alors devoir plonger pour aller chercher les plus beaux spécimens qui se trouvent au fond de l’eau ! Il s’accrocherait à son otarlette qui le guiderait jusqu’au Saint-Graal.
Mais en attendant il entend une sorte de fight de trépassable qui est en train de se lancer alors c’est quand même un peu plus important de s’occuper de ça que de fantasmer sur des concombaffes. Lorsque des bruits indignés qu’il reconnaît provenir de Thanatos se font entendre, Aaron tourne brusquement la tête vers les trépassables qui ne sont plus visibles depuis tout à l’heure car ils se sont arrêtés derrière des rochers. Le garçon contourne les obstacles et tombe sur une scène des plus cocasses, du moins à ses yeux.
- Mais qu’est-ce que tu fous ?
Thanatos a lui aussi trouvé des concombaffes et est en train de les jeter rageusement, à l’aide ses des tourelles, sur le trépassable de Monsieur Aubier. Les concombres lui rebondissent dessus et celui qui ressemble à un bouncy castle les récupère en faisant remuer le sable autour de lui afin de les faire revenir à lui. Aaron met ses mains sur les hanches et pousse un long soupir d’agacement :
- Franchement Than-than… Il fallait le dire si tu voulais participer à la compétition ! On va te trouver deux beaux concombaffes tu vas voir !, il s’en va enlacer son trépassable qui se met à pousser de nouveaux cris d’indignation. Aaron l’ignore, comme d’habitude, et se tourne vers Edel : Il peut participer, même pour de faux, même si c’est un pokémon ?
Aaron espère que oui, surtout que Thanatos vient de prouver qu’il est tout à fait capable de lancer des concombaffes avec vélocité et efficacité.
- En plus il pourrait trop nous aider à atteindre des concombaffes inatteignables ! On peut monter sur ses tourelles et il peut s’étirer pour qu’on trouve des flaques secrètes ! Des concombaffes premium au bouts de nos épuisettes !.. Qu’esst’en dit mon p’tit Camille ?, demande Aaron avec beaucoup d’excitation qui lui fait mettre plein d’apostrophes dans sa dernière phrase. |
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| | | Edel Aubier
C-GEAR Inscrit le : 20/11/2017 Messages : 637
| Vingt ans... Attendez une seconde. Le gamin avait vingt ans ?! Le coup du travestissement m'avait déjà étonné, mais là, j'allais de surprise en surprise. J'aurais aimé pouvoir le dévisager pour m'assurer que ma vue n'avait pas encore baissé, mais il était penché en train de farfouiller dans une marette. En même temps, les couettes et la petite jupe, on ne pouvait pas dire que ça vieillissait. Depuis tout à l'heure, je me disais que j'étais dépassé par la jeunesse d'aujourd'hui, mais en fait, c'était sur le simplet du village que j'étais tombé... Enfin, c'était plutôt une chance : j'avais l'impression que nous étions faits pour nous entendre. Et notamment parce qu'il était définitivement plus petit que moi, ce qui lui attribuait un bonus en sympathie.
– ...Ah ouais. C'est vrai que tu les fais pas du tout. Mais j'admets tant que tu veux que tu es petit, je suis plus grand que toi et ça arrive pas souvent. Surtout aujourd'hui où je pouvais difficilement mettre des semelles compensées à mes tongs. J'espérais que nous aurions l'occasion de marcher un peu, après le tournoi, quand j'aurais enlevé mon déguisement car ainsi, il me servirait de faire-valoir niveau taille et les gens que nous croiserions penseraient qu'Edel Aubier est plutôt grand.
Je dus arrêter là mes observations car le garçon bondit en prononçant un prénom qui me fit bondir de concert, mais il ne me fallut heureusement qu'un instant pour me rasséréner. Un deuxième Aaron allait donc nous rejoindre. Je n'étais pas certain, en soi, que cela fût une bonne nouvelle, car s'il était l'ami du premier il y avait des chances pour qu'il soit aussi perché que lui, et la précision du fait qu'il « aimait les plantes » ne me disait pas grand chose. Mais enfin, il devrait au moins bien s'entendre avec Ma'u, avec qui il pourrait discuter cueillette, et si vraiment supporter le duo s'avérait au-dessus de mes forces, je m'enfuirais.
Aaron avait l'air d'avoir compris la leçon pour mon nom, fait dont je ressentis une petite satisfaction car j'étais plutôt content de mon avatar, et je poursuivis un moment avec le même sérieux en lui expliquant diverses astuces pour le lancer de Concombaffe. C'était la première fois que j'initiais quelqu'un à ce sport et je prenais plaisir à adopter à mon tour ce rôle de mentor. Si lui savait... Mes démonstrations semblaient d'ailleurs bien réussies puisque le garçon m'écoutait avec admiration : je me découvrais des qualités de professeur dont je n'étais pas peu fier.
– Toutes les plages d'Alola me sont familières ! ...Mais j'ai habité à Konikoni quand je vivais ici, alors j'ai passé beaucoup de temps à Ho'Ohale ! Des livres ? Pourquoi des livres ? ...Euh, non. Tu veux lire des livres pour ça ? Je n'avais rien contre la lecture, au contraire, je prenais toujours plaisir à un bon roman, mais lire un livre pour s'entraîner au lancer de Concombaffe, ça me paraissait une idée des plus curieuses. Le plus simple, c'est que t'en choppes un ou deux et que tu les examines à fond, non ? On peut même le faire ensemble si tu veux. J'essayais de me souvenir des leçons que j'avais moi-même reçues lorsque l'on m'avait initié au lancer de Concombaffe. On n'a pas le droit de pêcher les juvéniles, alors quand tu en attrapes un il faut que tu vérifies qu'il soit aussi grand que ta main à plat, comme ça. Et s'il a des couleurs vives et qu'il n'a pas déjà des bouts d'organes qui dépassent c'est qu'il est en bonne santé et prêt à être lancé. Il faut pas que t'aies l'impression qu'il soit tout ramolli et poisseux dans ta main, ajoutai-je, essayant de décrire l'impression bizarre produite par le contact d'un Concombaffe trop vieux ou malade.
Afin de mettre tous ces conseils à exécution, je conduisis Aaron vers une partie de la plage un peu à l'écart, Ma'ukele partant devant. Malgré la légère désapprobation qu'éprouvait le Gouroutan à l'égard du lancer de Concombaffe et sa réticence plus générale à m'aider lorsqu'il s'agissait de faire des choses pas-interdites-par-le-règlement-mais-pas-tout-à-fait-autorisées-non-plus, surtout depuis une certaine interdiction de participation, lui et moi avions travaillé une technique parfaitement huilée pour qu'il puisse m'aider à distance, dont ces signaux n'étaient qu'une partie.
– On a mis ça au point ensemble ! Les Gouroutan sont vraiment très intelligents – j'adressais cette remarque en partie à Ma'u dans l'espoir de l'adoucir un peu, mais il n'était pas du genre à se laisser avoir par mes flatteries. Oui, les Pokémon psys sont pleins de ressources, approuvai-je, tout en me disant vaguement une énième fois que j'aurais peut-être mieux fait d'écouter plus attentivement en cours quand j'étais au lycée – même si j'avais largement eu l'occasion d'apprendre à connaître les Pokémon psys depuis lors. J'écoutai ensuite avec un certain étonnement le long discours dans lequel Aaron s'était lancé. « Sensibles et intelligents », vraiment ? T'es sûr que c'était pas plutôt « bizarres » ? C'était une théorie plutôt intéressante, en tout cas, même si elle n'apprenait rien d'extraordinaire ; elle me donnait envie d'en savoir plus. C'est les psys qui sont attirés par moi, j'ai rien demandé. ...Bon, sauf pour Ma'u, je te l'accorde. Ce n'était de toute façon pas tout à fait vrai. « Très sociable et ouvert d'esprit », en tout cas, je pouvais déjà être certain que ces qualificatifs s'accordaient bien avec le jeune homme que j'avais en face de moi. Toujours avec mon fin sourire, l'air naturel, je jetai ensuite un regard en direction de mon Trépassable qui fixait celui d'Aaron comme s'ils s'apprêtaient à s'attaquer : ...Et pour les personnes qui attirent les Pokémon spectres, ils disaient quoi ? C'était dit du même ton tranquillement amusé que celui que j'employais depuis tout à l'heure, léger, et pourtant je craignais et souhaitais tout à la fois entendre la réponse, semblable ou non à celle dont je me doutais.
Aaron examinait le Concombaffe de qualité indiqué par mon compagnon et se tourna spontanément vers Ma'u pour le féliciter – Ma'u qui, tout en faisant mine de rien, se rengorgea de fierté. Ce n'était pas juste, il succombait aux flatteries du premier gamin venu alors qu'avec moi, il continuait à faire sa tête de mule ! Enfin, la présence d'Aaron pourrait peut-être m'être d'autant plus utile pour le tournoi. J'attendais que mon binôme du jour se relève pour que nous puissions continuer la pêche, et bientôt faire deux ou trois lancers d'entraînement avant que le tournoi ne commence, quand Aaron me fit part d'un problème de conscience vis-à-vis des épuisettes.
– ...Ah bah si tu veux les attraper à l'épuisette parce que t'as peur de te mouiller je t'en prive pas hein. Je plantai ma super-épuisette dans le sable pour m'appuyer sur elle. Premièrement, une épuisette c'est classe, deuxièmement ça peut servir à beauuucoup plus de choses qu'à pêcher le Concombaffe. Troisièmement, les pros préfèrent pêcher à la main parce que ça permet de beaucoup mieux sentir l'état du Pokémon, mais bien entendu, tu fais comme tu veux... Je peux te montrer tout de suite comment j'utilise ma super-épuisette...
Mais je fus interrompu par des bruits qui firent se retourner Aaron. Les « fffshlwwchlwchfffff » habituels nous permirent d'identifier nos Trépassable que nous rejoignîmes, cachés derrière des rochers, en quelques enjambées... Pour les découvrir dans l'une des situations les plus ridicules dans lesquelles j'aie jamais vu Kerguelen.
Je restai bouche bée devant mon château de sable des ténèbres en train de se faire mitrailler de Concombaffe rebondissants largués par un Thanatos pour je-ne-sais-quelle-raison en colère. Il en évitait certains qui allaient s'échouer, solitaires, plus loin dans les marettes en agitant ses tourelles et en se déplaçant de gauche à droite, mais le Trépassable multicolore d'Aaron s'en était constitué un bon stock et les envoyait à une vitesse de frappe rarement égalée chez tout pâté de sable qui se respecte. Kerguelen commençait très visiblement à être lassé de ces attaques gratuites, et le grondement qui gonflait dans son sable bouillonnant indiquait qu'il n'allait pas tarder à riposter... Lorsque je m'exclamai, stupéfait :
– Non mais sérieusement Guili, tu peux lancer le Concombaffe ? T'aurais jamais pu me le montrer plus tôt ?
Étant donné la matière dont ils étaient composés, les Trépassable n'avaient pas les mêmes capacités préhensiles que les humains et, le mien n'ayant jamais fait mine de bouger la moindre petite tourelle en direction d'un Concombaffe, je m'étais persuadé qu'il était incapable de le lancer et avais donc abandonné l'idée de lui demander son aide pour les tournois. Et voilà que celui d'Aaron se montrait si doué dans ce domaine ! Tant d'années gâchées pour Guili, alors que cela aurait pu nous porter si loin ! Kerguelen fit volte-face dans ma direction et reporta la Ball'Ombre qu'il s'apprêtait à lancer sur moi, son agacement sans doute exacerbé par le surnom de Guili qu'il n'appréciait guère. Heureusement, les piaillements du Trépassable d'Aaron que ce dernier enlaçait détournèrent son attention en l'empêchant de finir son attaque, et nous regardâmes tous deux avec le même intérêt curieux cet énergumène d'humain en train de faire un câlin à cet énergumène de château de sable.
– Euuuh, en hors-compétition, sans doute, on peut faire des démonstrations avec ses Pokémon...
Et si je demeurais au début perplexe face à cette capacité cachée des Trépassable que nous venions de découvrir, mon sourire s'étira devant l'excitation grandissante d'Aaron.
– ...T'sais c'que j'en dis mon p'tit Ronron ? Je saisis mon épuisette à deux mains d'un air conquérant. Je venais d'avoir une idée géniale. Monsieur Than-Than, tu veux lancer du Concombaffe ? Je vais vous montrer à quoi sert une super-épuisette comme la mienne !
Je repartis d'un pas vif vers les criques proches de la mer, suivi par le groupe, Kerguelen fffshlafffshlafant avec circonspection en se tenant le plus loin possible de son cousin coloré. Tout en marchant, je vérifiai d'un coup d'œil vers la zone du tournoi où en étaient les préparatifs : il semblait que nous ayons encore un petit peu de temps pour nous entraîner avant le début des épreuves, même s'il ne nous faudrait pas traîner. Peut-être les Trépassable pourraient-ils nous aider à réunir les Concombaffe pendant que nous travaillerions les figures ? J'indiquai à Thanatos de se positionner quelques mètres à ma droite contre le rivage, prêt à m'envoyer ses concombres. Je posai ma super-épuisette au sol, à environ un mètre cinquante de l'endroit où l'écume venait lécher le sable, perpendiculairement à la ligne de l'eau. Je reculai ensuite pour me placer un peu plus loin derrière elle, comptant mes pas silencieusement, avant de faire face à la mer. J'inspirai plusieurs fois, sautillant sur place pour détendre mes membres, rectifiant ma position : je ne devais pas me louper. C'était mon premier lancer depuis des mois, mais j'avais un public, et c'était la première fois que j'essayais cette technique avec un Trépassable. J'avais un peu jaugé sa vitesse de lancer en le regardant bombarder Kerguelen, mais saurait-il s'adapter à mon rythme, et moi au sien ? Enfin, il fallait essayer : j'avais bien envie de montrer au gamin ce dont Papy Edel était capable.
– T'es prêt, Thanatos ? demandai-je, et le Trepassable-château gonflable me répondit par un son facilement interprétable. Lance pas trop vite, hein.
Et je m'élançai. Je courus dans le sable jusqu'à atteindre le dernier mètre avant l'épuisette où je veillai à arriver mon pied droit en avant, en tournant le dos au Trépassable. Gardant les yeux vers l'horizon, j'entamai alors une grande roue, la plus droite possible, en prenant appui sur l'épuisette tout en faisant attention à orienter correctement mes mains, remerciant mes années de pratique gymnastique tournées vers la coordination qui m'avaient rendu habile à ce type de figures. Je me redressai en faisant passer l'épuisette au-dessus de moi d'un mouvement ample, puis en tournant moi-même afin qu'elle se retrouvât droite, parallèle au sol et le filet vers l'arrière, alors que Thanatos lançait son premier Concombaffe. Dès qu'il atteignit le filet, je lui donnai un grand coup en me servant de l'épuisette comme d'une raquette de tennis pour l'envoyer vers la mer. Le projectile fila sous le soleil brûlant : l'une des particularités de ma super-épuisette consistait en son filet particulièrement tendu en ne conservant qu'un peu du mou nécessaire pour que les Concombaffe y rebondissent plutôt que de s'y loger, et qu'ils foncent vers le large plus rapidement qu'ils ne l'auraient fait de ma main grâce à l'élan que le poids de la perche conférait au lancer. Mais la démonstration de ce Carnaticho Rocket transformé ne s'arrêtait pas là puisque ma super-épuisette avait deux côtés, et le Trépassable, deux tourelles pour deux Concombaffe à lancer : à peine avais-je envoyé le premier des concombres vers la mer que je faisais tournoyer l'épuisette dans mes mains pour orienter sa pince vers le deuxième que Thanatos m'envoyait à présent, plus en hauteur. Grâce à la poignée placée vers le milieu du manche qui permettait d'actionner l'outil, je me saisis du Concombaffe au vol et aussitôt, pour ne pas gâcher l'élan conféré à l'objet, je dessinai une jolie courbe dans l'air avant d'envoyer ce deuxième Concombaffe vers la mer, relâchant la pince au meilleur moment de mon extension.
L'épuisette toujours tendue dans une position martiale, je suivis de mon œil capable le deuxième Concombaffe qui parut flotter un moment dans l'air, avant de retomber au loin dans un petit jet d'eau. Je repris enfin mon souffle et me redressai, plantant mon épuisette dans le sol.
– Alors, pas trop rouillé, l'Edel ? lançai-je à Aaron, vers qui je m'étais retourné avec une satisfaction soulagée. L'Camille, pardon. ...Tu veux l'essayer ?
Et je lui tendis, des deux mains, ma super-épuisette. Hélène aurait été surprise : c'était bien la première fois que je me proposais de la prêter à quelqu'un ! Mais c'était aussi la première fois que je me retrouvais face à un novice qui avait tant envie d'apprendre, et, eh bien... Les aptitudes de son Thanatos me donnaient tout un tas d'idées de nouvelles figures. Que Camille Dulac dût aussi se faire rayer de la liste ou non, on allait le gagner, ce tournoi.
(Et donc oui, j'ai fait des mouvements dans ma chambre armée de mon parapluie pour vérifier la faisabilité de la figure d'Edel. x)) | | | | Aaron Sakuragi
C-GEAR Inscrit le : 18/09/2013 Messages : 2318
Région : Hoenn
| Ce n’est pas avec peu de contentement que Aaron observe le gouroutan qui a l’air satisfait d’être complimenté. Il a bien l’impression de marquer des points auprès de la créature et ce fait lui plait beaucoup car il a toujours aimé devenir ami avec des pokémons. Ca change des humains et parfois ça le pousse à faire attention s’il ne veut pas juste se faire déchirer en deux. Plusieurs fois, il a failli se faire croquer par le drattak de Raven, mais il a toujours su se rattraper au dernier moment. Ou plutôt il a toujours eu la chance qu’on vienne lui sauver la vie. D’ailleurs la dernière fois qu’il a eu les cheveux un peu courts, de mémoire, c’est parce que le dragon s’était rabattu dessus, par dépit de ne pas pouvoir lui couper un bras à la place. Heureusement que la plupart des pokémons qu’il connaît sont plus sympa, et Ma’u ne fait pas exception. Aaron jouerait bien avec sa cape violette s’il pouvait en avoir l’occasion.
Ses pensées sont cependant rapidement détournées de l’amusement intense que pourrait lui procurer la cape du gouroutan lorsque ses yeux se posent sur son épuisette et il décide de faire part à Monsieur Aubier d’à quel point il trouve injuste le fait qu’ils ne les utilisent pas étant donné que ça doit leur faire penser qu’elles sont d’une inutilité profonde. Alors qu’il est sûr que pas du tout, même si leur utilité n’a pas encore été prouvée aujourd’hui. Il espérait fortement, à cet instant, que Monsieur Aubier saurait répondre à son cas de conscience afin de rassurer sa pauvre épuisette de location inanimée. Un homme qui se promenait avec une qui était aussi classe et qui semblait si choyer ne pouvait qu’avoir la solution à son problème, n’est-ce pas ? C’est donc avec les yeux plein d’espoirs qu’il regarde son binôme du jour alors qu’il commence à lui exposer son point de vue, utilisant son épuisette comme le repose-corps le plus sophistiqué qu’Aaron ait jamais vu. La grande classe !... Du moins du point de vue d’Aaron.
Mentalement, il prend des notes. Et il aimerait beaucoup voir la démonstration dont lui parle le champion afin de voir si lui aussi pourrait donner une nouvelle jeunesse à son épuisette de location qui ne doit être utilisée que par des rustres et des incompétents sans passion. Seulement, la prestation se voit être remise à plus tard car il entend que Thanatos est encore en train de faire du cirque alors, forcément, il va voir ce qui est en train de se passer. Il n’aimerait pas qu’il maudisse une nouvelle personne, ça va encore mal finir !
Il reste quelques instants bouche bée devant le spectacle que lui offre son trépassable qui est en train de canarder celui de monsieur Aubier avec des concombaffes avant de se précipiter pour lui faire un câlin, pensant comprendre que cet acte est une manifestation de son envie désespérée de participer à l’activité du jour. Evidemment il est à côté de la plaque, mais Thanatos a beau protester son dresseur n’est pas prêt de s’en rendre compte. C’est beaucoup plus amusant d’imaginer que le trépassable souhaite devenir un grand lanceur de concombaffes ! Alors il demande au champion s’il ne pourrait pas participer avec eux, au moins à leur entraînement. Il s’autorise même des théories sur la manière dont le château de sable pourrait être utile dans leur quête de projectives, essayant de titiller l’enthousiasme d’Edel pour parvenir à ses fins. Son sourire grandit lorsqu’on commence à lui répondre qu’il peut exister des démonstrations où on peut faire participer ses pokémons, et irait jusqu’à ses oreilles si cela était possible lorsqu’il se fait appeler “son p’tit Ronron”. Les surnoms de ce genre, c’est toujours une preuve que ça se passe bien. Et en plus il reprend l’idée de la démonstration des capacités de l’épuisette, ce qui fait lâcher à Aaron un grand :
- Yeees !, il se tourne ensuite vers son trépassable, qui a priori est moins enthousiaste. Thanatos ! Qu’est-ce que tu fais encore là ? Suis Monsieu Dulac pour lancer le concombaffe avec lui ! C’est une chance inouïe ! La légende du Duo Sable Mouillé en marche !, parce que le lac et le sable, ça fait du sable mouillé. Logique.
Le champion de lancé se met à avancer vers la mer. Aaron le suit en trottinant tout en restant derrière son trépassable afin de pouvoir lui mettre des coups de pieds à l’arrière du sable histoire de le motiver à avancer. Pas fort. Le but c’est pas de lui faire mal, mais de l’inciter à ne pas faire marche arrière. Bizarrement Thanatos n’est pas aussi plein de mauvaise foi que d’habitude et il avance plutôt vite, comme s’il était finalement au moins un peu enthousiaste à l’idée de lancer des concombaffes avec Monsieur Aubier. Si c’est le cas, nul doute qu’Aaron sera extrêmement jaloux, mais il ne lui en tiendra pas rigueur car ça le changera de voir son pokémon apprécier quelque chose.
Edel s’installe à un certain endroit en posant son épuisette au sol. Aaron décide de rester à une distance respectueuse afin de pouvoir observer avec attention ce qu’il va se passer par la suite. Il regarde son trépassable obéir sagement, ce demandant si ce dernier ne s’est pas réellement mis à apprécier le lancer de concombaffe. Il faudra qu’il l’interroge plus tard, peut-être est-ce la surface molle de ces créatures qui le fascine. C’est vrai que les concombaffes sont des créatures plutôt étranges quand on y pense… Mais le travesti ne peut s’empêcher de les trouver particulièrement mignonne, sans savoir réellement expliquer pourquoi. L’attention d’Aaron fut décuplée lorsque le champion ouvrit la bouche pour préparer Thanatos. Ce dernier lui répondit avec un bruit que son dresseur ne lui connaissait pas tant il était plein de bonne foi et gonfla ses tourelles, sûrement pour se donner plus de force et de précision en vue de son futur lancé.
ll l’avait attendue cette démonstration et Aaron n’était pas déçu de l’avoir enfin. Voyant Edel effectuer ses acrobaties et la beauté de ce qu’il parvenait à accomplir à l’aide de son épuisette, il restait bouche bée, des étoiles dans les yeux, debout sur le sable, tel le rocabot courageux qui retrouve son maître après un périple de milliers de kilomètres car il est tombé du camion de déménagement. Alors il ne bouge pas, admiratif, jusqu’à ce que l’homme devenu son maître sportif plante de manière dramatique son épuisette dans le sol. Le soleil a beau ne pas être en train de se coucher, Aaron le voit briller de la lueur orangée de la victoire dans le dos de cet homme. Peut-être qu’il exagère un peu, mais si le moment où on se découvre un héros n’est pas le moment d’exagérer, alors quand ?
- Mais tellement pas rouillé que tu suintes l’huile ! Trop classe !, s’exclame-t-il comme si ces deux phrases allaient parfaitement bien ensemble. Un peu que je veux essayer !
Il s’approche d’Edel qui lui tend son épuisette, et décide que ce moment est beaucoup trop solennel pour la recevoir normalement alors il se met à genoux, une expression extrêmement sérieuse affichée sur le visage. Et il tend les mains pour la prendre et l'empoigne fermement. Bien sûr, il en fait des caisses, et s’apprête même à se lancer dans un long et grandiloquent discours improvisé sur l’honneur, la plage et les épuisettes, mais il est coupé dans son élan par un son qui lui était encore inconnu : Thanatos est en train de se foutre de sa gueule.
Dans un autre contexte, Aaron l’aurait juste bien pris. Et il aurait été content d’entendre son pokémon rire, mais lors de son adoubement en tant que chevalier de l’épuisette de la mort qui tue… Ca passe tout de suite moins bien. Ni une, ni deux, il attrape un concombaffe pas terrible qui était dans son saut et se sert de l’épuisette comme raquette pour l’envoyer en plein dans le trou qui ressemble à une bouche de son château de sable. Trou qui doit lui servir d’une manière ou d’une autre à émettre une partie de ses sons car tout de suite Thanatos se calme et n’arrive plus à produire que des petits “brp” confus.
- Ha !, lui fait Aaron en s’approchant de lui tout en portant nonchalament son épuisette low-cost sur son épaule comme une batte car il ne veut pas comparer celle d’Edel à cet accessoire sportif indigne de sa beauté. T’as cru tu pouvais te moquer du grand chevalier de l’épuisette ultime ? Pas moyen mon gros, j’ai touché le Saint Graal maintenant je suis invincible !
Le trépassable recrache son concombaffe et agite furieusement ses tourelles en direction de son dresseur. Cela n’entâme pas la bonne humeur d’Aaron qui tente de lui carresser ce qu’il considère comme son crâne pour le calmer. il passe sa main sur la zone juste en dessous de la petite belle qui tourne, en prenant bien garde à ne pas le frapper avec l’épuisette de location qu’il n’a toujours pas lâché parce qu’il ne sait pas trop quoi en faire et il a peur de l’oublier dans le sable s’il la laisse par terre. Cela ne convainc évidemment pas Thanatos de se calmer et ce dernier lui tourne même le dos, signe qu’il ne compte pas participer à ses essais de figures comme il a pu le faire avec Monsieur Aubier. Ca rend Aaron si triste qu’il a l’impression qu’il pourrait se mettre à pleurer :
- Than-than tu me brise le coeur… Pourquoi tu m’aimes jamais ?, Aaron se retourne avec un effet dramatique bien trop exagéré pour être crédible, laissant échapper un faux gémissement de douleur pour essayer de tromper son pokémon qui est déjà blasé de la situation. Si c’est comme ça…, il se dirige d’un pas décidé vers le trépassable d’Edel. Paf ! C’est toi le bg du sable qu’a ma confiance pour mon épuisette de location !, annonce-t-il fièrement en plaçant l’objet sur une des tourelles de la créature.
Il retourne ensuite auprès d’Edel, tenant son artefact de l’adoubement comme s’il s’agissait du plus précieux des trésors. C’est une vague d’honneur qui le traverse lorsqu’il réalise enfin qu’il va pouvoir faire quelque chose avec cet objet. Frapper un concombaffe, avec classe et précision. Par contre… Clairement Thanatos n’est pas chaud pour colaborrer et lui lancer les concombaffes alors il va falloir qu’il trouve une autre solution.
- Camille… ‘Fin Monsieur Dulac… Est-ce que je peux te demander officiellement d’être mon trépassable le temps de ma figure ? Je trouverais super triste de me lancer mon concombaffe moi-même alors que je suis armé de votre superbe épuisette… Ou alors j’utilise un autre de mes pokémons, mais pas sûr qu’ils aient la même adresse quoi. Déjà rattatac il a pas trop de mains, oratoria avec ses nageoires c’est un peu mort et chelours s’il avait des doigts je le saurais depuis longtemps… J’aurais bien un crabominable aussi mais lui il va les manger les concombaffes. T’es mon dernier espoir pour être un jour aussi classe que toi !
Aaron joint les mains et baisse la tête pour se montrer humble. Depuis qu’il a vu cet homme réaliser avec tant de dextérité sa version personnelle du Canarticho Rocket, l’admiration qu’il pouvait éprouver s’est éveillé. Il n’en a toujours pas grand chose à faire de ses talents de coordinateur, mais ses talents de sportif sont désormais reconnus à tout jamais. Il souhaite profiter de cette journée pour apprendre le plus possible de cet homme, pour peut-être un jour l’égaler quand il aura une dizaine d’années de plus, car il se dit qu’il faudra au moins ça.
- Apprends-moi le Canarticho Rocket s’teuplais ! |
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| | | Edel Aubier
C-GEAR Inscrit le : 20/11/2017 Messages : 637
| C'était avec un vrai soulagement que je m'étais redressé après ma démonstration de Canarticho Rocket évolué, et un large sourire aux lèvres qui n'avait rien de feint, car je me sentais vraiment heureux d'être parvenu à réussir cette figure sous les yeux de ce jeune homme qui me dévisageait d'un air émerveillé – et aussi parce que, tout simplement, je ressentais beaucoup de plaisir à me remettre à ces acrobaties sur la plage. Ce n'était pas que je doutais de mes talents, mais tout de même, c'était la première fois avec un Trépassable et se jeter à l'eau sans aucun entraînement était un peu risqué ! Mais avec mon métier, j'étais habitué à improviser des figures en m'adaptant à mes Pokémon, et le Than-Than (un surnom qui lui allait bien mieux que "Thanatos"...) avait fait preuve d'une grande bonne volonté. Peut-être avais-je déridé Ma'u lui-même, que le lancer de Concombaffe avait tendance à dépiter. Mais c'était après des figures comme ça que je savais pourquoi j'aimais ce sport ! Cela procurait un tel sentiment de plaisir ! Et mon propre maître ès lancers en aurait été époustouflé !
Je rejoignis Aaron sans même un regard pour Thanatos, trop obnubilé par ma propre fierté, alors même qu'elle tenait en partie à la coopération de mon partenaire de ce « duo Sable Mouillé » comme l'avait dit son maître – ce à quoi je n'avais pas réagi puisque je ne l'avais pas compris, comme beaucoup des choses qui sortaient de sa bouche. (À part que le Trépassable devait être un peu humide d'avoir manipulé des Concombaffe qui sortaient de la mer, d'accord, et que nous avions évolué jusqu'à la limite du sable mouillé.) Mais le regard d'Aaron valait tous les trophées. Même avec la plus épatante des figures, travaillée avec soin pendant deux bons mois, le jour, lors d'un précédent tournoi, où j'avais remporté mon troisième grand prix individuel et quatrième prix du public, je n'avais pas eu l'impression d'éblouir autant les enfants assis au bas des gradins que cela semblait être à présent le cas pour Aaron. Peut-être avais-je enfin trouvé quelqu'un qui savait apprécier le lancer de Concombaffe à sa juste valeur ! ...Ou peut-être cet excès d'enthousiasme faisait-il juste partie des bizarreries de ce jeune homme, qui avait quand même l'air d'en cumuler pas mal.
À nouveau, je ne fus pas sûr de comprendre le sens de son exclamation si ce n'est qu'elle changea légèrement mon sourire en grimace, mais les étoiles dans ses yeux compensaient toute l'huile dont il venait métaphoriquement de me couvrir. C'était ça, le langage-djeuns des Kalosiens ? Mais je préférai ne pas faire de commentaire pour ne pas ternir le plaisir du moment et, à la place... lui proposai d'essayer mon épuisette. Un minimum de gravité aurait dans tous les cas été nécessaire à cet acte sacré de passation de l'Instrument, car c'était la toute première fois que je prêtais ma super-épuisette, fabriquée de mes mains, dans le souvenir et parfois sous le regard amusé ou sceptique de celui qui m'avait enseigné tout cela ; et j'avais vaguement peur qu'il ne l'abîme, qu'il ne s'enfuie avec, qu'il n'en enregistre les plans pour la commercialiser à grande échelle ou je ne savais quoi (heureusement que mon Gouroutan était là, prêt à intervenir s'il se passait quoi que ce soit.) Je ne la gardais pas non plus enfermée sous clé, bien sûr, elle ne serait pas rentrée dans un coffre-fort d'appartement de toute manière, et Camille ne s'était jamais intéressé au lancer de Concombaffe (à lui, je l'aurais peut-être prêtée, sinon) ; mais je n'avais jamais laissé les mains sales du premier péquenot venu s'en approcher, pas même les belles mains gracieuses de ma très chère Hélène. Ce garçon, en revanche... Je lisais dans les yeux un désir d'apprendre sincère – et, sans nul doute, l'étincelle d'espièglerie qui était aussi la mienne. Il avait appris le lancer de Concombaffe parce qu'il voulait s'amuser. Mais il voulait vraiment apprendre le lancer de Concombaffe parce qu'il voulait vraiment s'amuser. Si bien que quand le jeune homme à couettes et jupette iridescente s'agenouilla dans le sable et tendit les mains, après un instant d'étonnement, je compris quelle cérémonie était en train de se jouer.
Alors, je pris ma super-épuisette à deux mains et la déposai gravement dans celles d'Aaron, qui l'accepta avec solennité.
– Aaron Sakuragi, jeune apprenti en lancer de Concombaffe, je vous confie cette super-épuisette unique afin que vous me montriez ce que vous valez. Soyez-en digne !
Et le bienheureux adoubé referma sa poigne sur l'auguste bâton. Il aurait pu déclamer un discours emphatique, ou tout simplement se relever, lorsqu'à ma seule oreille valide parvient le même « schffhffhff » que celui de Kerguelen quand il vient de jouer un tour à quelqu'un. La tête d'Aaron pivota en un instant vers Thanatos que j'avais complètement ignoré et, avant même que je n'aie le temps de regarder moi-même, une main jeta un Concombaffe dans ma super-épuisette qui décrivit une large courbe sur elle-même, me forçant à bondir en arrière, avant de propulser l’holothurie dans la bouche du château de sable.
VLAN ! Quelle précision dans le lancer ! « Bien visé ! » sifflai-je, admiratif, tandis que le gamin se relevait. Le tennisman des sables s'approcha ensuite de son Trépassable avec des allures de cowboy pour lui faire miroiter son nouveau titre de Chevalier de l’Épuisette Ultime. Si je suivais bien, ça faisait donc de moi le Seigneur de l’Épuisette, ou peut-être le Prêtre, je ne savais plus, le collège et les cours sur le Moyen-Âge c'était loin, mais dans tous les cas adhérer à sa petite mise en scène me plaisait bien. Le malheureux Concombaffe fut propulsé hors de la bouche ensablée et se retrouva perdu à trembloter par terre tandis que Thanatos faisait comprendre à son dresseur qu'il refusait de le seconder pour un nouveau lancer, ce qui pouvait se comprendre au vu du traitement qu'il venait de subir. Aaron se lança dans une scène dramatiquement dramatique, jusqu'à... se tourner vers Kerguelen. Et alors que je me retenais vaguement depuis tout à l'heure, j'éclatai enfin de rire.
Kerguelen ! Servir de binôme de lancer de Concombaffe à ce gamin ? J'avais déjà bien du mal à le faire se plier à certains tours de cirque lors des spectacles, alors se laisser convaincre de jeter des limaces humides sur quelqu'un, je voulais l'y voir ! Si, tout ce temps, il avait si bien su me cacher qu'il en aurait été capable, ce n'était pas pour rien... Mais je me trompais : Aaron avait "seulement" besoin de lui pour tenir la vieille épuisette moche que le bureau d'inscription lui avait prêtée. En voyant approcher le garçon, Guili s'était grandi, comme pour l'intimider, mais il était clair qu'Aaron avait l'habitude des Trépassable car il lui planta l'épuisette dans une tourelle sans hésiter, si bien que Kerguelen se retrouva avec l'air un peu idiot. Le connaissant, je me doutais que la seconde d'étonnement passée, il aurait été prêt à réagir violemment ; mais le coup d'œil que je lui jetai l'en dissuada. Il était clair que je m'entendais bien avec le garçon qui venait de lui infliger cet encombrant appendice, je n'aurais pas apprécié qu'il s'en vengeât. Alors, le Trépassable recouvrit sa taille normale et se mit à buller de dépit tout en faisant passer son épuisette d'une tour à l'autre à travers son sable, comme pour chercher ce qui lui était le plus confortable.
Aaron se retourna alors vers moi, en tenant fermement ma super-épuisette et en me dévisageant avec de nouvelles étoiles dans les yeux. Et une fois de plus, je ne m'attendais tellement pas à ce qui suivit que je pouffai de rire avant même qu'il n'ait fini sa phrase. « Être son Trépassable » ? Mais qu'est-ce que c'était que ce titre encore ?! D'abord, je mis deux secondes à comprendre ce qu'il voulait dire par là, et ensuite, il me faisait vraiment trop confiance s'il s'imaginait que mon Canarticho Rocket (de toute façon en partie inventé) nécessitait officiellement ce type de partenaire ! Mais allez, pourquoi pas. Ce pourrait être marrant d'appeler ce rôle comme ça, désormais, ça pourrait faire partie d'un nouveau code, et ça piquerait Kerguelen qui n'avait jamais daigné m'aider pour mes expérimentations dans ce sport. J'attendis tranquillement que le garçon ait fini son exposé en tentant de reprendre mon sérieux, mais c'était difficile face à quelqu'un qui joignait les mains pour m'implorer de lui enseigner ma figure. Quand je finis par répondre, je riais donc encore à moitié :
– Eh bien, si je peux être aussi classe que ça en faisant le Trépassable ! ...Pardon, Kerguelen. Mais relève la tête, t'as pas besoin de me supplier ! L'admiration dans ses yeux était tout bonnement inégalable. Pourtant, je commençai par changer de sujet : Dis donc, t'en as, une sacrée équipe ! Tu vises la Ligue ou quoi ?
Les Trépassable chromatiques n'étaient déjà pas courants, mais alors s'accompagner aussi d'un Oratoria, d'un Chelours et d'un Crabominable... C'étaient des Pokémon taillés pour le combat, et tous aloliens en plus, si je ne me trompais pas. Je me demandais ce qu'il faisait avec eux s'il venait vraiment de Kalos, à moins qu'il n'y en eût aussi par là-bas. Cependant, il m'avait posé une question, et je ne pouvais pas le laisser mouronner trop longtemps. Je fis tout de même mine d'hésiter – ce qui n'était pas totalement feint.
– Hm, tu sais, ce Carnaticho Rocket est l'une de mes figures personnelles. Jamais imité, jamais égalé ! Je serais un peu déçu que quelqu'un d'autre en vienne à s'en servir. Bien sûr, tu es mon Chevalier de la Super-Epuisette Ultime, mais... Je laissai volontairement durer le suspens, puis je soupirai, comme pour me rendre à la fatalité. Ouvre bien grand tes yeux et tes oreilles, jeune Sakuragi. Tu vas avoir l'honneur, en ce jour... – je levai les yeux vers le ciel – ça va, radieux, d'être le premier à recevoir du Grand Prêtre du Lancer de Concombaffe la science... du Canarticho Rocket ! Ma super-épuisette me manquait un peu pour faire des gestes classes en m'en servant comme d'une canne, mais je me contentai de tendre le bras quelque part vers le lointain. Et pourtant, repris-je en adoptant un air énigmatique, pour que ce Carnaticho Rocket devienne ton Canarticho Rocket, il va te falloir... Je baissais progressivement la voix, en me penchant vers le garçon. ...Une fois que tu en maîtriseras les bases... y ajouter ta propre touche personnelle !
Et je me redressai, satisfait. J'entendis alors de gros « ffffschhhhfffschhhh » venant de quelque part. Je tournai la tête jusqu'à découvrir que Kerguelen, s'étant sans doute approché subrepticement de Thanatos comme il savait si bien le faire, venait apparemment d'essayer de lui refourguer l'épuisette de location que lui avais léguée Aaron, ce qui semblait ne pas avoir plu à l'intéressé.
– Hu-oh. C'était assez amusant de voir des pâtés de sable de toutes les couleurs se courser. Bah, laissons-les faire. Elle avait déjà fini dans le sable de toute façon, et je me mis à pouffer tout seul de ma blague vraiment mauvaise. Mais l'heure en était à des choses plus sérieuses. Je me retournai vers Aaron.
– Bon. La première étape, pour réussir mon Canarticho Rocket, c'est de savoir renvoyer les Concombaffe qu'on te lance. Il faut que ça devienne comme une seconde nature pour toi, pour pas que tu aies à réfléchir quand tu ajouteras les figures avant. Ça, tu gères ? Je me penchai pour ramasser le Concombaffe que Thanatos avait laissé traîner par terre. Il me semblait bien qu'Aaron savait convenablement renvoyer les Concombaffe, il avait déjà prouvé qu'il était habile avec une épuisette, mais c'était toujours bon de s'en assurer. On va en tester un ou deux d'abord.
Je pressai machinalement le Concombaffe pour en vérifier l'élasticité dans un bruit de « smoutch smoutch » mouillé, tout en jaugeant Aaron du regard avec une attitude très professorale. Mais mes lèvres quittèrent ensuite cette expression sérieuse pour s'étirer en un fin sourire.
– Ensuite, bien sûr, il faut savoir faire la roue. Pour ça, padawan, j'espère que je peux compter sur toi ? | | | | Aaron Sakuragi
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| Ce n'est pas tous les jours qu'on se découvre un héros. En général, une fois l'enfance passé, ça arrive difficilement. Aaron étant facilement impressionnable, il ne peut nier qu'il s'en trouve tout de même régulièrement en regardant des films et autres émissions présentant des personnages fictifs aux facultés impressionnantes. Même pour lui cependant il reste rare, voir complètement improbable, de se trouver un héros parmi les gens réels, le seul qu'il ait eu à travers les années étant Raven, mais pour des raisons qui aux yeux du monde ne doivent pas lui donner une image de réel héros. C'est vrai que quand on le voit, il n'a rien d'impressionnant. Il ne possède pas de facultés surnaturelles, il n'est pas spécialement doué dans une discipline marquante… Mais aux yeux d'Aaron c'est tout de même un héros et la personne la plus respectable de son monde. Aujourd'hui, M'sieur Edel Aubier qu'il ne faut pas appeler comme tel venait peut-être de changer la donne. Ou plutôt le nombre, car on ne renverse pas un héros d'enfance et d'adulte comme ça, faut pas déconner. Et puis ce n'est pas la même catégorie. Le héros du lancer de concombaffe, ça a rien à voir avec le héros… Qu'il ne sait même pas comment appeler. Ca a un rapport avec la famille, mais il est incapable de se résoudre à accepter que les Adarel puissent lui servir de substitution, ou même qu'ils l'aient plus ou moins adopté. Ce serait une trahison envers ses parents. Bref ! Le champion d'Elite avait trouvé un nouvel admirateur, même si ce n'était pas pour ses talents de coordinateur dont Aaron se fichait comme de sa première chaussette, quoique les premières fois ayant toujours quelque chose de symbolique sûrement que ce vêtement revêt dans son esprit une importance plus grande que ce pour quoi le monde reconnaît et élève Monsieur Aubier au rang auquel il l'a mis.
C'est donc avec beaucoup d'émotion et une pointe d'honneur, mais aussi car il n'a pas d'autre choix que de solliciter son nouvel idole pour une tâche aussi basse, qu'Aaron se tourne vers le champion pour lui demander s'il ne pourrait pas lui servir de trépassable pendant qu'il apprend le Canarticho Rocket. Il s'imagine déjà faire la double figure, en synchronisation, pendant les lancers du concours afin d'impressionner la foule. Il la voit en délire face à une telle prouesse sportive et Eric, dans le public, en laissera tomber sa malasada ! Peut-être était-ce risqué que d'avoir l'idée de tenter une telle performance alors qu'il viendrait de l'apprendre, mais Aaron était prêt à prendre tous les risques pour vaincre, mais aussi pour se montrer digne de son maître en lancer de concombaffes maintenant qu'il l'avait trouvé. Les mains jointes et les yeux pleins d'espoir, le jeune homme attend la sentence. Trépassable ou pas trépassable ? Et c'est un trépassable pour le joueur Kalosien ! En entendant l'approbation du champion, il ne peut s'empêcher de laisser échapper une exclamation de joie. Mieux même, il gémit, pour la blague, étant donné que Monsieur Aubier l'avait menacé de l'emmener en hôpital psychiatrique s'il le faisait.
L'interrogation sur la Ligue qui vient après le surprend cependant et il se trouve quelque peu songeur face à cette question qu'il ne s'est en fait jamais posée. C'est vrai que depuis qu'il est à Alola il accumule malgré lui des pokémons qui peuvent être qualifiés de puissants, quoique s'il les connaissait chacun personnellement le champion se rendrait sûrement compte que c'est plus un joyeux bordel qu'autre chose… Mais il n'avait jamais pensé à se lancer dans un tel challenge. Ca pourrait être fun, ceci dit, par contre…
- J'y ai jamais pensé. Avec la malédiction et les travaux forcés j'ai à peine le temps de faire autre chose que pioncer hors week-end, donc ce serait mort de toute façon, il faut savoir être raisonnable de temps en temps, mais il ne peut s'empêcher de penser une nouvelle fois : foutu Tokopisco.
Le sujet revient rapidement sur l'élément qui capte la plus grande partie de l'attention d'Aaron actuellement : le Canarticho Rocket. Et les premières paroles qui sortent de la bouche du champion ont le don de faire peur au jeune homme. En effet, il laisse entendre qu'il risque de ne pas accepter de lui enseigner cette figure impressionnante ! Le drame ! Le travesti est déjà en train de préparer dans sa tête tout un discours comme quoi si ça ne se fait pas cette année il comprend car il n'est pas encore digne, ils se connaissent depuis environ une heure, mais que l'année prochaine promis il sera devenu quelqu'un de bien dans le domaine du lancer de concombaffe et il espère qu'à ce moment-là son maître acceptera de lui transmettre sa technique et… Et en fait il n'y en a pas besoin. Face à l'attitude théâtrale de Monsieur Aubier qui accepte finalement de lui enseigner le Canarticho Rocket, un grand sourire se dessine sur le visage du jeune homme alors qu'il le rejoint dans sa gestuelle en se laissant tomber sur les genoux comme s'il était soudainement frappé par la grâce divine, le regard fixé vers son maître bienveillant. Il ne manque pas non plus de prendre un air plein d'appréhension et de détermination lorsqu'est évoqué la touche personnelle, preuve dans toutes les bonnes histoires de la réelle maîtrise de l'apprenti qui finit par surpasser son mentor.
- Merci, ô Grand Maître Prêtre ! Merci dans votre grande bonté de m'accepter pour apprenti et de bien vouloir me transmettre toute votre sagesse en lancer de concombaffe ! C'est un grand honneur dont je jure me montrer digne tout au long de ma vie !, il serre les poings et en lève un vers le ciel pour montrer sa détermination. Je maîtriserai le Canarticho Rocket, dussé-je y laisser ma vie !
Le jeune homme est déjà en train d'essayer de se remémorer comment il a vu son héros faire, afin de voir s'il peut se souvenir des mouvements principaux ou au moins des lignes dynamiques de la figure quand il y a du grabuge au niveau des trépassables. Etant donné que Thanatos fait tout le temps son intéressant pour pas grand-chose et qu'il est occupé, il ne tourne pas spécialement la tête vers lui, mais quand il entend Monsieur Aubier faire une remarque, il ne peut s'empêcher de s'intéresser à la situation. Apparemment, les deux trépassables tentent de se passer l'épuisette, ce qu'il ne peut s'empêcher de trouver mignon car comme ils tentent de se la refiler ils en tiennent chacun un bout et c'est un peu comme s'ils se tenaient la tourelle. Il ne capte cependant pas la blague du champion et de contente d'un : « 'Sont choupis ! » avant de se concentrer à nouveau sur l'enseignement qu'il va recevoir. Et pour ça la première chose à faire est de se relever du sable et s'épousseter les genoux. C'est pas parce qu'il est à la plage qu'il faut avoir l'air d'un souillon quand on est sur le point de recevoir la sagesse divine de son maître !
Il écoute avec sérieux les première indications. La question qui lui est posée lui semble rhétorique, considérant la précision avec laquelle il a enfoncé ce concombaffe dans la bouche de Thanatos juste avant. Après, c'est vrai que l'on peut penser à un coup de chance… Pas forcément la chance des débutants, étant donné qu'Aaron a déjà bien tâté le lancer de concombaffe depuis qu'il se trouve à Alola, mais il y a plein de types de chances même s'il ne parvient pas à les nommer. Et puis c'est vrai que, sous un certain point de vue, il reste un débutant par rapport à la bête de concours qui se tient devant lui. Pour le moment, il se contente donc de hocher la tête, indiquant qu'il comprend et qu'il fera ses preuves. Il est d'ailleurs près pour les tests, se retenant de rire au bruit ridicule émis par le concombaffe sur lequel Monsieur Aubier appuie. Comme quoi il a beau les entendre, y a quand même toujours des sons qu'il trouve toujours hilarants. Là c'est sérieux, donc il se retient, mais sinon il ne se serait pas privé pour chanter de concert avec son orchestre d'organes mous ! Du coup, il se le fait dans sa tête et la question qui suit le fait sourire :
- Bien sûr je sais faire la roue !, il s'écarte un peu, tend les bras, et exécute une roue que les filles de sa classe lui ont souvent enviées quand il s'agissait de gagner des points en évitant de se tordre le cou pendant les cours de gym. Ta-dah !... Mais bon j'vais pas trop me la péter tout de suite, faut encore récupérer l'épuisette en pleine roue et ça c'est déjà plus technique j'imagine !
Il ne faut jamais sous-estimer l'exigence des performances sportives, surtout quand elles ont un côté artistique comme le lancer de concombaffe. Du coup, Aaron se dit que c'est bien qu'il ait fait preuve d'humilité devant son maître. Les petits cons prétentieux, ça donne pas envie, et de toute façon il n'a jamais fait partie de cette catégorie de personne, juste à moitié. Petit con oui, prétentieux seulement pour déconner.
Comme il a posé l'épuisette sacrée au sol avant de faire la roue afin de ne pas l'abimer pendant l'opération, il la reprend afin de pouvoir effectuer les tests dont a parlé son maître juste avant. Il faut qu'il prouve que son premier coup n'était pas qu'un coup de chance et qu'il peut recommencer à exercer son brio quand il veut. Il se met donc dans une position digne des plus fièrs compétiteurs de tennis qui s'apprêtent à renvoyer le plus vicieux des revers. Quoique ça ressemble peut-être un peu à la position d'un batteur au baseball. Il décide donc que c'est un hybride, c'est plus marrant comme ça.
- Balancez Maître ! Je suis prêt pour les tests !
Comme il veut essayer de montrer sa précision, il s'applique à viser des points précis lorsqu'il frappe dans les concombaffes. Comme ils sont lancés en direction de l'eau pour qu'ils ne souffrent pas d'atterrir dans du sable qui peut leur faire mal même s'ils sont mous à pleine vitesse, c'est un peu difficile, mais la chance fait que sur le second lancé il frappe en plein dans un goélise qui était tranquillement en train de faire du rase-motte. Au départ, ça fait beaucoup rire le jeune homme… Jusqu'à ce qu'il se rende compte que ce sont des prédateurs des concombaffes et que comme ils n'ont pas utilisés les meilleurs pour ces lancers de test, celui qui a été projeté est de petite taille… Et donc potentiellement à la portée du bec des goélises ! Il sait que c'est normalement l'ordre naturel des choses, mais il ne veut pas laisser celui qui l'a aidé à prouver sa valeur se faire dévorer à cause de sa bêtise. Etant donné que s'il ordonne à Thanatos d'aller dans l'eau sauver le concombaffe, il est persuadé que ce dernier refusera par pur esprit de contradiction ou parce ce n'est pas son milieu naturel donc il ne pourra pas faire grand-chose, il s'empare rapidement de la pokéball contenant son oratoria pour la jeter jusqu'à la mer. Voyant que d'autres goélises sont en train de s'amasser autour du pauvre concombaffe qui flotte mollement à la surface suite au choc qu'il a reçu contre le volatile et qui l'a laissé dans les pommes, il crie à son pokémon :
- Hope dépêche-toi ! Fait un aqua-jet pour aller plus vite !
L'oratoria s'élance, ayant bien compris l'enjeu car elle est naturellement animée par l'envie de protéger les autres créatures. D'un geste souple, elle encercle le concombaffe de ses bras-nageoires et de sa queue de sirène pour le protéger de ses prédateurs. Voyant la taille de la protectrice, ils abandonnent bien vite leur assaut et Hope peut tranquillement ramener la pauvre victime vers la plage. Aaron s'empresse de l'empoigner pour l'examiner, tout en se tournant vers son maître. Le pauvre concombaffe n'a pas l'air blessé, juste sonné, mais on ne sait jamais alors le travesti appuie dessus pour faire ressortir ses organes et le présenter à Monsieur Aubier, le portant un peu en hauteur pour être sûr que son intérieur soit juste devant ses yeux.
- Tu le trouves comment Maître ? Il a l'air bien ? je peux le reposer dans un endroit tranquille et y va survivre ? J'ai peur qu'il se soit pris le bec du goélise !... Je suis désolé petit concombaffe…, car le but de ce sport n'est pas de les blesser, c'est de vivre un grand moment de symbiose avec la créature qui prend, on l'espère, du plaisir à ce jeu de montagnes russes. Pardon de t'embêter avec ma bêtise Maître, je voulais pas… Je voulais te faire la roue et taper comme un champion ! J'aurais dû faire plus attention… Tu m'apprends le Canarticho Rocket même si je suis un disciple indigne ? Steuplais, steuplais, steuplais ! Si y faut du drama de conviction je m'accroche à ta jambe et tu me traînes et tout !
Il baisse la tête, tendant toujours le concombaffe, tout penaud. Comme à chaque fois qu'il fait une erreur dont il a conscience et dont il pense qu'elle peut agacer les autres, il s'imagine immédiatement être rejeté. Laissé derrière. Il se refait automatiquement le scénario de son abandon. Bien sûr, il n'a pas besoin d'être aussi extrême à chaque fois et il le sait. Le monde ne fonctionne pas en terme d'abandon à la moindre erreur, on lui a déjà expliqué, plein de fois. Mais il ne parvient pas à trouver sa manière de penser ridicule. Il sait qu'il est bizarre, alors si en plus il fait des conneries… Son regard se fixe sur la jambe du champion, prêt à la saisir au besoin ! |
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| | | Edel Aubier
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| Et dire qu'à l'origine, je n'avais accepté de rencontrer ce Sakuragi que parce que cela me donnait un bon prétexte pour partir en week-end à Alola et qu'avec un peu de chance, j'allais peut-être tomber sur une personne capable de tenir une épuisette de façon suffisamment potable pour que je puisse passer au tournoi en duo avec elle, quitte à ce qu'elle fasse de la figuration. Et voilà que j'avais adoubé un Chevalier du lancer de Concombaffe qui tenait à présent ma super-épuisette, l'unique, la quasi-originale (perdue et cassée et confisquée et améliorée à peu près trente-huit fois, sans compter les rénovations mineures et les restaurations inférieures), et que je m'apprêtais à lui enseigner rien d'autre que mon Canarticho Rocket, ma figure maîtresse, clé de ma prochaine victoire ! Mais il fallait savoir saisir les occasions quand elles se présentaient. C'était la première fois que je rencontrais quelqu'un d'aussi passionné que moi par le lancer de Concombaffe alors qu'il avait encore tout à apprendre (pas comme ces quelques habitués des tournois ultra-prétentieux que l'on croisait à chaque fois, insulaires qui faisaient mine de tout connaître alors que les vrais amoureux de la discipline leur en mettaient plein la vue à chaque fois), quelqu'un qui me comprenait, et je m'amusais beaucoup. Et puis, ce serait mon tout premier disciple de lancer ! Si j'avais pensé, un jour, atteindre ce stade ! …Je n'aimais pas beaucoup l'idée d'avoir des disciples, mais pour le lancer de Concombaffe, j'étais sûr de moi ; et comme, depuis tout à l'heure, nous nous entraînions avec enthousiasme, je ne me posais pas trop de questions. Je ne relevai pas son gémissement quand j'acceptai de faire le Trépassable, tout simplement parce que depuis le début, il ne cessait d'émettre des exclamations bizarres, et que je le compris donc comme une énième manifestation de joie de cet énergumène qui semblait déjà tout droit sorti de l'asile, ou d'un anime d' idols pour jeunes filles avec plein de rose, des cœurs, des cris, parfois un Krakos chelou au milieu et de l'agitation partout comme dans (me semblait-il) à peu près tous les animes. Je marquai en revanche un instant de pause quand il répondit à ma question sur son équipe, que j'avais plus ou moins posée pour gagner du temps. L'énumération de ses compagnons m'avait déjà étonné, car il ne s'était pas présenté à moi comme un dresseur de haut niveau ; mais voilà qu'il revenait sur cette histoire de malédiction... C'était peut-être à cause du sérieux qui sonnait dans les termes « travaux forcés », mais j'en vins subitement à m'interroger de nouveau sur la part de vrai dans son récit. Bon, j'avais du mal à imaginer ce gamin aux allures de fillette commettre un autre crime que celui de casser un vase, hormis peut-être éborgner un passant en s'excitant avec mon épuisette, mais... Qui me disait que toute cette histoire de malédiction n'était pas un plan machiavélique destiné à entrer en contact avec moi pour me soutirer des informations qu'il revendrait ensuite à prix d'or à des journalistes, ou à pire encore ? Peut-être était-il un vrai malfrat qui s'était échappé de prison où il avait été jeté après le meurtre de dix personnes ! Ou un véritable malade d'hôpital psychiatrique, qui s'était inventé toute cette histoire de Tokopisco et d'équipe, parce que la première solution était quand même particulièrement improbable à moins qu'il ne fût un excellent acteur, ce sur quoi il y avait des chances ! Et le lancer de Concombaffe était l'un des sports proposés aux détenus en guise d'animation, d'où le fait qu'il ait déjà acquis de l'expérience dans ce sport ! Bon, je ne voyais pas trop comment on aurait pu construire une plage dans une prison, mais quand même ! ...Mais le gamin attendait une réponse pour mon Canarticho Rocket. Et, qu'il soit digne de confiance ou non, pour le moment, je ne risquais pas grand-chose à continuer de lui enseigner mon savoir. J'étais si proche de Pyon-Pyon qu'elle m'aurait averti si j'avais couru un danger immédiat, et si, par hasard, ce Sakuragi était en réalité un agent de la police du lancer de Concombaffe destiné à filer les tricheurs, je m'étais de toute façon déjà trop impliqué pour que continuer n'y change quoi que ce soit. Surtout, je m'amusais trop. Cette raison justifiait à elle seule que je continue, dussé-je y laisser mon avenir de lanceur de Concombaffe, ma dignité de champion d’Élite, ma perruque de Camille Dulac, mes lunettes de soleil, mon âme. Alors, je fis mine d'hésiter, et puis j'annonçai au nouveau Chevalier de la Super-Épuisette l'immense faveur que je lui accordais. L'intense solennité avec laquelle le jeune homme tomba à genoux et formula ses vœux de fidèle apprenti, le poing levé vers le ciel, me fit un instant encore me demander s'il n'y avait pas une caméra cachée quelque part. Mais non, les environs semblaient déserts dans la petite crique où nous nous étions isolés, et mon disciple paraissait sérieux de bout en bout... dans la droite lignée du comportement théâtral que j'avais moi-même adopté, en fait. J'avais juste tout simplement trouvé le disciple parfait ! Je n'en revenais pas de ma chance. Je regrettai très fort, en cet instant précis, que nous n'ayons pas de public, même le premier péquenot venu qui serait passé par là, aux yeux duquel nous aurions pu briller. J'aurais surtout adoré que Camille nous voie ! « Regarde, Camille, je me suis trouvé un disciple ! » Quel dommage qu'il soit à Johto ! ...Voilà, le gamin me faisait encore sourire. – Je ne t'en demande pas tant. Juste d'y laisser de la sueur et des efforts, parce que ce n'est pas une figure de tout repos !Je tendis la main à Aaron pour le relever et voulus commencer à présenter la figure, mais je fus interrompu avant d'avoir dit un mot par les deux Trépassable qui étaient en train de se friter. Je commençais à me demander si l'un n'allait pas finir par essayer d'avaler l'autre, mais je décidai de les laisser faire : s'il y avait trop de grabuge, ce ne serait sûrement pas Kerguelen qui en souffrirait le plus, de toute façon. Essayer de les séparer pourrait toujours occuper Ma'ukele qui donnait l'air de s'ennuyer à mourir. Je pus donc me lancer dans mes explications, tout en m'assurant déjà qu'Aaron maîtrisait les bases. Il exécuta une roue que je jaugeai d'un œil expert : il était souple, il avait de l'équilibre, elle était parfaitement réussie. On aurait presque pu en faire un acrobate. Je hochai la tête avec approbation. – Hm, non, récupérer l'épuisette en pleine roue ça va, il faut juste que tu calcules bien quand tu t'élances pour que tes mains tombent pile dessus et que tu ne l'attrapes pas trop au bout.Je me mis ensuite en position pour pouvoir jouer au Trépassable en envoyant les Concombaffe à Aaron (d'ordinaire, j'embauchais Ma'ukele, Pops ou Calcifer dans ce rôle), m'éloignant suffisamment pour que les projectiles aient une vitesse suffisante lorsqu'ils atteindraient mon disciple. Le gamin renvoya très correctement le premier projectile : il maniait ma super-épuisette avec autant de vivacité qu'une danseuse étoile. Dès le deuxième, cependant, il projeta son Concombaffe sur un Goélise qui était en train de guetter les Pokémon poissons. « Ah, pas de chance... » commençai-je, car dans le lancer de Concombaffe classique, plus on envoyait loin, plus on gagnait de points. Aaron avait pourtant l'air d'avoir trouvé le coup plutôt drôle... Jusqu'à ce qu'il ne se rend compte de l'attroupement de Goélise qui commençait à se former autour de l'endroit où était tombé le Concombaffe. Je n'eus pas alors le temps de réagir, qu'une magnifique Oratoria était apparue aux côtés de mon disciple et se jetait à l'eau sur son ordre. Bon, c'en était au moins une qu'il n'avait pas inventée... C'était de bonne augure pour les autres. Et je regardai le gracieux Pokémon faire fuir les volatiles en formant un cocon de protection autour du Concombaffe, puis le ramener vers nous sur la grève, sans mot dire et avec une sorte... d'admiratif étonnement, il fallait bien l'avouer, d'ailleurs plus proche de l'étonnement que de l'admiration. Parce que si je n'avais pas eu le temps de réagir, c'était aussi que je ne savais pas si j'aurais réagi, que je sois seul ou en présence d'Aaron. Je n'aurais pas immédiatement pensé à intervenir pour sauver le Concombaffe, et il avait eu l'air si sonné que, quand les autres Goélise seraient arrivé, j'aurais eu tendance à penser qu'il était de toute façon trop tard pour faire quoi que ce soit et que c'était dans l'ordre des choses que les Goélise mangent les Concombaffe, qu'il était tellement amoché que même si j'avais demandé à un de mes Pokémon d'intervenir, nous n'aurions pas su qu'en faire après, et qu'il aurait fini mangé tôt ou tard... Mais à côté de moi, mon disciple n'avait pas hésité un seul instant. Et voilà qu'il me tirait de ma perplexité en me l'agitant sous le nez, ses organes blancs bien à l'air comme pour être sûr que je ne manque rien du tableau. – Euuuh... Je tendis mon cou en arrière pour m'écarter et pris le poignet d'Aaron pour le forcer à baisser la main. Attends, arrête de lui appuyer dessus, déjà qu'il a pas l'air bien !Je m'efforçai de me concentrer sur ce que le gamin tenait en main, mais je peinais à me concentrer sur son flot de paroles. Pourquoi il s'inquiétait autant pour un simple Concombaffe ? S'il craignait à ce point de les blesser, qu'est-ce qu'il faisait à pratiquer à pratiquer ce sport ? Mais les paroles de mon propre chef ès Concombaffe, de celui qui m'avait tout appris, que j'aurais pu appeler Maître, me revenaient en mémoire. « Si tu n'es pas capable de respecter la valeur des Concombaffe que tu lances, Edel, tu ne seras jamais un bon lanceur de Concombaffe. » J'avais compris, chef. J'avais appris à percevoir la valeur du moindre petit Pokémon qui m'entourait, et à la respecter. J'avais appris la valeur de leur vie, autant que celle d'un Excelangue, autant que celle d'un homme ; j'étais même devenu végétarien. Mais je ne savais toujours pas m'impliquer à ce point pour la protéger... Je n'y avais tout simplement pas pensé. Aaron, lui, n'avait attendu un instant pour réagir. Et il était actuellement en train de se lamenter devant moi, son Concombaffe dans les mains. Le malheureux avait l'air d'avoir déjà quelque peu souffert de l'assaut des Goélise, même si sa consistance molle était une très bonne défense : on voyait la marque des coups de bec et il avait effectivement perdu connaissance. Il était toutefois encore en vie. Mais c'étaient surtout les paroles du gamin qui m'interpellaient. Pourquoi il éprouvait le besoin de s'excuser comme ça ? ...Un disciple indigne ? S'accrocher à ma jambe ? Mais qu'est-ce qu'il bavait, encore ?! – ...Ohlà, stop. Stop, stop, stop ! T'arrêtes ça tout de suite !J'avais fait un pas en arrière, les mains levées pour empêcher toute tentative d'agrippage de jambe ou de je ne savais quoi. Les derniers mots d'Aaron avaient été la goutte d'eau qui faisait déborder mon vase : je toléras assez mal ce genre de supplications. J'avais haussé la voix en adoptant un ton très sec, sans doute pour la première fois depuis le début de la matinée, et je restai figé quelques secondes à le dévisager après ça, ne sachant plus que dire. Mais pourquoi est-ce qu'il avait l'air si penaud ? Pourquoi il s'en voulait autant d'avoir sonné par mégarde un malheureux Concombaffe ? ...Il fallait que je fasse redescendre la tension, parce que le tour que ça prenait ne me plaisait guère. Je pris une grande inspiration, puis ravançai vers Aaron pour lui parler plus calmement. – Bon, écoute. J'improvisais au fur et à mesure, comme je n'avais absolument pas prévu de me retrouver dans une situation de ce genre. C'est vrai que le Concombaffe a l'air un peu sonné, mais c'est pas grave, d'accord ? Tu sais ce qu'on va faire ? Je désignai d'un geste Ma'ukele qui avait suivi toute la scène avec un intérêt plus malheureux qu'autre chose, détestant voir des Pokémon se faire blesser. On va le confier à Ma'u, qui va s'en occuper comme un chef ! C'est un soigneur, il connaît toutes les plantes thérapeutiques sur le bout des doigts ! Pas vrai, Ma'u ?Je n'eus pas besoin de me répéter : mon Gouroutan s'approcha de nous, pris délicatement le Concombaffe des mains d'Aaron en le glissant dans des feuilles qu'il avait déjà tirées de ses longs poils, puis tourna vivement la tête vers moi pour me jeter un regard noir, avant de s'éloigner pour aller se placer à l'écart. Bien sûr, c'était pour ce genre de choses que Ma'ukele n'aimait pas que je pratique le lancer de Concombaffe. Mais alors que remettre tout de suite le Concombaffe à l'eau ou le déposer quelque part sur la plage aurait été le sacrifier aux Goélise, grâce à ses pouvoirs, Ma'u l'aurait bientôt ramené à la santé ; et puis, en attendant, ça l'occupait, même si je n'avais plus mon super-sondeur à Concombaffe de compétition. Je me retournai vers Aaron. – Tu vas voir, il va nous revenir en pleine forme. Quant à toi, je contemplai la mer, essaie de viser ailleurs que sur les Goélise, ok ? Et puis bon, parce qu'il fallait quand même que je revienne là-dessus, je jetai un coup d'œil à mon disciple en le gratifiant d'un sourire pour lui montrer que je ne lui en voulais pas, t'agripper à ma jambe ? Je pris un air sévère. N'y pense même pas. Par contre... Je réfléchissais. Tu me devras un drama de conviction pour une autre occasion. Une occasion où on aura un public. Ça marche ?Je n'avais pas la moindre idée de ce à quoi pouvait ressembler un « drama de conviction », mais quelque chose me disait que ça pouvait être marrant... surtout pour voir la tête de Camille qui regarderait. Ou de toute autre personne un peu sérieuse. Oui, moi, Edel Aubier, j'avais maintenant un disciple qui me faisait des « dramas de conviction » tellement il tenait à le rester. C'était trop beau pour être gaspillé sur une petite crique solitaire avec juste deux tas de sable, un Gouroutan boudeur et quelques Concombaffe à nous regarder ! Nous en étions là de la discussion, quand un son grave, façon corne de brume, résonna sur la plage. Une voix retentit dans un micro : « Tournoi dans trente minutes ! Trente minutes ! Je répète ! Tournoi dans trente minutes ! Les premiers candidats sont invités à se présenter pour les épreuves cinq minutes avant le départ ! » – ...Ouuuh, déjà, commentai-je. Le temps était passé plus vite que je ne l'aurais cru. Et je claquai des mains, en faisant face à Aaron. C'était le moment d'être sérieux. – Bon. On ne passe pas les premiers. On a encore un petit peu de temps, mais il s'agit d'être efficace. Disciple, écoute-moi. Je parcourus des yeux ma super-épuisette, qu'il tenait entre les mains. Nous avons trois lancers à réaliser, plus un lancer bonus si demande du public. Il faut au minimum une figure en duo. Il faut s'organiser. Voilà ce que je te propose. Tu m'as l'air vraiment doué, alors je vais t'apprendre le Canarticho Rocket. J'ai d'autres figures personnelles sur lesquelles passer. Si tu t'en sors pour le Canarticho... j'ai pensé à une façon de l'adapter en duo que j'aimerais bien tester. Et toi, tu m'avais dit que t'étais un pro du Javelot Kapoera, non ? Ce serait peut-être en te basant là-dessus, que tu pourrais apporter la touche personnelle dont je t'avais parlé ?J'avais rivé mes yeux droit dans ceux d'Aaron. Je frémissais de l'adrénaline de l'approche du tournoi, je pensais à la super-épuisette qu'il tenait dans les mains, à tous les titres de victoire que j'avais remportés, sous mon vrai nom ou des noms d'emprunt, ou qui m'avaient échappé mais pour des raisons qui ne dépendaient pas de moi, aux centaines de Concombaffe qui n'attendaient que de retourner à la mer, qui n'attendaient que de se frotter à moi. Je voulais gagner. C'était maintenant que tout se jouait. | | | | Aaron Sakuragi
C-GEAR Inscrit le : 18/09/2013 Messages : 2318
Région : Hoenn
| En cet instant précis, Aaron ne peut que voir l’apprentissage du canarticho-rocket comme la tâche la plus noble de toute sa vie. Il n’y avait jamais rien eu d’aussi important et rien ne saurait le surpasser, si ce n’est le jour où il reverra ses parents. Là, il aura la mission la plus importante de sa vie : leur montrer à quel point il s’est amélioré pour leur plaire et faire en sorte d’obtenir le droit de rester avec eux, peu importe où ils aillent. Bien sûr, l’idéal serait qu’ils restent avec lui à la maison qu’il s’est acharné à entretenir intact pour qu’ils ne soient pas dépaysés, mais le lieu de vie n’est pas le plus important. Pour le moment cependant, il est question de la figure que va lui enseigner son Maître dont il écoute les instructions et les conseils avec attention, notamment concernant les calculs pour bien organiser sa roue.
Les tirs de tes se déroulent plutôt bien jusqu’à ce que l’un des concombaffes se retrouve à heurter de plein fouet un goélise. Au départ, Aaron ne peut que trouver ça drôle, genre “en plein dans le mille !”, mais rapidement il se rend compte qu’il met la pauvre créature spongieuse dans une situation de vie ou de mort. En l’occurrence plutôt de mort d’ailleurs étant donné l’attroupement d’oiseaux commençant à se masser autour de cette proie facile. Il doit faire quelque chose et vite ! Il s’empare donc de la pokéball contenant Hope pour la laisser aller sauver la pauvre créature comme il sait qu’il ne peut pas compter sur Thanatos pour ça. L’opération de sauvetage est un succès et rapidement le concombaffe est ramené sur la plage, sain et sauf. Du moins c’est ce que veut penser Aaron car quand son oratoria le lui pose dans les mains, il se rend bien compte qu’il est particulièrement amoché. En même temps, se dit-il, même quand on est mou, un bec de goélise dans le flanc ça doit toujours faire mal. Alors il fait la chose qui lui semble la plus logique de faire : demander son avis à un expert. Il se tourne vers son Maître et déploie les organes du concombaffe juste sous son nez pour qu’il ait une meilleure vision de la situation… Geste que l’homme semble immédiatement désapprouver, ce qui rend Aaron tout honteux et l’encourage à continuer dans un flot de paroles où il s’auto-culpabilise tout en réitérant sa volonté de rester son disciple quoiqu’il en coûte !
Sauf que c’est apparemment une nouvelle erreur. On lui demande de se taire et il s’exécute instantanément, encore plus honteux. Une erreur par-dessus une autre erreur… De quoi de plus aurait besoin cet homme pour l’abandonner sur la plage et décider de s’inscrire finalement à la compétition en solitaire ? Rien aux yeux d’Aaron. Si lui est très tolérant, il est extrêmement intransigeant envers lui-même. Surtout à partir du moment où on lui pointe son comportement pénible dont il ne se rend pas compte autrement. Alors cette fois, il s’imagine immédiatement que c’est la fin, que son Maître ne voudra plus de lui, qu’il a tout gâché, mais surtout qu’il l’a bien mérité. Ce pas en arrière veut d’ailleurs tout dire : il ne veut plus de lui. Bien qu’il tienne à son Maître, Aaron est déjà en train de se résigner à le voir tourner les talons afin de ne pas l’importuner encore plus quand il le voit se rapprocher à nouveau de lui. Sauf que négatif comme il peut l’être, le travesti ne voit là que le signe qu’il risque de se prendre une baffe ou autre chose de désagréable en guise de cadeau d’adieu.
A sa grande surprise, tout ce qu'il reçoit ce sont des paroles… Et qui sont même rassurantes ! Aaron est tout étonné et regarde avec un air qui trahit cette émotion son Maître confier le pauvre concombaffe à son gouroutan. Il n'aurait jamais pensé que d'autres personnes que Nevar ou Eric puisse agir de cette manière face à tout ce qu'il peut être pénible et plein d'erreurs. Son excentricité avait toujours le don d'éloigner les gens qui prenaient la première excuse pour s'éloigner de lui, comme aurait pu le faire ici cet homme. Peut-être que c'est un truc des gens d'Alola… Quoique s'il trouve Paulie un minimum compréhensive, ce n'est pas le cas de Tokopisco que les gens vénèrent, donc sûrement que les gens d'ici aiment les comportement intransigeants. Il commence à se demander si le toko auquel s'est lié Monsieur Aubier est pareil. Tout aussi de mauvaise foi et sévère. Peut-être pas si lui est si sympa et compréhensif… Ah ! Il reparle. Aaron sort de ses pensées et se concentre pour boire à nouveau ses paroles.
- A vos ordres Maître !, telle est sa première réponse après avoir écouté ses injonctions. Promis je laisse votre jambe tranquille !, il va même arrêter de la regarder pour ne pas être tenté, car cela paraît quand même être un bon piquet auquel s'accrocher, de manière générale. Et vous pouvez compter sur moi pour le drama de conviction, vous allez voir, je suis super doué !
Cette dernière demande a eu le don de le remettre de bonne humeur et lui redonner du peps. Une partie de lui a toujours l'impression d'être sur la sellette et de pouvoir se faire évincer de la vie de son Maître en lancé de concombaffe à la moindre bavure, il essaye d'enfouir cette sensation en se raccrochant aux nombreuses fois où Raven lui a expliqué que la vie et les relations avec les gens ne fonctionnent pas ainsi. Et que si les gens fonctionnent comme ça quand même, c'est que c'est des cons. Monsieur Aubier a peut-être l'air d'un imbécile, surtout dans son costume, mais de ce qu'il a pu en voir Aaron n'a pas du tout l'impression qu'il soit con. Il doit réussir à se rassurer. Sinon il ne sera sûrement pas capable de se donner à fond pour la compétition !
- Merci en tout cas pour le concombaffe, lance-t-il a l'attention du gouroutan même s'il est un peu loin. C'est chic !
Aaron est en train d'à nouveau soupeser l'épuisette sacrée entre ses mains pour en retrouver une bonne prise lorsqu'un son de corne se fait entendre et qu'une voix les informe que la compétition va bientôt débuter. Il ne lui reste que peu de temps pour maîtriser la figure… Mais il s'en sent capable !
Et il faut croire que son Maître est du même avis car il prend un ton assez sérieux pour lui donner de nouvelles explications. Les yeux du jeune homme se mettent à pétiller lorsqu'il entend la fin de la tirade. En effet, il a peut-être une idée pour mixer les deux techniques, mais il ne leur reste que peu de temps pour s'entraîner. Ca risque d'être compliqué… Mais Aaron n'a jamais été du genre à reculer devant des défis compliqué. Au contraire : plus il y a du challenge, plus c'est gratifiant et amusant ! Plus que de gagner, ce qui l'intéresse c'est de distraire la foule et en s'entraînant bien et en faisant un duo avec un homme aussi doué que ce il-ne-sais-combien-de-fois champion, il est persuadé qu'ils pourront y arriver ! Ils seront deux compétiteurs dont les yeux des aloliens ébahis se souviendront longtemps !
- Dîtes-moi tout je vous écoute ! Et pour la touche personnel… T'inquiète paupiette, je vais gérer j'ai une idée !
Peut-être que cette formulation était trop familière, mais elle sonnait trop bien dans sa tête pour ne pas la sortir. Et puis il ne s'agit là que d'une preuve de son grand enthousiasme !
Le tournoi va commencer. Durant les cinq minutes de préparation avant le début de l'évènement, Aaron est passé revoir le bureau des inscriptions pour demander si on pouvait l'appeler par un pseudo. En effet, en voyant et discutant avec son Maître de comment se passent les choses, il s'est rendu compte que l'évènement était diffusé à la télévision. Il ne peut absolument pas prendre le risque qu'un des fans d'Aarii' le voit et l'entende se faire appeler sous le nom de "Aaron Sakuragi" ! Pas tant pour le coup que cela donnerait à son image en ligne, mais surtout car il ne veut pas trahir ses fans. Il le fait déjà en se faisant passer pour une jeune femme, mais il n'a pas envie de réfléchir aussi loin. Au départ, la chaîne Youtube, c'était pour le fun, ce n'était pas sensé fonctionner… Quand il retourne auprès de son Maître, il annonce fièrement :
- Moi aussi j'ai pris un pseudo ! Si vous entendez "Aarii'" c'est moi. Je sais que vous le ferez pas car vous êtes aussi en mode identité secrète, mais me balancez pas ok ? Ah et faudrait m'appeler comme si j'étais une fille et si je change de voix c'est normal.
Il ne sait pas s'il a besoin d'expliquer et, sur le coup, il ne le fait pas car il n'en voit pas forcément l'utilité. Il le fera si on lui pose des questions et ça ira bien.
Les premiers participants passent. Certains sont franchement doués ! Aaron les observe depuis l'espace réservé aux autres candidats en admirant leur technique. Par contre, d'autres sont franchement nuls, on voit qu'ils se sont inscrits pour le fun. Il y en a même un, à un moment, qui pique une crise de nerfs et brise son épuisette en deux contre son genou ! Aaron lâche un "Ouuuuh" avant d'ajouter en se tournant vers son Maître :
- J'espère que c'était son épuisette perso ! Les trucs de location ça coûte toujours la peau du cul quand faut les rembourser !
Il s'appuie nonchalamment sur les barrières dans l'attente de leur tour. Ses yeux parcourent le public pour essayer de repérer Eric, mais puisqu'il a une apparence plutôt quelconque il n'arrive pas vraiment à le voir. Même en plissant les yeux, impossible de le distinguer parmi toutes les têtes brunes présentes. Il lui envoie donc un sms comme quoi il le cherche donc qu'il lève le bras pour qu'il le repère, ce qui lui permet de le voir enfin dans les gradins. Il s'est trouvé une bonne place. Aaron agite ses bras en retour et s'exclame :
- Tu vas voir on va tout péter !!, comme si son meilleur ami était capable de l'entendre. Il se tourne ensuite vers Monsieur Aubier pour lui demander : Dîtes vous reconnaissez des gens ? J'imagine qu'il y a des acharnés comme vous qui participent tous les ans. Y en a des doués ? Des dont on devrait se méfier ? Enfin pas comme si on allait les saboter hein, ce serait naze comme technique, mais je me dis que parfois ça peut aider de repérer ce qu'ils font s'ils passent avant nous pour savoir comment ajuster notre barre d'exigence !
L'idée d'observer de cette manière les autres participants, en vue de s'améliorer lui-même, l'enthousiasme et il se met un peu à trépigner sur place. Il agite un petit peu son épuisette devant lui, dans une direction où il n'y a personne. Maintenant que la compétition arrive, il a repris la sienne. Son Maître ne pouvait décemment pas concourir sans son épuisette fétiche, ça aurait été un comble et un blasphème ! Il n'est point encore digne de la porter au cœur d'une compétition de toute façon. Pour ça, il lui faudra encore de nombreuses années d'entraînement.
- Ah !, dit-il en entendant le numéro du duo qui s'engage dans la compétition. C'est le 18, bientôt à nous !, dans trois duos exactement puisqu'on leur a attribué le 21. On va trooop faire le duo comique improbable qui va surprendre tout le monde avec notre skill ! Avec votre gueule déguisée vous pouvez trop passer pour le vieux pédo de plage et moi avec ma bouille de gamine pour votre proie ! On va se marrer ! |
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