Bon, au moins, il était débarrassé de toutes ces cochonneries, maintenant. Heureusement qu'il avait des spécialistes tel que le Doc comme ami, sinon il ne serait certainement pas allé bien loin dans ses achats. Pour les Pokémon les plus populaires auprès des gens, comme les Voltali par exemple, il y avait toute une pléthore d'objets que le rockeur percevait – et à juste titre – comme complètement inutile, et une bonne dizaine de produits qui semblaient exactement faire la même chose. Au moins, on pouvait dire que la concurrence était rude et que l'industrie des Pokémon n'était pas encore prête à accueillir une entreprise qui aurait un monopole sur le marché. Une bonne chose pour l'économie, en somme. Si seulement le marché des êtres humains pouvait se porter aussi bien… Enfin bon, apparemment, c'était trop demander.
Ceci dit, le rockeur ne rentra pas tout de suite chez lui une fois ses courses terminées, encore moins alors qu'il avait du temps devant lui. Les boutiques n'étaient clairement pas aussi nombreuses qu'aux Galeries Concordes, à l'entrée de Méanville, mais elles n'étaient pas pour autant dénuées d'intérêt. Sauf pour les magasins de musique. Pour le coup, le Guitar Center du coin n'avait rien de vraiment particulier. Sans doute était-ce dû à ce côté un peu trop froid que donnaient les grands aménagements, un peu comme les supermarchés par exemple. En plus de cela, ce n'était pas vraiment de la bonne qualité. Non, ce qui retint davantage son attention, ce fut une boutique un peu plus simple, plus décontractée, que l'on pouvait voir à l'angle de la sortie est du Centre Commercial. Le Patachou. Clairement un nom orienté pour les enfants, mais c'était dans ces magasins-là que le rockeur savait qu'il pouvait décrocher la perle rare pour l'élue de son cœur. Ou du moins, il l'espérait.
Les couleurs vives sur les murs, parsemées de motifs représentant autant de Pokémon que d'objets ou d'enfants pour que ceux-ci se sentent attirés par ce milieu multicolore, contrastaient énormément avec les murs gris et uniforme du Centre Commercial. Certains trouveraient sans doute ce genre de décoration très niais ou horriblement cliché, mais le rockeur se fichait plus ou moins du design de ce magasin. La raison pour laquelle il était ici était très spécifique, et il ne lui fallut pas longtemps pour trouver l'objet de sa quête. Ou plutôt, les objets. En fait, il ne s'attendait pas à trouver autant de choix en matière de peluches Pokémon. Bien sûr, il y avait les nouvelles éditions que tout le monde semblait s'arracher, mais d'autres plus vieilles également, ainsi que les éditions limitées qui étaient davantage la cible des collectionneurs plutôt que des enfants de cinq ans. Ce fut d'ailleurs vers ces-dernières que le rockeur se dirigea en premier. En ce moment, la mode semblait être au Shaymin, ce Pokémon légendaire originaire de Sinnoh qui protégeait la nature et qui se transformait au contact de fleurs de gracidées. Comme prévu pour ce genre de produit, la qualité était au rendez-vous, mais le rockeur trouvait son apparence horriblement générique. Surtout qu'il n'était pas capable de se transformer comme le véritable modèle. Mieux valait donc trouver autre chose.
L'avantage, tout autant que le problème, d'ailleurs, c'était que du « autre chose », il y en avait plein.
Skitty, Teddiursa, Polarhume, les starters des Dresseurs et Coordinateurs de chaque région, Pachirisu, Pikachu, Capumain… Il y en avait tellement qu'il était difficile de faire son choix, surtout quand elles étaient toutes ensemble dans des bacs pour appâter un peu plus la jeune clientèle. Toutefois, en fouillant dans les bacs, Tony trouva ce qui semblait ressembler à un petit renard, un peu plus joli que les autres, de son point de vue. Intrigué pourquoi il s'agissait du seul exemplaire du lot, le rockeur regarda l'étiquette attachée dessus. Tiens donc, apparemment cela datait d'une édition antérieure. Pour une collectionneuse qui voulait terminer l'année 2012, voilà qui pouvait être intéressant. Et puis quand même, il fallait dire qu'elle avait une sacrée bouille.
Oui. Il allait prendre ça, c'était sûrement le meilleur article qu'il pourrait trouver dans ce magasin. Et au cas où vérifier s'il n'y avait pas une peluche de Ponyta qu'il pouvait ramener chez lui, tant qu'il y était.
Achat d'1 CT Protection, de 5 Rappels et de 5 Hyper Potion (4500 + 1500 + 1500 = 7500 P$) Edit Iago : 7543 – 7500 = 43$ (retiré le 08/10)
Cela faisait une éternité que tu n'avais pas aussi bien dormi. Pouvoir se lover dans un bon lit moelleux et emmitoufler son corps dans une bonne petite couette, c'était un plaisir jouissif pour un habitué de la rue comme toi. Le simple fait de pouvoir dormir au calme des bruits de la ville ou de la nature, et même d'éviter les quelques désagréments potentiels avec d'autres gens des rues, c'était tellement apaisant. Que ce soit dans le centre, en banlieue ou en pleine forêt, les désagréments restaient bien présents, et jouaient sérieusement avec tes nerfs. Ainsi la soirée d'hier avait été presque magique. A un détail près: tu te serais volontiers passé du maelström de coups violents que tu avais reçus suite à une invective. Néanmoins, sans cet instant douloureux, tu n'aurais pas fini chez ton amant d'un soir. Il s'était occupé de toi avec une douceur et une gentillesse qui t'étaient totalement inconnus jusqu'à la nuit dernière. Au fond de toi, tu lui en étais reconnaissant. Il t'avait fallu du temps pour l'admettre, tête de pioche comme tu l'étais, mais tu avais fini par abdiquer. Ce fut d'ailleurs assez rapide vu l'allégresse avec laquelle il t'avait embrassé. On ne peut pas résister face à un tel entrain! Un sentiment de satisfaction intense t'avait rapidement envahi, et ce qui devait arriver, arriva: tu finis dans son lit.
Et ce matin, le réveil était bien difficile. En ouvrant les yeux, tu n'avais pas l'impression d'être réveillé. Tu distinguais certes mieux l'espace dans lequel tu te trouvais par rapport à hier, en raison des rideaux tirés et de l'heure. 11h12 à en juger le réveil-matin posé sur la table de chevet. Épuisé malgré un sommeil des plus réparateurs, tu commençais à sentir que quelque chose clochait. Non pas parce que ton bel éphèbe ne se trouvait plus dans ton champ de vision - bien que cet état de fait titilla un tantinet ta caboche - mais surtout parce que ton corps te semblait extrêmement lourd. Comme s'il était lesté de partout. Or, ce n'était absolument pas le cas: tu pouvais esquisser tous les mouvements que tu désirais, rien ne t'en empêchait. Tu ne ressentais quasiment plus la douleur. Que ce soit celles de tes plaies ou le mal de crâne qui t'avait achevé hier... Et ça te semblait vraiment bizarre vu ton état, et d'autant plus vu que tu t'étais envoyé en l'air! Chose certainement pas recommandée quelques heures après s'être ouvert le front et avoir eu des vertiges. Grommelant en sourdine, tu finis par entendre une voix bien familière résonner dans la chambre.
"Bonjour, bel endormi."
Ton visage se tourna vers un coin de la pièce vers lequel tu ne t'étais pas encore tourné. Le rouquin était là, assis sur une petite chaise, affichant un calme olympien assorti de ce sempiternel sourire plaqué sur ses lèvres. Toutefois, il avait quelque chose de différent. Cette fois-ci, son visage ophélique ne semblait pas aussi bienveillant qu'il te l'avait paru jusqu'à présent. Il arborait quelque chose de malsain, quelque chose qui ne serait certainement pas bon pour toi: ton instinct ne te trompait jamais à ce sujet-là. Des connards, t'en avais déjà bien assez rencontré dans ta vie. De quelle rouerie avais-tu encore été victime cette fois?!.. En fait, tu avais bien une petite idée. Une idée très intimement liée aux comprimés de marque inconnue qu'il t'avait donné la veille. Ça expliquerait tellement bien ton état du jour.
"Qu'est-ce que tu m'as fait?..."
Le ton de ta voix était mauvais, bien que son intonation n'était pas aussi forte que celle que tu escomptais. Au moins, tu pouvais le fusiller du regard autant que tu le voulais, même si tes paupières pesaient chacune une tonne. Le sourire de l'autre s'étira toutefois sur ses lèvres fines mais désirables. Il se contenta de hausser les épaules.
"Moi? Rien que tu n'aies accepté de ton plein gré, très cher." Il posa alors sa main sur ses genoux, et c'est alors que tu remarquas que ton sac à dos s'y trouvait sagement. Merde, y'avait certainement un truc compromettant là-dedans vu le sourire qu'il arborait. "Au fait, je préfère Caïn Von Wintermark à Caïn Wolftear, c'est plus exotique comme nom, tu vois." "Q-Quoi?! Nan mais d'où tu connais mon vrai nom toi?!" T'énervas-tu, te redressant d'un coup dans le lit pour être assis à ton tour. "Y'a rien dans ce sac qui a pu te le faire deviner, alors essaye pas de m'embobiner!" Rageas-tu en désignant le sac d'un doigt accusateur. "Oh? Alors tu ne te souviens pas de notre folle nuit d'amour? Je suis déçu."
Yohann se mit à faire la moue telle une collégienne. Ce que t'aurait pas donné pour te lever et lui en foutre une là, maintenant, tout de suite! Seulement, tu sentais bien que si tu posais le pied par terre, c'était toi qui t'étalerais sur le sol. A cet instant tu n'avais aucune putain de force, c'était à peine si tu réussissais à te maintenir assis, alors aller lui en mettre une aurait été en dehors de tes capacités actuelles. Posant ses coudes sur ses genoux, et sa tête dans ses mains, il te détaillait d'un air triste, presque blessé. Et tu compris. Tu compris pourquoi ces types s'étaient enfuis la queue entre les jambes face à un mec pareil la veille. En ce moment, tout son être suintait la fausseté, et ça seulement parce que ta méfiance à son encontre atteignait son paroxysme. Autant se l'avouer maintenant, ce mec est un putain de comédien. Ce fut l'évidence même au moment où ce visage, sur lequel s'était peint un profond sentiment de tristesse la seconde d'avant, prit une mine des plus amusées. Il kiffait clairement ce qu'il se passait, et ça te mettait hors de toi. Tes poings se serraient si fort sur les draps que, si tu en avais eu la force, tu aurais pu les déchirer violemment.
"Hier, je n'ai rien fait d'autre que t'amener à faire, ou en l’occurrence à dire, ce que j'avais envie d'entendre. Un peu d'alcool, quelques comprimés disséminés ça et là dans ta nourriture. Ou bien que tu as pris sans te méfier, et tu m'as absolument tout raconté." "Menteur, j't'aurais jamais rien dit." "Et pourtant." Rétorqua-t-il en s'étirant avant de t'envoyer sur le lit ta carte de coordinateur. "Tu as raison, sur cette carte, ce n'est pas ton vrai nom que tu as utilisé. J'avoue, j'aurais vraiment pas cru que tu me raconterais des trucs pareils quand j'ai commencé à te servir du vin. Imaginer que tu serais en fait un échappé d'hôpital psychiatrique obligé de vivre traqué, c'était vraiment loin des à priori que j'avais à ton sujet."
Tu ne disais rien, tu ne savais tout simplement pas quoi ajouter à ce qu'il te racontait. A la fois énervé et décontenancé en comprenant qu'effectivement il en savait long sur ton compte. Le rouge te montait aux joues, comme à chaque fois que tu es en colère. Tu ne sais pas cacher tes émotions contrairement à lui, et franchement, c'était le cadet de tes soucis aujourd'hui. Tes mâchoires se crispèrent tandis que tu le fusillais du regard. "Qu'est-ce que tu me veux?" Tu t'étais retenu de rajouter le "connard" qui te titillait la glotte. Tu ne te sentais pas en position de te permettre tes impertinences habituelles. Il te tenait, et certainement avec bien plus compromettant que ça d'ailleurs. Aussi son sourire carnassier se renforça suite à ta question. Il savait qu'il dominait la situation, et que d'une façon ou d'une autre, tu étais coincé. Quoi de plus jouissif que cela?
"Je veux que tu travailles pour moi, petit vampire."
"Hein?" Tes yeux s'arrondirent comme des billes, ne comprenant pas vraiment le lien entre sa menace et sa proposition d'emploi. Il se mit à rire doucement. "Tu as très bien entendu." Le jeune homme vint à se lever, se dirigeant vers toi. Il se stoppa cependant à quelques décimètres du lit, te regardant de haut. Tu n'aimais vraiment pas ça. D'autant que Yohann n'est vraiment pas grand pour un mec. Peut-être était-ce pour cela justement qu'il restait debout. Loin de toi, de préférence, histoire que tu n'aies pas la fâcheuse idée d'en venir aux mains après ce qu'il allait t'annoncer. "Je veux que tu travailles pour moi, Caïn. Il s'avère qu'hier, tu as été plutôt bavard, me confiant tes plus beaux larcins en terme de pokémons, de denrées ou bien d'objets que tu revendais ensuite au plus offrant pour vivre. Tu as aussi un bon esprit d'analyse pour avoir réussi à t'échapper d'un hôpital psychiatrique sans aide extérieure, je suis assez admiratif sur ce sujet. Sans même parler des quelques portes que tu as fracturées. Un véritable petit délinquant."
A mesure qu'il parlait, tu te sentais blêmir de plus en plus, si tenté qu'il soit possible que tu sois plus pâle qu'au naturel. Toujours est-il que tu ne te sentais vraiment pas bien: de toute évidence, il savait tout. Et tout ça, il n'y avait que toi qui avait pu lui raconter. Si cela se trouvait, tu lui avais même donné des noms, ou des adresses. Et si c'était le cas, ce n'était plus l'hôpital psychiatrique qui t'accueillerait, mais bien la prison s'il venait à parler. Tu t'es aussi pas mal battu durant ta cavale, et généralement les autres s'en sortaient mal. Il y avait certainement quelques plaintes contre X qui te visaient au final. Tu sentais une vague douleur t'étreindre le cœur: celle de la peur. Une sensation que tu ne ressentais que rarement. Elle ne t'avait pas manqué à vrai dire. Mais que pouvais-tu y faire? Ce gars, il avait toutes les cartes en main pour réduire ta vie en miettes, d'un simple claquement de doigts.
"Et c'est exactement le genre de qualités dont on a besoin dans mon domaine. C'est pourquoi j'aimerais que tu travailles pour moi." Un silence plana dans la chambre suite à cette énonciation. Tu ne savais vraiment pas quoi répondre. Tu n'avais encore aucune idée de qui est ce type. Tentant de reprendre alors un peu de contenance malgré la gravité de la situation, tu finis par poser la question. "Qui es-tu vraiment ?" Son sourire s'allongea plus encore, ravi de son petit effet. "On m'appelle Yann. Je travaille pour la Team Galaxie en tant que Lieutenant. Et par ailleurs, je suis l'un des mieux gradés ici, à Unys."
Ton sang sembla se figer dans tes veines au moment où il lâcha l'information fatidique. La Team Galaxie, l'une des mafias dont tu entendais parfois parler à la télé en ce qui concernait la région de Sinnoh. Honnêtement, tu ne savais même pas que les organisations de malfaiteurs pouvaient avoir des succursales en dehors des régions où elles étaient les plus connues, alors tu avais encore plus de mal à digérer l'information. Certes, tu t'attendais à un truc du genre, mais de là à ce que ce soit vraiment le cas, il y avait un monde. Bordel, un criminel veut t'embaucher. C'est une blague? Il y a une caméra cachée dans la chambre ou quoi? Tu te sentais totalement décontenancé par l'information. Tout ce que tu voulais, c'était partir, le plus vite possible. Et surtout le plus loin possible. Tu sentais tes forces te revenir petit à petit comparé à l'état dans lequel tu te trouvais au réveil. Ce n'était toujours pas la forme, mais au moins tu avais la sensation que tu pourrais te lever et partir cette fois. Du moins, tu l'espérais.
"Du coup, tu me demandes de rejoindre la Team Galaxie pour tes beaux yeux, c'est ça?" Intrigué, il cligna quelques instants des yeux avant d'éclater d'un rire doux et enfantin. L'écouter rire en d'autres circonstances aurait été plutôt agréable. Il aurait même pu te faire sourire. Cependant, en ce moment, tu étais bien loin de rire, toi. "Ah, t'es vraiment à part toi... Mais nan, ça me dérangerait absolument pas que tu rejoignes les rangs juste pour mes beaux yeux comme tu le dis si bien, mais ce sont bien tes compétences qui m'intéressent ici. Si tu acceptes, tu seras évidemment évalué, comme tous les autres. Et ceci fait, tu seras sous mes ordres directs. D'ailleurs, j'ai la sensation que tu te donneras au maximum pour l'évaluation. Après tout, j'ai déjà noté que monsieur avait une certaine fierté à préserver, mh?" Parce qu'il croyait déjà te connaitre après une simple soirée passée ensemble? Qu'est-ce qu'il fallait pas entendre... Il t'agaçait de plus en plus, mais ton instinct te murmurait de ne pas faire de vagues. De toute évidence, il te cachait encore bien des choses. Aussi, puisque tu ne relevas pas le pied de nez fait à ta fierté, le rouquin continua sur sa lancée. "Evidemment en travaillant pour nous, tu auras un salaire mensuel et un toit fourni à Volucité. Certes, au départ, ce sera misérable, mais au moins tu ne mourras pas de faim. Tu pourras faire ce que tu désires et aller où bon te semble, tant que tu m'obéiras. Et plus tu réussiras de missions, plus tu gagneras d'argent, et tu changeras de train de vie au fur et à mesure de tes réussites. N'est-ce pas l'idéal pour un petit vagabond dans ton genre?"
En réalité, la proposition était sérieusement alléchante. Après des mois de cavale, voici qu'une offre d'emploi te tendait les bras, avec tous les aspects positifs qu'il avait énuméré précédemment. Certes, si tu avais fait ce choix directement, tu aurais mené la belle vie, retrouvant un semblant de normalité dans ton existence. Seulement, tu es bien trop orgueilleux pour cela. S'il te faisait cette proposition, c'était parce qu'il t'avait drogué la veille pour obtenir ses réponses. Personne ne te dira que c'est un bon moyen de faire passer un entretien d'embauche. Tu sentais bien ce qu'il voulait faire: faire de toi sa chose. Et ça, c'était hors de question. "Ma vie de vagabond me convient très bien, merci. Je refuse." "Oh? Tu es sûr de toi?" "Certain." Il prit une profonde inspiration avant de pousser un soupire déprimé. "Ahlàlà, moi qui pensais qu'avec toutes les billes que j'avais sur toi, je réussirais aisément à te convaincre... Bon, tant pis, je te laisse regarder un petit film avant de partir du coup: je suis sûr qu'il va te plaire."
Se saisissant de la télécommande de la télévision, il alluma cette dernière. L'écran s'éclaira doucement, laissant la place à ce qui semblait être un film pornographique... Avec toi en guise d'acteur vedette. Tes yeux s'écarquillèrent d'effroi. Il avait osé. Alors c'était pas une blague, cette pièce était effectivement truffée de caméras cachées, invisibles à l’œil nu. A la télévision, tu revoyais l'acte de désir que vous aviez commis hier soir, dans le secret de cette chambre sombre. C'était donc pour ça qu'il avait tenu à ce que la lampe de chevet reste allumée elle au moins... Bordel... Tes membres se mirent à trembler de rage, tu étais prêt à exploser. "Enfoiré..." "Allons, allons, tu es très bien sur grand écran! Je suis sûr que ça plaira à beaucoup de monde." "T'es con ou quoi? J'dois te rappeler que TOI AUSSI, tu es sur cette cassette?!" "Mh? Tu ne regardes pas bien, petit vampire..." Toujours ce sourire amusé aux lèvres, il se recula pour te laisser profiter du spectacle. Puis, effectivement, en regardant de plus près, tu compris ce qu'il entendait par-là: son visage et sa chevelure étaient totalement floutés, impossible de deviner que c'est lui. Alors que de ton côté, tu es la star. A chaque fois que tu changes de position, la caméra change d'angle, pour bien capter ton visage. Le piège parfait. Maintenant qu'il avait ça entre les mains, en plus de tout le reste, il n'avait plus qu'à décider à quelle sauce il allait te manger.
"Mais bon, maintenant que tu refuses notre offre, je suppose que je peux publier ça sur le net. Et informer nos amis les policiers de tes nombreuses épopées, évidemment." Il fit mine de quitter la chambre, décidé à mettre son plan à exécution. De façon vigoureuse, tu te relevas pour lui saisir le bras, afin de ne pas le laisser partir. "Attends." "Quoi? Tu as déjà changé d'avis?" "Non." "Mh? Alors je n'ai plus de temps à perdre avec toi." Alors qu'il s'apprêtait à dégager son bras de ta main, tu resserras ta poigne sur ce dernier. "Du temps..." "Hein?" "Donne-moi... Un peu de temps pour réfléchir à ta proposition..." Tout d'abord surpris, le rouquin se mit à rire comme jamais. C'était particulièrement dérangeant, mais tu prenais sur toi. "Dis donc Caïn, t'es bien gentil mais t'es pas vraiment en position de négocier en fait!" "Je sais... Je ne cherche pas à négocier. Je te présente juste... Une demande..."
Une demande, hein? Il est mignon. Je m'apprêtais à lui rire au nez une nouvelle fois quand je me suis tourné vers lui, jusqu'à ce que je voie cette expression méconnue sur son visage. Celle de la défaite. C'était dans la boîte. Qu'importe ce que je dirais, il serait obligé de me suivre. Toutefois, j'admets qu'à voir cette moue blessée sur ses traits, je me suis mis à réfléchir à cette idée de lui donner du temps. S'il croyait vraiment que j'allais le laisser s'évanouir dans la nature, c'est qu'il était bien naïf. De toute façon, j'avais déjà toutes les informations qu'il me fallait à son sujet. S'il finissait par me filer entre les doigts, je n'aurais que l'embarras du choix pour le détruire à tout jamais. De mon regard d'ambre, je le dévisageais. Damn, la moindre parcelle de son corps est attirante, c'pas normal ça. D'habitude, je me désintéresse totalement de mes proies une fois que je suis arrivé à mes fins. Pourquoi est-ce qu'il m'attire autant, lui? Parce qu'il a été particulièrement réceptif à mes avances? Parce qu'il a répondu à mes attentes?... J'en sais rien, et si je lui offre ce temps qu'il me demande si gentiment, j'aurais tout le temps d'y penser, pas vrai? Tout sourire, je m'approche à nouveau du lit, tandis qu'il se décide enfin à lâcher mon bras. Ma main parcourt son visage du bout des doigts. Il tique, je le sens au toucher. Ça ne lui plait pas, et pourtant il reste de marbre. C'est tellement drôle. J'adore quand il essaye de me résister.
"Mh, c'est d'accord. Je veux bien te laisser un peu de temps pour revenir sur ma proposition. Mais dis-toi bien que tôt ou tard, tu seras obligé de revenir vers moi petit vampire. Comme tu l'as si bien dit, tout est une question de temps."
Oui, j'ai vraiment envie de jouer au chat et à la souris avec lui. Tôt ou tard, il sera tout à moi. Je laisse mon pouce se balader sous sa lèvre inférieure distraitement, sentant ses mâchoires se resserrer. Son regard me défie, comme s'il tentait de m'envoyer par télépathie un compte là-dessus. Navré, Caïn, mais j'ai bien plus de moyens pour te faire suivre, que toi pour me résister. Je suis d'ailleurs toujours impressionné par sa résistance aux drogues que je lui ai filé la veille. Je lui avais pourtant donné plus que nécessaire... Bah, au moins, j'ai eu ce que je voulais. Maintenant, place au suivi. Me détachant de lui, je m'en vais vers la commode du fond de ma chambre. J'entends le vampire chercher quelque chose. Il se rhabille. Ahah, il veut déjà partir. A croire que j'ai vraiment réussi à le traumatiser! Tant mieux, il sera plus facile à manipuler. J'aime quand on me résiste un peu, mais trop longtemps, ça m'agacerait. Reste à espérer que mon albinos préféré saura se tenir tranquille à terme. M'en revenant vers lui, je lui tends une boite, contenant un téléphone portable, la notice, et le chargeur qui va avec. J'en donne toujours un aux nouvelles recrues, alors il y en a toujours un dans ma chambre. Et le seul numéro enregistré, c'est évidemment celui de mon propre téléphone professionnel.
"Tiens. Ce sera pour me contacter une fois que tu te seras fait à l'idée. N'oublie pas de le recharger régulièrement, il se peut que j'aie envie de me rappeler à ton bon souvenir si jamais tu tardes trop, petit vampire. Oh, et pas la peine de le jeter, tu risquerais de le regretter."
Menace? Non, plutôt conseil. Tout sourire, comme d'habitude, je me permets de le mettre en garde. Je lui fais une fleur là, alors qu'il ne s'avise pas de tout gâcher avec sa bêtise. Toujours tendu, il finit par répondre un simple "Oui." sans grande conviction. Sentant qu'il désire prendre congé, je lui en offre le droit, laissant la porte ouverte. Il se saisit de sa carte de coordinateur, de son sac dans lequel il fourre le téléphone et s'enfuit sans demander son reste. J'entends au loin la porte d'entrée claquer. Le voilà parti, aussi vite qu'il n'est arrivé. "Subaru, ma chère." A peine eus-je besoin de prononcer son nom de code que la voilà arrivée, passant par la fenêtre en toute discrétion avant de s'incliner poliment devant moi. Cette fille sombre et silencieuse est l'atout idéal vu la situation. Pour l'heure, je n'en aurais plus besoin comme garde du corps, mais comme traceur armé, elle fera parfaitement l'affaire. "J'ai une mission un peu atypique pour toi aujourd'hui. Tu vas suivre l'homme qui vient de sortir d'ici, aussi longtemps que nécessaire. J'aurais besoin d'un rapport chaque jour. Ne le lâche pas d'une semelle. Et s'il tente de jeter son téléphone ou s'il oublie de le recharger... N'hésite pas à le molester comme tu sais si bien le faire." "Compris, monsieur." Et sur ces bonnes paroles, elle disparut instantanément de mon champ de vision. Ah, l'art ninja. Ça lui va tellement bien.
- Ah merde, j'ai plus rien à manger. Pfeuh, moi qui voulais rester chez moi aujourd'hui. En plus, ça pèle dehors.
C'est la faim qui avait poussé le jeune homme à sortir de son lit. Malgré le fait qu'il soit 14 heures passées, le dresseur était resté bien au chaud dans son lit à dormir. Mais maintenant qu'il avait faim, fallait bien qu'il se lève s'il voulait manger. Mais voilà qu'il découvre un frigo et un placard tout à fait vide. Eh oui, quand on est peu souvent chez soi, comme c'est le cas de Scott qui est très agité en ce moment, on peut se retrouvé avec de la nourriture périmé ou en pleine mutation. Déjà qu'il avait faim, mais en plus, il avait dut faire le ménage à peine levé. Et le voilà en vrai ours grognon. C'est quoi le plus important, manger ou la douche ? Manger. Il fallait absolument qu'il manger, sinon l'un de ses pokémons risquait de finir dans le four.
Le jeune homme prit donc son courage à deux mains, s'habilla en vitesse et sortit de chez lui, "déguisé" en zombie. Oui, il avait la tête des réveils, ses longs cheveux en pétard, ses yeux un peu vides de toutes émotions. Un zombie. Il se dirigea vers la boutique la plus proche et salua à peine la vendeuse en arrivant. Il déambula dans les rayons un peu au hasard, pris ce qu'ils semblait le plus appétissant et repartit chez lui. Une fois arrivé, il se mis à préparer son "petit-déjeuner" avec hargne. Une fois que tout est prêt, il passe à table.
- Bon appétit !
[Achat de 11 Hyperballs (11*200 =2200) + 1 CT Tonnerre (3000). Total : 2 200+3 000 = 5 200. Merci d'avance] - retiré par Eiko
Et bien, la vie de journaliste n'est pas des plus simples, c'est indéniable. Surtout quand on ne l'est pas encore. Tu te rends compte que sur la durée, le simple "salaire" versé à un stagiaire comme toi est ridicule comparé aux dépenses que tu pourrais avoir. Mais tu as compris comment ruser et pouvoir économiser pour quelques plaisirs succins comme un resto ou un cinoche. Le mieux, c'est de dormir au bureau. La salle de repos est prévue à cet effet après tout. Alors tu profites de l'endroit plutôt cosy et bien chauffé pour passer tes nuits. Le bâtiment reste ouvert à tout moment de la journée, il ne ferme pour ainsi dire jamais ses portes. Tu as investi dans un abonnement à la piscine municipale de Volucité. Au moins, tu peux retrouver en partie cette mer qui te manque tant et qui te rappelle d'où tu viens. Cela te permet de faire du sport, d'éliminer la mal-bouffe que tu ingurgites quotidiennement, et aussi d'avoir accès aux douches. Un avantage non négligeable pour arriver au travail propre, et bien démarrer la journée après quelques longueurs. Sur ta route, il y a ce café qui propose des cappuccinos à tomber. Surtout ton préféré, avec ce soupçon de baie Willia. C'est tout simplement devenu ton rituel du matin.
Cette ville, Volucité, c'est une chance. Elle est immense, on peut y trouver tout ce qu'on veut. C'est ce qui fait que tu te débrouilles sans difficultés, sans avoir à ponctionner tes parents mensuellement. Ils tiennent à te donner un peu, car il ne peuvent pas s'en empêcher. Tu n'en as pas besoin, mais ça leur fait plaisir, alors tu mets l'argent de côté, pour le moment où cela pourra s'avérer utile, au cas où, si une tuile vient à te tomber sur le coin du nez. A force, cela te fait un petit pécule. Le plus surprenant dans cette histoire, c'est que tu n'as plus ton appartement microscopique à deux minutes de l'école de journalisme, que tu vis avec seulement les moyens du bord, et que tu préfères cette vie. Tu te sens indépendant, libre. Tu fonctionnes comme tu l'entends. Certes tu ne déroges pas de ton organisation, mais tu es comme cela. Tu aimes cette vie, même si tu te doutes bien qu'à un moment, tu n'auras pas d'autre choix que de t'installer quelque part, te fixer, quand tu auras un boulot, et d'enfin rentrer dans cette vie active qui t'appelle. Tu sais que ce sera le début d'une certaine routine, et tant mieux, tu aimes bien avoir tes petites manies, tes petits rituels.
Cependant, tu en es encore loin, tu n'es qu'en stage, et absolument rien ne te garantit que tu seras embauché après. Presque. Jusque là, ton boulot est apprécié, et tu es sous l'aile du rédacteur en chef. Tu es un petit veinard, et tu en es conscient, c'est pour ça que tu ne laisses pas ta chance passer. Sauf que là, ton ventre gargouille et ce midi, pour une fois, tu profites de ta pause déjeuner pour aller manger un bout en ville, et non au sel du journal comme tu en as pris l'habitude. Tu t'es décidé à marcher, te balader au gré des rues, des avenues, des parcs. Tu n'es pas forcément passé par les endroits les mieux famés, mais tu finis par te retrouver devant un bâtiment plus qu'imposant, ce n'est pas un simple building comme le journal. C'est le centre commercial.
Tu franchis le seuil de cet endroit, et sans que tu ne fasses rien, Cole est sorti de sa pokéball. Rien n'interdit les Pokémon ici, chacun avance avec le ou les siens, tout naturellement. Alors tu peux bien laisser ton Skelenox flâner à tes côtés. Tu avances, ton regard se perd, attiré par la moindre décoration, la moindre lumière. Il y a tellement de choses à voir, tu t'émerveilles comme un gamin le ferait. Tu t'empresses de prendre le premier escalator devant toi. Au diable l'appel de ton ventre, tu pars explorer la galerie marchande. Tu t'arrêtes à presque chaque boutique pour en admirer les articles. Il y a de tout ici, absolument tout. Bon, il est certain que les boutiques de prêt-à-porter féminin et les franchises de cosmétiques ne sont pas celles qui te font perdre tu temps à réfléchir si oui ou non tu vas aller jeter un coup d’œil à l'intérieur. Tu avances jusqu'à cette devanture, et là, l'appareil photo de tes rêves. Tu restes bloqué là, à t'imaginer la qualité de ces clichés, la netteté du fond. Et ton regard tombe sur le prix, tes espoirs s'effondrent. Tu ne peux pas flinguer tes économies pour ça. Le tien est loin d'être de mauvaise qualité, et a le temps avant d'être usé. Sauf que ce n'est pas celui-là.
Tant pis, déconfis, tu continues ta promenade. Tu ne peux te restreindre à ne pas être curieux, à ne pas voir s'il n'y aurait pas un article qui pourrait t'intéresser, comme un t-shirt, ou un pull, ou une veste, ou même des chaussures. Non, tu ne peux tout simplement pas. Et Cole te suit, sagement, où que tu ailles. Tu finis par craquer. Venant de Papeloa, le froid, tu n'es pas vraiment conditionné à y résister. Donc tu as réussi à te convaincre qu'un bonnet et une écharpe sont nécessaires à ta survie dans cette ville. Tes précieux achats avec toi, tu continues ta visite, laissant filer le temps. Ce n'est même pas de toi-même que l'heure se rappelle à toi. Non, c'est une grande horloge qui attire ton regard. Il est l'heure de reprendre, et tu n'es même pas en chemin pour revenir au journal. Tu te hâtes de faire demi-tour. Ton escapade à la découverte de toutes ces boutiques t'a complètement fait oublier que tu avais faim. Tu t'arrêtes juste acheter un sandwich à emporter, ça fera l'affaire. Tu peux te mettre à courir maintenant, pour minimiser ton retard. Bravo Roy, tu gères.
Achats $$$:
• 6 Pokéballs - 600 pk$ • 4 Superballs - 600 pk$ Total : 1200 pk$ #retirés by Eiko
Cela faisait deux semaines que l'on passait des nuits dans un refuge en bordure d'un désert avec mes Pokémons. Qu'on se nourrissait de boites de conserve et de pâtes. Qu'on se tuait à la tache tous les jours sous une chaleur étouffante. Et ce soir, on était enfin rentrés d'une expédition somme toute fructueuse. Jamais je n'aurais pu traverser cette épreuve sans eux. D'abord, sans leur soutien moral indirect, car leur joie de vivre à toute épreuve me faisait garder le sourire et la motivation malgré les courbatures et les désespoirs, les jours où ça se passait moins bien. Ensuite parce qu'ils m'ont sauvé la vie dans ces ruines l'autre jour. Du coup, je leur devais bien un petit quelque chose en rentrant, et puis moi aussi j'en avais besoin. En plus, il n'y avait rien à manger à l'appart. Du coup, ce soir, j'allais commander des pizzas qu'on mangerait dans le parc entre nous. Après avoir rapidement déposé les affaires chez moi, j'étais parti en direction de la pizzeria la plus proche. Après un échange de politesse, c'était l'heure de choisir.
-Alors, ça sera une Chevroumiel, une pizza aux aubergines, et deux pizzas aux champignons s'il vous plait !
-4 pizzas donc ? Ce soir, pour 5 pizzas achetées dont une pizza des amoureux, vous avez 2 CT Attraction offertes, ça vous dit pas ? C'est un partenariat avec la boutique de CT au coin de la rue.
Je regardai donc sur le menu ce qu'il y avait sur la pizza des amoureux. C'était une pizza en forme de cœur avec de la salade, de la mozza', de la sauce tomate et des pignons. Ca avait l'air plutôt cool, et les CT, ça pouvait être utile.
-Très bien, on va faire ça, merci !
Je m'assis donc sur une chaise en attendant ma commande. Ce soir, on allait se péter le bide !
14h48 – Volucité Il te prend pour son esclave. Tu le sais. La mine renfrognée, le dos courbé, tu laisses tes yeux parcourir l’un à l’un tous les exemplaires disponibles du livre qu’il t’a demandé d’aller chercher en urgence. Au travers les multiples reliures bleues, une tache rouge retient enfin ton attention. Bingo. C’est sans doute l’édition limitée dont il parlait… Doucement, tes doigts tirent l’objet dans ta direction puis tu le réceptionnes avant d’en fixer la couverture atypique dont les lettres dorées forment le titre : Les contes du chacripan perché. Un classique. Tu n’es pas une grande lectrice de contes pour enfants, mais les titres ici et là te ramènent quelques fois des mémoires presque éteint d’une enfance désormais beaucoup trop loin. Ta mère, à une époque, devait sans doute te lire ce genre de livres avant que tu ne t’endormes… Dommage que tu n’en aies gardé aucun souvenir. Doucement, tu fais tourner l’objet entre tes doigts pour en admirer le résumé puis te redresse l’air satisfaite. Coup de chance, c’était le dernier exemplaire… Qui sait : si tu étais arrivée quelques minutes plus tard, peut-être qu’Evans aurait dû abandonner son achat de dernière minute. Tant qu’à te faire déplacer au trot jusqu’au fond du magasin, autant que ce ne soit pas pour rien.
Au moins, cette petite escapade t’auras permis d’oublier ta déception de ne pas pouvoir te permettre la peluche de tes rêves… En y repensant, il aurait pu acheter n’importe quoi d’autre. En entrant dans le centre commercial, tu l’avais entendu évoquer l’idée d’un kit de lotions pour le corps qu’il souhaitait offrir à Mélodie… Peut-être aurais-tu dû l’orienter vers cela dès le départ plutôt que d’encourager par ton mutisme un arrêt au Village Pokémon aka l’enfer sur terre. C’est un peu ta faute après tout… À cette idée, un soupire franchit tes lèvres puis tu tournes les talons pour revenir vers la caisse où ton collègue t’attend sans doute pour finaliser ses achats. Sous la lumière des néons, la tentation est encore plus forte. Ici et là, bien mis en évidences, les peluches te narguent de leur beauté. Tu voudrais toutes les acheter… Tout en sachant que tu n’as ni l’argent ni l’espace pour entreposer plus de ces trucs. Ton lit en est déjà recouvert… Et ta réputation à tenir t’interdit de t’étendre ailleurs dans ton appartement, te réduisant à l’espace un peu trop restreint que constitue ta chambre. Malheur. Doucement, une grimace vient déformer les traits placides de ton visage pour finalement s’estamper complètement…
À vingt-six ans, tu n’as plus l’âge pour les caprices infantiles. Tu le sais. Et pourtant c’est plus fort que toi.
Fermant presqu’entièrement les yeux, tu presses le pas puis admire enfin la silhouette d’Evans au loin, posté à côté d’un énorme sac dont le contenu te brise le cœur. Foutaises. De toutes les faiblesses dont mère nature aurait pu te gratifier, pourquoi fallait-elle que celle-ci soit aussi ridicule ? La tête haute malgré un regard qui ne l’est pas, tu tends brusquement le livre en direction de ton collègue puis lui fait signe que tu l’attendras à l’extérieur. Tu n’en peux plus de ce lieu cruel, cette invitation misérable au capitalisme. Le combat est trop difficile et la facture en serait beaucoup trop salée pour que tu t’abandonnes entièrement… Il vaut mieux se retirer lorsque la situation semble désespérée.
Evans — C’est gentil d’être allé chercher le bouquin, je l’avais complètement oublié.
Regardant le blondinet sortir du magasin, tu hausses doucement les épaules. Il ne t’a pas tellement laissé le choix… Abasourdie par l’impératif de sa demande, tu t’étais contentée d’obéir sans trop poser de question. Il semblait paniqué alors tu avais réagi. Tout ça pour une fichue édition limitée… Entre la peluche et le bouquin, tu avais un peu le sentiment qu’il les collectionnait. Mais qui étais-tu pour juger ? Tes propres collections en étaient remplies. Tu aimais la rareté des choses et la valeur qu’elles pouvaient prendre émotionnellement et monétairement… Même si tu n’avais pas l’intention de vendre tes possessions un jour ou l’autre, l’idée de posséder malgré tout quelque chose de coûteux caressait ton orgueil. C’était complètement con et inutile, mais franchement incontrôlable. Et puis certains de ces objets étaient beaucoup plus intéressants ou beaux que leurs homologues grand marché.
Evans — Sinon, tiens. C’est pour toi.
Un bruit de sac et de froissement te tire de ta contemplation. Intriguée par ce qu’il s’apprête à faire, tu ramènes doucement ton regard vers ton collègue qui tire finalement de son énorme sac la peluche qu’il compte offrir à Justine. Ton cœur se serre dans ta poitrine alors que ton regard s’assombrit… Tu souffres de cette manie qu’il a de te narguer ouvertement. Enfin, c’est ce que tu crois posément jusqu’au moment où il tend le Victini dans ta direction…
Acheter des fringues pour ses concerts. Voilà longtemps qu'il n'avait pas fait ça, mais pour la tournée, ça allait devenir quelque peu obligatoire. Il allait falloir trouver quelque chose qui leur permettrait de se démarquer, et ce sur une durée conséquente. Autant dire que ce n'était pas aussi simple que ce que la plupart des gens pensaient. Jusqu'ici, tout était allé plutôt bien pour les concerts, mais cela restait des dates assez espacées dans le temps. Le grand maximum qu'ils avaient fait jusque-là relevait de la semaine. Là, il fallait prévoir quelque chose sur au minimum un mois, voire plus. Il y avait beaucoup de paramètres à prendre en compte, après tout : on ne pouvait pas s'habiller de la même manière à Frimapic qu'à Nénucrique, et il allait donc falloir trouver quelque chose qui corresponde à leur style sur au moins un bon mois minimum. En espérant qu'il y aurait moyen de laver tous ces T-shirts et jeans sans trop de problème. Et qu'Ivy et Toki mettraient autre chose que des robes et une combinaison T-shirt/short si jamais il fallait jouer en extérieur à des températures plus extrêmes que ce qu'on trouvait à Unys à cette période de l'année.
Sauf que cela faisait déjà plusieurs heures que le rockeur se promenait dans la Galerie Concorde et qu'il ne trouvait rien de franchement intéressant à se mettre. Rien qui ne le tapait dans l’œil, ou du moins, rien qu'il ne possédait déjà de sa vie passée et qu'il n'avait pas vendu pour se payer son loyer sans avoir à travailler. Des logos de groupes qu'il aimait ? Il en avait déjà des dizaines et des dizaines, et en dehors de l'automne et du printemps avec quelque chose par-dessus, avec la matière dans laquelle les sweats et les T-shirts étaient faits, ce n'était franchement pas pratique. Sans parler des innombrables blousons en cuir et trenchs qu'il avait déjà. Ne restaient que les pantalons en cuir, les jeans déchirés et les shorts camouflage, mais garder ça sur toute une tournée finissait au final par être un peu redondant. Et si jamais ils devaient être filmés pour la sortie d'un potentiel DVD ou Blu-Ray, ce n'était pas spécialement ce qu'il recherchait. C'était triste à dire, mais l'apparence d'un groupe était tout aussi importante que la musique qu'il produisait. C'était d'autant plus vrai pour lui, le frontman. A la fois guitariste principal et chanteur, il était le visage que tout le monde voyait sur les écrans ou sur les posters. Autant dire qu'il allait falloir trouver un peu d'originalité pour éviter d'avoir l'air d'un vieux fossile pour des clients potentiels.
Il regarda les accessoires qui se trouvaient dans la vitrine du magasin devant lui et aperçut une rangée de masques qu'il observa attentivement. Des masques ? Alors que tout le monde connaissait déjà leurs visages ? Moyen, non ? En plus, il n'était pas le premier à le faire. Et tous les groupes qui le faisaient devaient forcément passer par la même blague. Mais oui, cette blague, « au bal masqué oh hé oh hé ! ». Même après des décennies, cette blague devait forcément être faite à chaque groupe qui décidait de prendre un masque.
Oh et puis merde. Il ferait un tour dans les autres villes, les gens auraient peut-être un peu plus d'imagination en matières de fringues.
Achat d'une CT Draco-Queue pour 4000 P$, merci beaucoup d'avance ! >w< Edit jaune : Achat notifié Edit Ada : 10049 - 4000 = 6049p$ Effectué via P.A.
Les provisions débordaient du panier. La viande, les boîtes de conserve, les paquets de gâteaux, les produits d'entretien... Lansky regrettait à présent de n'avoir pas fait de liste pour organiser ses achats. Il ne savait pas exactement de quoi Stegan avait besoin, alors dans le doute, il prenait. Et à mesure que son panier s'alourdissait, il sentait son portefeuille s'alléger. Mais c'était son choix, c'est lui qui avait décidé d'approvisionner Stegan, sur ses propres économies. Rester en contact avec son lieutenant lui était plus important que de garder de l'argent de côté. Mais il se disait tout de même qu'il allait tâcher de faire une liste plus précise pour la prochaine fois.
- Vic ?
Lansky tourna les yeux. Lockheed, avec un panier chargé de packs de bière, de sacs de chips et de barquettes au micro-ondes. Son régime habituel d'éternel célibataire.
- Tu fais tes courses du mois ?
- Et toi ? Me dis pas que c'est ta femme qui mange autant, sinon ses jambes auraient déjà repoussé.
- Hin hin, super marrant. C'est pour le lieutenant, j'te signale.
Lockheed eut un rictus amusé, et se tut. Les deux hommes terminèrent leurs courses ensemble, échangeant quelques plaisanteries sur les dernières opérations. Mis à part les quelques clients qui réagissaient à leurs récits de guerre en les observant du coin de l'oeil, le magasin était presque vide. Bientôt, tous deux terminèrent leurs achats et parvinrent jusqu'à une caisse. Lansky déglutit en donnant sa carte bleue à la caissière, le prix affiché creusant un trou conséquent dans son compte en banque bien trop peu fourni ; alors que Lockheed, peu soucieux de la qualité de ses denrées, en eut pour une bouchée de pain.
- Tu voudras pas un coup de main, la prochaine fois ?
Lansky ressentit, l'espace d'un instant, une considérable satisfaction. Mais il se reprit bien vite. C'était son choix, sa décision. Il ne voulait pas impliquer ses camarades dans des dépenses qu'il s'était lui-même imposé.
- Non, non. Merci mais ça va. Je lui demanderai ce dont il a besoin ou pas, et la prochaine fois j'en aurai pour moins cher.
Lockheed le dévisagea un instant, puis il plongea la main dans son panier, et en tira un pack de bière qu'il posa sans cérémonie sur l'empilement de boîtes du panier de Lansky.
- Hey !
- J'lui devais un verre. Dis-lui que c'est de ma part.
Lansky leva les yeux vers le tireur d'élite, qui affichait un sourire très léger. Ce comportement, venant d'un homme aussi froid que Lockheed, en disait long sur l'estime qu'il avait pour Stegan.
- Ca sera fait. Merci pour lui.
- Allez, à demain, lieutenant. Oublie pas l'accueil des nouveaux à 8h.
Lansky hocha la tête. Le lieutenant, maintenant, c'était lui. Et les Wardogs accueillaient de nouvelles recrues à l'essai. Quelque chose que Stegan aurait certainement voulu voir. Après tout, les Wardogs, c'est lui qui les avait créés. Mais ce n'était plus quelque chose qui le concernait, à présent.
Achat d'une ct giga-impact et une ct protection (4500 + 5500 = 10 000 p$) Edit jaune : notifié
Ce vendredi après-midi, j'avais exceptionnellement un peu de temps libre. J'avais décidé d'en profiter pour faire un tour dans une boutique spécialisée dans les accessoires de combats pokémons. Je ne m'étais jamais vraiment penché sur la question jusqu'alors, mais ça devenait important, surtout avec notre style de combat qui consistait à laisser mes pokémons autogérer leurs combats : autant qu'ils soient préparés au mieux. Le prochain badge serait le cinquième, les choses allaient devenir vraiment sérieuses, maintenant. Je commençais à me rendre compte du chemin que j'avais fait depuis l'an dernier, lorsque j'avais reçu Snivy, mon premier pokémon.
Il y avait une boutique située pas si loin de chez moi, et j'avais donc décidé de m'y arrêter en rentrant du Refuge Psy. Elle faisait partie d'une chaine nationale. J'avais jeté un œil à leur site internet et fait quelques recherches. Ils vendaient des capsules techniques, des potions et pokéballs, des vitamines, ce genre de choses. Ils vendaient aussi du matériel d'entrainement créé spécialement pour des pokémons. Ce qui m'avait particulièrement intéressé, c'était l'annonce, sur leur site, d'une vente temporaire de CT Représailles, qui pourraient renforcer Skull, mon Skelenox, qu'il était difficile d'entraîner physiquement, étant donné qu'il n'a pas de corps.
-Bonjour, il vous reste une CT Représaille ? -Il n'en reste plus beaucoup, elles ont eu du succès, mais oui. C'est pour quoi ? Je peux l'enseigner à votre pokémon directement, si vous voulez. Comme ça, on garde la capsule vide, et vous gagnez du temps. -Ca me va, oui.
Je fis sortir Skull de sa pokéball, et lui dit de passer derrière le comptoir et suivre le vendeur. Quelques instants plus tard, la manipulation était terminée.
-Voilà, il faudra qu'il s'entraîne un peu, mais il saura vite l'utiliser. C'est une super attaque pour un pokémon lent et résistant comme lui. -Eh oui, c'est pour ça que j'ai sauté sur l'occasion ! Merci bien et au revoir.
Achat de 2 CT Attraction (2*2000 = 4000)
16110 - 4000 : 12110$
Merci à Jill Calahan pour la bannière du pokédex !
“Everything changes all the time, and unfortunately, everyone who knows what you do by buying records only hears a small amount of what's going on in your life.”
« Aëëëëëëëël, l’frigo est vide, t’as pas remarqué ça ? »
Tu décollais tes prunelles mordorées du mur, sortant de ta contemplation, pour poser tes mirettes sur ton partenaire, qui se tenait non loin de toi, frigo ouvert. En effet, le frigo était vide de vide, oui. Tu en sourcillais pas, voyant la suite venir gros comme un camion.
« Attendrais-tu de moi que j’aille à Volucité pour faire quelques courses, Cole ? »
Un grand sourire de la tête jais, sautillant sur place.
« Quel devin tu es, Aël ! Évidemment ! C’est que tu deviens intelligent ! »
Il se fichait de toi, en plus ? Tu ne peux t’en empêcher, ta main glissait vers le coussin du canapé dans lequel tu étais posé, envoyant le malheureux en direction de la perche ébène qui esquivait, un sourire goguenard aux lèvres.
« Tant de violence dès le matin ! Tu aurais pu me défigurer, tu le sais, ça ? »
Tu restais de marbre, ton expression parlant d’elle-même.
« J’ai compris, j’ai compris, t’es pas d’humeur mais tu iras quand même ! J’suis sur un contrat. Tu pourras en profiter pour prendre deux-trois bricoles pour mes pokémons ? »
Deux-trois bricoles… Il avait l’humour gras. Te voici là, dans cette foule grouillante, à marcher comme tu peux pour ne serait-ce qu’apercevoir l’ombre d’une sortie. La silhouette si connue d’une porte. Un signe. Tu avais passé un temps fou à prendre tout ce que la tête corbeau désirait, finissant ici, coincé, dans une file sans fin, à attendre que la personne devant toi ne bouge ne serait-ce que d’un centimètre le pied. Tu n’aimais guère ce genre de lieu. Trop plein, trop bruyant… Trop agité. Loin de ta sérénité habituelle à laquelle tu tiens tant. Tu as beau être complètement impassible et incapable de capter la moindre émotion, tu te découvrais peu à peu des goûts, des envies. Était-ce là un mal ? Tu n’avais pas encore réfléchit à la question. Plutôt axé sur ton futur contrat, pour ne pas changer. Un centre commercial, voilà où tu te trouvais dans les faits.
Allais-tu te plaindre ? Oui et non. Cela t’entraînait une fois encore à changer d’identité et de rôle comme tu respirais. Néanmoins, au fond de toi, cela t’ennuyait aussi. Tu aurais préféré t’entraîner ou encore flâner en ville mais pas ici. Des potions, crois-tu ? Des choses du genre ? Les pokémons, ce n’était pas ta tasse. Tu en avais presque oublié leur existence. Tu ne te préoccupais pas de ceux-ci, bien qu’il était normalement dur, pour une personne correctement constituée, d’en faire fi. Toi, si. On ne t’avait jamais appris à éprouver le moindre intérêt pour ces êtres. A tes yeux, ceux-ci n’étaient que des moyens pour arriver à des fins. Ou des objets. C’était déjà un exploit qu’ils existent dans ton monde à toi. Toi qui a une vue si particulière. Tu avançais tranquillement dans la masse noire de monde, articles dans les bras, te faufilant entre chaque personne afin d’atteindre les fameuses caisses tant désirées.
Comme si faire les courses pour ses pokémons ne suffisait pas, tu avais dû refaire le plein pour la semaine, finissant donc, tel un épouvantail, les bras blindés de sacs pendant de droite à gauche. Tu avais l’air vraiment fin ainsi, avec une expression pareille, qui devait en amuser plus d’un. Vraiment, pourquoi l’avais-tu écouté et cédé à son caprice maquillé en demande ?
- ACHATS - 1/ Achat de 6 potions (- 600). 3600 - 600 : 3000 p$ Retiré via l PA.
Ma mère m'avait dit, ce matin, qu'on allait me porter chez mes grands-parents à Renouet demain. J'avais pris quelques heures à nettoyer ma chambre ainsi que préparer mes bagages sans trop tarder. Je savais que j'allais passer quelque temps là-bas, alors je voulais que tout soit propre avant de partir. J'ai pris soin de m'occuper de la fourrure de Nohime après avoir tout terminer mes tâches. J'aimais bien passé du temps avec elle en me reposant. Cela me calmait l'esprit. Je n'étais pas nerveuse, j'étais uniquement pensive. Moi et ma mère nous avions eux une discussion assez importante pour mon avenir et...je ne sais pas...je ne voulais pas me marier avec quelqu'un que je connaissais même pas. En regardant ma petite boîte personnelle que je cache à l'abri de mes parents, après avoir brossée ma Évoli, j'avais soupiré. J'ouvre celle-ci tout en prenant mon coupon rabais de 20%. Devrais-je aller au centre commercial pour en profiter ? Je voulais réellement profiter de cette opportunité...
Même si je n'étais pas une coordinatrice active pour le moment, je voulais faire quelques provisions en avances....au cas. Mon coeur voulait que j'y aille. Devrais-je ? Je me pose la question en boucle.
En prenant mon courage à deux-mains, j'avais décidé d'y aller. J'avais pris soin de nourrir Nohime avant de partir et de me mettre des vêtements propres. Arrivé à destination, j'avais hésité pendant quelques instants devant l'édifice. J'avais posé mon regard sur ma petite Évoli qui, elle, semblait m'encourager. Je lui avais lancé un sourire pour ensuite la câliner fort contre mon coeur.
En avançant dans le commerce et regardant les allées, je me demandais ce que j'aurais de besoin. Hm, des pokéballs ? Des potions ? Ça serait bien comme départ. Je pris dans un petit panier ce que j'avais dans la tête pour ensuite aller au caissier.
Solara ne pouvait qu’adresser un regard presque inquiet aux nombreuses façades des boutiques qui l’entouraient à droite et à gauche. Le centre commercial de Volucité était digne de sa réputation : immense, labyrinthique, bondé, bruyant, lumineux. L’ambiance paraissait plutôt bon enfant; en règle générale, les gens souriaient en discutant de leurs achats passés ou à venir, bien que quelques-uns passaient ça et là, le pas pressé, téléphone à l’oreille. Plus que jamais, la bambine cherchait à rester indépendant d’Elaïra, face à toutes ces figures qui pouvaient bien décider de la jauger d’un simple regard. Pourtant, elle n’osait pas la quitter des yeux, craignant de la perdre dans cette foule épaisse. La rose, bien qu’elle ne perdît pas de vue son rôle de nounou, semblait obnubilée par le moindre rabais, le moindre présentoir ou même quelque couleur éclatante dans une vitrine quelconque. Aujourd’hui, elles étaient là pour elle. La coordinatrice avait besoin de quelques accessoires pour le concours à venir, et quelle meilleure ville que celle de Volucité pour se procurer tout ce dont elle avait besoin? Bien que l’enfant l’eût visiblement accompagnée à contre cœur, n’importe qui aurait pu noter les prunelles noisette brillantes de curiosité à chaque fois qu’elles se posaient sur une vitrine. La petite n’avait pas dépensé un sou, pour le moment, mais s’arrêtait souvent pour observer de plus près les produits exposés.
Soudain, la brunette s’arrêta, frappée en plein cœur par une vision qui ébranla toutes ses convictions. Un peu plus loin, à l’un des croisements principaux du centre commercial, une énergumène se trémoussait au milieu d’une foule, son costume vert et bleu détonnait avec le reste du décor plus sobre du lieu. Des balles s’envolaient de ses mains pour mieux y ratterir et reprendre leur envolée devant son visage peint de blanc au gros nez rouge et à la bouche rieuse. Ses pieds vêtus de grands chaussons sombres s’agitaient dans tous les sens au rythme de la musique entrainante de carnaval qui résonnait tout autour de lui. Non seulement il n’en perdait pas le contrôle de ses bras, de ses jongleries, mais en plus il donnait parfois un brusque coup de tête afin de ponctuer la chanson du son des clochettes accrochées aux nombreuses pointes recourbées de son chapeau. Un clown, dans toute sa splendeur.
Elaïra s’arrêta quelques pas plus loin en remarquant qu’elle avait perdu sa protégée et revint vite, jetant un œil à l’objet de son attention. Un sourire se dessina sur ses lèvres.
- Je ne savais pas que tu aimais les clowns. - Je ne les aime pas, c’est pour les gamins! mentit immédiatement la bambine. - Et bien, il se trouve justement que je doive aller à ce magasin, juste là. Ça va être terriblement ennuyant, alors autant avoir quelque chose pour t’occuper les yeux, non? - Je… Oui… Mais c’est juste parce que ton magasin a l’air encore plus ennuyant! - Bien sûr, bien sûr… répondit la coordinatrice sans pouvoir retenir un rire. Je reviens dans une quinzaine de minutes. Amuses-toi!
Là-dessus, elle était partie, laissant Solara en périphérie de la foule. Celle-ci demeura un instant immobile, sans oser bouger. Parfois, elle apercevait une pointe du chapeau dépasser de la foule, et un éclat de rire lui faisait comprendre que le clown venait de faire une blague quelconque. Une frustration grondait dans sa poitrine. Du haut de son mètre vingt – elle pensait quand même avoir gagné un centimètre, mais le ruban à mesurer ne voulait pas coopérer – elle ne voyait rien. Il lui faudrait s’approcher, pour profiter du spectacle. C’est finalement une femme qui se retourna et qui mit fin à son dilemme : prise de pitié pour cette pauvre enfant! qui ne pouvait rien voir, elle la poussa doucement vers l’avant, et le mouvement fut ainsi créé. Les adultes la bousculèrent jusqu’à ce que, surprise, elle atterrisse tout pile devant la grande énergumène dansante et jonglante.
Elle perdit le contrôle, se surprenant à rire et à applaudir aux bouffonneries du clown, sautillant parfois d’excitation lorsqu’il annonçait un tour à couper le souffle. Elle finit par s’attirer l’attention de celui-ci, qui s’approcha en un éclair, armé d’un pinceau.
- Oh, non, ça ne va pas du tout, ma grande fille! Tu es tellement mignonne, mais il te manque quelque chose!
C’est un regard surpris et un peu inquiet qui fut adressé en réponse à l’inconnu, qui plongeait maintenant son pinceau dans un petit peau de peinture noire.
- Dis-moi, tu aimes les Chacripans? Lorsqu’elle acquiesça, un peu intimidée par son énergie, il sourit. Mais quelle bonne nouvelle! Je te rassure, ça part à l’eau!
De quelques mouvements amples et énergiques, il dessina six moustaches de chat à Solara, le regard brillant de taquinerie. Il observa pendant une grosse fraction de seconde son œuvre, avant de sortir un nez de clown neuf, taille enfant, et de lui apposer sur le nez. Prise au dépourvu, la brunette ne parvint pas à réagir. Toujours entrainé par la musique, le clown l’a prise par le bras et l’entraîna au centre de cette foule, souriant des joues colorées par la gêne de la dresseuse. Il devait la croire plus jeune qu’elle ne l’était vraiment, c’était la seule explication qu’elle pouvait voir à cet entrain.
- Dis-moi, ma grande, tu dois avoir un joli nom? - Solara… murmura-t-elle. - Enchanté, Solara ! Moi, c’est Damian! Tu es tellement mignonne avec des moustaches, si tu te voyais! Tu veux bien participer à un petit tour avec moi?
Encore impressionnée par tout ce qui se passait, la jeune fille acquiesça. Damian, c’était tellement moins intimidant de l’appeler par son prénom, sourit de toutes ses dents, aussi blanches que ses joues peintes. Il lui tendit soudain un mouchoir triangulaire d’un jaune éclatant, tournoyant autour d’elle en sautillant d’un pied à l’autre au rythme de la musique.
- Tu me confirmes qu’il n’y a là qu’un seul tissus? La petite le fit tournoyer et chercha à en percer les plis secrets avant d’acquiescer sous le regard rieur du clown. Très bien! Tu confirmes que mon chapeau est vide? Il lui tendit le chapeau en question, renversé, dévoilant une chevelure épaisse et brune. Elle en fouilla l’intérieur avant de le lui rendre, hochant de nouveau la tête. Parfait ! Maintenant, je vais mettre le tissus dans le chapeau, et tu vas simplement essayer de l’en retirer, d’accord?
Solara hocha vigoureusement la tête. Le clown s’exécuta donc, plaçant visiblement le tissu au fond du chapeau avant de tendre celui-ci de nouveau à l’enfant. Cette dernière ne sentait plus les regards insistants de la foule. Son cœur battait dans sa poitrine, et seule sa quête comptait à ses yeux. Elle plongea sans hésiter le bras dans le creux, fermant ses doigts sur le tissu. Toutefois, lorsqu’elle commença à tirer, ses sourcils se froncèrent.
- C’est coincé… - Oh? Tire plus fort, alors! Tu ne le briseras pas.
La dresseuse s’exécuta donc. Elle s’appuya plus solidement sur ses pieds, se saisit du chapeau de sa main libre et tira avec violence sur sa cible. Soudainement, la pression céda. L’enfant, surprise, finit sa course sur ses deux fesses, au sol, alors qu’une longue trainée de mouchoirs triangulaires partait du chapeau vers sa main. Prenant à peine le temps de se relever, elle continua de tirer, enroulant peu à peu la file de tissus autour de son poignet. Ça n’en finissait plus! Sous ses yeux émerveillés, les triangles sortaient, les uns après les autres, du chapeau aux allures infinies. Ce ne fût qu’après de longues secondes, et plusieurs vingtaines de ces mouchoirs, que la trainée pris fin sur le tissu jaune de plus tôt. Un immense sourire aux lèvres, le clown remit son chapeau et tendit poliment la main pour récupérer son bien, que la dresseuse lui rendit sans discuter, le regard brillant.
- C’était Solara, tout le monde ! Ravi de t’avoir rencontrée, ma grande, au plaisir de te revoir au détour d’une route!
Des applaudissements enjoués, pas si nombreux mais qui sonnèrent comme le tonnerre aux oreilles de la brunette, retentirent de la petite foule. L’enfant y retourna sagement et se retrouva nez à nez avec une Elaïra tout sourire, un sac à la main. Aussitôt, le rouge lui monta aux joues, entre les moustaches y étant dessinnées.
- Tu t’es bien amusée? - Il m’a prise pour une gamine… répondit-elle simplement.
La rose ne répliqua rien, prenant la main de sa protégée pour se diriger hors du centre commercial. Elle avait beau dire, mais son regard enjoué, et le fait qu’elle ne chercha à retirer ni le maquillage, ni le nez de clown, parlait pour elle… Quant à Solara, elle ne pouvait que songer à ce clown, ce Damian. Elle n’était, en effet, pas contre l’idée de le recroiser au détour d’une route…
Cette chaleur était bien trop agréable pour qu'elle arrive à cracher dessus.
Finalement ma dépression a eu du bon : je n'ai quasiment rien dépensé pendant plusieurs mois, ce qui fait que j'ai pas mal de sous de côté. C'est l'occasion rêvée pour investir dans un nouveau PC portable pour le boulot. Le mien commence à se faire vieux, il met du temps à se lancer et galère un peu dès que j'ai quelques applications qui tournent simultanément, ce qui est un peu chiant par moments. Je me suis donc rendu dans un grand magasin multimédia pas trop loin de chez moi, histoire de voir s'il y a des prix plus intéressants que sur internet, ce qui peut arriver, et puis aussi m'éviter le délai de livraison. J'en profite aussi pour me balader dans les allées et regarder un peu tout ce qui se fait en ce moment. Mon PC a beau n'avoir que trois ans, il est déjà très largement surclassé, même par des PC de gamme inférieure. C'était vraiment le moment d'en changer. Un vendeur finit par me remarquer et nous discutons pendant une dizaine de minutes. Je ne suis pas dupe, je sais très bien comment fonctionne leur job, mais ça reste agréable. De toute manière, je sais très bien quel PC je compte acheter, j'ai demandé conseil à Tristan, à qui je fais confiance à ce sujet. Je me laisse quand même tenter par les extensions de garantie et autres assurances, même si je sais qu'il y a de grandes chances pour que ce soit de l'arnaque et que les assurances cherchent tous les moyens de ne pas avoir à payer. Dans tous les cas, ça devrait être très agréable pendant les premières semaines de ne plus avoir le moindre lag ou freeze. Je profite d'être sur place pour jeter un œil aux autres gadgets, plutôt par curiosité qu'autre chose, mais je finis quand même par me laisser tenter par l'enceinte Bluetooth que Tristan avait apporté au camping ainsi que pour un casque de la même marque dont il m'a loué le confort. J'en ai eu pour plus cher que ce qui état prévu, c'est ça le piège des magasins, mais bon, ça m'aurait fait une petite balade. J'ai déjà pas mal de bordel administratif à régler, et je bosse pas mal sur la préparation des cours du premier semestre, alors ça m'a fait un peu de bien.
Achat d'une CT Lazer Glace apprise directement à Ecremeuh (quand les sous seront retirées) EDIT Mao : 9550 - 3000 = 6550 p$ retirés depuis le PA
Merci à Jill Calahan pour la bannière du pokédex !
Ce que m'a révélé Thomas m'as blessé dans mon ego, instinctivement, même si je ne me souvenais pas du tout de ce dont il me parlait. J'ai cru que j'allais réussir à contrôler Giratina, mais il s'est joué de moi. Je l'ai aidé à apparaître dans notre monde et une fois qu'il a obtenu ce qu'il voulait, il a pris possession de moi. De mon corps, de mon esprit. Je suis devenue un de ces pions pendant plusieurs années, sans même m'en rendre compte. Mon âme s'est éteinte pendant ce temps, a été endommagée, d'où la perte de mes souvenirs. Des souvenirs que je ne retrouverai sûrement jamais, mais au vu de ce qui m'a été révélé cela me paraît parfaitement logique. J'étais éteinte, comment pourrais-je me souvenir de quoi que ce soit ?
Cette créature est ce qui m'a mené à la situation où je suis aujourd'hui. C'est lui qui m'a fait être avec Adam et qui m'a fait gravir les échelons de mon métier. Je comprends tout à fait le but de sa démarche. Moi aussi, si j'étais en possession d'un pion, je chercherais à le placer au mieux au vu de ses prédispositions de base. Cette compréhension ne m'a pas empêché de lui en vouloir. Si encore il ne m'avait pas coincé avec Adam… Sûrement que j'aurais pu être un minimum reconnaissante. Quoique même comme ça, ce n'est pas moi qui suis arrivée là où j'en suis. Et cette réalité m'agace fortement. Je n'ai aucun mérite. Face à cette vérité, il n'a pas été très difficile de prendre une décision.
Je n'ai même pas pris la peine de faire mes valises. Même si je partais, Adam m'aurait retrouvée. Il aurait pu respecter ma décision, peut-être, mais dans le cas contraire, il a parfaitement les moyens de me retrouver. Le connaissant, je suis persuadée qu'il aurait voulu une explication. Et je ne pouvais pas prendre de risques. Tel quel, je serais toujours la fiancée de cet homme. Alors j'ai eu une idée, qui détruirait également la carrière professionnelle que je n'avais pas construite par moi-même.
Adam ne s'est pas méfié. C'était facile de le tuer. Je n'ai pas cherché à faire ça proprement, pourquoi faire ? Le but était d'être découverte. Que le crime soit dévoilé au grand jour. Que je perde tout soutien de sa famille. Que je perde mon emploi. Que je retourne au plus bas. Et de là-bas, je ne pourrai plus que m'élever par mes propres moyens.
J'étais assise par terre à côté du corps, prêt à appeler les autorités, lorsque la baie vitrée s'est distordue. Cela ressemblait à ce que Thomas m'avait décrit être un des portails par lesquels il était possible d'atteindre Giratina. Je l'ai compris comme une invitation… A laquelle je n'ai pas répondu. Je suis restée assise. De l'autre côté, j'ai vu le casque doré, que j'ai compris être son crâne.
J'ai souri.
Achats :
CT Attraction x1 (2000 p$) CT Lame de roc x1 (5000 p$) total : 7000 p$ (Apprise directement à Dracolosse)