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» [Interview] La ligue pokémon : où en est-on aujourd'hui?

L'Informateur

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Sam 7 Jan - 14:29
La ligue pokémon : où en est-on aujourd’hui ?

Ada Freimann. Lizbeth Grandt. Iago Fitzroy. Ruven Baldwin. Et enfin Arthur Stockton. Qui ne connait pas les noms de ces champions et championnes, véritables murs entre les challengers et le titre de maître pokémon ? Des personnages aux profils variés, qui viennent des quatre coins du monde, mais avec une constante : de grandes compétences en matchs officiels. Le public voit en eux des combattants d’exceptions. Mais pas que. Si vous interrogez quelqu’un dans la rue, il pourra très certainement vous énoncer par cœur les dernières conquêtes de monsieur Baldwin. Ces dresseurs de talents sont-ils condamnés à être des peoples comme les autres ? Cette situation a-t-elle toujours été ainsi? Pour le savoir, notre journaliste Uolim Nitnit est allé interroger Irène Spencer, ancienne membre de la ligue 4 d’Unys quand cette dernière n’était pas centralisée à Johto et qui a également exercé la même profession à la première ligue interrégionale, dans sa maison à Vaguelone.

Uolim Nitnit : Bonjour madame Spencer, et merci de nous accorder un peu de votre temps.

Irène Spencer : Si vous m’aviez demandé une entrevue sur un autre thème, j’aurais probablement refusé. Mais l’état préoccupant de la ligue m’a poussé à sortir de ma réserve médiatique habituelle, même si je suis loin d’être sollicitée aussi régulièrement que d’autres anciens champions. Que voulez-vous, je n’ai jamais traîné dans une histoire d’adultère où de dépendance malsaine.

Uolim Nitnit : Vous considérez donc l’état actuel de la ligue comme préoccupant ?

Irène Spencer : Tout à fait. Je n’ose même plus allumer ma télévision pour voir des matchs tellement c’est affligeant de superficialité. Vous avez une idée des sommes d’argents dépensées dans les décorations de chaque champion ?

Uolim Nitnit : Le comité ne communique pas ce genre de chiffres.

Irène Spencer : Quand j’ai rejoins la ligue interrégionale, on accordait aux champions le salaire annuel d’une dizaine de cadres supérieurs par match rien que pour l’esthétique de l’arène. Je crains que cela soit encore plus élevé de nos jours…

Uolim Nitnit : C’est pour cette raison que vous n’avez pas gardé ce poste très longtemps ? Si je me souviens bien, vous n’avez exercée au plateau indigo que pendant 6 mois…

Irène Spencer : Il y a eu d’autres raisons à ce départ, mais l’utilisation de l’argent de la ligue en est une partie. La publicité malsaine autour de chaque champion m’a également écœuré. Pour la première fois de ma vie, on m’avait attribué un agent. Quelqu’un qui n’avait pour fonction que de gérer mon image. J’ai été assez lucide pour voir ce qu’on essayait de faire de nous. Des peoples comme les autres. Le traitement des champions actuels m’a donné raison. Pensez-vous qu’un membre de la ligue puisse faire ne serais-ce qu’un pas dehors sans être harcelé par des paparazzis ?

Uolim Nitnit : Avez-vous la même opinion concernant l’élite 3 ?

Irène Spencer : Je ne connais pas assez bien le monde de la coordination pour répondre à cette question en détail. Je dirais juste que n’est pas vraiment comparable, les concours sont un domaine plutôt récent avec un objectif différent. Le but d’une prestation est bien d’être une sorte de spectacle, exécutée devant un public et des jurés. Si on prend ce paramètre en compte, une certaine médiatisation se justifie. Mais les combats de ligues sont égalements un spectacle désormais.

Uolim Nitnit : Ce n’était pas déjà un spectacle à votre époque ?

Irène Spencer: Cela dépendait des régions. L’ancienne ligue d’Unys était installée dans un vieux château, loin de la civilisation. Peu de personnes se déplaçaient pour assister aux matchs, il fallait déjà être capable de traverser la route victoire ! Il y avait une certaine aura de mystère autour du conseil des 4. En tant que dresseurs sur les routes, on voyait en eux des personnages de légendes. De nos jours on sait trop de choses sur eux, cela casse le mythe.

Uolim Nitnit : C’est pour cette raison que vous êtes devenu championne?

Irène Spencer : Vous savez, être champion de la ligue, c’est un peu comme être astronaute. Il n’y a pas de parcours précis pour y arriver. Seulement une opportunité à saisir à un instant T. Quand on fait partie des meilleurs et qu’une place se libère, on est contactés. Je n’avais donc pas ce projet en tête quand j’ai commencé le dressage. J’avais déjà vaincu ma ligue deux fois à cette époque, j’étais au sommet de ma profession… Je ne progressais plus. J’ai vu dans cette offre la possibilité de faire quelque chose de nouveau.

Uolim Nitnit : Pourtant, certaines écoles privées de dressage n’hésitent pas à mettre en avant le nombre d’anciens champions qui viennent de leurs bancs pour valoriser leurs formations.

Irène Spencer : J’y vois un détournement de la réalité. Ils oublient de préciser que ce sont des champions qui ont exercés dans des ligues régionales. Il y avait plus d’opportunités à l’époque. De nos jours c’est simple, il y a 5 places. Ces écoles promettent monts et merveilles à leurs étudiants, mais ils forment des dresseurs incapables de raisonner en dehors des combats officiels. Le dressage, c’est aussi aller dans la nature et se confronter au terrain. Et ça, vous ne l’apprendrez dans aucun cours, aussi pertinent soit-il.

Uolim Nitnit : Finalement, on en vient à la notion même de dresseur. Qu’est-ce que c’est pour vous, un dresseur ?

Irène Spencer : Pour moi, un dresseur est une personne qui voyage avec ses pokémons et qui les entraîne dans un but quelconque.

Uolim Nitnit : Vous reprochez beaucoup de chose à la ligue de nos jours. On pourrait y voir un simple refus du changement, non ?

Irène Spencer : Je vois ce que vous voulez dire. Mais il est réducteur d’estimer que mon opinion est juste celle d’une personne âgée ne supportant pas les évolutions de son monde. Réunir les ligues n’était pas une mauvaise idée ! Obtenir 8 badges est une épreuve qui n’est pas à la portée du premier venu, ce qui fait que les champions n’étaient pas très actifs dans leurs régions respectives. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Combien de dresseurs ont tentés leur chance ces derniers mois ? Une dizaine ! C’est énorme. Le comité à même appelé les potentiels challengers à reporter leurs passages !

Uolim Nitnit : Ce nombre de challenger est-il évocateur d’un niveau global des dresseurs plus élevé qu’à l’époque ?

Irène Spencer : J’entends parfois certaines personnes dire que la ligue est plus ‘facile’ qu’avant. Je ne suis pas de cet avis. Comme je l’ai dis plus tôt, je ne regarde pratiquement jamais de matchs. Mais pour le peu que j’en ai vu, le challenge semble être sensiblement du même niveau que quand j’ai pris mon poste au plateau Indigo. A mon avis, le nombre élevé de challengers est plus lié à la médiatisation du dressage ces dernières décennies. Les dresseurs sont bien plus incités à s’y rendre, attirés par la célébrité qui en découle. C’est un objectif pour beaucoup de jeunes. Mais cela peut également rebuter de potentiels challengers qui ne voulaient justement pas de cette médiatisation. Vous savez, il y a des personnes qui sont tout à fait capable de passer la ligue sans problèmes mais qui ne le font pas pour conserver une vie loin des médias.

Uolim Nitnit : Vous connaissez beaucoup de gens dans ce cas ?

Irène Spencer : J’ai eu l’occasion d’en rencontrer quelques uns. Et je suis prêt à mettre ma crédibilité publique sur ma prochaine phrase. Le meilleur dresseur du monde est inconnu du grand public.

Uolim Nitnit : Ce sera tout. Merci, madame Spencer.

Article du journal indépendant ‘Le Furaiglon’, paru le 5 Janvier 2017.


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