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» et te dire qu'y a rien de plus beau

Romy Fitzroy

Romy Fitzroy
Dresseur Kalos

C-GEAR
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Région : kalos
Jeu 6 Jan 2022 - 12:01
- Je viens de voir ton message. Encore debout ?

Tu zieutes l'horloge murale de la cuisine et constates qu'il est bientôt deux heures du matin. Tu t'étais pourtant couchée tôt hier mais une petite phrase de ta fille, une simple remarque, avait fait partir le train du sommeil sans que tu sois montée à bord. Tu avais tourné plusieurs fois dans ton lit, rouspétant, t'enveloppant dans la couette comme un burritos en espérant que morphée passe te saluer mais rien, absolument rien. Les minutes et heures défilaient. A une heure du matin, tu avais décrété que tu étais ridicule. Autant remédier à ce qui t'empêchait tant de dormir, tant pis si cela imposait de passer le reste de la nuit à pâtisser.

- M'en parle pas, je suis en pleine détrempe de pâte feuilletée.
- De quoi ? Ca ne va pas ? Iago ?
- Non, fête des rois, Aaron.

Aaron marque un temps d'arrêt. Tu le comprends en même temps. Tu avais prévu le goûter des rois en famille depuis une semaine. Te connaissant, il savait pertinemment que tu avais dû pâtisser la veille au soir le gâteau des rois pour satisfaire aux goûts de votre fille.

- Tu n'as pas pu pâtisser plus tôt?
- Oh si, je ne bossais pas hier après-midi. Le gâteau a eu ses différentes pousses, il est superbe d'ailleurs. J'ai mis les petits sucres dont Olivia raffole et j'ai zappé les fruits confits. Il n'attend que vous, critiques culinaires hyper exigeants.

Tu devines son sourire. La fois précédente, les deux s'étaient ligués contre toi et avaient descendu ton gâteau. Tu avais eu le malheur de vouloir incorporer les fruits confits dans la pâte. Cela n'avait été au goût de personne (même pas de toi) mais tu ne pouvais te résoudre à avouer que tu avais juste trébuché avec le bol de fruits, le déversant sans le vouloir dans ton appareil alors que tu voulais les mettre de côté pour Aaron.

- Alors pourquoi une pâte feuilletée, je ne pige pas. Olivia préfère les gâteaux. Tu avais envie d'une frangipane ?
- Olivia préférait les gâteaux jusqu'à hier. Elle m'a avoué, au moment de dormir, tu t'imagines... Elle aurait pu me le dire en rentrant, au goûter, au moment des devoirs...
- Romy.
- quand elle m'a vu enfourner le gâteau dans le four ou je ne sais. Elle avait tant d'occasion mais les enfants sont sadiques, Aaron et la nôtre, ô la nôtre, elle adore ce petit jeu.
- Ro-my. Tu t'égares un peu.
- Oui, mais il fallait que ça sorte. Donc, à l'école, figures-toi que la maîtresse a ramené une frangipane. Là, rien de bien grave. Olivia en a déjà mangé, a déjà haussé les épaules en mode boarf. Je m'attends donc à ce qu'elle me dise "ma petite maman, j'ai si hâte de déguster ce qui est pour moi le vrai gâteau des rois". Beh figures-toi que.
- Dalle.
- Mais oui, que dalle ! Elle me sort : ça a le goût du paradis dans la bouche.
- Elle n'aime pas l'amande, pourtant, non ?
- Ah ! On est d'accord !
- Bon, ça change à cet âge. Ton palais se façonne. Ca continue toute ta vie, regarde toi avec l'avocat. Enfin, donc. Tu te lances, là, à deux heures du mat, dans une pâte feuilletée. Logique. J'aurai pu t'en ramener une, tu sais, nous aurions pâtiss...
- Ah non ! Une pâte toute faite ?! Grand fou, respecte toi un peu, Ronro...

Tu t'arrêtes. Vous vous appelez régulièrement depuis l'absence de Iago. Certains diraient même que c'est trop au vu de votre complicité ambigüe. Preuve en est, tu as failli sortir ce surnom ridicule dont tu l'affublais pour le taquiner. Puis, ne serait-ce que ce coup de fil nocturne. Un silence s'installe et, avant qu'il ne devienne trop gênant, tu relances la discussion.

- Non, c'est mort. Je pâtisse, je sais faire la pâte feuilletée, je la fais. Tant pis si je ne dors pas, tant pis si je suis un zombie demain. Ils ont droit à fêter cela, eux aussi !
- Enfin, tu veux dire "tout à l'heure".
- Exactement. Je suis lancée. Et nous t'attendons toujours au goûter mais passe plus tôt si tu peux, Olivia sera ravie.
- Ca marche. Ca va aller ?
- Si tu me laisses finir, oui.

Tu percutes alors que Aaron ne dort pas plus que toi à deux heures du matin. Tu as une raison stupide (ton égo) mais lui ?

- Ca va toi, au fait ?
- Oui, oui. Réveil en sursaut et impossible de me rendormir : Polthégeist a renversé une partie des tasses. Au fracas, se sont rajoutés ses jérémiades.
- Hum, ayez des enfants et des pokémons. Soyez heureux et reposés.
- C'est ça. Pâtisses bien, Romy, j'ai hâte de goûter ta cuisine.

Tu souris et raccroches. Tu râles mais cuisiner pour la fête des rois est un véritable plaisir. Elle avait été votre première fête avec Olivia célébrée dans la région de Kalos. L'enfant était peinée d'avoir quitté le confort de la région de Johto et notamment la famille, ce sentiment ayant été renforcé à votre retour après noël. Elle pleurait Aaron et tu culpabilisais. Tu espérais rendre le quotidien merveilleux. Difficile toutefois de gommer la distance.

La fête des rois était tombée à pic. Tu avais toujours adoré ce moment, même si la signification t'avait échappé enfant et que maintenant, elle avait perdu de son importance pour l'adulte que tu étais devenue. Cela n'enlevait toutefois rien au fait que tu adorais, littéralement, les gâteaux dégustés. Tu avais une large préférence pour la frangipane, ne comprenant pas les batailles de région. Autant manger celle qui a notre préférence et point barre, non ? Pour l'amoureuse de pâte feuilletée et d'amandes que tu étais, cette pâtisserie avait volé ton cœur. Tu décidas donc d'en préparer une pour Olivia. Plus encore, tu en fis ton petit commis. Manque de bol cependant, tu te rendis compte qu'elle aimait sans plus l'amande. Ni une, ni deux et pour ne pas la décevoir, tu te lanças également dans la préparation d'un gâteau des rois. Tant pis s'il n'y avait que des petits morceaux de sucre sur celui-ci, les fruits confits sont tous pourris de toute façon. Seuls Aaron et Norah aimaient cela, alors bon. Cette première fête des rois, tu avais vraiment mis les petits plats dans les grands. Olivia avait été nommée princesse, coiffée d'une magnifique couronne que vous aviez fait toutes les deux pendant les temps de repos des pâtisseries. Puis, ton enfant t'avait sorti une autre couronne qu'elle avait fait seule pendant que tu t'affairais à une énième détrempe. Tu avais été touchée de ce geste et avais demandé la permission de la porter, te présentant comme une princesse d'une autre contrée. Olivia rectifia toutefois : tu étais reine et elle était ta fille, c'était pourtant simple. Simple comme bonjour, Romy.

Ce souvenir heureux t'anime et tu poursuis la préparation de la frangipane avec le sourire. Tu t'émerveilles en tout cas des changements : elle détestait vraiment les amandes... Puis, ton instinct maternel percute. Il ne faudrait quand même pas que la maîtresse ait ramené une de ces frangipanes au chocolat ou au pomme !
(mots 1235)


    ~ ROMY FITZROY
    maîtresse hors-pair, âme-sœur, bosseuse en or, mais femme, sœur, tu verras, plus l'temps passera, plus tu sauras...
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Romy Fitzroy

Romy Fitzroy
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C-GEAR
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Lun 10 Jan 2022 - 12:28
Bordel, c'était bien au nutella. Tu bois de travers lorsqu'elle t'annonce cela triomphante. Tu modères l'enthousiasme de ta fille, lui rappelles à quel point le gâteau des rois, cette délicieuse brioche aérienne et sucrée que tu réalises à la perfection, relève aussi des saveurs du paradis. Olivia ne dit mot, semble concentrée avant d'acquiescer tout en ponctuant qu'elle l'adore surtout quand des petits morceaux de sucre ont été mis dessus. Tu te frottes les mains, fière de ton coup. Que les parents sont manipulateurs, c'est dramatique.

Aaron vous rejoint plus tôt que prévu (avec une frangipane au nut', le fourbe) et vous ingurgitez bien plus de sucre que votre corps n'est capable d'encaisser. Olivia se transforme en une véritable pile électrique et sollicite son père comme jamais. Ce dernier se retrouve à devoir prendre le thé avec la joyeuse compagnie (sous-préf, madame charlotte un petit nirondelle ayant décidé de se protéger de l'hiver dans vos combles et étant de plus en plus à l'aise en votre présence). Pendant ce temps, tu t'allonges sur le canapé, le bouton de ton pantalon défait. Tu n'avais pas mangé ainsi depuis un petit moment. Tu sens que ça va être difficile de survivre à cela. Tu ramènes le plaid sur toi, cales ta tête sur ton bras replié et te murmures que tout va bien s'passer et que, au pire, tu as des citrates. Tu te répètes cela trois fois avant de sombrer dans une bonne sieste digestive.

- C'est quoi c'truc ?
Ca ne devrait même plus t'étonner, Roro. Tes phases de sommeil sont chaotiques en ce moment. Reste que là, tu fais quand même face à la plus grande patinoire que tu n'aies jamais vu. A la plus dangereuse aussi : les bords ne disposent pas de barrières et pas besoin de se rapprocher pour capter que le vide n'attend qu'à t'engloutir. Tu déglutis mal, très mal, lorsque tu percutes que tu es chaussée de patins, justement. Tu sursautes et manques de te casser la face d'ailleurs lorsque des acclamations s'élèvent tout autour de toi, des "roro la malice", "roro n'tombe pas à pic !". Elle est bien bonne, tiens. Tu distingues aussi des "Allez la seconde Fitzroy". Tu parviens à trouver ton équilibre et tu te redresses. Tu captes alors les gradins, longeant le vide de part et d'autre. Ils n'ont pas peur les gars ? Vu leur enthousiame, point du tout. Ils poursuivent leur roro et numéro deux et tu affiches ton plus beau rictus. Tu n'aimes pas être appelée Roro par d'autres personnes que Aaron, tu aimes encore moins être réduite à la numéro 2. Tu voudrais incruster dans ta base de données mentale les personnes ayant scandé cela mais tu es interrompue par une voix qui te semble familière.

- Mesdames et messieurs, bienvenue à la Master Ligue ! Aujourd'hui, notre challenger est une habituée du stade puisqu'elle a déjà vaincu nos champions deux reprises déjà ! Je vous demande d'acclamer haut et fort, mademoiselle Rosemary Fitzroy !

Oh, Rosemary aussi, tu détestes. Tu percutes toutefois l'information première. Tu as quoi ? Péter la gueule aux membres de la Ligue ? Tu es dresseuse ?! Non sérieux, tu as fait quoi ? Pas le temps de cogiter cependant, tu es une bête de scène ma Romy. Il suffit de se souvenir de tes représentations de théâtre, de tes ballets de danse. Dès que tu le pouvais, tu poussais les autres pour briller davantage. Etre sur le devant de la scène, tu savoures totalement. Tes bras se lèvent spontanément et tu fais signe à la foule de faire plus de bruit. Celle-ci réagit vivement, te rendant toute chose.

- Pour corser un peu les choses, Master Ligue oblige, notre challenger devra franchir cette patinoire de l'extrême et aller défier son premier adversaire !

Tu zieutes l'étendue de glace. Ca pue mais qu'importe. Ce ne sont pas deux ou trois rochers, quelques ravins qui font te faire douter. Au-delà, tu vois qu'une porte s'est, en effet, ouverte. Un projecteur lumineux est braqué dessus.

- Qui sera donc le premier à se mesurer à notre challenger en titre ? Lequel des deux sortira vaincra de ce duel sanglant ?

Heu, faut s'calmer hein. Déjà, tu dois franchir la banquise là (bon, ça sera les doigts dans l'nez) et puis après, tu iras péter quelques dents. Tu portes ta main à la poche de ton blouson, constates que tu as six sphères bicolores avec toi. Tout ceci est donc vrai ? Tu souris et ressens une certaine forme d'excitation s'emparer de toi. Ca va être une dinguerie. Tu es sortie toutefois de tes pensées : une personne dans la foule se met à crier, puis deux, jusqu'à un brouhaha se forme. Tu suis alors les doigts pointés, tous désignant l'autre bout de la patinoire. Oh punaise, ton premier adversaire est sorti de sa cachette et il s'agit de.

- IAGO !

Tes yeux s'écarquillent. Non mais. Iago ?! En chair et en os, devant toi, devant eux tous ? Ta mâchoire t'en tomberait presque.

- C'est un combat au sommet, un combat de Fitzroy qui nous.

La présentatrice s'est arrêtée et pour cause, tu viens de t'élancer sur la glace telle une lionne. Tu manques de te casser la binette à plusieurs reprises mais tu te rattrapes in extremis et surtout, tu ne cesses de beugler, provoquant d'abord les rires puis le malaise, que tu vas lui faire sa peau à ce frangin, qu'il aurait mieux fait de ne pas pointer le bout de son nez, que tu l'aimes et qu'il t'a manqué mais que tu vas quand même lui faire manger la poussière avant de le ramener par la peau des fesses auprès de votre mère ! Tu te bouffes deux rochers, te faisant taire quelques minutes puis tu te relèves et reprends ta tirade entre vacheries et amour.

Lorsque tu arrives à lui, tu t'écroules au sol déclarant que le patin est beaucoup plus physique que tu ne le pensais mais cela ne change rien. Tu vas kicker ses pkmns de type acier puis vous irez manger une bonne part de gâteau, qu'importe l'issue du match. Tu lances ainsi ton premier coéquipier, toujours allongée mais déterminée comme jamais.


- MAMAAAAAAAAAAAAAAAAAN !

Tu te réveilles en sursaut et vois la bouille de ton enfant se décomposer.

- Maman, tu pleures ?

Tu portes une main à ta joue, constates en effet que des larmes ont roulé sur celle-ci. Tu regardes autour de toi, vous êtes seules dans le séjour. Tu as failli à ta mission, numéro deux.
(mots 1127)


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Romy Fitzroy

Romy Fitzroy
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Ven 14 Jan 2022 - 12:49
Alerté par les appels de Olivia, Aaron déboule dans le séjour. Il invite votre petite à aller jouer avec Sous-Préfet afin de pouvoir te parler entre adultes mais celle-ci s'agrippe à ton bras, bien décidée à ne pas s'en éloigner d'un poil. Aaron peut faire ce qu'il souhaite, l'enfant ne veut rien entendre. Elle reste ici, avec toi et jamais elle ne te quitterait. Aaron lui demande pourquoi elle dit cela et Olivia, posant une de ses petites mains sur ta joue, a alors une parole d'adulte. Les mots sortent pourtant de sa bouche d'enfant et ont pour effet de serrer vos cœurs de parents. Maman, tu es triste car tonton est parti ? Je suis là moi, je partirai pas moi.

Après cet épisode, Aaron te propose de prendre l'air, de partir quelques jours loin de ton quotidien, de tes tracas. Il s'occuperait d'Olivia durant cette période, permettant aussi à l'enfant de décompresser du stress et mélancolie qu'elle ressent.

- De fuir, en gros ?
- Parfois, ça n'a rien de mal de prendre de la distance.
- Mais je fuis, je ne règle pas le problème.
- Certains sont trop gros pour être réglés rapidement. Ta santé mentale ne tiendra pas aussi longtemps.

Tu hausses les épaules. Tu ne te sens pas aussi vulnérable que le prétend Aaron. Tu as, certes, en tête cette phrase d'Olivia. L'enfant s'inquiète énormément. Tu ne t'en es pas rendue compte avant cette remarque mais depuis l'absence de Iago, elle te colle littéralement comme si elle redoute que tu t'effondres sans support. Tu pensais, auparavant, que c'était elle qui avait besoin de toi. Olivia avait inversé la tendance. Elle génère du stress par rapport à toi, ton état de santé. Tu acceptes donc la proposition de Aaron. Ne pouvant venir avec toi, tu décides de solliciter tes amis, en espérant qu'un d'entre eux soit partant pour un petit séjour.

Chloé avait répondu présente, libre suite à une énième rupture. Cela t'avait peiné puis tu avais été égoïste, éprouvant une sorte de regret de t'être manifestée et de tomber au mouvais moment. Partir avec une personne déprimée, vos vacances n'allaient pas être fun pour un sou. Toutefois, Chloé était, pour une fois, à l'initiative de la séparation et vivait très bien celle-ci.

- Mais quel plouc, je n'en pouvais plus ! Toujours dans les jupons de sa mère, qu'il y reste !

Tu n'as pas eu l'occasion de rencontrer le dénommé P-I (Pierre-Yves, apparemment le P-Y était moins vendeur) et tu en es presque désolée : cet homme semble être un sacré numéro de conneries. Du reste, tu le remercies : Chloé n'avait pas développé de sentiments amoureux.

- Tu es chez toi, ici alors fais comme bon te semble. J'avais prévu quelques restaurants : je peux maintenir les résas ou...
- Je pourrais payer la note sans m'endetter sur dix ans ?
- Ou je peux annuler et on s'fait des soirées cocooning au coin du feu !

C'est acté. Tu regardes autour de toi, appréciant le nouveau mobilier du chalet des Cerullo. Les décorateurs avaient fait fort cette fois-ci parvenant à créer un véritable cocoon dans les terres enneigées de Acajou plutôt qu'une ambiance bling-bling étalant la fortune familiale. Tu te sens beaucoup plus à l'aise que lors de ta dernière visite. Tu prends d'ailleurs la chambre qui t'avait été attribuée et rejoins ton amie pour votre première soirée à la montagne.

Acajou est une station pour le moins prisée et pour cause, les terres enneigées à Johto sont choses rares. Contrairement à Frimapic ou Frescale, elle bénéficie d'une si faible superficie qu'il est plus avantageux pour les locaux de partir dans une autre région assouvir leur passion-ski, neige et autre. La famille de Chloé fait néanmoins partie des riches investisseurs et de l'élite de la région de Johto, préférant rester dans leur coin sélectif plutôt que de jouir d'un domaine plus spacieux avec les gens de ta classe.

- Tu veux faire quooooiiiiii 'jourd'hui ?

Chloé dit cela tout en baillant. Tu remarques que ses yeux sont gonflés, preuve qu'elle a dû verser quelques larmes pour le feu P-I.

- Je m'étais dit qu'on pouvait aller chercher nos équipements et forfaits. Tu skies toujours ?
- Nos équipements ? Tu fais quelle pointure ? Tu es aussi petite que ma mère, tu devrais regarder en bas. Elle a plusieurs modèles de chaussures.
- Mais pour le snow... ?
- Oh, ça ! Faudra en effet descendre voir Umbert alors. Personne ne fait de snow dans la famille.
- Pourquoi, c'est...
- Tu n'as pas envie de l'entendre.
- C'est pas assez riche ?!
- Non mais tu délires, allez ! Finis moi ce café qu'on puisse bouger !

Vos boissons chaudes englouties, vous filez vous laver et vous habiller chaudement. Ton look est plutôt étonnant : tu avais chiné une combinaison colorée, alliant les couleurs rose, violet et vert, dans une friperie de Yantreizh. Chloé te regarde longuement avant de déclarer qu'elle adore ce côté vintage qui revient et que tu portes à la perfection. Il n'empêche qu'à voir sa tenue, tu comprends qu'elle laisse les autres porter ce style. Vêtue de veste et pantalon laissant imaginer son corps élancé, Chloé parvient à rester la bombe qu'elle est. Décidément, vous n'êtes pas du même monde.

Umbert te fait un prix d'ami, selon ses dires. Toi, tu es encore choquée du coût des équipements mais au moins, tu as économisé les chaussures. Vous récupérez vos forfaits et décidez de vous mettre en mouvement sans plus tarder. Tu ne saurais dire pourquoi la neige t'apaise autant. Tu n'y es pas souvent allée mais à chaque fois, tu t'émerveilles de la rencontrer. Chloé parle de tout et de rien, sans prêter attention aux paysages vous entourant. A croire qu'en y étant trop habituée, elle a perdu tout intérêt pour ces lieux. Arrivées en haut de la piste, tu te félicites pour ne pas te manger le télésiège : tu avais une fois pris la barre derrière le sommet du crâne, te faisant bouffer la neige avant même d'avoir amorcé la moindre pente. Les choses vont dans ton sens, Romy. Ces vacances seront bonnes.

Vous glissez quelques heures, pas du tout au même rythme. Chloé est une déesse dans tous les sens du terme et toi, tu es une patate colorée, voilà ce que tu es. Tu te marres toutefois. Une impression de liberté s'empare de toi : la neige craque sous ton snow, tu dévores (bien grand mot) la piste à coup de zig-zag (bien grand mot bis). Le soleil est haut dans le ciel et tu sens que joues et nez prennent des couleurs. Tu fais le plein d'air frais et de vitamines et tu te dis que tu mérites amplement cette parenthèse dans ta vie.

Vous vous arrêtez une heure, le temps de manger un bout. Chloé engloutit un burger tandis que tu picores une salade avec toast et chèvres chauds.

- Pas avec ça que tu vas draguer sur la piste, Fit'
- Tu as du ketchup sur le bout du nez, Cerullo.

Vous rigolez et repartez sur vos histoires de coeur. Chloé ne perd jamais le nord dans ce genre de discussion : Aaron. Elle avait été présente à votre rencontre et, bien qu'elle n'en ait rien vu car elle boudait à cause d'un autre gars, elle était persuadée que votre histoire - non terminée - avait commencé grâce à elle.

- On s'est quitté quand même, j'suis partie en dépression et tout, je te signale. Je dois aussi te remercier de cela ?
- Tu t'arrêtes que sur le négatif, toi aussi ! Non mais sérieusement. Tu n'as jamais.
- On parle toujours de cela, Chloé. C'est acté, c'est fini, c'est. Stop it now.
- Ouais... mais es-tu sûre ?

Vous retournez sur les pistes en début d'après-midi, cessez votre activité après que Chloé ait été contrariée par un skieur de pacotile l'ayant suivi sur plusieurs pistes et apostrophé comme un gros lourd. Cela tombe bien pour toi : alors que tu n'éprouvais aucune angoisse, voici que la descente commence à t'effrayer. Comme si tu prenais conscience que tu pouvais claquer et laisser seule ton enfant. Tu n'en parles toutefois pas à Chloé, elle a besoin d'attention. Tu sais que Chloé a toujours besoin de retourner dans son petit cocoon dans ces moments-là. Le temps peut défiler, certaines habitudes demeurent. Vous décidez donc de retourner à l'appartement afin de vous réchauffer un peu.

- Tu sais Romy, parfois je me dis que je passe à côté de ma vie. Comme si je ne cessais de rater le train, que je restais à la gare à regarder les gens. Ils montent eux mais moi, je reste là.
- Hein ?

Vous êtes à votre troisième verre de vin. Tu as chaud, commences à avoir mal à la tête. Tu grignotes de temps en temps, Oskar t'avait donné cette astuce pour faire passer l'alcool. Devant vous, le fameux scrabble a pris place. Tu ignores pourquoi mais à chaque séjour à la montagne, ce jeu ainsi que le trivial parviennent toujours à refaire surface. " Oubliés le reste de l'année, ils prennent leur revanche à la neige ". Tu te fais le jingle dans la tête puis te souviens.


- Je crois que tu te mets trop la pression, Clo. Tu es parvenue à ce que tu voulais, non ? Intégrer le comité de coordination, avoir l'appartement que tu rêvais sur Doublonville. Tu es parvenue à t'accomplir seule, sans l'influence de tes parents. Ce n'est pas parce que ta vie amoureuse n'est pas aussi.
- Est inexistante.
- Non, clairement pas. Le fait que tu ne te sois pas posée ne te réduis pas Clo. Tu trouveras une personne qui te convienne parfaitement, n'essaie pas de te caser juste pour.
- Ce n'est pas pour l'image, Fit, ni pour cocher la case avant trente ans. C'est juste que je me sens seule. Vraiment. P-I était un con mais il était toujours là pour moi. C'est réconfortant d'avoir quelqu'un sur qui réellement compter.
- Mais tu n'avais rien en commun avec ce type !
- Tiens. J'peux faire citron.

Chloé se ferme pour la soirée. Tu regardes ton amie, te dis qu'elle est restée la jolie fille de la bande ne sachant juste pas choisir ses mecs. Tu voudrais l'aider mais tu sais que cela doit venir d'elle, tu ne peux pas faire le boulot à sa place. Tu comprends néanmoins sa détresse : plusieurs fois, malgré tous tes petits tracas, tu t'étais dit que tu étais chanceuse dans ta vie.
(mots 1822).


    ~ ROMY FITZROY
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Romy Fitzroy

Romy Fitzroy
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Dim 16 Jan 2022 - 10:55
Un imprévu sur le concours de coordination en préparation sonne la fin du séjour montagnard pour vous. Tu t'avoues être un peu triste : tu aurais aimé rester plus longtemps. Elle t'avait invité à finir tes vacances dans le chalet familial mais, sans elle, tu ne te sentais définitivement pas à ta place. Les gens fréquentant cette station service sont si différents de toi que, même s'ils ne te jugent pas, tu fais le sale boulot toute seule. Vous bouclez vos affaires en ayant perdu de votre folie des jours passés et filez en direction de la gare. Lorsque le train de Chloé se présente, elle t'enlace longuement. Elle en profite pour te dire des choses que tu sais déjà : que c'est toujours un plaisir de te voir et que vous devez absolument refaire cela très vite. Elle te demande aussi de la tenir informée pour Iago et, jouant à merveille l'amie relou, pour Aaron. Tu acquiesces à tout et lui fais promettre de ne pas tomber dans les bras du premier mec l'abordant, de prendre le temps et de croire en.

- En quoi ?
- En bah, je ne sais pas. En Cocotine ? Ca serait la représentation d'Aphrodite pour certains historiens et.
- J'sais plus à ça près, Fit !

Vous pouffez et les portes du train magnétique se referment sur la jolie blonde. Tu restes quelques minutes à poireauter avant que le monorail se présente. Direction le retour au bercail. Tu es heureuse d'y retrouver Olivia et te demandes bien quelles activités elle a pu faire avec son père. Aaron t'avait prévenu qu'il t'écrirait peu, ne t'enverrait pas de photo afin que tu puisses totalement déconnecter. Tu avais cru ne pas tenir les quelques jours et finalement, tu n'avais pas autant souffert. Tu faisais pleine confiance à Aaron. Reste que la fin des vacances étant avancée, tu te prends en pleine face le manque décuplé.

Tu arrives dans trois bonnes heures. Enfin, tu devrais. Cela fait bien trente minutes que vous n'avancez plus. Des pandarbares se sont installés sur les rails et, étrangement, personne n'est chaud bouillant pour les déloger. Les renforts ont été appelés mais les pkmns violents et têtus ne veulent rien entendre. Tu tends l'oreille, regardes de tous les côtés. Tu sais que ça pue et pour cause, la puissance de ces pkmns appelle à ne pas les contrarier. Soit des rangers parviennent à les faire bouger, soit vous devrez vous armer de patience en attendant que les créatures choisissent un autre lieu où se poser. Au bout de deux heures, tu te doutes de connaître la solution retenue. Le personnel du train vous laisse le choix de rester dans le train (des wagons pouvant faire office de couchettes) ou de le quitter, dans ce cas le service après vente vous contacterait pour régler les modalités de remboursement. Il vous informe alors que vous êtes entre auffrac-les-congères et quarellis. Bien, bien. Tu hésites un temps et vas à la rencontre d'une hôtesse. Elle t'apprend que les wagons de nuit sont complets et que beaucoup se retrouveront à dormir dans leur fauteuil attitré. Aussi, si tu souhaites sortir, elle te conseille de suivre les rails jusqu'à tomber sur un panneau " attention aux cabriolaines ". Si tu maintiens ta droite, tu trouveras un petit village où dormir. Tu la remercies et cogites. Peux-tu lui faire confiance ? Trouveras-tu l'endroit ? Lorsque tu entends les premiers passants râler et se prendre la tête avec l'équipe du train, tu te décides à sortir.

Chance pour toi, vous avez bien dépassé la ville enneigée de sorte que les températures sont douces. Tu vadrouilles un temps avec quelques autres voyageurs ayant aussi fait le choix de descendre puis tu te retrouves seule après que ces derniers aient appelé pokémontures, amis ou famille à venir les chercher. Aussi absurde soit-il, tu avais décliné toutes les propositions pour te ramener. Tu ne sais comment le formuler mais tu te sens bien dans la nature, enfin à ta place. Personne à qui rendre de compte, pas de réseau pour te rappeler la dure réalité ou juste te parasiter à coup de notifications débiles. Tu as envie d'une franche déconnexion et cet incident s'avère être une chance. Tu marches quelques temps, suivant les rails comme conseillé. Le panneau se présente à toi et tu longes le sentier à ta droite. Bientôt, tu rejoins le fameux hameau. Enfin "fameux", c'est mort de chez mort. Tu flânes un peu, restes bête d'y trouver une épicerie ouverte. A l'intérieur, une dame s'affaire à trier les fruits et légumes.

- Nous sommes fermés, madame !
- Oh excusez-moi, je pensais que.
- Et non, les horaires sont indiqués. Nous sommes fermés mais je peux peut-être vous aider autrement ?
- Je. Je cherche un coin où dormir pour la nuit. Vous avez des hôtels, ici ?
- Oh, vous en aurez tout un tas en vous rapprochant de la grande ville, Quarellis. Ici, pas d'hôtel mais vous avez le terrain de camping. L'été, il est vivant et beaucoup de monde y plante sa tente pour partir tôt en randonnée.
- L'été ok, mais je vais perdre mes orteils si m'y installe maintenant.
- Hum, faudrait que je demande sinon à Dimitri. Je pense à sa yourte. Hum. Vous m'excusez madame ?
- Fitzroy mais appelez-moi Romy.
- Enchantée Romy, je suis Magnolia. Voyons voir ce que je peux pour vous.

Magnolia utilise un téléphone d'un autre temps et te fait signe que tu peux vadrouiller en attendant. Tu quittes l'épicerie mais, aussitôt, la femme te prévient qu'elle n'a pas pu contacter Dimitri. " Il doit sûrement être avec les cabriolaines, il sera revenu dans l'coin assez vite, avant le coucher du soleil du moins ! ". Tu aurais pu continuer ta route mais tu appréhendais la nuit à la belle étoile. Magnolia t'avait proposé son aide et c'était la moindre des choses de lui accorder le bénéfice du doute. Tu déambules donc. Le hameau est constitué d'un centre où s'y trouvent épicerie (ouverte mais non), petit terrain vague avec une table de pique-nique et un grand arbre (faisant office d'espace restauration), bibliothèque municipale (fermée), école (fermée), un restaurant (fermé pendant la période de octobre à mai). De vieilles maisons en pierre sont édifiées ; la plupart ont les volets fermés (maisons secondaires ?) tandis que d'autres paraissent habitées. Pour autant, personne n'est dehors. Tu remontes ce qui doit être l'allée centrale, suis les habitations et caresses tous les petits pokémons domestiqués que tu rencontres (sauf le feunnec, faut pas déconner avec les créatures de type feu). Le chemin te mène jusqu'à une église (fermée) et tu constates que devant, une grande ardoise fait office de panneau d'affichage. Les habitants inscrivent à la craie des petites annonces, demandes de service etc. Tu apprends donc que Magnolia cherche à être remplacée à la boutique pendant le mois de janvier pour aller voir son fils à Frescale, que Manu a perdu une écharpe rouge et qu'il a peur de choper froid à la gorge, que Joe est arrivée depuis peu dans le coin, qu'elle bosse à l'école le matin mais que l'après-midi, elle serait ravie de visiter la jolie région avec un ou une habitué(e). Dimitri a lui aussi laissé un mot : aide pour sortir le troupeau recherchée, venez me parler à l'épicerie mercredi si intéressé. Ce tableau noir te fascine et tu aurais envie de prendre part à la vie de ce village. Ce dernier t'avait paru si froid à ton arrivée. Tu te rends compte qu'il est beaucoup plus humain que certaines grandes villes surpeuplées. Tu ne rédiges aucun mot toutefois, tu ne te sens pas légitime. Une petite voix se fait néanmoins entendre derrière toi.

- Vous êtes de passage ?

Tu te retournes, constates qu'un vieux monsieur est sorti de sa maison accompagné de son tout aussi âgé ponchiot.

- Vous avez un sac de randonnée, hum. Vous avez plein de départs derrière là : faut descendre un peu, tourner à droite là où vous avez un tas de ferrailles. C'est le garage de Mado, elle entasse ce qu'elle appelle des trésors mais moi, j'ai juste l'impression qu'elle ne parvient pas à jeter les choses. Vous tournez donc, longez le chemin. Vous verrez le bassin des crapauds, comme ça. Puis vous filez dans la montagne, paf. A vous liberté et aventure.
- Je vous remercie mais je cherche avant tout à un coin pour me dormir.
- Ici ?! C'est plus l'été que les gens viennent se poser dans le coin. Vous êtes allée voir Mag ?

Tu hoches la tête, indiques au monsieur que tu attends des nouvelles de Dimitri.

- Oh oui, sa yourte. C'est moche ces choses mais c'est pratique. Ca garde bien la chaleur. Je suis sûr que Dimitri pourra vous loger. Profitez-en pour regarder les étoiles, ce soir. Sans la pollution lumineuse, vous allez découvrir ce qu'est un ciel étoilé. Mais vous le savez peut-être déjà, vous avez l'air d'être une baroudeuse.

Tu voudrais rétablir la vérité mais ton nom résonne dans le village. Tu te retournes et vois Mag t'adresser des signes de la main avant de t'afficher un superbe pouce levé.

- Ma vue est mauvaise, madame. C'est qui ?
- C'est Magnolia, Dimitri semble rentrer et serait ok pour que j'occupe sa yourte.
- Bonne nouvelle ! Je vous souhaite une excellente soirée alors, à la prochaine.

Le vieux poursuit sa route et tu restes quelques temps immobile. Tu ne saurais dire pourquoi mais tu te sens bien dans ce drôle d'endroit. Tout semble déshumaniser et pourtant, tu as été prise en considération sans aucune contrepartie. Cela te fait réfléchir sur le côté démesuré de la ville : tu n'y as jamais autant croisé de personnes et pourtant, tu n'as établi que très peu de contact. Tu te sens reconnaissante envers Mag, Dimitri et ce vieux monsieur. Tu te décides donc à rejoindre cette dernière, ayant encore en tête l'annonce de Dimitri. Après tout, ton retour à Yantreizh n'était initialement prévu que dans trois jours.
(mots 1726).


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Romy Fitzroy

Romy Fitzroy
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Jeu 2 Nov 2023 - 17:46
Tu étais revenue de ton séjour sereine, les idées bien plus claires. Tu avais fait un saut chez toi, pris une douche (bonheur !) et avais écrit à Aaron comme quoi tu passais récupérer Olivia à son feu vert. Celui-ci t'avait demandé si tu pouvais plutôt passer le lendemain, sa mère étant de passage et étant ravie de voir la petite. Tu étais bien sûr conviée mais, fort étrangement, tu avais décliné. Ton ancienne belle-mère était un personnage assez surprenant, un poil trop déluré pour toi. Peut-être avais-tu tout bonnement un problème avec les mères, avec les autres femmes. La maman Melville en tenait tout de même une sacrée couche.

Tu regardes autour de toi, te demandes bien ce que tu vas pouvoir faire. Un film ? Boarf, pas envie d'écran après avoir déconnecté ces derniers jours. Prendre soin de toi ? Tu pourrais mais pas en allant prendre un bain, faire un masque ou autre connerie. Tu sens que tu as la bougeotte. Tu veux te sentir vivante.

- Hey, tu es libre ce soir ?

Refus sur refus. Margot qui n'ose pas laisser femme et enfant (ouais, j'ai merdé cette semaine... le boulot, tu sais), Chloé qui a un date et qui espère que ça sera le bon (non car je te dis Fit', je ne peux pas rester seule !). La loose se dessine et tu sens la frustration se faire un petit coin bien au chaud, dans ta poitrine.

- Hey, tu es libre ce soir ?
- Carrément, on fait quoi ?
- Oh !

Refusant de te changer de peur de perdre du temps, tu sors dans ta tenue basique (jean, tshirt, baskets) surmontée d'un gros gilet rouge. Plus vite tu seras au pub, penses-tu ! Oskar ne semble pas avoir pensé comme toi, et tu te retrouves à l'attendre quelques minutes avant de pouvoir déguster ta première bière. Au fur et à mesure que les verres s'accumulent, tu sens que tes joues se colorent, abordant une jolie teinte rose. Oskar parait lui aussi bien plus enjoué, son sourire ne s'estompant jamais. Vous parlez de tout, et surtout de rien.

- Moi, je pense que. Franchement.
- Oui ?
- Je te le dis car c'est toi, que tu es un pote, tu vois.
- Oui ?
- Orlando Bloom était le pire choix pour Paris, vraiment.

Tu fermes les yeux, commences à te dandiner sur ta chaise.

- Tu fais quoi Romy ?
- Je kiff, pas toi ?

Dans tes oreilles, te parvient le son d'un vieux morceau que tu écoutais plus jeune.

- Tu écoutais ça, plus jeune ?
- Ouais. Toi aussi ?
- Ca aurait été con de penser à côté.
- De passer, tu veux dire.
- Ce que j'ai dit.

Oskar souffle du nez, et tu hausses les épaules, ne pigeant pas trop. S'il est content, tant mieux !

- Ca te dit d'aller en boîte ?
- Hein ?
- En boîte, Romy. Tu y es déjà allée ?
- Tu m'prends pour qui.
- Alors ?
- Bah. On n'a plus vingt ans.
- Ca te tente ?
- Grave. Mais avec le gros gilet ?
- Je te verrai au moins.

Les bras levés, les petits cheveux collés sur ton front du fait de la chaleur (ne pas te peeeeeerdre sur la piste, c'est ça ouais !), tu kiffes ton moment. Tu sautes sur place, retrouves de bonne sensation du fait de la musique, des mouvements qu'elle génère. Ton corps réagit bien et, malgré les quelques verres consommés, tu parviens à ne pas être trop ridicule de par ta pratique de la danse. Oskar est un peu plus hasardeux dans ses pas mais tu es toujours surprise de voir qu'il ne se débrouille pas si mal. Le jeu de lumières l'aide peut-être : apparaissant par fraction, donnant une ambiance différente et rendant tout étonnamment beau. Tu fermes les yeux, oublies un temps ce qui t'entoure, laissant juste ton corps s'exprimer. Lorsque tu les rouvres, ton regard se pose sur d'autres danseurs et tu as un bug.

- Oh, Oskar ! Les couleurs ! Regarde !
- Soirée fluo ! Tu veux ?
- Bah oui, regarde !

Oskar te prend par la main et t'entraîne vers un recoin de la boîte. Oh mon dieu, le rouge te monte direct, tu ne fais plus qu'un avec ton gilet à coup sûr. Tu voudrais te dégager et en même temps, n'est-ce pas ce que tu recherches ? Bah non, somme une voix dans ta petite tête. Sur le chemin, les couleurs se mélangent, tu as l'impression de délirer avec ces visages peints. Chaque personne rencontrée aborde un maquillage phosphorescent. Certains ont juste coloré leurs lèvres, d'autres ont été plus radicaux avec la face carrément peinte. Tu es comme hypnotisée. Woah, lâches-tu par moments oubliant que Oskar t'emmène tu-ne-sais-où. Tu vas pour l'arrêter lorsque ton cerveau commence à faire le lien.

- Ils disaient soirée fluo, mais je ne pensais pas que tu voulais.
- Je pense que c'est exactement ce que je voulais.
- Oui, c'est pour ça.
- CE QUE JE VOULAIS !
- OUI, je sais !
- DES COULEURS !
- Je sais, tu me l'as dit.
- HEIN ?
- Tu es insortable, meuf.

Tu te perds dans toutes ces teintes se mélangent devant tes yeux. Tu as envie de toutes les foutre sur ton visage. Tu peux ? Tu ressemblerais à un gyrophare mais qu'importe, c'est ta vie. Ce soir, tu as l'impression de pouvoir embrasser pleinement celle que tu as tout juste effleurée durant tes années fac. Ce constat ne te rend pas triste, tu ne regrettes pas tes choix. Tu veux juste profiter, maintenant.
Tout est bariolé, tout est envoûtant. Tout brille. Tu as l'impression d'être une enfant, ne parvenant à te raisonner. Tu te dépêches toutefois, d'autres personnes attendant pour se peindre la figure. Le choix est aux abonnés absents, tu te décides pour être un arc-en-ciel. Un peu de tout, à petite dose, mais pas de jaloux. Oskar est plus sage, opte pour du vert. Un joli grinch, penses-tu. Tu apposes du rose sur ses paupières, par surprise pour la première manquant de lui crever l'œil.

- J'ai des visions multicolores, Oskar. Je veux que toi aussi.

Oskar t'accorde un regard qui te semble soudainement triste puis, il t'entraîne vers la piste de danse. Tu te fonds dans les teintes, dans cette masse, oubliant ce regard et tout le reste.


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Romy Fitzroy

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Ven 3 Nov 2023 - 6:45
Au petit matin, Chloé t'avait appelé en pleurs, te suppliant de vous voir maintenant. Tu avais essayé de négocier mais ton amie partait tellement dans les aigus que tu avais renoncé à toute discussion. Après tout, tu n'avais pas d'obligation et ceci était trop rare pour que tu puisses repousser ton amie.

Tu avais réussi à te sortir du canapé de Oskar (tu avais aussitôt reconnu le salon, te rassurant comme jamais d'être chez ton ami, pas dans sa chambre), avais replié le plaid t'ayant servi de couverture pour la nuit (tu ne te souvenais plus de comment tu étais arrivée là), essayant de faire le moins de bruit possible. Tu avais quitté l'appartement de Oskar, le remerciant pour la soirée et de t'avoir ramenée safe.

Tu avais l'impression que tes yeux arrivaient au niveau de tes genoux, que ces derniers étaient rouillés comme pas possible (enfin, si possible au vu des quelques craquements entendus !). Un arrêt à la boulangerie, plusieurs croissants et un pain aux raisins achetés, et tu retrouverais ta grande gigue préférée, les traits encore plus tirés que toi.

- C'est beau la jeunesse, hein ?
- Justement, Fit !

Tu vois ton amie se fissurer, laisser couleur de grosses larmes. Tu es désemparée, un véritable électrochoc, te faisant décuver direct. Tu te dépêches d'ouvrir la porte de chez toi et de l'inviter à rentrer.

- Je ne suis plus aussi jeune !
- Mais qu'est-ce que tu racontes.

Tu regardes Chloé, pas bien fraiche ce matin mais indéniablement jeune. Tu ne pouvais te résoudre à un autre constat de toute manière, vous aviez la même année de naissance. Pourtant, ton amie te parle d'une rencontre des plus désagréables qu'elle a eu hier soir, un mec pas intéressant un brin, pas aussi charmant que sur sa photo et ayant eu des propos déplacés. Rechercher le grand amour est une quête difficile, certains souhaitant ne pas perdre trop de temps. L'individu devait en faire parti mais sa démarche est des plus maladroites et risque de prolonger son célibat encore pour un bon petit moment.

- Là, il arrive sur mon âge et je vois sa gueule. Il se décompose. Je me décompose aussi, je crois que je me suis demandée ce qui allait me tomber dessus. Il me sort que j'ai bientôt trente ans, à la limite, à la limite des grossesses gériatriques. Non mais sortir ça, en date ou même sans.
- Oh le con.

Tu mords dans le pain aux raisins, ayant l'impression que tes yeux s'arrondissent de plus en plus à chaque connerie rapportée.

- Non mais ça ne va pas du tout ! C'est lui le vieux avec son interrogatoire de l'ancien temps !
- Mais il n'a pas tort, Fit ! Je suis bientôt là, à 30 ans. Mon horloge biologique, on en cause depuis l'adolescence !
- C'est peut-être le problème.
- Trouve toi quelqu'un, ne tarde pas trop. Oh, tu n'as personne, fais attention à ton âge tu sais. Mais oui, je sais ! Je suis bientôt bonne à jeter.
- Mais arrêtes-toi, Clo ! Tu te rends comptes que ce sont des conneries ? La société cherche tout le temps à nous culpabiliser mais, tu veux des gosses déjà ?
- Boarf. Mais si j'en veux plus tard ?
- Beh, tu seras plus suivie. Ca sera peut-être plus compliqué mais tu le pourras. Faut arrêter le délire. Et ce mec, tu voudrais qu'il soit le père de ton enfant ?
- Certainement pas !
- Alors voilà !

Dieu que ta tête est douloureuse, que ton argumentaire est pourri. Tu as envie de dire à Chloé à quel point on en a rien à faire de cette fichue horloge, épée de Damoclès mise sur leur tête à peine arrivées à l'âge adulte. Chloé avait parlé de l'adolescence mais tu espères que la mère Cerullo n'avait pas vrillé à ce point. Quoi qu'il en soit, tu aurais mis le feu à ce type, à cette remarque débile trop souvent entendue. En quoi les femmes doivent-elles souffrir d'un compte à rebours, empiétant sur leurs propres désirs ? Surtout, en quoi ce terme fait résonner en toi une peur, petite certes mais pourtant présente. Fichu conditionnement.

- Tu es jeune ma Chloé, tu trouveras quelqu'un de bien. Prends le temps.
- Le temps justement.
- Regarde moi, je ne l'ai pas pris. Mon horloge doit être ravie, youpi. Pourtant, tu ne m'envies pas, non ?

Chloé se tait. Tu n'as pas envie qu'elle réponde de toute manière.

- Ca fait trop adulte les viennoiseries.
- T'as pas des coco pops plutôt ?
- Carrément.


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Romy Fitzroy

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Dim 5 Nov 2023 - 11:36
- Mamaaaaaaaaaaaaaaaaan !

Olivia quitte le perron pour te rejoindre dans l'allée. Tu étais venue la chercher peu de temps après le départ de Chloé, comme si ces interrogations sur le temps t'avaient incité à profiter pleinement de chaque instant.

- Et coucouuuuuuu ! Mais que vois-je, tu n'aurais pas encore grandi ?!

L'enfant se met à ta hauteur et tu t'attends à ce qu'elle sautille sur place mais il n'en est rien. Elle te raconte ce qu'elle a fait, ce qu'elle a vu, le pokémon (énooooooooooorme !) qu'elle a pu caresser (tu apprendras plus tard qu'il s'agissait d'un Pachyradjah, vraiment big ce truc). Elle te parait enjouée et à la fois, différente. A-t-elle réellement grandi ces derniers mois et tu ne t'en rends compte que maintenant ? Tu essaies de retenir toutes les informations qu'elle te donne et en même temps, tu lances le mouvement pour rejoindre la maison de Aaron. Ce dernier vous attend au seuil de la porte d'entrée, les affaires d'Olivia réunis dans son petit sac bowling.

- Salut Roro ! Alors, ces vacances ?
- Ca a vraiment fait du bien, merci encore pour Olivia. Tu m'invites à rentrer ?

Aaron semble un peu mal à l'aise et, de suite, ça réveille en toi une émotion assez vive. Tu l'observes un bref instant puis portes ton regard sur le côté, cherchant à voir l'intérieur de la maison.

- Oui, oui, bien sûr. Je te fais un café ?
Outch, les aigus. Embrouille, penses-tu. Tu n'as pas envie de t'y frotter : après la soirée alcoolisée d'hier et ta conversation avec Chloé, tu ignores qu'elle serait ta réaction si tu découvrais un truc fâcheux.

- Non ça va, laisse tomber. J'ai pas mal abusé, tu dois être fatigué.
- J'ai quelques recherches à faire, pour l'article que j'écris en ce moment mais c'est comme tu le souhaites.
- Une prochaine fois ! Tu passeras le bonjour à ta mère ?

Tu te baisses pour récupérer le sac d'Olivia. La tentation est toutefois trop forte. Tu ne veux pas et en même temps, tu as besoin de savoir. Juste un coup d'oeil, penses-tu. Tu le fais rapidement et, chance ou pas, tu vois un élément qui n'a jamais figuré dans le décor. Ton regard se pose plus longtemps que tu ne le voudrais, Aaron ne semble pas le réaliser.

- Je lui dirai, elle est partie il y a vingt minutes mais elle va me rappeler dans le train. Tu sais comment elle est.

Coup de massue, invisible mais bien brutal. Lorsque tu te relèves, tu dévisages Aaron. Il soutient ton regard puis t'adresse un sourire, que tu lui rends.

- Allez Olivia, on dit au revoir à Papa.

Vous étiez rentrées en silence et pour cause, tu étais (et l'es encore) préoccupée. Pourquoi diantre, une paire de bottines était dans le hall de Aaron. Tu ne l'avais jamais vu. Tu étais suffisamment observatrice pour être sûre de toi. Alors ? Aucun doute sur le fait qu'elles appartiennent à une femme ainsi que sur celui qu'elles ne soient pas à ton ancienne belle-mère. De un, les pieds de celle-ci étaient bien plus grands. De deux, elle n'avait pas aussi bon goût. Maman Melville n'avait pas oublié ses petits chaussons. Dans ta tête, tu ne cesses de te répéter des " merde, merde ".

Alors ? Les chaussures étaient élégantes, qualitatives. Tu avais vu le cuir, les lacets. Dans une autre situation, tu aurais pu affirmer les trouver à ton goût. Là, c'était un peu trop te demander. Quoi qu'il en soit, tu devais admettre qu'en les mettant, le propriétaire cherchait nécessairement (mais alors, ta main à couper) à épater la galerie. Et quelle galerie : paf, Aaron ! Le goujat, à coup sûr il avait dû être sensible. Saleté d'homme.

- Oli, Papa a reçu de la visite pendant que tu étais là ?

Tu n'avais pas pu te retenir. Alors que tu changeais les draps et que ton enfant jouait avec Sous-Préfet (pas si heureux de la retrouver d'ailleurs), tu avais osé formuler cette question rendant ainsi sérieuse et concrète cette histoire de chaussures.

- Que mamie !
- C'était bien ?
- Oui, mamie a fait une tarte tatin, c'était bon !
- Et elle portait quoi, mamie ?
- Sais pas.

Bien sûr que " sais pas ". Ce n'est qu'une enfant de sept ans qui n'a en rien capté que des chaussures de femme trônaient dans le hall de son père ! Tu sens la colère monter et ce constat t'agace encore plus. Tu n'es pas sortie de l'auberge, ma chère. Tu souffles, discrètement, et continues ton activité. Tu n'attendais rien de sa réponse de toute manière. Comme tu l'avais déjà déduis, maman Melville ne pouvait être propriétaire de souliers si raffinés.

Dans tes pensées pas forcément rationnelles, une interrogation vient à se former, à s'imposer. Elle envoie valser toutes les autres. Si personne n'avait été présent (et tu faisais confiance à Olivia sur ce point), pourquoi les chaussures étaient là ? La bonne femme, n'était tout de même pas repartie pieds nus ? Sauf si.

- Elle est restée plusieurs jours.
- Juste hier et aujourd'hui.

Tu as pensé à voix haute, ton enfant pensant que tu poursuivais votre conversation pas très intéressante.

Tu sens les larmes se former et tu as envie de te gifler. Cela ne devrait plus rien te faire, Aaron a déjà eu des copines après votre histoire. Pourquoi cela continue à être aussi douloureux ?


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Romy Fitzroy

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Lun 6 Nov 2023 - 13:17
- Je pars en sucette.
- Mais noooooooooon, c'est tout à fait normal de vriller, Fit !
- Non, elle a raison. Elle délire. Ce n'est qu'une paire de chaussures, faut pas se mettre dans un tel état.

Chloé lance un regard noir à Margot et encore, tu es gentille. Tu les avais réunies, sachant pertinemment que les choses pouvaient mal tourner. Le risque devait cependant être pris : ton coeur était gros, beaucoup trop pour pouvoir supporter seule son poids. Tu avais culpabilisé de demander à Chloé de revenir, alors même qu'elle pleurait à grosses larmes ce matin. Celle-ci balaya d'un revers de main (tu visualisais très bien la scène) tes doutes : si elle pouvait se pencher sur le malheur d'autres personnes, cela lui ferait quelques vacances. Tu n'avais pas trop su comment le prendre, avais préféré te convaincre qu'elle avait été maladroite. Pour Margot, tu l'avais appelé sans grand espoir : généralement, elle déclinait pour passer du temps avec Fauve. Ce soir avait été une rare exception. Tu avais estimé être chanceuse.

- Tu penses ?
- Tu devrais déjà lui en parler avant de faire toute cette comédie. Tu ne peux pas réagir comme cela, Mary. Ce n'est plus de ton âge.
- Car il faut un âge peut-être pour éprouver des émotions ?! Non mais j'hallucine.
- Allez, c'est reparti.
- Non, toi, c'est reparti !

Dans ta tête : fight. Les deux ne peuvent prendre sur elles, un peu ? Tu avais une chance sur deux, 50-50. C'était suffisamment pour pouvoir passer tranquillement une soirée à causer de toi, problème principal. Hélas, non. Tu jouais de malchance et les filles étaient en train de te foutre le rôle du personnage secondaire.

- Désolée si je te choque car je suis une "sans-cœur", qui n'en a que faire de comment je devrais réagir selon ta divinité Instagram ou je ne sais. Je ne vais pas lui dire ce qu'elle veut entendre mais ce que je pense bon pour elle. Je suis son amie, c'est mon rôle.
- Tu ressors le "je suis au-dessus de tout ".
- Pardon ?
- Le coup de " je refuse de me soumettre à ce qui est attendu dans une société ". On ne parle pas toujours de toi. Si tu vois ton amie triste, tu dois être là pour elle ! Tu dois accueillir ses émotions plutôt que lui refoutre en pleine gueule !
- Wouah, mais elle est devenue vulgaire avec le temps ! Puis accueillir ses émotions... tu es devenue psy avec le temps, tu t'écoutes un peu ?
- C'est plutôt toi qui t'écoutes un peu trop !

Alleeeeeeez ! Tu les regardes mais tes yeux larmoyants et de manière générale, toute ta personne, sont devenus plus qu'accessoires dans leur échange.


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Romy Fitzroy

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Dim 12 Nov 2023 - 14:44
Soirée bien moisie, merci les amies.

Tu es en boule sur ton canapé, à croire que c'est l'histoire de ta vie. Tu as épluché internet, de fond en large, en travers, ce que tu préfères. Cette paire de chaussures est gravée dans ton esprit, sur tes rétines. Mais bon sang !

Tu finis par allumer la télévision, n'attendant rien de bon de sa part. Tu zappes, sans prendre le temps d'analyser, de comprendre ce qui est diffusé. Un programme, toutefois, t'impose ce temps. Pour cause, tu crois halluciner.

Le télé-achat a, depuis toujours, sa part de bizarrerie. A croire même que les produits choisis le sont sur ce critère. Improbables, méconnus, inutiles (ceci ne sera jamais dit, bien sûr), les trois qualités poussant à un achat compulsif. Ce faisant, bien souvent agacée, tu ne restais que quelques secondes sur les chaînes le diffusant. Reste, qu'en cet instant, l'image qui t'est proposée te scotche. Tu en oublies la paire de chaussures, pour dire.

Habillé dans un costume trois pièces, un homme présente une collection de vêtements (pour l'instant, tout va bien). De petite taille (le public concerné est l'enfant ?), il passe à un gabarit que tu es sûre n'avoir jamais vu chez une personne. Là, c'est plus style Steelix (oui, mesdames, messieurs. Premier exemple qui te vient en tête tant ce que tu vois est absurde). Tu changes de position, comme si cela allait te permettre de mieux saisir ce qui se passe (après tout, tu as peut-être mal vu). Que nenni ! Tu t'entends dire "hop" en même temps que tu montes le son (mais pas trop, pour ne pas réveiller Olivia).

- Qui n'a jamais été scandalisé de voir se promener dans la ville un pokémon... tout nu ! Oui, mesdames et messieurs, prenez le temps de regarder nos amis adorés et constatez comme... ils sont tout nus ! Ce que je vous propose, c'est la décence pour tous et vos pokémons méritent encore davantage : l'élégance ! Avec ce costume trois pièces, votre camarade aura le style. Décliné en différents modèles, il s'adapte aux différents types et permet de concilier puissance et classe au combat ! Rodooooooooooooolphe !

Attends, attends. Les pokémons sont à poil. Ok, normal. Enfin, ils n'ont jamais témoigné l'envie, la volonté de se couvrir. Pourquoi tout le temps humaniser, vouloir calquer notre propre manière de penser, de vivre sur eux ? Tu n'es pas contre une épaisseur si jamais le pokémon est frileux, un tissu imperméable enfin, un confort pour lui mais là. Style ? Classe ? Tu es à présent la bouche grande ouverte. Ton cerveau ne parvient pas à saisir l'utilité de ce truc. Le résultat ne serait-t-il pas à l'extrême opposé de ce que cherche à vendre ce déluré ? Un pokémon ne serait-il pas maltraité en étant contraint de revêtir cela ?

- Rodooooooooooolphe? Amenez le petit pokémon et, attendez pour le plus... vous savez.

Rodolphe apparait sur l'écran, faisant un petit signe à la caméra puis virant au rouge. A ses pieds, un magby aborde un de ces costards. Le pokémon ne parait pas conciliant : dès que Rodolphe manque d'attention, il file se cacher derrière lui.

- Oh non, mon petit, viens !

Arraché audit Rodolphe, le pokémon finit sur les genoux du publicitaire s'étant installé sur un fauteuil (pour le côté élégant ? Une cheminée en fond aussi ? )

- Voilà ! Regardez donc, la matière, la coupe. Nos ateliers travaillent avec les meilleurs ! Avec nous, la qualité est au rendez-vous et aucun risque de.

A l'écran, le pokémon de type feu cherche à s'enfuir. Il donne des coups de patte, de tête et finit par utiliser la défense qui est naturelle pour lui. A peine les flammes sorties de sa bouche, que le tissu fond à l'augmentation de température émise par son corps. Le petit être gémit, te fendant le coeur. Pas trop le temps de s'y attarder toutefois : l'instant d'après, le plateau semble pris de secousse. Le publicitaire en costume qui affichait une grande assurance apparaît bien livide et prit de violents tremblements. Le caméraman zoome sur son visage puis change subitement de sujet d'observation avant de lâcher l'appareil et de lâcher un "oh putain !". Couchée, avec l'agrandissement maintenu, la caméra permet cependant de voir un rexillius en costume. Ce dernier agite ses petites pattes devant lui, faisant danser les manches dans le vide. Celles-ci le déstabilisent totalement. Probablement pris d'émotions qu'il ne devrait ressentir, il pousse un rugissement qui te fait sursauter puis, il déchiquète avec sa mâchoire puissante l'habit qui lui avait été imposé.

- Karma.


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Romy Fitzroy

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Mer 15 Nov 2023 - 17:02
Le mal être des pokémons, l'insécurité devant régner sur le plateau (pourquoi diantre avoir choisi un rexillius comme mannequin ?!) t'incitent à rapidement changer de chaîne. Une, deux et la troisième s'avère la bonne. Tu es étonnée de la programmation mais ne tu ne vas en rien te plaindre : loin de là même ! Tu reconnais de suite les dessins et tu souris comme une idiote, comme si tu avais soudainement plus aucun tracas.

- Pouvoir du prisme lunaire ! Transforme-moi !

Oh, bon sang ! L'animation te semblait dingue à l'époque et tu dois reconnaître qu'elle l'est toujours. Certes, il est fort probable que tu ne sois pas un brin objective mais quoi qu'il en soit, te voici happée par cette énième transformation. Bunny laisse la place à son alter ego, Sailor Moon. Toujours aussi belle, toujours aussi puissante (tu étais vraiment fan pour parler ainsi, elle qui est si pénible la majeur partie du temps).

- Oh !

Les autres sailors suivent, pour ton plus grand bonheur. Tu ne comprenais pas toujours pourquoi le simple fait d'avoir cette étape " identité cachée et costume " pouvait créer un tel émoi chez certains (dont toi). Tu avais aussi ressenti cela pour Magical Do Ré Mi, maise ton enthousiasme n'était en rien comparable.

Sailor Moon avait été un choc à la l'époque. Non pas que l'héroïne principale et son histoire d'amour t'ait un brin marqué. Cela venait plutôt de l'univers, au sens littérale pour cette œuvre. En effet, tu trouvais fascinant que chaque planète puisse être représentée, personnalisée. Et la spécificité, avec Sailor Moon et Sailor Chibi Moon, que la lune soit la plus importante, celle devant être protégée. Quelle étrange histoire. Après tout, pourquoi ne pas avoir fait une sailor Terre ? (tu espérais soudainement ne pas faire une énorme gaffe. L'apparition de Sailor Saturne - cet épisode était formidable - te fit oublier la potentielle bourde commise). Le nom n'était pas des masses vendeurs mais tout de même, il était marrant d'avoir reporté cela sur le satellite. Celui-ci devenait le centre de tout et, pendant longtemps, tu l'avais cru pour le système solaire. Bien entendu, tu l'avais affublé d'un nouveau nom : le système lunaire.

Cette petite fascination avait aussi été nourrie par le fait que tu pouvais observer la lune du velux de ta chambre. Celle-ci t'avait semblé encore plus majestueuse certaines nuits, imaginant alors la pureté de la princesse y habitant (tu te rappelles des tenues de Serenity - grosse mordue que tu es). Parfois, tu avais aussi formulé des prières à l'attention de ce satellite mais, difficile de dire qu'il t'avait bien entendu.

Du reste, ce vif intérêt s'était vite étendu à l'astronomie puis à la mythologie (le fait que la sailor mars soit une relou mais super badass t'avait paru justifier après avoir lu le rôle du dieu au nom de cette planète dans la mythologie romaine). Dans un sens, Sailor Moon avait peut-être créé cette brèche dans ton esprit, dans ton corps pour tout ce qui relevait du mystique.


    ~ ROMY FITZROY
    maîtresse hors-pair, âme-sœur, bosseuse en or, mais femme, sœur, tu verras, plus l'temps passera, plus tu sauras...
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    et te dire qu'y a rien de plus beau Palkia10
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Romy Fitzroy

Romy Fitzroy
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C-GEAR
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Sam 16 Mar 2024 - 18:44
Je tenais à te dire que.

Tu souffles, te demandant bien si c'est une bonne idée d'envoyer ce message. Après tout, tu avais eu des nouvelles rassurantes, comme quoi tout allait super (tu pourrais insister sur ses deux syllabes, les rendant insupportables à quiconque) dans le meilleur des mondes. P-I était revenu, gloire à P-I. Tu aurais dû jeter du sel près de la porte de Chloé, que ce démon ne puisse pas s'en approcher.

Mérite-t-il tel traitement ? Tu l'ignores, tu te fies sur ce que Chloé a pu te dire. Tu ne l'aimes pas, ne lui fais pas confiance. Revenir la fleur au fusil est si simple, surtout après avoir perdu tous les avantages d'une vie aisée avec ton amie.

Tu te mords la lèvre inférieure. Tu es vache, les expériences passées ne t'ont toutefois pas donné tort.

Bon, concentre-toi sur ce que tu voulais écrire. Un message simple, sans trop en faire. Juste une porte de sortie, si besoin. Il ne fallait donc pas qu'elle soit trop drama à gogo. Chloé se braquerait de toute manière.

Je tenais à te dire que ? Je suis là ? Tu peux compter sur moi ? Que tu me manques ?

C'est vrai. Elle te manque mais tu refuses d'être si théâtrale. Pas aujourd'hui du moins, tu l'es suffisamment le reste de l'année.

Bon. Tu fixes le téléphone, comme si tu cherchais à le menacer, à ce qu'il finisse par te proposer une fin de message. Que dalle, bravo la technologie, bravo le progrès. Tu vas pour lâcher l'affaire lorsque tu penses au séjour à la montagne, l'ami P-I ayant eu un parfait timing pour toi.

" Si tu peux faire citron, j'ai vostourno mais pas du pont du hameau "


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