(flashback) « C’est ton anniversaire ! (c’est pas celui d’ta mère !) »
Maison de @Romy Fitzroy, il y a quelques années de cela L'anniversaire d'Olivia a été fêté il y a peu Il n'a pas pu être là (boulot) C'est le rattrapage
Il s’est garé dans une ruelle en contrebas, pas bien loin. Quand il sort du véhicule, il a le réflexe de vouloir lisser rapidement un épi rebelle qu’il a remarqué ce matin, qui ressort dans un angle improbable sur l’arrière droit de sa tête. Rien à faire, la mèche reste là.
Il soupire et récupère en vitesse ce qu’il avait posé sur le siège passager. Un coup d’œil à sa montre : il n’est pas en retard. Il n’est pas en avance non plus. Le temps d’arriver, il sera pile à l’heure, disons. Déjà qu’il n’a pas pu être présent le jour J, il ne compte pas se faire remarquer aujourd’hui.
Car il sait qu’il est attendu et cette simple pensée le fait sourire doucement, tandis qu’il verrouille sa voiture et prend la direction de la petite maison de sa sœur. Sa venue, cette occasion, autant de chose qui renforce son sentiment de « normalité ». Il a besoin de ça, de pouvoir célébrer, de reprendre le cours des choses, de la vie.
Quand il s’approche, il remarque des petits ballons colorés accrochés sur l’entrée. Maintenant que celle-ci est en ligne de vue, il tend l’oreille, comme s’il pouvait percevoir depuis l’extérieur les cris d’Olivia, petit rayon de soleil sur pattes dont les émotions (et souvent la joie) emplissent l’espace autant que les tympans.
Un rayon de soleil qu’il apprend un peu tardivement à découvrir. Lorsque sa sœur a annoncé sa grossesse, Iago était déjà investi jusqu’au cou dans ses préparatifs de la mission. Et lorsqu’il est revenu – pleinement revenu -, cela a pris un peu de temps pour que ses proches acceptent son retour et pour qu’il découvre cette adorable petite nièce. Il a raté tellement de choses pour les membres de sa famille… des bonheurs comme des épreuves. Désormais il va mieux, il compte bien profiter !
C’est pour cela qu’il est ici, devant cette porte, une boîte de chocolats dans une main (il sait que la petite, comme sa mère, est gourmande !), un cadeau parfaitement emballé dans l’autre (44 x 27 cm, plus encore en papier cadeau, qu’il s’est repris à deux fois pour faire impeccablement).
Il appuie sur la sonnette, attend, et lorsque la porte s’ouvre, affiche son plus beau sourire. C’est l’anniversaire de sa nièce préférée (la seule, oui, et alors ?) il tient à être le meilleur des oncles pour l’occasion ! Il le doit à Olivia, à Romy et Aaron. Même lui, qui cherche parfois encore à comprendre les détails de sa « disparition », comme il dit… « Tomber dans un trou noir, ça laisse des séquelles. » Lui souffle parfois Iago dans un sourire énigmatique. Aaron a accepté son retour parce que Romy l’a accepté tout autant.
Iago ne saurait dire combien il leur en est reconnaissant.
La porte est à peine entrouverte qu’il entend une toute petite voix aiguë crier : « C’est tonton Iagooooo ! ». Il fait à peine un pas à l’intérieur que la petite tornade s’approche de lui. Il se baisse légèrement, laisse tomber au sol ce qu’il portait pour la réceptionner entre ses bras et souffle : « C’est moiii ! »
S’il y en a une qui n’a eu que faire de son absence, qu’il n’ait pas été présent quand elle est née, quand elle a fait ses premiers pas, c’est bien Olivia. Elle ne lui laisse pas une seconde chance : elle est sa seconde chance. Il termine de se baisser et tapote ses cheveux bruns un peu maladroitement (il a des progrès à faire avec les enfants, c’est certain). « C’est donc mademoiselle Olivia que je vois ?! » Elle relève la tête avec des yeux brillants et acquiesce : « Ben oui ! »
Il s’en amuse un instant et quand il se redresse enfin, Romy est là. Il lui sourit.
Tu es nerveuse, bien trop pour l'occasion. Réveillée de bonne heure, tu avais retourné toute la maison à la recherche des derniers moutons de poussières, des dernières toiles éventuellement tissées. Ta quête avait été infructueuse et pour cause : tu avais déjà tout nettoyé la veille, de manière bien trop extrême. Aaron et Olivia avaient été chassés (direction le parc !), le temps que tu fasses tout briller. Le soir, il avait été convenu de toucher le moins de choses possibles, directive totalement absurde avec une enfant de cet âge. Pour autant, tout était rangé, tout était à sa place, parfaitement. Tout était prêt pour lui. Enfin, pour elle. Aaron avait eu l'excellente idée de proposer à Iago de venir fêter l'anniversaire d'Olivia. Celui-ci datait déjà de deux semaines mais, les enfants étant toujours heureux de pouvoir manger du gâteau et, éventuellement, avoir d'autres cadeaux, la proposition avait été des plus pertinentes. Tu voulais que ton enfant créé un lien avec Iago. Tu voulais aussi recréer ton lien. Ne sachant pas si ton frangin penserait à un présent, vous aviez anticipé le coup en achetant deux jouets, empaquetés depuis et cachés derrière les quelques robots ménagers enfermés dans un placard. Selon, ils ne sortiraient que pour noël. Tout dépendrait d'Iago. Tu regardes par la fenêtre donnant sur la rue puis tu checkes l'heure sur ton téléphone. Bientôt là. Tu te remets à faire les cents pas devant ladite ouverture.
- Je ne bouge pas du canapé et pourtant, je me sens fatigué !
A la remarque taquine de Aaron, tu réponds par un regard noir tout en continuant tes va et vient. Tu ne devrais pas être aussi stressée et pourtant, tu ne parviens pas à faire taire ce ressenti. Iago était revenu dans votre (ta !) vie (enfin !). Tu avais eu l'occasion de le revoir, de discuter avec lui. Tu l'avais retrouvé, même si ce terme restait encore fort : ton frère était physiquement là mais, votre relation n'était plus tout à fait la même. Pour cause, beaucoup de choses devaient être reconstruites.
Pour autant, tu martèles à qui veut entendre (ou pas) que tout ira bien. Cette prise de conscience atteste de ton constat, de tout ce qui a été fragilisé par l'absence. Tu lui en veux. A elle, pas forcément à lui. Lui, tu lui tiens rigueur de rien. Certes, tu exprimes la colère ressentie et par moment, tes mots peuvent être maladroits. Reste que quand Iago est auprès de toi, tu t'adoucies et veux juste profiter de cet instant.
Tu t'étais souvent comportée ainsi, jeune. Aaron aurait très certainement un nom de syndrome à te coller à la peau. S'il avait la décence de ne rien dire, tu savais qu'il n'en pensait pas moins.
Quoi qu'il en soit, quand tu essayais de reprocher l'absence à ton frangin, tu retombais dans tes éternels questionnements : quels risques avait-il bien pu prendre ? De quelles scènes avait-il bien pu être spectateur ? Comment revenir auprès des siens après cela ? Il était déjà là. L'absence ne pouvait vous faire plus de mal, il convenait de tirer un trait sur elle. Le dire et le faire étaient néanmoins deux choses bien différentes.
Le fil de tes pensées est interrompu lorsque le claquement d'une porte de voiture te parvient de l'extérieur. Tu sursautes, te jettes vers la fenêtre tout en prenant soin de rester discrète. Iago est là dans ta rue. Tu observes son visage, que lui. Iago est bien là.
Aaron comprend et appelle Olivia. " Tonton Iago est là, viens " te parvient aux oreilles. " Hiiiiiiiiiiiiiiiiii " est la réponse que cette remarque paternelle reçoit. Tu entends les petits pas précipités de ta fille. " Olivia, ne cours pas ! ". Pourquoi ? Ca te parait toujours aussi absurde de lui dire cela, d'autant plus que tu t'es mise à courir pareillement. La sonnerie se fait entendre, ton enfant crie, ton coeur rate un battement.
Allez, tout va bien se passer. Ce moment sera étrange que si tu te comportes bizarrement, Fitzroy. L'un comme l'autre, as-tu envie de rajouter.
Tu entrouvres la porte mais Olivia est des plus rapides.
- C’est tonton Iagooooo !
L'échange qui suit fait taire toutes tes inquiétudes. Tu tires davantage la porte d'entrée pour être spectatrice de cette scène. Ton coeur se serre, dans le bon sens. Tu es contente pour Olivia qu'elle puisse découvrir son oncle. Il tient une place spéciale dans ta vie, tu voudrais qu'il en soit autant pour elle.
Les pas de Aaron te parviennent un peu plus loin, il est plus modéré que vous sur le retour du frangin mais, il travaille pour que celui-ci se passe bien. Tu ouvres un peu plus la porte, pour te manifester aussi. Quand Iago se redresse et te salue, ton sourire est des plus sincère. Ton mal aise s'est envolé, peut-être reviendra-t-il dans la journée. En attendant, tu ne peux que profiter.
L'enfant est devenue glue. Est-ce l'aura de l'oncle ou celle du cadeau ? Quoi qu'il en soit, tu invites Olivia à redevenir sangsue une fois installés dans le salon. L'enfant part en courant, surexcitée " On a pleiiiiiiiin de choses à voir Tonton, j'ai touuuuuuuut préparé ! ".
- J'espère que tu es prêt à prendre le thé avec Mademoiselle Charlotte, sa peluche doudouvet. Pas très loquace mais ça s'équilibre avec Olivia. Allez, viens.
~ ROMY FITZROY
maîtresse hors-pair, âme-sœur, bosseuse en or, mais femme, sœur, tu verras, plus l'temps passera, plus tu sauras...
sign. iago fitzroy (ll)
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