Il paraît que certains Rangers se sentent « obligés » de rester à Skifford, affiliés au QG de la ville où ils ont étudié pour devenir Ranger. Ce n’est visiblement pas une obligation et d’autres, à l’inverse, retournent dans leur ville natale et s’associent au QG le plus proche. Être Ranger, ici ou ailleurs, ça ne change pas grand-chose, je crois. Tout est régenté par des règlements communs et les informations sont faites pour circuler d’une région à une autre avec la plus grande fluidité.

Après tout, le but est d’aider la faune, la flore et les populations, qu’elles soient humaines ou pokémons. Ce serait absurde d’y mettre un frein. Enfin, j’ai un regard naïf, je me doute que bien des enjeux d’influence me dépassent et que ce n’est pas le monde des Bisounours… mais d’une certaine manière, je préfère rester de mon côté de la scène. Les coulisses ne m’intéressent pas vraiment. Sans doute qu’il y a des mini-dramas, des histoires de gros sous ou que sais-je… L’Institut Sillage ne fait pas à 100 % dans la charité. Certains y entrent parce qu’ils sont recommandés, comme moi, mais la plupart paient pour en être, tout simplement. C’est un institut privé, élitiste et tout le tintouin. Ils ne s’en cachent pas.

Et à l’inverse, je ne peux pas contester la qualité de l’enseignement que j’y ai reçu. Les infrastructures, les contacts pour faire des missions d’observation à l’extérieur, sur le terrain… c’est ce qui me permet de me sentir aguerri, désormais. Je n’ai pas l’expérience de ceux que je croise dans les couloirs du bâtiment, mais il n’empêche, j’assume de mieux en mieux ce rôle que j’ai choisi. C’est peut-être ça la différence. Je suis Ranger parce que je l’ai voulu, parce que j’ai saisi la chance qui s’est présentée à moi et que, pour une fois (ô miracle) je n’ai pas tout fait foirer. Ce n’est pas un énième taf qui me tombe sur le bout du nez parce que j’ai pas le choix, parce qu’il faut survivre, comme tous les petits boulots sur les chantiers ou en tant que livreur que j’ai pu faire par le passé… Cet enchaînement de contrats au gré du hasard et des besoins, faute de pouvoir réellement être acteur de ma vie et de ma façon de me faire de l’argent.

Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’était une toute autre vie.

Parce que oui. C’était une toute autre vie.

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Carabaffe utilise la CS Éclate-Roc.
Apparition d'un pokémon sauvage, s'il vous plait.

Je ne suis pas de la région, mais je viens profiter du boost éthologique (merci Rurha !).

Je n’en regrette pas cette ancienne vie. Je l’ai peut-être un peu cherché, clairement pas du genre à rester assis des heures sur une chaise à écouter la soupe théorique de certains profs. Ça ne m’intéressait pas. Je m’y retrouvais pas. Fallait que je fasse les choses, que je me sente utile. Et puis, j’avais la tête à mille trucs, tout était prétexte à se battre, à faire parler les poings. Je voulais pas particulièrement ouvrir ma gueule, mais j’en voulais à ceux qui le faisaient vis-à-vis de moi. J’étais trop ceci, pas assez cela, aux yeux de certains. Alors mes coups répondaient et disaient ce que je ne savais pas – ou ne voulait pas – formuler. Dans la baston je me sentais vivant, j’avais l’impression de retenir l’attention et de réussir quelque chose.

Ce n’était pas glorieux, j’ajoutais des cheveux blancs à mes parents alors qu’ils avaient déjà suffisamment à faire, mais c’était comme ça. Il a fallu bien des années pour que je réalise à quel point c’était débile, seulement… je savais pas faire autrement. C’était ma façon de m’exprimer. Je n’étais pas l’intello calme qu’était Lino, je n’étais pas la boule de sourire bienveillante entourée de plein d’amis qu’était Fiona. J’étais l’espèce de petit vilain canard qui n’avait rien d’autre que foutre la merde pour se faire remarquer. C’est comme ça.

C’est probablement en enchaînant des petits boulots précaires que j’ai réussi à me défaire de ça. Je n'irais pas dire que j’avais les meilleures des fréquentations, c’est sûr, mais au moins je sortais la tête de l’eau, je devenais autonome, je n’étais plus un boulet – plus complètement – pour mes parents. C’était ce que je voulais. Je suis pas bardé de diplôme, j’ai pas fait de longues études, juste le strict minimum… et le reste, je l’ai appris sur le terrain par différents types qui ont bien voulu transmettre ce qu’il savait. Je sais poser du carrelage, je me débrouille en plomberie, je sais monter un mur et poser une charpente. J’ai pas peur de monter sur les toits pour vérifier l’étanchéité d’une toiture et changer des tuiles si y’a besoin. Et j’ai pas honte de le dire. Jouer les intellectuels, c’est pas mon truc…

Ce qui peut en partie expliquer pourquoi, à Sillage, c’est pas par l’aspect théorique que j’ai brillé. Objectivement, j’ai pas brillé tout court. Je m’en fous de pas être le meilleur, tant que je sais faire ce que l’on attend de moi. Comprendre les pokémons, avoir les bons réflexes, savoir en soigner un dans l’urgence ou m’approcher d’une créature en détresse sans la faire paniquer… ça je sais faire, maintenant. Reconnaître certaines plantes, identifier l’écosystème dans lequel je me trouve et détecter certaines lacunes, je commence à prendre le coup de main. Pour le reste… on arrête pas d’apprendre. J’ai réussi l’examen de Ranger, maintenant ça ne veut pas dire que les choses s’arrêtent là.

J’ai discuté avec Ian, j’aimerais avoir un capstick à moi, bientôt. Il faut faire ses preuves sur des premières missions pour que ce soit le cas.

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Fuite.:

Lorsque j’ai rencontré Eliott et Pauline durant le tragique séisme de Cromlac’h, le jeune homme avait déjà un capstick avec lui. J’en ai facilement conclu que la réglementation autour de l’objet était différente d’une région à l’autre, apparemment ? À moins que ce ne soit lié à la durée de la formation ? J’en sais rien, mais voir Eliott à l’œuvre sur le coup avait attisé ma curiosité. Cet objet offre une alternative à la capture et permet une autre manière d’approcher un pokémon sauvage en mauvaise posture. À Sillage, on nous apprend les bons gestes à avoir, l’importance d’avoir un pokémon calme envers lequel on a une confiance absolue et qui peut plus facilement engager le contact avec une créature sauvage peu ouverte au dialogue… Il y a bien des façons de résoudre une situation délicate qui comporte un ou plusieurs pokémons, mais dans le lot, le capstick offre une multitude de fonctionnalités utiles.

De ce que j’ai compris des descriptifs de l’objet à Sillage, la technologie qu’abrite le capstick est relativement récente. L’objet se démocratise réellement depuis trois ans environ… il permet une approche toute en douceur des pokémons et permet, par des mouvements cylindriques, de « faire passer » ses sentiments envers la créature sauvage. Cela offre une sorte de perception augmentée, dans un sens comme dans l’autre, et il faut alors travailler à ce que le pokémon comprenne qu’on ne lui veut pas de mal, que l’on vient en ami… l’exercice est certainement plus délicat qu’il n’y paraît. Je sais que son utilisation demande aussi pas mal d’énergie et il faut le recharger fréquemment. Ian s’en sert rarement mais à chaque fois que je l’ai vu l’amener avec lui, je sais qu’il a une batterie de secours dans son sac. Je sais aussi que certaines versions peuvent prendre la forme d’un gant amélioré, ou d’un gros bracelet. C’est assez classe.

C’est pourquoi je suis curieux de pouvoir prétendre en obtenir un. Mais chaque chose en son temps, hein. Déjà, me montrer à la hauteur de mes premières affectations. C’est ce qui compte. Je n’ai pas envie de passer pour le bleu que l’on traîne (surtout que certains sortis de l’Institut sont bien plus jeunes que moi…). Et je veux aussi me montrer à la hauteur de la confiance que Ian a mis en moi. Il manquerait plus que je lui fasse honte ! Jamais.

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(394 mots)

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Apparition d'un pokémon sauvage, s'il vous plait.

Parce que même si les Rangers sont vus comme des protecteurs (des sauveurs, même, parfois), faisant preuve d’altruisme et de courage, il ne faut pas non plus se voiler la face… c’est un univers compétitif, également. Autant le dire tout net : certains pètent plus haut que leur cul, et tiennent à faire comprendre aux autres (particulièrement ceux qui débutent) qu’ils sont meilleurs qu’eux. J’ai déjà vu quelques regards en biais qui disaient bien ce qu’ils voulaient dire, même si je n’ai pas trop été confronté directement.. Il ne faudrait pas que ce soit le cas, je ne me fais pas trop confiance, là-dessus.

Oui, je me suis particulièrement « assagi » ces dernières années, trouvant un objectif et une manière de vivre plus sainement, mais je sais que je ne suis pas un ange pour autant. La force brute… c’est souvent ce par quoi je réplique le plus facilement. Parce que c’est plus simple, spontané. Car ce n’est pas en perdant X minutes à réfléchir sur le bien fondé de telle ou telle action qu’on avance le plus, surtout face à un connard ou un comportement qui est tout comme. Prendre sur moi, j’essaie. Avec un mentor comme Ian, une éternelle force tranquille qui ne bronche pas même s’il a affaire à la pire raclure que la Terre ait portée, on ne peut qu’apprendre. Seulement… je sais que jamais je ne serai comme lui, aussi zen, aussi imperturbable. Je le sais. Il le sait aussi, sans doute, mais il m’aide parfois à ne pas me surréagir. Un petit regard en biais, ou une simple main posée sur mon avant-bras pour dire : « Non, ne bouge pas. Ne dis rien. » Ça marche à chaque fois.

Quand il est là, ça m’aide. Mais quand ce n’est pas le cas… c’est moins évident.

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(303 mots)

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Fuite.:

En vrai, l’esprit de compétition, ça pourrait me titiller, un peu. Je suis pas fermer à l’idée de gloire, de réussite… mais je me dis que ce n’est pas le sujet, d’abord. Être Ranger, ce n’est pas briller et se pavaner en remuant le cul devant les médias. Ce n’est pas se faire tirer le portrait par la presse pour jouer les héros et se faire bien voir, ou assouvir une espèce de soif médiatique. Ce n’est pas non plus jouer du storytelling pour obtenir une aura qu’on ne mérite sans doute pas. À Sillage, plusieurs « Rangers célèbres » nous ont été présentés. Des parcours de vie et surtout, des réussites sur le terrain.

Perso, j’ai clairement pas envie que l’on aille creuser dans ma vie perso. Y’a rien qui mérite d’être connu, rien qui ferait de moi une super star, non plus… loin de là. (Manquerait plus qu’ça). Non. Moi, c’est bien sur le terrain que je veux m’accomplir, faire qu’on se souvienne (rien qu’un peu) de moi. Tant pis si je fais pas la Une. C’est pas ce que je cherche. Car à la réflexion… si quelqu’un devrait faire la Une, c’est bien des gens comme Ian. Des personnes discrètes mais efficaces. Lui, il connaît le terrain comme sa poche, des reliefs de Galar aux dangers sur les côtes, il saura vos raconter bien des histoires et des sauvetages réussis. Et, chose rare, il sait parler de ses échecs, aussi. Il n’en a pas peur. C’est plus rare, c’est sûr, mais il m’a raconté quelques missions qui se sont mal passées, que ce soit de sa faute ou par des imprévus qui n’ont pas pu être anticipés (ce ne serait pas un imprévu, sinon, il faut dire).

N’est-ce pas là la plus grande force ? Savoir admettre quand on n’a pas été bon ? Quand on aurait pu (aurait dû ?) être meilleur ? Pourtant, de ce que j’en sais, Ian McField n’a jamais vraiment fait la Une, non. Il se contente de faire son bout de chemin… alors qu’il est bien celui à qui je dois énormément. Moi, et sans doute d’autres, aussi.

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(354 mots)

MODÉRATION.
Sabelette utilise la CS Force.
Apparition d'un pokémon sauvage, s'il vous plait.