Ok. Donc là, on y est, c’est ça ? Non parce que je m’étais dit qu’au bout d’un moment j’y serai, j’ai fait cent milliards de trucs avant, alors que je devais venir ici et du coup trop bizarre. Je ne sais pas si je percute vraiment, parce que j’étais là à me dire que oui oui j’allais le faire – et j’étais convaincu de ça, c’était pas juste des paroles en l’air – mais de là à y être vraiment… Parce que bon, ça fait super longtemps que je me prépare, que je m’entraîne avec mes pokémons pour cet objectif précis. Et pourtant, il y a eu le relais à la pension à organiser, il y a eu l’Elite, il y a eu la convalescence de Spyros, il y a eu The Artist et les autres propositions qui en ont découlé. J’ai fait des trucs de fou, à des années-lumière de ça. Je pourrais continuer, ne pas m’embêter avec tout ça. Mais non, je suis teubé, je prends des risques inutiles et me mets dans des situations où je vais être au bout de ma vie, mais j’y vais quand même.

En vrai, pire truc. Pire truc. Pire tout. Un examen écrit. Non. Pas un examen écrit : DES. Des examens écrits. Envie de crevax au max. Je suis une brêle, j’ai toujours été une brêle en situation de faire genre des contrôles, là. Euh. Il y a un mot pour dire ça, je sais qu’il y en a un. Oh et puis merde, voilà, bonne illustration d’en quoi je suis éclaté sur une épreuve écrite. C’est même pas une question de stress ou quoi, c’est pas mon délire le stress. Les gars, j’ai fait des prestations devant des milliers de gens, sans compter les téléspectateurs, j’ai présenté une émission à la télé sur une grande chaîne en prime time, alors que j’avais jamais fait. Donc c’est pas une feuille de papier (même s’il n’y en aura pas qu’une, je crois) qui va me faire peur ! Enfin, je fais le malin, mais on voit bien que si je bavasse comme ça et que ça me fait autant parler, c’est que je ne suis pas serein. Pas serein du tout. C’est juste que ça me fait chier, en fait, que ce soit une copie qui puisse mettre un stop à mon projet. Un truc d’école, où on te juge sur un écrit. A quel moment, sur le terrain, on va me demander une dissertation ? A quel moment le pokémon blessé, il va être là, et il va nous dire « oui, alors, les droits et devoirs des agents du Polygone ? C’est vraiment le pire truc au sein même du pire truc. Autant les autres trucs, relou d’être évalué avec un stylo, par un média aussi impersonnel qui laisse pas la possibilité de montrer ce qu’on a vraiment sous le capot, mais ça se comprend que le sujet soit évalué. Mais ça. Pouah, j’ai cru crever mille fois en révisant. Mais bon, on va bien voir, maintenant que j’y suis.

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Eclosion de l'œuf de Germignon
Eclosion de l'œuf de Phanpy S

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Entraînement : Scalpion niv.57 (1/4) ; Granivol S niv.49 (2/4) ; Lainergie S niv.43 (0/4)
Reproduction : Duralugon

On est là, à attendre devant la salle. J’étais peut-être pas le premier à entrer, mais clairement j’étais le premier à être là. Trop d’avance pour être sûr de ne pas être en retard. En fait, j’ai tout fait tellement vite tellement nickel que je suis arrivé avec quasiment deux heures d’avance. J’ai estimé large pour être sûr d’éviter le moindre loupé, au détriment de quelques heures de sommeil que je regretterai peut-être. N’empêche que je préfère ça que d’être à la bourre et de me voir refuser l’entrée.

Les gens ici on l’air super sérieux, ça n’a même pas dit bonjour… Je me dis qu’ils sont tous dans leur bulle parce que c’est important et tout ça, mais quand même… Pas le moindre sourire les uns envers les autres, pas de mot adressé d’aucune manière. Des coups d’œil seulement. Un peu une angoisse, il faut se le dire. Je ne sais pas, ça me fait juste trop bizarre que tout le monde soit là sans rien dire, juste à se regarder en Ponchien de faïence. Ça sent la compétition, et j’aime pas trop trop ça. On est dans le même merdier les gars, on vit la même expérience, qui porte son lot d’anxiété, et on ne s’aide pas mutuellement pour que le truc soit un minimum plus agréable ? Chelou. Puis, de toute manière, je suis incapable de rester planté là à juste la fermer et attendre que le temps passe. Déjà là, je fais les cent pas, dès que je m’arrête, je tape du pied ou je chantonne. Possiblement il y a pu y avoir les deux à la fois. Possiblement j’ai déjà croisé des regards pas très très sympas. Ça me fait soupirer, ce qui fait de nouveau lever des têtes dans ma direction, et me donne au passage de nouveau envie de soupirer. Pas vraiment rassurant sur l’idée de la cohésion et du soutien au sein du Polygone, on ne va pas se mentir. Ok les gens, soyez déter, tant mieux pour vous, mais… faut pas abuser quoi ! Chill quoi !

Du coup, ces gars qui se jaugent – enfin, il n’y a pas que des gars, mais majoritairement quand même – clairement pas mon délire. Mais il y en a un qui n’a pas l’air dans ce mood-là. Il a l’air pas mal stressé, genre tête baissée, à jouer nerveusement avec les pans de sa chemise, et à ne rien faire d’autre. Lui n’a jeté de coup d’œil à personne autour et je ne sais pas si c’est ok que j’aille le voir ou pas, pour tailler le bout de gras. C’est peut-être sa manière à lui de rester en contrôle dans cette situation, peut-être qu’il a besoin de se concentrer, de se centrer sur lui. Mais j’en sais rien… Si ça se trouve, c’est l’exact inverse, ça l’aidera. Dans le doute, autant y aller. Au pire il me rembarre, j’aurai rien perdu. Pas de quoi en faire tout un fromage. Enfin, je crois. J’espère.

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Entraînement : Scalpion niv.58 (1/4) ; Granivol S niv.50 (2/4) ; Lainergie S niv.44 (0/4)
Reproduction : Phanpy S

Le culot, ça me connait. On pourrait même dire que c’est la spécialité maison. Du coup, je m’avance vers ce gars que je ne connais ni d’Eve, ni d’Adam. J’aurais pu m’élancer, mais non, pour une fois, je décide de ne pas trop y aller en mode bourrin. Donc je m’avance. J’essaie de réfléchir à la manière dont je vais m’y prendre pour lancer la conversation, et tout ce que je peux dire, c’est que c’est mal barré. La subtilité n’est pas vraiment une de mes qualités, c’est le moins qu’on puisse dire. Pour autant, je n’ai pas envie de le brusquer. Alors quoi dire ? Comment amorcer ça ? « J’aurais jamais cru qu’il y aurait autant de monde juste pour Sinnoh… Je croyais que tout le monde voulait être Ranger et puis c’est tout. » Peut-être pas la meilleure façon de briser la glace, en fait. Il y a même moyen que ça le fasse encore plus angoisser, que je lui dise ça. C’est le seul truc qui m’est venu à l’esprit.

« C’est normal, toutes les équipes de rangers nouvellement formées doivent comporter un soigneur dans leur rang. C’est un ajout récent à la réglementation, alors le Polygone recrute. » Je reste bouche bée. Il m’a sorti ça d’une traite, avec une voix toute basse. Je ne m’attendais pas à ça, vraiment pas du tout. Sur qui je suis tombé encore ? Clairement, le gars c’est une tête. Ça m’étonne du coup pas tant qu’il soit nerveux, c’est ce qu’il passe quand on a de la place dans sa caboche pour penser. On peut dire que j’ai de la chance à ce sujet ; certes je peux partir très vite très loin, mais je crois que je suis un peu trop bête pour m’inquiéter. Et, pour le coup, ça me va très bien comme ça ! Pas sûr que ça me donne l’avantage sur ce qui va nous attendre ces prochaines heures, mais bon, on ne peut pas tout avoir ! Enfin bref, je m’éloigne du sujet, à savoir le gars juste en face de moi. Je dois dire qu’il correspond assez bien à l’image qu’on se fait de l’intello : épais comme un coucou, le teint un peu blafard, des petites lunettes. Si on y rajoute la nervosité avant un examen et les connaissances ultra spécifiques, on est en plein dans le mile. « Je suppose que ça nous laisse plus de chances d’être recrutés suite au concours. » S’il y a un plus grand besoin, ça me semble logique.

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Entraînement : Scalpion niv.59 (3/4) ; Granivol S niv.52 (0/4) ; Lainergie S niv.45 (2/4)
Reproduction : Phanpy S

Ok. Donc là, on y est, c’est ça ? Non parce que je m’étais dit qu’au bout d’un moment j’y serai, j’ai fait cent milliards de trucs avant, alors que je devais venir ici et du coup trop bizarre. Je ne sais pas si je percute vraiment, parce que j’étais là à me dire que oui oui j’allais le faire – et j’étais convaincu de ça, c’était pas juste des paroles en l’air – mais de là à y être vraiment… Parce que bon, ça fait super longtemps que je me prépare, que je m’entraîne avec mes pokémons pour cet objectif précis. Et pourtant, il y a eu le relais à la pension à organiser, il y a eu l’Elite, il y a eu la convalescence de Spyros, il y a eu The Artist et les autres propositions qui en ont découlé. J’ai fait des trucs de fou, à des années-lumière de ça. Je pourrais continuer, ne pas m’embêter avec tout ça. Mais non, je suis teubé, je prends des risques inutiles et me mets dans des situations où je vais être au bout de ma vie, mais j’y vais quand même.

En vrai, pire truc. Pire truc. Pire tout. Un examen écrit. Non. Pas un examen écrit : DES. Des examens écrits. Envie de crevax au max. Je suis une brêle, j’ai toujours été une brêle en situation de faire genre des contrôles, là. Euh. Il y a un mot pour dire ça, je sais qu’il y en a un. Oh et puis merde, voilà, bonne illustration d’en quoi je suis éclaté sur une épreuve écrite. C’est même pas une question de stress ou quoi, c’est pas mon délire le stress. Les gars, j’ai fait des prestations devant des milliers de gens, sans compter les téléspectateurs, j’ai présenté une émission à la télé sur une grande chaîne en prime time, alors que j’avais jamais fait. Donc c’est pas une feuille de papier (même s’il n’y en aura pas qu’une, je crois) qui va me faire peur ! Enfin, je fais le malin, mais on voit bien que si je bavasse comme ça et que ça me fait autant parler, c’est que je ne suis pas serein. Pas serein du tout. C’est juste que ça me fait chier, en fait, que ce soit une copie qui puisse mettre un stop à mon projet. Un truc d’école, où on te juge sur un écrit. A quel moment, sur le terrain, on va me demander une dissertation ? A quel moment le pokémon blessé, il va être là, et il va nous dire « oui, alors, les droits et devoirs des agents du Polygone ? C’est vraiment le pire truc au sein même du pire truc. Autant les autres trucs, relou d’être évalué avec un stylo, par un média aussi impersonnel qui laisse pas la possibilité de montrer ce qu’on a vraiment sous le capot, mais ça se comprend que le sujet soit évalué. Mais ça. Pouah, j’ai cru crever mille fois en révisant. Mais bon, on va bien voir, maintenant que j’y suis.

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Entraînement : Granivol S niv.52 (2/4) ; Lainergie S niv.46 (0/4) ; Métang niv.40 (0/4)
Reproduction : Roserade

« Pas vraiment. » Ah. Je sens que je vais apprendre quelque chose mais que ça ne va pas forcément me plaire… Je jette donc un regard interrogateur au gars en face de moi, s’il peut m’en dire plus, je prends. « Si les textes sur la composition des équipes ont récemment changé, ce n’est pas encore le cas de ceux concernant le recrutement. C’est l’ancienne formule, avec très peu de places offertes. » Je fronce les sourcils, avant de soupirer. Pourquoi ça ne m’étonne pas ? C’est partout pareil, ils ne pensent pas à tout d’entrée de jeu, ils font un truc cool sur le principe, mais n’anticipent pas les conséquences. Du coup, ils vont se retrouver le bec dans l’eau, et nous aussi par la même occasion. On passe par ce concours toujours aussi exigent qui nous oppose les uns aux autres, là où il y a un besoin qui pourrait être réglé par des entretiens d’embauche et potentiellement une mise à l’essai. Mais non, non. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? « Donc on n’est pas sortis de l’auberge. » « Exactement. » Ok, le gars est cool. Enfin, je sens l’esprit critique là-dedans, et ça fait plaisir. C’est pas juste des connaissances sur le Polygone, il y a un regard posé dessus. Il ne paie pas de mine, mais je sens qu’on s’est compris, qu’il y a eu un échange humain, au milieu de tous ces gens hyper focus sur l’aspect compétitif de ce qui nous attend. C’est vrai, dans quelques minutes, ce sera chacun pour sa peau devant sa copie… Mais on n’en est pas encore là, fort heureusement. N’empêche que je l’ai bien senti, lui. Et il a l’air moins nerveux que quand je me suis avancé vers lui, donc tout le monde est gagnant.

« Du coup, Nessa Finnegan, enchanté. » Je tends la main vers lui, mais je vois bien qu’il tique lorsque je lui donne mon nom. Ouais, c’est sûr que s’il me connait au moins de nom, il ne doit pas s’attendre à me voir ici. « Samson Leeds, de même. » Il me dévisage un peu plus tandis que nous échangeons la poignée de main, et je reste là, tout sourire. Je vois bien qu’il n’ose pas me poser la question qu’il a en tête. Ce serait présomptueux de dire que ça lui brûle les lèvres, on ne va pas pousser non plus. Je vais lancer la discussion en ce sens, ça lui donnera peut-être l’occasion de dissiper ses doutes. « Je me permets d’être curieux, mais t’as fait quel parcours pour arriver là ? » J’ai pas dit que j’allais être subtil dans la manière d’amener le sujet… Puis ce n’est toujours pas mon genre de tourner autour du pot. Donc autant se lancer et je verrai bien. « J’ai fait deux trois ans d’assistant vétérinaire, puis j’ai fait une prépa qui prépare spécifiquement à ce concours. » Ah ouais… Ça existe ce genre de truc. Je découvre. Je sais que pour les études supérieures qui se font dans des écoles, ça se faisait, mais je ne pensais pas pour l’entrée au Polygone. « Et toi ? » Alors… Comment ne pas passer pour un con maintenant ? Comment ne pas avoir l’air ridicule ?

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Entraînement : Granivol S niv.53 (2/4) ; Lainergie S niv.47 (0/4) ; Métang niv.41 (0/4)
Reproduction : Roserade

J’essaie de collecter un maximum les informations sur le parcours m’ayant conduit à être ici. Il va falloir être synthétique, et ce n’est pas forcément ma qualité première. Enfin, jamais quand il le faudrait. Bref, faire au plus simple possible. Énorme blague. « Alors… Long story short… Je suis éleveur de formation, et ça m’est un peu tombé dessus comme ça. J’ai dû intervenir pour des pokémons sauvages grièvement blessés sur mon terrain, et une haut-gradé du Polygone m’a dit que ça pourrait s’envisager. J’ai été réserviste du Polygone, le temps de trouver la disponibilité pour travailler ce concours et m’y présenter. » Je m’arrête enfin, tout en sachant que je n’aurais eu aucun mal à continuer, à expliquer plus en détail. Clairement j’aurais pu faire du long, du large et même pas mal de travers. Ce résumé ne me convient pas, parce qu’il ne reflète pas la dureté de ces premières expériences avec le Polygone, et le fait que j’aie de réelles aptitudes, que je ne suis pas là au hasard.

« Mais, tu as fait carrière en coordination aussi, non ? » On y vient. Je savais que ce serait quelque chose qui travaillerait les gens ici, que je sois coordinateur et pas dresseur, contrairement à ce qui se fait, à ce qui est induit par les textes réglementaires. Après, est-ce que j’ai la foi de l’expliquer ? Est-ce que j’aurai la foi de l’expliquer à chaque fois qu’il le faudra ? Je ne sais pas, par contre, je sais que je n’ai pas une telle patience. Pour autant, ce gars, Samson, je ne le sens pas du genre à juger sur ce seul point. Alors je me dis que ça peut valoir le coup de lui expliquer tout ça. « Oui, et je pense essayer de continuer, dans la mesure du réaliste. » Ses sourcils se froncent aussitôt, pas de jugement, il est seulement interloqué. Normal. Travailler pour le Polygone et être coordinateur, ça ne semble pas compatible, tout du moins pas aux postes sur le terrain. Le personnel administratif, je crois que c’est encore autre chose. Bref : expliquons. « En fait, il y a une petite subtilité dans les textes régissant le recrutement des soigneurs-urgentistes. Ça dit qu’il faut une qualification de dresseur, pas être dresseur. Et j’ai eu un document signé pour ça qui me permet, du coup d’accéder au concours. » J’espère que c’est clair et que ça suffit. Je vais bien vite le voir, de toute façon.

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Entraînement : Granivol S niv.54 (3/4) ; Lainergie S niv.48 (1/4) ; Métang niv.42 (1/4)
Reproduction : Roserade

Je dois admettre qu’il y a une pointe d’inquiétude quant à la réaction de Samson. Disons que si déjà pour lui, qui a l’air d’avoir l’esprit assez ouvert, ça ne passe pas, qu’est-ce que ça va être des plus traditionnalistes ? Je sais que je vais m’y heurter à un moment ou à un autre. Je n’ai pas hâte de ça, vraiment pas. « Intéressant. Je ne connaissais pas cette technicalité, il va falloir que j’aille lire ça. » Lire ça ? Genre le gars son passe-temps c’est de lire des règlements administratifs ? Ok, surprenant, mais je ne vais pas apposer de jugement. Il doit avoir une culture si large et si spécifique, quand même, avec des lectures comme ça ! Ou alors il ne connait que le règlement du Polygone, et le reste c’est ciao. Ce serait un peu rigolo, j’avoue, mais pas très longtemps. En tout cas, je suis plutôt satisfait de sa réaction au fait que je sois coordinateur, ça me laisse un peu d’espoir à ce sujet, donc c’est déjà ça de pris.

« Messieurs dames, nous vous invitons à entrer. La première épreuve écrite du concours d’entrée pour les soigneurs-urgentistes du Polygone est sur le point de commencer. » Waw. Ça a l’air hyper carré, hyper cadré, et j’avoue que ça fait monter la pression d’un cran. Chez tout le monde. C’était déjà froid, niveau ambiance, mais là c’est encore pire. Je vois bien que Samson s’est refermé, et même moi ça m’a mis un coup. C’est hyper intimidant. Le gars, c’est un type en uniforme, qui a l’air d’avoir des gallons et qui fait militaire, mais vraiment militaire plus plus. Ça pose le cadre quoi. Du coup, ça commence. Les gens entrent un à un dans la salle et s’installent les uns après les autres au fil des tables. Ça faisait bien longtemps que je n’avais pas vu de salle de classe, ou de cours, et ça ne m’avait pas manqué. Je suis assis, sors ma trousse, ma bouteille d’eau, ma boîte avec bonbons, gâteaux et les compotes. Je me connais, déjà je vais avoir faim, mon ventre va gargouiller de fou, donc on va éviter ça. Puis je risque d’avoir des besoins de sucre aussi, parce que rester focus pendant quatre heures d’épreuve… Aucun monde dans lequel c’est possible pour moi.

Bref, on est tous placés, et ça commence à nous sortir les consignes. Ça aussi, pressurisant bien comme il faut, le rappel des trucs qui relatifs à la triche, avec l’inéligibilité à tout examen par la suite. Même si je n’ai absolument pas l’intention de tricher, ça fait peur. En fait, tout ça commence à devenir bien réel. Allez, petite gorgée d’eau pendant qu’on nous distribue les copies et les brouillons. Explication sur les horaires, sur l’heure à laquelle on est autorisé à quitter la salle, la précision si l’on souhaite se rendre aux toilettes. La vibe des examens au lycée quoi. Mais en pire parce que nous sommes tous clairement adultes dans la salle. Allez, plus qu’à distribuer les sujets, ça va le faire.

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Entraînement : Lainergie S niv.49 (0/4) ; Métang niv.43 (0/4) ; Gallame S niv.15 (0/1)
Reproduction : Roserade

Je regarde la feuille. Je lis l’intitulé. Je ne comprends pas ce que je lis. Des mots que je connais, mais ça ne fait écho à rien du tout. Je lève les yeux, rebaisse les yeux sur la feuille, regarde autour de moi, ils ont tous commencer à écrire, regarde encore le sujet ; le néant. Non, mais on ne va pas paniquer, on va se laisser le temps de process l’info, de digérer le truc. Aucun intérêt de se mettre la pression, de se comparer. Qu’importe la manière, ce qui compte c’est le produit fini. On aurait tendance à dire que rien ne sert de courir, qu’il faut partir à point, mais en même temps on peut se permettre de ne pas partir à point si on est capable de courir. Après, je ne suis pas sûr de savoir courir, là. Mais relax. On respire, on prend un bonbon, une gorgée d’eau et on essaie de s’y remettre.

Nouveau coup d’œil au sujet, toujours le vide intersidéral. Mais ce n’est pas grave, ça va venir, je dois juste laisser ça décanter. J’ai bossé, T.J. m’a fait bosser, Alec m’a fait bosser, Côme m’a fait bosser. Je sais des choses, j’ai des choses à mettre dans ma copie, juste que les liens ne se font pas encore. Et bah en attendant, petit goûter non ? Ok, il y a moyen que je le regrette plus tard quand j’aurai un petit coup de mou… Encore que parti comme je suis parti, je vais juste être dans un rush ultime, je ne vais pas voir le temps passer. Enfin, j’espère. En attendant, je me pose, je tends mes jambes, pieds croisés, tranquilou pilou. J’ouvre le paquet de mon premier gâteau, j’essaie de ne pas faire de bruit, mais laisse tomber… Il y a des têtes qui se sont retournées, et pas avec des regards sympathiques quoi. Je ne fais pas exprès de faire du bruit ! Je fais des efforts là, je suis plus concentré là-dessus que sur l’épreuve depuis le début... Les gars, chill. Laissez-moi manger, tranquille au fond de la salle. Tu vois bien que je suis éclaté au sol, c’est pas moi qui vais te prendre ta place. T’inquiète. Je ne comprends juste pas ce mépris. Si c’est un emballage de gâteau qui t’empêche de rester focus, t’es mal barré sur le terrain mon coco. Et le pire, c’est que j’ai encore trois autres gâteaux comme ça qui attendent. Je vais les faire câbler, et j’en ai rien à carrer. Ils peuvent mal me regarder autant qu’ils veulent, je vis ma meilleure vie avec mon goûter. A neuf heures quinze. Plutôt un deuxième petit-déjeuner du coup. Ahem.

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Entraînement : Lainergie S niv.49 (2/4) ; Métang niv.43 (2/4) ; Gallame S niv.17 (0/1)
Reproduction : Elékable