Si jusqu’à présent vous vous étiez baladés dans la montagne au-dessus de Ludester en étant plutôt sereins, maintenant un léger stress plane sur l’ensemble du groupe et il n’était pas difficile de constater que vous craignez tous la même chose : retomber sur un autre Dolman ou un pokémon tout aussi gros. Clairement, tu te sens plutôt inutile de ce côté-là, comme tu es encore particulièrement novice dans le dressage de pokémons. Tu essayes de ne pas trop t’y attarder, te concentrant sur ta mission du jour mais c’est difficile de ne pas être quelque peu découragé sur le moment. L’humeur d’Ekko n’aidant en rien, il est devenu particulièrement exécrable depuis qu’il a pris peur. Peut être qu’il avait le même ressenti que toi malgré qu’il possédât des compagnons bien plus puissant que les tiens ? Autant dire que c’était une question qui allait rester encore sans réponse, jamais tu n’oserais lui demander vu son caractère de cochon. Même Netali c’était un peu calmée, évitant de courir dans tous les sens à la recherche de la moindre plante sauvage qui pourrait être intéressant pour ces recettes. Pour le reste de la journée, vous allez clairement être plus vigilants.

Tu soupires légèrement, espérant quand même que la tension palpable dans le groupe allait finir par se dissiper et tu prends ton téléphone pour surveiller votre position et les températures si jamais tu arrivais à avoir un peu de réseau dans la forêt. La bonne nouvelle sur le moment, c’est qu’effectivement tu en avais suffisamment pour faire tes vérifications et vous étiez toujours sur le bon chemin. Par contre, les températures étaient en chute libre vers la zone où vous vous dirigiez, si bien que tu te stoppes sur place et tu commences à marmonner.

- Un problème ?

Le garçon semble toujours un peu ronchon, mais l’agressivité dans sa voix à disparu, ce qui te soulage un peu. Visiblement c’est la même chose pour son amie, car tu vois que sa posture se détendre et un micro-sourire revenir sur ses lèvres. Tu montres ton portable pour mieux expliquer la situation.

- On est toujours sur le bon chemin malgré notre petit… gros… imprévu de tout à l’heure. Le souci, c’est que la zone que j’avais repérer et vers laquelle on se dirige, est en train de chuter au niveau des températures. Vu qu’elle se trouve plutôt à la limite haute où pousser les Edelweiss au niveau de l’altitude, j’ai peur qu’il se mette à neiger et qu’on ne puisse plus rien voir le temps qu’on y arrive.

- On est encore loin de là-bas ?

- Une heure environ je dirais, ce n’est pas facile à dire comme on avance hors sentier.

- Tu proposes quoi ?

- Qu’on zappe cette zone. On n’est pas équipé pour des températures basses et la présence de pokémons potentiellement plus puissant que les tiens m’angoisse un peu je dois l’avouer. Visiblement on est dans la zone des Dolman, mais on risque de tomber sur des pokémons de type Glace plus haut, qui vont profiter du froid pour venir par ici et on a aucun compagnon de type Feu pour espérer se protéger.

Le chef de groupe reste silencieux quelques instants avant de finalement hocher de la tête pour valider ta proposition, ajoutant qu’effectivement ça ne servait à rien de prendre des risques inutiles. Cette fois le soulagement est total et c’est presque avec un certain plaisir que tu donnes la prochaine direction. Bien sûr, tu es un peu embêtée de supprimer aussi rapidement l’une des zones de recherche, mais clairement, même si tu souhaites de tout ton cœur trouver cette fleur, tu préfères rester vivante avant tout.

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La matinée était déjà bien entamée et tu essayais de rester positive malgré la fatigue. Certes pour le moment, la deuxième journée n’avait pas spécialement très bien commencé et vous aviez marcher un peu pour rien, mais l’avantage c’est que pour aller vers la zone suivante, vous n’étiez plus obligés de grimper ! Tu sentais immédiatement les muscles de tes jambes se détendre un peu, alors que les courbatures se faisaient sentir. Et mine de rien, avoir de telles émotions bah ça t’ouvrait un peu l’estomac. Tu essayais de patienter, histoire de pas faire une pause maintenant alors que la zone n’était franchement pas terrible pour être en sécurité. En tout cas vous aviez visiblement tous hâte de vous éloignez des hautes altitudes de la chaine montagneuse et tu ne savais pas si c’était psychologique ou non, mais tu avais l’impression de bien mieux respirer dans ce sens de marche.

- On essaye de se trouver une zone plus facile à surveiller et on mange ? Je suppose qu’on n’atteindra pas la prochaine clarière avant midi.

Tu confirmes et vous êtes tous d’accord avec l’idée d’Ekko. Craindre pour sa vie ça avait donc le mérite de donner faim à tout le monde après coup. Tu essayais de te détendre un peu, quand tu remarques qu’il fait de plus en plus froid, alors que techniquement le fait que vous redescendiez vers la ville devrait vous soulagez un peu de ce côté-là. Pourtant cette sensation ne disparaissait pas, si bien que tu commençais à t’inquiéter de nouveau.

- C’est moi ou l’air est glacial d’un coup ?

Tu vois tes deux compagnons de route hocher de la tête et ça ne te rassure pas du tout, bien au contraire. Bien sûr les brusques changements de météo étaient totalement possibles en montagne, mais tu surveillais justement sur ton portable dés que le réseau le permettait pour ne pas vous faire prendre part surprise par une averse ou pire. Et clairement ton appareil ne prévoyait rien du tout dans cette tranche horaire par rapport au signal GPS. Ce dernier déconnait et les résultats donnés n’étaient pas les bons ? Ça restait la possibilité la plus probable, pas impossible que votre position différait de plusieurs kilomètres sur l’écran par rapport à la réalité. Auquel cas cela apportait une nouvelle question, qui ne te rassurait pas non plus : A quel point tu étais en train de te tromper par rapport au chemin que tu venais d’établir ? Aucune idée. Tu finis par sortir ta boussole pour te rassurer et voir que vous vous dirigez au moins dans la bonne direction. Mais après il était difficile de s’avoir si vous alliez tomber sur la prochaine clairière avec précision ou non.

- Hé ! Là ! Regardez !

Alors que tu es plongée dans tes inquiétudes de direction – après tout tu n’as pas spécialement envie de rester paumé dans les montagnes alors que normalement tu devrais être rentrée chez toi pour ce soir – Netali montre une direction avec peu de discrétion. Tu tournes la tête et tu as à peine le temps de voir un petit truc vert et blanc se cacher derrière un sapin. Ekko se met de nouveau accroupi, usant de la même technique que la veille et tu limites, gardant le silence. Au bout d’une minute, le pokémon fini par montrer le bout de son nez et tu en profites pour le scanner avec ton pokédex : C’était un Blizzi.
Par chance, c’était visiblement une espèce assez curieuse de l’humain, vu qu’elle en croisait peu. Et comme c’était un pokémon de base, il n’était pas encore trop dangereux de croiser son chemin. Comme tu n’es pas très loin de lui, tu essayes de le rassurer en sortant un biscuit pokémon de ta poche et tu le lances dans sa direction. Ton geste le surprend et il se camouffle de nouveau dans un premier temps, avant de venir voir le biscuit. Tu entends un petit cri que tu traduits comme étant positif et tu le vois grignoter, ouvrant une bouche dissimulée jusqu’à présent. Tu as le réflexe de prendre une photo, chose que tu n’avais pas eu avec le Dolman. Tu regardes le cliché avec un petit sourire puis tu relèves les yeux vers le pokémon alors que tu remarques qu’il marche vers toi. Dans un premier temps tu restes quand même un peu inquiète, après tout, ça reste un être sauvage et il est difficile de prévoir ses actions. Tu es d’ailleurs particulièrement perplexe quand tu le vois prendre ce qui ressemble à une baie, poussant sur son ventre, pour te la tendre. Tu tends les bras à ton tour, paumes vers le ciel et le pokémon laisse tomber son étrange cadeau avant de faire demi-tour, continuant à émettre un petit bruit de satisfaction. Vous restez ainsi, proche du sol jusqu’à être sûr que vous ne risquer absolument rien et tes deux compères viennent voir ce que tu as récupérer comme cadeau.

- On dirait… une baie ?

- Les Blizzi sont des pokémons de type Plante, ainsi que Glace, donc je suppose qu’on ne devrait pas être étonnés de le voir faire pousser des baies sur son ventre, mais…

Tu affirmes l’idée d’Ekko, ça restait assez spécial comme découverte. La baie était d’ailleurs gelée et elle donnait l’impression de fondre au contact de la chaleur de tes mains. Impossible de la ramener en ville donc. Tu demandes à Netali de prendre une photo puis une fois que c’est chose faite, tu portes le butin à ton nez. Ça n’avait pas d’odeur particulière, tu avais surtout l’impression de sentir le pin et la sève, mais étant donné que vous étiez en pleine forêt, il y avait plus de chances que ce soit à cause de cela que de la baie en elle-même. Puis tu fini par croquer un bout et tu émis immédiatement un son de surprise. C’était froid et sucrée, un peu comme de la glace. Tu coupes le reste en deux et Netali ne se fait pas prier pour mettre sa part dans sa bouche alors qu’Ekko est plus sur la défensive. Pourtant, immédiatement ils ont le même air surpris que toi.

- Waaaah ! De la glace ultra bio !

Tu pouffes de rire et le garçon lève les yeux au ciel à l’exclamation de la pro des ingrédients sauvages. En tout cas cette bouchée surprise te confirmait quelque chose : tu commençais vraiment à avoir super faim !

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Ce moment privilégié avec le Blizzi eu le mérite de vous détendre un peu après le moment de stress avec le Dolman. Tu avais toujours cette drôle de sensation de froid, que tu supposais être lié au pokémon. Tu ferais des recherches en rentrant, vu que tu n’avais pas assez de réseau dans la forêt pour trouver une réponse rapidement. Pourtant au bout d’un moment, cette sensation de froid disparu et tu émis l’hypothèse que vous étiez sorti du territoire de cette drôle d’espèce.
Avec toute ses péripéties, midi était largement passé quand vous trouvez enfin un endroit pour manger. Vu qu’il y avait moins d’arbres et que tu avais l’impression de sentir de nouveau l’air marin, vous ne devez pas être très loin de la limite Est de la région. Pendant que Netali préparait des sandwich – vous aviez tous beaucoup trop faim pour un repas plus élaboré – tu contemplais de nouveau tes notes. Ekko s’approcha de toi, regardant par-dessus ton épaule. Pendant un instant, tu ne pouvais pas t’empêcher de te dire que si les rôles étaient inversés, il aurait surement râlé que tu oses regarder ce qu’il faisait sur son portable. Tu réprimas un petit sourire.

- Je sais que tu avais prévenu plus de zones de recherche que cela, mais la journée est déjà bien entamée. Si tu veux être rentrée chez tes parents à temps, j’imagine qu’on ne peut plus faire qu’un dernier essai.

Ton petit sourire se transforma en grimace. Tu avais été plutôt discrète concernant tes parents, parce que déjà tu ne voulais pas avouer a Ekko qu’ils ne te soutenaient pas dans ta démarche de devenir éthologue. Tu ne voulais pas lui donner plus de raison de te refuser dans le groupe à vrai dire. Mais il avait compris qu’avec un père militaire, tu n’avais pas intérêt à faire n’importe quoi et que les horaires avaient intérêt à être respecter. Tu hochas la tête, pour montrer que tu avais entendu et que tu étais d’accord avec lui.

- Tu… ne seras pas déçue, si jamais on ne trouve rien ?

Tu tournes légèrement le regard vers lui et pour une fois, il a légèrement perdu son air continuellement ronchon. Même s’il est difficile de déchiffrer ce qu’il a en tête, contrairement à son amie qui elle pour le coup est un véritable livre ouvert, tu as rapidement compris que c’était une manière pour lui de se protéger. De quoi, tu n’en avais franchement aucune idée, tu avais bien vu quand tu avais voulu en savoir plus sur les raisons de la création du signal d’alerte autour du campement, le garçon n’était pas du genre à parler de lui et encore moins de ses faiblesses. Mais d’une certaine façon, tu étais touchée qu’il s’inquiète pour toi.

- Et bien… Non pas trop, je suppose. Après tout, même si on ne trouve rien cette fois-ci, rien ne nous empêche de retenter notre chance l’année prochaine. On est parti un peu précipitamment, en sachant que les conditions n’étaient pas franchement en notre faveur. Puis on aura vu des trucs chouettes et pas mal de pokémons, alors même si la finalité n’est pas celle que j’espère, le voyage aurait été chouette !

- Même le Dolman ?

- Bon peut être pas le Dolman. Même s’il nous a totalement ignoré au final, mais il m’aura quand même bien fait flipper !

Le chef de votre petit groupe de trois affiche un petit sourire moqueur. Pour autant il ne surenchéri pas, surement conscient que tu pourrais lui rétorquer qu’il avait bien flippé aussi. Netali mit fin à la discussion en apportant les sandwichs et tu la remercias. Elle avait opté pour une recette qui était totalement galarienne. Mais elle avait quand même apporté sa touche personnelle en remplaçant la laitue par les dernières algues qui lui restait de la veille. Le petit goût iodé relevait parfaitement les tranches de saumons fumés et la mayonnaise maison apportait un équilibre à l’ensemble. Franchement, tu ne pensais pas que quelque chose d’aussi simple qu’un sandwich pouvait être aussi bon. Après, ça faisait quand même plusieurs heures que tu avais faim, donc tout aurait pu te convenir à partir de ce moment-là. Mais franchement, tu lui piquerais la recette, parce que le casse-croûte était réellement divin !

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Après un repas fugace, vous vous remettez en route pour éviter de perdre trop de temps. Comme l’avait si bien dit Ekko, il ne vous restait plus qu’un essai, une dernière chance de tomber sur les fleurs blanches avant de laisser tomber pour cette année. Bien que tu lui eusses dit l’inverse, tu avais clairement peur d’être déçue si jamais vous ne trouvez rien. Tu avais bien conscience que c’était idiot, mais tu ne pouvais pas t’en empêcher. Toutes tes pensées s’envolaient vers ta grand-mère, alors que vous continuez d’aller vers l’Est. De ce que tu avais vu sur les images satellites, il y avait un endroit assez haut en altitude, qui était littéralement entre ciel et mer. Les montagnes se déterminaient brusquement en falaises qui se jetaient dans l’océan. Tu n’étais pas certaine que ce soit le meilleur endroit, mais quitte à te foirer, tu voulais voir ce paysage au moins une fois.

Il était assez évident que vous vous rapprochiez peu à peu de la côté, vu que les pokémons aviaires faisaient leur retour dans un ciel particulièrement dégagé. Tu trouvais d’ailleurs ça presque réconfortant de voir de nouveau les goélises, comme si c’était une preuve que vous n’étiez pas totalement perdu. Après tout, bien que tu essayasses de faire attention depuis que vous aviez quitté le sentier, tu n’avais pas été totalement sereine sur tes capacités d’orientations. Mais bon, comme dirait ton père, il fallait mieux quelques inquiétudes qu’un excès de confiance, c’était surtout dans ces moments là qu’on risquait de faire le plus d’erreurs.
Tu pensais à tout et a rien, pour calmer ta nervosité. Ton cœur tambourinait à un rythme rapide dans ta poitrine et tu savais pertinemment que ce n’était pas qu’à cause de la marche que tu subissais depuis deux jours. Tu voulais vraiment trouver les Edelweiss, plus que tout au monde. Tu en avais besoin.

- Ça va Ellie ?

Tu hoches la tête, portable à la main, vérifiant une nouvelle fois la direction et te trouvant une excuse pour ne pas t’expliquer à Netali. Visiblement, bien que tu essayasses de le cacher du mieux que tu le pouvais, ta nervosité était visible. Ekko ne surenchérissait pas et tu n’étais pas spécialement surprise. De toute façon, c’était surement pour cela qu’il t’avait posé la question avant le repas. Même si vous aviez passé peu de temps ensemble, il était évident que tu étais facile à lire pour lui, malgré tous tes efforts pour être aussi neutre que possible.

Il était presque quatre heures de l’après-midi quand tu vis enfin au loin, entre les derniers arbres, la clarière au bord de la falaise. Instinctivement, tu ralentissais, comme si tu te préparais à être déçue et que tu ne voulais pas vérifier tes propos. Ekko te poussa d’un coup en appuyant sa main contre ton sac.

- Ça fait deux jours qu’on marche pour essayer d’en trouver, n’abandonne pas maintenant.

Tu hoches la tête. Il a raison. Tu n’as pas fait tout ce chemin pour abandonner maintenant. Netali t’encourage en levant les pouces vers le ciel et tu prends une grande inspiration qui se termine en soupir. Tu fermes les yeux un instant, alors que tu dépasses les derniers arbustes et une bourrasque air salé te frappe le visage. Avant même de regarder le sol, tu profites de la vue, alors que le soleil était en train de disparaitre dans votre dos, derrière la montagne. Tu le savais, vous n’aviez plus beaucoup de temps avant de rentrer à Ludester. Jouant nerveusement avec tes mains, tu poses enfin les yeux vers le sol.

Au bout de plusieurs secondes à regarder dans toutes les directions, il faut te rendre à l’évidence : il n’y a rien non plus ici.

Une boule de tristesse s’installe peu à peu dans ta gorge. Tu aurais vraiment aimé terminer la quête de ta grand-mère avant de commencer la tienne. Un tourbillon de sentiments de bousculent dans ta tête et tu détournes le regard, essayant de retenir tes larmes de frustration. Tu essayes de respirer avant calme pour tenter de garder le contrôle.
Une fois que tu penses que ton visage est suffisamment neutre, tu te trouves vers tes deux compagnons de route, en haussant les épaules, ouvrant la bouche, prête à leur dire que vous pouviez repartir, que ça ne servait à rien de perdre plus de temps que nécessaire. Ekko te fixait, si bien que ça coupa court ta tentative de prendre la parole et Netali avait un petit sourire. Pendant une seconde, tu fus confuse. Puis le garçon te tendit la main et ouvrit la paume. Elle était là, cette minuscule fleur blanche. Elle n’était pas de première fraicheur, le duvet sur les pétales était en grande partie tomber, elle semblait être sur le point d’être fanée. C’était peut-être même la dernière de la zone. C’était un véritable coup de chance qu’Ekko soit tombé dessus.
Alors que tu prends délicatement la fleur de sa main, tu sens les larmes couler le long de tes joues et alors que tu murmures un merci, un peu croassant. Vous aviez réussi, au moment même où tu n’y croyais plus. Tu lèves la tête vers le ciel, fermant les yeux un instant alors que tu portes la fleur au niveau de ton cœur, la serrant délicatement contre toi.

- Bon, tu as une idée pour un nom de groupe d’éthologues ? On avait déjà commencé à y réfléchir avant que tu poses ta candidature. Mais bon Netali pense trop à la bouffe et visiblement mes propositions sont assez nazes selon elle.

Il te faut plusieurs secondes pour comprendre la signification de cette question. Mais pour autant, tu ne peux pas t’empêcher de lui demander confirmation, pour t’assurer une bonne fois pour toute que tu es accepté dans le groupe. Il lève les yeux au ciel, te répondant par l’affirmative et te traitant au passage de couillonne alors que son amie s’esclaffe, rayonnante. Puis tu ouvres les mains, regardant de nouveau cette petite fleur blanche, tant espérée, avant d’afficher un petit sourire.

- Pourquoi pas Edelweiss ? Après tout on veut voyager, découvrir des lieux inconnus et faire réfléchir les gens sur l’impact qu’ils ont sur la nature. Cette fleur est un peu le symbole parfait non ? Elle est rare à cause de l’Homme, fragile, pousse dans des conditions si précises qu’il en est difficile de la trouver. Ça résume plutôt bien ce qu’on a envie de faire je trouve.

Tu lèves tes yeux encore humides vers eux, passant de Netali à Ekko pour juger leurs réactions. Finalement la métisse donne un coup de coude à son ami qui lui jette un regard noir avant de te regarder avec un petit sourire, dépourvu de toute moquerie pour une fois.

- Vendu pour Edelweiss.

Tu affiches un sourire rayonnant. Tu ne sais pas encore si tu as eu raison de t’entêter sur ce chemin de vie et tu sais que tu vas encore vivre un paquet d’embuches quand tu vas annoncer cela à tes parents, mais en cet instant précis, tu ne t’étais jamais sentie aussi vivant et libre que de faire ce dont tu avais envie.

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