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» War is Hell

Miss E

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PNJ

C-GEAR
Inscrit le : 08/09/2013
Messages : 3898

Lun 25 Sep - 11:25

- Café, thé, jus d'orange ?

La voix polissée de l'hôtesse de l'air vous tire d'une douce somnolence. Un rapide coup d'œil sur son chariot vous laisse apercevoir quelques rafraîchissement et boissons chaudes, accompagnés de diverses douceurs pour agrémenter votre vol. La musique relaxante et volontairement laissée à un volume très bas couvre à peine les ronflements d'une bonne partie des passagers, que vous avez bien failli rejoindre dans les bras de Morphée. Après avoir fait votre choix et vous être fait servir votre collation, votre regard se perd dans le hublot. Vous survolez une terre dont vous ne savez rien. Le ciel bleu s'étend à perte de vue, contrastant avec le gris verdâtre du sol qui vous semble bien lointain, et que le confort du moment ne vous donne pas envie de rejoindre de sitôt. Vous vous enfoncez un peu plus dans votre siège moelleux et enveloppant, frottant vos pieds sur la moquette qui recouvre le sol, et appuyez votre tête sur l'épais dossier. Quelle que soit la raison qui vous a poussé à prendre l'avion aujourd'hui, la compagnie aérienne a manifestement mis un point d'honneur à prendre soin de ses passagers. Vous avez rarement voyagé dans d'aussi bonnes conditions, et le vol lui-même n'a rencontré que très peu de turbulences. D'ailleurs, pendant que vous somnoliez, il vous semble avoir discerné la voix du pilote qui vous informait avoir maintenu une altitude relativement basse afin d'éviter des turbulences d'altitude. Un choix judicieux, si on vous demandait votre avis. Il ne vous sera que plus facile de reprendre votre sieste là ou vous l'aviez laissée.


S'écoula-t-il une seconde, une minute, ou une heure ? Impossible à dire. Mais lorsque vous vous réveillez, c'est en sursaut. Un fracas épouvantable, brusque et bref, accompagné d'une très violente secousse qui n'a d'ailleurs pas manqué de renverser votre gobelet sur la moquette. Vous vous dites que vous n'êtes pas bien réveillé, car vous avez l'impression de ne pas être stable. Mais vous réalisez vite que c'est bel et bien l'avion qui est en train de trembler. Des voix s'élèvent. Des cris de peur, de panique. Des passagers se lèvent, avant de se figer et de tourner sur eux-mêmes sans savoir où aller. Une hôtesse aide sa collègue à se relever. L'appareil semble sursauter, trembler. Rapidement, il vous semble même que l'habitacle se met à pencher légèrement à gauche.

Tout à coup, un cri s'élève. Une passagère semble paniquer en pointant du doigt son hublot. Vous vous redressez légèrement pour essayer de regarder. Et là, vous comprenez sa panique.

Une épaisse fumée noire bouche la vue sur tous les hublots arrières.

Tout à coup, une voix résonne dans les haut-parleurs grésillants.

- ... ci votre commandant de b... bissons une avarie techni... devons tenter un aterr... gence. Veuillez rester à vos... ttacher votre ceinture.

Outre l'électronique manifestement défaillante, la voix du pilote ne semblait pas la plus sereine du monde. Vous êtes même certain d'avoir entendu des alarmes rugir en arrière-plan. Mais les instructions semblent bien être de rester à votre place et d'attacher votre ceinture en vue d'un atterrissage d'urgence. Des passagers semblent hébétés, paniqués. Certains restent debout. Le personnel se hâte vers l'avant de l'habitacle. Les lumières se mettent à clignoter. L'avion tremble tant est plus. Si vous regardez par le hublot, vous voyez le sol se rapprocher, rapidement. Mais pas l'ombre d'une piste d'atterrissage. La situation doit vraiment être très grave pour que les pilotes décident aussi rapidement de tenter un atterrissage d'urgence dans ce qui semble être la rase campagne. La panique du moment vous empêche même de réaliser que de la fumée noire ne s'échappe pas que de l'avion. Au loin, au-dessus de ce qui semble être une ville, des volutes similaires s'élèvent paresseusement.

Les minutes suivantes semblent être des heures. D'ailleurs, peut-être bien que ce ne sont que des secondes. Des enfants pleurent. Des adultes, aussi. Des gens crient, gémissent de panique. Et l'avion tremble toujours, tant et plus. Des grincements inquiétants commencent à se faire entendre. La carlingue en acier travaille et gronde. Il vous semble même entendre des détonations depuis l'extérieur de l'habitacle, comme des explosions.

Puis, c'est le choc.

Un choc puissant, brutal, douloureux, qui fait remonter une vive douleur le long de votre colonne vertébrale et qui semble écraser vos entrailles. Votre tête heurte le siège avant, vous faisant perdre connaissance au son grondant et puissant des tonnes d'acier qui heurtent le sol.

Lorsque vous vous réveillez, vos oreilles semblent bouchées. Votre vision est floue. Vous distinguez la lueur dansante d'une flamme, parmi un assemblage désordonné de formes et de couleurs. Votre corps est douloureux. Très douloureux. Vous redresser vous fait souffrir. Vous êtes toujours harnaché à votre siège, et défaites votre ceinture pour entreprendre de vous lever. Peu à peu, vous reprenez vos esprits. Le plancher de l'avion est penché, et marcher vous est difficile. La carlingue est éventrée, laissant paraître quelques tâches de ciel à travers une fumée noire et des flammes qui commencent déjà à dévorer l'intérieur de l'habitacle et les cadavres des passagers qui n'ont pas survécu à l'impact. Partout ou vous regardez, vous voyez du sang. Des corps sans vie. Ici, un homme écrasé entre deux sièges qui se sont resserrés sur lui en un étau mortel. Là, une femme qui semble fixer le plafond, et dont la nuque prend un angle anormalement aigu. Un bras qui dépasse de sous un siège. Une flaque de sang qui s'étend lentement sur la moquette. Par-dessus le crépitement des flammes, des gémissements. Des hurlements. Des gens qui ne sont, malheureusement pour eux, pas morts assez vite. Quant aux survivants, dont vous et quelques autres silhouettes encore debout font partie...

Vous êtes peu.

Vous êtes en piteux état.

Et vous êtes seuls au milieu d'un cercueil géant, sur une terre dont vous ne savez rien.

Modération:


avatar ©️ Cori Cometti ©️ 柚木昌幸 (minillustration)
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Justin Thyme

Justin Thyme
Modo RP & Agent

C-GEAR
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Région : Alola
Mar 26 Sep - 21:37
C’est officiel, Justin est promu brigadier. Le capitaine Holt lui a passé un appel pour le prévenir. Certains s’imaginent que grâce à son accointance avec son supérieur, la jeune recrue a monté les échelons plus rapidement. Foutaise. Cela fait des mois que le blond cravache et enchaîne les missions. La dernière en date, l’arrestation de Spolenza - auteur d’un attentat à la bombe - est la raison de cette promotion. Aujourd’hui, il est dans cet avion - qui n’est pas un vol direct - pour rentrer dans la région de Johto. À l’aéroport, il trimballe son sac à dos habituel rempli de ses affaires personnelles et de son uniforme. L’originaire de Doublonville profite de l’attente avant l’embarcation pour feuilleter les fiches numériques que lui avait rédigées Christina. Il a le nez dedans, si bien qu’il ne prête pas attention aux alentours et aux têtes qu’il a déjà eues l’occasion de croiser auparavant. Justin est concentré sur le choix qu’il a à faire : son deuxième Pokémon équipier. Ryuko, qui est dans sa Pokéball, est désormais une imposante Trioxhydre. Qui choisir pour compléter cette équipe de fortes têtes ? Le cœur du futur brigadier balance entre un Scorplane et un Nucléos, des Pokémons qui lui ont fait une bonne impression lors de sa formation au Glaive.

Cependant, Justin ne parvient pas à s’arrêter sur sa décision avant l’embarcation. Le dresseur d’Alola se retrouve dans l’avion. Pour les besoins du décollage, il doit éteindre son téléphone. Qu’à cela ne tienne, il finira plus tard. C’est l’occasion de se reposer un peu avec les péripéties des jours précédents. Un vieil adage dit que la nuit porte conseil. Peut-être que la sieste aussi. Pour une fois que le jeune homme a un siège confortable. Le capitaine Holt n’a pas lésiné sur les moyens pour faire revenir le garçon, même s’il aurait pu trouver un trajet direct. Justin a jeté un coup d'œil sur la feuille de route et l’avion doit survoler une région qu’il n’a encore jamais eue l’occasion de visiter.

« Eeeuh, du jus d’ananas, vous avez ? » Répond-il à l’hôtesse, encore dans les vapes. Sa question l’a extirpé de sa sieste. C’est avec le sourire que son interlocutrice lui tend une bouteille de la boisson demandée. Les turbulences sont inexistantes pendant cette phase de croisière alors Justin en profite pour se dégourdir les jambes. Il aperçoit une crinière verte quelques rangées devant lui. L’agent fouille dans sa mémoire, et il ne lui faut pas longtemps pour faire le rapprochement avec Hiro. De loin, on dirait son ami et rival. Le blond s’approche et confirme son hypothèse. « Qu’est-ce que tu fais là, toi ! Dis-moi que t’es enfin agent sinon ça va barder. » Crie-t-il sans se soucier des autres passagers. Depuis qu’ils se sont échoués sur une île perdue, Justin n’avait pas revu Hiro. Sacré coïncidence qu’ils soient dans le même avion. C’est l’occasion de rattraper le temps perdu.

Une violente secousse réveille le futur brigadier. Il se rappelle être retourné à sa place après avoir discuté avec Hiro puis s’être endormi. C’est la première fois qu’il expérimente une turbulence si virulente. Puisqu’il est assis côté couloir, il ne voit pas ce qui se passe à l’extérieur. Néanmoins, son voisin du hublot se met à paniquer. Justin tente de le calmer et en profite pour voir la situation : une épaisse fumée noire obstrue la vue. Un cri retentit depuis une autre rangée, une passagère s’exclame de peur quand elle aperçoit à son tour l’émanation inquiétante. Quand l’agent se redresse, il se rend compte que le sol n’est pas stable et est incliné. L’annonce du pilote n’augure rien de bon, elle est pratiquement inaudible, mais les seuls mots perceptibles n’ont rien de rassurant. « Calmez-vous, attachez-vous ! » Hurle-t-il vers les passagers. Ce n’est pas comme si à chaque début de vol, les hôtesses prenaient le temps d’expliquer la procédure et que celle-ci est affichée sur chaque siège. Le personnel de bord est débordé par la panique qui s’est emparée des voyageurs. Justin essaie tant bien que mal de les aider et de les raisonner pour qu’ils s’attachent, mais l’impact approche. Il n’est pas capable de faire plus et s’il ne s’amarre pas lui-même, il ne sera plus d’une grande utilité après l’atterrissage forcé.

Ses oreilles sifflent. Sa poitrine le brûle, il a le souffle coupé. Il est réveillé par cette impression de ne plus pouvoir respirer. Ses poumons sont remplis de fumée et de sang. Une toux ensanglantée s’expulse de sa bouche. Sa vue est trouble. Il voit une silhouette, face à lui, mais à l’envers. Il plisse les yeux, prend sa tête entre ses deux mains pour tenter de reprendre pleinement conscience. La vue d’une longue chevelure rose lui glace le sang. Il est figé. « Molly ?! » Le choc le réveille. Ce n’est pas elle, mais une des hôtesses. Elle est pendue au plafond, empalée sur un bout de ferraille. Justin tourne la tête pour constater les dégâts. C’est une vision d’horreur. Partout où il regarde, la mort est présente. La majorité des passagers n’a pas survécu. « Quelqu’un ?! Y a des survivants ?! » Il s’exclame tant bien que mal malgré la douleur dans sa poitrine. Il détache sa ceinture pour examiner ses voisins puis les autres rangées. Il cherche le moindre signe de vie. L’agent tire des corps de dessous les sièges, priant pour que cela ne soit pas un cadavre, mais une personne vivante. Il aperçoit des silhouettes encore debout, qui paraissent en vie. « Si vous pouvez bouger votre cul, aidez-moi ! » Il faut sauver le plus de personne possible, évaluer les dégâts. Et surtout, évaluer la situation extérieure. Où ont-ils atterri ? Heureusement, son sac à dos a valdingué à quelques mètres à peine. Bien qu’il soit éventré, le principal est là : la Pokéball de sa Trioxhydre. Pour le reste de ses affaires, à savoir son uniforme, est-ce que la soute ne s’est pas détachée en plein vol ? Est-ce que cela n’a pas simplement explosé lors de l’impact ? Quel enfer. L’important pour le moment est de sauver ceux qui peuvent l’être. C’est la fatalité, beaucoup n’ont pas survécu à l’impact. Ce ne sont pas les premiers morts auxquels Justin fait face, et certainement pas les derniers. Il ne faut pas perdre de temps pour agir.

HRP:

(1058)






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Amyra Richards

Amyra Richards
Modo Jeux & Dresseur

C-GEAR
Inscrit le : 27/12/2021
Messages : 689

Région : Kalos
Mar 26 Sep - 22:02
Je consulte ma montre, puis tourne la tête vers le hublot.
Nous sommes à hauteur de nuages, et les maisons rapetissent à vue d'oeil, au fur et à mesure que nous gagnons en altitude.
Nous avons quitté l'aéroport depuis peu et déjà, les premiers signes de mon impatience se manifestent.

À la toute dernière minute, un bris mécanique a été détecté et a causé l'annulation du trajet à bord de mon jet privé.
L'appareil étant devenu inutilisable, j'ai été forcée à réserver une place à bord d'un vol commercial.
Aucun siège en classe premium, seulement en économique, avec un choix entre un bord d'allée et une fenêtre obstruée par un morceau d'aile.

Je n'ai absolument rien contre le fait de partager mon espace avec le public, mais les pleurs d'enfants en bas âge, les coups de pied dans le dossier de mon siège...
Je trouve cela insupportable.
Mais puisque je suis à cours d'options et qu'il est impératif que je me rende à destination dans un délai raisonnable...

Je soupire doucement avant de me pencher, attrapant le sac à bandoulière protégeant mon ordinateur portable.
Travailler me fera oublier.





J'ouvre les yeux et me redresse lentement, avant de masser mon bras engourdie.
Une accumulation de fatigue, couplée à l'ambiance relaxante et le climat relativement calme à bord de l'appareil, m'ont fait sombrer dans une douce somnolence.
Je pose mon regard doré sur l'hôtesse qui m'a réveillé.
Elle propose des rafraîchissements et je refuse poliment, ne demandant qu'un petit paquet de noix salées.
Il me reste encore une demie bouteille d'eau et mon estomac commence à crier famine.
Les repas ne sont pas fournis, seulement des collations, et j'en viens sérieusement à m'interroger sur les pratiques de cette compagnie aérienne.
Le personnel est charmant, mais il manque clairement de service, à certains égards.


- Est-ce normal que nous volions si bas ? Que je demande avant que la jeune femme ne poursuive sa routine.

J'ai l'impression d'avoir rêvé que l'on annonçait une descente temporaire pour éviter des turbulences. Et comme de fait, on me confirme que c'est bel et bien le cas, qu'il s'agit de la réalité.
Je fronce légèrement les sourcils, avant de remercier mon interlocutrice et de me caler le plus confortablement possible dans mon siège.
J'entends les roues du chariot grincer.




Si je me suis rendormie, je suis maintenant complètement réveillée.
Une secousse brutale m'a tiré des limbes du sommeil.
La plupart de mes effets qui reposaient sur la tablette sont au sol ; il n'y a que mon ordinateur, fermé depuis un moment, qui s'y trouve encore, à un ou deux centimètres de tomber.

Malgré les voix qui s'élèvent et les cris, j'essaie de maintenir mon calme.
Je suis habituée aux turbulences, lors des vols longues distances.
Celle-ci nous a certes secoué, mais elle est terminée ; il n'y a pas de quoi paniquer.
Je range mon ordinateur, remet en place la tablette amovible, puis glisse mon sac sous le siège devant moi avant de détacher ma ceinture.

Les tremblements reprennent de plus bel et l'avion plonge légèrement vers la gauche.
Un fracas d'objets s'accompagnent de la chute d'une valise ou deux, en provenance d'un compartiment à bagages un peu trop plein.
La panique augmente d'un cran.
Cette fois-ci, je sens une boule d'inquiétude se former dans ma poitrine et je ne peux m'empêcher de jeter un regard vers le fond de la cabine.

Il fait anormalement sombre, comme si d'épais rideaux se sont abattus sur tous les hublots.
Les passagers se poussent, se lèvent ou se rassoient, s'époumonent en tenant leur proche.
Un bébé hurle à mort.
Le message grésillant que crache les hauts parleurs me tire un terrible frisson.
Un atterrissage d'urgence.
Les membres de l'équipage tente de donner des instructions, de rassurer les plus terrifiés du lot.
Je me prépare au pire, mais espère le mieux.

Suivant les consignes, je retourne à ma place et je boucle ma ceinture.
Par précaution, j'extirpe même la bouée de sauvetage qui se trouve sous mon banc.
Sait-on jamais, ce sera peut-être la mer qui nous interceptera.

Je daigne regarder à l'extérieur, à la recherche d'un point de repère.
Mais tout ce que mes yeux et mon cerveau enregistrent, c'est la présence d'une fumée noire et épaisse, qui jaillie à profusion.
Vient-elle des moteurs ?
Du cargo ?

Je positionne mes bras sur ma tête, essaie de protéger ma nuque en attendant l'atterrissage - ou l'amerrissage.
Un goût de bile emplie ma bouche.
Un bang sonore, suivie de grincements assourdissants, se mêlent aux soubresauts de l'avion.
Je ne m'entends pas crier.

Puis, il a ce choc.
D'une puissance démesurée, comme si nous venions de percuter une montagne.
Une douleur fulgurante éclate dans mon corps tandis que je plonge tête la première vers le siège devant le mien, pour m'y cogner violemment le front.

C'est le noir complet.





J'entrouve difficilement les yeux.
Ma vision est floue, mes oreilles bourdonne comme si un essaim d'apitrini y a élu domicile.
Il me faut du temps pour cesser de voir en double, arrêter de capter les couleurs dansantes et étourdissantes.
Je crois que j'ai du sang dans l'oeil droit.
Je tâtonne mon arcade sourcilière ; celle-ci est profondément fendue et je pense qu'il me faudra des points de suture.
Le coeur au bord des lèvres, je vérifie qu'il ne me manque aucun morceau.
J'ai l'impression qu'un camion m'a roulé sur le corps.
L'une de mes prothèses s'est détachée, mais je la vois, son métal scintillant à la lueur du lugubre éclairage.
Je la récupère et la remet en place, dans un déclic rassurant.

Lorsque je me sens capable de remuer, je m'extirpe prudemment de mon siège.
Sur ma droite, j'entends des gémissements.
Je tente de venir en aide à un voisin, qui, bras tendus, appelle à l'aide dans un gargouillis désespéré.
On dirait qu'il est coincé, car je ne vois pas le bas de son corps.

Et c'est bien le problème.

Je le lâche immédiatement lorsque je constate qu'il n'en a plus, de bas de corps.
Je couvre ma bouche de ma paume et me détourne, le laissant agoniser.
Je ne peux pas le sauver.
Tout comme les dizaines, voire les centaines d'autres cadavres qui gisent, certains transformés en amas de chair et d'os méconnaissables ou pliés en angles improbables, et qui me font, à un moment, vider violemment mes tripes.

Le regard fou, je m'essuie le coin des lèvres, sans me rendre compte que je les tache davantage du sang qui s'écoule de mes plaies.
Il faut que je sorte d'ici.
Je crois qu'il y a des survivants, car j'aperçois des silhouettes qui se détachent et qui suivent la descente jusqu'à la coque éventrée de l'appareil.
Un jeune homme, visiblement en meilleur état, se permet de prendre les commandes, de regrouper les survivants et d'entamer une fouille des décombres.
Je me traîne jusqu'à lui.


- Je... Moi.

Ma voix est faible et tremblotante, un écho misérable de ce qu'elle doit être normalement.
Je suis encore sous le choc.
Je lance un coup d'oeil à la dérobée, pour tenter de dénombrer les personnes en état de chercher des secours.
Nous sommes si peu nombreux, c'en est terrifiant.


- Les valises... Il y a peut-être du matériel... Ou de la nourriture.

Pour celles qui ne sont pas parties en fumée ou qui n'ont pas été maculées de fluides peu ragoûtant.
C'est l'une des choses qui me viennent à l'esprit, avant même de songer à panser les blessés.
C'est peut-être égoïste, mais ce ne sont pas les morts qui nous sauveront.
Ni ceux en voie de mourir.
Je me racle la gorge, cherche à retrouver constance.
Puis je me mets à arpenter les alentours, en quête de vêtements, de bouteille d'eau, de lotions...
De tout ce qui pourra nous être utile, si jamais nous devons nous débrouiller.


- Par ici ! Il y a... quelqu'un, je crois qu'il est vivant !

Mais je ne suis pas assez forte pour le débarrasser de ce qui l'entrave.
Tout ce que j'entends, c'est une respiration laborieuse.


HRP:



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Côme Potte

Côme Potte
Ranger Sinnoh

C-GEAR
Inscrit le : 02/11/2013
Messages : 3736

Région : Sinnoh - Kantô - Paldea
Sam 30 Sep - 11:12
Une flûte de champagne Monsieur Potte ?

Je refuse d’un signe de tête. Le service en première classe est vraiment… un autre monde. Un univers de richesse et de confort. Je comprends très bien pourquoi ceux qui ont les moyens refusent de voyager autrement. Et pourquoi les plus riches d’entre eux optent même pour un jet privé où le voyage doit devenir une véritable sinécure. Pour être honnête, je n’ai jamais été un véritable adepte des transports de la sorte. Il en va de même pour le ferry ou le train, quoique ce dernier mode de transport a fini par me charmer. Cependant, je préfère largement voyager à dos de Pokémon, d’autant plus maintenant que Dezba a stabilisé son vol et que nos périples sont on ne peut plus fluides. Et depuis son évolution imprévue, elle a gagné en stature, ce qui la rend encore plus confortable avec le plus grand harnais.

Le siège en première classe est si spacieux et confortable, qu’on ne devrait pas être autorisé à appeler cela un siège. C’est presque comme un cocon molletonné qui fait venir le sommeil en un clin d’œil. Voilà déjà deux fois que je me prends à piquer du nez, et je décide donc de poser ma tablette devant moi. Après tout, chaque module est tellement bien équipé que ce n’est pas l’espace qui manque ! J’étais en train de relire les détails sur la formation à laquelle je vais assister, mais je regarderai cela plus tard. En effet, je sais déjà l’essentiel : il s’agit d’une formation pilotée par le Polygone concernant la gestion des événements traumatiques pour les populations. Les rangers étant parmi les premiers professionnels sur place, il n’y a que très rarement des psychologues capables de se charger de l’aspect émotionnel des victimes. Le Polygone a donc pensé, à juste titre, que former ne serait-ce qu’un minimum les rangers pour accompagner dans les tous premiers temps suivant une catastrophe serait une sage idée.

Par le hublot, je regarde distraitement les nuages dehors, mais aussi le sol, étonnamment visible. Je ne m’en formalise pas, l’esprit déjà trop embrumé alors que le soleil me gagne. J’ai retiré mes chaussures pour être plus à l’aise, et ai emmitouflé tout le bas de mon corps dans le plaid qui se trouvait sous mon siège. Je ferme une dernière fois les yeux, et laisse le sommeil m’emporter.

Je tombe.

Je me relève en sursaut, ma tête se redresse d’un coup sec, un souffle m’échappe. Mon cœur bat la chamade. Juste un rêve. Enfin, je ne sais pas si on pourrait qualifier ça de rêve véritablement. Plus une impression de tomber en avant. Ce n’est pas la première fois que cela me le fait. Je regarde autour de moi pour retrouver mes marques. Rien n’a bougé. J’active la tablette pour avoir les informations du vol : j’ai dormi… une heure ? Quelque chose comme ça. Je passe une main sur mon visage pour chasser les derniers vestiges du sommeil puis me lève pour aller aux toilettes.

À peine ai-je le temps de faire trois pas dans l’allée qu’une secousse me projette violemment sur la droite où mon épaule déjà fragile percute le dossier solide d’un autre siège. Un genou à terre en essayant de me relever et en me tenant l’épaule, et voilà qu’une deuxième secousse, certes moins violente que la première mais vers l’avant plutôt que le côté cette fois-ci, me projette tête la première contre le sol moquetté de l’allée. Quelques secondes de répit où je suis légèrement sonné, avant que le chaos explose.

J’entends des cris un peu partout, et je vois les hôtesses qui se dépêchent de regagner leur compartiment pour s’attacher dans leurs sièges. Un message inaudible du pilote. Alors que l’avion continue à secouer, je regagne tant bien que mal mon siège. À seulement un mètre de moi, j’ai l’impression de devoir faire autant d’efforts que pour un marathon afin de le regagner. Une fois dedans, je m’attache le plus vite possible alors qu’une nouvelle secousse fait visiblement piquer l’avion du nez en même temps que nous penchons dangereusement vers la gauche. D’instinct, je saisis la pokéball de Jaïa qui se trouve à ma ceinture, la détache et la dépose dans un des compartiments autour de mon siège. Si le pire doit arriver, ce sera un endroit beaucoup plus susceptible de résister à un quelconque choc. Lorsque les secousses semblent empirer, je me cramponne au siège et je serre les dents. Au-dessus de nous, les masques à oxygène tombent des compartiments prévus à cet effet, tout comme les gilets de sauvetage. J’ai bien suivi les procédures de sécurité avant l’envol, et je tends le bras vers les deux au même moment que les porte-bagages s’ouvrent et qu’une ribambelle de sacs en tous genres se meut à pleuvoir tout autour de nous. Il suffit à l’avion de piquer une nouvelle fois sur la gauche et l’un des sacs épouse une trajectoire qui met fin à mes espoirs de revêtir ce fameux masque à oxygène. Je n’ai que le temps d’à peine discerne une grosse masse noire dans ma vision périphérique avant de sentir le choc à ma tempe. Puis c’est le noir complet.

Alors que je reviens à moi, une silencieuse scène d’horreur m’accueille. Je cligne plusieurs fois des yeux devant l’enfer qui m’entoure. Des bouts de métal, l’avion en plusieurs morceaux, des corps qui jonchent le sol, un cadavre dans un arbre un peu plus loin. Lorsque mes oreilles refonctionnent après avoir chassé un vilain bourdonnement, j’entends quelqu’un qui hurle tout autour de moi. Je tourne frénétiquement la tête mais ne parviens pas à voir d’où cela provient. Le hurlement s’arrête au même moment que je reprends mon souffle dans un demi-sanglot, encore trop choqué pour comprendre tout ce qu’il vient de se passer. Puis le hurlement reprend.

Il me faut deux autres sanglots pour comprendre. C’est moi. C’est moi qui hurle. Je m’arrête net après cette prise de conscience. Je halète alors que ma poitrine semble se comprimer face à tout cette horreur. J’essaye de décoller de mon siège mais rien n’y fait et je plante mes pieds au sol, mes bras agrippent le siège et je sens les larmes qui commencent à couler alors que je lutte en vain. Il me faut à nouveau quelques secondes pour comprendre et détacher la ceinture qui m’entrave.

Je me redresse soudainement, trop, peut-être, et c’est là que mes autres sens reviennent tous en ligne d’un coup. Le goût métallique dans ma bouche, l’odeur de charbon tout autour de moi, de chair brûlée quelque part sur ma droite, et la douleur, dans tout mon corps. Mes genoux flanchent, et je tombe à quatre pattes. Mon estomac se soulève. Plus de bile qu’autre chose, qui me laisse un goût acide dans la bouche. Toujours mieux que celui du sang j’imagine.

Tout mon corps est comme une énorme ecchymose. Ma tempe droite tambourine et ce martèlement rivalise avec les pires migraines que j’ai pu connaître. Mon épaule droite est en plus mauvais état que lors de ma toute première blessure. Après m’être retrouvé à quatre pattes, je me rends compte que je ne peux absolument pas mettre de poids dessus. Mon bras droit est pour ainsi dire presque un poids mort à ce stade.

Je me relève en tremblant et titube en arrière jusque dans mon siège. Alors que je respire laborieusement et ferme les yeux pour essayer de me calmer, je constate que mon siège est toujours aussi confortable. Cela fait tilt dans ma tête, et je me dépêche d’ouvrir le compartiment pour récupérer la pokéball de Jaïa. Un soupir de soulagement me calme assez longtemps pour que je retrouve une respiration normale. J’ai bien fait de faire confiance à la solidité de ce compartiment.

L’odeur autour de moi est insupportable. Surtout couplée à la vision de tous ces corps et parfois même, ces morceaux… Et je me surprends à rire à gorge déployée en me disant que cette formation sur la gestion des événements traumatiques aurait été bien utile là, maintenant. Nous sommes au beau milieu de nulle part. Tout le monde est mort, ou presque, car je crois apercevoir quelques silhouettes, et commence à entendre des gens parler, je crois. Je suis peut-être en train de me vider de mon sang, là tout de suite, sans même m’en rendre compte. Ça, ou inhaler cette fumée qui nous entoure pourrait signer mon arrêt de mort d’ici quelques heures.

Il faudrait que je me ressaisisse. Je ne peux de toute façon pas rester assis dans ce siège. Qui sait, la carcasse de l’avion pourrait exploser, vu la chance que nous avons eue aujourd’hui.

Heureusement pour moi, tout semble rentrer dans l’ordre quand j’aperçois l’une de mes chaussures, juste devant moi. Je laisse échapper un petit rire de soulagement et m’empresse de l’enfiler. Les lacer avec un bras ballant, c’est cependant un peu plus difficile. Mais j’y arrive. Je crois. Je ne trouve pas l’autre. Je n’ai plus qu’une chaussure, l’autre a disparu. Je fronce les sourcils et cherche aux alentours, mais rien. J’essaie de soulever quelques affaires qui jonchent le sol mais ne l’aperçois pas.

Je m’aventure un peu plus loin et j’entends des gens crier. Une voix d’homme. Une autre de femme. Je les aperçois, pas très loin, vers l’arrière de l’appareil.

Je déambule vers eux, jaloux de ces corps qui ont au moins la chance de toujours avoir leurs deux chaussures aux pieds. De mon côté, je boitille presque en essayant de ne pas mettre mon pied déchaussé n’importe où. En plus, j’ai mis des chaussettes blanches. Si j’avais su.

Lorsque je m’approche de l’homme, il hurle, semble-t-il dans ma direction, en demandant qu’on l’aide, sur un ton qui ne me plaît pas trop, et je fronce les sourcils.

J’AI PERDU MA CHAUSSURE !

Moi aussi j’ai besoin d’aide. Et je ne hurle pas sur les autres comme ça. Je fais sortir Jaïa de sa pokéball. La pauvre Flambusard n’a même pas le temps de comprendre ce qu’il se passe que je lui demande de survoler les décombres pour essayer de retrouver ma chaussure manquante. L’oiselle ne fait rien d’autre que voler autour de moi, sans doute inquiète de mon état.

Finalement, j’aperçois une chaussure marron sur la gauche et vais explorer. C’est le bon modèle, et le bon pied, et je crois presque en ma bonne étoile.

Malheureusement, vu la taille, c’était la chaussure d’un enfant. (1746 mots)

HRP:


Côme rêve en teal.
 
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Giacomo Tutti

Giacomo Tutti
Modo Jeux & Ranger

C-GEAR
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Région : Galar
Lun 16 Oct - 20:14
Je n’ai jamais été fan des hauteurs, ni des voyages dans les airs, que ce soit en avion ou sur un pokémon Vol, bien équipé pour. Avec le temps, depuis que je suis à l’institut, je me suis habitué autant que possible à voler sur de courtes distances, serrant autant que je le peux le harnais des volatiles affiliés à Sillage. Mais pour des vols réellement longs, la question ne se pose pas : c’est l’avion ou rien. Et vu que ça ne peut pas être rien… me voilà, après un premier vol d’une grosse heure, assis une seconde fois en classe premium économie à mi-chemin entre la première classe dont je devine le luxe derrière les rideaux qui la séparent du reste de la plèbe et que les hôtesses s’appliquent à refermer derrière elles après chaque passage, et la classe économique, à l’arrière.

Ce n’est pas moi qui aie choisi, mais je ne me plains pas. J’ai suffisamment la place pour caler mes grandes jambes sans que mes genoux cognent douloureusement contre le siège devant moi et il y a un casque et un petit écran si je veux regarder quelque chose. Ce que je compte faire, ça fera passer le vol plus rapidement. Avant, je m’assure tout de même que la pokéball de Folk, mon Noacier que j’ai pris avec moi pour l’occasion, est bien glissée dans la poche de mon pantalon, au niveau de mon tibia droit.

En tant que « jeune Ranger », Ian m’a recommandé auprès de la superviseure Zingerstein et me voilà embarqué pour un séminaire au sujet des pokémons obscurs (spectres et ténèbres) et de leur écosystème. Tout ça part d’une très bonne volonté et j’aurais bien été incapable de refuser, même si la perspective de me retrouver trois jours assis à écouter des gens parler me fout déjà des boutons. (« Mais non, je sais très bien qui organise ça, c’est pas fait pour vous servir la soupe, y’a un ensemble de visites, d’ateliers… tu verras ! » ouais ouais, dans l’immédiat, j’imagine le pire)

Enfin bref, c’est pour ça que je suis là, essayant de me convaincre que cette grosse carlingue métallique qui brave les lois de l’apesanteur est bien plus stable et bien plus solide qu’un volatile en proie aux évènements et aux sursauts d’orgueil. Je suis loin d’être confiant, mais comme à chaque fois je me répète que des millions de gens prennent l’avion tous les jours, alors y’a pas de raison ! Je dois sans doute pas être le seul à me faire cette remarque. On est dans une ère de progrès, tout est fait pour que les avions soient des appareils fiables, après tout.

Il me faut un bon quart d’heure pour que mon corps se décrispe et je reste un long moment à observer la vie qui se fait de plus en plus petite en dessous de nous, essayant de deviner à quoi correspondent les formes qui ressortent le plus, comme ce petit hexagone en périphérie de l’une des villes… Peine perdue, ce n’est pas Galar que l’on survole, alors ça n’aide pas.

Pendant plusieurs minutes, je m’amuse à faire des grimaces à une petite fille qui se lève sur son siège plusieurs rangs devant et se retourne pour jouer avec les gens derrière elle. Si tout le monde n’est pas forcément réactif, moi ça me fait sourire, et je lui rends grimace sur grimace jusqu’à ce que sa mère à ses côtés la force à se rasseoir. L’hôtesse passe ensuite et je prends un soda bien trop sucré pour mon bien, mais c’est connu, je suis le premier pour ce genre de truc. Je soulèverais quelques poids de plus à la salle la prochaine fois que j’irais, pour me donner bonne conscience.

Je lance une série random sur l’écran devant moi, pose le casque sur la tête et je me laisse porter…

Peut-être un peu trop. Un cri à ma gauche me fait sursauter et je me réveille brusquement L’épisode à base d’amourette adolescente n’a vraiment pas retenu mon attention et je me suis endormi dans une position peu confortable, mon cou me lance un peu mais ce n’est rien par rapport à la secousse qui fait trembler tout l’avion, brutalement. J’ai comme un haut le cœur et mes bras se crispent sur les accoudoirs. « Non non non… » En avion, j’ai tendance à vite flipper, souvent pour rien. Par réflexe, je cherche le visage d’une hôtesse non loin, elle a les sourcils froncés et ça me rassure pas particulièrement. Si même les gens dont c’est le métier paniquent… J’hasarde un regard par le hublot et… NON. Ce n’était pas une bonne idée.

« Qu’est-ce ?! On va se crasher ?! » Une épaisse fumée noire est visible, l’avion se met à piquer du nez et dans le murmure angoissé qui monte autour de moi, j’entends à peine le message du pilote. D’une main tremblante, je récupère le carton glissé devant moi et observe les mesures de sécurité, dont la position qui nous a été mimée par l’un des stewards. Les masques à oxygène tombent soudainement au-dessus de nous et tout devient concret. Trop concret. Je l’agrippe, l’installe et me met en position de sécurité. Puis je prie. Moi qui ne crois en rien, je prie parce que c’est bien ce que l’on fait dans ces moments-là.

[…]

Je ne me souviens pas de grand-chose. Un énorme bruit comme un coup de marteau qui me fracasserait le crâne, un choc vers l’avant qui m’a coupé violemment le soufflé et une douleur lancinante au niveau de mon genou droit, qui a tout de même dû percuter quelque chose, sur le coup. Et quand j’ouvre les yeux, je n’ai aucune idée du délai entre le crash et ma prise de conscience. C’est peut-être la fumée qui m’a sorti des vapes. Difficile à dire, l’odeur, le bruit, la fumée… Dès que j’ouvre les yeux, tout me revient : le message du pilote, l’avion qui tombe et le masque à oxygène que j’ai sur moi. Je l’enlève et me redresse, le siège devant moi est complètement replié, comme s’il n’y avait jamais eu personne. Pourtant… si ? Je m’assure que ma pokéball est toujours à sa place, puis je m’extirpe. Ma voisine de droite est introuvable, sur ma gauche, un pan de ferraille s’est disloqué de la carlingue et je vois trois personnes transpercées, les corps immobiles. Je m’y prends à deux fois avant de comprendre ce que je vois.

Une crise de tremblements parcourt alors mon corps, j’ai le souffle court. J’ai du mal à réaliser, je… je ne comprends pas bien. Je tourne sur moi-même, du sang, des corps sans vie, des membres dans des positions anormales, des cris. J’ai l’impression d’être dans une place mortuaire où l'on m'a oublié ou dans mauvais film, cela pourrait être le cas si un trop-plein d’émotions ne me prend pas soudainement aux tripes. Je pose mon bras sur l’un des fauteuils, essayant de récupérer mon souffle, puis j’avance en m’accrochant à tout ce que je peux, subissant de plein fouet les images des gens morts expulsés de leur siège par la force du choc. Au niveau de là où se trouvait la petite fille, j’ai peur de tourner la tête, mais c’est plus fort que moi, je le fais et… je vois une femme dont la nuque fait un angle anormal mais pas d’enfant. J’inspire un grand coup et je m’agenouille : rien. Seulement des sacs et autres petites valises tombées partout.

À chercher ainsi courbé, ma tête tourne et c’est à croire que j’agis presque par automatisme. Quand je me redresse, j’ai l’impression de ne pas savoir ce que je fais là. C’est un volatile, un peu plus loin, qui attire soudainement mon attention. Un Flambusard. Un Flambusard au milieu de l’avion (ou ce qu’il en reste) et des gens qui crient. Par réflexe, je m’approche, suivant un jeune homme blond qui semble tout aussi paumé que moi. Il parle d’une chaussure et moi, je continue de regarder entre les rangées, m’infligeant les horreurs des victimes qui n’ont pas survécu.

Quand je suis à son niveau et à celui d’une autre type, je souffle juste : « Une… une petite fille. Vous avez vu une petite fille ? Plus vers l’avant ? Blonde ? » En cet instant, le sort de cette gamine m’importe plus que le reste. Elle était toute mignonne, souriante, avec son serre-tête rose…

Le Flambusard continue de tourner autour de celui qui doit être son dresseur, et je laisse mon bras reposer sur le haut de l’un des sièges, je ne me fais pas confiance. Je ne fais pas confiance en mes jambes. Je les sens toujours tremblantes et douloureuses. « Il faut… il faut qu’on sorte. » Sur le coup, je ne sais pas quoi dire d’autre. Entre la panique, la fumée, les odeurs, j’ai juste l’impression d’étouffer.



(1485 mots)

    Résumé.:


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Hiromasa Watanabe

Hiromasa Watanabe
Agent Alola

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Région : Alola
Lun 23 Oct - 18:28
Seize. C'est le nombre de mois qu'il aura fallu à Hiromasa pour accomplir son extra en formation. Entre le moment où il a dû faire ses bagages pour partir dans la région de Galar et le moment où il s'est retrouvé dans cet avion, il s'est écoulé seize mois. Seize mois durant lesquels il s'est durement entraîné afin de parfaire ses capacités et ses connaissances dans les forces de l'ordre. Voilà le compromis qui avait été fixé pour lui laisser une chance de devenir agent. A Galar, il s'est fait de nouveaux amis, collègues et surtout, une carrière possible dans la région. Réveillé au petit matin par la sonnerie de son Motismart dans une chambre d'hôtel de Motorby, c'est un jeune homme maintenant majeur qui a dû quitter Galar pour sa première escale en direction de Johto. Sa certification l'attendait au Glaive, là où tout avait commencé. Seize mois auront suffit à lui faire prendre trois centimètres en taille (mesurant 166 cm maintenant) mais surtout en musculature, son corps étant maintenant sculpté et paré à endosser son rôle d'agent de police. Riche des enseignements et de la formation intense qu'il aura vécue durant son passage à Galar, c'est un agent plein d'énerg... Non, non. C'est un agent endormi qui profite des longues heures de vol pour recharger ses batteries. Hiromasa voyageait léger. Il était parti avec un sac de voyage, son Motismart, son Voltoutou qui était son fidèle partenaire en tant qu'agent. Il était avec son Amphinobi à Galar, mais ce dernier a dû être envoyé par le système de PC au laboratoire du professeur Euphorbe pour un bilan après ces longs mois d'entraînement. Tous ses autres Pokémon étaient restés soit au ranch familial, soit chez le professeur. Hiro pensait à tous ses Pokémon dans ses songes, quand une douce voix vint le sortir de son rêve.

Il était dans cet avion et il aurait préféré être réveillé une fois la destination atteinte. « Avec plaisirs ! Un thé s'il vous plaît! » A l'honneur de sa politesse, il engage un large sourire à l'hôtesse qui lui tend un verre d'eau chaude et un sachet de thé. Le trajet lui semble interminable sans la compagnie de son Pokémon smartphone et son Voltoutou, mais les règles sont les règles et il se doit de les respecter. L'agent perd son regard à travers le hublot avant de profiter de sa boisson. Ses pensées sont calmes, il est serein, confortablement installé dans son fauteuil. Avant que l'hôtesse ne passe aux sièges derrière lui, Hiromasa lui pose une question. « Vous pouvez me dire pourquoi on vole à si basse attitude s'il vous plaît? » La steward lui répond que c'est une décision du capitaine, afin d'éviter les turbulences. C'est confiant et avec son sourire habituel qu'il remercie l'employée de la compagnie aérienne, continuant son chemin dans les allées de l'avion. Un peu plus tard, une intonation de voix qui ne lui est pas inconnue vient le sortir de sa boisson. Le visage d'Hiro s'illumine quand il reconnaît son rival et ami avec qui il a vécu quelques péripéties. « Justin ! » s’exclame t-il joyeusement. Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus ces deux-là ! La dernière fois, c'était lors d'un naufrage en mer... Les pauvres... Alors qu'Hiromasa lui montre fièrement son certificat d'aptitude à être agent de police tout sourire, les deux amis sont loin de se douter qu'ils allaient vivre une nouvelle tragédie... L'excitation des retrouvailles et la sensation de chaleur du thé ont entraîné l'agent dans une nouvelle sieste.

Un choc vient le sortir de son sommeil. Alors qu'il pensait avoir été sorti de son sommeil par cette sensation bizarre de sursaut incontrôlable qui lui arrive parfois la nuit, l'agitation et le stress ambiant vint lui donner un coup de fouet. Trop d'informations se bousculent dans sa tête alors que la panique est déjà bien présente dans l'avion. Impossible pour lui de discuter avec ses compagnons de siège, ils sont terrifiés et pour cause, le sol commençait à se dessiner plus précisément au fur et à mesure qu'il regardait à travers le hublot. L'avion est en train de se crasher et Hiromasa s'évanouit à l'instant où il en fait le constat, il n'a pas le temps de s'équiper des masques à oxygène, il n'a même pas eu l'occasion de les voir tomber de leurs emplacements. Les hurlements et les vibrations du véhicule volant ne sont pas suffisant pour le sortir de son état de choc. Heureusement pour lui, il s'était bien attaché et n'avait pas bougé de son siège. Seule le facteur chance allait décider pour lui de son état à venir. Dans l'avion, c'est la panique générale pour toutes les personnes consciente. Tel un drôle de rêve, Hiromasa se voit flotter au-dessus des passagers. Il voit Justin hurler de tout son souffle sur les passagers. Il voit plus loin, une femme se protéger la tête avec ses bras. Un homme aux cheveux blonds qui range une pokéball dans un compartiment et un autre homme qui se crispe après avoir équipé son masque... Hiromasa se demande pourquoi il voit ces trois personnes agir alors que lui, semble être incapable de réagir, il n'en parlera jamais à personne, mais il a connu ce que l'on appelle communément une 'EMI'. Puis, c'est le trou noir, l'avion a percuté le sol dans des hurlements de peur et de souffrance...

C'est la douleur généralisée qui vient le ramener à lui. Son réveil est douloureux, tout son corps lui lance des signaux d'alerte. Il ne saurait dire à quel endroit il a le plus mal, cependant, une sensation étrange et douloureuse est ciblée dans tout son bras gauche. En observant autour de lui, il se rend compte qu'il a du mal à tourner la tête et du mal à bouger tout court. Il est toujours bien fermement installé dans son siège, mais il n'est plus dans l'avion. Sa vision est troublée, la seule chose qu'il arrive à distinguer, c'est la danse des flammes et les cris de douleur et de détresse qui surplombent l'atmosphère. Dans son entrave, il a une pensée envers Justin. Il se souvient qu'il était lui aussi dans cet avion et il espère qu'il fait partie des survivants, car oui, une fois de plus, les deux agents sont des survivants. Hiromasa s'énerve en essayant de se mouvoir, prit au piège dans son siège. Il essaie de défaire sa ceinture mais la douleur dans son bras gauche est trop forte. Quand il regarde son épaule en tournant la tête sur la gauche, il voit qu'elle n'est pas à son endroit habituel. Son corps compte plusieurs plaies plus ou moins profondes, mais ce n'est rien comparé à la douleur intenable de son épaule démise. C'est la première fois que cela lui arrive et comme on dit, les premières fois sont toujours spéciales et cette douleur elle aussi, est spéciale. Il essaie de dire quelques mots, d'appeler à l'aide, mais la ceinture lui coupe la respiration, il n'arrive pas à s'exprimer. Sa respiration douloureuse pousse des râles d'agonies que seuls ceux qui sont à proximité peuvent distinguer si ils ne sont pas trop confus ou affaibli. Il arrive à percevoir quelques voix en plus des hurlements et des bruits de la carlingue complètement explosée. En levant la tête, il voit son sac à dos pendouiller au-dessus de sa tête. Il essaie de l'attraper avec son bras valide, mais la douleur que tout son corps lui lance l'empêche d'agir comme il le voudrait. A l'intérieur il y a son Motismart et la balle de son Voltoutou. En voyant le sac se balancer doucement, il essaie encore de le saisir, mais il n'arrive à rien. Une voix se rapproche, il essaie de parler, d'appeler à l'aide, mais sa respiration est trop courte, son souffle est coupé par le choc et la pression de sa ceinture qui bloque l'air sortant de ses poumons. Tout l'intérieur de son corps est en train de brûler et tout l'extérieur de son corps est meurtri. Si seulement il avait ses deux bras valides, il aurait pu essayer de se libérer de l'étreinte de son siège. Seulement, il n'est que passif de la situation. Il ferme les yeux et espère au plus profond de son âme que quelqu'un va finir par le trouver. « A...l'ai...de... »
(1 484 mots)
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Miss E

Miss E
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C-GEAR
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Mar 24 Oct - 14:18


L'odeur de kérosène brûlé se mêle à celle du sang pour vous emplir les bronches d'un cocktail peu ragoûtant. Le crépitement des flammes s'accompagne aux râles d'agonie des passagers trop peu chanceux pour être morts sur le coup, couverts par les hurlements de douleur des blessés graves. Pourtant, dans cette scène apocalyptique, des voix s'élèvent. Les voix de quelques survivants encore capables d'aligner leurs pensées et d'agir. Chercher des survivants, du matériel, des vivres. D'excellents réflexes qui ne seront toutefois pas faciles à mettre en oeuvre, d'autant qu'aucun d'entre vous n'est totalement indemne.

Le premier à agir est un agent au caractère bien trempé. Il semble que rien ne puisse venir à bout de l'agent Thyme, définitivement dur à cuire, qui n'oublie jamais quel est son devoir. Tu pars donc en quête de survivants, après avoir récupéré ta pokeball. La vue d'alignements de cadavres tous plus mutilés les uns que les autres te hausse le cœur, et met ta détermination à rude épreuve. Partout, des crânes défoncés, des membres arrachés, des thorax écrasés. Souvent, des yeux exorbités, emplis d'autant de sang que de terreur, croisent ton regard. Il te faut toujours un instant pour réaliser que ce regard est, encore et toujours, celui d'un mort. Pourtant, alors que tu arpentes les couloirs éventrés de l'appareil, tu trouves des passagers encore en vie. Certains ne le sont plus pour longtemps, et impossibles à sortir de leur prison de métal froissé. Certains, qui en sont encore capables, te hurlent de les sauver, alors que leur corps est tranché net au niveau des hanches ou que la moitié de leur visage est prisonnier d'un étau d'acier explosé. Tout d'abord, tu repères un jeune garçon aux cheveux blancs, dont la cuisse a été copieusement éventrée par un éclat de métal, et qui lutte pour comprimer la blessure avec ses mains tremblantes. Lorsque tu arrives à son niveau, il te regarde d'un air suppliant.

- S'il vous plaît ! Vous avez de quoi me faire un garrot ?

Son sang-froid te surprend, autant que son réflexe médical plus qu'éclairé. Quoi que tu décides de faire, tu vois, quelques sièges plus loin, une femme assez âgée. Elle est presque immobile, mais tu vois son regard à moitié éteint rivé sur toi. Une large plaie lui entaille le crâne, faisant ruisseler du sang sur la moitié de son visage. Elle semble consciente, mais en très mauvais état.

- Jeune... homme... au... sec... ours...

Sa voix est faible. Elle semble lutter pour rester consciente, mais est au bord du malaise. Juste de l'autre côté du couloir, tu entends le râle étonnamment retenu d'un jeune homme aux traits asiatiques, qui semble serrer les dents pour lutter contre la douleur que lui procure son bras gauche, dont le poignet fait un angle anormal. Il croise ton regard, et son visage tente de laisser paraître une expression qui dit "sacré merdier, hein". Il tente de garder la face, mais semble en grande détresse malgré tout. Sans dire un mot, il pose un genou à terre, dépose son poignet cassé sur l'autre, et de sa main libre ainsi qu'avec ses dents, il déchire un pan de son t-shirt avant de s'en faire une écharpe pour y glisser son bras, non sans une grimace de douleur. Son œuvre est rudimentaire, mais il semble débrouillard. Toujours sans dire un mot, il finit par t'emboîter le pas alors que tu poursuis tes recherches... sans plus de succès. Lorsque tu admets que tu ne trouveras plus personne de vivant de ce côté de l'épave, tu réalises que tu respires difficilement. Le goût de sang dans ta bouche ne s'estompe pas, pire ; tu as régulièrement des quintes de toux qui, quand tu y prêtes attention, laissent toujours des traces rouges sur ta main, ou sur les objets vers lesquels tu diriges ta toux. Tu tiens debout, certes. Mais tu sens une gêne dans ta poitrine. Tu ne dois pas être aussi indemne que tu pensais l'être au départ.

Une certaine CEO n'est cependant pas en reste. Madame Richards, une fois sa jambe reconnectée, part en quête de matériel, consciente que s'encombrer de cadavres en devenir relève plus du suicide que de l'héroïsme. Un point de vue pour le moins pragmatique, mais loin d'être erroné. En terre inconnue, après une telle catastrophe, il n'est pas superflu de parler de situation de survie. Et en survie, le matériel est essentiel. Ainsi, tu te mets à ouvrir les porte-bagages qui peuvent l'être. Tu récupères quelques sacs, de petites valises, avec principalement des vêtements pour six personnes, des livres, une console de jeux portable, un spoink en peluche, cinq petites bouteilles d'eau entamées, un sandwich, quatre sachets de friandises, un flacon d'aspirine, et un ordinateur portable encore ouvert sur sa tablette qui semble avoir survécu au crash, contrairement à son propriétaire, dont la nuque a été brisée par la chute d'un bagage. L'ordinateur n'a cependant plus que 12% de batterie, et ne capte absolument aucun signal.
Pour le reste, tu ne trouves que des bagages brûlés, détruits, ou des porte-bagages qu'il t'es impossible d'ouvrir sans outillage, tant ils ont été déformés par l'impact. Toutefois, alors que tu explores la cabine des hôtesses, malheureusement très pauvre en matériel utilisable, tu sens comme une gêne au niveau de ta jambe. Comme si quelque chose te retenait. En baissant les yeux, tu remarques une hôtesse, manifestement encore en vie, qui rampe au sol en essayant d'attirer ton attention. Ses longs cheveux blonds sont en bataille et tâchés de suie et de sang. Tu n'as pas senti qu'elle empoignait ta cheville artificielle, et tu réalises par la même qu'elle agrippe la même jambe que tu avais perdu lors du choc. Quelque chose semble ne pas tourner rond avec cette prothèse.

- S'il vous plaît... j'arrive pas à... respirer...

Son souffle est saccadé. Ses mots sifflent. Elle ne semble pas particulièrement blessée, à part quelques ecchymoses. Mais un choc à la poitrine n'est pas exclu.
Alors que tu agis en conséquence, tu remarques du mouvement de l'autre côté des rideaux, en classe affaire. En allant voir, tu constates que l'argent ne garantit pas toujours la sécurité. Les sièges plus espacés ont paradoxalement fait plus de mal que de bien, car des corps désarticulés jonchent le sol et les dossiers des sièges. La grande majorité des passagers de première classe semblent avoir été éjectés de leur place, d'autant que, contrairement à la classe économique, manifestement plus épargnée par l'impact, tous les hublots ici ont explosé, et ont achevé de tuer ceux qui n'étaient pas morts du choc en les criblant de morceaux de vitres.
Pourtant, parmi les corps, un homme assez grand, d'une cinquantaine d'années, semble s'animer. Il a l'air d'avoir eu la même idée que toi, et semble chercher activement quelque chose dans un sac écrasé au sol. Lorsqu'il te remarque, il lève vers toi un regard étonnamment impassible, avant de se replonger dans son bagage éventré. Il en tire un petit objet qu'il s'empresse de fourrer dans sa poche, avant de se redresser et de se diriger vers toi.

- Il y a beaucoup de survivants de votre côté ?

Sa voix est autoritaire. Sèche. Son visage est sérieux, et tu remarques qu'il a gardé l'oreillette de son téléphone accrochée sur le côté de son visage. Sa joue est éraflée en plusieurs endroits, son costume auparavant très élégant et sans doute très cher est criblé de déchirures, mais à part un pas très légèrement boitillant, il semble aller bien. D'ailleurs, à bien y regarder, son visage ne t'es pas totalement inconnu. Tu es même persuadée de l'avoir déjà vu quelque part.
En ce qui te concerne, outre ta jambe qui semble connaître quelques défaillances mineures, tu souffres de tes nombreuses coupures. La douleur n'est pas insoutenable, mais son corps est meurtri dans de si nombreux endroits qu'il devient difficile de se concentrer sur autre chose.

En revenant en classe économique, tu entends le râle étouffé d'un jeune homme pris au piège de son siège. Il te paraît sauvable, seule son épaule semble lui faire défaut...

Pendant ce temps, un ranger s'inquiète de considérations tout aussi terre-à-terre, si j'ose dire. Le choc semble ne pas avoir que des effets physiques sur Côme, puisque la seule perte d'une chaussure semble te faire perdre toute contenance. Ton flambusard faisant du sur-place à tes côtés, tu te mets en quête de ton soulier, artefact si précieux dans cette situation. Alors que tout le monde autour de toi s'active à chercher des survivants ou du matériel, tu arpentes les couloirs dévastés de l'appareil. Alors que tu trouves une chaussure ressemblant vaguement à la tienne sous un siège, et que tu te baisses pour la ramasser, tu réalises que le pied de son propriétaire se trouve encore à l'intérieur, arraché au-dessus de la cheville. En te relevant, tu croises un regard. Celui d'une jeune femme vêtue d'une robe qui aurait probablement été très mignonne dans une autre circonstance, et dont la fleur blanche ornant ses cheveux contraste violemment avec la plaie béante qui remplace son œil gauche, et d'où dépasse encore un éclat de métal. La jeune femme est assise entre deux sièges, haletante, un flot de larmes lui coulant sur la droite du visage, tandis que la partie gauche est inondée de sang.

Elle sanglote, tu sens qu'elle veut parler, mais ne parvient pas à aligner deux mots. A voir sa blessure, sa souffrance doit être atroce, mais elle paraît bien vivante, et bien consciente. L'adrénaline doit faire son office, mais pour combien de temps.

En entendant les appels des survivants, tu décides de revenir sur tes pas, toujours sans avoir retrouvé la trace de ta chaussure. Les nombreux éclats qui jonchent le sol te blessent légèrement, marcher est désagréable. Mais à part la sensation d'avoir la tête dans un étau, et quelques vertiges, tu ne te sens pas plus blessé que ça. Un coup de chance, sans doute.

Côme est alors pris à partie par un autre ranger blond qui semble s'inquiéter pour une petite fille. Giacomo, plus inquiet pour les autres que pour soi-même, s'agite à la recherche de cette fameuse petite fille blonde, que personne ne semble avoir vu. Alors que tu réalises que rester dans une carcasse en flammes n'est pas une bonne idée, tu entends du bruit depuis l'extérieur de l'appareil. En t'approchant de l'une des nombreuses ouvertures béantes que le crash a ouvert dans la carlingue, tu distingues deux silhouettes, une grande et l'autre très petite, toutes deux aux cheveux rouges et à la peau légèrement mate. En te voyant passer la tête par l'ouverture, elles s'approchent de toi, et tu vois une femme et une petite fille, physiquement très semblables. L'adulte prend immédiatement la parole.

- Vous êtes encore nombreux là-dedans ? Sortez vite, les flammes grandissent de plus en plus !

En effet, en passant la tête à l'extérieur, tu constates que les ailes de l'appareil sont en flammes, et que l'incendie commence à lécher la carlingue. Quant à tes interlocutrices, elles semblent en bon état. L'adulte semble légèrement blessée à la hanche, au vu de la large coupure qui lui entaille le pantalon, mais elle y applique déjà un linge. La plus petite, âgée de six ans tout au plus, serre fermement le bas de la veste de ce qui semble être sa mère ou sa grande sœur. Son front est éraflé, son poignet est enroulé dans un morceau de tissu manifestement arraché à la chemise de la plus grande, mais elle semble plus apeurée que véritablement en souffrance.

Pendant ce temps, le deuxième agent du groupe peine à s'extirper de son siège. Alors qu'une bonne âme le libère de son harnais, Hiromasa peut ainsi récupérer son sac et son contenu. Malheureusement, le Motismart ne capte absolument aucun réseau, et sous le choc, il s'est mis en veille forcée. Cependant, ton siège situé juste à côté d'une ouverture béante donnant sur l'extérieur, tu es le seul à capter du coin de l'œil un mouvement lointain, à peine perceptible. Tu vois une silhouette de petite taille, aux cheveux clairs, qui semble s'éloigner en traînant des jambes, en direction de ce qui ressemble à une ville. Mais au vu de ton état, des volutes de fumée et de l'air rendu tremblant sous la chaleur des flammes, impossible de déterminer si tu as bien vu, ou si tu as halluciné.

Une fois tout le monde sorti de l'appareil, et tandis que les derniers hurlements suppliants des mourants résonnent de moins en moins fort alors que la fumée les asphyxie lentement, vous faites un rapide état des lieux. Peu de matériel, beaucoup de blessés, et aucune idée de là où vous vous trouvez. Vous avez atterri dans une vaste plaine à la végétation sèche. Tout autour, à plusieurs kilomètres, des montagnes rocheuses semblent vous entourer. Au loin, il semble qu'une ville se dresse dans la plaine, à trois ou quatre kilomètres de distance. Toutefois, d'épais volutes de fumée noire semblent s'en échapper, similaires à celui qui s'élève de votre avion. D'ailleurs, les plus observateurs d'entre vous peuvent constater que le cockpit semble avoir beaucoup souffert du crash, mais qu'il ne s'est pas complètement écrasé. Cependant, des flammes commencent à s'en approcher depuis la carlingue.

Alors que vous reprenez tous vos esprits, vous entendez un grondement lointain, puis de plus en plus proche. Bientôt, un souffle assourdissant vous meurtrit les oreilles pendant quelques secondes. A basse altitude, non loin de votre position, vient de passer un avion de chasse. Impossible d'en identifier les couleurs à cette vitesse. Mais la présence d'un chasseur à proximité d'une ville manifestement en flammes commence à vous faire réaliser dans quel genre d'endroit vous venez de tomber, et à vous donner le persistent et sournois sentiment que vous n'avez pas encore vécu le pire moment de votre journée.

Au loin, un panache de poussière commence à approcher.

Modération:


avatar ©️ Cori Cometti ©️ 柚木昌幸 (minillustration)
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Justin Thyme

Justin Thyme
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Région : Alola
Mar 24 Oct - 20:50
Au fur et à mesure que les morts défilent, Justin perd petit à petit espoir de trouver des survivants. Il doit se faire à la raison que la grande majorité des passagers n’ont pas survécu au crash. Les cadavres s’empilent, des morts plus violentes les unes que les autres. L’agent peut s’estimer heureux. Quand il voit toutes ces scènes, il a dû mal à croire qu’il a survécu à un tel carnage. Une chance inestimable qu’il ne doit pas gâcher, car certains ne l’ont pas eu. Cependant, il y a pire que les corps sans vie. Des survivants sont à l’agonie. Une flamme vacille dans leur regard, elle est maigre, elle lutte. Une tête qui tient à peine. Un buste tranché, un autre empalé. Pourtant, ils respirent. Mais leur dernier souffle est perceptible. Cela rend malade le brigadier. La colère monte en lui. Son estomac est noué, une envie de vomir remonte dans sa gorge. Il pensait être préparé. Il tente de faire bonne figure, tant bien que mal, pour garder le contrôle. Jusqu'à ce qu'un jeune homme, un blond, crie au sujet de sa chaussure perdue. Pour se préoccuper de ça, soit il est victime d'un choc à la tête, soit il n'est pas grièvement blessé. Il ne prend pas la peine de lui répondre car il aperçoit un autre garçon, blessé à la cuisse, mais vivant. Justin se précipite vers lui, luttant contre la douleur qui crie à l’intérieur de son corps. Déterminé à sauver au moins une vie, il s’arrête pourtant en plein dans sa course. Il est figé. Une femme le fixe. Son regard est oppressant. Elle est dans un sale état, en témoigne sa balafre sur son crâne. L’homme a plus de chance de s’en sortir, peut-être pourra-t-il l’aider à sauver cette personne après ? Un choix cornélien. Décider de porter assistance à quelqu’un, c’est renoncer de le faire à quelqu’un d’autre. Choisir qui vit, qui meurt. Une situation effroyable.

Le dresseur d’Alola déchire la chemise d’un passager qui n’a pas survécu à l’aide de ses dents et de ses mains. D’un coup d'œil, il a essayé de trouver un vêtement qui soit le moins taché de sang possible. « Ça va faire l’affaire ? Vous êtes blessé que là ? » Il enroule le bout de tissu autour de la cuisse droite du garçon, et prend soin de serrer suffisamment. « Tu peux te lever ? Tu t’y connais en médecine, on peut la sauver ? » Dit-il en pointant la femme quelques sièges plus loin. Il essaye de l’aider à se relever en lui servant d’appui, mais avant de lui prêter son épaule, Justin se met à cracher une gerbe de sang par terre. Ses poumons le brûlent de plus en plus. Une gêne dans sa poitrine qui ne s’estompe pas. Une côte fêlée ? Il ne préfère pas y penser. Il serre sa main sur son torse, prend une grande inspiration. Il tousse à nouveau. Il n’est pas si indemne que ça, finalement. Tant pis, il ne peut pas s’arrêter.
Un deuxième jeune homme s’en est sorti tant bien que mal. Son poignet effectue un angle surnaturel, mais avec un sang-froid impressionnant, l’inconnu se fait une écharpe pour soulager sa douleur. Il est dégourdi, un allié de choix dans une telle situation. « Moi, c’est Justin, et vous ? » Dit-il en cherchant une issue de cette prison d’acier. D’autres survivants se manifestent. L’agent reprend peu à peu espoir.

Des voix s’élèvent de l’autre côté de la carcasse, à l’extérieur. D'après eux, les flammes se propagent. Il ne faut pas perdre plus de temps. Quelques-uns sont parvenus à sortir et invitent les restants à faire de même. L’avion a été littéralement ouvert à plusieurs endroits, cela ne devrait pas être compliqué de trouver une issue. Justin aide toujours le jeune homme, dont la cuisse droite a été perforée, à marcher. Alors qu’il pensait se diriger vers une sortie, un choc électrique dans sa poitrine le paralyse. Il lâche la personne pour s’écraser sur un siège. La douleur est vive, il crache à nouveau du sang. Il n’a même pas eu le temps de prendre la peine de viser le sol, il est accoudé sur un cadavre. L’épaisse fumée n’aide en rien et encrasse encore plus ses poumons. « Avancez, je vous re… » La vision des viscères à ses pieds transforme la toux en vomissement. Un mélange de glaire, de repas, et de sang. Il se vide, et malgré ça, cela n’a pas l’air de vouloir s’arrêter. Le goût du fer est horrible. Il reste en bouche, et même dans tout son système respiratoire. Il lui faut un instant - bien trop long dans ce contexte - pour se reprendre et emboîter le pas de ses compagnons d’infortune.

L’air libre, enfin. Ils sont quelques-uns à s’être échappés de la carcasse. La plupart sont blessés, la sévérité varie. Justin est soulagé de voir Hiro, qui a l’air d’avoir un problème avec son épaule. Une femme avec une prothèse est aussi là. L’agent se dit qu’elle a déjà dû vivre un accident dans sa vie pour avoir perdu une jambe. Un bruit sourd rappelle Justin à la réalité. Un puissant boom suivit d’une onde de choc. Un avion de chasse, ici ? « Vite, il faut se mettre à l’abri ! Cachons-nous dans les montagnes avant d’établir un plan ! » Il crache à nouveau du sang. S’égosiller n’arrange pas la chose. Il a l'habitude de parler fort, de crier. Peut-être devra-t-il se calmer. Il enclenche la Pokéball qu’il a pu récupérer après le crash, et sa Trioxhydre apparaît au milieu de la plaine. « C’est pas discret, mais l’avion a déjà dû nous repérer. Ceux qui veulent me suivre et qui peuvent pas marcher vous avez qu’à monter. » Se mettre à l’abri est primordial. Ils ne savent pas où ils ont atterri. L’accident n’en est peut-être pas un. Leur vol a pu être attaqué. La ville aurait pu être une option intéressante, mais la fumée et les flammes qui s’en échappent ne présagent rien de bon. Plus tard, une fois qu’ils auront réfléchi à la situation. Ils pourraient trouver des vivres et des objets utiles, là-bas. La présence du Flambusard rassure Justin. Plus il y a de Pokémons, plus leurs chances de survie augmentent. Qui plus est, lui aussi peut voler. Pour se déplacer et couvrir de la distance, c’est du pain bénit. Moins quand on est en territoire inconnu - potentiellement ennemi - et que des avions de chasse traînent dans les parages. Ils vont devoir faire preuve de prudence et d'ingéniosité pour survivre. Et surtout, s'aider les uns et les autres. Un groupe soudé. Il espère que les autres seront du même avis que lui, de toute façon, il se pliera à la volonté de la majorité.





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Amyra Richards

Amyra Richards
Modo Jeux & Dresseur

C-GEAR
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Région : Kalos
Ven 3 Nov - 17:54
Mes mains tremblent.
Je me sens impuissante dans ce désastre, incapable de soulever la charge bloquant la victime dont je perçois faiblement les râles.
Mon regard humide se perd un instant parmi les décombres, avant de se détourner.
Si quelqu'un en état de le sortir de là accepte de me venir en aide, nous pourrons le sauver.
Dans l'immédiat, cependant...

Un instinct cruel me pousse à l'abandonner temporairement à son sort, et je prie silencieusement pour que ces minutes ne seront pas ses dernières.
Je parviens à me traîner jusqu'à une pile de sacs et de bagages à mains dont le contenu s'est en partie répendu au sol.
J'en passe un en bandoulière, le cuir solide et encore intact me donnant un regain d'espoir de pouvoir transporter quelques vivres et pansements, qu'ils soient pour ma consommation personnelle - ou à partager avec les survivants.

Avec une voracité et un laisser aller presque sauvage, j'attrape, je grapille, j'arrache.
Ma sacoche commence à peser lourd, à déborder.
Je me relève et me hisse sur la pointe des pieds, ouvre un compartiment miraculé, et entreprend de l'évincer de tous les biens qu'il renferme.
Le sang ruissèle dans mon cou et s'engouffre sous le col de mon chemisier, imbibant le tissu d'un rouge profond.

Sans scrupule, je dépouille le cadavre d'un homme et lui vole son ordinateur portable.
La batterie est faible et mis à part une craquelure au niveau de l'écran, il est fonctionnel.
Seul problème, aucun signal, aucune trace de réseau.
J'éteins l'appareil afin d'économiser le peu d'énergie qu'il lui reste, avant de l'entreposer parmi les effets que j'ai pu piller, à l'abri dans une serviette de cuir brun ayant perdu sa poignée.
Je me déplace, essayer d'éviter les zones qui me ferait à nouveau vomir mes tripes, mais les échappatoires de cette macabre réalité sont rarissimes.

- Non... Non...

Ma prothèse commence à faire des siennes.
Est-ce l'impact initial qui l'a endommagé ?
Ou, dans ma précipitation et ma panique, l'ai-je mal raccordée à son socle ?

Un déclic désagréable se fait entendre à chaque nouveau pas que j'esquisse et, alors que je me met à fixer un point à l'horizon, au fond de la cabine, quelque chose vient carrément la bloquer.
Me bloquer.
Nous établissons un contact visuel gênant.
Troublant.
Sa poitrine se soulève à un rythme anormal et sa respiration est laborieuse, comme si un objet invisible compressait ses poumons et sa trachée.
J'essaie de déglutir mais ma bouche est atrocement sèche.
Ses supplications vont me hanter pour le restant de mes jours, j'en suis certaine.

Son cri de surprise et de douleur lorsque je lui écrase les doigts de mon talon libre, pour dégager ma cheville d'acier qu'elle tient en otage, pour attirer mon attention et ma pitié.
Quelque chose dans mon subconscient s'est brisé pendant l'écrasement.


Ses sifflements et ses pleurs finissent par s'atténuer, alors que je parviens en classe affaires.
Ou ce qu'il en reste.
Dire que si je n'avais pas eu cet imprévu, je me serais retrouvée ici, le corps disloqué ou propulsé violemment à l'autre bout du couloir, ou criblé d'éclats vitreux.


- Pardon ?

C'est tout ce que je parviens à articuler, en réponse à cet homme dont les traits éveillent un faible écho de familiarité dans mon esprit.
Un partenaire ?
Un client ?
Nous sommes nous déjà croisé lors de l'une de ces soirées huppés de la bourgeoisie kalosienne ou pendant un événement à but caritatif ?
Il répète sa question avec un agacement distinct.
J'ai envie de hausser les épaules, n'étant pas certaine du nombre, mais je sens mes muscles protester - le poids des sacs que je trimballe et les coupures qui lacèrent ma peau à de multiple endroits m'obligent à ne pas faire plus de mouvements que nécessaires.


- Je ne sais pas... Cinq ou six, ou une dizaine. Des adultes.
- Donnez-moi vos sacs, je peux les porter.


Une étincelle de méfiance avare prend d'assaut mes prunelles dorées.

- Je suis capable... Je... Non.

Il se frotte le menton du pouce, ses traits plus sévères encore.
La contrariété lui accorde un certain charisme, mais je ne cède pas.
Du moins, après un bref échange et la promesse qu'il consentira à partager avec les autres, j'accepte de me départir de la sacoche contenant deux bouteilles d'eau, des chaussettes colorées et une veste bon marché.
Je garde jalousement le reste.
Je songe d'ailleurs à retourner auprès des hommes et des femmes qui arpentent la carcasse éventrée de l'avion.
Un dernier coup d'oeil vers le quincagénaire et j'entreprends d'effectuer mon voyage de retour.
Une formulation pour le moins ironique, puisque ce vol est désormais à sens unique, sans possibilité de regagner son aéroport de départ.

En chemin, je manque de trébucher.
Ma prothèse risque de me causer des problèmes si je ne parviens pas à l'inspecter et à identifier la raison de sa soudaine défaillance.
Ce n'est toutefois pas une priorité.


Tandis que j'approche de la sortie, un appel à l'aide vient chatouiller mes oreilles.
Faible, désespéré.
Je tourne la tête et vois un jeune homme d'une vingtaine d'années tout au plus, coincé dans son siège.
Sa ceinture l'enserre et il semble incapable de s'en déprendre.
J'hésite un court moment, avant de me décider de lui prêter mains fortes.
Malgré les secousses qui parcourent mes doigts, je parviens à le détacher.


- Tu peux marcher ? Que je lui demande d'une voix adoucie.

Je ne sais pas ce qui me pousse à le sauver alors que j'ai ignoblement ignoré les plaintes de l'hôtesse.
L'homme que je pense connaître nous dépasse sans nous jeter le moindre regard, ni même nous adresser la parole, et il s'éclipse en dehors de l'appareil, rejoignant le groupe ayant déjà évacué les lieux.


- Viens. Et regarde devant toi.

Cette fois, c'est le ton de la cheffe d'entreprise qui émerge.
Il est si jeune.
Il n'a pas besoin de se concentrer sur les horreurs qui peinturent notre entourage.
Si je peux lui épargner un traumatisme supplémentaire en le guidant...

Lorsque je sors, je ressens l'irrésistible envie de m'effondrer, de me laisser choir à genoux, pour injurier le ciel et pleurer toutes les larmes de mon corps.
La fierté qu'il me reste m'en empêche, et je m'avance à la rencontre des survivants.
Dans un soupir, le visage tordu en une grimace, je me libère de mon fardeau ; les sacs tombent, empilés pêle-mêles.


- C'est tout ce que j'ai pu amasser...

Dans ce laps de temps limité, je considère qu'il s'agit d'un exploit.
Je sonde la petite foule.
Nous sommes si peu nombreux.
Certains ont fait appel à leur pokémon, en guise de soutient physique ou moral.
Cette fois-ci, je reconnais quelqu'un.
Impossible de me tromper.

Je laisse échapper un Giacomo ? interloqué avant que l'attention générale ne se tourne vers un grondement soudain et inquiétant.
Le bruit ressemble à celui d'un avion volant à basse altitude, un appareil de reconnaissance ou en exercice militaire.
Doit-on s'en réjouir ?

- Et se mettre à l'abri où ? Il n'y a rien ici. Rien !

Je lâche le tout d'un ton acide.
Malgré cette bonne volonté d'aider autrui, le jeune homme qui tente de nous réorganiser ne semble pas prendre en considération l'environnement apauvri et désertique qui nous entoure.
Les montagnes qui se découpent à l'horizon nous prendraient des jours et des nuits à atteindre - si nous parvenons à nous y rendre.
Quant à l'option de se diriger vers le village...
Non.
Rien ne garantit la gentillesse et l'altruisme de ses occupants.


- À moins d'avoir suffisamment de pokémons pouvant servir de monture... Nous n'y arriverons pas, nous sommes trop nombreux et mal en point. Et ce nuage de poussière, là-bas ! Des secours ? Autant rester ici et voir ce qu'il en est !

Un flambusard et un trioxydre ne seront pas suffisant pour nous transporter, et pour l'heure, je refuse de révéler que je possède une galeking.
Une forme de précaution, dira-t-on.


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Côme Potte

Côme Potte
Ranger Sinnoh

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Région : Sinnoh - Kantô - Paldea
Ven 3 Nov - 22:23
Bien que je voie de plus en plus de personnes se relever des décombres — bien loin du compte initial des passagers, certes — personne ne m’aide à chercher ma chaussure. Il faut croire que même en temps de crise, c’est chacun pour soi. Le blond qui m’a crié dessus et sur qui j’ai crié est finalement retourné d’où il est venu. Tant mieux. Au moins, il ne pourra plus me distraire de la sorte. « Tu pourrais quand même te rendre utile. » Je regarde Jaïa d’un air désapprobateur. Je n’aime pas rouspéter mes Pokémon de la sorte, mais sa vision est bien meilleure que la mienne, et en plus elle peut voler en peu partout sans problème alors que je suis condamné à clopiner pour éviter de me blesser plus que ça. L’oiselle piaille à deux reprises et se pose sur le dossier d’un siège abandonné à côté de moi pour glisser son bec contre mon cou. Je soupire. « Garde l’œil ouvert. »

Je finis à quatre pattes pour inspecter près du sol quelques bagages abandonnés, mais rien d’intéressant. Mon épaule va mieux. Toujours un peu engourdie cependant. Sans doute le choc initial. Par contre, plus le temps passe, plus j’ai l’impression que ma tête gonfle pour ainsi dire. À force de côtoyer Sigrid qui adore regarder des séries médicales et parcourir de sombres forums sur internet qui parle médecine comme des experts, je suis à deux doigts de m’auto-diagnostiquer soit une tumeur soudaine au cerveau soit une hémorragie cérébrale qui va m’emporter d’ici quelques heures tout au plus. C’est la vision bénie de ma chaussure qui me sort de ces pensées négatives. Enfin, la voilà ! Je lâche un « Ah-ha ! » sonore et tend la main pour me saisir de ma chaussure, avant de m’arrêter net. Nope, encore perdu, si j’en juge par le pied arraché au-dessus de la cheville qui trône encore dedans. Sans chaussette en plus. Hors de question que je mette mon propre pied là-dedans. Avec la sueur et peut-être le sang du coup ? C’est un coup à attraper tout un tas de maladie. Je soupire profondément. Il faut reprendre les recherches.

Déconfit, je me relève donc et croise un regard. Ou plutôt, un œil. Est-ce que ça compte comme un regard quand même quand on est borgne ? Sans doute. Sinon, ce serait un peu discriminatoire. Je pince les lèvres. « J’imagine que vous n’avez pas vu ma chaussure du coup. » Je pointe du doigt son œil gauche qui n’est même plus visible, clairement crevé par un bout de métal qui en dépasse.

Je détourne le regard un instant, prêt à repartir à la recherche de ma chaussure quand mes oreilles prêtent enfin attention aux alentours et que j’entends les sanglots qui émanent de la femme en question. Et c’est comme si tout mon monde s’effondrait d’un seul coup, la réalité s’engouffrant comme un ouragan dans ma caboche momentanément vidée par le crash.

Notre avion s’est écrasé. Mais je suis vivant. Entouré de morts, partout, mais vivant. Et il y a d’autres survivants, comme cette femme. Je m’approche d’elle et m’accroupis et je prends ses mains dans les miennes. Elle ouvre plusieurs fois la bouche et bredouille quelques syllabes. Rien de cohérent. Ça me rassure : il y a pire que moi. « Vous pouvez bouger ? » Elle continue à me fixer sans rien dire. « Restez-là, je reviens. » Ma formation ranger reprend un peu le dessus. Difficilement. Je commence à partir avant de me retourner vers elle une dernière fois. « Surtout, ne touchez pas à votre œil. » Je ne suis pas un expert médical, néanmoins, j’ai regardé assez de séries en tout genre pour savoir qu’il ne faut surtout pas déloger le débris pour éviter que le sang qui lui coule déjà sur le visage ne devienne un véritable torrent.

Je reviens sur mes pas et je commence à avoir un peu la tête qui tourne par moments. Ça va, ça vient. Comme si quelqu’un jouait au jeu du Rototaupe avec ma tête. Il faut vraiment que je retrouve ma chaussure. Ou, une chaussure… Je devrais peut-être arrêter d’être aussi regardant. Car si je continue ainsi, je vais finir par me blesser sérieusement le pied. Je jette mon dévolu sur une claquette qui a l’air à peu près propre, abandonnée sous un siège. Elle est un peu grand mais elle fera l’affaire en attendant de trouver mieux. Je siffle pour que Jaïa me rejoigne. « Pas de signe de ma chaussure ? » L’oiselle me regarde sans un son. Visiblement, elle n’a pas mis du sien à bien chercher non plus. C’est à ce moment-là qu’un homme passe devant nous en parlant d’une petite fille. Je regarde autour de nous. Nope, pas de petite fille à l’horizon. Je secoue la tête.

À peine l’homme a-t-il eu le temps de dire qu’il fallait qu’on sorte, que des voix s’élèvent de l’extérieur de l’appareil, je crois, et nous avertissent qu’il faut sortir rapidement. Enfin, je ne suis pas sûr. Je perds la notion du temps avec ces maux de tête intermittents et les vertiges occasionnels qui en viennent même à troubler ma vision. Il faut que je retourne aider la jeune femme de tout à l’heure. J’inspecte donc celui qui va devenir mon nouvel acolyte pour le moment. « Vous avez l’air plutôt bien en point. » Je fixe ses chaussures. « Vous avez toujours vos deux chaussures en plus. La chance. » Je regarde la claquette trop grande que j’ai récupérée et soupire à nouveau. Le pire, c’est qu’elle n’est même pas confortable. Enfin, ça pourrait aussi venir des coupures à force de marcher sans chaussure.

« Je m’appelle Côme. » Je relève soudainement la tête en me rendant compte que je ne me suis même pas présenté. « Maintenant qu’on se connaît, on peut se tutoyer. Viens, il y a une femme là-bas qu’il faut qu’on aide à sortir de là. » Mon esprit est comme focalisé sur cette nouvelle tâche pour essayer d’oublier le marteau qui m’étrille le cerveau toutes les trente secondes. Je saisis la manche de mon camarade pour le guider, avant de la lâcher. On ne peut aller que tout droit de toute façon. Et rapidement, nous sommes à côté de la jeune femme qui ne peut visiblement toujours pas parler et qui continue à sangloter faiblement.

« ON VA VOUS AIDER A SORTIR DE L’APPAREIL. » Je ne sais pas pourquoi, mais cela fait sens pour moi sur le coup de parler plus fort. Comme si avoir un œil crevé et être complètement mutique la rendait sourde. Ou stupide. En tout cas, elle ne se débat pas quand nous prenons chacun un de ses bras pour le mettre par-dessus nos épaules et la guider hors de l’appareil. Je n’ai pas encore vu les dites flammes de près, mais si l’appareil est effectivement en feu, autant que l’on file de là le plus vite possible.

Dehors, nous déposons la femme sur le sol un peu plus loin. Elle est toujours accroupie, prostrée et mutique. Pas une combinaison gagnante. « PAS TOUCHE A VOTRE ŒIL, HEIN ! » Je répète, fort à nouveau, au cas où elle n’ait pas entendu la première fois. Il ne manquerait plus qu’elle revienne à elle et arrache le morceau. D’ailleurs, je ne lui fais pas confiance pour ne pas le faire. Idem pour les autres autour de moi. Ils sont capables de vouloir l’aider et de la laisser se vider de son sang à la place. Je siffle pour que Jaïa rapplique, mais l’oiselle est déjà là, juste au-dessus de ma tête. « Oh, pardon, je ne t’avais pas vue. Si elle essaie de retirer le truc de son œil, ou quelqu’un d’autre, tu les en empêches. Tu as même la permission de les pincer. Ou de les brûler. » Je me retourne vers l’homme qui m’a bien aidé pour sortir la femme de là. « Merci pour le coup de main. Et si tu vois ma chaussure, surtout, pense à moi et ramène-la moi, d’accord. » Je commence à m’éloigner pour reprendre mes recherches avant de faire volte-face et de pointer le doigt vers Jaïa. « Lance pas canicule quand même. Vas-y mollo. » Elle n’est pas du genre à blesser les gens, mais vu que je lui ai explicitement donné la permission, autant préciser.

Je n’ai pas le temps de recommencer mes recherches que je suis presque plaqué au sol à moitié par la force du souffle et à moitié de peur, lorsqu’un avion de chasse passe non loin de l’endroit où nous nous sommes crashés. Cela a eu son petit effet : des voix s’élèvent, certains commencent à crier, et un blond, le même que tout à l’heure qui m’avait déjà crié dessus, se sent visiblement pousser des ailes et commence à dire aux gens ce qu’il faut faire. Il veut que nous déguerpissions le plus rapidement possible. Se cacher, ce n’est pas une mauvaise idée étant donné qu’un avion de chasse, c’est rarement là pour amuser la galerie. Enfin, sauf lors des grands défilés. C’est peut-être jour de défilé là où on a atterri ?

Je suis momentanément distrait de la recherche de ma chaussure par l’échange entre le blonde et une femme. Momentanément. Car je vois sa jambe…électronique ? Je me dis que si j’en avais une, je n’aurais peut-être même pas besoin de retrouver ma chaussure. Le mal de tête perçant revient et je chancèle un peu. Je ferme les yeux quelques instants et respire un bon coup. Mon esprit s’éclaircit légèrement. Assez pour que je me rapproche des deux individus. « Il doit y avoir un émetteur dans l’avion qui envoie ou a envoyé un signal de détresse. Les secours sont sans doute déjà en chemin et ils vont venir ici directement, pas là-bas ! » Je désigne les montagnes d’un geste de la main. Les flammes commencent à gagner l’appareil. « Bon, on devrait peut-être s’éloigner un peu quand même où cas où ça explose. » Mes mots semblent générer un chouïa de panique parmi les survivants. « Mais la bonne nouvelle, c’est qu’une explosion permettrait aux secours de nous voir de loin ! » Le mal de tête revient avec violence, mais parfois, je suis la voix de la raison. Je me tourne à nouveau vers le blond. « Et puis en plus je n’ai toujours pas retrouvé ma chaussure. J’ai pris une claquette en attendant, mais je ne vais pas pouvoir aller loin avec ça. » Je jette un regard contrit vers la dite claquette. Non seulement elle est trop grande, pas confortable, mais en plus elle est plutôt laide. Des couleurs criardes mélangées alors qu’elles ne vont pas du tout ensemble. Et même pas pour former un motif quelconque.

Je tourne la tête et tombe sur la femme de tout à l’heure, avec son œil crevé. Une traînée de sang lui couvre la joue. Et ça fait tilt dans ma tête. « Il faudrait peut-être fouiller l’avant de l’appareil avant que ça prenne feu aussi. Ils ont peut-être des fusées de détresse ou quelque chose du genre. » Je lance l’idée, mais je ne m’en charge pas moi-même. Je ne sais même pas si c’est le cas, ou simplement quelque chose qu’on voit à la télévision. Puis je prends le temps de regarder autour de nous. De vraiment regarder. Des plaines. Du désert. Un peu de végétation, mais pas très verte. Des cailloux. La fumée au loin. Des bruits au loin, aussi. Un nuage de fumée. Et la réalité revient à nouveau.

Si les secours ne nous trouvent pas rapidement, je ne donne pas cher de notre peau. Le climat n’est pas accueillant. Et ce qu’on voit à l’horizon a l’air pour le moins hostile. Les prochaines heures vont être cruciales. Je jette un œil aux flammes qui gagnent du terrain parmi les débris. Il est parfois plus simple de mourir que de survivre. (2012 mots)
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Côme rêve en teal.
 
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Giacomo Tutti

Giacomo Tutti
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Région : Galar
Mer 15 Nov - 19:30
Je lance mes questions concernant la jeune fille à qui veut les entendre, lorsqu’une voix provenant de l’extérieur attire mon attention. Pas difficile de savoir d’où elle provient vus les nombreux trous qui ont été faits dans la carlingue. Certains ont permis à des passagers de descendre. Je me mets face à l’ouverture la plus proche et suis pris à parti par une femme aux cheveux rouges, plus loin.

« On est quelques-uns, oui. » Dis-je d’une voix forte, en regardant autour de moi. Il y a encore quelques silhouettes en état de bouger. « On va descendre. Oui. » La fumée visible de là où je me trouve confirme les dires de l’inconnue. Oui, il faut descendre mais… et la gamine au serre-tête rose ? Par réflexe, je reprends mon examen en me penchant entre les sièges qui m’entourent, lorsque je sens que je percute quelque chose du pied. Ou plutôt, que quelque chose a glissé jusqu’à moi. Je regarde : une bouteille d’eau au trois quarts remplie. Je me baisse et réfléchissant à peine, je la glisse dans l’une des grandes poches de mon pantalon, sur le tibia gauche. Vu la situation, ça ne sera jamais perdu. Avec tout ça, j’essaie quand même de songer à l’après, car le « maintenant » est effroyable. Pas de trace de la gamine, mon genou qui n’a clairement pas apprécié le choc et le mélange infernal de la fumée et des morts à chaque siège… autant de choses qui font que je veux sortir. Trouver la petite et sortir.

Seulement, le type que j’ai questionné ne l’a pas vue. Elle ne peut pas avoir disparu, non ?! « Merde... » Je soupire tandis qu’il reprend la parole. « Mal au genou mais ça va, ouais. » En comparaison de bien d’autres passagers, ceux qui ont rendu leur dernier souffle et ceux qui n’en ont plus pour longtemps… oui, je m’en sors bien. Lui aussi, ça a l’air d’aller, même s’il fait une remarque chelou sur mes chaussures. « ?! » Dans un moment pareil, n’y a-t-il pas d’autres urgences que des chaussures ? Alors, forcément, je regarde ses pieds. L’un des deux est dans... une claquette. Une claquette aux couleurs criardes, fine et certainement pas protectrice dans un moment pareil. À bien y regarder, il a même des petites coupures par ci par là, et je comprends qu’il a effectivement dû perdre sa chaussure dans la panique. « Ah. Pas d’chance. »

J’aurais bien envie de lui dire qu’il peut trouver mieux mais ni lui ni moi n’aurions forcément envie d’aller dépouiller un mort de sa tenue, voire, pire, d’aller chercher pied après pied une chaussure de la bonne taille. J’suis bien content d’avoir mes éternelles baskets avec moi. Avec le crash, pleins d’objets sont tombés de partout, sans compter les morceaux métalliques de la carlingue, avoir des baskets fermées et robustes pour ne pas se couper, c’est un luxe.

Mais on n’est pas là pour s’appesantir sur ça et j’ai un temps d’arrêt quand l’autre se présente. C’est comme si en réfléchissant à un truc aussi trivial que son histoire de chaussure, je m’étais coupé de la réalité, le temps de quelques secondes. Côme, qu’il s’appelle. « Giacomo. » Je sais pas quoi dire de plus. C’est comme si mon cerveau était pris dans un étau, l'ombre de cette petite fille disparue planant au-dessus de moi. Finalement, le blond me guide jusqu’à une femme, et je le suis, me forçant à sortir de ma torpeur.

En quelques pas on arrive jusqu’à une place où une jeune fille, fleur blanche dans les cheveux, hoquette, les yeux – ou plutôt, l’œil - rempli de larmes. Le deuxième… je ne peux détourner le regard. Son œil gauche, baigné de sang, est transpercé par un bout de métal. Je ne réagis pas de suite, Côme est plus vif. Il parle fort et veut qu'on la sorte de là. Sur le coup, j'ai une légère hésitation, et la petite fille ? Son sourire s'imprime dans ma mémoire mais... elle n'est pas là. Tandis que cette jeune femme a besoin de nous. Alors je fais la même chose que lui, glissant mon bras sous l’épaule de la blessée, pour la transporter. « Ça va aller. » J’en ai aucune idée de si ça va réellement aller, mais c’est ce qu’on dit dans ce genre de moment, non ?

Côme continue de gueuler des recommandations tandis qu’on parvient tant bien que mal à sortir de l’appareil, le plus doucement possible (exercice délicat) pour la blessée. Il ne faut pas non plus qu’on perde plus de temps, c’est trop dangereux là-dedans. Quand on se pose, la blonde se laisse tomber au sol, sans un mot et mes yeux se lèvent machinalement vers l'ouverture dans la tôle, par laquelle on est passés. J'espère y voir l'autre gamine et son serre-tête rose, faisant signe pour qu'on vienne la chercher. Mais il n'y a personne. L'ai-je rêvée ? Le Flambusard, lui, est de retour, en surveillance, et Côme continue de parler de sa chaussure. Connement, je lui sors : « Ouep, si je vois ta shoes qui rapplique, je lui dis de t’appeler ! Compte sur moi. » Et voilà que le blond s’éloigne, comme en mission. J’ai un mouvement vers lui, comme pour lui attraper le bras « Hé, Côme ! V... » Quand une voix féminine m’interpelle, suivi d’un bordel assourdissant qui nous coupe la chique et passe au-dessus de nous. Par réflexe je baisse la tête et porte mes mains aux oreilles. Un avion vénère. Un avion de chasse.

Une fois qu’il est passé, mon réflexe est de lancer à l’autre homme : « Bordel, retourne pas là-dedans ! Ce truc va finir par exploser. » Déjà, autour de nous ça s’interroge sur notre situation, sur tout. Et moi j’ai du mal à tout assimiler. À réaliser.

Dans ce chaos, je cherche du regard la voix qui a glissé mon prénom, un peu avant. Une voix que je n’ai pas entendue depuis quelque temps et qui me rappelle une improbable excursion. « Amyra ? » Je la vois, à quelques mètres et me rapproche. Tenue poussiéreuse, les cheveux défaits mais sa prestance est toujours là, plusieurs sacs autour d’elle. « J’irais pas jusqu’à dire que je suis content de te voir… j’aurais préféré que ce soit pas dans une telle merde… Ça va toi ? » Le premier coup d’œil ne permet pas de savoir comment vont les uns et les autres. Je pense qu’on est tous choqués. Sauf peut être ce type, limite surexcité, qui veut prendre les devants. Un blond, là encore, jeune et qui a le mérite de vouloir motiver les troupes.

Il a appelé un imposant Trioxhydre et je m’en veux de ne pas y avoir songé plus tôt. Comme un mouton, je récupère ma pokéball (je suis bien content de n’en avoir pris qu’une seule, je m’en serais voulu si j’avais perdu n’importe lequel de mes compagnons…), et je fais apparaître Folk, mon Noacier. Avec ses épines, il ne faut pas compter sur lui comme monture, mais bon… « Il pourra nous être utile. » Tout est bon à prendre, j’imagine.

« Je sais pas trop… il a pas tort que là, on sait pas où on est et on est à découvert. Et avec cet avion de chasse... » Je pointe du doigt ce qui ressemble à la ville la plus proche, à plusieurs kilomètres, et dont une fumée noire s’élève. « Ça a pas l’air d’être la joie par ici. Vous croyez vraiment que des secours vont venir ? » J’ai pas envie d’être pessimiste mais ça va prendre sûrement du temps. Et puis ce n’est pas le seul feu. Côme aussi le fait remarquer. « Oui, l’avion risque d’exploser à un moment un autre… ce sera pire si on retourne là-dedans pour exploser avec ! Quoi qu’on décide, faut clairement s’en écarter. On trouvera une autre solution pour ta chaussure… » Les autres continuent de parler tandis que mon regard va de la femme aux cheveux rouges qui m’a interpellée à sa fille (? c’est probable). Le bandage de la gamine me fait réaliser… D’un coup, j’enlève mon t-shirt et en déchire le bas, sur tout le long, avant de le tendre le tissu à blondin numéro 2 (Côme, je suis le blondin number one, c’est connu). « Essaie d’entourer ton pied avec ça, pour le moment ? Ça le protégera. » Et je remets ce qu’il reste du t-shirt.

Écoutant d’une oreille ce qui se dit, je regarde autour de moi. « Avançons par là-bas – j’indique une zone au pif - et faisons le point un peu plus en sécurité, si vous voulez ? Quelqu’un a un téléphone qui marche ?! » Je dis ça après avoir vérifié toutes mes poches. Mon téléphone était sur la tablette devant moi, à ma place, je peux lui dire adieu… Je me glisse devant Amyra et lui lance : « J’peux porter un des sacs, Folk aussi. » Le concerné est à distance raisonnable, prêt à intervenir si je le lui demande.



(1425 mots)

    Résumé.:


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Hiromasa Watanabe

Hiromasa Watanabe
Agent Alola

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Région : Alola
Ven 24 Nov - 12:22
Impossible pour l'agent de dire depuis combien de temps il est dans cette position inconfortable, la tête à l'envers, fixé à sa ceinture de sécurité. Ses gestes maladroits ne sont qu'une conséquence de ce crash violent, dont il aurait préférer se passer. Il s'entend appeler à l'aide faiblement, décidant d'ignorer le plus possible cette douleur dans son bras gauche, son destin lui semble scellé en se retrouvant dans l'incapacité de se libérer lui-même de cette étreinte. Pris au piège, ses pensées se mêlent trop rapidement pour qu'il arrive à les distinguer. Dans cette position plus qu'inconfortable, il n'arrive pas à se concentrer et pense à la fois où il a fait naufrage avec Justin. Hiromasa se dit que si son collègue et ami est encore en vie, cela leur fera une sacré histoire à raconter si ils s'en sortent en vie. *S'en sortir en vie...* se murmure t-il alors qu'une présence finit par poser ses mains sur la ceinture qui bloque le jeune agent. Les yeux d'Hiromasa s'ouvrent, cette sensation et cette bénédiction de voir cette femme lui venir en aide lui donne un regain d'énergie dont il aura besoin quand le poids de son corps tombe au sol sèchement après avoir été libéré du siège sur lequel il voyageait. Le regard de l'agent se perd dans celui de sa sauveuse quand elle lui demande si il peut se déplacer. Maintenant qu'il est debout, il constate que dans tout son corps, la douleur la plus insoutenable est dans son épaule gauche. Son corps entier lui lance des signaux de souffrance, mais ils sont mineurs comparés à la sensation que la douleur dans bras gauche lui procure. Il enchaîne les grimaces et essaie de retenir au maximum les cris de douleur et de rage pour évacuer le stress de cette situation irréaliste. « Je peux marcher oui, merci d'être venu m'aider... Et v...!? » Il ne termine pas sa phrase, son attention se porte sur son sac à dos qu'il trouve du regard. Il est à quelques pas, à l'extérieur de l'appareil. La ferraille à côté de son siège à voler, l'agent maintenant dans la majorité ravale sa salive. Lui et toutes les autres personnes encore en vie suite au crash ont eue de la chance. Il a maintenant récupéré son sac et son contenu lui est précieux. Il s'empresse d'aller le ramasser, s'aidant de sa bouche et de son bras valide pour l'ouvrir. Même si il n'a pas récupéré son accréditation officielle et son badge, il est bien est bien agent de police et il se doit de faire son travail. Son visage passe des grimaces au soulagement quand il y trouve la balle de son Voltoutou et le Motismart. Ce dernier lui sera inutile vu sa fonction veille forcée suite au crash. *Ouf, au mois tu n'es pas cassé Motismart, on s'occupe de toi, on va sortir d'ici.*

L'agent doit être inventif et utilise la veste qui est dans son sac pour s'improviser une écharpe. Cette écharpe est sommaire, mais suffira le temps qu'il sorte de cette carcasse. Un homme ne les as pas attendus en leur passant devant et s'extirpant des débris pour rejoindre le groupe de survivants. La femme qui l'a aidée prend les devants en donnant des indications à Hiromasa, normal au vu du contexte. Alors qu'il commence à la suivre, il voit du mouvement dans le champ de vision qu'il a de l'extérieur. Malgré le vacarme, la fumée, la douleur et toute ces circonstances, il est persuadé d'avoir aperçu une silhouette se traînant en direction des immeubles.

Une fois sortis de l'épave, Amyra et Hiromasa peuvent approcher des autres survivants. Une dizaine... Impossible de ne pas penser à toutes ces personnes disparues. L'agent ressent quelque chose d'encore plus triste et profond que lors du naufrage qu'il a vécu auparavant avec Justin. L'ambiance, l'odeur, les couleurs, les perceptions... Hiro réalise que tout est tellement différent et que cet accident-là et cette première bouffée d'air frais dans cette plaine, il s'en souviendra toute sa vie... Les deux agents se croisent du regard, le voilà soulagé d'un poids. Encore une fois, ils vont devoir tout donner.

Justin ne tarde pas à prendre la tête du groupe et les personnalités et atouts apportent chacun leurs contributions et leurs propositions. Le vrombissement violent et déchirant de l'avion de chasse qui est passé au-dessus d'eux aussi vite qu'il s'est annoncé donne une autre dimension au crash de leur avion... Pas mal de survivants sont dans un sale état et leur nombre rend le déplacement difficile et dangereux, mais il n'ont pas trop le choix dans l'immédiat, ils doivent quand même quitter le point d'impact. Un homme blond sans chaussure propose de fouiller l'avant de l'appareil, ce qui pourrait être une idée bien que risquée. Mais c'est aussi leur seule chance de récupérer de l'équipement supplémentaire. Alors qu'un homme homme aux cheveux blonds pointe une direction pour s'écarter de l'épave, mais à la fin de la phrase, un souvenir vient percuter Hiromasa. « Il reste encore une personne ! Je l'ai aperçue aller en direction de la ville... Justin ! Faut qu'on aille la chercher avant de partir, suis-moi! » Il s'est adressé à son collègue sans concerter le groupe, mais en même temps, il restait peut-être encore des survivants... Enfin, au moins un, Hiromasa en était certains. « On vous rejoints dans la zone que vous avez montrée monsieur! » conclut-il avant d'adresser un regard sérieux de Justin avant de prendre la direction de cette silhouette... Même si l'autre agent ne le suit pas (mais il est quasiment sûr que Justin l'accompagnera), il s'en sortira, il a son Voltoutou avec lui.
(1 016 mots)
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    Maïté est O.K.:


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Miss E

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C-GEAR
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Ven 24 Nov - 19:39


Alors que les derniers survivants s'extirpent de la carcasse de l'avion, les flammes gagnent de plus en plus de terrain. Les flaques de kérosène alimentent un incendie qui gagne en intensité et qui engloutit à vue d'oeil l'épave, tout en libérant un panache de fumée noire de plus en plus massif.

• Justin

- Aïe !

Faire un garrot, tu le sais, c'est douloureux. Mais le jeune homme à la cuisse perforée semble serrer les dents et prendre sur lui. Son visage se tord dans une expression de douleur intense. Rien de plus normal, mais au moins, l'hémorragie semble s'être arrêtée. Restera le problème du traitement de la blessure, mais le plus urgent est au moins réglé. Lorsque tu lui demandes s'il peut faire quelque chose pour l'autre survivante que tu as repérée, il semble pris de court. Il regarde la femme, qui est déjà en train de perdre conscience, et secoue la tête en te fixant d'un ait paniqué.

- Non, je... je sais pas.

Le sang qui s'écoule du crâne de cette femme forme désormais une flaque dans laquelle repose son visage éteint. Quand bien même l'un d'entre vous aurait su quoi faire, il aurait fallu le faire vite. Privilégier les plus sauvables était sans doute une bonne idée. Il est désormais trop tard pour se poser la question.
Alors que tu guides les deux survivants hors de l'avion, tu entends pour la première fois la voix du deuxième jeune homme. Il parle bas, peu, d'une voix douce et très calme. Il semble très fermé, mais en même temps, bien moins paniqué que le premier, que tu aides à sortir de l'épave alors qu'il boîte sur sa seule jambe valide.

- Tashi Yamato.
- Moi c'est Angel. Angel Larribel. Merci pour votre aide.

Angel sursaute lorsque tu libères ta trioxhydre. Il semble encore sous le choc, et sous pression. Toutefois, il s'en approche presque instinctivement, intrigué, peut-être même rassuré. Tashi semble toujours imperturbable, et semble privilégier l'écoute du groupe tout entier plutôt que de se jeter sur la solution que tu proposes. Il se refuse toujours à prendre la parole, mais écoute attentivement les propositions de chacun.
Pour ta part, tu parles autant que possible, mais tu sens que ta respiration commence à légèrement ronfler, comme si du liquide s'accumulait dans tes poumons. Ton souffle se fait de plus en plus court, tu tousses de plus en plus régulièrement et respires de plus en plus lourdement. Une douleur vive se fait ressentir par intermittence dans ton thorax, comme une douleur intercostale, en plus intense. Rien d'insupportable, pour le moment.

• Amyra

Alors que tu partages prudemment ton butin avec l'homme que tu as rencontré, tu restes concentrée sur la priorité du moment : survivre. Un luxe que tu n'offriras pas à l'hôtesse de l'air qui t'avait appelée au secours, tandis que tu enjambes son corps désormais inanimé pour ressortir de l'épave, et que ses yeux exorbités semblent encore fixer avec impuissance un espoir disparu.

Tu viens toutefois au secours de Hiromasa, et retrouves une vieille connaissance en la personne de Giacomo. Voir un visage familier dans cette situation a quelque chose d'inexplicablement plaisant, mais le son du chasseur qui vous survole te ramène sans délai à la réalité, si tu en avais besoin. Alors que tu réfutes la proposition de Justin, tu remarques que l'homme que tu as rejoint dans l'avion acquiesce à chacune de tes remarques. Excepté la dernière.

- Des secours, ça m'étonnerait. Mais vous l'avez dit, on ne pourra pas s'enfuir avec quelques montures et un groupe d'éclopés.

Son regard sévère toise l'assemblée. La présence de blessés graves semble lui déplaire, mais s'il le pense, il n'en dit rien. Ce qui est étrange, en revanche, c'est son assurance. Et cette épingle que tu as remarquée, au col de sa veste. Une petite broche dorée représentant un logo qui, tu en es quasiment certaine, est celui d'une entreprise. Mais laquelle ?

- Je n'ai pas pu voir le modèle de l'avion, mais je suis sûr que c'était un chasseur. Avec cette information, et vu la trajectoire qu'était censé suivre notre appareil, on est probablement dans une zone de guerre. Il faut s'attendre au pire.

Cet homme est très étrange. Après avoir prononcé ces quelques mots, il semble observer tout autour de lui, comme s'il cherchait quelque chose dans le paysage. Tu parviens à déceler une pointe d'inquiétude dans son visage pourtant si sévère. De toute évidence, il en sait plus que vous.
Mais ton propre cas commence à te préoccuper. Tu sens des mouvements parasites dans ta jambe. Un peu comme des contractions musculaires, à l'échelle d'une prothèse mécanique. De très légers soubresauts qui ne t'inspirent rien de bon.

• Côme

La jeune femme que tu tentes de secourir sanglote sans discontinuer. Difficile d'imaginer la douleur qui doit être la sienne. Elle sursaute dès que tu lui parles en haussant le ton, mais elle semble acquiescer à chacune de tes consignes. Ta flambusard obéit à tes ordres et veille au grain, mais il semble en tous cas que cette pauvre fille n'aie pas plus que ça l'envie de retirer elle-même l'éclat qui lui perfore le globe oculaire.

La quête pour ta chaussure ne semble pas porter ses fruits. l'urgence de la situation, autant que le capharnaüm qu'est devenu l'appareil, t'empêchent de t'en sortir avec mieux que ta claquette. Toutefois, lorsque tu évoques ta situation au groupe, Tashi, le jeune homme asiatique avec un bras en écharpe, semble soudain intéressé par ton cas et s'approche de toi. Il reste un instant à distance le temps que Giacomo te donne de quoi protéger sommairement ton pied, puis il semble fouiller dans sa poche, et en sort une pièce de tissu en forme de tube. Un genre de tour de cou multifonctions, un gadget outdoor qui peut aussi bien servir de foulard que de bonnet.

- Sers-t-en comme chaussette, par-dessus les bandages. Ca fera pas de miracle mais il faut protéger ton pied. C'est le plus important.

Lorsqu'il te tend l'objet, tu remarques, sur ses mains rèches et nervurées, que ses phalanges sont très abîmées, mais pas par des blessures récentes. Des callosités s'y sont formées, comme si elles avaient été sollicitées longuement et régulièrement. Sans émotion, sans intonation, il prononce ces quelques mots d'une voix difficilement audible, avant de s'éloigner sans attendre ta réponse et de se replacer machinalement à sa place d'origine.

En parallèle, ta proposition d'inspecter le cockpit semble malheureusement ne pas trouver d'écho, alors que les flammes commencent à gagner l'avant de l'appareil. Sans doute cette idée arrive-t-elle un peu trop tard. Dans tous les cas, tu aurais eu du mal à t'y rendre toi-même. Se faufiler jusqu'à la cabine de pilotage avec un pied déchaussé et la tête dans un étau, on peut imaginer plus simple comme challenge. Ta tête, d'ailleurs, continue de te faire souffrir. La situation ne semble pas s'aggraver te concernant, bien que le bruit assourdissant de l'appareil qui vous a survolé t'aie été particulièrement douloureux.

• Giacomo

Efficace pour secourir ton prochain, tu ne tardes pas à rejoindre le groupe et à te faire force de proposition. Tu remarques que la présence de ton noacier, conjointe à celle d'un flambusard et d'un trioxhydre, a le mérite de remonter un peu le moral au groupe. Vous n'êtes pas totalement démunis, vous avez de quoi vous défendre et vous soutenir. Ce qui est mieux que rien, surtout d'après ce qu'a dit cet homme en costume. Mais, à ta proposition, c'est la femme aux cheveux rouges qui t'a interpellé plus tôt qui prend la parole, après que son regard soit passé de toi à Justin avec une expression d'incompréhension au visage.

- Attendez, vous voulez quand même pas qu'on parte en randonnée dans notre état ? Tout le monde est blessé. Et puis madame a raison, il faut rester près de l'épave, c'est la seule chose qui pourra permettre aux secours de nous retrouver.
- Mais maman, le monsieur il dit que l'avion il va exploser !
- Mais non, Sally. S'il avait dû exploser, il l'aurait déjà fait. Il faut juste pas retourner dedans, parce qu'il va brûler très fort. D'accord ?

La fillette, qui semble refuser de lâcher la veste de celle qui semble être sa mère, hoche vivement la tête. Le ton de voix de cette femme est passé de l'indignation à la douceur en un instant. Elle semble redoubler d'efforts pour que la situation n'atteigne pas trop sa fille.

• Hiromasa

Tu t'extirpes tant bien que mal de ta situation, aidé par Amyra. C'est une bonne chose que ton sens du devoir prenne les devants, surtout au vu de la situation dans laquelle vous vous trouvez. L'envie de sauver ton prochain prend finalement le dessus, et alors que le groupe s'organise, tu décides de faire bande à part et de mener une opération de sauvetage improvisée. Projet noble s'il en est, toutefois, il semble que ton sens du devoir t'aie quelque peu aveuglé, puisqu'en commençant à avancer en direction de cette ville lointaine, tu vas à la rencontre du panache de poussière qui semblait s'approcher de vous. Alors que tu entames ta marche, t'éloignant d'à peine quelques dizaines de mètres de l'épave, tu distingues une silhouette carrée d'où semble provenir toute cette poussière. Une ? Non, deux. Trois. Trois silhouettes. Les silhouettes de véhicules rustiques et massifs, des pick-ups gris et blancs. Le vrombissement pétaradant de leurs moteurs parvient jusqu'à tes oreilles, et tu remarques alors les drapaux accrochés sommairement à leurs antennes. Les trois voitures arborent le même fanion, représentant une dague noire sur fond vert. Dans la benne des véhicules, tu vois des individus aux visages recouverts par un foulard typique des pays désertiques, vêtus de treillis dépareillés et équipés d'un gilet de combat. A leur épaule, des armes d'assaut. Sur le toit de chaque pick-up, une mitrailleuse lourde, opérée par un tireur. Cette vision te fait instantanément stopper.

Alors que vous voyez tous ces véhicules s'approcher de vous, vous constatez qu'ils semblent s'écarter. Le premier roule toujours dans votre direction, tandis que les deux autres accélèrent et semblent bien partis pour vous contourner. Vous entendez des cris émaner des véhicules, et leurs occupants braquer leurs armes sur vous. Puis, dans un crissement, les trois véhicules freinent, et forment un demi-cercle autour de vous, avec Hiromasa en première ligne, à seulement quelques mètres du pick-up central.
Leurs occupants en descendent, épaulant leurs fusils d'assaut, vous aboyant des ordres dans une langue que vous ne comprenez pas. Jusqu'à ce qu'un homme descende de la cabine du véhicule de tête, dévoile le bas de son visage tanné par le soleil, et vous crie, avec un accent à couper au couteau :

- Montez dans voiture, pas résister ! Sinon tout le monde exécuté !

Trois combattants armés par voiture, sans compter le conducteur et le passager. Trois armes lourdes braquées sur vous. Vous avez vos pokemons, certes. Mais vous ne mettez pas longtemps à remarquer que celui qui vous parle, et qui semble être le chef du groupe, dispose lui aussi de trois pokeballs accrochées à sa bandoulière de cartouches. Vous n'êtes pas démunis, certes. Mais la prudence s'impose.

Alors que le temps semble se suspendre un bref instant, et que, l'espace de quelques secondes, seul le silence du désert répond aux interjections de l'homme, une déflagration étouffée résonne depuis l'avion, et une langue de feu surgit du cockpit. A cet instant, un hurlement strident retentit. Un hurlement de douleur et de désespoir qui vous donne deux informations simultanées : il y avait un survivant dans le cockpit. Et ce survivant est désormais en train de brûler vif. Ce cri, qui dure, qui se répète alors qu'une énième victime consacre ses derniers instants à implorer, hurler à s'en décrocher les poumons, vous perce les tympans autant qu'il vous serre les entrailles. Les hommes qui vous entourent, quant à eux, ne se déconcentrent pas pour autant. Vous remarquez que quelques-uns effectuent un geste bref, comme s'ils se signaient religieusement alors qu'une vie est arrachée à cette terre. Mais leur chef, lui, ne compte pas vous offrir de répit.

- Allez, montez ! Vite, et pas geste brusque ! Rentrez pokemons !

Chacun de ses mots est appuyé d'un mouvement de son arme, dont le bout du canon danse dans votre direction, a fortiori sous le nez de Hiro. Dans votre groupe, les réactions sont diverses. Angel est terrorisé, de même que la jeune fille à l'œil perforé. La petite fille se blottit contre la jambe de sa mère, qui la cache du mieux qu'elle peut derrière elle sans pouvoir masquer une appréhension palpable. Tashi, lui, conserve son expression imperturbable et son calme olympien, à ceci près que ses sourcils sont froncés et que son regard passe d'un combattant à l'autre, comme s'il les analysait méthodiquement un par un. Enfin, l'homme au costume semble avoir perdu ses grands airs, et a l'air de vouloir se faire le plus petit possible. Il baisse la tête, masquant son visage au maximum, se dissimulant derrière ses pairs.

Peu à peu, les combattants qui vous encerclent s'approchent, un pas après l'autre. Si vous voulez tenter quelque chose, il faudra le faire vite. Et en assumer les conséquences.

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Justin Thyme

Justin Thyme
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Région : Alola
Mar 28 Nov - 21:43

Sans être médecin, Justin a tout de même été formé succinctement à donner les premiers secours. Avec son métier, c’est primordial de savoir se débrouiller, ne serait-ce que pour se soigner soi-même, ou dans un cas comme celui-ci, des blessés. Le garrot est sommaire, mais au moins, le jeune homme ne va pas se vider de son sang. Pas comme la femme avec une plaie à la tête. L’agent se rend compte qu’il n’aurait peut-être pas dû la mentionner. Son interlocuteur est choqué. Justin a le cœur serré. Il a fait un choix, il doit vivre avec. Il le sait, les chances de sauver tout le monde sont inexistantes. Et cela risque de ne pas être la seule fois que cela arrive, aujourd’hui, ou dans les jours à venir. Qui sait où ils ont atterri, si on peut qualifier ça d’un atterrissage.

Tashi et Angel. Justin retient les noms des deux survivants à ses côtés. Leur état n’est pas alarmant, ils devraient s’en sortir. Tant bien que mal, à cause de ses problèmes à l’intérieur de sa cage thoracique, ils les mènent à l’extérieur. Là, des autres rescapés se sont rassemblés. Des femmes, des hommes, même une enfant. Le blond n’apprécie guère la situation dans laquelle ils sont, c'est-à-dire à découvert. Notamment à cause du passage de l’avion de chasse. Se sentant responsable, sans en connaître plus sur ses compagnons d’infortune, Justin tente de mener le groupe. Il ne se doutait pas que sa proposition allait soulever les foules. D’abord, la femme qu’il avait repérée à son arrivée, avec une prothèse de jambe. Certes, il n’y a pas grand-chose autour, c’est un fait. « Le signal de détresse, c’est la fumée et le crash de l’avion. Sauf qu’on sait pas si ce sont des secours qui vont débarquer d’un moment à l’autre » Fouiller l’avant de l’appareil, c’est du suicide. Ils ont déjà eu de la chance de s’extirper de ce cercueil de fer avant qu’il n'explose. Heureusement, l’homme d'affaires et l’autre blond - qui tire plus vers le platine - sont eux aussi d’avis de s'écarter. Bien que le premier n’inspire pas la confiance de Justin, il est tout de même rassuré que d’autres partagent sont avis. Cependant, l'homme bien habillé a mentionné une zone de guerre. Il a l'air de bien s'y connaître. Dans quoi travaille-t-il ?
La femme aux cheveux rouges a eu le don d’énerver le garçon. Il a senti son sang ne faire qu’un seul tour face à autant d’incrédulité. S’ils restent là, ils vont tous brûler très fort . L’originaire de Doublonville serre ses poings, il essaie de souffler pour se calmer, mais sa poitrine lui fait toujours mal. Il crache encore du sang. Une sensation étrange et désagréable se mêle à la douleur. Il sent quelque chose qui coule dans ses poumons. Est-ce qu’il en aurait perforé un suite au choc ? C’est une possibilité, mais dans ce cas-là, il n’a pas les connaissances nécessaires pour faire quoi que ce soit. C’est d’autant plus énervant que sa proposition a été balayée et qu’ils perdent du temps. Or, dans leur situation - qui est très mauvaise - le temps est précieux. Il doit se calmer et éviter de faire des mouvements brusques pour ne pas aggraver son cas.

Le Justin du passé aurait incendié l’inconnue. Maintenant, il a appris à rester calme. Et puis sa blessure l’y aide. « Voilà, mieux vaut s’attendre au pire comme l’a dit monsieur. Le musclé a raison. Au moins, écartons-nous un peu, s’il vous plaît. On verra si ce sont vraiment des secours, mais j’en doute. » L’agent ne perd pas plus de temps à les convaincre puisque son collègue - qu’il est rassuré de voir en vie - lui demande de l’assister. Le dresseur d’Alola est brièvement tiraillé entre aider son ami, ou rester ici pour aider le groupe. Un membre des forces de l’ordre de chaque côté. Mais il ne peut pas laisser Hiro partir seul, pas dans un tel climat. Les survivants ont l’air de se débrouiller et des têtes se sont déjà démarquées. Il se décide à suivre son comparse, mais bien trop tard, car ce dernier a pris de l’avance. Si bien, qu’il est à hauteur du nuage de fumée. « Hiro, attends ! Fais gaffe ! » Il ne le voit presque plus. Le stress commence à monter. Sa respiration ne doit pas s’emballer, sinon il va cracher à nouveau du sang. C’est exactement ce qui se passe à la vue des voitures militaires qui foncent vers eux. Des forces alliées ? Justin en doute fortement. En-tout-cas, ils sont armés jusqu’aux dents. Cela fait froid dans le dos. Un arsenal digne du Glaive de Thémis, ou de la pire organisation de criminels. « Tiens-toi prête. » Murmure-t-il à Ryuko. Il passe sa main à sa ceinture, pensant trouver son arme. Il oublie qu’il n’avait pas ses affaires avec lui. Il n’est pas armé, et encore moins protégé par un quelconque gilet pare-balles. La situation est plus catastrophique que ce qu’il imaginait.

Son cerveau tourne à plein régime. Justin réfléchit. Le temps que les véhicules encerclent les survivants et que les inconnus se mettent à beugler dans une langue incompréhensible, il cherche une échappatoire. De ce qu’il sait, personne n’est armé de leur côté. Ils ont certes des Pokémons, mais que faire face à un tel armada ? Le rapport de force est inégal d’une manière écrasante. Sa machoîre se resserre, ses dents grincent. Putain. La sueur se mélange au sang. Il ne sait pas. Ils sont dos au mur. Finalement, l’un des militaires se met à parler approximativement. C’est ce que l’agent craignait, ils ne sont pas là en ami. Exécuté ? Mais dans quel endroit ont-ils mis les pieds.
Les secondes sont longues. Le calme oppressant est rompu par l’explosion du cockpit. Justin jette un regard noir à la femme aux cheveux rouges. Oui, il est rancunier. Néanmoins, entendre les cris de désespoir du pilote est une horreur. C’est son dernier râle qu’ils sont en train de percevoir, la vie d'un homme qui se termine sans qu'ils ne puissent rien y faire. Il n’y a pas d’autres choix que de se rendre, au risque de finir comme lui. S’il tente de dérober une arme, ce sont tous les survivants qu’il met en danger, et cela risque d’être un bain de sang. Le jeune homme rappelle Ryuko et range la Pokéball dans son pantalon. Il regarde les autres survivants, leur intimant de ne pas faire de folie. Il lève les bras au ciel. « On a des blessés, ils ne peuvent pas monter tout seul ! » Il pense notamment à Angel et sa blessure à la cuisse. En plus, il se met à cracher du sang. Il s’essuie une énième fois sur son T-Shirt qui a désormais pris une teinte rougeâtre, bien qu’il n’y ait pas que sa propre hémoglobine dessus.

Justin n’apprécie guère de se rendre, mais ils pourront mieux s’organiser quand ils auront pris connaissance de la situation. Ils sont dans un autre pays, c’est chose sûre au vu de la langue parlée par leurs interlocuteurs. Il prend le temps d’examiner les armes, les vêtements. Tiennent-ils correctement leurs armes ? Est-ce du matériel de qualité ? Il cherche une faiblesse à exploiter plus tard. Il essaie tant bien que mal de trouver le regard d'Hiro, et d'être à côté de lui, malgré les combattants qui les encerclent.




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Amyra Richards

Amyra Richards
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C-GEAR
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Mer 6 Déc - 16:27
Je suis soulagée de constater que plusieurs membres de notre groupe se rangent de mon côté, acceptant d'entendre la voix de la raison ; agir impulsivement et sans prendre le temps d'évaluer la situation est la pire des idées.
Je comprends cependant les inquiétudes vis-à-vis du passage de l'appareil étranger au-dessus de nos têtes et de la précarité de la carcasse métallique que les flammes dévorent avec avidité.
Une explosion peut survenir à tout moment.

Je m'autorise un hochement de tête, confirmant ainsi que je suis prête à m'en éloigner pour éviter d'être prise dans la zone d'une potentielle déflagration.
Là-dessus, Côme n'a pas tort.

Je demeure néanmoins réluctante à fouiller la cabine des pilotes.
Retourner à l'intérieur est un risque inutile, une folie qui pourrait bien coûter une ou plusieurs vies.
Les sacs que j'ai réussi à traîner ne suffisent-ils pas ?
Je n'ai pas eu le temps de réviser mon inventaire, mais il y a certainement une panoplie de choses utiles que nous pouvons nous partager et distribuer équitablement.
Jusqu'à ce que nous parvenions en lieux sûrs, en compagnie de ces secours tant attendus.

Mon regard accéré se tourne sur l'homme inconnu dont le visage m'est familier.
Depuis ma prise de parole, il semble s'accorder sur la même longueur d'ondes.
Il y a quelque chose chez lui qui me dérange, qui me tracasse.


- Si nous sommes réellement en zone de guerre, nous ne sommes en sécurité nulle part. Que je lui décoche à voix basse, les mâchoires crispées et les dents serrées. Je n'ai pas envie que tout le monde m'entende - cela ne ferait que générer chaos et panique - mais je crois que le mal s'enracine déjà. Il faut espérer au mieux.

Je le toise une dernière fois, lorgnant subtilement sur cette épingle qu'il porte au col de sa veste et qui éveille des souvenirs vagues et nébuleux.
Où ai-je pu voir ce symbole, ce logo ?
Je soupire, puis m'écarte.
Je n'ai pas envie de me perdre dans ce jeu de devinettes.

Je pose les yeux sur Giacomo, ravie de voir qu'il m'a reconnu, malgré mon état pitoyable et le sang qui macule mon visage.
Même sur le site d'une catastrophe, il projète quelques éclats d'humour qui me réchauffent et me rassénèrent légèrement.


- J'ai connu mieux. Je m'attendais à des retrouvailles moins... mouvementées.

Je renchérie sur un ton similaire au sien, avant de grimacer.
Même lorsque je remue à peine, mon corps n'hésite pas à me rappeler que j'ai subi moults chocs durant notre brutal atterrissage.
L'étau se resserre sur mes tempes et un spasme me saisit au niveau du bas de mon dos.
La douleur est brève, mais aigue.

L'apparition du noacier, un atout supplémentaire, me réconforte et me surprend.
Puis une pensée logique s'installe dans mon esprit ; cette créature est taillée pour survivre à des climats rudes et désertiques.
Un choix judicieux et réfléchit.
Je me rapproche de Giacomo, pour lui chuchoter :


- Cet homme, là-bas. Je ne lui fais pas confiance. Garde un oeil sur lui... Si possible.

Après avoir énoncée ma mise en garde, en espérant qu'il me prenne au sérieux, je me détourne de ma connaissance.
Il décide de jouer les bons samaritains, en offrant un remplacement rudimentaire à la chaussure manquante du jeune homme au flambusard.
J'en profite pour observer derechef les survivants qui nous entourent.
Les blessures sont variées, certaines tout bonnement affreuses à voir, mais si nous nous serrons les coudes, je suis convaincue que nous parviendrons tous à rentrer.
Personne ne sera laissé à l'abandon.

J'évalue aussi qui pourra transporter les rations, les sacs d'équipement.
J'effectue un pas, puis m'arrête.
Ma prothèse fait encore des siennes, mais cette fois-ci, elles s'accompagnent d'un inconfort croissant, qui résonne dans son point d'encrage, au niveau du moignon de ma cuisse.
Je n'ai jamais rien ressenti de la sorte auparavant.
Je me penche, sans me soucier des tiraillements qui m'assaillent, et donnent deux ou trois coups de poing sur le revêtement métallique, avec le vain espoir que cela réalignera son mécanisme et apaisera le fourmillement dolent.

En me redressant, je capte les bribes de conversation entre la rescapée aux cheveux rouges et une gamine.
Mère et fille ?
Je ne peux le dire.
Dans tous les cas, l'enfant semble étonnemment calme et posée, sans doute rassurée par la présence de tant d'adultes et de pokémons.

Mon attention dévie ensuite vers Hiromasa, le jeune homme que j'ai aidé à s'extirper de son siège et à se faufiler hors de la carlingue.
Je ne sais pas ce qu'il fait ni où il compte aller comme ça, mais je contaste que les nuages de poussières se sont dangereusement rapprochés et qu'ils révèlent désormais la silhouette de véhicules.

Si mon cerveau croit encore à un miracle, mes entrailles, elles, se compressent et se tordent d'un sentiment indescriptible.
Est-ce là ce qu'on appelle un mauvais pressentiment ?

Une espèce de drapeau ou d'étendard flotte au vent, rattaché à chacune des voitures blindées, mais je suis incapable de déchiffrer ce qu'ils représentent.
Les paroles de l'homme me reviennent alors à l'esprit.
Une zone de guerre.
Ma bouche s'ouvre, j'ai envie de crier à l'adolescent de revenir tout de suite, de retourner auprès de nous, mais ma gorge se bloque.

Deux des trois véhicules exécutent une manoeuvre et nous contournent, nous encerclent avant de s'immobiliser.
Mon sang se glace dans mes veines à la vue des armes et un creux se forme au niveau de ma poitrine lorsque les hommes descendent en aboyant des mots inintelligibles.
Je ne connais pas cette langue, mais le ton est donné.
Il n'appelle pas à la rigolade.

De nous tous, Hiromasa est le plus exposé ; il est littéralement au front, coincé face à eux, et j'ai peur que s'il se met à reculer, qu'ils ne lui tirent dessus.
Mes paupières se ferment un court instant.
Ce n'est pas une situation pour laquelle j'ai été formée.
Je me prépare toutefois à m'engager vers eux, sans m'opposer aux ordres, après avoir récupéré tout le matériel que je suis capable de transporter.


Le rugissement soudain d'une déflagration, suivie par le hurlement d'une victime oubliée, me cloue sur place.
Je revoie le visage suppliant de l'hôtesse.
Celle que j'ai sauvagement ignoré, car elle m'aurait nuit et ralentie.
Peut-être conduite à ma propre mort.
Je la chasse d'un geste mental, sans me soucier de ses promesses d'hantise et de remords.


- Faites ce qu'ils disent, renvoyer vos pokémons dans leurs pokéballs. Essayez de prendre des sacs, peut-être que ce qu'ils contiennent pourront nous servir à négocier.

Ce n'est pas le moment de désobéir ni de tenter de jouer aux héros.
Surtout que nos assaillants semblent eux aussi posséder des renforts.
Lorsque j'arrive à la hauteur d'un des hommes, je plante mon regard dans le sien.
De proche, il a une gueule de brute épaisse, un air patibulaire qui ne m'inspire ni confiance ni respect.
Une lueur de mépris traverse mes prunelles dorées.


- Vous avez entendu, nous avons des blessés. Nous avons besoin d'aide pour les faire monter. Est-ce que vous comprenez ?

Je détache chacun de mes mots, pour m'assurer qu'il comprenne.
Je m'éloigne de lui en boîtillant.
Puis je me prépare à grimper à bord de mon carrosse, la tête haute et les tripes tenues par la main froide d'une regrettable insolence spontanée.


- Peut-on savoir qui vous êtes et où vous nous emmenez comme ça ?

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