Bon, je décide de ne pas m’attarder outre mesure. Je perçois sans mal la fatigue de Spyros et ne tiens pas à trop tirer sur la corde. Matthieu me l’a dit, mon Lucario a avant tout besoin de repos. On est encore en début de matinée, je vais pouvoir le revoir d’autres fois dans la journée. Ça devrait pouvoir s’organiser sans mal, il suffit d’en discuter avec Matthieu, de toute façon. Et puis si c’est pas avant demain, bah ce sera demain. Je me plierai aux recommandations du vétérinaire sans sourciller : c’est lui qui sait. Pas moi. Après, je suis un dresseur cool, qui suit ce qui lui est conseillé par les professionnels. Et je crois que Spyros est un bon patient, c’est définitivement pas celui qui va râler, voire même être violent, loin de là. Il va accepter. En même temps, il est en mesure de comprendre que c’est dans son intérêt, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les pokémons. Il a sa capacité d’aura, aussi, qui peut l’aider à cerner les intentions de ceux qui l’approchent. Enfin, il avait. Tout doit être tellement plus flippant à ce niveau-là… Le niveau d’incertitude que ça doit apporter dans les interactions, là où tout ne pouvait être que forcément limpide avant. Quelle angoisse ! Mais je ne vois pas le Lucario se rebeller pour autant. Déjà avec moi, quand je pouvais le faire chier, il n’était pas du genre à entrer en conflit, à manifester vigoureusement son désaccord ou son mécontentement. Il est plutôt du genre à garder une certaine distance et à opter pour le silence. Ça synergise bien avec mon fonctionnement, ce qui explique qu’on soit greffés l’un à l’autre depuis un certain nombre d’années maintenant.

Ça va faire vraiment bizarre de faire sans lui au quotidien d’ailleurs… Mais j’ai pris cette décision et je suis toujours en accord avec. Spyros a besoin de temps pour se remettre sur pied et je ne peux pas mettre en pause ma vie pour lui. J’ai aussi peur qu’à rester en contact rapproché comme on pouvait l’être jusque-là, ça ne pourra que faire augmenter les chances qu’il y ait un moment où les mots iraient dépasser la pensée. Je risque d’être plus brute ou plus à cran, pour une raison ou pour une autre, et j’irai dire les choses de la mauvaise manière. En se voyant à des occasions précises, j’aurai le temps de réfléchir à ce que j’aurai à dire, j’aurai pu faire maturer mon propos, et puis j’y ferai gaffe. Parce que ça sera important. N’empêche que ça sera bizarre. Mais indispensable. C’est avec cette pensée en tête que je m’avance dans les couloirs de la clinique vétérinaire. Je ne sais pas trop si j’ai le droit de faire ça, mais tant pis. Je cherche Matthieu.

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Entraînement : Scalpion niv.53 (1/4) ; Granivol S niv.49 (2/4) ; Lainergie S niv.43 (0/4)
Reproduction : Miaous S