Je regarde distraitement les rues défiler ; je ne sais pas où nous sommes, hormis le fait que nous soyons toujours à Vestigion. A la manière de conduire de Matthieu, il n’est pas difficile de deviner que ce trajet est habituel pour lui. « Je crois que je vais le faire. Après tout, ça ne durera qu’un mois, deux à tout casser. J’ai mérité le droit de m’amuser un peu, je crois. » Je m’entends parler, et je sonne de moins en moins convaincu par mon discours. Meh. Au pire, on s’en fout que je l’aie mérité ou pas, on me l’a proposé, alors pourquoi est-ce que j’irai m’en vouloir de dire oui ? C’est quoi ce self-talk culpabilisateur ? Je ne m’y reconnais pas. Alors ouais, go. J’en ai envie, je le fais, et puis c’est tout. S’il faut que j’insiste pour que ça me rentre dans le crâne que c’est ok, bah j’insisterai. « Ça fait plaisir à entendre. Et puis ça me permettra de pouvoir me vanter de connaître l’un des présentateurs quand l’émission sortira ! » Je pouffe de rire. C’est sûr que ça risque d’amplifier les retombées inattendues ! Il y a juste à espérer qu’elles soient plus bonnes que mauvaises.

« Tu vois petit là. Tu pourrais dire que t’es le véto des pokémons d’un des présentateurs et te faire une pub monstre pour la clinique vétérinaire, mais non juste dire que tu me connais ? Faut penser business ! » Je plaisante, forcément. Mais en même temps pas totalement. Je ne veux pas tourner dans des spots publicitaires ou faire la promotion de produits sur mes réseaux sociaux, c’est mort de chez mort. Par contre, si c’est pour des personnes que je connais réellement, pour des causes que je défends, ça peut changer la donne. J’y serais déjà bien plus enclin. Même si tourner une publicité me semble être la pire des angoisses. « Est-ce qu’on aura les moyens pour une telle star ? » La discussion est tout sauf sérieuse ; Matthieu se prend au jeu et moi aussi. « Ça se négocie… Je crois que je vais avoir des frais vétérinaires assez conséquents dans un futur proche… » Un rire s’élève dans l’habitacle de la voiture. « Et bien, la célébrité monte bien vite à la tête de certains. » Nous ralentissons. Enfin, c’est la voiture qui ralentit. Enfin, c’est Matthieu qui conduit la voiture qui la fait ralentir. Bref, je suppose qu’on arrive à destination.

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Entraînement : Vrombotor S niv.74 (4/5) ; Scalpion niv.38 (0/3) ; Granivol S niv.33 (0/3)
Reproduction : Fantominus S

Je vais être honnête, je ne m’attendais pas à faire face à une femme enceinte. Et je crois qu’elle non plus ne s’attendait pas à faire face à… moi. Mais à aucun moment Matthieu n’a laissé supposer qu’il allait être papa. Enfin, je ne sais pas, c’est chelou. Surtout qu’elle n’est pas un peu enceinte, sa femme. Je ne vais pas aller jusqu’à dire qu’elle est énorme mais… Enfin elle va bientôt accoucher, obligé ! Enfin. Je crois. En vrai, j’y connais rien en gestation humaine. Puis j’ai pas souvenir de trop de femmes enceintes dans mon entourage récent pour me faire une vraie idée. Je ne sais pas si ça se demande, je ne crois pas. Surtout que je ne tiens pas à faire mauvaise impression d’entrée de jeu. Elle m’accueille chez elle et moi je lui fais remarquer qu’elle est grosse : bof quoi. Vraiment bof. Après, ça me rassure de la voir déstabilisée elle aussi. Il l’a prévenue pourtant, non ? Je suis quasiment certain qu’il m’a dit qu’il lui demanderait, ou qu’il la préviendrait, je ne sais plus exactement. Mais du coup pourquoi ce bug ? « Attends, c’est Nessa Finnegan qu’on accueille chez nous et tu me le dis pas ? » Elle chuchote à moitié. Enfin, je l’entends clairement et j’entends surtout le reproche fait à Matthieu. « Il était à la télé y’a quelques heures. J’aurais su, j’aurais fait un peu plus de ménage ! » Je vois le vétérinaire froncer les sourcils. Je me doute que ça ne doit pas lui plaire des masses que sa femme – enfin, s’ils sont mariés – s’active autant alors qu’elle est enceinte. Enfin je présume. Je suis peut-être complètement à côté de la plaque. N’empêche que je me sens un peu obligé d’intervenir en faveur de Matthieu. « Ne t’en fais pas, je retire mes lentilles de contact et je ne verrai plus rien. » Ce n’est pas totalement vrai, mais pas totalement faux non plus. Il reste que je préfère user d’humour pour dédramatiser le truc, et puis montrer que je suis une personne lambda, à peu près. Je me doute que Megumi va bien vite s’en rendre compte, mais c’est vrai que si elle a regardé mon passage à l’Elite… Bah ça doit faire bizarre de me voir passer de son écran de télé à son salon en l’espace de quelques heures. J’avoue que ça me ferait bizarre un truc pareil. Enfin, sauf si c’est Côme, ou Kaktus, ou Elias. Bref. Quelqu’un que je ne connais pas déjà.

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Entraînement : Vrombotor S niv.75 (1/5) ; Scalpion niv.38 (2/3) ; Granivol S niv.33 (2/3)
Reproduction : Frissonille

Je crois que je l’ai encore plus déstabilisée qu’autre chose avec ma remarque, qu’elle ne sait pas comment le prendre. Mince. Est-ce que j’ai laissé sous-entendre que c’est pas propre chez elle et que je l’ai remarqué ? Non parce que c’était absolument pas l’intention, et que j’ai rien vu de particulier, en plus de ça. Puis juste que jamais de la vie je me permettrais de faire une remarque désobligeante comme ça d’entrée de jeu à quelqu’un que je ne connais pas et qui m’accueille chez lui. Enfin, j’ai beau être un Pachyradjah dans un magasin de porcelaine, j’ai un minimum de savoir-vivre ! Mais, du coup, je ne sais plus vraiment où me mettre. Je crains qu’en essayant de dissiper le malaise, je l’aggrave encore plus. Ce serait loin d’être la première fois que ça m’arrive. Et puis on dit bien que l’enfer est pavé de bonnes intentions, non ? Même si moyen bof de me dire que c’est moi l’enfer, en fait. Après, je dis ça, mais c’est clairement pas ce qui ira m’arrêter. M’arrêter d’avoir des bonnes intentions, hein, pas d’être un enfer pour les autres. Bref.

« Ne t’en fais pas. Tu vas voir, c’est un gars comme tout le monde. » Alors. Je me doute bien que Matthieu dit ça pour rassurer sa femme, et que j’essaie de faire en sorte que ce soit le plus vrai possible, mais ça fait bizarre de l’entendre dire de quelqu’un d’autre. Genre je suis basique. Super. Bah merci. N’empêche que je hoche légèrement la tête, avec un petit sourire en bonus, pour acquiescer au propos tenu. Je me doute que sitôt qu’on me connait par la télévision ou les réseaux, il y a une petite alerte au riche qui doit se déclencher, comme si mon origine sociale définissait mes goûts, mes attitudes, mes attentes. Ok, peut-être un peu, mais je n’ai pas été élevé dans le luxe non plus, mes parents ont fait de leur mieux pour nous éviter ça, à mes frères et moi. Le confort, oui, mais pas le luxe pour autant. Mais ça, je ne vais pas le déballer à tout bout de champ, ça ferait gros forceur. Genre les riches qui veulent se faire passer pour des pas si riches mais qui disent qu’un pain au chocolat, ça coûte vingt centimes de pokédollars. « Ok. » Je sens bien que Megumi essaie de se convaincre que tout ceci est tout à fait normal, mais que ce n’est pas encore trop ça. « Tu… veux boire quelque chose ? » Ah, enfin on semble prendre le chemin d’une interaction ordinaire. Alléluia. Parce que j’étais pas serein. Pas à cent pourcents.

« Un verre d’eau, ce sera nickel. » Megumi s’eclipse aussitôt. « Je crois que tu l’intimides. » Non, sans blague ! Ok c’est flatteur deux secondes, mais j’aime vraiment pas ça. Je suis pas genre… au-dessus. Et j’aime pas qu’on agisse comme si c’était le cas. C’est exactement le meilleur moyen de me mettre mal à l’aise. Alors je vais essayer de la jouer cool. Ou plutôt de la jouer moi ; pas sûr que ce soit la même chose. On verra bien. Au pire, c’est qu’une soirée et puis pouf je disparais. Sauf changement de plan, ce que je n’espère pas. Non pas que je pense que je vais être mal accueilli, mais je ne veux pas squatter trop longtemps. J’ai accepté par courtoisie en me disant qu’au vu de ce que j’ai traversé ces derniers jours, ça sera toujours plus sympa que tout seul dans une chambre d’hôtel. Je ne tiens juste pas à m’éterniser ici, je ne veux pas rester bloqué au chevet de Spyros. J’ai envie de reprendre, de poursuivre. J’ai d’autres opportunités qui arrive, j’ai des projets à mettre en place. Je ne veux pas m’arrêter. Je ne peux pas m’arrêter, en réalité. Et encore moins si c’est pour être dans une boucle d’inquiétude et de colère envers mon Lucario. Au contraire, la distance me permettra peut-être de redescendre, au moins un peu. Je crois même que c’est nécessaire, si je veux qu’on arrive à surmonter ça. Mais ce n’est pas le moment de réfléchir à tout ça. Là, c’est une pause. Je suis avec des gens, je suis en bonne compagnie. Autant en profiter, autant ne pas rester coincé dans mes ruminations ; c’est l’occasion d’arrêter de penser et de vivre un peu, comme j’ai l’habitude de le faire.

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Entraînement : Vrombotor S niv.76 (1/5) ; Scalpion niv.40 (1/4) ; Granivol S niv.35 (1/3)
Reproduction : Sablaireau-A S

Je ne peux pas m’empêcher de regarder le ventre arrondi de Megumi. Enfin, pas de manière creepy, hein. Juste que je me dis que ça doit quand même être bizarre, d’être enceinte. Enfin, je trouve ça bizarre de porter un être qui commence à grandir, à se développer à l’intérieur de soi. Et vraiment, la première image qui me vient à l’esprit, c’est la fameuse scène dans Alien. Ew. Mieux vaut voir ça d’une autre manière, d’une manière plus poétique que film d’horreur. Se dire que c’est une petite graine qui se plante là et qui commence sa croissance. Ouais, c’est déjà bien mieux. La petite graine va germer, à son rythme, avec ses besoins. Elle va pousser, des mois durant, prenant de plus en plus de place. C’est d’ailleurs assez incroyable – mais quand même un peu flippant – de constater la manière dont le corps d’une femme peut se déformer pour accueillir la vie. C’est même super bizarre de se dire qu’on crée de la vie, une vie qui n’existait pas avant. Et puis boum, c’est là. La petite pousse fait son bout de chemin, des racines se forment, puis une tige, puis des feuilles. Mais il faut encore rester dans cet environnement protecteur parce que la petite pousse est encore trop fragile pour être exposée au monde extérieur.

Quoi que… Plus j’y réfléchis, et plus je me dis que l’équivalent végétal de la grossesse, c’est le fruit. Ok, dans cette métaphore, il ne faut pas prendre en compte qu’on mange des fruits, parce que ça devient très vite dérangeant. Il faut penser le truc de manière purement biologique. Genre le bébé, à l’intérieur du ventre, c’est le noyau du fruit. Du coup le fruit ce serait… l’utérus de l’arbre ? Très bizarre de dire ça, mais en fait oui. Bref, le noyau, il est bien à l’abri dans le fruit, et puis un jour, le fruit tombe de l’arbre. Avec du temps, le noyau prend place dans le sol, au pied de l’arbre – le parent – et finit par germer. L’arbre protège la petite pousse qui commence à peine à sortir de la terre des vents ou des pluies trop fortes qui pourraient l’abîmer. Et c’est donc la petite pousse… bah elle pousse, elle grandit, elle déploie des feuilles. Ça demande du temps, ça demande un environnement propice à cette croissance, du soleil, de l’eau, des minéraux. Jusqu’au jour où, pouf, la plante encore un peu fragile produit son premier bourgeon. En version humaine, c’est moins glamour, parce que ça équivaudrait à l’adolescence, les premiers fleurissements. Les bourgeons ne vont pas forcément tous mettre le même temps à éclore, pour des raisons tant et plus variées. Tout ça jusqu’à ce que la boucle se boucle. Mais pour l’instant, Mathieu et Megumi n’en sont qu’au début, le fruit est encore bien accroché à l’arbre. Il n’empêche qu’à les voir aujourd’hui, je ne me fais pas d’inquiétude sur le fait que leur petite pousse va pouvoir germer puis bourgeonner pour donner de jolies fleurs.

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Entraînement : Vrombotor S niv.78 (1/5) ; Scalpion niv.41 (2/4) ; Granivol S niv.37 (0/3)
Reproduction : Sablaireau-A S

Je ne peux pas m’empêcher de regarder le ventre arrondi de Megumi. Enfin, pas de manière creepy, hein. Juste que je me dis que ça doit quand même être bizarre, d’être enceinte. Enfin, je trouve ça bizarre de porter un être qui commence à grandir, à se développer à l’intérieur de soi. Et vraiment, la première image qui me vient à l’esprit, c’est la fameuse scène dans Alien. Ew. Mieux vaut voir ça d’une autre manière, d’une manière plus poétique que film d’horreur. Se dire que c’est une petite graine qui se plante là et qui commence sa croissance. Ouais, c’est déjà bien mieux. La petite graine va germer, à son rythme, avec ses besoins. Elle va pousser, des mois durant, prenant de plus en plus de place. C’est d’ailleurs assez incroyable – mais quand même un peu flippant – de constater la manière dont le corps d’une femme peut se déformer pour accueillir la vie. C’est même super bizarre de se dire qu’on crée de la vie, une vie qui n’existait pas avant. Et puis boum, c’est là. La petite pousse fait son bout de chemin, des racines se forment, puis une tige, puis des feuilles. Mais il faut encore rester dans cet environnement protecteur parce que la petite pousse est encore trop fragile pour être exposée au monde extérieur.

Quoi que… Plus j’y réfléchis, et plus je me dis que l’équivalent végétal de la grossesse, c’est le fruit. Ok, dans cette métaphore, il ne faut pas prendre en compte qu’on mange des fruits, parce que ça devient très vite dérangeant. Il faut penser le truc de manière purement biologique. Genre le bébé, à l’intérieur du ventre, c’est le noyau du fruit. Du coup le fruit ce serait… l’utérus de l’arbre ? Très bizarre de dire ça, mais en fait oui. Bref, le noyau, il est bien à l’abri dans le fruit, et puis un jour, le fruit tombe de l’arbre. Avec du temps, le noyau prend place dans le sol, au pied de l’arbre – le parent – et finit par germer. L’arbre protège la petite pousse qui commence à peine à sortir de la terre des vents ou des pluies trop fortes qui pourraient l’abîmer. Et c’est donc la petite pousse… bah elle pousse, elle grandit, elle déploie des feuilles. Ça demande du temps, ça demande un environnement propice à cette croissance, du soleil, de l’eau, des minéraux. Jusqu’au jour où, pouf, la plante encore un peu fragile produit son premier bourgeon. En version humaine, c’est moins glamour, parce que ça équivaudrait à l’adolescence, les premiers fleurissements. Les bourgeons ne vont pas forcément tous mettre le même temps à éclore, pour des raisons tant et plus variées. Tout ça jusqu’à ce que la boucle se boucle. Mais pour l’instant, Mathieu et Megumi n’en sont qu’au début, le fruit est encore bien accroché à l’arbre. Il n’empêche qu’à les voir aujourd’hui, je ne me fais pas d’inquiétude sur le fait que leur petite pousse va pouvoir germer puis bourgeonner pour donner de jolies fleurs.

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Entraînement : Scalpion niv.42 (2/4) ; Granivol S niv.38 (1/3) ; Scalpion S niv.22 (0/2)
Reproduction : Sablaireau-A S

Megumi est super cool. C’est bizarre de bien m’entendre, genre bien m’entendre comme avec une future pote, avec une femme enceinte. Ça me donne l’impression que je bascule dans une autre phase de ma vie, vraiment adulte. Les personnes avec qui je suis, avec qui je peux trainer, bah ce sont pas vraiment des parents quoi. Même pas du tout. Les perspectives ne sont pas les mêmes, du coup, à court, à moyen ou à long terme. Un gamin, ça change la donne dans une vie, forcément. Alors me dire que je fréquente maintenant des gens en âge d’être parent mais surtout en projet de parentalité, bah quelle angoisse ! Je n’en suis pas là, et je ne sais pas si j’en serai là un jour. Pareil avec mes frères et ma sœur, il y aura sûrement un moment où ils vont pondre des mioches. En tout cas, j’ai l’impression qu’ils ont tous ça dans leur projet de vie, dans un futur plus ou moins lointain. Ça veut dire que je vais être tonton… Et que je serai le seul avec des disponibilités, que je pourrai continuer à partir en vacances comme j’en aurais envie et tout. Vive la liberté, mais la liberté tout seul quoi. Su-per.

Bref, la soirée est vraiment chill, et ce n’est qu’au moment de me coucher que je repense à Spyros, à la journée qui m’attend demain. J’ai du mal à cerner si j’appréhende ; j’ai l’impression de ne pas en avoir envie mais que quand même un peu. En même temps, difficile de ne pas appréhender ce moment. J’ai eu la possibilité de penser à d’autres choses ce soir, plus ou moins importantes, et ça m’a permis de mettre de côté tout ça de manière temporaire. Je vais forcément devoir y faire face, mais le fait est que ruminer sur la situation n’y changera rien. Alors vive la légèreté ! J’ai pu y avoir droit, et c’est juste génial. Un peu meh que ça disparaisse dès que je me retrouve seul avec mes pensées, mais bon. Dans mon malheur, j’ai la chance d’avoir eu une journée hyper éprouvante, un week-end hyper éprouvant. Donc je me fais confiance sur le fait de m’endormir en deux secondes parce que je vais totalement tomber de fatigue en deux secondes. Entre l’Elite et la santé de mon Lucario, deux doses de stress bien intenses, rien de mieux pour le sommeil ! On se rassure comme on peut… Mais voilà. Le drainage émotionnel comme rarement j’en ai eu dans ma vie. Même au pire du pire, je ne crois pas avoir atteint un tel niveau de peur, de colère et d’excitation à la fois. Ah bah c’est sûr qu’après ça…

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Entraînement : Scalpion niv.43 (0/4) ; Granivol S niv.39 (0/3) ; Scalpion S niv.23 (0/2)
Reproduction : Sablaireau-A S

« Nessa… » Je sens une pression sur mon épaule, comme si on essayait de me faire bouger, un peu, mais pas trop fort, vraiment pas trop fort. Je plisse les yeux, dans une grimace contrite ; je n’ai pas encore la foi de les ouvrir, de me confronter au début de lumière ambiante. J’ai la tête dans le coltard, et pas qu’un peu. D’habitude, je me réveille, c’est Terminator. C’est même pire que ça, parce que Terminator n’est pas survolté au saut du lit, à cinq heures et demie du matin. Plutôt Bip Bip. Ou Speedy Gonzalez. D’ailleurs ça a été le surnom que m’a attribué Adrien, le meilleur ami de Tanguy. Et il continue de m’appeler comme ça. Sauf que là, ce matin, clairement c’est pas Speedy Gonzalez ! Je grommelle un truc, que même moi je n’ai aucune foutue idée de ce que je peux bien vouloir dire. Je signale juste que je suis réveillé, en fait. « Je vais préparer le petit-déjeuner, si jamais tu veux passer à la salle de bain. Je pars au boulot dans une heure. » Je ne râle pas, mais seulement parce qu’il serait malvenu de râler. Je n’ai vraiment pas envie de me lever. Ce n’est peut-être pas le canapé le plus confortable qui soit – encore que ça va, j’ai dormi comme une masse – mais je suis trop bien dans ma couverture. Puis j’ai la flemme de la journée qui m’attend. Aussi. Je sais que ça va encore être une journée compliquée, et ça ne me donne pas envie. Il n’empêche qu’il faut bien.

Je me redresse et bascule sur le côté pour m’asseoir. Je m’étire, bâille. « Salut. » Mon regard, possiblement encore un peu brumeux, se pose sur Matthieu. Il m’adresse un petit sourire, je distingue de légers cernes sous ses yeux. Je n’y avais pas fait gaffe hier, tiens. Est-ce qu’il aurait mal dormi cette nuit ? « Le réveil est difficile ? » Je ris presque. « Un peu. » Je me frotte l’œil gauche, de la paume de main correspondante. Ouais, bah je n’ai pas d’autre choix que de me laisser le temps d’émerger. « C’est pas la faute du canapé, j’espère ? » Je fronce légèrement les sourcils., avant de réfuter oralement. « Pas du tout, j’ai dormi comme un Linéon. J’ai juste pas trop la foi ce matin. » Le vétérinaire acquiesce, m’indique sa salle de bain puis se dirige vers la cuisine. Je sais ce qu’il me reste à faire : prendre une bonne douche pour me secouer un peu les neurones. Il est temps.

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Entraînement : Scalpion niv.44 (1/4) ; Granivol S niv.40 (2/4) ; Scalpion S niv.25 (1/2)
Reproduction : Sablaireau-A S