Ils marchent pendant plusieurs minutes dans un couloir dont remontent de fortes odeurs d’égouts. Tout est sombre et humide, ils sont encerclés par de grands murs de béton. Iago réalise qu’avec tout ça, il n’a aucune idée de l’heure qu’il peut être ni du temps passé en compagnie de Blockhaus. Ce n’est pas le plus important, cela dit. Ce qu’il faut, c’est qu’il arrive à mettre la main sur des pokémons bien entraînés. Des créatures avec lesquelles il n’aura pas besoin de tout reprendre à zéro et qui pourront l’aider dans son… enquête, dirons-nous.

Et pour ça, il faut qu’il y ait une forme de feeling. Ça a toujours été ainsi entre lui et les membres de son équipe. Sa précédente équipe. Rien qu’y penser l’attriste furtivement. Il les a répartis entre gens de confiance et il sait qu’ils doivent bien se porter. D’autant que si quelqu’un a refusé – c’est possible après tout – il connait suffisamment Andrew pour savoir qu’il les prendra sous son aile. Il n’est pas soigneur pokémon de la Ligue pour rien. Enfin… oui. Même s’il sait que là il se trouve dans une situation extrêmement particulière, et qu’acheter des pokémons n’est ni dans sa nature ni dans son éthique, il n’a pas trop le choix.

Quand Blockhaus pousse finalement une épaisse porte métallique, Iago n’a aucune idée de ce à quoi s’attendre derrière. A nouveau un couloir et des bruits qui retentissent. Comme des basses ? Ça fait boum boum à intervalle régulier. Une nouvelle porte et là, un joyeux grand bordel. C’est une grand pièce unique, haute de plafond, carrée, semble-t-il, mais vaste. Il y a une zone centrale, qu’il n’identifie pas parfaitement de là où il se trouve, mais il voit bien des escaliers en ferraille et comme un deuxième étage qui encercle la zone en question.

Et partout… du bruit, des gens, des cages. Des cages avec des pokémons dedans. Toutes sortes de pokémons. Directement, Iago se crispe. Il le sent en lui, son dos se raidit, ses mouvements se font plus lourds encore. Des cages, des gens qui gueulent de partout, de la fumée (pas que du tabac, si vous vous demandez) et des enceintes qui crachent une musique électro. C’est pas tant le chahut global qui le dérange, c’est l’état de captivité de ces créatures. Il s’y attendait, pourtant. Il ne sait même pas pourquoi il s’étonne. La dernière fois qu'il a vu un tel étalage de cages remplies de pokémons, c’était à la Marabunta, d’ailleurs. Des trophées pour certains et une monnaie d’échange, en général.

Il essaie de ne rien laisser paraître et remercie sa capuche et ses lunettes qui lui évitent d’agresser les gens du regard malgré lui. Il manquerait plus qu’il s’embrouille avec quelqu’un. Ça n’aiderait pas sa situation. Alors il suit Blockhaus qui semble clairement savoir où il va. Ils se faufilent dans l’allée qui entoure la zone centrale et en jetant des coups d’œil, Iago comprend bien qu’il s’agit d’un espace de combats clandestins. Le genre d’affrontement sans règles. La plupart du temps ce sont les « dresseurs » (peut-on les appeler ainsi ?) qui définissent leurs propres conditions. Et bien souvent cela va jusqu’à la mort de l’un des pokémons. Il sait. Il a déjà vu. Il n’empêche que ça lui fout toujours autant la nausée et ça le plonge dans une humeur sombre. Ces pokémons n’ont absolument rien demandé ! Déjà que les combats « codifiés » poussent au débat pour beaucoup de défenseurs des espèces, alors ce genre d’affrontement sans limite… non merci.

Il détourne justement le regard d’un Cizayox en train de s’acharner sur une créature qu’il n’identifie pas et presse le pas derrière son guide. Ce dernier se tourne vers lui et lui lance : « Je cherche Salazar, c’est un peu le roi en ce lieu. Il a son mot à dire sur quasiment tout ce qui se passe ici, alors fais-toi petit. »

Ce n’est même plus une recommandation, vu le ton de sa voix. C’est presque un ordre et cela attise la curiosité de l’ex-champion. Qui est donc ce « roi du Cube » ? Et est-ce qu’il aura réellement ce qu’il recherche ?

Et au-delà, est-ce que Iago parviendra à faire commerce avec ce genre d’homme sans trahir son dégoût (paradoxal, du coup) pour ce genre de trafic ?

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MODÉRATION.
Simiabraz utilise la CS Eclate-roc. (dernière utilisation 03/05/21)
Apparition d'un pokémon sauvage, s'il vous plait.

Il ne leur faut pas bien longtemps, ensuite, pour apercevoir ce fameux Salazar. Une fois qu’il le remarque, de loin, Iago se demande bien comment il a pu passer à côté jusque-là. L’homme en question est au fond du « Cube », assis sur une espèce de banquette dans un coin étonnamment cozy, vu l’endroit. Il a un haut de forme pourpre et un costard de la même couleur. Plus il s’avance, plus le Fitzroy en découvre sur l’accoutrement du fameux roi. De grosses bagues clinquantes à chaque fois, une moustache fine et légèrement retournée au bout, comme on n’en fait plus. Il est bien entouré, également. Une jeune femme à grand décolleté d’un côté, un homme presque androgyne en costard bleu clair, chemise entrouverte de l’autre. Rien qu’à le voir, ce Salazar crie l’exubérance et l’extravagance. Au fond de lui Iago n’est pas spécialement enchanté de s’en approcher. Ça a l’air d’être le genre de type à vouloir avoir un œil sur tout son petit empire. Aussi souterrain soit-il.

L’ex-champion comprend d’autant mieux pourquoi Blockhaus tirait un peu la tronche à l’idée de devoir parler à Salazar. Iago s’attend à tout. Le duo se faufile entre le flot des personnes. Autant vous dire qu’il y a vraiment de tous les profils, ici. Des femmes en tenues légères, des hommes au regard sombre, des personnes d’âges diverses et qui doivent probablement avoir chacun une histoire, une faiblesse, une addiction ou une raison plus ou moins claire de se trouver ici. Personne n’est là par hasard. Personne ne pourrait le faire croire. Iago lui-même n’est pas là par hasard et ne tient pas particulièrement à ce qu’on l’interroge. Ce Salazar est-il du genre à poser des questions ? Il en a comme la sensation et c’est les sourcils froncés derrière ses lunettes qu’il s’avance jusqu’à être non loin des banquettes.

« Oh, mais qui vois-je ? BK ! » Il fait un signe exagéré de la main, comme on fera pour dire coucou à des amis dans la foule. Iago entend un fin soupir passer les lèvres de son guide. L’autre a dit BK, prononcé « bi-kay » dans un accent on ne peut plus amplifié. Ça n’a pas l’air d’être le genre de surnom que l’autre apprécie. Il secoue la tête.

« Hey, Salazar. Tu as l’air en forme. C’est dit d’une voix assez neutre, comme fatiguée par avance.
- Mon bon BK, comme tu le vois, ici je trouve toujours à faire.
- Ouep, c’est pas mal animé. »

Discussion de façade. Iago essaie de se faire petit mais depuis le départ le Salazar ne le lâche pas du regard, occupé qu’il est à tapoter distraitement les cheveux de l’homme blond à ses côtés. Plus jeune, les traits fin et les cheveux blonds, ce dernier se contente de boire distraitement, affalé sur la banquette. C’est quoi cet endroit ? Pas le temps de trop se questionner que bien sûr :

« Tu ne me présentes pas ton ami ?
- Si si, Zag, Salazar. Salazar, Zag. Le strict minimum.
- Enchanté, Zag.
- Bonjour.
- Pas bien causant. Mais asseyez-vous donc ! Il ne sera pas dit que je vous ai laissés debout ! »

Il fait des grands gestes, parle avec des intonations étranges et… en fait beaucoup trop. Il a même une canne que Iago n’avait pas remarqué jusque-là. Avec elle, il pointe du doigt un type non loin, apparemment son agent de sécurité, un truc du genre. L’homme semble comprendre car il déplace une table devant eux et, contraints, Iago et Blockhaus s’assoient.

« Je vous offre à boire ?
- Non, ça ira.
- Non. Merci. »

L’autre hausse les épaules et attrape une bouteille de vin de grand cru, à n’en pas douter.

« … Vous ne savez pas ce que vous ratez. » Il se serre, en fait autant pour la femme à ses côtés qui récupère son verre avec empressement et repose la bouteille. Il fait tourner le verre un instant avant de relever les yeux. « Et donc, vous êtes là pour quoi ? Cela faisait un moment que je ne t’avais pas vu, BK ! »

Protégé par ses lunettes, le regard de Iago ne se gêne pas à détailler tout ce qui se trouve devant lui. La femme d’un côté, l’homme de l’autre, comme des bijoux humains venus compléter la garde-robe de l’exubérant.

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MODÉRATION.

Tentative de capture.:

Iago n’est pas à l’aise, en cet instant. Il sent bien que l’homme en face de lui, aussi fantasque soit-il, a un train – voire plusieurs – d’avance. Pour se forger un tel empire, il ne faut pas être n’importe qui et ne pas faire n’importe quoi. Il faut avoir le réseau, les bons contacts, et ne pas être un enfant de chœur. Tout cela, il le devine sans mal sous les grands airs de l’homme au grand chapeau. Il est chez lui comme un coq en pâte et semble être du genre à vouloir tout contrôler ou du moins, vouloir savoir ce qui se passe dans son Cube. C’est ce que l’ex-champion comprend à l’attitude de son guide. Blockhaus semble ne pas avoir eu le choix que devoir se rendre auprès de Salazar. Comme s’il était inconcevable de marchander avec les autres personnes présentes ici, avant d’être allé voir le maître des lieux. C’est probablement le cas.

Même dans les lieux les plus obscurs et bordéliques, il y a des règles à respecter. Ceux qui vous diront le contraire mentent, en général. Il y a toujours une façon de faire pour que ça marche et si on ne reste pas dans les clous, on finit par en payer le prix. Dans un endroit comme celui-ci, Iago retrouve une atmosphère proche de celle de la Marabunta. C’est foisonnant de toutes sortes de personnes dont on ne sait guère – et on ne le saura jamais – à qui se fier. Il n’est pas particulièrement ravi de devoir être ici, mais il n’a pas d’autres solutions. C’est le choix qu’il a dû faire s’il veut aller de l’avant et rapidement. Parce que c’est ça, surtout, qui est en jeu. Le temps. Il ne veut pas que cette situation s’éternise éternellement. Il veut que sa vie reprenne un semblant de normalité un jour où l’autre, et tant pis s’il doit se salir les mains avant. Il s’y attend. Une fois équipé comme il le souhaite, il sera prêt. Il le croit, du moins.

C’est la décision qu’il a prise. On ne peut pas revenir en arrière ; ce n’est pas facile de choisir, il faut faire le bon choix. Tant qu'on ne choisit pas tout le reste est possible. S’il n’avait pris aucune décision, il serait probablement encore au sein de la base militaire de Lambasa, à se terrer comme un Rattata. Il n’a pas choisi la voie la plus simple, il n’a certainement pas beaucoup de soutien, mais il fait ce qui lui semble nécessaire. Il a conscience de tous les risques qu’il prend, mais au moins, il est seul. S’il prend ceux qui le recherchent de vitesse, il n’y aura aucun dommage collatéral. Dans un sens comme dans l’autre. Il est organisé, il a des pistes et il en trouvera d’autres. Il va tout faire pour parvenir à son objectif. Après tout, il y a toujours quelque chose que l’on peut faire et réussir. S’il a raté tout le reste, s’il a été comme un pétard mouillé dans tout ce qu’il a entrepris jusque-là, se hissant haut jusqu’à retomber brutalement, comme Champion de la Ligue, comme frère, fils et comme ami… il peut au moins faire ça. Régler lui-même la merde dans laquelle il s’est mis.

Tout à ses pensées, il veut laisser Blockhaus répondre. Puisqu’après tout c’est lui qui est censé parler. Comme Iago l’a bien compris jusque-là, son guide n’est pas du genre à perdre son temps.

« On cherche des pokémons.
- Il y en a plein, ici ! »

Salazar dit ça avec une mine amusée et un grand geste en direction du reste de la salle. C’est certain qu’il y en a, des pokémons, en ce lieu.

« Des pokémons entraînés. Véritablement entraînés, pour attaquer.
- J’ai, bien sûr. Et ce sera pour attaquer quoi, Zag ? »

Il se tourne en direction de Iago qui soutient son regard. Tout comme il n’est pas plus dérangé que ça par l’accoutrement de son interlocuteur, ce dernier ne s’offusque pas de la capuche et des lunettes, qui laissent à peine deviner le visage du Fitzroy. Puisqu’il lui adresse la parole c’est qu’il sait pertinemment comment fonctionne Blockhaus, et qu’il ne sert que d’intermédiaire.

« Qu’est-ce que ça change, leur cible ?
- Ah, mais c’est que j’aime bien savoir à quoi serviront mes petits protégés ! »

Il dit cela avec un rire léger. Ses petits protégés, vu la gueule des cages et autres scènes qu’il a pu voir depuis qu’il a mis les pieds dans ce Cube, Iago n’est pas bien dupe sur ce que Salazar considère comme une protection.

« Ils attaqueront des gens qui l’ont mérité. »

C’est suffisamment direct tout en restant neutre. Iago l’annonce d’une voix ferme, déterminée et Salazar le fixe un instant. Peut-être cherche-t-il à percer le mystère derrière les verres sombres.

« S’ils l’ont mérité, alors… Très bien. » L'ironie se fait entendre, puis il frappe ses mains l’une contre l’autre, et le type chargé de sa sécurité s’avance. « Va me chercher Pablo. » L’autre acquiesce puis s’éloigne.

Salazar reprend son verre qu’il boit en grosses gorgées et questionne ensuite :

« Tu l’as déniché où, celui-là ?
- Comme si j’allais te répondre.
- Il est… pas comme les autres. »

Cette fois, c’est Blockhaus qui hausse les épaules.

« Il paie. Il a payé jusque-là et paiera pour tes pokémons. C’est ce qui importe, non ?
- Bien sûr. »

L’intriguant murmure ces mots en un souffle mais son regard a à nouveau dévié sur Iago, à la poursuite de son examen silencieux. Il essaie de rester droit, de ne rien trahir avec son attitude.

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MODÉRATION.

Tentative de capture.:

Une fois de plus, en cette journée, on parle de lui comme s’il n’était pas là. Il pourrait s’en offusquer mais en vrai… il ne tient pas à intervenir. Cela lui va très bien que Blockhaus fasse la discussion avec Salazar. Il sent bien qu’il titille la curiosité de l’extravagant et n’a pas particulièrement envie de lui donner matière à dire et à questionner. Ni même à voir, en fait. L’homme a dû en voir passer des gens, en ces lieux, et il est peut-être du genre particulièrement perspicace. Iago n’en sait rien et ne veut pas prendre de risque. Il espère que rien dans son attitude ne peut trahir le fait qu’il soit un ex-encore-plus-ou-moins-flic. Officiellement il l’est encore. Mais officiellement il n’a rien à faire dehors, dans Unys, à vouloir régler de lui-même ses comptes.

Les deux autres continuent de discuter, toujours dans cette fausse courtoisie que l'on trouve parfois chez des gens amenés à travailler ensemble, qui ont des intérêts communs mais savent que l’autre est comme un poison susceptible de vous sauter à la gueule pour un rien. S’il ne sait pas pour Blockhaus, qui a une attitude assez neutre et posée jusque-là, il ne serait pas étonné que Salazar soit du genre à dégoupiller pour un rien, si on ne va pas dans son sens. Pour avoir autant de petites mains qui travaillent pour lui, il doit bien avoir sa méthode à lui pour imposer son autorité.

Finalement, au bout de quelques minutes, l’agent de sécurité revient, suivi d’un homme rondouillard aux yeux brillants. S’il ne sait pas pourquoi il est appelé, il a l’air en tout cas heureux d’avoir à faire à Salazar.

« Bonjour bonjour ! Ok, peut-être qu’il est naturellement heureux, en fait.
- Mon cher Pablo, c’est toujours un plaisir de te voir !
- De même, Salazar !
- Dis-moi, ces messieurs voudraient voir ta marchandise. Particulièrement celle qui a fait ses preuves.
- Oh, bien sûr. Pas de souci. Suivez-moi. »

Il s’en faut de peu pour qu’il s’incline devant Salazar, pour qui il semble avoir une certaine déférence. Il le salue finalement d'un signe de la tête et après un regard de Salazar, Blockhaus et Iago se lèvent à leur tour.

« N’hésitez pas à repasser me voir une fois que vous aurez trouvé ce que vous cherchez. Parce que vous trouverez, je n’en doute pas. Il y a tout ce que vous voulez, dans le Cube ! » Il dit cela avec de grands gestes et cette phrase aurait presque des allures de slogan publicitaire.

« Ouep, j’m’en fais pas pour ça. »

Le duo s’élance finalement à la suite du dénommé Pablo, chemise rouge aux manches retroussées, cheveux noirs gominés peignés en arrière. Encore un dont on peut se demander comment il en est arrivé là. Il a l’air bien content de son sort, cela dit, et si les pokémons en question sont bien sa marchandise, c’est qu’il a les contacts adéquats à l’extérieur. Arceus seul sait dans quels réseaux il doit tremper.

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Simiabraz utilise la CS Force. (dernière utilisation 07/05/21)
Apparition d'un pokémon sauvage, s'il vous plait.

A nouveau, il retourne dans l’allée en mouvement constant. C’est comme un vrai petit village ainsi caché dans les souterrains d’Ondes-sur-mer. Ça grouille de bruits et d’activités, et Iago se demande bien où Pablo les amène. Ce n’est finalement pas bien long avant qu’ils s’arrêtent. Comme dans un renfoncement dans un mur du couloir principal, des cages et une multitude de pokéballs. Quand Pablo arrive, une femme aux cheveux blonds attachés en une queue-de-cheval se recule et détaille ensuite Blockhaus et Iago.

Pablo semble perdre quelque peu de sa bonhommie et l’apostrophe : « Hé, Sonia, sors c’qu’on a de mieux. » La femme s’affaire auprès d’un ensemble de pokéballs pendant que le regard du Fitzroy s’attarde sur les cages déjà remplies. Il y voit… de tout. Ici un Rocabot avec un regard déchirant, là un Ortide sur la défensive, qui lui rappelle instantanément son Oxalis. Les créatures sont en plus ou moins bon état et l’ancien champion se doute bien qu’ils ne sont pas là pour faire décoration. S’ils ne sont pas vendus, sans doute que certains d’entre eux doivent combattre ou servir à Dieu sait quoi. Il ne préfère pas savoir. Il imagine mais préfère nier, pour l’instant. Cela ne lui apportera rien de bon.

Ses yeux glissent sur les cages et il remarque un Evoli. C’est une créature rare et il n’est pas forcément étonné d’en trouver un ici. Il s’en approche et la créature a un mouvement vif en sa direction. Tourné vers lui, il se met sur ses pattes arrière et glisse l’une de ses pattes avant à travers le grillage de la cage. Iago se retient de le caresser, de le rassurer. Ce ne sera sans doute pas bien vu. Le pokémon ne semble pas particulièrement vieux mais il a l’attitude d’une créature qui a déjà son parcours de vie.

« Il est beau, hein ? Lui on l’a récupéré chez un magnat de l’agro-alimentaire. C’était un cadeau pour sa fille. Les riches adorent les Evoli, c’est bien connu ! Ils s’amusent à les évoluer et les désévoluer à coup de pierres, selon leurs envies. » Un traitement abject quand on sait l’impact que l’évolution peut avoir sur un pokémon. L’usage de la pierre Stase est déjà sujet à débat, le fait d’en utiliser plusieurs sur une même créature fait polémique. C’est ce que cherchent à interdire – vainement, si vous voulez son avis – certaines associations de défense des pokémons.

« Quand on l’a chopé c’était un Pyroli, on l’a désévolué. Ça se vend mieux en tant qu’Evoli, et je compte bien en tirer un bon prix !
- Combien ? Ça sort comme ça. D’une spontanéité qui le surprend lui-même.
- Cher. … 30 000$ ? »

C’est cher, en effet. Iago a fait beaucoup d’économie pendant sa période à la Ligue, mais quand même. Il doit faire attention à son budget. Il avait prévu une grosse somme pour les achats à faire aujourd’hui… il a les 30 000$. Il observe la créature qui essaie de capter son regard. Il y a une vivacité réelle en lui, autant qu’une envie de se sortir de là à tout prix.

« Ok.
- … Sérieux ?
- Oui.
- Block’, je sais pas c’est qui le type que tu nous amènes, mais j’l’aime bien ! Fait-il à Blockhaus qui est en train de discuter avec la blonde tout en jetant des coups d’œil à Iago. Puis Pablo se tourne vers lui. Si j’avais su, j’aurais dit plus. Mais j’tiens parole, va pour 30 000$. »

Il lui tend la main. Iago la serre non sans une forme de réticence enfouie. En payant ce type, il alimente tout un réseau de voleurs de pokémons et autres braconniers. Il sait cependant que l’Evoli sera toujours mieux avec lui qu’ici. C’est une forme de sauvetage, même si la manière n’a rien de glorieuse.

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MODÉRATION.

Tentative de capture.:

Pourquoi cet Evoli et pas les autres ? Tous les autres ? Cet Ortide vu juste avant, ou ce Flobio recroquevillé sur lui-même, dans une cage voisine ? Il n’a pas de réponse à ça, pas d’explication. Il a agi sur le coup d’une impulsion et... s’il en peut en sauver un dans le lot, c’est déjà mieux que rien, peut-être. Sentant le regard de son acheteur qui glisse sur les autres cages, Pablo s’empresse de préciser : « Que j’sache, il n’est pas particulièrement entraîné, d’ailleurs. » Il a coup d’oeil en biais posé vers Zag comme pour sous-entendre « Mais tu m’la fais pas à l’envers, t’as confirmé le deal tu reviens pas dessus. »

Iago n’en a pas l’intention, il hoche la tête avec un dernier regard envers l’Evoli. À sa posture il voit bien que peu importe ce qu’en dit le vendeur, il en a subi des merdes, ce pokémon. Et s’il est encore là, outre sa rareté, ça doit aussi être grâce à une grande volonté, une envie de vivre quoiqu’il en coûte. Et... parce qu’il a bien trop de valeur au milieu de tout le réseau des trafiquants d’espèces rares, bien sûr. Iago n’est pas naïf.

Il s’avance finalement en direction de Blockhaus et de la blonde qui a un ensemble de pokéballs devant elle. A son attitude, il comprend qu’elle attend le « go » de Pablo. Celui-ci s’avance alors, avec un sourire : « Là on entre dans les choses sérieuses, tu veux des armes sur pattes, tu vas être servi ! » Armes sur pattes. Le brun aimerait corriger mais... c’est vrai, pourtant. C’est ce qu’il a demandé et même s’il voudrait prétendre le contraire, jouer les bons samaritains et dire qu’il va délivrer ces créatures de leur triste sort, il sait qu’il en aura besoin, dans un premier temps, pour des fins bien moins altruistes. Il va les utiliser, comme d’autres l’ont fait avant lui.

Il ne peut qu’espérer que ce sera rapide et sans casse, pour tous ces pokémons qu’il va embarquer là-dedans et qui n’ont absolument rien demandé. Il reste un dresseur avant tout, pourtant, et il sait combien un pokémon bien entraîné est un allié redoutable même dans les pires des situations. C’est bien pour cela que les gangs en ont eux aussi, qu’ils en usent et en abusent dès qu’ils le peuvent, d’ailleurs. Une image furtive lui traverse l’esprit, celle d’un Elecsprint qui « appartenait » aux Marabunta et avec lequel il s’était lié, tout naturellement. La créature lui avait porté main forte plus d’une fois, l’avait conforté dans son rôle aussi jusqu’à mourir... connement. Il était au gang après tout, et si Iago – Max, alors - l’avait eu à ses côtés plus d’une fois, il n’était pas le seul. La créature est morte dans une rixe au sein même du gang, sous les rires goguenards de plusieurs Marabunta, comme si de rien. Comme s’il n’était qu’un jouet qu’on venait de désarticuler et qu’on laissait gisant au sol, se vidant de son sang.

Il secoue la tête furtivement, remarquant à peine le froncement de sourcil de Blockhaus qui l’observe du coin de l’œil. Ce n’est pas le temps de se faire nostalgique, la seule chose qu’il peut se dire c’est que pour les quelques pokémons qu’il embarquera avec lui, en sortant d’ici, il ne les laissera pas crever ainsi, quoiqu’il arrive.

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(563 mots)

MODÉRATION.
Simiabraz utilise la CS Force. (dernière utilisation 13/06/21)
Apparition d'un pokémon sauvage, s'il vous plait.

Même s’il est conséquent, son budget n’est pas extensible à l’infini, et la somme qu’il a sorti pour l’Evoli ne pourra pas être utilisée pour autre chose. Alors il va devoir faire des choix, et s’assurer que les « armes sur pattes » que le dénommé Pablo veut lui présenter sauront constituer une équipe intéressante, qui pourra l’aider pour ce qui l’attend. Ce n’est pas une situation bien agréable pour lui, car il a parfaitement conscience d’engraisser ainsi des réseaux de braconnages et autres évolutions forcées de pokémons... mais... il va en avoir besoin.

Avec bien trop de manières, la blonde se met à lui présenter des Hyperballs. Fermées, juste l’objet, en ponctuant : « Tartard mâle, évolution express, costaud. » puis « Scorvol femelle...
- Véritable terreur du ciel, celle-là. »

C’est Pablo qui en rajoute, à côté, et prend même le relai, finalement. Faudrait pas que ses acheteurs croient que la femme en sait plus que lui, apparemment. Ou peut-être se dit-il qu’il a à faire à un vrai pigeon et qu’il pourra vendre plus avec ses petits commentaires.

« Tu lui as pas filé la tablette ?
- C’est que...
- Pfff. Je t’avais dit de privilégier la tablette ! Regard courroucé envers la concernée. Regardez ceci, vous pouvez avoir plus de détails. »

Alors il tend à Iago se qui ressemble à un mix entre une tablette tactile et un pokédex, sans doute un truc dernière génération mais Iago n’est pas particulièrement calé en la matière. Il se penche dessus et comprend qu’en un bouton il peut scanner la pokéball afin d’en savoir plus sur la créature qui l’habite. Blockhaus est lui aussi un peu curieux vu qu’il se penche à ses côtés. Iago le laisse faire et regarde les informations détaillées qui s’affichent. La Scorvol pourrait faire un allié intéressant... Il la garde dans un coin de son esprit. D’autres créatures sont présentées. Peut-être trop. C’est comme un véritable magasin où il n’a qu’à se baisser pour faire son choix. J’allais dire... faire ses courses, et ça le crispe. Il y a une grande différence entre se rendre auprès d’un éleveur, apprécier l’habitat des pokémons, l’attention apportée à leur confort, une reproduction raisonnée ou les soins qui leur sont prodigués et... ça. Un entassement de pokéballs dans des cartons, des pokémons qui n’ont peut-être pas vus la lumière du jour depuis un bon moment. De simples objets que l’on délaisserait presque.

D’autres pokémons lui sont présentés, dont un Voltorbe-H qui retient son attention (il n’en a jamais vu de près) et puis...

« ... Dans le genre gros potentiel, il y a aussi ce Pingoléon. Un vétéran, inflexible et efficace. Il serait passé dans les mains de la team Aqua.
- Vétéran ? »

Cette fois, c’est la blonde qui le coupe et corrige : « Expérimenté. Et résistant. » Iago se penche sur la tablette et observe les informations de la créature concernée. Un Pingoléon, ce n’est pas rien. Si celui-ci a déjà roulé sa bosse, il n’aurait pas reprendre les choses de zéro... Mais inflexible, ils ont dit...

« J’aimerais bien le voir, ce Pingoléon.
- Bien, on le met de côté. »

L’ex-champion tourne la tête et remarque des Super-balls, plus loin.

« Et ça, c’est quoi ?
- Hum... des créatures plus jeunes. Ça ne correspond pas tout à fait...
- Montrez, pour voir ? »

Une nouvelle fois, l’effet catalogue. Au fond de lui, Iago se demande s’il ne se fait pas un peu gratuitement du mal, à découvrir tant de créatures sous le joug d’un trafic contre lequel il ne pourra rien faire. Ce n’est pas son combat, il a déjà un fardeau bien plus grand sur ses épaules, une mission toute autre. Mais il faut admettre... Tout cela lui fait mal au cœur. Il n’a jamais été le dresseur le plus sensible qui soit, seulement, il y a un juste milieu. Alors, dans le lot, il sélectionne une Super-ball, dans le plus grand des hasard.

« Je vais prendre celui-ci.
- Mais...
- Je le prends. »

Il ne sait pas ce qu’il y a dedans. Il verra bien.

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(684 mots)

MODÉRATION.
Insertion œuf de Voltorbe-H.

Fuite.:

Progressivement, Iago sent bien que plus il reste planté là, moins il parviendra à faire de choix. Il y a simplement trop de pokémons, face à lui. Ou plutôt, trop de pokéballs. C’est bien le dilemme. Toutes ces créatures enfermées dans leurs sphères n’ont rien demandé et se retrouvent contrainte à un sort sur lequel elles n’ont que peu d’impact. Voire aucun. Tandis que lui, à sa toute petite échelle, il peut agir. Il peut faire quelque chose.

Sans être un fanatique de la cause pokémon, il ressent tout cela, en cet instant. L’ex-champion a du mal à détourner les yeux des images qui défilent sur la tablette. D’où son geste spontané de prendre une Super-ball complètement au hasard. Son attitude semble faire tiquer Pablo, et il sent à ses côtés Blockhaus qui le scrute plus attentivement encore. Il doit faire attention, rester logique, cohérent à l’image qu’il essaie de maintenir depuis le départ. Sans quoi… il pourrait se dévoiler et fissurer tout cela. ‘Manquerait plus qu’ça !

Alors il se racle la gorge et ajoute : « Donc : la Scorvol, le Pingoléon, le Voltorbe d’Hisui et… ça. Je veux les voir de plus près. » Il fait revenir la Super-ball entre ses mains, alors que le vendeur ajoute :

« … Et l’Evoli ?
- Lui je vous ai déjà dit que c’était OK. J’ai pu l’approcher, le deal est OK
- Bien. »

A son ton de voix, le brun a presque l’impression que ce n’était là qu’une énième manière de le tester. Il s’en fout. Il incline la tête vers la blonde qui remballe les pokéballs et autres cartons, tandis que son compère annonce : « Suivez-moi. »

Une nouvelle fois, Iago est ramené à son statut d’étranger en ces lieux. Il n’a aucune idée d’où ils vont et hasarde un coup d’œil vers son guide, qui hoche simplement la tête. « Y’a des rings en arrière-salle, pour voir le matos. »

Voir le matos. Son ton de voix est toujours aussi grave et aussi neutre que depuis le départ, mais le Fitzroy ne peut s’empêcher de trouver cela tellement cynique… Pablo a déjà fait quelques pas et le duo le suit à distance raisonnable. Ils sont amenés devant une porte à double-battants poussée sans ménagement, puis un petit couloir qui tourne parallèlement à la vaste salle du Cube. Sur le coup, la sensation d’être dans un coin plus calme, plus isolé, le bruit derrière eux est étouffé. Mais plus ils avancent, plus ils sont assaillis par d’autres sons, d’autres odeurs. Des odeurs animales. Des sons comme des coups, ou des cris. Ils passent devant d’autres portes et à travers l’une d’entre elle, des cris et des jurons les surprennent et les forcent à s’arrêter.

« Bougez pas. » Pablo n’a pas l’air ravi que son petit parcours avec son potentiel acheteur soit ainsi perturbé. Il passe sa tête à travers un cercle de verre présent sur la porte, permettant de voir ce qui se passe derrière et soupire puis entre dans la pièce. Il a à peine le temps de s’y glisser qu’un son rauque retenti accompagné d’une impressionnante gerbe de flamme, que Iago et Blockhaus sont forcés d’apercevoir de là où ils se trouvent.

« Woh. » Le commentaire glisse des lèvres de son guide. Iago, lui, il veut en savoir plus. C’est plus fort que lui, alors il s’approche, pile ce qu’il faut pour avoir un peu plus de visibilité à travers la porte.

Derrière, ça s’agite :

« PUTAIN MAIS RETENEZ-LE !
- Il est ingérable, je vous l’avais dit !
- Faut lui en foutre dans la gueule à celui-ci…
- On devrait le piquer. »

La voix de Pablo qui s’élève :

« Vos gueules, c’est le genre de perle rare qu'on retrouvera pas de si tôt !
- Personne peut le mater !
- Ça s’voit que c’est pas toi qui as à faire à lui, Pablo… »

Et enfin : « Mime, occupe t’en. »

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