« Ce paquet… il n’était pas là hier n’est-ce pas ? »

Worick était perplexe. Face à lui, un paquet cadeau se tenait sur son étagère où trônaient déjà les boules à neiges qu’il collectionnait depuis qu’il avait cela en tête avec Arya et Yakuru. Rectangulaire, il avait été déposé ici pour qu’on le trouve sans trop chercher. Enfin, il serait sans doute passé inaperçu pour une bonne partie des habitants de ces lieux. Cependant, pas pour Worick, ça non. Le rouquin étant bien trop perfectionniste, il avait bien vite découvert le subterfuge. A vrai dire, l’ordre de la pièce était d’ailleurs en péril pour le rouquin, qui ne voyait plus la disposition si parfaite des souvenirs qu’il avait réussi à ranger seul. Soupesant un peu le paquet, il découvrit vite une étiquette disposée sur le papier cadeau qui identifiait le destinataire du paquet, des fois que cela ne soit pas assez clair.

« Pour Worick. »

Avec un cœur. Celui-ci retint quelque peu l’attention du jeune scientifique, qui arqua un sourcil. Qui cela pouvait-il bien être ? Arya ? Si de part le fait qu’elle soit une jeune fille, elle était plus apte à disposer des cœurs à la fin de ses phrases que le reste des habitants de la propriété, pour autant, la bleuette n’aurait pas pu trouver la patience pour cacher un cadeau sans sautiller jusqu’à son collègue pour lui offrir. Au vue de sa difficulté notoire à définir ses attirances affectives et plus si affinités, Yakuru était sans doute le coupable parfait pour ce genre d’entourloupe. Cependant, au vue du fait qu’il soit indisponible à cause de son travail de ranger depuis plusieurs jours déjà, Worick ne voyait pas par quelle sorcellerie la touffe de cheveux verts aurait pu se faufiler jusqu’ici pour déposer un cadeau avant de repartir à toute allure.

Après s’être posé plusieurs instants dans le seul but de réfléchir, le scientifique se leva d’un bond. Ce genre de question ne pouvait pas rester sans réponse, et au vue du poids de la chose, il avait bien envie de la déballer. C’était donc décidé, il allait enquêter à travers la propriété jusqu’à trouver le coupable ! Sans plus attendre, il se précipita hors de la pièce, avant de s’engager dans le couloir de l’étage afin d’ouvrir les portes une par une pour chercher ne serait-ce qu’un petit indice, une personne capable de l’aiguiller.

Si cette journée avait bien commencée, elle n’allait pouvoir que s’améliorer
Le rouquin à l’esprit vif et à l’œil aiguisé, avait maintenant une enquête à mener.
Peut être faudrait-il commencer par des personnes de son âge ?
Arya se trouvait elle aussi sans doute, au premier étage.

Il n’eut pas besoin de réfléchir longtemps, elle était toujours dans la pièce au fond du couloir.
Toujours à étudier, décrire, et expérimenter dans son laboratoire.
Une fois arrivé au lieu dit, alors que la jeune femme jouait avec son Givrali
Worick lui fit remarquer qu’elle était étourdit.

La Bleuette avait en effet laissé son Porygon gambader
Lui qui prenait toujours un malin plaisir à prendre possession des PC.
Après qu’ils eurent réussit à raisonner le Pokémon dissipé
Arya, le jeune homme s’empressa d’interroger.

« Je ne sais rien à propos de ce paquet » répondit la bleuette
Tandis qu’elle observait celui-ci, complètement stupéfaite.
« Ce cœur sur l’emballage, c’est bien la signature d’un filou »
« Il ne fait aucun doute que ce paquet vient de Yakuru »

Le garçon acquiesça, son idée semblait bonne
Malgré le fait que son ami soit en mission cet automne.
Il se dit cependant, qu’il pouvait bien vérifier
Que l’homme aux cheveux vert ne soit pas déjà rentré.

Il remercia sa collègue, lui adressant un sourire
Et s’en retourna chercher, d’un pas rapide sans courir.
Il continua donc d’arpenter curieusement son manoir
En procédant méthodiquement, couloirs après couloirs.

Lors de ses recherches, ce fut sans surprise que Worick croisa
Azumarill, Morphéo, et son oiseau Aquila.
En le voyant face à lui, Worick eut bien vite une idée.
Une idée de génie, son aide il allait demander.

Peut être qu’avec ses capacités hors du commun.
Le Xatu pourrait mettre son dresseur sur le bon chemin.
Cependant comme à son habitude, l’oiseau avait l’air d’être en trans.
Encore à prévoir l’avenir, pouvoir qu’il utilise tous les jours à outrance.

C’est donc déçu que le scientifique reprit son chemin
Ne voyant pas comment sur le coupable, il pourrait mettre la main.
Sur la route, il croisa aussi l’un de ses Pokémons préférés
Aucuns doutes là-dessus, il s’agissait bien de son Dimoret.

Cependant, nul besoin de tenter sa chance avec lui
Le félin, à peine réveillé, venait tout juste de sortir du lit.
Ce fut donc complètement bredouille que Worick retourna
A ses appartements, le paquet dans les bras.

Malgré toutes ses recherches, il n’avait pas trouvé
Celui qui en secret, lui avait destiné ce paquet.
Cependant, devant sa porte il eut la surprise de trouver
Dan Levis, son second bien aimé.

Et au sourire que l’homme aux cheveux violet laissait sur son visage planer
Le rouquin n’eut plus aucun doute sur l’identité de son admirateur secret.
Amusé, Il fit une légère tape sur l’épaule de son ami
Et l’invita dans son bureau à entrer, fermant la porte derrière lui.

Alors que Dan venait d’expliquer à Worick la raison de toute cette mascarade, le rouquin avait ouvert la bouche de plus en plus grand au fil des explications de son second jusqu’à laisser un air des plus surpris apparaitre sur son visage. Il était resté muet comme un magicarpe jusqu’à ce que le jeune homme aux cheveux violet finisse par lui laisser la parole.

« C’est une caméra caché ? »

Dan. Sacré Dan. Lui qui se montrait toujours aussi nonchalant et désintéressé de touche chose, il avait fait l’acquisition d’un nouveau présent pour celui qui était à la fois son leader, mais aussi son élève et son ami. D’après ses dires, lui qui était toujours fier comme un Galifeu avait finit par être jaloux des cadeaux que le rouquin avait reçu de ses deux meilleurs amies, Arya et Erica. Deux fossiles pour être exact : celui d’un Carapagos et d’un Amonita. De plus, c’est aussi de la main de la blondinette que Worick avait obtenu Sloth, le Ptéra qui partageait maintenant son quotidien et avec qui il n’hésitait pas à se présenter lors des matches officiels. Et l’image de ce Dan jaloux alors qu’il passait souvent son temps à paraitre comme un Ursaring mal léché était suffisante pour que, sous le coup de l’émotion, Worick se mette à rire comme un Wailord. Il n’en revenait pas. Par orgueil peut être, ou simplement par altruisme, le second de la famille Brown avait remué ciel et terre afin de lui aussi trouver un fossile à son ami. Celui d’un Kabuto en l’occurrence. Si pour l’instant, Worick n’avait aucune idée de comment son acolyte s’était procuré pareil cadeau, il lui faisait entièrement confiance : Que ce soit un vol ou un achat, Dan était rusé comme un Feunard et il ne faisait aucun doute qu’il avait fait ça dans les règles de l’art. C’est donc d’un air léger que le scientifique s’était mit à sauter de joie sur place en serrant son ami dans ses bras. Il lui avait apporté bien des choses depuis leur rencontre, s’improvisant professeur et parfois même grand frère, mais jamais il n’avait habitué le rouquin à ce genre de cérémonie. En réalité, le jeune parrain était touché. Dan avait vraiment une mémoire de Donphan pour se souvenir qu’après toutes ces années à chercher, le ratentif de bibliothèque qu’était Worick n’avait jamais réussi à mettre la main sur un Kabuto.

Après de prompts remerciements, Worick avait déballé sans attendre le fossile. Il était absolument parfait. Pour remercier son ami, le rouquin lui intima au plus vite de prendre sa veste, il ne comptait pas le laisser filer aussi facilement.

« Habille toi, on sort boire un verre juste toi et moi. Un petit tour entre mecs, ça te branche j’espère ? Toutes tes consommations seront à mes frais. »

Bien entendu, Dan ne se fit aucunement prier, et quelques instants plus tard les deux jeunes gens étaient déjà habillés et devant les grilles du manoir, prêt à entreprendre une marche salutaire jusqu’au bar le plus proche.

Par une telle journée d’hiver, il était forcément agréable de se promener ainsi en extérieur, alors que les rues étaient recouvertes de neige et que de légers flocons continuaient de tomber doucement sur les riverains. Enfin agréable, c’était sans doute là l’avis d’une majorité de personne dont Worick ne faisait pas parti. Non, la neige, quoi qu’on en pense, c’est super chiant. Déjà, ça ne se pointe jamais quand il faut. En règle générale, les gens souhaitent obtenir de la neige pour Noel, au moins le nouvel an… mais non, la neige arrive toujours bien après, juste le matin où les vacances des trois quart des personnes en âge d’aller bosser viennent de se terminer. Un petit peu de neige pour la fin des vacances, et c’est toutes les grandes villes qui sont paralysée pour la reprise du boulot. Parce que bien souvent, la neige aussi douce soit-elle se dépose toujours sur le sol afin de cacher une fine couche de verglas, fine certes, mais suffisante pour glisser et tomber sur son derrière à la moindre inattention. Bien entendu, c’est sans compter sur les margoulins âgés de onze à vingt ans qui passent leur journée à faire des boules de neiges et à les lancer sur les premiers passants qu’ils croisent. Comme s’il y avait une seule chance que ce genre de comportement soit amusant. Tous des gamins rendus stupides après s’être roulé dans la neige pendant des heures. Ce doit être l’effet du froid sur leur cerveau, sans aucun doute. En y repensant, Worick avait bien faillit faire bruler les derniers téméraires qui avaient tenté leur chance l’année dernière, alors que Wrath avait fait son apparition au beau milieu de la route pour leur apprendre le respect. Non vraiment, Worick ne voyait aucunement l’intérêt de vouer un tel culte à cette saison qu’est l’hiver. Même les sculptures que les enfants appelaient couramment « bonhomme de neige » n’avaient strictement rien de joli. Trois boules de neiges, deux pour les plus feignants, avec une pauvre carotte et un chapeau sur la tête. Aucun intérêt si ce n’est faire perdre son temps à des enfants qui pourraient se cultiver et lire des choses bien plus intéressantes à la place. Concernant les anges réalisés à même le sol dans la neige, inutile d’en parler, c’était sans doute le genre de comportement que le rouquin ne comprendrait jamais. Alors que Worick pensait à toutes ces horreurs que l’hiver réservait aux habitants du globe, il fut surprit par l’un des bruits les plus représentatif de la saison. En été, la chaleur pousse souvent les gens à partir aller se baigner. Le bruit des vagues par exemple, illustre parfaitement cette belle saison aux yeux du scientifique. En revanche, en hiver, l’hymne nationale est sans nul doute le bruit surprenant d’un éternuement. Pas bien étonnant : Il fait toujours froid. De matin, d’après midi comme de nuit, pas moyen de sortir sans attraper quelque chose. Lorsque c’est seulement la goutte au nez, ça a déjà le don d’être terriblement agaçant, mais lorsque ça se complique avec d’autres symptômes, homme ou femme, tous le monde est tranquille pour rester alité. Pour lutter contre ce fardeau ? Il n’y a pas trente six solutions : rester loin de vos proches malades, et surtout porter cinq couches de vêtements différents. Bien entendu, non, Worick n’a aucune tendance naturiste. Cependant il n’y a rien de pire pour le jeune homme que de porte une tonne de pull qui grattent tout au long de la journée, et avec eux le sentiment de n’avoir aucune aisance au moindre mouvement. Cagoule, bonnet, pas la peine d’y penser. Seule les écharpes pouvaient à la limite paraitre assez agréable à porter aux yeux du jeune homme, et ce uniquement si celle-ci se trouvaient être d’excellente qualité. Alors non, quoi qu’on en dise, l’avis de Worick était bel et bien figé concernant les attraits de cette saison qu’est l’hiver. Mis à part les marché de Noel et les quelques fêtes, ni la neige ni la température n’étaient de véritable atout pour apprécier sortir dehors emmitouflé.

Le seul point positif que Worick pouvait bien évidemment tirer de cette saison froide, c’était les fêtes. Il les avait déjà passé avec Erica, Arya et Dan réunit, mais aujourd’hui au vue du superbe cadeau que lui avait fait son second, c’était ensemble qu’ils allaient à nouveau fêter cela. En entrant dans le bar où ils passaient de temps à autre pour se poser, Worick et Dan saluèrent respectueusement le gérant accoudé à son comptoir en commandant chacun une boisson. La même en réalité. Les deux hommes étaient de fervents adorateur de bourbon, et quelle boisson mieux placée que celle-ci pour fêter les fêtes de fin d’année entre homme. Le liquide brunâtre aurait vite fait de leur réchauffer la gorge tout en leur glissant au passage une multitude d’arômes doux et plaisants. Finalement, ils prirent chacun une place à la table la plus au fond de la salle, afin d’être plus tranquille et pour ainsi pouvoir profiter pleinement de cet instant. Worick trouvait d’ailleurs la scène ironique : Lui qui pendant quelques temps avait haït cet homme au plus haut point, cet homme qui avait passé des semaines entière à pousser le rouquin dans ses retranchements, à le ridiculiser, et même à le brutaliser… c’était maintenant avec ce même homme que le jeune homme décidait de passer un bon moment pour célébrer les fêtes de fin d’année, et ce malgré le véritable festin ayant eu lieu quelques jours auparavant. Une multitude de chose différenciait les deux jeunes gens, à commencer par leurs manières et leur éducation. Cependant, la vie et les épreuves qu’ils avaient affronté en commun avaient finis par les rapprocher jusqu’à les faire diner ensemble le soir de Noël, soirée qui, en temps normal, se devait d’être partagé uniquement avec la famille.

« Deux entrecôtes s’il vous plait. »

Alors que le serveur était venu prendre leurs commandes, Worick s’était empressé de répondre. Il savait exactement ce que voulait son ami et second. C’était le plat qu’il cherchait toujours peu importe le lieu où ils décidaient de manger.

« Deux ? Tu vas prendre ça pour une fête aussi importante ? Je sais bien que nous ne sommes qu’entre hommes mais quand même. »

Pour toute réponse, le rouquin afficha un sourire amusé. Il est vrai qu’en temps normal, il aurait demandé quelque chose de plus… « Raffiné. » Cependant, il avait pour un fois envie de se lâcher un peu. Comme quoi les fêtes devaient bien avoir quelque chose de magique, pour que même les manières raffinées du rouquin en prenne un coup. Mais en réalité, il s’en fichait. Le vrai repas de Noël officiel était déjà passé, et ce n’est pas Dan qui allait se plaindre de voir son ancien élève prendre un peu de liberté quant à sa tenue en publique et surtout son régime stricte.

La soirée avançant petit à petit, les deux hommes finirent leur premier, leur second, et leur troisième verre jusqu’à ce que la dose d’alcool ingurgité par le scientifiques soit suffisamment importante pour qu’il ne commence à ressentir ses effets, limite évidente qu’il ne souhaitait pas franchir et encore moins dans un lieu publique. Aussi, il se délecta de la pièce de viande qu’il avait commandé sans nullement nier que c’était bien meilleur que tous ces plats qu’on lui servait parfois dans certains restaurant de haute gastronomie. Certes ce n’était pas vraiment le même genre d’ingrédient, et le caviar était toujours plus noble que le bœuf. Mais toute cette viande, cette saveur de grillade, et surtout cette quantité ! Il n’en fallait pas plus pour que le jeune Brown soit prêt à remettre toutes ces calories sur le dos des fêtes, après tous, n’ont-elles pas toujours été là pour permettre aux gens de se décomplexer lors de leurs achats et de leurs repas démesurés ? Eh bien c’est donc sans aucune gène que le jeune homme acceptait de suivre cette démarche ! Après tout, Noël, ce n’est pas tous les jours, pas vrai ?

La journée s’était bien déroulée et les deux jeunes gens avaient pu pleinement profiter de ce petit moment entre homme. C’était d’ailleurs quelque chose de rare pour ces deux amis de profiter ainsi de pouvoir se voir hors travail. Aucune contrainte, aucuns horaires, aucun problème urgent à traiter. Les deux hommes avaient passé la journée ainsi à blaguer, se taquiner et parler en toute innocence de leur entourage sans jamais aborder la pègre ni même le W.A.Dex. Le repas fut donc des plus copieux et aucun des deux ne souhaitait quitter les lieux malgré leur assiette terminée. C’est donc le plus naturellement du monde qu’ils commandèrent de nouvelles boissons afin de ne pas devoir emprunter le chemin du retour. Il leur restait bien trop de choses dont ils voulaient continuer de parler librement, alors que Worick se rendait bien compte qu’ils devenaient tous deux de plus en plus proche. Rien de bien étonnant après les épreuves qu’ils avaient traversé en réalité, tandis que Dan s’était autoproclamé sauveur attitré du rouquin à bien des reprises. Cependant, il devait bien l’avouer, jamais Worick n’aurait cru apprécier autant son bras droit avec la première impression catastrophique qu’il avait eu face à lui lors de leur toute première rencontre. La rancœur avait pourtant laissé place à bien des émotions, passant par la peur, le respect, et finalement l’affection. Ensemble, ils étaient capables de parler de tout et de rien sans avoir à se soucier du moindre écart de conduite, de la barrière de l’éducation ou de ce genre de chose. Dan était tout à fait capable d’être gentleman comme il pouvait se montrer rustre au niveau de son vocabulaire. En l’occurrence, la discussion changea de ton pour devenir assez burlesque lorsque Dan évoqua son aversion pour certaines personnes s’installant dans la bibliothèque du manoir lorsque celui-ci était ouvert au public. Bien entendu, les gens n’étaient pas tous forcément polis, et le jeune homme aux cheveux teints devait parfois se montrer direct avec certains garnements. Cependant, il ne manqua aucunement de tourner ses plaintes à la dérision, offrant au rouquin de sacrées tranches de rire alors qu’il sirotait ce qui devait sans doute, cette fois ci, être son dernier verre s’il voulait rester correct.

L’heure ayant continué à tourner, les deux hommes avaient finis par se rendre à l’évidence : Ils ne pouvaient pas rester là éternellement. C’est pour cette raison que Dan était maintenant sortit du bar pour se griller une cigarette, tandis que Worick avait quant à lui annoncé à son ami que comme il l’avait prévu, il réglerait la note.
Une fois dehors, le rouquin se retourna vers son acolyte. Celui-ci était face à un homme de petite taille, brun, la soixantaine.

« Monsieur Brown ! Je vous cherchais c’est un plaisir de vous voir ! »

Avant même que Worick ne puisse répliquer quoi que soit, l’homme s’était déjà jeté sur lui. Bien qu’il ne semblait montrer aucun signe d’agressivité, Dan attrapa l’homme par réflexe avant de le plaquer au sol, le visage dans la neige, en tenant fermement son bras dans son dos pour l’empêcher de se relever. Surpris par la vivacité de l’action qui venait de se dérouler sous ses yeux, Worick assistait à la scène en écarquillant grand les yeux. Le pauvre homme se débattait tant bien que mal alors que Dan ne le laissait aucunement faire. Celui-ci vociférait d’étranges choses dans une langue inconnue qui ne disait strictement rien à Worick. D’où pouvait bien sortir un tel énergumène ? Bien qu’il continue de fixer ses traits intensément, le visage de ce dernier ne disait strictement rien au scientifique. Il fit toutefois signe à Dan de ne pas brutaliser plus le pauvre homme avant que celui-ci ne se fasse déboiter l’épaule, avant de l’inviter à parler et à lui expliquer précisément la raison de sa venue sans aucun contact physique que ce soit.

« Comment nous as-tu trouvé ici ? Qui es-tu ? »

Pour toute réponse, le vieil homme afficha un sourire édenté avant de tenter de s’éclaircir la voix malgré la position inconfortable dans laquelle il se trouvait, sa barbe grisonnante couverte de neige.

« Je ne peux hélas pas vous répondre mon cher Worick. Cependant sachez que je ne vous veux aucun mal. C’est un être cher qui m’envoie, depuis les contrées les plus reculées de Johto. »

Worick afficha un air sceptique, pestant contre ce nouvel abruti qui voulait se la jouer mystérieux. Qui pouvait bien envoyer au jeune homme un messager aussi ridicule ? Bien que désabusé par la situation, le leader de la famille Brown prit tout de même le temps d’y réfléchir, entrant ainsi dans une profonde réflexion tout en repassant mentalement l’intégralité de ses connaissances au sein de la région de Johto. Cela ne lui demanda en réalité pas énormément de temps : Aucune de ses connaissances là bas ne lui aurait envoyé ce genre d’émissaire. Les rares Johtoiens que Worick fréquentait possédait tous un moyen de le joindre directement par sms ou de l’appeler. Au pire, son adresse mail ne devait pas être bien difficile à débusquer sur le net, ne serait-ce que grâce à la réputation du W.A.Dex.

« Vous ne voyez vraiment pas ? Si je vous parle de votre mère… ? »

Une fois de plus, Worick pesta. Qui était cet imbécile pour oser ainsi parler de sa mère ? Lui qui ne connaissait rien à l’histoire de la famille Brown, lui qui ne connaissait rien aux vies qu’avaient pu mener Thomas et Marina Brown.

« Vous ne savez rien d’elle, sombre crétin. Ne parlez pas de ma mère ainsi, vous n’avez aucune idée de qui elle a pu être. »

Sur le coup, le rouquin s’était un peu emporté. Un long silence suivi sa réplique, silence qui ne fut briser que par de nouvelles paroles incompréhensible de la part du vieille homme. Celui-ci abandonna toute résistance, suffisamment pour que Dan lâche progressivement son emprise. Encore couvert de neige, l’inconnu se releva, tapota ses vêtements semblables à une étrange tunique. Puis, il fit promptement demi-tour sans lancer le moindre regard aux deux autres hommes ici présent. Lorsqu’il fut à quelques mètres d’eux, il ajouta toutefois une dernière chose sans même prendre la peine de se retourner, disparaissant peu à peu dans le paysage enneigé qui se profilait devant lui.

« Observez dans la direction des tourb’iles, monsieur Brown. Observez, et apprenez. Par ailleurs, soyez aimable de ne pas parler de votre mère au passé mon jeune ami. »