____Cette étude de la période d’évolution des bulbizarres a été réalisée dans le cadre de l’émission du mardi 20 avril à 15:30 de l’antenne radio de la TSR. Elle a un but principalement descriptif de ce phénomène évolutif remarquable qu’est celui de l’espèce pokémon bulbizarre, et de proposer des pistes d’études futures à partir des hypothèses qui seront formulées après description.


____De fait, et c’est bien connu, les bulbizarres sont des pokémons qui évoluent le plus souvent possible de manière collective et groupée, à la fois en terme spatial qu’en terme d’effectif.
____La période pré-évolutive chez les bulbizarres est bien souvent ressentie par leur dresseur, en raison de signes distinctifs majeurs, difficile à ignorer lorsque l’on vit avec l’un d’eux. Tout d’abord, leur bulbe devient tout d’un coup odorant. La légère odeur d’herbe, à peine perceptible, laisse place à une fragrance plus musquée et surtout plus prononcée. Pas immédiatement florale contrairement à ce que l’on pourrait penser, celle-ci est le témoin des mécanismes organiques à l’œuvre dans leur partie végétale : le bulbe commence sa transition vers la phase de floraison qui sera constituée de toute sa vie en tant qu’herbizarre. De plus, des boursouflures ou des froissements apparaissent à la surface du bulbe, voire des décrochements du haut des feuilles. Enfin, les bulbizarres seront souvent sujet à des irritations. Cela peut être dû à deux facteurs : l’agrandissement de la surface de leur peau afin de prévoir l’évolution, ou bien tout simplement une réaction basique aux nouvelles substances végétales transitant dans leur corps.
____Pour autant les bulbizarres évoluent rarement tout de suite après l’apparition de ces « symptômes ». Ils peuvent rester ainsi des jours, des semaines voire des mois dans cet état physique instable. Cela pourra les rentre inconfortables, malaisés dans la vie courante. Ils pourront être sujets à des sautes d’humeur. Sans toutefois les brusquer plus que d’habitude, il ne faut pas à mon avis tout leur passer sous prétexte que leur corps est en changement : cela fait partie de ce qu’ils sont et ne doit pas leur permettre de tout se voir passer.


____Cependant à un moment, qui peut donc être plus ou moins long à venir comme nous l’avons précédemment dit, un déclic va se faire chez eux, un petit peu comme un sixième sens qui entrerait en action. Il n’est encore pas d’explication tout à fait prouvée quant à ce qui déclencherait cette prise de conscience chez les bulbizarres. Des hypothèses ont été avancées, notamment celle du passage par la pollinisation. Cependant, cela laisserait entendre que l’évolution des bulbizarres ne peut se produire qu’au printemps, or bien que cela ne paraisse pas totalement illogique du fait de leur composante végétale et du fait qu’il s’agisse d’un début de floraison, il a largement été constaté que cela peut se passer à toute période de l’année. Toutefois, les vents doivent sans doute participer en quelque chose à la diffusion du message. Les bulbizarres n’étant pas des pokémons ressentant une connexion naturelle aux différents systèmes racinaires, c’est jusqu’à aujourd’hui l’hypothèse retenue et qui est encore à l’étude.
____Une fois ce déclic enclenché, les bulbizarres vont se mettre en route. Cela ne se produira pas forcément instantanément après qu’ils aient ressenti ce changement, rassurez-vous, mais cela ne saurait tarder. Il faut donc bien guetter ce changement d’attitude chez le bulbizarre en phase d’évolution, qui se caractérise par une stabilisation des humeurs, sans doute du fait d’une tranquillité retrouvée. Dans ce cas-là, un dresseur consciencieux et soucieux de bien-être et de la sécurité de son bulbizarre aura tôt fait de prendre sa suite. Il est vrai que cela demande une certaine dose d’abnégation et de préparation à quitter le lieu dans lequel on se trouvait alors, mais cela vaut tout à fait la peine, même en temps que simple spectateur. La route effectuée peut durer un certain temps. Les lieux vers lesquels se dirigent les bulbizarres pour se regrouper sont des lieux régionaux typiques, des carrefours végétaux connus des pokémons. Néanmoins, ces lieux ne sont pas abondants. Sans être rares, il ne faut pas s’attendre à en trouver un à la sortie de votre ville. En effet, il faut que ces lieux, même en pleine nature, puissent accueillir un certain nombre de pokémons : à la fois les bulbizarres répondant à cet appel, mais aussi des florizarres et quelques herbizarres, ainsi que d’autres pokémons curieux venant voir ce rituel bien connu des forêts. De nouveaux points de rencontre peuvent se créer, mais uniquement s’il existe une impossibilité physique pour les bulbizarres, pokémons quadrupèdes et terrestre, de se rendre à l’un ou l’autre de ces lieux. Ces créations se font à l’initiative de bulbizarres, et non de florizarres ou herbizarres dans la mesure où, s’il y en a déjà sur place, c’est qu’ils ont pu évoluer quelque part alentour. C’est ainsi que de nouveaux carrefours végétaux d’évolution se créent après l’importation dans de nouvelles régions de l’espèce de bulbizarre.


____C’est ainsi le cas de la région d’Hoenn, que nous allons ici décrire après y avoir assisté. La région d’Hoenn, donc, insulaire bien entendu, ne peut bénéficier du rayonnement d’autres lieux d’évolution, et un espace dédié aux espèces végétales s’est créé il y a quelques décennies de cela. Ainsi, entre Lavandia et Cimetronelle, bien à l’ouest de la 119 se trouve une forêt extrêmement dense, rarement visitée. Et pour cause : cette forêt est intégralement ceinte d’un mur peu haut fait de bois. Cet espace est en effet protégé par des directives régionales, placée en gestion semi-directive déléguée à une collectivité locale et à un conservateur. Il s’agit d’une réserve intégrale mais non vouée à but scientifique. Elle a simplement pour but de ne pas interférer avec les processus naturels à l’œuvre, que ce soit en les dégradant, les empêchant ou non plus en les favorisant. La nature est laissée pour faire de la nature par elle-même, notamment afin de favoriser les dynamiques d’habitat pokémon. Les espèces y vivant sont toujours et uniquement des espèces de pokémon plante. Nulle autre n’y est admise, non plus que les êtres humains ne disposant pas de dérogation (encore là, les pokémons ne sont guère friand de leur visite).
____Il s’agit d’une forêt extrêmement dense, au sous-bois quasiment impraticable sans possibilité d’élaguer quoi que ce soit. Les pokémons y vivent dans une anarchie totale, c’est-à-dire qu’il n’est nul besoin pour eux d’édicter ni de règles ni de chef pour que tout le monde vivent en harmonie et en équilibre avec ses semblables. Les plus petits pokémons vivent sous la bienveillance des plus grands. Il n’y a que peu de problèmes démographiques, dans la mesure où les pokémons plantes se nourrissent grâce à la photosynthèse voire parfois de plantes ; et pas de problème de surpopulation comme les plantes les plus âgées se fondent dans le couvert végétal avec le temps. Pour autant, ces pokémons sont de farouches défenseurs des libertés qui sont les leurs, et la présence d’individus n’ayant aucune raison de se trouver sur leur territoire (d’autant plus lorsque celui-ci est clairement et matériellement délimité comme c’est le cas ici) ne saurait que les rendre agressifs. Etant dans leur habitat naturel, ils peuvent par leurs habilités spécifiques mobiliser toute la végétation autour d’eux afin de vous expulser de leur lieu de vie.

Dessin réalisé par Sa-Dui.

____Les bulbizarres, une fois entrés dans cette zone, se dirigent naturellement vers le lieu où ce sont déjà rassemblés les autres bulbizarres. Sans doute ont-ils l’intuition de la direction à suivre, mais la présence d’empreintes de pas doit sans doute être leur indication principale. C’est bien souvent un florizarre qui « préside » le rituel. Il n’effectue pas d’action particulière, il paraît juste être une présence bienveillante au-dessus d’eux, comme un chaperon déjà passé par ce changement et veillant au bon déroulement des événements. Il agit de fait comme un garant. Dans cette forêt réservée, le florizarre se tient au fond d’une clairière, et les bulbizarres se dirigent vers lui. À partir de là démarrent des « vagues d’évolution ». C’est-à-dire que les bulbizarres n’évoluent pas réellement tous dans le même temps. Ils évoluent par salve, par petits groupes. Il ne semble pas y avoir de déclencheur ni de critère particulier pour savoir lequel des bulbizarres sera le suivant. Cependant, une série d’observations menée auprès des bulbizarres puis herbizarres présents cette fois-là ont permis de dégager le fait qu’il s’agit surtout d’une volonté assumée et prête à passer en phase opérationnelle d’évoluer. Tous les bulbizarres présents le sont dans le but d’évoluer, néanmoins une dernière assurance pour eux-mêmes semble être nécessaire au bon déclenchement du processus.
____Une fois devenus herbizarres, ces derniers se dirigent vers le fond de la clairière et se dispersent autour du ou des florizarres, comme pour encourager leurs comparses dans leur évolution. Il s’agit réellement d’un rituel collectif et communautaire, sans rien de sectaire tant il y a de spectateurs, et placé sous le signe d’une atmosphère neutre et confiante. Il ne s’agit donc pas d’une cérémonie à proprement parler car il n’y a pas de cérémonial à suivre, mais plutôt d’une tradition innée.


____Mais qu’en est-il alors des cas où les bulbizarres évoluent seuls, sans se rendre à l’un de ces regroupements ? Car il est bien vrai que des jeunes dresseurs ont vu leur bulbizarre évoluer auprès d’eux, sans faire la moindre route. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette déviation par rapport à ces regroupements. Cela peut tout abord être le fait d’une impossibilité de rejoindre les siens : par non compréhension du signal envoyé, ou bien par ignorance du lieu où cela se déroulera. Les bulbizarres vivant en compagnie d’êtres humains ne connaissent pas forcément ces localisations, et les plus jeunes ne sauraient deviner un itinéraire seul. Il peut aussi être possible que le bulbizarre soit un fort en gueule, fier de ce qu’il est, avec une réelle volonté d’éviter ce regroupement de manière consciente. La maladie ou la faible santé d’un bulbizarre peut aussi l’expliquer, ou bien de son dresseur, car l’empathie de ces pokémons n’est plus à démontrer. Il existe aussi le cas tristement connu par certains d’entre nous des évolutions forcées entre autres au sein d’organisation de grand banditisme ou de malfaiteurs. Dans le même ordre d’idées négatives, les bulbizarres peuvent être encouragés à évoluer, dès qu’ils commencent à manifester les premiers symptômes évolutifs, par leur dresseurs qui souhaiterait acquérir immédiatement une plus grande puissance au sein dans leur équipe sans considération aucune des particularismes raciaux et des besoins individuels de leurs pokémons. Il arrive aussi que des bulbizarres évoluent au sein d’une équipe étroitement constituée, composée de pokémons aux liens forts les uns avec les autres, et dans le cadre où l’un d’entre eux évoluerait lorsque le bulbizarre se trouve en phase de pré-évolution. Cela peut tout à fait être un facteur encourageant pour eux, car si cela constitue une vraie famille, avec un véritable sentiment d’appartenance, l’équipe peut se substituer aux autres bulbizarres, herbizarres et florizarres. Enfin, et c’est à l’égard de ces personnes aussi que s’adresse cet article, cela peut être simplement dû à une méconnaissance de ce qui tient à l’immuable chez les bulbizarres. La désinformation à la fois des êtres humains et des pokémons de ces traditions peut conduire à un grand mal-être chez l’un ou l’autre, ou les deux des parties. D’où cet article, à but d’information et de compréhension.
____Cependant, il existe un cas inverse auquel nous ne pensons que trop peu et qui ne nous a été mis à l’esprit qu’après l’avoir effectivement observé. Il est cette fois question des bulbizarres qui ne ressentent tout bonnement pas ce déclic, ou bien qui n’y évoluent pas. Dans le premier cas, il s’agit bien souvent de bulbizarres trop jeunes et n’ayant pas atteint le degré de maturité suffisant pour être sensibles à cette vague évolutive. Malgré tout il existe aussi le cas, assez rare heureusement, de bulbizarres ayant tout à fait conscience du regroupement, s’y rendant, mais n’étant à ce moment-là pas sensibles aux vagues d’évolution. Cela vient-il du fait qu’ils ne le ressentent pas ? Qu’ils n’étaient finalement pas près à évoluer, une fois avoir évalué leur propre motivation ? Sans doute un petit peu des deux, mais nous ne pouvons exclure la possibilité qu’ils rencontrent tout simplement un problème d’ordre organique. Non prouvé à ce jour, il reste conseillé de ne pas toujours arguer au pokémon qu’il fait montre de mauvaise volonté, ou bien que « tout cela, c’est dans sa tête ». Rien n’est actuellement prouvé, et dans le cadre de mutations aussi délicates que celles mêlant organique et végétal, nulle assurance n’est à avancer. Il faut donc se demander s’il faut alors leur forcer la main quant au processus. Dans notre cas, il a été choisi de proposer et d’encourager le bulbizarre à tenter sa chance dans cette clairière déjà bien peuplée d’herbizarre. Il aura fallu trente bonnes minutes avant que quelque chose se produise, et les encouragements n’y auront sans doute pas joué pour rien. Cependant, il ne faut pas négliger la possibilité qu’ils ne le veuillent finalement pas ; il est donc bien nécessaire d’en parler avec eux si un blocage devait survenir.


____Finalement, ce rituel et ces différents facteurs liés à l’évolution nous amène à différents questionnements, qui pourraient prêter à des études plus poussées sur des bases méthodologiques plus quantitatives cette fois pour certaines d’entre elles ; bien que l’évolutif relève aussi pour une grande part du qualitatif lorsque l’on sort des relevés biologiques.
____Cela pose tout d’abord la question du groupe. Que représente-t-il, et qu’apporte-t-il de plus aux bulbizarres pour leur évolution ? Qu’apporte l’espèce « bulbizarre » au phénomène d’évolution au travers de ce rituel, que peut-il nous apprendre et que peut-il nous faire améliorer dans notre rapport à l’évolution des pokémons ? La question est donc grossièrement : « pourquoi le groupe ? ». Nous voyons quasiment toujours les pokémons, de quelque espèce que ce soit, évoluer au sein d’une équipe composée (nous parlons bien entendu ici de pokémons « domestiqués », côtoyant l’être humain quotidiennement). « Pourquoi le groupe ? » pose aussi la question de savoir pour quelles raisons et dans quelle mesure les bulbizarres peuvent se résoudre à évoluer seuls ? Quelle nécessité peut le justifier à leurs yeux ? À la question « qu’apporte le regroupement », il nous paraît pertinent d’aborder conjointement l’étude de ces regroupements et celle des cas où les bulbizarres évoluent au sein d’une équipe où d’autres pokémons évoluent au même moment, dans un cadre familial qui par bien des égards recrée les conditions d’évolution présente dans ces regroupements. Finalement, la question « est-ce juste une tradition » ne nous paraît plus réellement pertinente, car innée ou acquise, celle-ci a lieu et continuera sans doute d’avoir lieu pour les années et siècles à venir, et c’est donc qu’il nous reste à en comprendre les tenants et les aboutissants, plutôt que la simple nature du phénomène. Pour toutes ces questions, nous nous tournons entre autres vers nos collègues du PhioneDex qui s’attèle entre autres aux questions évolutives. En effet, et à plus large échelle, il est question de savoir si l’individuel et le collectifs relèvent des individus ou bien des espèces, s’il y a des mutualisations possibles inter-espèces, et voir si ce qui est assimilé chez les uns peut se mêler à l’inné des autres.
____C’est donc par le prisme de l’évolution des bulbizarres, pokémons vus par certains comme « tartes à la crème » car très courants chez les jeunes dresseurs (et pour de très bonnes raisons au demeurant), que toutes les questions relatives à l’évolution peuvent se poser sous un nouvel angle d’approche.