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Situé au détour d’une ruelle, le Moto’raide est l’un des bars les moins bien réputés de Méanville, si bien que malgré le tapage nocturne et les habituels règlements de compte, les agents de la région osent rarement y faire un saut. Lorsque vous arrivez devant, il vous est déjà très difficile de ne pas remarquer les lignes entières de motos garées, des ThunderChacripan aux Harley Dardargnan. Un loubard d’une vingtaine d’année, cigare au bec, vous dévisage avec un air menaçant sous le porche de l’établissement. A l’intérieur, comme vous vous y attendiez, l’ambiance est au rendez vous. On y passe tous les albums des « Elek-Tech » et autres groupes de vieux rock, alors que deux motards imbibés de Desperacachi débattent sur toute la discographie du groupe, avec leurs éternels « C’était mieux avant. » Faute de moyens, ou parce que le tenancier est trop fainéant, les néons n’ont pas été changés depuis bien longtemps, peut être même avant votre naissance, et la luminosité s’en fait ressentir. Mais de toute façon, plus de la moitié des gens ici ne doivent plus voir grand-chose après le nombre de verres qu’ils ont déjà descendus.

Des tables sont disposées en ligne sur le côté gauche de l’établissement, qui, au vue du monde à l’intérieur, vous semble bien plus étroit qu’il ne le laissait croire. Tout au fond sont mises à dispositions deux tables de billards, avec lesquelles vous pourrez disputer une petite partie contre les meilleurs joueurs du bar, à condition qu’ils ne vous jettent pas dehors sous prétexte que vous auriez bousculé Dale, l’ivrogne et habitué du coin. Si en revanche vous avez besoin d’un peu de monnaie, sachez que sur plus de la moitié des tables, il est possible de parier un peu d’argent aux jeux. Pokers, jeux de dès, ou pour les plus courageux le jeu du couteau, il est assez aisé de trouver quelqu’un de suffisamment ivre pour parier face à vous. Quoique, méfiez vous tout de même, les habitués du coin ont souvent l’alcool mauvais et sont de très mauvais perdants.

Enfin, à droite de l’entrée se tient fièrement le comptoir, et c’est sans doute ce pourquoi vous êtes venu ici. Le propriétaire de l’établissement, Lenny Kilmixeur, est un cinquantenaire de forte stature, au teint ravagé par les fonds de bouteilles alors que ses longs cheveux noirs tombent sur ses épaules. En revanche, c’est un vieux motard qui a roulé à travers la région pendant des années et de ce fait, il a maintenant des contacts dans chaque recoin d’Unys. Si vous cherchez quelqu’un ou quelque chose en particulier, il y a de fortes chances pour que Lenny ait de précieuses informations à vous vendre, pour peu que vous ne vous moquiez pas de son nom.