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» From the cradle to the grave

Stegan Striker

Stegan Striker
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Dim 10 Nov 2024 - 17:59
La main posée sur sa bouche lui servait à la fois à soutenir le poids de sa tête, et à maintenir son cigare plaqué contre ses lèvres. Dans son verre de whisky posé devant lui, un glaçon provoquait l'apparition de quelques perles de condensation, glissant paresseusement le long de la paroi du verre, jusqu'à l'auréole humide qui laisserait une énième marque sur le vieux bar en chêne massif. De son avant-bras mécanique, légèrement étendu devant lui, il tenait la chaînette d'une vieille plaque d'identification. Il faisait rouler les boulettes d'acier qui la composaient entre son pouce et son index, faisant lentement tourner la plaquette gravée sur elle-même. Un geste mécanique qui durait maintenant depuis dix longues minutes.

Puis, alors qu'une longue inspiration faisait gonfler sa poitrine, il brisa son immobilité, baissa son cigare devant lui, déposa la plaque sur la table, et se redressa légèrement sur son tabouret. Evacuant tout l'air qu'il venait d'inspirer, un long soupir accompagna le quart de tour que fit sa tête en direction de la baie vitrée. Une large vitre de verre, salie par la pollution de la ville, abîmée par des années de passages indélicats, encombrée d'affiches pour la plupart obsolètes. De l'autre côté, l'obscurité de la rue n'était percée que par un lampadaire blafard, lui-même souligné du clignotement agaçant de son voisin, quelques mètres plus loin. La pluie tombait à grosses gouttes sur les rues de Smashings, les vidant par la même occasion de leurs passants. La rue était déserte, mais les gouttes de pluie s'écrasant dans les flaques y faisaient régner un mouvement incessant.

Le bar lui-même n'était pas très fréquenté. A vingt-deux heures passées, seuls un trinôme de jeunes fêtards éméchés et un retraité en manque d'interactions sociales en occupaient les banquettes. Stegan, lui, était le seul à s'être assis au bar. Les trois jeunes occupaient l'espace sonore à eux seuls, mais sans non plus générer de volume sonore trop insupportable. Malgré leur évidente ébriété, ils semblaient comprendre que le lieu n'était pas propice aux éclats de voix. Le vieil homme, lui, fixait un point dans le vague, l'esprit probablement occupé par mille pensées ressassées, et embrumé par les quelques liqueurs qu'il avait vidé au cours de sa soirée.

Stegan n'en était qu'à son deuxième whisky. Il ne buvait jamais rapidement. Ses passages au pub étaient plutôt l'occasion de s'enfermer avec ses pensées, dans un endroit où l'envie de sortir un pistolet d'un tiroir pour se loger une balle dans le crâne ne pouvait pas être assouvie. Mais il en avait besoin. Il savait que chercher à échapper à ses pensées le menait à des comportements autodestructeurs, que ce soit par un exercice physique excessif et brutal, un besoin de violence physique qu'il n'avait pas rarement l'occasion d'assouvir, ou simplement par une nervosité qui ne le menait jamais à rien de bon. Alors, s'asseoir devant un verre d'alcool fort, avec l'interdiction physique et morale de se faire du mal, était encore la meilleure alternative qu'il avait trouvée. Et depuis que ses anti-dépresseurs ne faisaient plus effet, il avait besoin d'autre chose pour parvenir à s'endormir le soir. Tard, mal, pour un sommeil sporadique et perturbé par des cauchemars, des angoisses et des pics de stress. Mais du sommeil quand même.

Il ne bougea pas lorsque la porte d'entrée grinça. Ce qui se passait autour de lui ne le concernait pas. Du moins, c'est ce qu'il considérait, jusqu'à percevoir que le bruit de pas qui suivit s'approchait de lui. Sans que son corps ne bouge d'un iota, ses yeux coulissèrent sur le côté. Une silhouette, petite et fine, se dirigeait bien vers lui, au rythme régulier de talons claquant sur le parquet usé du bar.

- Monsieur Wolf ?

Un nom de code qu'il n'avait pas entendu depuis un moment. Wolf, son callsign militaire, avait fait un excellent pseudonyme pour sa période de mercenariat. Une période qu'il avait laissée derrière lui, bien qu'il ne la détestât pas. Pour tout réponse, il tourna lentement la tête dans la direction de celle qui, manifestement, n'était pas vraiment à jour. Une femme, fine, compensant sa petite taille par des bottes à talons, vêtue d'un imperméable beige et de collants opaques. Un maquillage qui, bien que léger, était massacré par la pluie qu'aucun parapluie n'était manifestement là pour parer.

- J'ai besoin de vos services.
- Je bosse plus en privé.
- Evidemment.

Stegan se trouva légèrement surpris que son interlocutrice lui réponde avec agacement.

- Vous êtes un vieux soldat en train de fumer et de boire dans un bar miteux, un soir de pluie. Evidemment que quand une femme en détresse vient vous demander de l'aider, vous allez répondre que vous avez arrêté et que vous refusez le contrat. Alors on va passer le moment ou je vous supplie avec des yeux larmoyants et où je vous raconte que mon fils de trois ans s'est fait kidnapper par mon ex jaloux et parrain de la mafia, que la police est corrompue et que mon ratentif de compagnie est mort ce matin. J'ai besoin de quelqu'un pour retrouver quelqu'un d'autre qui est potentiellement très en danger, j'ai une belle prime à vous proposer, et vous n'aurez aucun problème avec la police, parce que c'est moi, la police.

Pour illustrer ses propos, elle plongea sa main dans son imperméable et en sortir une plaque de la police galarienne. A défaut de l'uniforme ridicule des policiers habituels, Stegan en déduisit qu'il s'agissait d'une inspectrice.

- Alors pourquoi vous réglez pas vos problèmes vous-même ?
- Parce que je peux pas agir hors du cadre de la loi. Enfin, ça serait plus difficile à cacher que si j'engageais quelqu'un pour le faire à ma place.

Stegan souffla par les narines en guise de rire bref. Il avait toujours beaucoup de mal à résister à la franchise.

- Okay. C'est quoi le projet ?




Je creuse en D1. Merci.


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Arthur Stockton

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Dim 10 Nov 2024 - 18:40
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Bienvenue aux souterrains ! ... Et bon courage !

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Stegan Striker

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Lun 11 Nov 2024 - 6:51
L'invitée s'avança jusqu'au bar, s'assit sur le tabouret à droite de celui de Stegan, et s'accouda au comptoir. Elle avait choisi son angle mort, celui où son œil était masqué par un épais patch en cuir. Il était obligé de tourner la tête dans sa direction pour la voir et il n'aimait pas ça.

- Vous nous remettez la même chose.

Elle pointait du doigt le verre de Stegan, encore à moitié plein. Le barman hocha brièvement la tête pour signifier que la commande était prise. Stegan prit son propre verre et en but une gorgée, entreprenant de le terminer avant que la commande n'arrive. Il reposa son verre désormais presque vide devant lui, sa main mécanique toujours serrée autour, tandis que la jeune femme poursuivait.

- Une connaissance à moi, Lisa Brighton. Elle s'est entichée de gens pas très fréquentables. Au début ils se voyaient occasionnellement mais leurs rendez-vous se sont de plus en plus rapprochés. Et là, ça fait deux jours que j'ai plus de nouvelles.
- C'est qui, vos gens pas fréquentables ?

Une inspectrice n'aurait normalement eu aucun problème à enquêter sur un groupe criminel. Si elle était impuissante, c'est qu'il devait s'agir de gros poissons. La cliente balaya les alentours du regard, s'assurant qu'aucune oreille indiscrète ne pouvait l'entendre.

- Ivan Denninger.
- Le producteur ?
- Lui-même. Ses agents sont entrés en contact avec Lisa, qui aspire à percer dans la chanson. Au début, c'était censé être des auditions, des entrevues professionnelles. Mais quand je l'ai vue sortir d'un hôtel en pleurs et avec la chemise déchirée, j'ai compris qu'ils ne la faisaient pas seulement pousser la chansonnette.

Un léger craquement se fit entendre. Sous le pouce métallique de la prothèse de Stegan, une légère fêlure s'était creusée sur la surface du verre à whisky. Le militaire serrait les dents, ce que sembla remarquer l'inspectrice.

- J'ai essayé de lui parler mais elle est persuadée que c'est le meilleur moyen pour elle de percer. Et elle pense que, si elle leur met un stop, ils foutront définitivement sa carrière en l'air. J'ai besoin de quelqu'un pour l'aider à sortir de là. Quelqu'un qui pourra utiliser des arguments un peu plus musclés que ceux que j'ai le droit d'utiliser sans foutre ma propre carrière en l'air. Et dont ils se foutent royalement.
- C'était où, leurs rendez-vous réguliers ?
- L'hôtel Lionsden, dans le quartier chic de Motorby. Mais ça m'étonnerait qu'ils y soient encore, ils ont dû l'emmener dans une garçonnière ou un truc du genre.
- Je sais.
- Vous prenez combien ?

Au même moment, le barman leur apporta un verre de whisky chacun. Il prit celui que Stegan avait presque vidé, constata la fêlure, jeta un œil au militaire, et ravala toute remarque qu'il aurait voulu prononcer en voyant l'expression sur son visage. Il s'écarta, jetant le verre fissuré dans une poubelle au passage.
Stegan s'empara du verre neuf, le vida d'un trait, et le claqua sur le comptoir. Un peu plus et un deuxième verre partait à la poubelle.

- Je vous facturerai les munitions. Le reste, c'est pour moi.

Un léger silence plana pendant quelques instants. L'inspectrice fixa Stegan du coin de l'œil, silencieuse.

- Quoi ?
- On m'a dit que vous étiez le meilleur, mais pas que vous étiez un sentimental.
- C'est pas du sentimentalisme. Ces histoires-là, je les prends personnellement.

Faire le mal entre humains capables, c'était une chose. La guerre, les fusillades entre gangs, les coups de pression entre dignitaires, il s'en fichait. Ca faisait partie de la vie. Mais des nantis pleins aux as qui se prennent pour les rois du monde et qui entraînent dans leurs saloperies une gamine en quête de rêves, il ne pouvait pas le supporter. Il savait qu'il était hypocrite, car il ne cherchait pas à rendre la société meilleure pour autant. Il ne se reprochait pas d'ignorer les nombreux cas similaires qui se produisaient tous les jours, voire toutes les heures. Mais maintenant qu'il avait été mis en face d'une de ces situations, il ne pouvait plus l'ignorer.

- Rendez-vous ici, dans deux jours, même heure.

Stegan posa un billet sur le comptoir, se leva, et sortit du bar. La pluie fraîche aurait bien du mal à refroidir son esprit bouillonnant de rage, ce qu'une descente chez ces ordures réussirait avec bien plus d'assurance.



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Arthur Stockton

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Lun 11 Nov 2024 - 7:09
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Aujourd'hui à 8:08
"I opened up my eyes, just to find out that I was blind".

La voix profonde et éraillée du chanteur murmurait presque ces paroles pleines de sens pour Stegan. Assis à sa table, une mallette remplie d'armes à feu ouverte devant lui, il se tenait la tête dans les mains, incapable de mettre de l'ordre dans ses idées. Son téléphone jouait l'un des derniers morceaux de son groupe favori, et dont les paroles fatalistes correspondaient à la perfection à son état d'esprit. Il aimait s'y plonger, et tourner le couteau planté dans la plaie béante qui meurtrissait son âme en s'assénant les chansons les plus pessimistes de son répertoire. Un peu comme un adolescent emo qui valide ses états d'âme en écoutant les groupes rebelles du moment, mais dans son cas, il était plus… légitime. Il ne fantasmait pas l'état d'esprit que véhiculaient ces chansons. Il le vivait au quotidien.

Mais à cet instant, le problème était plus immédiat. Il avait accepté sa mission sans hésiter, emporté par la colère et l'indignation. Mais maintenant qu'il était rentré chez lui et qu'il préparait son intervention, il se rendait compte qu'il avait sans doute commis une erreur. Agir en solo contre des civils haut placés pour libérer une gamine qui s'était foutue dans la merde toute seule, attirée par l'appât du gain ? Une belle connerie. Pourtant, son sang n'avait fait qu'un tour. La seule idée de ces individus arrogants en train d'abuser d'une jeune fille influençable lui retournait les tripes. Pourtant, il avait vécu bien des atrocités dont il pensait qu'elles l'avaient définitivement vacciné de ce genre d'état d'âme. Pourquoi se sentait-il si concerné ? Pourquoi avait-il accepté cette mission, et sans paiement de surcroît ?

La mise en œuvre n'était pas vraiment un problème, en soi. Il se rendrait à l'hôtel, obtiendrait d'une manière ou d'une autre des informations sur la localisation des suspects, et de là, il n'aurait plus qu'à aller les cueillir, flingue devant. La procédure habituelle, quoi. Mais d'habitude, c'était le traitement réservé aux chefs de guerilla, aux terroristes ou aux officiers ennemis. Pas aux producteurs véreux et pervers. Agir sans aucune juridiction, ça non plus, ce n'était pas hors de ses compétences. Mais le jeu n'en valait vraiment pas la chandelle, concrètement parlant. Pourtant, si son bon sens lui hurlait qu'il avait merdé, ses tripes bouillonnaient à l'envie d'aller trouer la peau de ces ordures. Une situation pour le moins inconfortable.

Enfin. Après tout, il s'était engagé. Il allait de sa réputation et de sa fierté de ne pas faire faux bond à sa cliente. S'assénant une claque pour se remettre les idées en place, il entreprit de terminer l'entretien de ses armes et de faire le plein de munitions. Il se déplacerait à moto, donc il voyagerait léger. Pistolet automatique et couteau dans la veste, pistolet-mitrailleur sur la moto. Au dernier moment, il s'autorisa un petit écart et ajouta un fusil à pompe à canon scié à l'équation, qu'il rangea avec le pistolet-mitrailleur.

Une heure plus tard, il était en route vers l'hôtel.



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Arthur Stockton

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Aujourd'hui à 15:26
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