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Haeshle Suibhne

Haeshle Suibhne
Modo CDT & Eleveur

C-GEAR
Inscrit le : 13/11/2020
Messages : 2212

Région : Galar
Dim 3 Nov - 22:03
Sharlieh et toi avez passé le week-end à Myokara pour y voir tes parents, une visite des plus sommaires. Vous n'êtes en rien lié par le sang, ni même en couple. Vous n'êtes que deux très très bons amis, un peu comme deux frères, si bien que depuis que vous vous connaissez, la famille de l'un est un peu devenu la famille de l'autre. Ce qui veut dire que la présence de Sharlieh chez tes propres parents était une évidence pour tout le monde. Quoi qu'il en soit, à chacun de vos passages ici, vous prenez toujours un vol direct entre Galar et Hoenn, qui se fait de Winscor jusqu'à Poivressel et inversement – impliquant forcement un voyage en bateau pour parvenir jusqu'à – ou quitter – Myokara. Et si votre voyage naval s'est merveilleusement bien passé, ce n'est pas le cas de votre vol retour. Pour une raison qui vous échappe complètement, votre arrivée ne se fait pas à Winscor, mais quelque part dans la région de Kalos, à l'aéroport de Illumis de ce que tu as compris. Tu as également compris qu'une perturbation empêche l'équipage de poursuivre le voyage jusqu'à Galar, mais que chacun ici sera dédommagé en allant se rendre au guichet prévu pour. Le dédommagement impliquait l'hébergement pour le soir, ainsi qu'un vol sans frais pour Galar le lendemain – selon disponibilité, évidemment. Alors, comme tous dans ce maudit avion, vous êtes descendu avec vos maigres bagages, à demi agacés et complètement épuisés. Et puis vous vous êtes dirigés vers ce dit guichet, où une file d'attente interminable pour obtenir ce qui vous était dû s'était formée, vous demandant ainsi de prendre votre mal en patience.

Sauf que Sharlieh et toi n'aviez pas envie d'attendre. Vous avez juste envie de passer à autre chose au plus vite. Alors, vous décidez de vous asseoir sur cette compensation et de simplement vous prendre un billet d'avion pour le lendemain après-midi, contactant dans la foulée votre jeune stagiaire pour lui annoncer votre absence pour la journée de demain, comptant sur lui pour s'occuper de vos petits réfugiés, sans pour autant ouvrir le refuge en lui-même. C'est toi-même d'ailleurs qui s'occupe de publier l'information de cette fermeture exceptionnelle sur vos réseaux. Votre stagiaire n'aura plus qu'à imprimer le mot que vous lui avez envoyé par mail et le mettre sur la porte au petit matin.
Ainsi, vous avez tout le temps de rentrer chez vous, nul besoin de vous presser et de stresser à l'idée de ne pas ouvrir le refuge à temps. Ce qui importe vraiment, c'est d'offrir les soins nécessaires à vos pensionnaires.

Qui dit se débrouiller par vous même, dit aussi galérer à trouver un gîte pour la nuit, en particulier à la dernière minute. Seule requête de Sharlieh ; vous devez éviter la capitale. Il aurait été pourtant plus facile de vous loger là-bas. Mais ce qui l'intéresse réellement, c'est une petite ville forestière, un peu plus au nord répondant au nom de Romant-sous-Bois. Sur le papier, elle a l'air très charmante. Mais si ton ami s'y intéresse, c'est surtout pour sa réputation de ville fantôme, tu n'es pas dupe. La plus part des récits horrifiques que tu connais se passe dans cette ville ou dans ses environs. Alors, préférer se perdre par ici que dans la ville lumière sans grand charme est assez compréhensible.

Durant votre trajet en train pour rejoindre Romant-sous-Bois, tu recherches sur ton téléphone un endroit où dormir. Et seuls deux endroits s'offrent à toi : le classique et gratuit centre pokémon, venant en aide aux dresseurs nomades, ou bien un luxurieux manoir aux abords de la ville et au cœur même de la forêt. Toutefois, la description sur le site de location dit qu'il ne s'agit pas un véritable manoir, mais plus d'une mise en scène pour plonger les visiteurs dans les mythes et légendes urbaines – ce qui explique par ailleurs le prix très abordable. Intrigué, mais surtout curieux – et avec l'accord de Sharlieh – tu optes pour cette option là.

Quand vous quittez la gare – qui se trouve à l'est de la ville, non loin du centre pokémon susnommé – tu sors ton téléphone pour activer ton GPS. Celui-ci te dit qu'en dix minutes de marche vous y serrez. Bien. Vous voilà parti alors. Enfin, pas tout à fait. Car sur le chemin, vous apercevez la fameuse arène pokémon, une maison tout ce qui a de plus banale, mais qui a trouvé refuge dans un immense arbre. Avec l'éclairage de la ville et les feuilles aux couleurs de l'automne qui tombent ci et là, il était impensable pour vous de ne pas faire un crochet pour y faire quelques photos, poussés par l'idée que de jour ce ne sera pas aussi charmant.

Une quinzaine de minutes plus tard, vous voilà donc au dit manoir – de ce que t'en dit ton GPS. « C'est là » commentes-tu en relevant le nez de ton téléphone pour découvrir la bâtisse se trouvant face à vous. Et on peut dire que c'est une sacré surprise. « T'es sûr que tu as entré la bonne adresse ? ». Tu vérifies à deux reprises, mais il n'y a aucune erreur ; l'adresse indiquée sur le site est bien celle là. « Baaaah. Regarde ». Tu tends ton téléphone à ton ami. Les photos sont similaires à ce que vous voyez. A un détail près : elles ne semblent pas dater de la même époque. Les photos vous font miroiter, mais la réalité vous glace complètement le sang. « Tu t'es fais arnaqué, j'vois que ça ! ». Si tel est le cas, tu ne peux pas dire avoir perdu beaucoup d'argent. Et puis, une partie de toi – la naïveté – se dit que ce ne peut pas être un mensonge. Alors tu hausses les épaules. « Peut-être que c'est voulu, tu sais, pour la période d'Halloween. C'est sans doute moins terrible à l'intérieur ». Sharlieh te fait les gros yeux. « Mais il est hors de question que je mettes les pieds là-dedans ! ». Tu comprends sa réticence. Pourtant, ton instinct te dit de ne pas te fier aux apparences. Ou peut-être que c'est ton éducation. Qu'importe. Tu veux donner une chance à cet endroit.

Ainsi, tu fais quelques pas, te rapprochant un peu plus de la maison. « T'es malade ? Reviens ! » chuchote Sharlieh. Pourtant, tu n'es pas parti bien loin. Tu as juste passé le portail d'entrée – qui est complètement délabré, au passage. Tu n'avances pas plus après ses mots, profitant simplement de cette nouvelle proximité pour observer ton environnement. La cours avant est très mal éclairée. Il y a des feuilles mortes de partout. Mais tu crois voir à quelques mètres de là deux pierres tombales. Simple décoration ou véritable cimetière privatif, impossible de savoir. Le reste, tu as du mal à le distinguer dans la pénombre, mais du devine que le tout est en très mauvais état. Une drôle d'atmosphère macabre règne et pourtant ça ne t'effraie point. Ton regard se porte à présent sur le manoir en lui-même, plongeant tes mains dans les poches de ton manteau pour les préserver du froid. Devrais-tu d'ailleurs parler de manoir, ou de ruine ? L'aile ouest est complètement à découvert et semble oublié par ses occupants. Car oui, des occupants, il y en a forcement. Tu vois très nettement la lumière se dégager de certaines fenêtres. Et encore une fois, la peur n'est pas présente. Étrangement, tu es même fasciné.

Tu te tournes vers Sharlieh sans dire un mot, haussant à nouveau les épaules pour démontrer ton indifférence. « Vas-y si ça te chante, mais c'est sans moi ! Je préfère enlacer le pouilleux du coin dans un centre pokémon que de mourir ici » « Tout de suite ! » « Peut-être à demain hein ! ». Et sur ces mots, ton ami n'est plus. Même tes propres pokémons lui ont emboîté le pas. Assez incroyable venant de Polar qui pourtant ne te quitter jamais. Ce qui, l'espace d'un instant te fait douter dans ta décision. Tu regardes à nouveau la battisse, prêt appeler ton ami en le sommant de t'attendre, t'avouant vaincu. Mais un petit cri familier vient te conforter dans ta folie. Tu te retournes alors vers cet Herbizarre faisant la taille d'un Bulbizarre, ton petit Pumpkin à toi. Tu le vois trottiner jusqu'à toi, revenant sur sa décision. Tu ne l'aurais pas cru plus courageux que ton Aquali. Comme quoi, il n'y a pas que cette maison qui est étrange.

Sans plus attendre, tu avances jusqu'au porche. Tu hésites à nouveau, découvrant une porte à demi ouverte sans qu'aucun bruit ne provienne de l'autre côté. Tu finis par pousser la porte avec timidité. Son grincement était tel que n'importe qui en ville pourrait l'entendre, tu en es certain. Tu regardes un instant Pumpkin qui pousse un petit grognement d'encouragement, restant tout prêt de toi. Et alors tu entres à l'intérieur.

Tu avances suffisamment dans le hall pour y apercevoir la pièce voisine, bien que plongée dans la pénombre. Tu devines un salon et quelques bibliothèques avec tout un tas de livre. Mais tu n'y vois – ou n'entends personne. Face à toi, un immense escalier menant à l'étage, recouvert d'un grand tapis rouge. Ici, l'éclairage est exclusivement fait à la bougie. Et là encore, tu n'entends personne. Tu attends un instant avant de prendre une grande inspiration. Tu n'as toutefois pas le temps de dire un mot qu'une main se pose sur ton épaule, te faisant sursauter.


1.696 mots.



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Haeshle Suibhne

Haeshle Suibhne
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C-GEAR
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Région : Galar
Dim 3 Nov - 22:08
« Ah ! On vous attendait ! ». Tu fais volte-face vers ton hôte, un homme moustachu particulièrement livide. Très livide. A se demander si au final cette personne ne serait pas morte. « Allons allons, ne soyez pas timide ! Venez ! ». Aussitôt le voilà reparti de là où il vient, sans plus d'explication. Tu restes figé par la stupeur. Tu jurerais l'avoir vu voler pour se déplacer. Dans quoi viens-tu de mettre les pieds ?
La logique voudrait que tu fuis et pourtant, tu n'en fais rien, porté par ta curiosité. Même Pumpkin avance aveuglement sans rechigner. Vous prenez ainsi le couloir longeant l'escalier, menant à ce qui semble être la salle à manger. Et là, c'est le choc. Tu en perdrais ton dentier si tu en avais un. Tu dois halluciner, ça ne peut en être autrement. Et pourtant... tout semble bien réel. Tu poses une main sur l'encadrement de porte, fragile, mais tout ce qu'il y a de plus vrai. Tu avances d'un simple pas en direction de cette table, vide, dans cette pièce sans bruit. C'est alors que la porte derrière toi se claque. Dans un soubresaut, tu te retournes et tente de l'ouvrir, plus par réflexe que par peur. Rien ne fait, elle est verrouillée.

« Vous n'allez tout de même pas partir sans avoir dîner ? ». Nouveau sursaut, nouveau demi-tour. L'homme moustachu est apparu devant toi, tout souriant. Tu ne comprends rien à ce qui est en train de t'arriver. Son rire te glace le sang. « Prenez donc place ! ». Il s'écarte, désignant un siège qui n'était pas là avant, visiblement le tien. Mais le plus surprenant est cette table qui jusqu'alors ne supportait rien. A présent, une dizaines de plats différents s'y trouvent. Et tout autour, une famille est déjà en train de piocher et savourer ce repas dans la joie et la bonne humeur. Une famille qui n'était pas là non plus juste avant. Tout est juste apparu quand tu avais le dos tourné. Mais surtout, tous ne sont que fantôme. Tu le vois clairement à présent.

La peur commence à s'installer dans ton estomac. Poussé par le fantôme moustachu – visiblement le père de famille – tu prends places à cette table, comme s'il s'agissait de ta propre famille. Tu es comme spectateur. Mis à part l'homme, personne ne semble remarquer ta présence. Tu n'es pas à ta place ici, tu le sans. Et tu commences à le regretter. « Allons les enfants, un peu de courtoisie ! » finit par dire le moustachu. Et d'un coup d'un seul, tous se tournent vers toi. Enfants, femme et grand-mère. Tu dégluties. Personne ne dit rien. Jusqu'à ce que la plus jeune de la tablée – celle assise sur ta gauche – baisse les yeux. « Eh c'est quoi ça ? Ça se mange ? ». Pumpkin pousse un cri de surprise. Tu l'attrapes pour le poser sur tes genoux. Tu te dis qu'ainsi personne ne peut te le subtiliser sans que tu ne t'en rende compte. « Je vous le déconseille... » souffles-tu avec hésitation. Puis tu ajoutes « Il est passé de saison ! » « Comme grand-mémé ! ». Tous se mettent à rire. Tu les imites nerveusement.

Le repas poursuit son cours. On t'invite à te servir, mais tu restes sur la réserve. Tu ne sais pas si tu peux appeler ça un festin, bien que la nourriture soit abondante et joliment présentée. Tout ce que tu peux dire, c'est qu'il y a beaucoup de viande et qu'elle ne sent pas comme d'habitude. Enfin, pas que tu sois habitué à en sentir, mais quand tel est le cas, tu peux assurer que ça n'a pas cette odeur. Pourtant, tu ne parviens pas à déterminer ce qui sent comme ça. Tu scrutes ce qu'il y a tout autour, refusant poliment ce qu'on te propose. « Je vais prendre juste un peu de salade » dis-tu, ayant enfin repérer quelque chose digne de toi.

On te passe le plat joyeusement. Tu plonges les ustensiles à l'intérieur et quand tu en ressorts ta prise, tu y découvre avec stupeur des vers bel et bien vivant. Tu lâches le tout en poussant un cri, ayant un sursaut de dégoût. « Oui, ça fait peur un peu au début, ça chatouille même un peu, mais on s'y fait vite » dit l'homme moustachu assit face à toi. Tu relèves la tête. Nouvelle exclamation. Tu en tombes même de ta chaise. Tous, à l'exception de l'homme de famille ont désormais un visage squelettique, rongé par les vers. Ton corps se met à trembler. Tu te redresses, les regardants à tous de rôle continuer à s'empiffrer.

« Eh non ! Tu m'en laisses un peu ! » se met à crier un enfant, tirant l'un des plats vers lui. Plats qui commencent petit à petit à se décomposer et sentir de plus en plus mauvais. Et maintenant, tu peux très clairement déterminer son origine : c'est l'odeur d'un corps putréfié. « Nan ! T'as tout mangé le soir dernier. C'est toi qui prends de mémé ce soir ! ». Tu retiens un relent. Ces fantômes sont en train de manger leur propre cadavre. Tous, sauf le père, une fois encore. Tu relèves les yeux vers lui. Celui-ci te fixe avec un large sourire inquiétant. Tu paniques. Il es as tué. Tu ignores l'histoire de ce lieu, mais tu peux être certain de ce fait là. Tu peux le lire à travers son regard qui ne veut pas te quitter. Comme si tu étais le prochain sur la liste. C'en est même certain. Panique. Tu recules. Panique. Tu trébuches. Respire. La porte. Tu te jettes dessus. Tu forces. Elle refuse de s'ouvrir. « Les enfants, vous prendrez bien un peu de dessert ? ». Ils s'exclament de joie. Un souffle froid glisse dans ta nuque. Un rire roque se rapproche de tes oreilles. Tu sens ton corps t'abandonner. Ta tête est lourde. La panique a raison de toi. Ou cet homme fantôme. Tu ne sais trop, mais tu tombes à la renverse, incontinent. Tu t'éteins ainsi sous le cri inquiet de ton pokémon.



« Ash ? ». Ton esprit semble se ressaisir. La lumière est vive. Tes yeux s'ouvrent lentement, non sans difficulité. « Eh oh, tu m'entends ? ». Cette voix, tu la connais. Ce qui veut dire... « Je suis en vie ?! » baragouines-tu en te redressant subitement, tâtant encore tremblant tout ton corps. Sharlieh s'accroupit face à toi, te regardant d'un air que tu n'as pas l'habitude de voir chez lui. Un air sérieux, mêlé à l'inquiétude. « La vache... Qu'est ce que t'as vu là-dedans ? ». Tu ravales ta salive. L'odeur de cadavre est toujours encré dans tes narines. Avec ton aide, tu te relèves, t'appuyant tout de même sur son épaule. Tu regardes à terre. Pumpkin est bien là lui aussi. Vous vous en êtes sorti. Serait-ce grâce à lui ? « Je ne préfère pas en parler... Pas maintenant » « Très bien ». Tu relèves la tête, découvrant le manoir sous une nouvelle forme, à la lumière du jour. Bien moins effrayant à présent.

Tout ton corps te cri de partir et pourtant, tu dois t'assurer d'une chose, maintenant que le soleil est là pour te protéger. « Je dois vérifier un truc » sans attendre, tu retournes dans la cours avant du manoir, là où tu avais cru voir des pierres tombales. Elles sont bel et bien là, mais au nombre de quatre : deux enfants, une femme et la mère d'un époux. Tu en as des sueurs froide rien qu'en regardant ces stèles. « Tu les connais ? ». La voix de Sharlieh est juste au dessus de ton épaule. Tu t'étais accroupi pour mieux les voir. Tu te redresses avant de répondre. « Ce sont mes hôtes de la nuit dernier. Enfin, en partie ». Tu te tournes ensuite vers la maison, scrutant chaque fenêtre. Et à l'une d'elles, à l'étage plus précisément, tu crois voir une silhouette. Celle d'un homme au regard glaçant et au sourire sanglant. Tu ne veux même pas chercher à comprendre ce qui s'est passé cette nuit. Tu veux simplement l'oublier.

« Rentrons ».


1.444 mots.



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