Caihong Yáo
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Région : Alola
| Novmembre 2024 - jour 1 : Astrologie Moment : enfance C'est la récréation de l'après-midi. Depuis la fin de la matinée, qui a été l'occasion d'une visite à la médiathèque du quartier, la classe de Caihong est dissipée, surtout les filles. Ce n'est pas un phénomène rare, même si d'habitude ce sont les garçons qui font le bazar. Aujourd'hui, ce qui provoque l'agitation est un livre qu'une des enfants a emprunté : il parle d'astrologie. De ce qu'a compris Caihong, qui ne fait pas parti du groupe, on y explique en long, en large et en travers la signification des signes d'Alola, mais surtout on y trouve une description détaillée du caractère supposé de chacun en fonction de son signe et de son ascendant. Ces explications sont également influencées par les êtres mystiques que sont Lunala et Solgaleo. En bref, selon Caihong, un ramassis de bêtises auxquelles son esprit rationnel ne lui permet pas de croire. Cependant, elle ne peut s'empêcher d'être attirée par l'effervescence du groupe des autres filles. Même si l'astrologie ne l'intéresse pas, elle aimerait pouvoir participer.
- Vas-y, dis-moi c'est quoi ton signe ! Je vais lire ce que ça dit, la gamine qui a emprunté le fameux livre en sollicite une autre. Caihong tend l'oreille. Tokorico ? Ma pauvre... C'est vrai que tout le monde n'a pas la chance d'être né Tokotoro comme moi !
A Alola, il y a bien sûr l'astrologie classique, dont les douze signes correspondent à des pokémons communs, mais il y a aussi les signes des Gardiens qui correspondent chacun à une saison de l'année. Ce sont le plus souvent avec eux que les aloliens répondent quand la question de l'astrologie leur est posée, tout du moins c'est le cas à Malié. Les signes classiques sont devenus les ascendants, et Lunala et Solgaleo se fondent avec la notion des cycles de la lune. Beaucoup croient dur comme fer que leur système est celui d'origine et que l'astrologie classique s'inspire de leurs pratiques en écartant seulement les tokos qu'ils ne vénèrent pas, mais Caihong apprendra plus tard que cette organisation complexe est en fait une forme de syncrétisme dont les habitants n'ont plus conscience.
Caihong a mal entendu la description qui a été donnée à la première fille interrogée. Elle est sagement assise sur un banc dans la cour, faisant mine d'être plongée dans un livre. Elle sait que si on la voit trop tendre l'oreille, elle risque d'être critiquée. Être la première de la classe et celle qui passe son temps à étudier ou le nez dans ses lectures peut avoir un coût social non-négligeable.
- Et moi ? Et moi ? Je suis Tokopisco ascendant balbuto sous le ciel de Lunala.
Cette fois, Caihong est encore plus attentive, car les caractéristiques énoncées sont les mêmes que les siennes. Même si elle ne croît pas à ce que raconte l'astrologie, elle est curieuse de ce que ce livre a à dire sur elle. Cela lui donnera aussi l'impression, fictive, de participer et d'avoir des copines dans sa classe.
- Alors... Y a marqué que t'es une grande diplomate ! Donc tu es assez sociable, et t'adore être dans un groupe où t'es souvent la star. T'es charmeuse et opportuniste... Je sais pas ce que ça veut dire, mais bon, tu l'es. Tu te soucies trop du regard des autres et... Apparemment tu feras des ravages chez les garçons !, cette dernière description fait glousser une bonne partie du groupe de filles.
Caihong s'est renfrognée car elle ne se retrouve pas du tout dans cette brève description. Elle se trouve bête, car l'astrologie n'a aucune importance pour elle, mais elle aurait aimé correspondre, au moins un petit peu, à cette fille qui est intégrée au groupe. Cela lui aurait donné un espoir de vie sociale future, tout en sachant qu'avec l'emploi du temps que lui réserve sa mère, c'est sûrement un rêve impossible. D'ailleurs, au lieu de s'intéresser à ces bêtises d'astrologie, elle devrait replonger dans son livre. Nul doute que sa génitrice l'interrogera sur sa progression lorsqu'elle viendra la chercher à l'école. Toute aussi intelligente et studieuse qu'elle soit pour son âge, Caihong ne réalise pas encore que la description lui correspond plus qu'elle ne le pense. Son groupe, c'est sa famille, dont elle se souciera toujours bien trop du regard. | | | | Caihong Yáo
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| Novmembre 2024 - jour 2 : Horizon Moment : futur proche Caihong s'est arrêtée devant la fenêtre de l'étage. La maison de son frère est plus haute que celles de son voisinnage, ce qui permet d'avoir une bonne vue sur le quartier. Entre deux immeubles, au loin, elle peut même voir un bout de met et capter la ligne d'horizon. Elle se surprend à la chercher ces derniers temps, de plus en plus souvent. Plusieurs fois déjà elle s'est retrouvée sur la plage, à fixer le soleil couchant disparaître au-dessous de cette ligne et laisser place à la nuit.
- Caihong ?, Zhong l'interpelle. Elle ne l'a pas entendu arriver et ne sait pas depuis combien de temps il est à l'étage. Est-ce que ça va ? - Oui, pourquoi ? - Je m'inquiète pour toi.
La voix de son frère s'est départie de son habituel ton solennel pour laisser transparaître des émotions qu'elle pensait perdues en lui depuis qu'il avait atteint l'âge adulte. L'idée de cette proximité pouvant encore exister entre eux la déstabilise.
- Il ne faut pas. Je vais bien. - Non tu ne vas pas bien ! Regarde-toi... Tu n'as pas d'avenir si tu continues comme ça.
Caihong pince les lèvres, son regard se pose à nouveau sur l'horizon. Peut-être qu'il l'attire tant car elle a l'impression de ne pas en avoir et a besoin de s'y raccrocher. Elle sait qu'il ne lui reste presque plus rien et qu'elle n'est plus grand chose. Le seul avenir qu'elle envisage est de se laisser consumer par cette vérité. Un horizon trop proche et bien sombre qui reste peut-être meilleur que le néant. Elle se détourne de la fenêtre et sourit tristement à son grand-frère.
- Je sais, maman me le répète assez souvent. - Tu sais que je ne voulais pas le dire comme ça... - J'ai fini d'étendre la lessive sur la terrasse, je vais rentrer.
Zhong soupire et baisse la tête tandis que Caihong tourne les talons pour quitter cette demeure et rejoindre celle de ses parents. Puisqu'elle ne travaille pas et n'a pas de famille à elle, contrairement à son frère et sa belle-soeur, elle doit s'occuper de quelques tâches ménagères quotidiennement. C'est ce que la famille a décidé à travers la voix de sa mère. Caihong n'est pas dérangée, car c'est toujours mieux que de rester à ne rien faire comme d'autres jours. Si on ne la commande pas, elle n'a plus l'envie ni la volonté de rien. C'est à peine si elle s'occupe encore correctement de ses pokémons. Eux qui étaient pourtant une source de motivation il y a quelques semaines. Elle s'enfonce, de plus en plus profond, dans la partie immergée de l'horizon.
Caihong bifurque pour prendre le chemin de la plage. Un besoin soudain d'aller voir le soleil se coucher sur la mer. D'observer le monde qui se scinde en deux et imaginer la différence entre ce qu'il y a au-dessus de l'horizon et au-dessous. Peut-être un moyen de se rassurer sur ce qu'il se cache dans la partie qui s'enfonce dans les profondeurs de la mer. Là où elle a souvent fantasmé de devenir une sirène tout en sachant très bien qu'elle n'existent pas. Quand elle arrive, quelques personnes sont encore sur la plage. Les jours se rafraîchissent, les touristes sont partis et les populations locales commencent à trouver le temps trop froid pour sortir le soir. Lorsque le soleil ne sera plus visible, la plage sera d'un calme exceptionnel. Caihong n'aura pas le temps d'en profiter, car il faudra déjà qu'elle justifie ce détour. Les promenades sont bonnes pour la santé et elle sera rentrée à temps pour préparer le dîner, cela devrait convenir. Le soleil a déjà au trois quart disparu à l'horizon. Caihong ôte ses chaussures et marche sur le sable devenu froid. Elle frissonne, mais continue jusqu'à atteindre le bord de l'eau. La mer lui glace les orteils et la plante des pieds.
Là, elle fixe à nouveau son regard sur la ligne d'horizon, capte le ciel orangé du soir, mais surtout la masse sombre et infinie de l'eau qui s'étend à perte de vue. Il y a tout un monde au-dessous de l'horizon. Un royaume de ténèbres insondables dont il est admis qu'on ne connaît presque rien. Caihong se demande si on y trouve d'autres gens comme elle : des hommes et femmes pour lesquels l'horizon s'est restreint, de plus en plus, jusqu'à être si proche qu'il leur brûle les yeux. Jusqu'à ce qu'ils puissent le toucher et réalise que leur avenir est tout proche et qu'il n'y a plus rien au-delà. Des personnes qui ont décidé d'abandonner et se sont laisser couler sous la ligne d'horizon, pour voir si, dans les ténèbres et l'inconnu, il pouvait y avoir un futur pour eux. Peut-être même sont-ils heureux. Quand le portable de Caihong sonne, elle réalise qu'elle a fait quelques pas et que l'eau lui arrive désormais aux genoux. C'est sa mère qui l'appelle car elle se demande pourquoi elle n'est pas encore rentrée. Elle promet d'arriver bientôt, prétend que le détour était pour sortir ses pokémons plus loin de la maison.
Caihong quitte l'horizon pour rentrer, sans espoir de s'en éloigner, mais en se demandant si un jour elle sautera le pas, comme les autres habitants fantasmés des profondeurs. | | | | Caihong Yáo
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| Novmembre 2024 - jour 4 : Dépaysement Moment : futur Sur le chemin en direction de l’arrêt de bus qui la mènera au dôme de coordination, Caihong s’est arrêtée devant l’arbre monumental qui abrite l’arène fée de Kalos. L’harmonie entre la structure végétale et les éléments construits l’impressionnent, surtout l’horloge. Nichée dans l’écorce épaisse du tronc, c’est comme si elle était née avec l’arbre. Elle se demande combien de fois elle a dû être changée, pour s’adapter à sa croissance, ou si c’est le tronc qui s’est adapté à elle. En s’approchant, elle constate qu’en plus de l’arène, l’endroit renferme un petit musée de l’histoire de Romans-sous-Bois et elle note de s’y rendre si elle a un peu de temps. Ce voyage, même s’il a pour but de participer à un concours de coordination, enthousiasme Caihong plus qu’elle ne l’aurait pensé. Tout est très différent à Kalos, du moins de ce qu’elle a pu en voir pour le moment. Par exemple, les gens sont moins chaleureux que les aloliens, mais ils se font la bise quand ils se retrouvent. La communauté de Caihong ayant toujours eu des salutations très formelles, cette attitude la surprend d’autant plus. Elle espère qu’elle n’aura pas à les imiter. Heureusement, il semble que l’on peut aussi se serrer la main et elle imagine que le choix de la salutation dépend de la proximité avec l’autre personne. D’autres petites habitudes ça et là captent son oeil, mais à Romans-sous-Bois, ce qui l’intéresse le plus reste l’architecture. Bien qu’elle n’ait pas survécu longtemps dans ses études du même domaine, il reste que c’était une discipline qu’elle trouvait intéressante et a gardé quelques connaissances. Surtout, elle prête toujours attention à la forme et à l'esthétique des bâtiments. Illumis avait des immeubles et gratte-ciel particuliers, ayant une personnalité différente de ceux d’Ho-ohale. Ils paraissaient moins lumineux, peut-être car il n’y avait pas besoin de les adapter à un ensoleillement et une chaleur intense en été. De plus, depuis l’aéroport puis par le train, elle n’a vu que des constructions modernes avant de se retrouver dans le centre-ville de Romans-sous-Bois. Ici, les bâtiments ont l’allure de maisonnettes de contes de fées. Les poutres de structures apparentes sont colorées, mais semblent toujours en harmonie avec la nature très présente en ville. Les pavés ont des teintes orangées, la lumière des lampadaires le soir est chaude. Des petits pokémons sauvages se promènent dans les rues, plus qu’à Ho’ohale.
Caihong se prend à avoir envie de balades et de découvrir plus avant les alentours de la ville. Sortir d’Alola, des deux villes qu’elle connaît, et maintenant de son presque enfermement à Malié est comme une bouffée d’air frais. Ici elle ne connaît rien et personne ne la connaît.
Après un dernier coup d’oeil plein d’envie en direction de l’arbre-bâtiment, elle se décide à continuer son chemin. Si elle a bien compris, le bus prend la route vers l’extérieur de la ville car c’est là que se situe le dôme de coordination. Cet endroit fait également office de salle de spectacle générale, ce qui explique qu’il soit excentré : afin de ne pas perturber les habitants. Des possibilités d’aménagement qui sont rares à Alola étant donné que la nature même des îles restreint les zones constructibles. Le bus lui-même est différent de ce qui se fait à Alola de par son apparence et le fait qu’il ne soit pas possible d’ouvrir les fenêtres. Cette région de Kalos doit être bien plus froide que ce que connaît Caihong. Elle est assez chanceuse pour se trouver une place assise et constate qu’il roule bien mieux que les taudis de Malié. C’est agréable de faire un trajet au cours duquel elle ne sent pas toutes les imperfections de la route. Bien sûr, ce n’est pas la faute de la commune qui manque de moyens, mais elle ne peut s’empêcher de le constater.
Quand le véhicule quitte le centre-ville et se retrouve dans une zone industrielle, Caihong est un peu déçue par le paysage. Ca ne ressemble pas non plus à Alola, où l’industrie de masse est peu développé - faute de place encore une fois - mais c’est très moche. Il lui semble cependant que, pendant longtemps, Romans-sous-Bois a été la première ville productrice de pokéballs du monde, ce qui doit justifier ces infrastructures. Ca a quelque chose d’intéressant, mais elle reste contente quand le bus va encore plus loin et longe cette fois des champs aux couleurs de l’automne. Ce ne sont pas des couleurs qu’elle a l’habitude de voir, tant la végétation reste luxuriante toute l’année dans les îles. C’est très beau, bien sûr, mais les tons jaunes et orangés du Nord de Kalos ont quelque chose d’apaisant. Ici aussi, elle aimerait passer de longues heures à se promener. Ses pokémons apprécieraient sûrement le paysage eux-aussi.
Quel dommage que tout ce voyage ne soit que pour un concours de coordination ! | | | | Caihong Yáo
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| Novmembre 2024 - jour 5 : Victoire pokémon Moment : futur Malgré ses bons appuis et sa résistance, le bourrinos finit par tomber sous les assauts répétés du guériaigle de Caihong. L’organisation et la combinaison des attaques mêlant vent et tranchant ont raison de la résistance de l’adversaire. Ce dernier tombe à genoux avant de se laisser coucher sur le flanc en signe de défaite et de soumission. D’un coup d’aile, le guériaigle revient aux côtés de sa maîtresse et se dresse de toute sa hauteur, fier de sa victoire. Le propriétaire du bourrinos le renvoie dans sa pokéball en pestant. Une insulte est proférée, ramenant Caihong sur la terre ferme. Loin de l’état de confiance, presque de jubilation, qu’elle ressent lorsqu’elle et ses pokémons dominent leurs adversaires. Le rouge lui monte aux joues, la gêne s’empare d’elle. Elle réalise le déroulé du combat et se demande si la combinaison de la tornade et des attaques tranchantes à répétition ne sont pas de trop. Le combat auquel elle vient de participer est censé être d’un niveau débutant, elle est sûrement entourée de dresseurs qui n’ont pas l’expérience de la coordination et n’ont pas étudié autant qu’elle les capacités de leurs pokémons.
- Je-je suis désolée ! Votre bourrinos est très résistant, il- - Oh ta gueule !
L’adversaire énervé quitte la zone de combat dessinée dans le parc. Le public rit vaguement de lui avant de se disperser car il s’agissait du dernier combat de la journée. Le petit rassemblement est terminé. Caihong reste là, les doigts crispés sur sa jupe longue, jusqu’à ce que son guériaigle vienne mettre sa tête emplumée devant la sienne et lui pousse la joue du bout du bec. Il n’aime pas la voir comme ça, elle le sait et se force donc à reprendre contenance. C’est le moment que choisit Haoyu pour les rejoindre. Il suivait le combat depuis une branche haute. Le poichigeon se pose sur l’épaule de sa maîtresse, pinçant ses cheveux encore son bec pour s’aider à trouver son équilibre comme il n’a qu’une patte.
C’est toujours pareil, lorsque Caihong se lance dans un combat pokémon et qu’elle triomphe. Elle appréhende de se lancer dans l’affrontement puis, lorsque cela commence, c’est comme si elle passait dans un état second. Elle a appris à connaître ses pokémons sur le bout des doigts, leurs forces, leurs faiblesses, leurs caractéristiques particulières. Ses connaissances lui donnent une confiance en elle et une sensation de maîtrise qu’elle ne connaît pas dans sa vie quotidienne et lui procurent une sensation de bien-être plus que bienvenue. Ce sentiment est renforcé lorsqu’elle constate prendre le dessus sur l’affrontement, même si tout ne se fait pas sans blessure du côté de ses alliés. Elle a encore à apprendre, mais pour le moment elle reste une des meilleures dresseuses des rencontres amateurs de Malié. Malgré le manque de diversité de ses types de prédilection, malgré la faiblesse supposée de certaines des espèces qu’elle utilise, malgré tous ses échecs passés et le manque de considération de ses proches qui la travaille tant. Et quand le combat se termine, c’est la redescente. Malgré ses victoires, elle se sent mal, gênée et coupable. Ses adversaires ne réagissent pas souvent comme celui qui l’a insulté énervé de sa défaite, mais cela n’empêche rien. Elle constate le fait qu’ils ont perdu face à elle et c’est suffisant. L’euphorie de la victoire ne dure toujours qu’un trop bref instant avant qu’elle retourne à celle qu’elle est vraiment : Caihong l’incapable, celle qui a tout raté, qui a blessé sa famille, qui n’est digne de rien. De quel droit se permet-elle de battre ces dresseurs ? De quel droit se permet-elle de réfléchir à des stratégies qui la placent au-dessus d’eux ? Et pourtant, elle ne peut s’empêcher d’y retourner depuis qu’elle a découvert cette discipline. Voir ses pokémons réussir, et par extension elle-même est comme une drogue douce dont elle n’arrive plus à se passer, car c’est peut-être la seule chose qui fonctionne dans sa vie actuelle. Même si sa mère la critique, que c’est une discipline de barbare, qu’elle devrait se concentrer sur la coordination quitte à s’être entichée de ses sales pokémons.
Son guériaigle et son poichigeon pépient de concert pour attirer son attention. Sans s’en rendre compte, Caihong s’est renfermée sur elle-même au point de ne même pas encore avoir quitté la zone de combat. Certaines personnes la regardent bizarrement, elle reconnaît des dresseurs ayant participé à la rencontre. Honteuse, elle s’empresse de quitter les lieux, ses pokémons volant à sa suite. | | | | Caihong Yáo
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| Novmembre 2024 - jour 10 : Bleu Moment : futur "Oh non...", se répète Caihong à chaque fois qu'elle regarde ses bras. Bien que l'automne approche, le soleil brille encore haut dans le soleil d'Alola. Il fait trop chaud pour porter des manches longues sans être questionnées. Elle se mord les lèvres, regarde du coin de l'oeil ses pokémons qui se questionnent sur son attitude. Elle croise les bras, comme si cela allait pouvoir cacher le fait qu'ils sont couverts de bleus. Elle sait que, si elle se mettait à nus, elle verrais qu'ils vont de la base de son cou au bout de ses bras. Ses poignets aussi sont marqués par les ecchymoses. Elle en a plusieurs sur chaque avant-bras et bras. Les plus flagrants sont au niveau de ses épaules. Les traces qu'ont laissées les serres de ses pokémons sont de la même couleur et lui font le même effet. Chaque mouvement de ses bras lui fait mal, mais elle sait qu'elle devra faire avec pendant plusieurs jours. Le temps que les bleus s'atténuent, qu'ils changent de teinte pour redevenir invisibles et disparaître totalement. Pourtant, elle n'a pas l'impression d'avoir été imprudente. Pendant l'entraînement, ses pokémons ne lui ont pas fait mal, peu importe le nombre de fois où ses bras percutaient leurs ailes agitées quand elle essayait de les calmer. Elle ne les a pas sentis non-plus lorsqu'ils se posaient sur ses épaules, même si elle avec conscience que leurs serres exerçaient une pression forte et que certains étaient plus lourds que d'autres. Seulement les faits sont là, ses bras sont couverts de ces bleus gênants qui trahissent la session d'entraînement du jour. Quel mensonge Caihong pourra-t-elle bien servir à sa famille pour justifier la couleur de ses bras ?
Son guériaigle attire son attention en tirant sur une de ses mèches de cheveux. Elle se rend compte de la force qu'il y met, bien qu'il cherche à être délicat, et comprend un peu mieux l'état de ses bras. Caihong se mord l'intérieur de la joue pour s'empêcher de se lamenter. Elle qui a tant essayé d'étudier ses pokémons pour mieux avoir conscience de leurs points forts et faibles, comment a-t-elle pu oublier de prendre en compte un élément aussi élémentaire ? Elle se tourne vers le guériaigle qui la toise de toute sa hauteur. Quand il se dresse sur ses pattes arrière, il devient plus grand qu'elle. En besoin d'un réconfort qu'elle n'obtiendra pas autrement, Caihong s'appuie contre son poitrail de plumes bleues. Si seulement, au moins, ses blessures pouvaient être d'une aussi jolie couleur ! Les siennes sont sombres, comme des gros pâtés sur sa peau. Si elle revenait chez elle avec les bras parés de plumes de guériaigle, alors personne n'oserait lui poser de questions. Enfin, ce serait tout de même trop bizarre pour elle. Il faut qu'elle se remettre à réfléchir de manière rationnelle. Fait-il vraiment si chaud que ça à Alola en ce moment ? Si elle se couvre en partant le matin, prétextant la fraîcheur matinale, et ne revient qu'une fois le soir et ses températures plus basses revenues, alors cela pourrait fonctionner.
C'est au tour du petit furaiglon de venir s'enquérir de l'état de sa maîtresse. Il sautille jusqu'à elle avant de donner quelques bâtiments d'aile et atterrir sur son épaule. Il est plus lourd que son poichigeon et, maintenant qu'elle a constaté ses bleus, elle sent bien la douleur que ce poids lui procure. Comment les dresseurs font-ils pour assurer leurs entraînements sans se blesser ? Surtout en considérant que certains ont avec eux des pokémons bien plus dangereux que ses oiseaux. Eux arrivent à gérer des flammes, des hydrocanons, des courants électriques, et elle parvient à se blesser ainsi avec de simples pokémons de type vol. Si elle veut continuer dans cette discipline, et surtout en secret, il va falloir qu'elle étudie plus et trouve les bonnes questions à se poser. Car visiblement, en dressage, malgré tous ses efforts, elle n'est encore qu'une bleue. | | | | Caihong Yáo
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| Novmembre 2024 - jour 15 : Eclipse Moment : passé proche Caihong a souvent tendance à penser que les gens s’enthousiasment pour peu de choses, ou pour les mauvaises choses. Peut-être est-ce sa tendance à s’enfoncer toujours plus profondément dans sa propre immobilité qui parle, mais toujours est-il qu’elle parvient de moins en moins à partager l’enthousiasme des gens pour ce qui les entoure ou pour les phénomènes qu’ils vivent. C’est pourquoi, quand ses collègues se sont mis à parler pour la première fois de l’éclipse de lune à venir, elle n’a été prise que d’une envie de soupirer. Elle s’était retenue, car sa meilleure amie de travail, Vaheana, s’était empressée de lui raconter en long et en large la soirée qu’elle est son petit ami avait prévu pour profiter de la soirée et voir l’éclipse dans les meilleures conditions. Alors Caihong avait fait semblant de s’intéresser, pour ne pas freiner son amie dans son élan, et ne pas risquer de créer une distance entre elles-deux.
Le soir de l’éclipse, Caihong ne sort pas. Elle n’a jamais eu l’intention de sortir, ni même d’essayer d’observer le phénomène par ses fenêtres. Impossible de toute façon depuis son demi sous-sol. Elle prévoit de passer sa soirée, comme souvent, à scroller sans fin les réseaux sociaux sur son smartphone. A un moment, elle effectue cependant un écart pour aller lire la page Wikipédia consacrée aux éclipses. Cette démarche l’effraie un peu, car elle a peur de ne plus être capable de tout comprendre. Elle perd, sur tout, comme le lui ont déjà démontré les émissions de culture générale. Un faible sourire se dessine sur son visage quand elle constate que la lecture de l’article se passe plutôt bien, puis s’effondre lorsque arrive la section intitulée “les éclipses dans les systèmes d’étoiles binaires”. Le contenu devient plus complexes, agrémenté de notions qui lui échappent et qu’elle sait qu’elle ne pourra plus apprendre. Elle laisse tomber son téléphone et se recroqueville dans son canapé. Pour se rassurer, elle se convainc que les encyclopédies ont pour principe de rendre plus compliqué qu’ils ne le sont des principes simples. Car, après tout, qu’est une éclipse si ce n’est un objet qui passe devant un autre ? Rien ou pas grand chose. Ce qui fascine et enthousiasme les gens n’est qu’une question de probabilité sans grand intérêt, car beaucoup de choses à probabilités bien plus faibles surviennent dans la vie quotidienne. La seule différence est que les éclipses dont on parle arrivent dans l’espace. Elle n’a jamais non plus compris la fascination pour l’espace. Elle se souvient encore qu’il y a une infinité de choses merveilleuses à découvrir et voir sur leur planète, que beaucoup de gens ne prennent pas la peine de regarder, mais qui tendent quand même le cou pour regarder une sphère passer devant une autre quelque part dans les étoiles. Caihong juge, mais elle ne regarde plus non plus. Elle ne regarde presque plus rien. Même les choses qu’elles collectionnent ne sont plus des objets en eux-même, mais les conséquences d’un automatisme de défense. Chez elle, l’éclipse sera bientôt totale. | | | | Contenu sponsorisé
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