Je suis un Évoli et depuis que je suis né, je traine avec des humains. Je les trouve passionnant. Lorsqu’ils n’ont pas d’explication pour justifier un phénomène inexpliqué, ils inventent. Ils sont très fort pour ça. Par exemple, moi, je suis né à Rosalia par une nuit de printemps. Et bien pour nous les Pokémon, cela n’a aucune espèce de différence que si j’étais né lors d’une soirée d’automne. Encore qu’en liberté, les petits nés au printemps ont plus de chance de survie que ceux né en hivers. Mais la majorité des naissances des Pokémon libres ont lieu au printemps et personne ne se pose vraiment la question de savoir pourquoi.

En revanche chez les humains, c’est différent. Il y a des naissances toute au long de l’année. Et comme les humains aiment ranger toutes choses dans des cases, ils s’y rangent eux même. Leurs techniques de classement suivent toujours une certaine logique, ils nous rangent nous les Pokémon par type, pourquoi pas ? Avec ce classement je suis dans la même catégorie qu’un Leveinard ou un Excelangue, mais pas dans la même qu’un Pyroli ou un Mentali, qui sont eux même dans des catégories différentes l’un de l’autre. La logique humaine.

Mais à les écouter, cela dépend des humains. Plus précisément cela dépend de la date de naissance de chaque individu. Si j’ai bien compris, ils se range dans douze catégories choisies en fonction de leur date de naissance. L’heure aurait même une incidence soi-disant. Ça change tous les mois. Avec cette méthode de classement des individus, certains humains sont dans la même catégorie avec trois semaines d’écart alors que d’autre ne sont pas dans la même catégorie à une journée prêt. Alors attention, cette théorie va plus loin, car le comportement attendu de toutes les personnes de ce groupe est le même.

Les catégories sont nommée en fonction de la constellation la plus haute dan le ciel à la période de leur naissance. Les constellations c’est des dessins tracés arbitrairement entre certaine étoile dans le ciel pour former une créature mystique. Mais il y a encore pire, le destin de tous les individus nés sur la même période serait lié. Par exemple aujourd’hui, les natifs de e mois vont tous apprendre une bonne nouvelle, ou tomber amoureux, ou ressentir de la fatigue. Et en fonction du lieu où nous nous trouvons sur la planète, les constellations ne sont pas dessinées pareil. Donc les catégories changent.

A certains endroits ce ne sont pas les mois qui comptent mais les années de naissance seulement. Donc tous les douze ans, il y a une génération de fainéants qui née, puis l’année d’après, c’est toujours des gens cupides, puis ensuite des êtres merveilleux, etc. Ils appellent ça l’astrologie, pourquoi pas. J’ai du mal à croire à ces sornettes. Cela dit, Caroline travaille avec des frères jumeaux nommés Timide et Grincheux. Ils sont nés évidement le même jour et la même année, et ils ont le même comportement. Peut-être que l’astrologie fonctionne vraiment finalement.

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Les humains, c’est ma grande passion. Mais j’aime aussi en apprendre plus sur le monde qui les entoure. Il n’y a pas longtemps, j’étais sur une plage avec Caroline, Fantômette et Mando. Là j’ai pu remarquer quelque chose. Les humains et le Pokémon ne peuvent pas tourner le dos à l’océan. C’est impossible. C’est comme éternuer les yeux ouverts, on peut essayer mais on n’y arrive pas. Bah là c’est pareil. On regarde toujours l’horizon.

Même lorsqu’il n’y a rien à voir, on regarde. Parfois c’est une famille de Lokhlass au loin qui attire l’attention. Les Lokhlass ça fait voyager, même lorsqu’on ne monte pas dessus. On s’imagine la liberté de ces géants des mers que rien n’arrête. Parfois ce sont les voiles gonflées par le vent d’un bateau au loin qui attire l’attention. Une volée de Goélise peut aussi appeler le regard vers l’horizon lointain et inaccessible. Ou tout simplement un couché de soleil. Il est fortement recommandé de ne pas regarder le soleil de face si on ne veut pas finir aveugle comme un Nosférapti, mais je mets au défi n’importe qui, Pokémon ou humain, de ne pas regarder un coucher de soleil par-delà l’horizon.

J’ai moi-même beaucoup de mal à détourner le regard de l’horizon ou la mer touche le ciel. Mais j’y arrive, pour regarder les autres regarder au loin. Fantômette qui est toujours d’un naturel agité et dissipé, se calme en regardant au loin. Il flotte en l’air et cligne régulièrement ses horribles et énormes yeux. Pendant ce temps-là, elle ne me lèche pas la tronche, c’est déjà ça. Mando est plus subtil. Enfin non il n’est pas subtil, mais les différences entre son comportement habituel et lorsqu’il regarde l’horizon sont difficilement perceptibles. Il regarde toujours dans le vague. Pour lui chaque seconde est une nouvelle découverte, et chaque paysage vaut l’horizon pour ses yeux. Toujours ébahi, jamais surpris. Qu’il regarde une étoile filante ou une juste une pierre sur son chemin, c’est un émerveillement à ses yeux. Heureux soit les simples d’esprit.

Et Caroline, ha Caroline, assise sur une bitte d’amarrage sur le bord de la jetée, elle observe l’horizon de ses yeux délavés. Je ne peux que m’imaginer ce à quoi elle pense. Ses parents disparus, un amour perdu, comment elle va s’y prendre pour enlever le sable et le sel de ses basquettes, … Impossible de savoir. Un jour peut-être, j’évoluerais en Mentali, et je pourrais lire dans ses pensées. Mais en attendant, je ne peux que me perdre dans les miennes, et ça m’occupe déjà pas mal.

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Parmi les membres de la Team Rocket, il y a une unité spéciale qui se fait appeler le meute obsidienne. Ce n’est pas leur nom officiel, mais ils aiment se présenter ainsi. Ils ont opté pour ce nom car ils ont tous comme partenaire de combat un Démolosse. En plus de cette particularité partagée, ils ont un code : le code blanquette. Le code blanquette est très simple, lorsque deux contacts se rencontrent ils doivent décrire ce qu’ils mangent. Si la description contient plus de défauts que de qualités, la situation est risquée. Si au contraire la description vente les mérites du repas, c’est que la prise de contact est établie et qu’aucune menace ne plane sur la rencontre.

Je pensais que ce rapport à la nourriture était purement professionnel. Mais nous avons eu hier soir une soirée de cohésion d’équipe. Une salle de restaurant nous a été réservée et toute l’équipe était là. En tant que petite nouvelle, c’était une grande première pour Caroline. L’homme au chapeau était là bien entendu, c’est lui le chef d’équipe. Parmi les autres membres de l’équipe, il y avait Timide et Grincheux. Caroline ne les apprécie pas plus que ça, mais l’humain étant un animal social, elle s’est rapprochée d’eux par la force des choses. Elle n’a pas encore eu l’occasion de travailler avec les autres membres de l’équipe. C’est le but de cette soirée.

Lorsque les plats ont été servis, j’ai compris pourquoi le code blanquette régissait leurs rapports sociaux. Ils ont commandé un véritable festin de roi. Je ne pourrais pas nommer tous les plats qui ont été servi ce soir-là. Et je ne préfère pas.

Nous autre les Pokémon avons été servi à part. Les Démolosse se sont regroupé sur la terrasse, je ne sais pas comment ils ont été servis, mais pas moins de trois Cerfrousse rôtis à la broche. Mais les autres Pokémon comme moi avons eu le droit à du Wattouat, du Cabriolaine et du Roucool. Les herbivores en ont également eu pour leur compte. Les Humains ont terminé leur repas avec un plateau de fromage en provenance direct de Kalos, puis un énorme gâteau rouge en forme de R majuscule.

Je n’avais pas autant mangé que depuis l’époque où je vivais au dojo de Rosalia. Là-bas aussi les festins étaient légions. En tout cas la soirée cohésion a eu l’effet escomptée. Tous les membres de l’équipe se sont amusés, et on a tous énormément mangé. Je ne pourrais pas tenir ce rythme éternellement.

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J’habite à Doublonville. Je suis né et j’ai grandi à Rosalia, mais je vis à Doublonville. De ce que j’en ai compris, la ville s’appelle comme ça car elle a été fondée par des pirates. Plus exactement, une légende locale raconte que des pirates ont caché leurs trésors dans la baie il y a plusieurs siècles. Après l’aire de la piraterie, de nombreux chasseurs de trésor sont venues creuser la plage et les alentours pour trouver des doublons d’or, la monnaie des pirates. Puis avec le temps, les humains et leurs Pokémon ont fini par installer un port, un village, puis une ville. Ils ont fini par appeler la ville Doublonville, car c’est en cherchant un trésor qu’ils ont fondé la ville. La ville est un peu le trésor au final.

C’est poétique, mais surtout ça fait vendre des bouquins et des cartes postales. Parce que dans une ville fondée par des chasseur de trésors et des pirates à la retraite, il ne faut pas s’étonner que leurs descendants soient des charlatans. L’un des meilleurs exemples c’est le vendeur de vélo. Alors lui c’est un bon. Quand on voit le prix de ses vélos on à l’impression qu’il vend le fond de commerce. Je ne sais pas comment ce type peut gagner sa vie. Les transports en commun sont gratuits pour les résidents et lui propose une bicyclette avec un prix à sept chiffres !!! Si un jour il en vend un, il peut prendre sa retraite.

En parlant de retraite, c’est dingue le nombre de vieux qu’on trouve dans cette ville, certains sont si vieux qu’ils devaient déjà être là avant que les pirates ne viennent cacher leurs butins. Ils rodent tous autour d’un bâtiment qui fait face à la mer. Un bâtiment éclairé jour et nuit par une enseigne lumineuse, avec un nom écrit en lettres clignotantes, le Casino. Il y a deux vigiles à l’entrée qui filtrent les potentiels intéressés. La tenue correcte exigée on n’entre pas comme ça au casino. Les shorts et les tongs reste dehors. Pas d’enfants non plus, même si ils sont bien habillés, je ne sais pas pourquoi. Les Pokémon sont tolérés mais, toutes tentatives de triche est sévèrement punie par une exclusion définitive de l’établissement et confiscation des gains. Comme dans tous les Casinos, c’est la maison qui doit gagner à la fin.

Non loin de là, il y a la gare. Le réseau ferré relie Doublonville à Safrania en ligne express, mais un réseau secondaire dessert toutes les grandes villes des régions de Johto et Kanto. Pour moins cher qu’un vélo… Cette gare n’est jamais vide, il y a toujours du monde. Un chassé-croisé de voyageurs qui arrivent, repartent ou attendent leurs correspondances. Dans un coin de la gare il y a un piano sur lequel les voyageurs mélomanes peuvent faire danser leurs doigts pour le plaisir des autres voyageurs, ou pas.

Dans le quartier commercial, entre les buildings abritant le siège de grandes sociétés comme Bekissimo ou Steelix Railcars, il y a la tour Radio. Depuis ce bâtiment surplombé d’antenne de plusieurs antennes, des émissions de radio diffusées en direct ou enregistrées à l’avance. Certaines stations sont même à destination des Pokémon, et ça c’est bien. Le batiment est moche mais il est surtout là pour les oreilles, pas pour les yeux.

Nous habitons, Caroline et moi, ainsi que ses autres Pokémon, dans un appartement situé en périphérie de la ville. De chez nous on ne voit pas la tour radio, mais on voit la mer. Enfin on voit l’ile sur laquelle est construit l’aéroport. Il est relié à la ville par un pont qui mène directement vers la gare. On ne peut y aller qu’en train, ou en avion évidemment. La traversée en train est gratuite, enfin comprise dans le prix du billet si vous prenez l’avion. En revanche le parking est payant, c’est une ville de pirates quand même.

Moi je préfère Rosalia, c’est moins urbain, plus traditionnel. Et les légendes locales parlent de Pokémon, pas d’humain voleurs et pillards. Rosalia c’est ville pour les Évoli, ici à Doublonville, c’est une ville de Miaouss.

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Lorsqu’elle est arrivée à la Team Rocket, Caroline a était surnommée la bleue à cause de son statut de nouvelle recrue mais aussi à cause de ses cheveux. Très vite, elle a su montrer son talent et ses compétences, en particulier envers ses coéquipiers, deux vieux de la vielle, des frères jumeaux nommé Timide et Grincheux. Bien que moqueurs et retissant au début, ils très vite adopté Caroline dans leur équipe. Ils ont alors jeté leur dévolue sur une autre nouvelle recrue qui, bien que n’aillant pas les cheveux bleus, à toute l’attitude d’un débutant. Intimidé par les anciens et gaffeur au possible, il a vite hérité du surnom de « le bleu ».

Le bleu pourrait aussi bien s’appeler Gaspard que Farouk que ça ne changerait rien. Personne ne se souvient de sa véritable identité, maintenant il est le bleu pour tout le monde. Je ne comprends pas trop cette coutume humaine que d’appeler les nouveaux arrivants d’une équipe les bleus. Peut-être car c’st aussi le nom de la cuisson la plus courte d’un steak. Les anciens estiment sans doute que comme le steak bleu, les jeunes recrues mérite d’être cuit un peu plus longtemps. Lorsque Caroline a demandé pourquoi ce surnom de bleu, Grincheux lui a répondu que c’est parce que les nouveaux sont encore un peu verts. Ça n’a pas aidé à ma compréhension.

Pour ce qui est du bleu, le nouveau, il ne croule pas sous les compétences. Il est même franchement incapable. Et le bizutage de Timide et Grincheux ne facilite pas son intégration. Grincheux en est souvent à l’initiative, mais son frère n’a pas besoin d’être forcer pour jouer les complices. Le bleu a déjà dû se rendre en mission dans tous les services du bâtiment pour trouver toutes sortes d’artefacts aussi farfelus qu’imaginaire. Accompagné de son fidèle Couaneton, le bleu a eu l’occasion d’aller chercher, un marteau à bomber le verre, un sceau de buée, un bidon d’huile de coude, une bouteille de sirop de Cordum, une pompe Moildar, ainsi qu’un bon de saillie à faire signer par le boss.

Les humains, dès qu’ils ont un peu de pouvoir sur les autres en deviennent vite méchants entre eux, et sans s’en rendre compte. Chez nous les Pokémon, ce genre de bizutage chez les jeunes n’est pas aussi courant. Mais il existe cependant chez certaines espèces. Par exemple, j’ai entendu dire une fois que les Clamiral s’occupaient des Moustillon jusqu’à leur évolution. Mais lorsque les petits Moustillon évoluent en Mateloutre, les Clamiral les envoient parcourir le monde à la recherche d’un coquillage si précisément décrit qu’ils ne le trouveront jamais. Un coquillage bleu. L’expression des humains vient peut-être des Mateloutre finalement, rien à voir avec la cuisson des steaks.

Quoi qu’il en soit, le bleu de la Team Rocket ne semble toujours pas comprendre que les jumeaux se moquent de lui. La première semaine de son arrivé, ils lui ont même fait croire qu’il n’y avait pas de jumeaux en ne se présentant jamais devant lui en même temps dans la même pièce. Le seul sujet de conversation du bleu, c’est son Couaneton. Ha ça on ne pourra pas dire qu’il ne l’aime pas son Pokémon, qui est bleu lui aussi. Mon Couaneton par ci, mon Couaneton par là… On entend que ça du matin au soir. Le bleu n’a même pas vingt ans, c’est encore un jeune garçon. Je comprends les anciens humains quand ils disent qu’il a besoin de s’affirmer et de murir, il est encore un peu vert. Mais ça n’explique pas pourquoi ils l’appellent le bleu.

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