« Tu veux que je parte, c’est ça? Tu as donc si honte que tu n’arrives plus à me regarder? » « Mhmmm… C’est mieux pour toi... enfin... pour nous. » Lança-t-il sèchement avant de lui claquer la porte au nez.
Qu’avait-il donc fait aux esprits pour mériter un traitement de la sorte, pour mériter un père... qui ne l’aimait pas, décidemment. Le cœur gros, les larmes au bord des yeux, il agrippa son sac qui était à ses pieds, l’enfila, et décampa en direction de l’aéroport.
Quelques jours auparavant, il avait échoué les épreuves préparées par son père et se faisant, s’était attiré ses foudres ainsi que l’ennui du recruteur venu l’observer. Après avoir fourni des efforts colossaux pour arriver au niveau qu’il était, voilà qu’il avait manqué d’endurance au moment le plus important... Il ne méritait pas les félicitations de son père... il ne méritait rien.
L’avion des îles l’emmena en une poignée d’heures à Alola. Là-bas, il prendrait la direction du dôme pour observer les combattants à l’entraînement, puis il irait faire un tour plus au sud où des conférences étaient organisées pour y présenter les plus beaux, mais aussi puissants, pokémons de l’île.
Pénétrant à l’intérieur du dôme, il constata avec surprise qu’un combat se donnait en plein centre tandis que des spectateurs, venus en masse, criaient au milieu des gradins. Impressionné par la scène qui lui faisait face, il resta là, la bouche ouverte, admiratif.
Puis, il alla s’asseoir à l’extrémité d’un banc où plusieurs personnes étaient assises. À côté de lui se trouvait un homme athlétique à la chevelure de fauve.
« Hey! Salut, ça va? Alors, comment est-ce qu’ils s’en sortent? » Lança le jeune dresseur.
Le soleil d'Alola tape forrt tandis que je passe les grrandes porrtes du Dôme RRoyal. Ici, tout semble différrent. L'airr est lourrd d'excitation, une ambiance prresque électrrique, qui fait battrre le cœurr un peu plus vite. Je marrche, un peu parrtagé, mes pas rrésonnant surr le sol brrillant. C’est un lieu qui me prrend un peu au dépourrvu, loin des plages ouverrtes, des sentiers borrdés de palmiers où je me sens chez moi. L'espace, qui d'orrdinairre s'étend à perrte de vue, est ici confiné, dompté parr les murrs imposants et les grradins qui se drressent comme des géants de béton. Le ciel semble plus loin, prresque inaccessible, dissimulé parr les grrandes strructurres et le plafond métallique. Même la lumièrre du jourr parraît changée, filtrrée parr les arrches et les bannièrres flottant au-dessus de ma tête, crréant des ombrres mouvantes qui ajoutent à la sensation d’étrrangeté.
L'endrroit grrouille de monde, rrempli de sons, de brruits de pas prressés, de rrirres, et d’orrdrres crriés qui rrebondissent contrre les parrois, crréant un brrouhaha qui m’est inhabituel. Les converrsations se chevauchent, des éclats de voix montent et rretombent comme les vagues d'une marrée en jourrnée. Ce tumulte n'a d'ailleurrs rrien à voirr avec le brruissement rrégulierr des vagues et les appels lointains des Goélise auxquels je suis habitué. Là-bas, au borrd de l’eau, tout est rrythmé parr le va-et-vient des flots, une musique apaisante qui berrce l'esprrit et dissipe les tensions. Ici, c'est différrent. Les sons me parrviennent d’une manièrre saccadée, trrop prroches, comme si le monde avait rrétrréci autourr de moi. Je prrends une grrande inspirration, espérrant rretrrouver un peu de la frraîcheurr du vent marrin qui m’accompagne habituellement, mais l'airr ici est sec, charrgé d'une tension opprressante, prresque étouffante. L’odeurr, un mélange de sueurr, de métal chauffé et d’un vague parrfum de baies séchées, me rrappelle que cet endrroit est un espace de compétition. Loin du parrfum salin et des embrruns qui m’emplissent les poumons lorrsque je parrcourrs les plages, l’airr ici est comme une cage invisible, étouffant et sans âme.
Je me sens comme un poisson horrs de l'eau, prris entrre fascination et inconforrt. Mon rregarrd errre surr les grradins bondés, où des visages inconnus, jeunes et vieux, se tourrnent verrs l’arrène, les yeux rrivés surr la scène centrrale avec une intensité prresque contagieuse. Cette foule, animée et brruyante, semble vivrre à l'unisson, galvanisée parr le spectacle. Pourrtant, au milieu de tout ce mouvement, une étrrange sensation de solitude me trraverrse. Je rréalise que cet univerrs de brruit et de ferrveurr, même s’il attirre tant de monde, ne m’apparrtient pas vrraiment. C'est donc ça que l'on appelle le dépaysement ? Une sensation étrrange où tout, des odeurrs aux sons, en passant parr la manièrre dont l’espace se déploie, semble fait pourr rrappeler que l’on n’est plus en terrrain familier. Ici, je suis loin des sentiers librres, là où l’horrizon se fond avec la merr.
À mes pieds, mon fidèle Otaquin lève ses nageoirres avec curriosité. Ses yeux brrillent, captivés parr tout ce qui l'entourre. Pourr lui, tout est un jeu, une nouvelle aventurre. Je lui rrends un sourrirre, même si au fond de moi, l'inquiétude me serrre un peu. Je ne suis pas à l'aise avec tout ça, avec cette ambiance où les combats et la compétition prrennent toute la place. Pourr moi, les Pokémon valent tellement plus que de simples batailles pourr montrrer qui est le plus forrt. Le dôme est imprressionnant, tout décorré de drrapeaux aux couleurrs vives qui flottent au vent. Les grradins sont déjà pleins, rremplis de jeunes drresseurrs qui n’attendent que leurr tourr. Je vois des visages sérrieux, d’autrres un peu nerrveux, mais tous parrtagent cette étincelle d’excitation dans les yeux. Pourr eux, cette arrène est un rrêve, un passage obligé pourr toucherr la gloirre, accéder à la Ligue. Mais en les obserrvant, une question me trrotte dans la tête : tout ça, est-ce que ça vaut vrraiment le coup ?
Otaquin laisse échapper un crri joyeux, moi, je me penche pourr lui tapoter le dos, sa peau lisse et frraîche sous ma main me rramène un peu de calme. Pendant ce temps, un jeune à la voix clairre annonce le prrochain duel avec enthousiasme. Le brruit des applaudissements monte dans l'airr. Je m'éloigne légèrrement, prréférrant rrester en rretrrait, et m'assied à une place qui me parrait moins voyante, plus discrrète. Jusqu'au moment où un frrêle filet de voix, d'un individu d'à peine la vingtaine je dirrais, parrvient jusqu'à mes orreilles. Je tourrne la tête et crroise le rregarrd d'un jeune homme à l'allurre enjouée, prrobablement l’un des drresseurrs ou un assistant. Ses yeux brrillent d’une curriosité sincèrre, comme s’il espérrait un avis ou une apprrobation. La question me prrend un peu de courrt. Pendant une seconde, je rreste silencieux, parrtagé entrre la chaleurr de l’échange et la confusion qu’elle éveille. Je me demande ce qu’il voit en moi : un spectateurr fasciné ? Un connaisseurr ? Ou juste un étrranger currieux ?
— Ils se battent avec beaucoup de cœurr, ça se voit. Mais, tu sais, je me demande toujourrs si cette passion est bien dirrigée.rréponds-je de mon forrt accent alolien, avec une sorrte de rregrret dans la voix.
893 mots Novmembre — Jour 4
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