Après mon arrivée à Doublonville et le trajet en par la Route 36, il était temps de me rendre à Mauville afin d'y collecter les badges nécessaires à mon troisième défi envers le conseil des quatre. J'avais pu en profiter également pour déposer deux nouvelles recrues dans une pension locale et dans lesquelles je fonde un espoir non négligeable. Je n'avais pas eu l'usage de la De Vil Mobile en combat ni d'Ouralin, ce qui était dommage mais qui démontrait d'un autre côté que je n'avais aucun besoin de pokémons aussi défensifs lors de ces affrontements. Au contraire, j'avais besoin d'autres forces de la nature capable de prendre le relais dans le cas où Xerude ou Bubblegum viendraient à ne pas pouvoir gérer certains cas de figure.
Et en attendant, comme je le disais plus tôt, il me faudrait collecter les badges de Johto. Donc autant commencer par la première indiquée par le guide régional. Manque de pot, il se trouve qu'Albert, le champion en titre de la ville, est déjà en train d'affronter un challenger aujourd'hui. Du moins c'est ce qu'indique le statut de l'arène sur l'appli de la Ligue Indigo. Donc autant prendre mon mal en patience et trainer en ville jusqu'à demain. Le reste de l'équipe est avec moi, vu qu'il va falloir filmer mon combat. Sans trop de surprise, la petite ville dans laquelle nous nous trouvons me semble inintéressante au possible. Un petit bourg de campagne traditionnel entouré de champs et de forêts, sans rien de bien plus notable qu'une grande tour au loin décrite comme étant un monastère. En soi, pas grand chose de bien folichon. Le seul autre point d'intérêt notable est un grand parc public comportant de nombreuses zones immergées, ça par contre, ça pourrais faire de belles images pour agrémenter celles de mon combat, donc autant s'y rendre?
De leur côté, ça semble pas déranger le reste de l'équipe. Bien au contraire, ça allais pouvoir leur permettre de se détendre un peu et de se dégourdir les jambes, Norville faisant même l'effort de sortir ses béquilles pour marcher avec nous au lieu de son fauteuil une fois la grande grille de fer forgée du parc franchie. Certes, ça va nous forcer à ralentir un poil le rythme mais c'est au final pas plus mal.
« Une mission éthologique inattendue avec un collègue éthologue inattendu. »
PURPURA CIVITAS
Chapitre 3 : Collaboration éthologique sur Mauville, avec un collègue éthologue.
Je marche dans les rues éclairées de Mauville, où les enseignes brillent et se reflètent sur les vitrines des magasins, donnant un air un peu magique à la ville. Il est encore assez tôt dans la soirée, et les gens se promènent, certains avec leurs Pokémon, d’autres en riant ou en racontant leur journée. Plus loin, une terrasse de café laisse échapper une odeur de chocolat chaud et de baies grillées, ce qui crée une ambiance bien plus calme que celle de la ville de Célestia, que j'ai connue il y a de ça quelque semaines déjà. Le Festival des Trois Dragons, avec ses couleurs, ses feux d’artifice et les cris de la foule, résonne encore dans mon esprit. Là-bas, entre les parades, les combats impressionnants et les trois grands dragons mis à l’honneur, je m’étais complètement laissée porter par l’ambiance festive. Mais après tout ça, j’ai ressenti le besoin de m’éloigner du bruit pour me concentrer sur quelque chose de plus profond et apaisant.
C’est alors que j’ai pris la direction du Mont Argenté, cette montagne sauvage qui marque la frontière entre Johto et Kanto. Avec mes notes en main, j’ai commencé à grimper ses pentes, où les vents semblent murmurer des contes et histoires anciennes, et où les brumes cachent à peine les silhouettes des Pokémon qui y vivent. Là-bas, loin de l’agitation et des festivités, chaque pas me rapprochait de ma mission : observer comment les Pokémon se comportent dans cet environnement naturel, en communion avec la nature sauvage. Pour moi, cette première mission d’apprentie éthologue représente bien plus qu’une simple étude. C’est un premier plongeon dans un univers de connaissances que j’ai toujours rêvé d’explorer. J’ai gravi les pentes du Mont Argenté avec le désir de découvrir et de tout comprendre, mais aussi avec un immense respect pour cet endroit mystérieux.
Les silences là-bas en disent long : les piétinements des Phanpy, le craquement d’une branche sous le pas d’un Embrylex, le souffle des vents froids dans les crevasses, dans lesquels pouvaient éventuellement se dissimuler des œufs de Togépi, ou encore, des bruits d'ailes d'hypothétiques Natu et Xatu, de passage, ou cherchant à rallier leurs nids… Chaque petit détail me faisait sentir un peu plus connectée à cette nature brute. Maintenant que je marche dans Mauville, prête à me poser pour la nuit et à rédiger mon premier rapport pour le Professeur Orme, je profite du calme et de l’air léger de cette ville.
Ce matin, alors que Chantico s’étire paresseusement à mes côtés, se préparant pour la route vers Bourg Geon, je prends un moment pour laisser mon esprit vagabonder. Je repense à mes observations au Mont Argenté : les comportements des Pokémon, leurs interactions subtiles et les moindres détails de cet écosystème sauvage. Tous ces fragments d’expérience dansent dans ma tête, tandis que je tente de structurer mentalement le rapport que je destine au Professeur Orme. Ce rapport, c’est bien plus qu’une simple formalité. Une fois que j’aurai son avis, je pourrai enfin envoyer cette étude à la cellule éthologique de Puwaï, à Alola. C’est une chance précieuse, une porte d’entrée vers la reconnaissance de mon travail, et une étape vraiment importante pour moi.
Je termine de boucler mon sac, prête à repartir, quand quelque chose attire mon regard. Un détail, presque imperceptible, me fait m’arrêter net : une silhouette imposante au loin, que je connais trop bien. Je n’ai même pas besoin de réfléchir, je le reconnais tout de suite. Cette carrure, cette allure… c’est forcément Rurha de Vil ! Rurha est bien plus qu’un simple éthologue : il a un talent incroyable avec les Pokémon et une connaissance du terrain qui m’a bluffée lors du Festival des Trois Dragons. Sa présence ici m’étonne, et une vague d’admiration mêlée d’excitation me gagne en le voyant à quelques pas de moi. Je décide alors de me rapproché du groupuscule composée de ces propres coéquipiers de terrain, et de lui-même.
— Rurha ? C'est bien toi ?questionné-je un peu surprise.Ça alors ! Incroyable ! Que faites-vous ici toi et ton équipe ?
Mon échine se hérisse instantanément. Je ne reconnais que trop bien cette insupportable voix de crécelle beaucoup trop bien dans ses baskets pour qu'elle me soit un tant sois peu tolérable. Il avais fallu que je gagne une fan au sein de la cellule éthologique, l'une des rares raisons qui allaient devoir me forcer à me comporter autrement qu'en l'ignorant purement et simplement. Moi qui pensais qu'on allais juste pouvoir se poser dans l'herbe tout en se roulant des pétards une fois un coin tranquille à l'ombre déniché, bah non même ça j'ai visiblement pas le droit.
Pendant un instant, l'idée de me jeter dans un fourré pour esquiver cette interaction sociale franchement pas la bienvenue me traverse l'esprit, mais va réussir à te camoufler dans un parc public quand tu fais deux mètres de haut et que tu porte assez de ferraille clinquante sur toi pour faire exploser un portique d'aéroport. Bon, certes c'est pas mon maximum, mais on va dire qu'avec ma tenue, ça va être difficile de mon confondre avec un bosquet de laurier rose.
- On grille le temps comme on peux. fais-je en la toisant comme à mon habitude tout en sortant de quoi me rouler un joint, mes bagues cliquetant sur la petite boite d'acier dans laquelle je range habituellement mon matériel de fumette. Le temps que la place se libère à l'arène avant d'aller botter le cul du champion local. Et toi, qu'est-ce que tu fous ici? Je savais même pas que tu bossais dans la région.
Tout en continuant de papoter, on avançais mine de rien pas mal dans le parc qui n'est heureusement pas très peuplé. Ca et là, des bancs sont disposés pour permettre au public de profiter de l'ombre des grands arbres qui commencent peu à peu à se vêtir de couleurs automnales tandis qu'un grand lac trône en son centre, simplement coupé en deux par une petite passerelle menant à un belvédère partant en direction de la Tour Chétiflor. Enfin ça c'est ce que je peux en voir depuis l'entrée, pas dit que y'ait pas quelques trucs intéressants dissimulés par la végétation. Il est probable que des pokémons de la région aient élu résidence dans le coin, que ce soit dans l'eau ou dans les arbres d'ailleurs.
« Une mission éthologique inattendue avec un collègue éthologue inattendu. »
Je retiens un sourire, bien consciente que Rurha est bien plus à l’aise avec sa petite bande de collègues, entièrement masculine au demeurant, que perdu au milieu d’inconnus, que ces derniers en soient véritablement ou non. Je l’observe alors qu’il sort une boîte métallique du fond de sa poche, visiblement prêt pour un petit moment de détente. À en juger par son attitude, il semble tout à fait parti pour se rouler une cigarette… ou peut-être même un joint. Avec lui, rien de surprenant ; il a ce côté un peu rebelle que rien ne semble jamais vraiment atteindre. Et, malgré moi, je trouve ce petit rituel aussi agaçant que divertissant. Sous ses airs bourrus et son humour mordant, Rurha est pourtant quelqu’un que je respecte sincèrement. Éthologue de talent, il a ce don pour comprendre les créatures les plus sauvages, une patience et une attention aux détails que j’aimerais parfois pouvoir égaler. Mais je sais que jamais il ne me laisserait lui dire ça.
Nous avançons tranquillement, prenant le temps d’apprécier l’atmosphère paisible qui règne ici, bien loin du brouhaha de la grande place principale de Mauville. Les sentiers serpentent à travers des plates-bandes colorées, où des fleurs d’automne offrent un spectacle de nuances allant de l’orange vif au rouge brique, en passant par des teintes dorées. Les arbres, dont les branches commencent à perdre quelques feuilles, créent une sorte de plafond naturel au-dessus de nos têtes. Leurs couleurs rousses et brunes, baignées par le soleil qui se trouve encore bas, si mes yeux ne me font pas défaut, projetant une lumière douce et chaleureuse, presque réconfortante, comme si l’endroit tout entier nous invitait à ralentir, et à prendre le temps d'apprécier son spectacle grandeur nature.
À notre gauche, un petit jardin rempli de fleurs sauvages : des asters violets, des tournesols miniatures et des grappes de baies dont la couleur profonde attire de petits Pokémon Insecte. Le bourdonnement léger des quelques Dardargnan présents dans la zone semi-forestière, et les déambulations de quelques Coxy en quête de pollen flotte dans l’air, et parfois, un Noarfang en chasse plonge pour attraper un Chenipan imprudent, ajoutant une touche de vie sauvage à cette scène tranquille, presque enchanteresse. Plus loin, on aperçoit le grand lac, une étendue d’eau paisible qui scintille à la lueur des quelques rayons solaires persistants à travers les feuillages des grands touffus environnants. Les roseaux s’y balancent doucement, créant des cachettes parfaites pour les Pokémon aquatiques. En regardant de plus près, j’aperçois des grenouilles qui barbotent au bord, sautant de petits fourrés en petits fourrés avec leurs petites pattes à ventouse. Quelques petits poissons communs apparaissant à la surface, ci et là, qui paraissent couler des moments tout à fait heureux et naïfs.
On continue à avancer, et je me prends à penser que cet endroit, avec sa tranquillité et sa beauté naturelle, pourrait bien nous retenir plus longtemps que prévu. Je lance un coup d'œil vers le lac et puis, revenant vers le grand brun, je demande :
— Et tu comptes juste profiter du parc ou tu serais partant pour une petite exploration du point d'eau ? On dirait qu’il y a pas mal d’activité, et il est fort possible qu’on y croise quelques Pokémon intéressants.le défie-je, à moitié sérieuse et à moitié taquine en même temps.Et puis, vu que tu as tout ton attirail avec toi, tu devrais te fondre parfaitement dans le décor, non ?
Sous chacun de nos pas, le fruissement et craquement des feuilles d'automne se fait entendre de temps à autre tandis qu'on avance dans le parc. Au dessus de nous, des nuées de Granivol et de Cotovol semblent vouloir profiter des bourrasques de vent en altitude pour entamer leur migration saisonnière vers des contrées plus chaudes, sans doute vers l'archipel des Îles Sevii ou carrément jusqu'à Alola. De ce que je sais, y'a certains îlots de l'Île Chrono qui leur servent de lieu de reproduction, mais j'en ai jamais été témoin, ça pourrait être une idée de lieu à visiter même si en soi, y'a peu de chance que je me rende un jour dans ce coin de l'archipel. Un léger parfum de verdure persiste cependant dans l'air, vraisemblablement dégagé par la végétation aquatique du petit lac se trouvant pas loin de nous.
D'après les panneaux d'informations situés sur une plateforme de bois en surplomb du point d'eau, la plupart des pokémons aquatiques vivant dans celui-ci sont des pokémons d'agréments importés il y a plusieurs dizaines d'années de ça par les bourgeois de Mauville afin de purifier l'eau du lac en se nourrissant des algues et autres plantes aquatiques qui l'étouffaient autrefois. Cependant, la nourriture poussant naturellement dans ces eaux se trouvais être d'une qualité telle que les pokémons vivant dedans se firent remarquer au fil des années de par leur grande longévité de vie, tant et si bien qu'elle est devenue désormais une réserve naturelle pour les espèces vivant dedans. Il est donc autorisé d'y capturer des pokémons aquatiques dans un certain quota annuel afin de permettre un renouvellement suffisant de la population ainsi qu'un brassage génétique suffisant. C'est aussi pourquoi il arrive que des spécimens originaires d'autres endroits du monde soient introduits pour éviter les tares génétiques des petits.
Cependant, au vu des espèces en question, je ne voyais pas spécialement l'intérêt de m'y intéresser. D'après l'écriteau, on pouvais y trouver sans trop de surprise y trouver des Magicarpes, des Poissirène, mais également des spécimens de la lignée évolutive de Ptitard. En somme des pokémons sans doute importés de Kantô au départ et pour lesquels je n'avais pas spécialement de raison de vouloir en posséder un. Mais d'un autre côté, ça pourrais sans doute intéresser Ajora. Après tout chaque éthologue a sa propre façon et ses propres manies quand il s'agit de mener ses recherches. C'était aussi l'occasion de voir comment elle se débrouille dans un milieu somme toute loin de tout danger.
« Une mission éthologique inattendue avec un collègue éthologue inattendu. »
Je me tourne un instant vers Rurha, attendant une réponse à ma petite provocation, mais il reste d'une calme impassible, comme si ma question ne l’atteignait pas du tout. Je le regarde un moment, surprise par son silence, mais son regard, un peu distrait, semble plus porté sur les oiseaux qui migrent dans le ciel ou sur les détails de la végétation qu'il observe toujours avec une curiosité froide et méthodique. Il n’est pas du genre à se laisser facilement entraîner dans mes taquineries. Après un léger soupir amusé, je décide de laisser tomber. Il est dans son élément, et je le sais bien, je n’arriverai pas à le faire bouger d’un iota.
Je me concentre donc sur ce qui m'entoure, appréciant la tranquillité du parc et l’atmosphère de plus en plus sereine. À quelques pas devant moi, le point d’eau scintille toujours sous les derniers rayons du soleil. Je décide de m'approcher un peu plus près, attirée par le doux mouvement de l’eau et les bruits de vie qui semblent en émaner. Un sourire s'étire sur mes lèvres en observant un duo de Poissirène glisser silencieusement près de la surface, leurs nageoires frémissant en parfaite synchronisation. Leurs écailles carmin et blanches captent la lumière d’une manière presque hypnotique, ajoutant une touche de magie à ce paysage déjà paisible. Je me penche légèrement au-dessus de la berge, ajustant discrètement ma posture pour ne pas les effrayer, et j’observe attentivement leurs mouvements. Leur nage gracieuse, presque chorégraphiée, me fait penser à un ballet aquatique. J’ai bien vu que certains des Pokémon aquatiques ici sont importés, probablement de la région voisine du Kantô, mais ces Pokémons du type eau ont quelque chose de particulier. Leurs mouvements sont fluides, comme s’ils appartenaient totalement à cet environnement, et pourtant, il y a dans leur comportement quelque chose d’encore un peu maladroit, une touche d’artificialité due à leur histoire d’introduction dans cet écosystème.
Je prends une profonde inspiration, gardant tout ça dans mon esprit pour tout consigner dans mon carnet un peu plus tard, une fois que mon observation serait terminée. Le temps me semble s'étirer alors que je reste là, captivée, observant chaque détail, chaque petit changement dans leur comportement. Peut-être que cela n’intéresserait pas forcément tous les chercheurs ou même certains dresseurs, mais pour moi, chaque interaction, chaque mouvement de ces créatures est une nouvelle fenêtre sur leur monde, un univers que je m'efforce de comprendre à chaque observation. Rurha, toujours un peu en retrait, n’a toujours pas réagi à ma provocation. Je suppose qu’il est un peu comme ces Poissirène, à sa façon : il glisse dans son environnement sans faire de vagues, sans chercher à être dérangé. Mais moi, je n’ai pas l’intention de m'arrêter là. Et enfin, convaincue d'avoir pu voir ce qu'il y avait à voir concernant ces deux représentants pokémons de type eau, je sors mon carnet, et y gratte les quelques observations que j'ai gardées en tête.
▩▩▩ ▩▩ Carnet d'Exploration ▩
Mauville, Phase 1.
Aujourd’hui, je m’aventure dans Mauville, en compagnie de Rurha, près du petit lac du parc pour être plus précise, avec l’espoir d’en apprendre davantage sur les Pokémon aquatiques qui y résident. L’atmosphère est calme, presque méditative, l’endroit idéal pour une observation simple mais tranquille.
En approchant du bord de l’eau, mes yeux sont attirés par deux Poissirène nageant côte à côte. Leur synchronisation est parfaite dans chaque mouvement. Leurs nageoires se déplacent avec une fluidité presque irréelle. C’est fascinant de les regarder. Leur calme naturel contraste avec l’agitation constante que l’on trouve souvent ailleurs. Malgré le fait que ces Pokémon aient potentiellement été introduits dans ce lac il y a des décennies, il y a dans leur comportement une certaine naïveté, comme si, malgré leur adaptation, ils restaient un peu étrangers à ce milieu.
L’une des deux créatures s’éloigne légèrement pour m’observer, et je me demande combien d’entre eux passent leurs journées à faire cela, à nager sans but apparent, juste pour le plaisir de l’eau. C’est un comportement qui n’a rien de véritablement exceptionnel en soi, mais l’observer dans ce cadre naturel, là où ces Poissirène ont apparemment trouvé leur place, me donne une étrange sensation de paix. Il y a quelque chose de particulier dans cette rencontre. Peut-être est-ce la tranquillité du lieu, ou la pureté de l’eau qui me permet de me concentrer pleinement sur leurs gestes, leur lente évolution dans ce milieu qui, bien qu’imposé, semble pourtant avoir été adopté par ces créatures.
Peut-être aussi que c’est la constance de leur présence dans cet espace qui m’interpelle, le fait qu’ils semblent parfaitement à l’aise ici, comme s’ils étaient chez eux. Ces Pokémon aquatiques ne sont pas originaires de cette région, mais en les observant, il devient évident qu'ils ont appris à vivre dans ce cadre. Je ne sais pas si les autres chercheurs considèrent cela comme significatif, mais pour moi, cette scène me rappelle que, même dans des environnements soigneusement contrôlés, chaque créature, qu’elle soit importée ou non, finit par apporter une touche d’authenticité à son lieu de vie.
Je me demande si d’autres éthologues pourraient en tirer quelque chose d’autre. À voir ce que Rurha, mon collègue, aurait à en dire.
La minette avais essayé de m'envoyer une petite pique, je l'avais bien compris, mais il m'en fallais bien plus pour me faire tiquer, aussi je l'ignorais copieusement car je n'avais aucun public à émoustiller. Oui je vis pour les caméras, littéralement, je sais. Aussi je regardais de temps à autre par dessus l'épaule de la jeune femme pour voir ce qu'elle griffonnait dans son carnet. L'écriture de celle-ci était un peu précipitée mais malgré sa vitesse, elle ne manquait pas de rondeur et de précision sans pour autant être parfaitement calligraphiée. Son regard ne semblait rien perdre de ce qui nous entourais non plus, cherchant le moindre mouvement dans les feuilles des arbres ou dans les remous du point d'eau dans l'espoir de détecter une apparition, fusse-t'elle furtive, d'une des espèces vivant dans le parc.
Son attention semble se porter particulièrement sur les Poissirènes et autres Magicarpes qui nagent paresseusement entre les algues alors que de mon côté, c'est une troupe composée de Ptitard et de Têtarte à moitié enfouis dans la vase qui suscitent mon intérêt. Pourquoi donc lorsque Ptitard évolue, celui-ci développe t'il des pattes supérieures semblables à des gants de boxe sans doigts divisés alors que Tartard et Tarpaud possèdent des phalanges? La seule explication plausible me semble être que Têtarte passe sans doute encore beaucoup plus de temps dans l'eau à nager avant d'évoluer et n'a donc pas spécialement besoin de manier des outils et préfère sans doute se camoufler dans l'eau, quitte à se recouvrir de mucus visqueux pour échapper à ses prédateur plutôt que de les combattre hors de l'eau. Cela dit, vu l'endroit où on se trouve et de part le comportement de ces spécimens, je doute qu'ils aient à se défendre plus que ça en dehors d'attaques très éventuelles de Roucoups ou de Noarfang nichant sur les routes avoisinantes à Mauville. Pour le coup, quelques uns sont même en train de prendre le soleil pour se réchauffer durant les dernières heures de lumière qui restent aujourd'hui, s'humectant de temps à autre à tour de rôle pour éviter que leur peau ne se dessèche trop, parfois en plongeant purement et simplement dans l'eau, parfois en usant d'attaques Tourniquet ou Écume projetées dans les airs et retombant en pluie fine.
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