Ce n’est une surprise pour personne, et certainement pas pour moi, Mathias a lui aussi réussi l’examen de Ranger et intégré le QG de la Marquise. Ce qui me fait tout naturellement un compère de plus à occuper la fonction. Et c’est classe. Je vois pas comment dire autrement. Mathias est l’un des premiers avec qui je me suis bien entendu, dans la promotion Sillage. Un gars qu’on pourrait croire superficiel, à première vue, alors que ce n’est qu’une facette. Il sait se la jouer beau gosse, avec ce bagout qu’il maîtrise si bien et cette culture G qu’il sort souvent de nulle part, au moment où l’on s’y attend le mieux. Il est futé et joue parfois à plus idiot qu’il ne l’est.

En tant que dresseur Pokémon, il est bon. Il connaît parfaitement les forces et les faiblesses de ses pokémons et parvient toujours à se sortir d’un mauvais pas grâce à eux. Il a une facilité assez inné à jauger l’issue d’un combat ou les solutions alternatives qui peuvent s’offrir à lui. Je l’ai vu faire dans plusieurs exercices de simulation, il terminait à chaque fois avec plusieurs minutes d’avance sur les autres. Il a un talent naturel, un truc du genre, et ça en crispe beaucoup. Et comme d’hab avec Mathias, il suffit d’une personne qui ouvre sa bouche, une seule, pour qu’il s’engouffre pour agacer d’autant plus le ou la concerné.e. Moi je suis souvent bourrin par mes gestes, mais lui… c’est les mots qu’il maîtrise, et il en agace beaucoup. Moi il m’amuse. Il a assez vite compris qu’il me fallait plus que ça pour vriller.

Pourquoi je vous parle de Mathias ? Parce que j’ai été appelé par Micah, il y a une grosse demi-heure, pour venir dans son bureau. Micah c’est l’un des planificateurs du QG et quand il envoie un message c’est qu’il a généralement une mission pour nous. Quand je pousse la porte, après son « Entrez. » je découvre Mat’ assis, un large sourire sur le visage. Je lui adresse un regard un peu surpris mais content de le trouver là, quand Micah prend la parole.

« Giacomo, parfait. Je sais que vous vous connaissez bien et j’ai une mission pour vous. Mathias, ce sera ta première, je pense que ça ira largement pour vous deux. » Il tourne l’écran de son ordinateur et fait défiler des photos. Entre des feuilles touffues et d’imposants troncs d’arbres, on identifie les silhouettes de créatures aux teintes marrons et rouges par endroit.

« … Des Némélios ? » La question surgit des lèvres de Mathias et Micah acquiesce avec un regard dans sa direction.

« C’est bien ça. Dans cette forêt du sud, une famille de Némélios a été identifiée. Ce n’est pas commun d’en voir par là, et on suspecte peut-être un abandon. Toujours est-il qu’ils sont extrêmement sauvages et veulent prendre le contrôle du territoire. Ils ont été repérés il y a trois jours et déjà des tensions ont été signalés par les promeneurs et des gens du coin. » Tandis qu’il parle, il zoome sur une carte de Galar. « Cette forêt est connue pour son climat tropical et la densité de sa faune. »

Je me penche pour mieux voir et souffle : « Oh, je connais. J’y suis allé lors d’une classe verte, gamin. » L’endroit est bien connu par les habitants du Sud de Galar et les jeunes dresseurs. C’est une forêt mémorable où l’on peut trouver de nombreux pokémons.

Micah fait un signe de la tête. « Ah, c’est mieux que rien. Une Ranger que l’on connaît bien, Clara Flore, sera sur place. C’est une habituée des lieux, c’est elle qui a fait remonter l’alerte. La venue de ces Némélios – on parle d’environ huit individus, dont deux Hélionceau – a éveillé un réflexe de défense territoriale de la part d’autres espèces endémiques de la forêt. Résultat, il n’est pas facile de s’occuper et des Némélios, et de calmer les ardeurs des autres pokémons. Il va falloir vous coordonner avec Flore pour vous répartir la tâche et faire en sorte que la quiétude revienne en ces lieux. »

Tout en parlant, on a pu voit une carte de la forêt ainsi qu’une photo de la dénommée Clara. De concert, Mathias et moi acquiesçons.

« Ça paraît clair.
- Oui, c’est bon pour moi.
- Bien. Rassemblez vos affaires, vos partez dans une heure, je vous transmets tous les éléments sur vos montres. »

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(747 mots)

Mission Ranger.

• Dé d'entrainement :
  1. Carabaffe | 2. Noacier | 3. Forgelina S | 4. Ursaring

Le trajet jusqu'au lieu où Clara doit nous retrouver se passe sans encombre. Même si je détecte rapidement de Mathias à mes côtés. Il a un visage fermé, tout rivé sur sa conduite, et je me doute que beaucoup de choses doivent traverser son esprit. Je le connais, maintenant. Sans me dévaloriser je suis d'ailleurs surpris que l'on me l'ait assigné en binôme. Je sais que c'est dans la tête mais je me sens toujours jeune Ranger. Moins jeune que d'autres, certes, et je ne serais pas tout seul pour l'accompagner aujourd'hui, mais voilà... J'en suis un peu étonné et fier à la fois.

J'essaie quand même de ne rien en laisser paraître et je détaille du coin de l'œil mon ami ressasse avec énormément d'attention les éléments que nous a transmis Micah. De nous deux, Maty est clairement la tête et je suis les poings. Si on doit se contenter de nous comparer au sens premier du terme, en tout cas. Avec des pokémons les choses se brouillent un peu. Il est doué avec son équipe, c'est sûr, même s'il lui arrive d’avoir un peu trop la confiance. On verra bien comment ça va se passer. Dans l’immédiat, je ne suis pas plus inquiet que ça.

Mathias se gare et on rejoint rapidement la zone indiquée. C'est un bâtiment municipal sur lequel on peut lire "Accueil Réserve naturelle - Recherches en biodiversité". On prend le temps d'observer un peu, de l'extérieur on peut apercevoir un grand comptoir en bois, des affiches et des présentoirs un peu à la façon d'un office de tourisme, sans doute avec des dépliants ou des cartes pour découvrir l'endroit. C'est que la réserve est plutôt vaste. J'en avais ce souvenir et les informations que j’ai pu lire sur ma montre l'ont confirmé.

Tandis qu'on pousse la porte en verre à doubles battants, mon regard est naturellement attiré par une superbe photo d'un duo de volatiles au milieu de très hautes herbes. Un Piclairon et un Picassaut. Le photographe a su capter un instant de tendresse entre un parent et son enfant, j'ai l'impression. L’mage est zoomée et grande, et, en tournant la tête, je comprends qu'il doit s'agir d'une exposition de photos prises dans la réserve.

« Sympa. Je fais avec un signe vers la photo.
- Oh... Oui. » Répond Mathias. Dans ses pensées il n'avait pas l'air d'avoir vu. Je le sens un peu crispé.

« Pète un coup, hein. Ça va aller. » Un petit coup de coude et il souffle. Je pense que j'étais un peu dans le même état lors de ma première mission, à vouloir tout bien faire comme il faut... Mais après, pris dans les évènements on cogite bien moins.

On a à peine fait quelques pas, qu’une voix masculine nous apostrophe et nous pousse à nous tourner. Sortant d’une porte qu’on n’a pas eu le temps de voir, un homme avec de grosses lunettes rondes.

« Ah, les Rangers. »

Il nous identifie sans mal, sans doute à nos tenues de terrain et nos gilets plein de poches. De là où il se trouve, je doute qu’il ait pu voir notre écusson qui confirme notre appartenance au QG Ranger de la Marquise, à Skifford. C’est notre attitude qui a du nous trahir.

Mathias est plus prompt à répondre et acquiesce avec un sourire.

« Oui c’est cela, bonjour, je suis Mathias et voici Giacomo.
- Bonjour.
- Enchanté, Clara nous a prévenu que vous deviez arriver. Elle ne va pas tarder. »

Il nous tend la main et se présente finalement. « Je suis Zayden, je travaille comme chercher ici. Suivez-moi, je vais vous expliquer un peu plus en détails la raison de votre venue... » Il n’attend pas vraiment de savoir si on va le suivre ou non et rouvre finalement la porte par laquelle il est arrivé.

On le suit tout naturellement, et il commence à expliquer la raison d’être de ce centre de recherches.

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(690 mots)

Mission Ranger ; PLPF : 56.

MODÉRATION OFFICIELLE.:

Rien dans son discours n’est particulièrement étonnant. Ce centre est financé par la région afin d’observer les évolutions environnementales et leurs impacts sur la faune et la flore locale. Dans une volonté de comprendre certains changements qui ont pu s’opérer (quelqu’un a parlé de réchauffement climatique ?) et d’en préserver la biodiversité présente dans la réserve mais aussi les plantes et espèces semblables que l’on peut trouver partout sur le globe.

Un projet ambitieux mais qui semble animer farouchement Zaiken, vu la façon qu’il a d’en parler. C’est fluide, naturel et on sent l’expertise du type qui est là depuis pas mal de temps du haut de sa trentaine fraîchement passée, je dirais. En voilà un qui n’a pas trop tardé à savoir ce qu’il voulait faire de sa vie. J’admire les gens comme ça et maintenant que je suis une voie qui me plaît, je comprends qu’on puisse avoir très tôt « la » vocation qui nous transportera longtemps.

Les mains dans les poches, je suis le chercheur et Mathias, tandis qu’on passe par un long couloir, avec des vitrines par-ci par-là.

« L’un de nos devoirs fondamentaux est de documenter tout ce que l’on voit, pour participer à faire comprendre l’état des animaux, des insectes et de tous les êtres-vivants que vous croiserez dans la réserve. Comme une photo d’aujourd’hui qui sera utile demain, vous comprenez ? »

J’acquiesce de la tête, ce sont des notions que nous ont appris nos profs de l’institut. Quand on est Rangers, on aide à maintenir l’équilibre entre les espèces (de pokémons, mais aussi vis-à-vis des humains), une harmonie qui doit être maintenue pour les générations futures. Si la population pokémon venait à souffrir, cela aura forcément des conséquences, qu’on le comprenne ou non.

En tournant la tête, je vois de petits insectes avec des étiquettes et des noms complexes… Ce doit être un travail si méticuleux. Je préfère encore agir sur le terrain à ma façon. Un peu plus macro, dirons-nous.

Mathias pose des questions et Zaiken y répond tranquillement, jusqu’à ce que l’on tourne au niveau d’une porte. Ce n’est pas vraiment un laboratoire, mais plutôt une sorte de salle d’études. Il y a de longs bancs en bois devant de petits tables, avec des étagères un peu partout, des livres et encore d’autres vitrines.

Naturellement, nous sommes invités à nous asseoir tandis que le chercheur va récupérer une tablette qu’il pose devant nous. « J’imagine qu’on vous a donné les grandes lignes, mais je vais aller un peu plus dans le détail. »

Devant nous, des photos plus précises, cette fois, du groupe de Némélios qui est venu perturber l’écosystème de la réserve. Chaque image est annotée. Sarabi, Nala, Simba, Mufasa… et même «Scar pour un Némélios mâle majestueux avec une crinière plus foncée que les autres. Je tapote de l’index sur son nom et souffle :

« On s’est fait plaisir à ce que je vois…
- Ah bah, naturellement. C’est plus facile comme ça. »

Zaiken a un petit sourire amusé en écho au mien. Mathias n’avait pas l’air d’avoir capté, lui.

« Scar est d’ailleurs le plus agressif du lot. Faites attention si vous le croisez. »

Cela serait presque ironique si ce n’était pas dit avec un ton sérieux.

« Il a déjà mis à durement blessé deux Quatermac et c’est ce qui a élevé le niveau de tension dans la forêt.
- Vous avez une idée de l’origine de leur venue ?
- Pas tout à fait… possiblement des braconniers qui n’ont pas réussi à en faire ce qu’il voulait ? Vous savez la réserve est semi-ouverte, il y a une zone pour les visiteurs, avec toute la partie documentée, mais plus au Nord, il n’y a pas de barrière à proprement parler au niveau du Lac de Toustaine. N’importe qui de mal intentionné un minimum renseigné sur les quelques caméras qui s’y trouvent… c’est d’ailleurs en partie pour cette raison qu’il y a un projet de mieux sécuriser cette zone. »

Il rouvre la bouche pour continuer lorsque des bruits de pas nous interrompent.

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(680 mots)

Mission Ranger ; PLPF : 56.

MODÉRATION OFFICIELLE.: