Suite de "Le Beautilus"

Lieu inconnu
Perdu en plein océan

Le haut de mon crâne me fait mal. Mais je résiste assez à la douleur pour rester le plus endormi possible. Mon corps allongé sur mon lit, j’ai quand même l’impression de me sentir bien. L’oreiller est plus que confortable, et la température à l’intérieur de ma chambre est vraiment agréable. Je ne sais plus vraiment où je suis, mais qu’importe, je n’ai pas envie de me réveiller. Pourtant, cette douleur sur ma tête que je ressens, commence à me déranger. Je ne sais plus d’où elle provient. L’ai-je déjà su avant ? Je n’en sais rien. Je n’ai pas envie de me réveiller tout de suite. Cependant, elle m’empêche de sombrer une nouvelle fois dans les bras de Morphée. Je me résigne à porter ma main sur l’endroit de la douleur, une petite bosse sensible y est présente. Bon, j’ai dû me cogner dans mon sommeil. Rien de bien alarmant. Ça peut arriver à n’importe qui. Non ? Je ne sais plus.

Attendez ! Merde ! Je me réveille en sursaut, je suis bel et bien dans ma cabine à l’intérieur du Beautilus. Mon état second me l’avait fait complètement oublier. Comme tout le reste d’ailleurs : l’entraînement au combat désastreux avec l’instructeur, l’immense baie vitrée, le test dans la bibliothèque, le passage secret, les plans, l’échec, les matelots qui courent et… l’Atlantide ? Non, j’ai toujours autant du mal à y croire. Je me souviens alors des yeux fluorescents du partenaire métallique de mon formateur et de son bras qui est venu m’assommer. Comment a-t-il su que je me trouvais là ? Je suis bête, c’est un Pokémon qui peut se téléporter. Il devait sans doute me suivre depuis le début. Et merde, moi qui pensais que je pouvais être discret et faire tout ce dont j'avais envie sans avoir la présence de l’instructeur derrière mon dos, c’est loupé. Je me frotte le visage, je dois tenter de me souvenir. Oui, il y avait d’un côté cette soi-disant découverte du légendaire Royaume englouti et de l’autre, une pièce secrète accessible non loin de ma cabine. Avant de me jeter dans mon instinct qui ne m’a pas porté chance lors de cette première journée, je dois reprendre mes esprits. Car même après ce repos, je me sens encore un peu largué. Je suis beaucoup moins fatigué, c’est déjà ça. J’ai tout de même pu profiter d’un sommeil réparateur. Mais j’ai l’impression de ne pas arriver à me souvenir de certains détails. Je dois déjà savoir l’heure, pour me situer dans le temps et connaître la durée de mon sommeil. Mais je n’ai ni montre, ni horloge, ni téléphone portable. J’ai beau balayer la pièce du regard, il n’y a rien de tel. Merde, je n’ai pas envie de sortir comme ça. Et si l’instructeur m’attendait pour notre entraînement ? Et si j’étais en retard ? Je n’ose même pas y penser. Non, il serait venu me chercher. Oh, je l’espère, car je n’ai pas envie de subir ses gonds une nouvelle fois. À moins qu’il ait été trop occupé avec ses recherches. Où ça en est d’ailleurs ? Bon, déjà, je suis toujours en vie, et le Beautilus n’est pas inondé. Rien de grave ne semble s’être produit, c’est déjà ça !

Je me rends compte que je suis toujours habillé comme hier, mes vêtements puent la transpiration, je ne peux pas rester ainsi. Je me déshabille en vitesse, saute dans ma douche et actionne l’eau. Si jamais j’ai la possibilité de m’entraîner dans ma discrétion ou dans la filature aujourd’hui, ce serait bête de me faire repérer à cause de mon odeur. Une angoisse en moi monte, j’ai peur d’avoir été assommé beaucoup trop longtemps. Si ça se trouve, une journée s’est déroulée… comme peut-être une dizaine de minutes seulement. Si c’était le cas, ce serait super. Ça veut dire que je n’aurai rien loupé. Une fois ma toilette terminée, je sélectionne d’autres vêtements. Je n’en ai pas non plus beaucoup, j’espère que j’aurai le moyen de les laver avant notre arrivée sur la terre ferme. Je n’ai pas de temps pour me poser ce genre de questions. Je dois faire au plus vite. Une fois bien lavé et bien habillé, je sors tout doucement de ma chambre. Par chance, personne ne m’attendait devant. Le couloir semble libre, je vais donc pouvoir avancer. J’aimerais bien pouvoir trouver la pièce secrète tout de suite, mais ressens que ce n’est pas le moment. Je pourrais au moins tenter de repérer l’ouverture du passage, mais je dois impérativement connaître l’heure à laquelle nous sommes. Tout dépendra de cette information. Je n’entends aucun bruit dans les parages, et ne ressens aucune secousse du sous-marin. Je ne saurais même pas dire si nous sommes toujours arrêtés, ou si nous avons repris notre route. Je marche en direction de la salle des commandes. Je sais que je n’ai rien à y faire, mais au moins, je saurais où nous en sommes. Heureusement pour moi, le détail des plans du vaisseau me revient en tête, et j’arrive à trouver le chemin sans me tromper.

En arrivant tout proche de la salle, je remarque à nouveau les reflets bleus. C’est une bonne nouvelle, ça veut dire que nous sommes toujours au même endroit. Je n’entends aucun bruit. Je passe un œil derrière le mur qui me sépare de la salle et remarque qu’il n’y a personne. Pas même les matelots chargés de conduire l’engin. C’est bizarre. Il devrait toujours y avoir quelqu’un. Je me risque à pénétrer dans la pièce, aux aguets pour ne pas être surpris de la présence d’un membre de l’équipage, mais la salle est complètement vide. Je hausse les épaules, si cette information devrait me rassurer, elle me provoque plutôt une certaine angoisse. Faites que je ne sois pas perdu tout seul dans le Beautilus en pleine mer ! Je serai incapable de remonter en totale autonomie. Je ne sais même pas comment fonctionne le sous-marin. Tant pis, j’en profite pour m’avancer tout près de la baie vitrée, et admire l’extérieur. Les fonds marins sont, de base, magnifiques. Mais les reflets bleutés surréels rajoutent un certain charme. C’est l’un des plus beaux paysages que je n’ai jamais vu. Chaque sol est recouvert de coraux, de fleurs maritimes, où nichent des Pokémon aquatiques, tous différents les uns des autres. Je remarque alors ce que les hommes observaient plus tôt. Je n’en crois pas mes yeux, il semble bien y avoir un immense bâtiment ressemblant à ceux des temps anciens, construits par l’être humain. Alors, l’Atlantide existerait bel et bien ? Je m’approche pour mieux voir et mieux observer les détails. C’est magnifique, il se fond complètement dans le décor. Je comprends mieux qu’on ne l’a jamais retrouvé jusqu’à aujourd’hui. « Mais… ». Je fronce les sourcils, j’aperçois quelque chose au loin. Ce n’est pas un Pokémon, non… On dirait… « Oh merde ! ». L’angoisse m’envahit aussitôt, tout près d’une sorte d’ouverture dans le bâtiment, le corps d’un des plongeurs flotte parmi les fonds marins. Quelque chose de grave vient de se passer. Et moi, je suis complètement perdu au fin fond des océans.


Apparition d'un Pokémon sauvage s'il vous plait
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Je m’approche en vitesse de la baie vitrée pour me permettre de mieux voir l’extérieur. Je ne vois aucune âme humaine qui vive. Il n’y a pas d’autres plongeurs. Je ne sais pas trop si cette information me rassure ou, au contraire, m’angoisse encore plus. Où sont donc tous les autres ? Ce n’est pas possible que je sois complètement seul dans ce sous-marin. Pris de panique, je fais demi-tour en courant afin d’arpenter les longs couloirs du Beautilus. Je ne croise personne. Pas même dans la cuisine. Merde, il s’est passé quelque chose de grave, j’en suis sûr. Je tente d’ouvrir toutes les portes, mais certaines d’entre elles sont fermées à clé. Je toque aux portes, mais n’entends ni réponses ni bruits. Je parcours littéralement tout le vaisseau, jusqu’à arriver vers une immense porte. Des traces de pas mouillés y sont visibles juste à côté. C’est ça, ils doivent être là-dedans. Malheureusement, il n’y a aucune poignée qui puisse m’aider à l’ouvrir. Je remarque alors un boîtier électronique juste à côté. La porte ne doit s’ouvrir qu’avec un badge ou quelque chose du genre. Je ne peux rien faire. Je frappe plusieurs fois la porte, mais en vain. Elle semble beaucoup trop lourde pour qu’elle puisse s’ouvrir ainsi. Et ça m’étonnerait qu’on m’entende de l’autre côté. Ma respiration est saccadée, ça ne va pas du tout. Mon cœur bat à tout rompre et je commence à voir flou. Je ne peux pas agir comme ça, et me laisser avoir par mon angoisse. Je tente de calmer ma respiration, et m’appuie au mur. Je dois réfléchir. Dans ces moments-là, c’est la seule chose à faire. Je dois savoir vers où mène cette porte. Peut-être que cela m’aidera à comprendre. Je cours à toute vitesse en direction de la bibliothèque pour y observer les plans du Beautilus. Heureusement pour moi, ils n’ont pas bougé d’un centimètre et sont exactement là où je les avais laissés. Je dispose chaque feuille les unes à côtés des autres, et commence à suivre le chemin inverse du bout des doigts. Je retombe, en passant, par la porte menant à la pièce secrète. Elle ne correspond pas à l’immense porte trouvée quelques instants plus tôt, et ne semblent pas être reliée avec elle de par un passage secret. Bon, ça ne m’aide pas vraiment. Je continue de chercher jusqu’à trouver ce qui pourrait correspondre à l’accès à l’arrière du sous-marin. Je n’y avais pas pensé. Je n’ai pas accès à tout le Beautilus. La deuxième partie est verrouillée par cette immense porte. Merde. Le sous-marin est donc si grand que ça ? J’avais l’impression d’en avoir déjà fait le tour, mais il m’en manque toute une partie. L’arrière du vaisseau comporte les stocks, les réserves de carburants ainsi qu’un sas. Mais oui ! J’ai entendu l’instructeur en parler tout à l’heure. Le sas qui permet d’accéder à l’extérieur. Ils doivent sûrement tous se trouver là-bas. Mais comment les rejoindre ? Aucun passage secret ne passe de l’avant à l’arrière. Je ne l’avais même pas remarqué. Il y a toujours cette pièce secrète qui m’est inconnue. Peut-être pourra-t-elle m’aider ? De toute façon, je n’ai pas d’autres solutions.

Je sors de la bibliothèque en vitesse, toujours aux aguets du moindre bruit. Le Beautilus a vraiment l’air désert, et ça ne fait qu’empirer mon angoisse. Je sens mon corps se tétaniser, mais je lutte tant bien que mal pour ne pas que ça me freine dans ma course. Il y a un homme inconscient ou mort à l’extérieur, il faut aller l’aider. J’arrive jusqu’à la porte de ma chambre, puis fait quelques pas pour trouver l’entrée du passage secret menant à cette pièce inconnue. Je passe la main pour l’ouvrir et me rends compte que la hauteur est toute petite. Je passe la tête pour observer l’intérieur, et remarque que le sol du passage est en pente. Je glisse ma main dessus pour tenter de comprendre. Cela ressemble à un toboggan. Je ne vois pas d’autres choses. Si je m’assois, je vais littéralement glisser jusqu’en bas. Mais ce n’est pas possible ! Comment je vais faire pour remonter ? Je n’ai pas vu d’autres issus. Peut-être qu’il est possible de revenir sur ses pas, qui sait ? Je n’arrive pas à savoir quoi faire. Est-ce que je le tente ou non ? Que puis-je faire d’autres de toute façon ? Retourner dans ma chambre et attendre que l’on vienne me chercher ? Si je suis le seul couillon dans un sous-marin tout au fond de l’océan, je ne vois pas comment cela pourrait m’aider. Je repense alors à la baie vitrée. Est-ce que je n’y retournerai pas juste pour vérifier ? Si ça se trouve, le corps n'est qu’une épave, un débris ou même celui d’un Pokémon. Mais non, j’ai bien vu, c’était bel et bien un humain dans une combinaison de plongée. Peut-être qu’il y en aura d’autres si j’y retourne. Mais je dois quand même vérifier.

Je me précipite en direction de la salle des commandes. Je veux en être sûr à cent pour cent avant de prendre une décision comme celle-ci. Je suis complètement essoufflé. Je ne sais pas si je vais réussir à garder une telle cadence. Et ma peur, dans tout ça, ne fait qu’empirer les choses. J’arrive enfin dans l’immense salle, et saute les marches pour me coller à la vitre. Le corps est toujours en train de flotter, et je me rends alors compte qu’il semble être attaché avec une corde par quelque chose qui entre dans le sol. Je n’arrive pas à voir plus bas, j’ai l’impression que c’est exactement l’endroit où se trouvait la soi-disant entrée de l’Atlantide. Si c’est réellement vrai, alors cet homme a sûrement libéré quelque chose. Mon Dieu, je n’ai pas envie d’imaginer tout ça. « Il y a quelqu’un ? À l’aide ! ». Je crie à pleins poumons tandis que je recommence mon tour des lieux pour tenter de croiser quelqu’un. Je suis complètement seul. Bon, je n’ai pas d’autres choix. Je dois essayer de trouver une solution dans cette salle mystère. Peut-être qu’elle me mènera vers quelqu’un. Je retourne dans le couloir menant à ma chambre et me jette sans réfléchir dans l’ouverture du passage secret. Comme je le pressentais, mon corps glisse le long du passage comme sur un toboggan. Je ne sais pas où je vais, mais une chose est sûre, je n’aurai peut-être aucun moyen de remonter.

Fuite:

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La glissade ne dure pas vraiment longtemps, et je me surprends à tomber sur mes fesses en plein sur le sol. Je provoque un grand fracas qui me surprend, et je peine à réaliser où je suis. Je n’ai même pas le temps de comprendre qu’une voix qui m’est connue se fait entendre : « Eh bien, on ne peut pas dire que la discrétion soit ton fort. ». Devant moi, une immense salle s’offre à moi. Les murs latéraux sont composés de la même baie vitrée que la salle des commandes, tout comme une grosse partie du sol, ce qui laisse apparaître l’extérieur du Beautilus comme jamais. Une vraie vision à trois-cent-soixante degrés encore plus magnifique. D’ici on peut presque tout voir, et je comprends alors que nous sommes dans la partie la plus basse du sous-marin. Des tables sont installées ici et là où des ordinateurs sont posés. Différents membres de l’équipage y travaillent, dont certains que je n’ai encore jamais vus. Je ne sais pas encore si le Beautilus vient de m’offrir son ultime surprise, mais je sens qu’il a encore beaucoup de choses à me faire découvrir. Je reprends soudainement mes esprits, lorsque mes yeux retombent sur le corps du plongeur proche du bâtiment englouti. « Dehors, il y a… ». Mon angoisse et mon stress sont revenus d’un coup, comme s’ils avaient été automatiquement chassés à mon arrivée. L’instructeur ne me laisse même pas finir ma phrase. « Oui, je sais. Nous essayons de les récupérer. ». Les récupérer ? Parce qu’il y en a plusieurs en plus ? J’ai senti dans sa voix un ton assez grave, pourtant, il n’a pas l’air d’être paniqué. Je ne sais pas si cette situation l’inquiète vraiment, j’ai comme l’impression qu’il en a vécu des biens pires. Je reste pantois, toujours assis par terre au même endroit, les jambes tendues. J’ai la nette impression de ne pas être à ma place, et de déranger plus qu’autre chose. Je tourne la tête pour observer le passage par lequel je suis passé, mais ce dernier semble s’être refermé. Le mur est plat comme s’il n’y avait jamais eu de toboggan. Merde, je ne l’ai quand même pas imaginé ? Je me blottis contre le mur, mon cœur est extrêmement rapide, et le tournis commence à se faire sentir. Je ne peux pas défaillir comme ça, encore moins maintenant. Sinon je vais être un boulet. Mais toutes les émotions reçues de plein fouet depuis mon réveil m’ont achevé, et le fait de retrouver de la vie — dont l’instructeur — m’a un peu rassuré. Pourtant, je reste là, sans bouger. Je calme ma respiration. Je n’ai rien à faire là, tout au fond de l’océan dans un sous-marin qui pourrait très bien tomber en panne et ne plus jamais remonter à la surface, nous laissant crever sans que personne ne le sache. J’ai peur. J’ai déjà ressenti cette émotion par le passé, je pensais qu’elle m’avait forgé et que je m’y étais endurci. Mais il faut bien croire que non. Jamais je n'ai vécu pareille situation. Et le moins, que l’on puisse dire, c'est que je ne suis pas prêt de m’en remettre.

« La situation est grave, mon garçon, alors je te demanderai de ne pas nous déranger. ». Jamais je n’aurai dû descendre, mais que pouvais-je faire d’autres ? Attendre en haut, alors qu’il n’y avait strictement personne ? À croire que j’étais tout seul, abandonné là ? Mais le problème, c’est que, maintenant que je suis descendu, je sens très bien que je dérange, et je ne suis pas vraiment le bienvenu. Je serre les poings. Non. Je n’ai pas envie d’être un fardeau. Je veux que mon aide devienne précieuse. Je veux grandir de toute cette formation que mon père a voulue que je vive. Je me relève doucement, afin d’éviter que l’on nous remarque, mes tremblements et moi. Je sais que je n’aurai aucune stratégie à donner, ou je ne sais quoi d’autre, mais je veux aider. Être utile pour une fois. Je m’approche d’une des baies vitrées. Nous sommes posés, presque en équilibre, sur un rocher situé juste à côté de l’immense façade de l’Atlantide. D’ici, on peut enfin l’observer dans son immensité. C’est impossible que des hommes aient pu, par le passé, construire une chose pareille. On peut même y remarquer des gravures, taillées tout du long. Avec le temps, les Pokémon aquatiques ainsi que les récifs ont commencé à occuper le territoire. Et le spectacle en est d’autant plus magnifique. L’immense porte, située en contrebas, y est aussi beaucoup plus visible. Tout comme le corps du plongeur inanimé. « L’un de mes compagnons vient d’être envoyé pour tenter de le récupérer. Seulement, elle n’est pas réellement habituée aux profondeurs, je ne sais pas si elle pourra rapidement se déplacer. ». La main de l’instructeur sur mon épaule me fait sursauter. Juste derrière moi, il regarde au loin, à l’endroit où son collègue est bloqué. Encore un compagnon ? Je me demande combien il en a, car avec tous ceux que j’ai déjà rencontré, ça fait déjà beaucoup. « Il est bien évident que tu ne seras pas au courant de tout, même si j’ai bien compris que tu aimais écouter aux portes. ». Un frisson parcourt mon corps, est-ce un avertissement ou une menace ? Sa main se fait lourde sur mon épaule. Je préfère ne rien dire, je pense que c’est ce qui vaut le mieux. Je ne dois pas faire de vagues, surtout en de telles circonstances. « Comme tu peux le voir, la corde qui relie les plongeurs est bloquée par la porte. Cette dernière s’est refermée, nous n’avons pas réussi à la maintenir assez ouverte pour qu’ils puissent tous passer. Et ce dernier s’est pris un choc sur la tête, et les autres sont bloqués à l’intérieur. ». Ses mots, pourtant graves, semblent ne donner qu’une simple information avec sa voix posée. Je ne sais pas comment il fait pour garder son calme. Même moi, qui ne suis pas concerné par tout ça, j’en suis tout chamboulé. J’aimerais tellement devenir comme lui, mais pour cela, je sais que je dois passer par des situations qui me semblent, de mon point de vue actuel, insurmontable. « La voilà ! ». Sa main disparaît de mon épaule, et je le vois se déplacer un peu plus loin. À l’extérieur, une immense ombre blanche nage à travers les coraux. Je n’avais jamais vu rien de tel, et je ne peux m’empêcher de reculer. Un immense Pokémon dont le corps allongé me fait penser à un Bargantua, mais ses traits blancs se terminent au bout de sa queue par une aura spectrale qui m’effraie complètement. Je n’aimerais vraiment pas me retrouver nez à nez avec ça.


Apparition d'un Pokémon sauvage s'il vous plait
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Je ne peux pas défaire mon regard du spectacle qui est en train de se produire à l’extérieur. Et vu le silence qui règne dans la pièce, ce doit être le cas de chaque personne présente. Après avoir inspecté la situation, le Pokémon, que j’apprends être un Paragruel, commence à tirer l’homme évanoui pour tenter de le défaire de la corde. Mais cette dernière semble être trop rigide, déjà qu’elle n’a pas été coupée par la fermeture violente de l’immense porte en pierre. « Ces cordes ont été créées pour être les plus résistantes, malheureusement, elle ne pourra pas s’en défaire. Mais cela nous permet au moins d’avoir une chance de récupérer ceux qui sont en dessous ». Je les avais presque oubliés ceux-là. Ne les ayant pas vus, mon attention reste fixée sur ce corps immobile. Je me demande bien qui peut être cette personne et quel chemin elle a parcouru pour en arriver là. Je ne sais rien de l’embauche au sein de la Team Rocket, ni même s’il y en a réellement. Mon père ne m’ayant jamais vraiment expliqué tout ça. Comment peut-on décider du jour au lendemain d’intégrer un groupuscule aussi puissant que dangereux ? Car tout le monde le sait, ce n’est pas parce que l’on intègre la Team Rocket que celle-ci nous protégera éternellement. Combien d’hommes et de femmes ont été tué ? Beaucoup. Depuis le temps qu’elle existe cette Team. Je me rends compte que j’ai coupé sans faire exprès ma respiration. Je ne sais pas vraiment pourquoi je me sens si concerné par ce sauvetage. Je ne connais pas ces personnes, et il ne me semble pas que l’issue de leur rescousse changera quoi que ce soit pour moi. Pourquoi me sentirai-je concerné ? Je fronce les sourcils, puis regarde autour de moi. Tout le monde a l’air stressé, tous les yeux sont rivés vers le Paragruel et aucune respiration n'est audible. C’est comme si le temps s’était arrêté. Est-ce un effet qui fait se sentir au sein d’un groupe ? Je n’en fais pas partie pourtant. Mais j’ai l’impression que ma propre survie peut en être impactée. Je retourne mon regard vers l’extérieur, spectateur d’un spectacle que jamais je n’aurais pensé assister. L’immense Pokémon aquatique a attrapé la corde avec sa puissante mâchoire et commence à la lever en direction de la surface. Au début, rien ne se passe, mais au bout de quelques instants, nous pouvons voir l’immense porte commencer à se décaler. « Elle va y arriver ! ». La cicatrice de l’instructeur se décale pour laisser place à un grand sourire. Ce dernier a plaqué ses mains contre la vitre et a rapproché sa tête, de la buée est visible juste en face de sa bouche. Je souris aussi, bêtement, comme si j’avais envie de faire comme lui. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? D’un côté, j’ai l’impression de me sentir étrange, et de l’autre, comme si tout était normal. Je ne comprends pas la situation, mais n’ai pas l’impression qu’elle me dérange tant que ça. Mon regard est de nouveau attiré par l’extérieur où le Paragruel arrive enfin à ouvrir la porte en grand.

« Attention ! ». La suite se déroule en quelques secondes, nous n’avons même pas le temps de nous accrocher quelque part. Alors que le Paragruel arrive à lever la porte encore plus haut que le Beautilus, un immense tourbillon vient l’aspirer dans son centre, et nous aussi par la même occasion. L’électricité au sein de la pièce saute à plusieurs reprises, la puissance de l’aspiration dans le bâtiment ancien vient nous secouer dans tous les sens et je vois alors la porte se refermer sur nous. Un long silence s’en suit, mes oreilles bourdonnent et je sens un liquide chaud parcourir mes tempes. Je tente de me relever tant bien que mal. « Est-ce que tu vas bien ? ». La voix de l’instructeur a perdu de sa froideur, au contraire, il semble être paniqué. Je sens ses immenses bras me relever, et je commence à voir l’état dans lequel se trouve le sous-marin. La pièce dans laquelle nous nous trouvons est sens dessus dessous, certaines tables sont renversées, tout comme les ordinateurs qui jonchent le sol. Tous les membres sont par terre ou tentent de se relever et les ampoules au plafond grésillent. La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que le Beautilus est à l’endroit et les parois de l’immense baie vitrée ne semblent pas être brisées. « Oui… enfin, je crois ». Je touche mes tempes et place mes mains devant mes yeux, du sang coule sur mes doigts. Merde, j’ai dû me taper contre quelque chose, mais je n’en ai aucun souvenir. « On est à l’intérieur ? ». Brusquement, alors que la lumière revient à la normale, mes yeux sont attirés vers l’extérieur du sous-marin, où d’immenses murs gravés de formes anciennes nous font face. Dehors, l’obscurité y est maîtresse, heureusement pour nous que l’électricité fonctionne. « Nous avons été aspirés à l’intérieur, mais je n’arrive pas à comprendre comment. ». Je suis complètement déstabilisé, et je crois que l’instructeur aussi. Je vois très bien qu’il essaye de cacher sa peur, mais je commence à l’apercevoir sur son visage. Et ça n’a rien de bon.

Au bout de quelques minutes, après avoir inspecté que personne n’était gravement blessé, nous nous concentrons tous sur l’extérieur pour tenter de savoir si oui ou non, les plongeurs ainsi que le Paragruel ont survécus. Nous n’arrivons pas à les voir, ce qui inquiète encore plus l’équipage. « Bien, nous allons envoyer une nouvelle équipe à l’extérieur pour tenter de les repérer. Vu la puissance de l’aspiration, aucun d’entre eux ne doit se trouver à l’extérieur du bâtiment, c’est impossible. ». Pour la première fois depuis mon arrivée, je remarque sur le visage des matelots, de la contestation. Aucun d’entre eux n’a envie de se retrouver dehors sans savoir ce qu’il se cache réellement dans ce royaume englouti. Voilà sûrement des millénaires que la porte n’a pas dû être ouverte, je comprends leur peur et leur incertitude. J’avoue avoir extrêmement peur, mais je suis du même avis que l’instructeur. Dans tous les cas, nous allons devoir sortir d’ici, et nous n’allons pas y arriver si nous restons tous à l’intérieur du Beautilus. Je tente de placer ma voix parmi les plaintes de l’équipage, mais celle de l’instructeur se fait plus convaincante. « Si nous ne faisons rien, nous allons tous mourir enfermés ici. Vous savez pourquoi vous vous êtes engagés. S’il doit y avoir des blessés, voire pire, alors il y en aura. Chaque refus sera vu comme de la désertion. Et vous savez ce qui arrive aux déserteurs. ». Contrairement aux instants précédents, la voix de l’instructeur est redevenue froide et stricte. Personne n’ose le contredire, et chacun se remet à son poste. Quant à moi, je tremble de toute part. Car je ne sais pas ce que cet homme attend de moi.

Capture:

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Après un certain temps de silence et d’immobilisation, tout le monde se remet au travail au même moment. Comme si chacun avait attendu que le premier d’entre eux bouge pour faire de même. Tout le monde possède un regard déterminé, et même si je peux déceler de la peur chez certains d’entre eux, personne n’ose lever la voix une nouvelle fois. L’instructeur a été clair, et personne ne semble vouloir subir son courroux. Et je les comprends parfaitement. De mon côté, je reste près de lui à attendre ses instructions comme si je faisais d'ores et déjà partie de la Team Rocket. Je ne saurai pas dire pourquoi ni comment, mais j’ai l’impression d’avoir moi aussi une pierre a apporté à l’édifice. J’en aurai presque oublié la journée que j’ai passée, durant laquelle je me sentais plus bas que terre et où j’échouai à tout. J’ai la possibilité de lui montrer que je peux être utile, et je sens que c’est le bon moment. Alors que tous les autres s’activent autour de nous, lui, impassible, reste là devant la baie vitrée. Je ne sais pas s’il regarde réellement quelque chose où s’il est perdu dans ses pensées, je n’ose pas du tout le déranger. Je tente de faire de même, mais la vision de l’extérieur me met plus mal qu’autre chose. Nous sommes littéralement enfermés dans un bâtiment qui n’a pas dû être ouvert depuis des millénaires, et nous n’avons, pour l’instant, aucun moyen de nous en sortir. Il y a de fortes chances que, si nous réussissons une nouvelle fois à ouvrir la porte, l’aspiration soit de nouveau là. Et nous serons ainsi bloqués ici pour très longtemps, voire pour toujours. Je suis sûr que l’instructeur est en train de penser à tout ça, et tente de trouver une solution qui permettrait de sauver la vie de tout le monde. Malgré son discours dans lequel il condamnait tout acte de désertion, j’en suis sûr que perdre l’un de ses hommes n’est en aucun cas une option. Il a l’air d’être beaucoup plus humain que l’idée que l’on peut se faire de lui. C’est ce que je ressens en tout cas, même si je suis là depuis peu de temps. Je continue de l’observer, et il ne bouge pas. Je n’ose même pas dire un premier mot.

« Retourne dans ta chambre, et restes-y jusqu’à ce que Garde-de-Fer vienne te chercher. ». Alors c’est comme ça que le Pokémon humanoïde et métallique se nomme. Même son nom fait peur. Je serre les poings, car, d’un côté, j’ai envie de contester et de proposer mon aide dans n’importe quoi, mais d’un autre, je ressens encore la peur au plus profond de moi, prête à ressurgir à n’importe quel moment. Je ne veux pas être un boulet, surtout durant une situation pareille. Si pour lui mon seul moyen d’être utile est de rester enfermer quelque part à ne rien faire, alors je dois le croire. La situation me semble être assez critique comme ça. Mais j’ai envie d’être témoin de ce qu’il va se passer, car si les choses se déroulent mal, je ne saurai rien. Être enfermé entre quatre murs et attendre sans rien pouvoir faire n’est pas vraiment l’option la plus viable. Surtout pour moi. Si d’habitude, j’aurais tout donné pour rester au calme à me reposer, je dois avouer que la journée passée m’a seulement donné envie de prouver que je suis bien plus capable que l’on peut le croire. Je ne sais pas vraiment quoi faire, car je ne veux pas non plus déranger l’instructeur en pleine réflexion. Mais je tente quand même. « Si je peux aider à quoi que ce soit… je voudrai au moins comprendre… ». Silence. L’instructeur ne me répond pas, et continue de fixer devant lui comme si la solution allait apparaître par magie. Soudain, sans même faire attention à moi et à ma requête, il se retourne et donne de nouvelles instructions à ses subordonnés. Il veut que l’équipe de recherche fasse aussi le tour de la pièce dans laquelle nous sommes enfermés, l’idée étant de cartographier l’endroit pour la prochaine fois qu’ils reviendront. Donc il veut revenir ici. Je peux tout à fait le comprendre. Qui sait ce qu’il se cache à l’intérieur de la bâtisse ? C’est tout de même de l’Atlantide que nous parlons ! Il veut donc faire d’une pierre deux coups, d’un côté, retrouver ses hommes et, d’un autre, pouvoir connaître chaque recoin pour être mieux préparé lors de leur retour. Mais je ne sais pas s’il pense réellement à comment nous sortir de là. Car c’est bien beau de vouloir revenir, mais il va d’abord falloir que nous partions, et je n’ai pas l’impression que ce soit une mince affaire. Il demande aussi à ce que des photos des gravures sur les murs soient prises. Si elles sont là, c’est qu’elles doivent forcément avoir une signification. À ces mots, je retourne mon regard dans leur direction : des signes et des sigles tous différents les uns des autres, de partout. Il y en a beaucoup trop pour qu’on puisse les prendre séparément. Même cette tâche va être compliquée. Je comprends tout à fait l’urgence. Personne ne perd son temps à tenter de comprendre les ordres de l’instructeur, ni même de les contredire. Chacun se dépêche, car ils le savent tous, chaque minute compte.

Au bout de quelques instants, je me rends compte que nous ne sommes plus que cinq dans cette immense pièce vitrée. Je n’ai même pas fait attention à comment les autres étaient sortis. Car sur les plans du Beautilus, il n’y a qu’une seule entrée de dessinée, et elle ne permet pas d’être prise dans l’autre sens. Un peu perdu, je tente de rester stoïque. Mais l’instructeur revient vers moi. « Si vraiment, tu veux te sentir utile, tu vas aller dans la bibliothèque et me trouver les livres anciens qui traitent du Royaume englouti. Les Famignol vont t’aider, ils en connaissent chaque recoin. ». Je sens en moi l’adrénaline envahir tout mon corps. J’ai une mission, une vraie, et elle va peut-être pouvoir aider à nous sortir de là. Avec un immense sourire aux lèvres, je fais demi-tour pour avancer vers l’endroit où je suis arrivé. Mais le mur est fermé, et je ne peux donc pas reprendre le même chemin qu’à mon arrivée. Et puis de toute façon, je ne vois pas comment j’aurai pu remonter le toboggan dans l’autre sens. « Ne t’inquiète pas, tu vas y être téléporté. ». À peine ai-je le temps de me retourner vers lui pour comprendre sa phrase, que le Garde-de-Fer apparaît juste à côté de moi. Il me prend le bras puis, en un instant et toujours dans cette lumière violette, nous amène directement dans la bibliothèque.


Apprentissage d'Anti-Brume pour le Nosferapti fraîchement capturé
Apparition d'un Pokémon sauvage s'il vous plait
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*Petite rectification, c'est Nosferapti lvl 13 qui gagne de l'xp (et non Kaiminus) à la suite de la capture

Je ne réfléchis pas un seul un instant, et me dirige aussitôt vers les quatre membres des Famignol qui sont d’ores et déjà en train de placer des livres sur la table principale. Je ne fais même pas attention au Garde-de-Fer qui disparaît à la seconde où je prends le premier livre qui me passe sous la main. Légendes des profondeurs. Bon, je ne sais pas si j’ai pris le meilleur, mais voyant les petites souris continuer de chercher des livres dans les étagères, je préfère ne pas perdre de temps. Je feuillette le bouquin et me rends compte que les sujets traités sont divers malgré leur thème commun. Certains parlent de monstres des mers, d’autres d’épaves fantômes qui continueraient d’arpenter les profondeurs. J’arrive enfin à l’Atlantide qui n’a le droit qu’à une simple double page. Décidément, je n’ai vraiment pas pris le meilleur en premier, mais tant pis, toutes les informations sont bonnes à prendre. Je me plonge dans les lignes, mais elles ne m’apprennent rien de ce que je sais déjà et se contentent de traiter en surface — désolé pour le jeu de mots — la légende du Royaume englouti. Je feuillette les dernières pages, au cas où, mais ne trouve rien d’autre qui pourrait m’intéresser. Je continue ainsi pour plusieurs autres ouvrages qui ne sont pas plus intéressants. Leur point commun : ils sont tous récents ou, du moins, contemporain. Il me faudrait quelque chose de plus vieux. « Est-ce que vous auriez trouvé un ouvrage vieux de plusieurs décennies, voire même de siècles si ça existe ? ». Les Famignol écoutent attentivement ma question, puis se répartissent le travail : tandis que la plus jeune regarde dans les livres déjà apportés, les autres se dispersent dans la salle pour en chercher d’autres. Je ne peux m’empêcher de lâcher un sourire d’amusement, il y a quelques heures, elles faisaient tout pour m’empêcher de réussir la mission que l’instructeur m’avait donné, et maintenant, elles sont de tout cœur avec moi. Je me rends compte maintenant que c’est véritablement plaisant de collaborer avec des Pokémon. L’instructeur m’avait dit qu’il voulait m’en trouver un, et je dois avouer que j’en suis vraiment pressé. Je me vois déjà, affrontant des ennemis avec toute une équipe de Pokémon surpuissants qui m’obéissent aux doigts et à l’œil. Je lâche un soupir de rêverie, avant d’être rattrapé par la réalité. « Aïe ! ». La petite dernière des Famignol vient de me mordre le pouce. Mon attention revient sur elle en train de me montrer un livre. Beaucoup plus vieux que les précédents, je l’observe méticuleusement. La couverture est en cuire, et les lettres dorées formant le titre de l’œuvre est rapidement identifiable : Atlantís. Les pages semblent être complètement jaunies par le temps. Si ce livre est vieux, je ne pense pas qu’il le soit assez pour détenir de vieux secrets. Je décide de l’ouvrir quand même, il est loin d’avoir été imprimé hier, alors autant le feuilleter juste au cas où. J’ouvre les pages délicatement, ces dernières semblent être fragiles, et je crains vraiment de les déchirer au moindre mouvement. Les lettres imprimées sont assez grasses, et je crains de ne pas arriver à en déchiffrer correctement le sens. Je m’assois sur la chaise, et place le livre sous mes yeux. Si je peux trouver une information qui puisse être importante pour le sauvetage, alors autant que je m’y mette correctement. Je ne dois pas décevoir l’instructeur.

D’après ce que je déchiffre de ce vieil ouvrage, le Royaume englouti se trouvait en fait sur un énorme continent situé dans l’océan Pacifique. Ce dernier aurait été dévasté par les pouvoirs d’un Pokémon mythique aujourd’hui oublié après que les habitants se soient perdu dans l’immoralité, l’avilissement et le matérialisme. Lorsque le Pokémon mythique créa le cataclysme, tout le continent, ainsi que son royaume, furent engloutis à jamais dans les profondeurs de l’océan. Cet événement se serait déroulé à quelque dix milliers d’années de notre ère, et aurait marqué la fin d’une très grande civilisation qui dominait le monde à cette époque. Une civilisation en avance sur son temps. Sa technologie était telle qu’elle permettait de faire cohabiter les Hommes et les Pokémon de manière égale. « Quoi ? C’est impossible ! ». Ce n’est pas du tout ce que l’on apprend à l’école. Les Pokéball ont moins de cent-cinquante ans et avant leur création, énormément d’espèces étaient encore craintes des Hommes voire même inconnues. Si cette histoire était vieille de mille ans, je voudrais bien le croire, mais d'autant, je n'y arrive pas. Et pourtant, je me trouve bien actuellement dans les vestiges d’un bâtiment créé par des humains et enfoui dans les profondeurs depuis des siècles. Je continue de tourner les pages, lis chaque mot que je peux déchiffrer et avance dans ma lecture aussi rapidement que je le peux. Le Royaume de l’Atlantide était habité par des hommes et des femmes intelligents, savants et philosophes. Ils auraient créé le régime politique le plus juste qui soit et qui permette à tous de vivre égaux les uns des autres, sans exception. Dommage qu’aucun héritage n’ai pu survivre au temps pour nous permettre de nous en inspirer. Car le monde actuel est bien loin d’être juste et égal. Je termine le livre sans en apprendre davantage. Je lève la tête, et me rends compte que les Famignol m’ont apporté cinq autres ouvrages anciens. Fatigués, ils reprennent tous leur souffle sur la table, l’un d’entre eux me signifiant qu’ils n’ont rien trouvé d’autres. Bon, je ne suis pas sûr que je puisse apprendre quoi que ce soit de nouveau à l’instructeur avec ce que je viens de lire. Je vais donc devoir lire les cinq autres bouquins. Mais je vais devoir faire vite, car je sais que le temps presse. Je ne dois pas perdre plus de temps. Nous devons trouver un moyen de sortir d’ici, et si je peux être celui qui trouve la clé de la solution, j’en serai plus que ravis. Je ne peux que m’imaginer le regard de fierté que porteraient l’instructeur et mon père. Je rêverai de voir cette satisfaction sur leur visage. Alors que je m’empresse de prendre l’un des livres au hasard pour le feuilleter, des fortes secousses se font ressentir. Je crois que le Beautilus est en train de bouger.

Capture:

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