ft. Leonis AMICITIA, ses compagnons, Hermione ALLISTER, Monsieur LAFFITE & sa fille, et le reste du monde...
« Un pause en toute simplicité, ou presque. »
MA TOTALITÉ ♫
Toutes ces sorties captures en bord de mer et d'océan m'ont eu à l'usure je crois. Ce que je pensais être une période creuse pour oublier tout le stress de l'attente de la nouvelle concernant la création de ma licence d'éleveur et l'ouverture de la pension, se révéla être en fin de compte un véritable test d'endurance psychologique. Ma détermination a été mise à rude épreuve, les rencontres ont été mouvementées pour certaines et épicées pour d'autres, mais au final, tout c'est bien passé. C'est en repassant par le laboratoire du Professeur Chen que j'ai pu entrer en contact avec la maison familiale à Parmanie par conversation en ligne, m'annonçant que la licence était arrivée, et que mes futurs collègues étaient déjà sur le qui-vive pour mettre tout le matériel en place, apprêter toutes les petites maisons d'hôtes, et de s'assurer que toute la logistique de la bâtisse fonctionne. Quelque part, ça m'a soulagé, et m'a permis de reprendre ma route vers Parmanie avec plus de sérénité et de plus de conscience d'esprit. J'étais fin prêt à officier en tant qu'éleveur-coach de pokémons, et je n'avais qu'une hâte, de me mettre au travail, et de donner le meilleur de moi-même.
Bien sûr, je n'oublie pas que les concours de coordination existent, et je serai également dans l'expectative de pouvoir à nouveau fouler le sol d'une scène en pleine ébullition, devant des centaines de spectateurs en direct et des milliers de téléspectateurs devant leur écran cathodique ou en ultra-haute définition. Mon objectif reste toujours le même, acquérir le plus de rubans possibles pour tenter ma chance auprès de l’Élite, ce groupuscule de coordinateurs et coordinatrices réputé.e.s pour leur talent exceptionnel sur la scène, maitrisant la théâtralité et le sens du grandiloquent au service de la mise en scène pokémon et de la sublimation de leurs partenaires, mais aussi pour leur sens inné du combat de coordination, visant à ne pas forcément faire le plus de dégâts, mais à impressionner un jury et l'adversaire en même temps en mettant au point des stratégies inédites, osées, pêchues et qui demandent une certaine rigueur et un niveau de synchronicité accru avec ses petites créatures extraterrestres. Pour ma part, je n'en suis qu'à mi-chemin, je pense avoir les bases de ce qu'il faut pour pouvoir me hisser jusqu'au plateau de Rivamar, dans les terres reculées de Sinnoh ; mais je pense encore être un poil en-deça de ce qui est exigé de la part de ce haut-lieu de la discipline.
Peu importe. J'ai mes compagnons avec moi, et pour le moment, nous faisons notre petit bonhomme de chemin. Eux aussi sont exténués de tant de péripéties sur les flots et en bord d'étendues d'eau maritimes et océaniques. Je sens qu'ils ont besoin d'une nouvelle petite pause, et je pense que ce ne serait pas de refus que de pouvoir trouver le lieu propice pour se faire. Et telle la Providence, nos prières sont exaucées alors que nous foulons les derniers mètres du chemin, au Nord, qui nous séparent de la Forêt de Jade. Un panneau d'affichage semble retenir l'attention de plusieurs voyageurs, moi y compris. Attendant patiemment mon tour, je me demande bien ce qu'il se trame : un concours de chasse aux insectes ? Une épreuve sportif dans la zone sylvestre un peu plus loin pour tester les athlètes dans leur entrainement pour le grand marathon de la Route Victoire qui a lieu chaque année ? Ou alors peut-être une série d'apparitions de personnes influentes dans le domaine du dressage pokémon, afin d'exhiber des techniques de captures ou d'apprentissages de capacités spécifiques et relatives au domaine de la Forêt de Jade ?
C'est en arrivant enfin vers ce panneau que nous découvrons qu'il n'en est rien du tout de ce que je pensais. Au contraire, on ne pouvait faire plus basique, simple et festif que ce que je venais de lire. En gros, sur le panneau, il y a cette annonce provenant du comité de la Coop'Jade, un groupe de bénévoles œuvrant pour la protection de l'environnement de la Forêt de Jade, la couverture associative de la ville de Jadielle, et de tout ce qui pouvait avoir un lien avec le bien-être de ses habitants. D'une pierre deux coups, la coopération a eu l'idée d'organiser un grand buffet au sein d'une des clairières de la Forêt de Jade, pour y promouvoir le lien social, l'échange, le partage, l'acceptation de soi et de l'autre ; tout en mettant en lumière les échanges naturels avec les pokémons des alentours, sans aucune intention de captures ou de combats singuliers. Un vrai évènement désintéressé de toute contrepartie financière, ne se voulant que purement sociétal et récréatif.
Soit. Ce moment vient à point nommé, cela nous offrira la pause que nous recherchons tant avec mes compagnons. Cependant, pour ne pas arriver les mains vides pour ce buffet, je décide de faire un tour express à la petite supérette de la ville de Jadielle, juste en-dessous de l'arène tenue par le redoutable et énigmatique Giovanni. Un personnage dont peu de choses est sue des habitants des environs, et qui ne semblent pas sortir souvent de son antre, si ce n'est peut-être pour des affaires d'ordres professionnelles ou distinctives de son rang de champion d'arène. Une fois dans le magasin de vivres et de commodités consommables, je jette mon dévolue sur une très belle tarte aux fruits rouges, et m'empare d'une bonne bouteille de cidre. Les deux sont labellisés « Produits de nos Régions », avec l’étiquetage provenant de Jadielle même, preuve que non seulement on peut penser festif, mais on peut également penser local dans nos achats. Prenez-en de la graine les jeunes, le trentenaire a encore toute sa tête et toutes ses valeurs à offrir à ce monde, ne vous en déplaise.
Après un bon petit quart d'heure d'emplettes et de marche sur les lieux des festivités, nous sommes accueillis par deux charmantes dames faisant partie des rangs de la Coop'Jade. Sans trop s'éterniser en conversation, elles nous font signe de nous diriger vers cette gigantesque table nappée de carreaux de toutes les couleurs du spectre chromatique visible de l’œil humain, afin d'y déposer nos victuailles, qu'elles s'empressèrent de noter sur un petit calepin pour, selon leurs dires, contrôler les parts et les proportions de chaque plat et boisson apportés afin qu'il n'y ait personne qui ne se servent de trop, puisque la thématique du moment se concentre sur le partage et la bienséance sociale. Même si je trouve le concept très bien pensé, je ne peux m'empêcher de penser que les excès de zèle de ces deux demoiselles n'étaient pas de si bon ton que cela en avait l'air ; à l'inverse, cela me donne une impression de contrôle à distance des festivités, comme s'il y avait une image de marque à défendre, comme s'il fallait absolument que tout soit parfait et millimétré à la denrée près. Soit. Advienne que pourra.
J'en profite pour relâcher les seuls compagnons que j'ai avec moi pendant ce voyage, dans ma sacoche. Ils sont au nombre de cinq, et possèdent chacun la particularité d'être d'un type totalement différent de ses congénères. Il y a tout d'abord Draco, mon fidèle dragon évolué et compagnon de vie depuis le tout départ de cette folle épopée de coordination ; ensuite vient le tour de Raijū l'Elektek, cet espèce d'espèce simiesque de foudre, que j'ai capturé lors d'un passage bref à la Centrale Pokémon sur Azuria, une force redoutable de la nature, qu'il ne faut pas chercher de trop près sans prendre le risque de se prendre une petite décharge en retour ; puis il y a Lofn, mon Osselait craintif et nostalgique du passé, qui ne comprend pas réellement ce qu'il fait dans cet endroit, lui qui n'est pas très à l'aise avec les pokémons insectes, mais là n'était pas la question, et je lui faisais vite savoir ; puis il y a Somnus, mon fier Alakazam, toujours prêt à réfléchir à des théories pokémons plus toutes plus farfelues les unes que les autres, et qui n'hésitent pas à les faire partager via la Télékinésie et son aptitude incroyable à pouvoir répliquer le langage humain ; et pour finir, puisque Draco est là, je ne peux pas ne pas vous représenter Geshtinanna, ma fidèle Rafflesia, la partenaire de crime de mon Draco adoré, eux qui ont su nouer un lien d'amitié si fort entre le concours de coordination où la plante géante avait aidé son ami dragonet à évoluer, tandis qu'en retour, il lui avait permis d'évoluer dans la forêt de Floraville, aux détours d'un combat haletant contre un Moufflair et ses Moufouette, en la compagnie du dresseur-coordinateur-éleveur Basil Oersted.
Que sont devenus mon Léviator, mon Lokhlass, mon Psykokwak, mon Stari et mon Hypotrempe ? Tous mes nouveaux partenaires liés à l'élément de l'Eau était partis en stockage dans la boite numérique reliée à mon compte personnel, afin que l'une de mes petites sœurs encore à la maison familiale puisse les récupérer, les emmener au Centre Pokémon de Parmanie, pour leur donner les quelques soins qu'ils méritaient, en attendant mon retour vers la pension. D'ailleurs, j'ai enfin pensé à un nom à cette pension : l'Amicitia Training Center. Pas mal hein ? Ça fait bien pensé à un centre sportif comme on en trouve dans les grandes villes, et en plus je peux donner ses lettres de noblesse à mon nom de famille. Je ne suis pas peu fier de cette trouvaille, et je vais en impressionner plus d'un j'espère.
- Ahem... excusez-moi jeune homme.s’annonce une voix mûre jusqu'à mes oreilles. - Oh pardon !m'excusé-je.Je ne vous avais pas vu. Après vous !réponds-je en m'écartant du passage jusqu'à la grande tablée. - Que c'est aimable mon garçon, mais je voulais vous parler à vous surtout.avoue la voix féminine assurée et charismatique. - Vous êtes sure que c'est à moi que vous voulez parler ? On se connait ?m'inquiété-je. - Vous, non. admets l'interlocutrice. Moi en revanche, oui, ou du moins, j'en sais assez sur vous depuis cette fameuse soirée d'inauguration dans votre toute nouvelle pension. - M-ma.. Que... Comm... Hein ? Vous étiez là ?m'étonné-je.
La femme qui me fait la conversation avait l'air d'être dans sa fleur de l'âge, la quarantaine je dirai, pas plus ; ou alors elle était bénie des forces de la nature concernant la conservation génétique. Une chevelure d'un blanc immaculée, mi-longue, légèrement argenté par endroits donnant un effet de luminosité troublant. Un regard déterminé, souligné par deux grandes pupilles d'un acajou stupéfiant. Un sourire ravageur et une prestance charismatique qui la fait sortir du lot de toutes les convives féminines de l'évènement sylvestre qui se tient en ce moment-même. C'est simple, s'il n'y avait pas cette sensation de différence nette d'âge, elle aurait très bien pu être mon type de femme : sûre d'elle, intelligente et perspicace, au charme et au charisme naturel fou. Elle me fait penser un peu à maman à un âge plus jeune que le sien. Une vraie femme de pouvoir et de beauté.
Elle s'appelle Hermione, Hermione Allister de son nom complet. Je ne lui fais pas savoir, pour garder la surprise, mais je reconnais son identité. Elle était l'une des invités à la soirée d'inauguration des futurs locaux de la pension. Elle débarque tout droit de la région de Kalos, et m'intime du fait qu'elle s'était mise en tête de venir faire carrière dans la région du Kantô, en tant que gouvernante d'un domaine important. Cela m'en bouche un coin. Elle a réellement toutes les qualités requises pour faire une femme d'affaires redoutable, et pourtant, tout ce qui l'intéresse s'est de pouvoir rendre service à son employeur, à ses collègues, et à toutes celles et ceux qui bénéficieraient de son temps là où elle le donnerait. Elle avait d'ailleurs déposé sa candidature sur le comptoir de la réception avant de partir, en me faisant passer transmettre le message par Abel.
- Vous savez Leonis... je peux vous appeler par votre prénom ?semble soudain s'inquiéter la blanche. - Oui oui, allez-y ! Pas de problème !la rassuré-je. - Depuis que je suis venu sur Kantô pour votre soirée d'inauguration, j'en ai profité pour faire le tour des grandes villes. Safrania. Céladopole. Azuria. Carmin-sur-Mer. Parmanie.annonce-t-elle avec quelques envolées de bras et de doigts pour se donner de la consistance.J'ai beau leur chercher des défauts, mais c'est tellement différent de la région de Kalos, et tellement rafraichissant de découvrir qu'ici, tout est plus simple, tout est plus épuré... - Ah bon vous trouvez ?lui demandé-je étonné. - Oui ! On sent que la culture de la société est ancrée dans les fibres de chaque lieu, de chaque habitant. Vous avez grandi avec cette opportunité innée de pouvoir vous lier malgré les castes sociales, les différences de croyances et de finances.continue-t-elle de raconter.La vie du Kantô semble beaucoup plus axée sur l'humain et son rapport aux autres, qu'à Kalos, où la course à l'utilisation la plus profilique et profitable des sciences et des nouvelles technologiques est devenue maladive, essentielle, presque sélective des groupes sociaux. - C'est regrettable en effet.admets-je.Et pourquoi être venue jusqu'à l'inauguration de la pension, si je puis me permettre la curiosité ? - Vous ne perdez pas le nord vous. Hu hu.pouffa-t-elle de rire.Il se trouve que mon ex-mari est un collègue de votre père, Cor. Ils ont partagés quelques moments de travail ensemble à la Cycling Road Company, à tel point que parfois ils s'invitaient entre eux, l'un chez l'autre, tantôt sur Parmanie, tantôt sur Illumis.révèle-t-elle. - Je n'en avais aucune idée. Mon père ne nous raconte que très rarement ce qui à trait au travail.confie-je. - Je n'en doute pas une seule seconde.concède-t-elle.Mais toujours est-il que c'est lorsque j'ai vu votre annonce de recherche de personnel sur l'internet, Leonis Amicitia, que je me suis dit qu'il fallait que je tente ma chance, que c'était un signe du destin. Que j'allais me réconcilier avec une partie de ce qui avait pu être ma vie avec mon ancien compagnon. Et que j'allais me rendre utile en ajoutant ma petite touche qui est la mienne, dans un monde où l'humain et le pokémon se côtoie, sans jugement, sans à priori rédhibitoire.finit-elle de dire. - Je comprends maintenant votre point de vue. Votre besoin urgent d'un retour vers un contact plus simple et plus authentique avec le monde extérieur.lui fais-je comprendre. - Et c'est donc par ce que je me permets de vous soumettre ma candi- - Monsieur Amicitia ? C'est vous ?alpague une voix de fond derrière Hermione. - Mais oui r'garde, vieux croûton, j't'avais bien dit qu'le rej'ton Amicitia était là-bas !peste une voix peu féminine et pourtant reconnaissable.
D'un coup d'un seul, les souvenirs me reviennent. Il s'agit de Monsieur Laffite, un octogénaire retraité des métiers de la forge, ancien orfèvre de pokéballs sur Safrania, en compagnie de sa rustre de vieille fille, Colette, dans sa fin de cinquantaine, femme au foyer sur Lavanville. Chacun de nos rencontres était un plaisir pour moi avec ce monsieur. Sa simplicité, sa candeur dans les conversations nostalgiques d'un autre temps. Tout l'opposé de sa descendante directe, qui n'a qu'une seule idée en tête et un seul mot à la bouche : l'argent. Elle est l'archétype même de la femme ayant raté une partie de sa vie professionnelle à cause d'inaptitudes avérées entretenues par des années d'école buissonnière à durée indéterminée. C'est simple, sa présence suffit à éclipser la joie de vivre communicative de son père, lui qui est un homme simple et avenant. La distraction est telle que j'en oublie Hermione, qui s'en est allée vers la grande tablée, probablement pour se dégoter quelque chose à boire et à manger. Même si j'en connais un qui à flairer l'entourloupe conversationnelle, Raijū, qui s'est empressé de la rejoindre pour lui tenir compagnie.
Puis de fil en aiguille, d'autres personnes venues partager ce magnifique buffet coopératif viennent se joindre à notre conversation. Subtilement, je tente quelques déplacements en arrière, puis sur les côtés, pour les faire rejoindre l'espace central de la clairière où nous nous trouvons, pour ensuite s'y assoir. Les thèmes sont divers et variés : il y a d'abord toutes ces questions à propos de la pension que je vais ouvrir ; puis il y a aussi des demandes de renseignements sur la Piste Cyclable et les potentielles nouvelles directives provenant de mon père, si tant est que ce dernier ait la bonne idée de les partages avec moi ; puis certains divaguaient au sujet des pokémons insectes qui peuplaient les lieux et que nous avons l'occasion de voir parfois trainer autour de la grande tablée, probablement à la recherche de nourriture pour apaiser leur manque de quiétude soudaine. Pour ma part, je prête une oreille peu attentive à chacune des conversations, mais je ne quitte pas Hermione une seule seconde des yeux, toujours en la compagnie de mon Elektek, qui semble beaucoup la faire rire, et qui lui-même semble être animé d'un sourire radieux. Aurait-il trouvé son âme soeur ? Sacré primate électrique !
Le reste des festivités se déroulent sans anicroche. La nourriture passe de mains en mains, de partie de nappe en partie de nappe. Les boissons coulent à flot, les éclats de rire et les quelques houles verbales vont de-ci de-là de la grande tablée, sans en perturber l'esprit convivial et simple de cette réunion éphémère. C'est dans des moments comme celui-ci que l'on peut véritablement apprécier la présence des autres, et de pouvoir développer toute l'essence de sa propre existence. Les individualités ne sont pas toutes faites pour coopérer et s'entraider, mais le simple fait de les faire se rencontrer semblent avoir comme effet une certaine émulation sociale, vectrice de nouvelles valeurs et de nouveaux états d'esprit. Un moment de liesse et de bon aloi que la directrice de la Coop'Jade ne manque pas d'utiliser pour nous faire un petit discours.
« Chers convives, chers amis. J'en profite pendant que la petite fête bat son plein, pour vous adresser une nouvelle nos plus sincères remerciements quant à votre présence pour cette grande tablée de la solidarité organisée par la Coop'Jade. Nous voulions vraiment créer un petit évènement socio-caritatif, dans la Forêt de Jade, pour sensibiliser les gens sur l'importance de la préservation de lieux comme cette forêt, où vivent en harmonie la communauté des pokémons, au contact de la société humaine. Nous ne le soulignerons jamais assez, mais c'est en faisant chaque jour quelques petits gestes citoyens et civilisés que nous pourrons parvenir à une société dans l'équilibre et le partage des valeurs humaines. Du fond du cœur, nous vous remercions pour votre généreuse contribution comestible. N'hésitez pas à venir en bout de table pour venir apposé un petit mot et une petite signature sur le livre d'or de la Coop'Jade, à côté duquel se trouvera une petite corbeille pour y recevoir d'éventuels dons. Merci à vous, et bonne fin de festivités ! »
- A peine téléphoné comme dénouement, ne croyez-vous pas ?me chuchote une voix féminine et suave dans l'oreille. - WHOAAAA !*me rendant compte de l'identité de l'interlocutrice*Hermione ! Vous m'avez fait une peur bleue ! Vous êtes là depuis longtemps ?lui demandé-je. - HA HA HA ! Si vous aviez vu votre tête !ricana-t-elle à gorge déployée.Je viens tout juste de me frayer un chemin jusqu'à votre partie de table, votre petit compagnon pokémon est un vrai gentleman.dit-elle en regardant en direction de mon Elektek, qui semble tout penaud et tout gêné de fierté. - Eh bien, je le découvre en même temps que vous.lui avoué-je.C'est pas tous les jours que môsieur nous fait cet honneur !le provoqué-je en faisant les gros yeux. - TEK TEK ! Teeeeeek ! TEK !peste-t-il en levant les yeux au ciel, et en tapant du pied. - HAN HAN HAN ! Vous êtes hilarants tous les deux !se gausse Hermione, à peine gênée pour Raijū.Mais revenons à nos mots et tons, Leonis. - Oui j'vous écoute Madame Allister.lui réponds-je du tac-o-tac. - HERMIONE ALLONS ! Vous me faites passer pour une vieille gâteuse en m'appelant ainsi !s'offusque-t-elle, la moue rieuse trahissant son côté taquin. - Hé hé ! Oui, Hermione, je vous écoute. - Eh bien voilà, tout en sortant un papier de son sac à main, je voulais vous proposer, à nouveau, et de visu, mon curriculum vitae ainsi qu'une lettre de motivation pour postuler en tant que gouvernante-réceptionniste au sein de votre pension.avoue-t-elle. - Trop bi- ahem ! Je veux dire... vous êtes sûre ?fais-je semblant de demander, trahissant de justesse mon engouement pour la nouvelle. - Aucun doute. Votre aura est très communicative, vous avez cet espèce d'urgence dans votre envie de donner de votre temps et de votre personne à toutes celles et ceux qui croisent votre chemin.justifie-t-elle.La preuve avec ce grand buffet. Je ne crois pas avoir vu quiconque se sociabiliser autant à votre contact, ni même avoir qui que ce soit pouvant rivaliser avec votre potentiel conversationnel sympathique, humble, simple et charismatique.dit-elle en regardant autour d'elle pour être sûr de ne pas dire de fausseté. - Vous le pensez vraiment ?douté-je. - Allons voyons. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure !annonce-t-elle avec une évidence presque provocatrice.Vous êtes fait pour le contact au plus proche de la population, et il n'y a pas à douter de votre futur succès avec cette pension. Moi j'y crois. Que pensez-vous de mon offre ?achève-t-elle. - Hmmm...soupiré-je en me grattant le menton.Eh bien...poursuis-je en faisant une moue faussement dubitative.Je crois que- FFFFFFT !m'interromps-je en déchirant les deux papiers qu'Hermione vient de me donner. - Je crains de ne pas comprendre ?se soucie Hermione. - Vous êtes engagée. - Je vous demande pardon ?redemande-t-elle comme si ses oreilles avaient brusquement cessé de fonctionner. - Vous avez le poste.dis-je le sourire jusqu'aux lèvres. - Mmm-Mais ! Vous n'avez pas lu- - Oh ? Vos états de service et votre lettre de motivation ? A vrai dire, je les avais déjà lus. - Quand est-ce que ? - Tada !la surprends-je en sortant moi-même de mon sac à dos une chemise nommée "ATC", et dans laquelle j'avais une copie du curriculum d'Hermione. - Vous l'aviez donc depuis tout ce temps ? dit-elle les yeux légèrement larmoyants. - Eh bien oui. Figurez-vous que je comptais vous rappeler une fois de retour sur Parmanie. Votre profil est exactement ce que je recherche.avoué-je.Mais maintenant que je peux vous parler en personne, et me rendre compte de la véritable personnalité derrière ces états de service impressionnants dans l'hôtellerie-restauration. Je ne peux définitivement pas me passer d'un élément aussi crucial que vous. Vous avez donc le poste.achevé-je.
Les quelques convives qui ont malgré eux suivi la conversation se mettent alors à congratuler Hermione pour son embauche venue de nulle part, ou du moins, venu d'un endroit auquel ni moi ni elle ne nous attendions. Quelques verres de cidre sont partagés pour célébrer ce moment, et quelques victuailles nous revenant en centre de tablée trouvent preneur parmi la foule qui vient de se ramener vers nous, partageant la nouvelle jusqu'aux quatre coin des lieux.
Il n'y a pas à dire, ces moments de félicité que personne ne peut prévoir sont les petites victoires et les petites fortunes que l'on peur se vanter de récolter une fois dans sa vie. Que finalement, dans un océan d'ombre et d'amertume, il y a toujours une grande tablée, quelque part, dans la lumière fine et chaleureuse d'une clairière, prête à vous accueillir, à partager ses plus beaux moments, histoire de vous transporter dans un monde plus léger, plus volatile mais ô combien fédérateur. Et c'était sur ces quelques notes d'allégresse que je voulais terminer cette soirée, en la compagnie de mon quintette de pokémons qui participaient à l'animation de cette fin de journée, celle d'Hermione, celle de Monsieur Laffite, de son imbuvable puits de ressentiment que représente Colette, sa fille, ainsi que tous les autres convives rassemblés par la Coop'Jade.
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