Cela faisait longtemps que je n'étais pas revenu sur les terres Johtoniennes, et je dois dire que c'est toujours un réel plaisir que de fouler cette région voisine du Kantô. On y respire un air familier, mais assez original et distinctif pour que l'aventure y soit pleine et intrigante. Pour ma part, ma dernière fois au sein de cette partie de la région voisine, c'était pour l'occasion du festival printanier de Floraville. Le Festival des Fleurs. Cette animation - connue par tous les aficionados des plantes, des reproducteurs végétaux et arboricoles, des amoureux de la nature, des Pokémons plantes ou simplement les adorateurs des choses simples et de la fête - avait été la petite parenthèse salvatrice dont j'avais eu besoin pour me remettre de mes émotions du concours de coordination d'Irisia. Un concours au sein duquel j'avais pu rencontré de nombreux autres comparses coordinateurs et coordinatrices, dont un avec qui je m'étais lié d'amitié, Basil Oersted.

Un coordinateur et éleveur, détenteur de bon nombre de ces rubans de prestation, promis à un futur passage à l'Élite que je ne manquerai pour rien au monde. Voir quelqu'un que je connais et que j'apprécie, évoluer sous le feu des projecteurs, et qui représente tout ce qui avait fait que je voulais me lancer dans le domaine de l'élevage tout en perdurant dans la filière de la coordination de compétition. Ça n'a pas de prix. Même si je devais y assister par écran de télévision interposé, je ne faillirai pas. Si ce dresseur-coordinateur me revient en tête, c'est tout simplement car j'ai enfin pu convenir d'un petit temps de repos de mon côté, pour venir le rencontrer lui, sur Johto, sur Oliville, là où sa propre pension se trouve. Le contact avait été fait par mail, de façon très amicale et légère. Le rendez-vous avait été pris de mon côté grâce aux efforts conjoints d'Hermione Allister, ma gouvernante, et d'Abel Caldwell, mon préparateur physique et administrateur second de la pension.


Le voyage en lui-même n'a pas été difficile, mais m'aventurer sur la ville d'origine de Basil était probablement la partie la plus coriace, du fait de ma désormais popularité dans le domaine de la coordination. Fort de deux rubans à mon actif, la prestation de mon Ortide et de mon Minidraco de l'époque avait eu l'effet d'une petite sensation. Assister à l'évolution d'un Pokémon dragon n'était pas chose courante, surtout pour un spécimen aussi timide que rare à l'état sauvage ; mais ce qui avait été plus marquant, c'était la prestation à l'unisson de mes deux partenaires, qui avaient su incarner leur personnage à la perfection, donnant à la prestation une allure de pièce de théâtre romantique et imprégnée d'une atmosphère de temps immémoriaux. A l'époque, je me souviens que l'on m'avait reçu pour une courte et timide entrevue auprès des quelques journalistes sur place, sur laquelle j'étais attendue quant à cette décision de faire évoluer mon dragon de façon aléatoire, inattendue, sans crier gare. En réponse, j'avais invoqué les aléas du direct, mais aussi, l'aboutissement de longues heures et d'interminables journées d'entrainement en la compagnie de mon compagnon draconique. Ce qui avait plu aux poseurs de questions, qui s'étaient alors empressés d'insérer un tout petit encart du journal de la coordination connue de la presse internationale, non loin justement des articles principaux et juteux sur les performances incroyables de Nicholas Dyze et Basil Oersted, les nouveaux détenteurs du cinquième et dernier ruban avant l'accès à l'Élite, sur les hauts plateaux de la région de Sinnoh.


Pendant que je me remémore cette époque révolue mais ô combien importante de ma carrière, j'arrive aux abords de la charmante et clinquante bâtisse censée abriter la pension de Basil, celle répondant au nom de Constellations. Très certainement en rapport avec des envies de grandeurs et d'intemporalité du monde céleste, qui brillait certainement dans les yeux du dresseur-éleveur blond. Accompagné de mon fidèle Draco, et mon tout jeune Zorua d'Hisui, je me réjouis par avance de pouvoir refaire la rencontre de mon comparse coordinateur. Nous aurons beaucoup de choses à nous dire, à nous réveler, et beaucoup à apprendre l'un de l'autre. Rien que pour ça, je suis reconnaissant de sa disponibilité et de cette faveur qu'il me fait, en m'accueillant dans son antre. Je fais retentir alors le petit carillon en forme de cloche près du portail d'entrée, et m’annonce à qui voudra bien se manifester.

- Excusez-moi ! Je viens de la part de monsieur Oersted. introduis-je. Je suis Leonis Amicitia, de la pension sur Parmanie à Kantô. Iiiiii~il y a quelqu'un ? interrogé-je alors avec l'air un peu perdu et stressé.

J'espère à ce moment-là que quelqu'un viendra me sortir de cette situation quelque peu gênante, moi qui suis un grand timide. Attendre devant une porte d'entrée, quand bien même c'est ce que je demande à mes clients, n'est pas une tâche facile à exécuter. Il faut pouvoir maintenir sa posture, ne pas trahir d'impatience dans la voix, l'intonation et la gestuelle ; tout en acceptant de subir le regard curieux des quelques passants du village, qui eux, savent qui se trouve dans l'enceinte du bâtiment, et également les raisons de ma présence droite et immobile près de cette demeure.

Une voix familière commence à se rapprocher d'un côté de la demeure qui me fait face. Il s'agit bel et bien de ce cher Basil Oersted, ce dresseur de talent que j'ai rencontré à Floraville, lors de l'évènement de printemps. Visiblement, il n'a pas l'air trop occupé, et me fait même signe de rentrer au sein de sa bâtisse, sans vraiment prendre le de savoir si c'était bien moi qui le convoquais. Je ne peux m'empêcher de remarquer les parterres de fleurs, toutes écloses, proposant une farandole de couleurs et de senteurs toutes plus exquises les unes que les autres. Non seulement ce type était doué en combat pokémon, mais il avait la main verte aussi ?! Incroyable. Heureusement que chez moi c'est Lyonell qui s'occupe des espaces verts en compagnie de Lana et Hermione, sinon, je ne donnerais pas cher de espaces verdoyants de mon domaine. Pour tout vous dire, je suis à peu près sûr que je serais capable de faire mourir un cactus si j'en avais l'occasion... c'est dire si ma main est tout sauf verte.

Alors que je m'approche de l'entrée de la Coopérative, je remarque que deux petits filous pokémons sortent en trombe de depuis l'arrière des jambes de l'éleveur. Tout d'abord, un charmant petit Evoli, dont la couleur du pelage est saisissante, tellement elle est rare, peu répandue, et surtout révélatrice du fameux marqueur génétique de la chromatie. C'est simple, il ressemble à une petite peluche qu'on aimerait bien prendre dans ses bras, câliner jusqu'à ce que notre dose de mignonnerie soit délivrée, et notre soif de bonheur étanchée.

Et immédiatement derrière, peinant légèrement à garder la même vitesse de course que son homologue à fourrure, un petit Pichu, un bébé pokémon tout à fait particulier, stade évolutif antérieur d'un Pikachu lambda. Lui aussi est mignon à croquer, avec ses petites oreilles dont les bouts triangulaires sont noir de jais, et ses toutes petites joues donnant à sa petite frimousse une plus-valu en mignonnerie. C'est simple, je crois m'être perdu dans mes pensées, à imaginer le bonheur que pourraient connaitre ces deux types de Pokémons à la pension. Je vois déjà Hermione et Lana être gagas de ces petites créatures. Puis Basil me sort de mon état pensif, pour m'accueillir et me demander si j'avais pu trouver facilement.

- Pour ça, il n'y a vraiment pas eu de mal, ha ha ! ris-je avec sincérité. Les locaux m'ont aiguillé jusqu'à chez toi, et ils n'ont fait que chanter les louanges de la Coopérative ! lui révélé-je.


Et alors que je pénètre dans le vestibule de l'entrée de la pension, je ne peux m'empêcher de sentir cette brise qui nous parvient grâce à l'ouverture de la porte d'entrée et de celle au fond de la pièce, donnant sur le fameux jardin fleuri. L'éleveur décide alors ensuite de fermer la porte, tout en me proposant quelque chose pour me désaltérer. Bonne idée, quelque chose de frais me ferait le plus grand bien.

Seulement voilà, quoi lui demander ? De l'eau ? Une citronnade ? Quelque chose de plus rapide à effectuer, comme une infusion à froid ou un café court ? Mais comme si nous avions été connectés dès mon arrivée, Basil se lance dans une proposition de sélection : thé glacé, milkshake au lait meumeu, et tout plein d'autres boissons dont les ingrédients proviennent tous de commerces locaux, fournis en direct à Basil à la Coopérative, ou directement auprès des producteurs sur site. Je vais pour énoncer un choix alors décidé dans ma tête, quand le jeune homme blond me propose également de visiter la pension, et ensuite prendre cette fameuse boisson.

- Oh ça serait avec plaisir ! Je sens que cet endroit recèle d'histoires fabuleuses. fantasmé-je alors. Si toutefois tu t'en souviens, je me tenterai sur un Milkshake au lait meumeu goût chocolat praliné si c'est possible, s'il te plait ?

Le sourire du jeune éleveur est contagieux, car j'arbore moi-même un large sourire lorsque je lui réponds à propos de la visite et de ce que je voulais pour me rafraichir. Le contact était déjà naturellement bien passé du temps de l'évènement floral, mais je trouve que cette constatation est encore plus évidente là, maintenant, tout de suite. Il m'inspire confiance, et je décide de le suivre au gré des différentes pièces de sa pension. Je sens que ce passage chez lui sera source d'émerveillement et de bonnes surprises.