Jusqu’à ton dernier souffle tu te souviendras avec une clarté déconcertante de votre première interaction. Ses mains qu’il triturait. La sueur contre son front. Le chandail blanc et les joggings noirs qu’il portait. Sa manière posée d’occuper l’espace. Sa voix un peu timide mais assurée lorsqu’il a prononcé ton prénom à travers le cadre de porte.

Soo-ah. Tu n’as jamais aimé ton prénom jusqu’à ce que tu l’entendes glisser entre ses lèvres. Les adultes de ton entourage ne se sont jamais rappelé de comment le prononcer et les enfants à l’école eux trouvaient tous les moyens de le déformer juste pour te pousser à bout. Jusqu’à l’arrivée de Seul-ki en secondaire 1, ta mère et toi formiez la seule famille d’origine coréenne vivant en banlieue de Jadielle.

Pourtant toi tu ne t’es jamais perçue comme si différente des autres. Tu n’avais de coréen que ton nom et tes traits. À la maison vous avez toujours parlé français. Tu as appris quelques phrases ici et là pour parler à tes jobumo avant que la mort ne les emporte à quelques mois d’intervalle l’un de l’autre quand tu étais toute jeune encore, et puis un peu encore à l’agence dans le cadre de ton contrat, mais jamais assez pour tenir une conversation digne de ce nom.

Soo-ah te réduisait à deux ridicules syllabes et t’ostracisait tout aussi rondement. Tu as souhaité avoir tous les noms à travers les âges. Jade, Magalie, Annette. N’importe quoi pour avoir une chance, même minuscule, d’appartenir.

Mais lui a dit ton prénom sans hésitation, avec une prononciation parfaite et avec une telle certitude, si bien que tu t’es tout de suite sentie vue. Comme tu le n’as jamais été auparavant.

Tu ne savais pas trop comment il avait appris ton nom. À cette époque tu venais à peine de signer ton contrat comme trainee et lui avait déjà fait ses débuts officiels un an auparavant. Tu avais découvert son groupe longtemps avant de t’engager avec l’agence, dans le temps du busking et des livestreams sur VLIVE. Vous n’étiez pas de la même planète, let alone de la même galaxie, et pourtant il était là la main tendue devant toi.

Tu avais dansé pour un des vidéoclips de son groupe quelques semaines auparavant. Un corps parmi un océan d’autres. Rien de mémorable. Mais il a enchaîné en te disant combien il t’a trouvée bonne et qu’il espérait vraiment te revoir. Tu t’es dit à ce moment à travers ton malaise qu’il disait ça pour te rendre confortable. Que c’était une formalité de travail qu’il disait à quiconque travaillait avec lui.

Tu as pu te ressaisir après ça et tu lui as serré la main avec un petit sourire. C’était tout ce que l’équipe attendait. Les chorégraphes ont pris la parole et ton attention s’est fixée sur eux. C’était la première performance où on te distinguerait. Ton agent a poussé pour que ça soit toi qui ait le casting. Il fallait en profiter pour te prouver. Un fuck up dans une telle opportunité t’enterrerait certainement aux fins fonds des placards de l’agence pour les années à venir.


La première fois que vos corps ont existé en symbiose tu as cru comprendre ton true calling. C’était électrisant. Chaque partie de ton corps était hypersensible au moindre changement. On aurait dit que tu avais trouvé comme une extension de toi-même dont tu ne connaissais pas l’existence mais que tu reconnaissais de la manière la plus viscérale possible.

Tu as tout de suite su que tu étais fucked. Mais du bas de tes quinze ans, tu ne n’aurais jamais pu comprendre tout ce que ça impliquait.


Après ça il était partout. Toi aussi for that matter. La réception phénoménale inouïe de ta performance dans son vidéoclip t’a débloqué toutes sortes d’opportunités que tu n’a jamais cru possibles. Depuis des mois tu enchaînais les features dans des vidéos pour des groupes et des idols de plus en plus connus. Tu venais tout juste de faire tes débuts à la télévision avec certains d’entre eux pour la promotion de leurs nouvelles chansons et ton agent négociait déjà ta participation à la prochaine compétition de danse télévisée.

Il t’abordait dans les coulisses des plateaux de tournage, dans les ascenseurs de l’agence, à la cafétéria les rares fois où tu avais le temps de manger. Il ne manquait jamais de te féliciter de tes nouveaux accomplissements, te disait qu’il leur avait dit que tu torcherais. Sa petite étoile. Une partie de toi était malaisée devant tant d’attention de sa part, mais tu n’arrivais pas à l’articuler. Finalement tu étais juste trop fière pour ça. Tu avais tellement travaillé fort pour ça.

Un après-midi il est apparu par-dessus ton épaule pendant que tu scrollais sur TikTok dans la cafétéria. « Oh my God, Leo, fais-moi pas peur de même ! » Tu as ri de ton petit rire stupide d’adolescente trop contente de le voir apparaître. « Passe-moi ton téléphone. » Tu t’es retournée vers lui avec un air incertain. Il a agité les doigts de sa paume tendue, l’air de dire, aweille, j’ai pas tout mon temps. Tu as capitulé immédiatement.

Il a pianoté sur l’écran peut-être une minute avant de te rendre l’appareil. Il était ouvert sur la page d’un nouveau contact. Leo . « Comme ça on va pouvoir se parler pendant que je vais être en tournée promotionnelle dans les prochaines semaines. » C’était la première fois que tu en entendais parler, mais en réalité c’était niais de ne pas l’avoir vu venir. Tu as eu un pincement au cœur à l’idée de ne pas le voir pendant aussi longtemps. Sa présence était rapidement devenue une constante dans ta vie. « Tu vas me manquer, ma belle Soo-ah. T’es mieux de m’appeler ! »

Juste comme ça le pincement au cœur était oublié.


Le plan était de ne pas trop le contacter pour ne pas le déranger. Il serait épuisé après toutes les entrevues, les apparences variées et les performances. Il ne voudrait pas vraiment être dérangé par ta petite vie de petite fille. Alors tu le textais juste un peu le soir. Toutes les fois sans faute il ne te répondait pas mais t’appelait sur le champ. « Ahhhh, si tu savais combien je suis content d’entendre ta voix. »

Ce que tu pensais allait être quelques échanges au cours des semaines s’est rapidement transformé en une mobilisation de chaque instant de libre. Vous vous textiez des selcas pour commenter chacun des moments de vos journées. Tous les soirs vous vous parliez au téléphone. Tu n’hésitais même plus à l’appeler. Il était généralement de retour à l’hôtel pour vingt-trois heures. Quand ce n’était pas le cas il te répondait pareil et il te parlait à voix basse tout le long du trajet après qu’un chœur de ses hyungs te crie à travers le téléphone des « salut Soo-ah ! ».

Vos appels duraient jusqu’à tard dans la nuit. Tu devais chuchoter pour que ta mère ne te pogne pas debout à de pareilles heures. Quelques fois ça vous est arrivé de vous endormir l’un ou l’autre au téléphone.

Tes notes ont commencé à pâtir de ton manque d’attention, mais ça te rendait tout à fait indifférente. Ta vie était en pleine propulsion. Ta carrière allait mieux que celles de filles qui étaient à l’agence depuis des années et toi et Leo commenciez à construire de spécial.

« Si tu savais combien j’aimerais que tu sois à mes côtés, Soo-ah. »

Who fucking cared about l’école quand tu avais un avenir aussi radieux devant toi. Fuck that.

Modération:

Psykokwak utilise force et trouve un anti-brûle !

---

Un Brocélome lvl 21 apparaît !

« Seul-ki, je pense que je suis en amour. »

Tout au long de son absence tu as imaginé à chaque seconde passante comment allaient se dérouler vos retrouvailles. Dans tes trajets d’autobus au retour d’une longue soirée à l’agence, dans la lune en plein milieu de tes cours tous aussi monotones les uns que les autres, dans ton lit le matin en passant sur repeat ses stories Snapchat, dans tes rêves après que l’un d’entre vous se soit endormi ou ait raccroché… même quand tu n’étais pas consciemment avec lui, Leo occupait ton esprit en permanence.

À ce moment dans ta vie tu n’as jamais été en amour. Tu ne sais pas vraiment ce que c’est, non plus. Ton géniteur n’a pas été dans le décor longtemps. Tu as vu ta mère heureuse à de nombreuses occasions, mais jamais en amour. Pas même quelque chose qui aurait pu s’en rapprocher. Seul-ki n’a jamais vécu ça elle non plus. C’était complètement nouveau pour toi. C’était exaltant. Tout pouvait arriver. Tu flottais.

Est-ce qu’il ferait un big deal de son retour ? Peut-être qu’il omettrait de t’annoncer le moment de son retour pour pouvoir te surprendre à l’agence. Il appellerait ton nom, les bras grands ouverts pour toi. Il te soulèverait du sol en te faisant tournoyer dans les airs et en te serrant tellement fort que tu étoufferais. Il te dirait en te regardant au plus profond des yeux combien tu lui avais manqué. Et puis il t’embrasserait. Le plus beau des premiers baisers qu’une personne pouvait espérer.

Ou peut-être qu’il serait plus timide. Il t’appellerait comme à tous les soirs et il te proposerait de te présenter formellement les boys demain après l’heure du souper. Tu lui demanderais tout innocente si FaceTime ou Messenger l’arrangerait mieux. Tu pourrais t’imaginer son sourire quand il te dirait « ben non, à l’agence, silly ! » Tu t’exclamerais. Le lendemain il te ferait un petit câlin quand tu le rejoindrais. Les gars te serreraient la main ou te feraient des accolades. Tu réussirais à les faire rire. Ils t’incluraient dans leurs inside jokes. Ça se passerait vraiment bien.

Et puis quand Leo partirait aux toilettes un de ses amis te pullerait aside et te dirait combien Leo ne parle que de toi. Qu’il t’aime vraiment. Tu lui sourirais. La gang se mettrait à te raconter plein d’anecdotes cocasses à son sujet. Leo reviendrait et se cacherait la face d’humiliation en reprenant sa place à ses côtés. Sous la table tu lui tapoterais la cuisse pour le rassurer puis tu serrerais ta main contre la sienne. Il te regarderait, d’abord avec un tout petit sourire incertain, puis à pleines dents. Il passerait ses doigts entre les tiens et tu te dirais que rien ne pourrait aller mieux.


À la place de tout ça et tout ce qu’il y aurait pu y avoir entre les deux, tu finirais par le croiser out of nowhere dans les corridors de l’agence un soir après une de tes répétitions. Ni la veille, ni l’avant-veille, ni l’avant-avant-veille, ni toutes les fois d’avant il ne t’avait dit qu’il serait de retour. Ou, qu’il était de retour. Depuis combien de temps était-il revenu ?

Il était entouré de gens que tu ne reconnaissais pas. Il s’apprêtait à te dépasser sans un regard dans ta direction avant que tu n’appelles son nom à haute voix. En se retournant dans ta direction, il a eu l’air de vaguement de te reconnaître, mais sa posture et ses traits étaient restés froids. Complètement détachés. C’était comme parler à un inconnu, à l’exception près que toi et l’inconnu aviez passer des heures au téléphone ensemble depuis des semaines et que votre rencontre accidentelle aurait dû susciter autant de joie de son côté que pour le tien. What the fuck.

Il a eu un petit sourire aussi froid en t’adressant la parole « Soo-ah ! Écoute, j’ai un engagement pressant avec mes collègues là, mais on se parle plus tard, OK ? »

Il n’a pas attendu ta réponse avant de se retourner et de rattraper son groupe. Tu n’as pas entendu ce qu’il leur avait dit en s’éloignant, mais une fille s’était retournée vers toi et une autre avait éclaté de rire. On aurait dit qu’il parlait à une groupie. Il était tellement pressé de mettre fin à la conversation. Tellement peu engagé.

C’était tout sauf que tu t’étais imaginé. N’importe quoi. Tu as tellement eu l’impression de le déranger, alors que c’était lui qui s’était immiscé dans ta vie en premier. Et même pas une once de bonheur à l’idée de te voir ?

Tu t’es dépêchée pour rentrer à la maison après ça. Il pleuvait dehors et tu avais manqué ton autobus avec tout ça. Tu aurais pu retourner attendre dans le lobby de l’agence, mais tu craignais de croiser une personne de sa clique, ou pire, Leo. Tu aurais sûrement été ignorée, comme tu l’avais été avant de braquer les projecteurs sur toi, mais tu ne voulais pas revivre quelque chose d’aussi humiliant. Tu as attendu le prochain autobus sous la pluie battante.

Quand tu es arrivée complètement détrempée à la maison, ta mère a exclamé ton nom avec inquiétude. Tu lui as dit que tout était sous contrôle. Que les portes de l’agence avaient accidentellement été barrées plus tôt aujourd’hui et tu n’avais pas pu retourner à l’intérieur le temps que ta bus arrive.

Leo a appelé une première fois alors que tu désamorçais la situation avec ta mère. Puis une autre fois alors que tu étais dans un bon bain chaud qu’elle t’a fait couler pour te réchauffer et s’assurer que tu n’attrapes pas la mort. Et finalement quand tu étais bien emmitouflée dans tes couvertures. Cette fois-là tu as ton téléphone à portée de main et tu as regardé son nom apparaître sur l’afficheur. Tu as décliné l’appel après la première sonnerie. Fuck you.

C’était la première fois depuis des semaines que vous ne vous ne vous parliez pas. Tu as pleuré jusqu’à sombrer dans un sommeil sans rêve.

Modération:

Vous lancez une Superball sur Brocélôme !

...:

Il n’a pas essayé de te rappeler après ça. Chaque jour qui passait sans contact de sa part te brisait un peu plus le cœur, mais tu as fait comme si de rien était. Tu n’avais pas le loisir de te laisser aller, et tu ne pouvais surtout pas commencer à montrer des signes de faiblesse. Pas maintenant, pas alors que les projecteurs étaient braqués sur toi. À la place tu travaillais plus fort et plus tard. Occuper ton esprit et brûler ton corps pour ne plus être capable de penser à tout ce qui te pesait.

Cette soirée-là n’était pas une exception. Une dizaine de jours s’étaient écoulés depuis votre dernière interaction. Everything was fine. Tu t’entraînais pour un nouveau projet. Un rôle de support féminin pour un boys band qui lançait la toune de l’été. Ça t’arrivait souvent de trouver ordinaires les chansons plus commerciales, mais celle-là tu commençais à la sentir jusque dans tes veines. La chorégraphie était super le fun et le groupe, malgré son ancienneté, était super fin et accueillant. C’était aussi la première fois que tu chanterais dans le cadre d’une performance. Tu voulais vraiment ace ta première apparition publique avec eux. Ton agent t’avait dit que si ça se passait bien tu pourrais probablement les suivre tout le long de la promotion et ça, c’était big en sacrament.

Tu étais sur la fin d’une répétition quand tu as senti son arrivée derrière toi. Franchement. C’était exactement comme vos premières présentations. You had to stop meeting like this. Par orgueil tu ne t’es pas retournée immédiatement. La musique a continué à résonner autour de vous et tu as continué ta pratique comme si de rien était. Sans faux pas ni de voix qui craque. Tu ne voulais pas lui montrer un seul instant le tumulte qu’il suscitait en toi.

Finalement le silence est retombé dans la salle. Il n’y a plus d’échappatoire. Tu t’es retournée pour le regarder. « Soo-ah » Tu te détestais pour la chaleur qui s’immisçait encore dans ton abdomen à la moindre mention de ton nom de sa part. Personne ne devrait avoir autant de pouvoir sur toi. « Ama la vida, right ? » À ton regard déconcerté, il t’a simplement répondu : « je serais un mauvais dongsaeng de ne pas savoir ce sur quoi mes hyungs travaillent. » Tu ne savais pas quoi lui répondre. « Tu fais de l’espionnage industriel pour eux asteure ? » Un petit rire s’est échappé de ses lèvres. My God, comme son rire t’a manqué. Fuck. « Jamais je te ferais ça. »

Comment une phrase autant chargée pouvait-elle être aussi vide de sens ? « Tu peux remettre le bridge rapidement ? Je veux te montrer de quoi. » Tes dents se sont serrées. Bâtard, qu’il se mêle de ses affaires. Tu ne voulais pas vouloir de ses conseils. Tu ne voulais pas avoir besoin de lui, pas même un instant. Tu as ouvert la bouche pour parler mais l’insistance de son regard t’as fait plier presque instantanément. Tu ne pouvais rien contre lui. Tu ne pouvais pas te résigner à mettre fin au moment, whatever the fuck it was about.

Tu as pris ton cellulaire de la table et tu as reparti la musique peut-être une minute avant. « T’es trop saccadée dans le petit boute de salsa. Tu veux vraiment donner l’impression d’être dans l’air. » Il s’est approché de toi, assez pour que tu puisses sentir jusqu’à l’odeur de son savon. Miel et un peu d’orange. Il était devenu tellement vrai à ce moment-là. Rien de vos interactions à distance n’avait pu te préparer à ça.

Tu as hésité un peu. « C’est… un peu difficile à pratiquer toute seule. Me semble que c’est pas si pire quand je le pratique avec les gars. » C’était un point sensible. Tu étais un peu sortie de ta zone de confort dans cette chorégraphie. « Ok, check. » Il a placé une de ses mains contre ta hanche tandis que l’autre a empoigné ta main. Tu as arrêté de respirer. « Tu veux que tout le boute de salsa ait l’air d’une seule et même chaîne de mouvements. » Vous aviez esquissé quelques pas ensemble, puis il t’a fait tourner sur toi-même. Shit. Il avait raison. Tu bloquais et t’interrompais le flow de la transition entre les deux, pis ça c’était même pas en prenant en compte le dip après les turns que tu pouvais pas pratiquer, même avec lui, pas tu finissais dans les bras d’une seconde personne. Tu devais bloquer là aussi. Pourquoi c’était lui qui fallait qui te le dise ? Criss.

« Arrête la musique, on va essayer de quoi sans. » En t’éloignant de quelques pas tu as réalisé que tu faisais tout ce qu’il te disait. Sans hésiter une seule seconde. So much pour ta dignité. Pour ton droit d’être fâchée après t’être fait traiter comme une moins que rien. Malgré tout tes pieds t’ont ramenée sans hésitation à lui.

« J’ai l’impression que tu bloques avec ton pied pis que ça pète ton élan. Genre comme si t’allait tomber et que tu te retenais. Mettons qu’on fait fuck le déplacement et qu’on te fait tourner en place, ça donne quoi ? » Vous vous étiez remis en position et vous aviez réessayé. « Ton turn est stable, c’est good. Essaie donc de faire le déplacement sans élan ? » Encore une fois tu t’es sentie déséquilibrée et puis bloquée. « Ouain, c’est vraiment là le problème. Pratique-le donc ciblé de même une couple de fois ? »

Il était tard et tu as passé la soirée là-dessus. Tu aurais voulu lui dire que ça se ferait pas ce soir, mais tu avais juste fait ce qu’il te disait. Son regard sur toi te rendait inconfortable. « Leo, ça te tente pas de faire littéralement n’importe quoi d’autre pendant que j’essaie ça ? » Il a eu l’air de vouloir répliquer, mais ton ton était tellement suppliant qu’il avait sorti son cell. « Fine, fine. »

Tu as pratiqué une quinzaine de minutes juste ce petit mouvement. Il était devenu moins awkward. On aurait pas autant dit que t’allais tomber pis t’étais plus fluide. « Je pense que ça a plus d’allure de même. » Leo s’était débarrassé de son cellulaire et s’était retrouvé à tes côtés en l’espace d’une seule seconde. « Let’s go, on essaie ça. » Vous aviez repris du début et ça le faisait. Vraiment plus que plus tôt. « Hey, look at you, you figured it out ! On se fait un essai avec la musique ? » Il t’a lancé un sourire sans réserve. Tu as lancé la musique et il a remis ses mains contre toi. Cette fois il n’y avait aucune hésitation de ta part. « Fuuuuck yeah ! »

Son excitation t’a paru tellement sincère à ce moment-là. Et même si tu voulais rester fâchée contre lui, tu n’y arrivais pas. Les derniers jours étaient comme rentrer dans des turbulences en avion. C’était désagréable, inattendu, mais les vents avaient changé et tout s’était soudainement calmé. Aussi abruptement que c’était survenu.

Tu ne pouvais juste pas comprendre qu’il aurait fallu retenir ton souffle, rester en alerte, pour la prochaine vague.

Modération:

Feuforêve lvl 20 apparaît !