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» [Solo/Modéré] Carnet de Bord : Préface ― Le syndrome du Survivant

Ajora Caldwell

Ajora Caldwell
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Dim 28 Avr - 21:42

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« Le passé d'Ajora »

EXPLORATRIX NATIVITAS


Préface : Le syndrome du survivant

Si vous vous attendiez à ce que je vous raconte directement ce que je suis venue faire dans les environs d'Ecorcia, et plus précisément dans le fin fond de ce Bois aux Chênes, alors il vous faudra attendre encore un petit peu. Ce que je m'apprête à vous raconter vous servira très certainement dans la lecture de ce voyage qui est le mien. Comment ? Vous ne voulez pas vous enticher de détails superflus à propos de cette Ajora Caldwell de malheur ? Eh bien tant pis pour vous, car c'est exactement ce que je vais faire, ici et maintenant. Au moins, vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai pas prévenue.s.

Il était une fois ... Remboursée !!! Hé oh, ça va les commentaires désobligeant de moi envers moi-même ? Je sais bien que je ne suis pas la plus grande des oratrices, simplement une exploratrice en quête de savoirs, de connaissances pratiques du terrain, et de trouvailles toujours plus incroyables à propos du monde des Pokémons ; mais tout de même ! Je sais mettre les formes quand il le faut, vois-tu ? C'est bon, vas-y ma grande, on verra bien ce que ça rendra ...

- Pfff *soupire* Il faut vraiment que j'arrête de me parler toute seule... écris Ajora, juste, écris !


Et alors que je commence à gratter quelques mots sur mon carnet d'exploration, je me remémore enfin ce que je voulais vous compter : mon histoire. Une histoire qui pourra vous paraitre un tantinet désuète, passée de mode, simple dans sa narration et incroyablement banale au demeurant. Mais c'est la mienne, elle n'est pas parfaite, elle n'est pas aussi fluide que celle de monsieur et madame tout-le-monde, mais elle a le mérite d'être singulière, jonchée d'obstacles et de barrières, saupoudrée de quelques revers du destin et de quelques facéties de l'existence. Mais cette histoire a fait de moi la femme que vous pouvez voir évoluer depuis peu.


Je vais donc vous raconter l'histoire d'Ajora Caldwell. Petite frimousse née un soir d'été, par une journée de chaleur extrême. A l'ombre d'une fenêtre dont les rideaux de satin de couleur olive avaient légèrement tirés pour ne pas agresser la maman. Ma maman. Alma Caldwell, née Baeriswyl.

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Mister J

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Lun 29 Avr - 16:08

Un Coconfort niv.7 apparaît !

Que voulez-vous faire ?



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Ajora Caldwell

Ajora Caldwell
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Lun 29 Avr - 19:06

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« Le passé d'Ajora »


C'était un soir d'été, par une chaleur sèche comme on en avait rarement eu cette année-là. 19 Juillet 1989. Vingt-deux heures et trente-cinq minutes pour être très précise. Alma, professeur de sciences naturelles et humaines, était sur le point de donner la vie. Elle avait attendu ce temps pendant ces neuf durs et longs mois, voire même un peu plus longtemps, car l'heureux évènement poignait bien après la date prévue pour la délivrance corporelle. Le papa, Alessio Caldwell, modeste horloger-orfèvre natif de Sinnoh, qui avait déménagé pour les beaux yeux de sa belle et douce enseignante de passage, n'en pouvait plus non plus d'attendre tout ce temps pour accueillir l'heureux évènement.

La particularité de cette soirée, n'était pas le fait que la maman eut été impatiente d'enfin pouvoir insuffler une vraie bouffée d'air et de vie à sa progéniture ; mais c'était surtout le fait de faire coup double ! Alma attendait des jumelles, dizygotes certes, mais elles étaient ces petites princesses, qu'elles savaient en elles depuis trois trimestres. Ses petites créatures humanoïdes qui n'avaient eu de cesse de gigoter dans son bas-ventre, à en déclencher des urgences urinaires atroces, ainsi que des crampes d'estomac insoutenables. Il n'y avait pas à dire, elle possédait en elle deux diablesses, les prunelles de ses entrailles. Elle en pleurait de ces douleurs parfois, mais les larmes qui coulaient de ses magnifiques yeux noisettes étaient des sanglots de bonheur, d'amour, de fierté.

Vingt-deux heures et trente-huit minutes. L'une de deux sages-femmes qui s'occupaient de la patiente Caldwell entra dans la chambre d'hôpital, l'air grave, le regard fuyant, le sourire pincé, les tempes battantes. Alessio n'était pas réellement au fait de l'instinct maternel, ni de cette intuition féminine qui donnait parfois des avantages incommensurables sur la lecture d'une atmosphère, d'une ambiance, d'une situation. Alma, elle, avait compris. Quelque chose ne se passait pas comme prévu. Un horrible frisson parcouru et sa colonne vertébrale, et son ventre gros gonflé comme une pastèque que l'on avait fait poussé avec générosité. L'infirmière n'eut pas le temps d'ouvrir l'espace de ses lèvres que la future mère tentait déjà de s'informer de l'urgence qui lui faisait faire triste mine.

- Docteur. Je sens bien que quelque chose ne tourne pas rond. Dites-moi s'il vous plait ? interrogea-t-elle, stressée.
- Madame Caldwell, je ne peux pas encore vous certifier à cent pour cent de la situation actuelle. Mais il semblerait bien qu'il y ait quelques complications à envisager. avoua-t-elle à demi-ton.
- Je vous en supplie, pour le bien de mes deux petites crevettes. Dites-moi ! supplia la future mère.
- Oui docteur, ne faites pas durer le malaise. Dites-nous. enchaina le père.
- Nous risquons de perdre l'une de vos filles, monsieur madame Caldwell. Je suis navrée...

Des mots qui fusèrent comme des balles de revolver. Des mots dont les sons ricochaient encore et encore contre les murs de la chambre, quand bien même les fenêtres eurent été ouvertes. Un demi-ton encore dans la voix de la professionnelle de santé obstétrique qui déclencha une torpeur plus horrifiante que si elle avait été froide et franche dès le départ.

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Mister K

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Mer 1 Mai - 23:51

[Solo/Modéré] Carnet de Bord : Préface ― Le syndrome du Survivant AGyntbz

Vous lancez une pokéball sur le Coconfort sauvage.:


Que voulez-vous faire désormais, dresseuse Ajora Caldwell ?



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Ajora Caldwell

Ajora Caldwell
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Ven 3 Mai - 23:41

ft. Ajora CALDWELL & Chantico, son Héricendre

« Le passé d'Ajora »


- ...l'une de vos filles commence à présenter une insuffisance cardiaque.

Comme si le poids de l'atmosphère n'avait pas été assez lourd pour les deux parents, qu'il fallait maintenant affronter l'horreur clinique qui s'offrait à eux comme un cadeau empoisonné. Les jumelles n'étaient définitivement pas égales ni semblables dans leur constitution, et surtout, dans leur chance de voir le jour. Alessio, le papa qui arborait un sourire fier et porté par l'espoir d'une grande vie de bonheur et de rires, était désormais habité par une souffrance sourde, lancinante, qu'il parvenait tout juste à déguiser et travestir en faux calme, si tant était que l'on ne remarqua pas ses poings se serrer d'une force telle, que ses ongles en dessinèrent des escarres qui seraient gravées à jamais dans ses paumes attentionnées et incroyablement fébriles.

Alma, elle, garda un sang froid comme on en avait rarement déjà vu dans le milieu hospitalier de Johto ; était-elle encore inapte à comprendre toute la gravité de la situation ? Était-elle simplement abasourdie au point de ne pouvoir être capable de laisser paraitre la moindre émotions ? N'importe qui connaissant cette femme intelligente et sensible s'accorderait à dire qu'elle était sidérée, désabusée au point de ne tout simplement plus pouvoir manifester la moindre once de réaction.

Mais il en était tout autrement. En réalité, la maman qui espérait depuis tout ce temps que ses deux précieuses perles naquissent à l'heure convenue, se doutait de quelque chose. L'instinct maternel le lui avait murmuré, depuis le plus profond de ses entrailles. Elle savait, par on ne sut quelle intervention d'un autre monde, qu'un drame se déroulait dans son ventre rond, rosé par l'afflux sanguin permanent servant de cathéter naturel pour ses deux locataires temporaires.

- Je vous remercie docteur, je comprends mieux. osa prononcer Alma.
- Alma, qu'est-ce que... interrompit Alessio.
- Mon amour. C'est une chose que seule une maman peut ressentir. Je n'espérais pas ce dénouement, mais il semblerait que l'une de nos friponnes en ait décidé autrement. avoua-t-elle en se caressant le ventre une fois de plus.
- Je... je ne comprends pas !? *snif* Qu'est-ce qu'il se passe à la fin ! paniqua le père, plongé dans la torpeur, une larme douloureuse coulant à présent sur l'une de ses joues.


Le discours paraissait ahurissant. Alma annonçait qu'elle savait avec une aisance dans le phrasé presque déconcertante. Comment pouvait-elle rester aussi sereine dans ce moment de torture mentale extrême ? Comment était-elle même en la capacité de pouvoir rester de marbre alors qu'une oraison funeste s'était invité à l'intérieur d'elle ? En réalité, personne ne put l'expliquer à ce moment, il fallait juste croire en les paroles de celle qui portait en elle le poids de deux vies, quand bien l'une de ces dernières eut été en passe de tirer sa révérence, pour laisser la lumière des projecteurs sur sa bien-aimée doublure à la symétrie presque parfaite.

Une scène surréaliste. Un tableau complètement absurde, que même les plus grands critiques ne sauraient analyser. Il y avait dans l'air une gravité presque malsaine, et pourtant, Alma était calme. Composée. Lucide. Fataliste en quelque sorte. Elle semblait accepter cette situation, et ne ferait pas en sorte d'aller contre le courant naturel de la destinée. Mais ce cas clinique était tellement improbable, d'une rareté brutale. Tous les médecins et autres professionnels du corps hospitalier se succédèrent pour tenter de comprendre ce qu'il pouvait se passer, ce qui avait bien pu déclencher cette insuffisance cardiaque, au demeurant congénitale, mais qui n'en avait pourtant pas l'apparence. Les échographies réalisées étaient formelles : le petit muscle qui n'était guère plus gros qu'une olive, au sein de la tout aussi petite poitrine d'Alma, paraissait effectivement ralentir dans ses pulsations, montrant des signes évidents d'épuisement graduel.

Mais ce qui frappa le corps médical ainsi que les deux parents furent la scène qui se déroula sur les écrans de réception du scan d'ultrasons, pour suivre l'évolution de la situation : Alma, dans une sorte de dernier effort, sembla s'être mue au plus proche de sa doublure à la symétrie quasi parfaite ; doucement mais surement, elle vint apposer son front contre celui d'Ajora ; et dans un laps de temps aussi lent qu'incroyablement limpide, l'une de ses mains vint se blottir contre celle de sa première et dernière partenaire de scène. C'était une vision inattendue. Le temps semblait d'ailleurs s'être suspendu en une dilatation extrême, rendant tout plus lent, plus prégnant dans les subconscients en présence.

Comme une dernière volonté de la part d'une âme bénie par les cieux étoilés d'une nuit chaude d'été : celle de vouloir prolonger ce moment jusqu'à son dernier souffle de vie, et profiter de cet instant à deux, une toute dernière fois.

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Mister L

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Dim 5 Mai - 18:30

Vous l'imaginiez ? Vous le sentiez venir ?
Eh bien le voilà ! Le fameux cousin vers de vote Coconfort, un magnifique et rutilant Chrysacier sauvage LV.7 apparait devant vous.



Que faisons-nous devant cette force de la nature ?



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Ajora Caldwell

Ajora Caldwell
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Lun 6 Mai - 18:04

ft. Ajora CALDWELL & Chantico, son Héricendre

« Le passé d'Ajora »


Alessio, le papa en devenir, assistant à sa première naissance, et déjà témoin de son trauma paternel, se sentit faillir devant l'échographie en direct. Ses forces crurales l'avaient quitté dans un mélange de sentiment d'une contradiction ineffable : d'un côté, il était dévasté de se faire à l'idée que l'une de ses deux reines ne s'en sortirait pas au terme de ces neuf mois de bonheur anticipés, laissant déjà en lui un vide monumental qui resterait probablement béant pendant un très long moment ; la fierté et la joie de voir ce petit corps en mouvement adopter un geste protecteur et doux, comme le portrait de son épouse. Alba fit et ferait toujours la fierté de son papa, où qu'elle était, fut et serait dans un avenir lointain. Concernant Ajora, il serait son premier bouclier contre les aléas de la vie, il le serait dès que son regard se poserait sur lui. Il lui promettrait de toujours être présent pour elle, mais surtout, qu'il ne serait pas seul, et que quelque part, sa sœur serait sa muse et sa conseillère, pour affronter toutes les difficultés que le destin lui imposerait. Ce papa qui était sur le point de fondre en sanglots adressa ces quelques derniers mots à sa fille chérie dans un dernier murmure qui s'accompagna de quelques spasmes de détresse mentale.

- Je t'en supplie, guide-nous ta maman et moi. Montre-nous le chemin, et protège Ajora. D'où que tu sois. Je t'aime... ma princesse.

Alors qu'Alessio semblait définitivement perdre sa lutte contre la tristesse envahissante, Alma était encore dans un état de lucidité malaisant. Aucune émotion ne paraissait sur son visage, pourtant si doux et si avenant à l'accoutumée. Les médecins se disaient que soit elle avait totalement perdu le cours du temps et de la situation, soit elle développait une sorte de syndrome pro partum, ce qui était assez rare pour une jeune maman. D'ordinaire, elles pourraient développer le mal inverse, mais là, Alma semblait avoir accepté cette fatalité, et se détendait petit à petit, comme pour ordonner à son corps de ne pas être endolori par le poids d'un deuil inattendu.



Mais ce n'est qu'après une vingtaine de minutes que le travail commença. L'ambiance chaotique et psychologiquement intense avait provoqué le début du dénouement pour lequel tout le monde se trouvait dans la chambre. Alma perdit les eaux assez rapidement, suivi d'un début de salve de contractions qui lui arrachèrent quelques cris de douleur. Le corps de la jeune maman semblait enfin prendre l'ampleur du drame qui se jouait en son sein. Ce qui inquiéta d'ailleurs les quelques obstétriciennes s'affairant autour de la patiente, connaissant leur sujet, les douleurs ressenties n'auraient pas du être aussi fortes. Était-ce du fait que les jumelles pesaient contre des organes ou des nerfs présent à cet endroit du corps ? Non, ce n'était pas rare que ce phénomène se produise, mais pas avec cette intensité. Qu'était-ce ?

Très rapidement, le personnel hospitalier prirent connaissance du tout dernier scan à ultrasons et firent une découverte fascinante bien qu'au potentiel arrache-cœur certain. Ajora semblait avoir agripper la paroi utérine de la maman, afin de ne pas se laisser embarquer vers la sortie ; mais le plus incroyable était qu'elle tenait toujours la main de sa sœur, Alba, comme si elle s'était elle aussi rendue compte de ce qui se jouait, ne voulant pas laisser le sort de sa moitié - ou de son double selon les points de vue - se détériorer. Comme si le fait de faire parvenir la douleur à sa génitrice serait le signal qu'il ne fallait pas arrêter d'y croire. Qu'en y mettant plus d'énergie, peut-être parviendraient-elles à sauver celle dont le pouls commençait à faiblir dangereusement.

Alma laissa s'échapper une larme du coin de l'un de ses magnifiques yeux noisettes. Elle comprit ce qu'Ajora avait l'intention de faire, et elle était reconnaissante de son sursaut de vie dans ses entrailles. Mais les médecins étaient formels : Alba rendrait son dernier soupir au moment de se confronter à ses premières inspirations, ou peu après, une fois à l'air libre. Elle voulait fortement suivre l'instinct de sa deuxième princesse. Elle le désirait plus que tout au monde. Elle se laissa même bercer par l'illusion que cela pouvait être possible, mais ce ne fut que pendant une fraction de seconde. Résolue et lucide, Ajora vociféra un ordre à l'intention de sa combattante intérieure.

- AJORA ! Laisse-la partir ! *voyant sur le scan qu'Ajora tenait toujours sa soeur par la main* Je t'en conjure ! *éclate en pleurs* LAISSE-LA PARTIR !



Et dans ce dernier cri, le dernier effort qu'il avait fallu pour commencer le travail de poussée s'enclencha. L'échographie révéla par la même occasion que la petite fœtus du nom d'Ajora avait effectivement relâcher la pression de sa toute minuscule main de celle de sa sœur, qui s'était désormais placée vers le bas, comme pour partir en éclaireur, et ne pas imposer sa fin de numéro à sa comparse gémellaire. Il ne suffit que de quelques minutes pour que les sages-femmes eurent récupéré la petite Alba...

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Mister J

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Mar 7 Mai - 16:15
Vous lancez une pokéball !

...:

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Ajora Caldwell

Ajora Caldwell
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Jeu 9 Mai - 0:21

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« Le passé d'Ajora »


Très rapidement, la première née fut emmenée dans une salle annexe à celle où les parents se trouvaient. Les infirmières tentèrent d'utiliser le peu de temps qu'il leur restait pour tenter quelque chose et potentiellement retarder l'inévitable concernant la petite Alba. Mais pendant ce temps, le travail était toujours en cours, et la maman qui poussait de toutes ses forces commençait à montrer des signes de fatigue. Très certainement que les nerfs étaient en train de lâcher, que l'adrénaline parvenait tout juste à faire son effet compte tenu de la douleur ressentie, mais aussi et surtout, le stress de ne pas savoir ce qui se tramait dans l'autre salle. Tout était propice à ce qu'Alma perde ses repères, poussée dans ses derniers retranchements énergétiques, prête à tout pour que l'accouchement se passe au mieux pour la seconde princesse, Ajora.

Il n'y avait pas eu plus de trente minutes qui venaient de passer, et pourtant, le temps avait paru long. Pour tout le monde. Mais ce fut apparemment le laps de temps nécessaire pour la grand-mère des deux nouvelles-nées pour débarquer dans la chambre de l'hôpital en compagnie du tout premier enfant de cette nouvelle fratrie, Abel. Encore un A me direz-vous, c'est un peu ce qui fait la particularité des lignées de la famille Caldwell ; même la grand-mère s'appelle Anita. Ce dernier fureta dans la chambre pour voir ce qu'il en était, mais ne parvenait pas à capter grand chose de la conversation d'adulte qui se déroulait. Il n'avait que cinq ans après tout, et allait devenir grand frère pour la toute première fois. Il savait qu'il le serait doublement du fait de la condition gémellaire des nouvelles arrivantes.

Mais une information fuita alors que le travail pour accueillir Ajora était sur le point de parvenir sur ses derniers instants. Une des infirmières demanda à une de ses collègues de bien vouloir assurer quelques secondes seule, le temps d'aller observer l'état du premier bébé. Il avait beau n'avoir que cinq ans justement, il était quand même capable de comprendre ce que ces mots voulaient dire. Abel eut le teint livide. Il commença instinctivement à emboiter le pas de cette infirmière qui changeait de poste soudainement, mais il fut retenu par Anita, qui elle, avait pu décoder tout le jargon médical alors qu'ils venaient tout deux de rentrer dans la chambre, et avait compris ce qui était en jeu dans cette salle annexe.

- N'y va pas mon garçon. C'est pour ton bien, et celui de la petite. la retint-elle.
- Mamie ! J'veux y'aller ! Quéqchose n'va pas ! s'inquiétait Abel.
- Je comprends ton inquiétude. Mais crois-moi, il ne faut pas déranger les infirmières maintenant. Tu ne ferais que les ralentir. Sois patient.

Furent les derniers mot de ma grand-mère, des mots qu'elle regretta tout le long de notre enfance, et encore aujourd'hui, alors que je suis une adulte. Elle ne savait pas ce qui se tramait, ni même si la confiance qu'elle avait eu à ce moment-là aurait pu y faire quoi que ce soit, mais ce dont elle était sure, c'est que d'avoir empêcher Abel de se rapprocher de l'endroit où se trouvait sa première sœur, dans ses derniers moments, avait provoqué cette rancœur qu'il nourrissait envers la seconde, moi, Ajora, encore aujourd'hui, quand bien même nous ayons pu parler de ce sujet depuis ce temps-là.



Quelques minutes plus tard, je naissais. Pleine de vie et de vigueur, poussant mes premiers cris pour expulser l'air de mes poumons. Mais je n'étais qu'une nouvelle-née, et je ne pouvais me douter de ce qu'il se passait à ce même moment. Mes deux parents s'étaient regroupés et se tenaient chacun leur tête comme pour se soutenir dans ces derniers instants. Abel et Anita, eux, fixaient du regard l'infirmière qui revenait de la salle d'à côté, le regard dirigé vers le bas, la mine grave et les mains crispées. Elle venait d'annoncer qu'Alba n'avait pas réussi à s'en sortir, et qu'il fallait absolument profiter de ces quelques derniers instants pour lui dire au revoir, enregistrer les derniers renseignements pour la déclaration de décès clinique, et que dorénavant il n'y avait plus qu'une seule naissance à notifier à l'état civil, dès leur retour à Irisia.

Il régnait dans cette chambre un calme plutôt inquiétant. Personne ne pipait mots. Anita, d'ordinaire très bavarde, avait soudainement perdu la parole. Abel, d'un naturel plutôt enjoué et démonstratif, avec la main sur ses yeux et son sourire se tordait dans tous les sens sous la détresse psychologique dont il était la victime. Alma et Alessio, mes parents, eux pleurait à chaudes larmes mais sans faire un seul bruit. C'était comme si tout ceux contenus dans cet espace confiné de la chambre observaient une minute de silence pour celle qui était partie beaucoup trop tôt, mais qui avait eu ce geste héroïque et qui resterait à jamais gravé dans les mémoires comme LA preuve d'un amour sororal exceptionnel.

Il n'y avait que moi qui produisait du bruit. Des pleurs de bébé. Des larmes de crocodile. On ne savait pas si c'était un cri déchirant venant du cœur ou le simple réflexe post-natal qu'avaient tous les bébés lors de leurs premières secondes de vie hors du ventre de leur génitrice. Ce qui était sûr, c'est que ma venue au monde n'allait pas être inscrite dans toutes les mémoires de la même façon, et que j'en pâtirais malgré moi.

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Jeu 9 Mai - 14:37
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Hoothoot lv10 apparaît!




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Ajora Caldwell

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Ven 10 Mai - 11:57

ft. Ajora CALDWELL & Chantico, son Héricendre

« Le passé d'Ajora »


Cet épisode malheureux et triste n'était que le début des mes ennuis. Si mes parents avaient réussi à faire le deuil d'Alba après quelques mois, et en se reconcentrant sur moi, cela n'avait pas été le cas pour Abel, qui nourrissait une vraie rancœur à mon égard. Il n'avait pas pour habitude d'être acide, foncièrement agressif ni même malveillant... du moins, de l'image que j'en ai de lui aujourd'hui, après que tout cela eut été laissé derrière nous.

Abel était ce type de garçon tout à fait responsable, désireux d'aider son prochain, de réaliser au moins une bonne action par jour, soucieux de faire dans la perfection, pour ne jamais rien avoir à regretter par la suite. Il était également le copain que l'on s'arrachait à l'école : sportif, cultivé, futé, vif d'esprit et d'une logique imparable. Il était également l'ami que l'on rêvait d'avoir : loyal, généreux, prompt à prendre la défense du plus faible quitte à se frotter au plus fort quand bien même les chances de victoire étaient minces voire nulles. Il avait tout pour lui : plus grand que la moyenne - cela venait définitivement du côté de mon père, Alessio, ils sont tous très grands chez les Caldwell, mignon à croquer, toujours bien habillé - casuellement mais toujours avec un souci d'harmonie des couleurs et des tons, et surtout, il avait ce regard d'un bleu tirant sur le violet. Il avait hérité de cette couleur du côté de maman, Alma, cette couleur si distinctive de la famille Baeriswyl.

Il était la coqueluche de l'école, tant chez les garçons que chez les filles. Et encore plus les filles. Elles étaient toutes absolument folle de lui, rêvaient de devenir la dulcinée d'une vie, prête à tous les subterfuges et toutes les stratégies d'approche et d'attention pour lui faire chavirer son cœur. Il n'était pas du genre à se laisser berner par de tels instincts primitifs de la gente féminine, mais il filoutait de temps à autres en faisant mine d'être gagné par leurs efforts, afin de pleinement profiter des quelques avantages que cela pouvaient lui donner.



Mais tout changea après ma naissance. La disparition d'Alba avait été un choc incommensurable pour lui. Ma survie ne lui importait que très peu, il n'avait retenu que le manque d'une sœur qu'il n'a jamais pu voir de ses propres yeux, ni même pu tenir dans ses bras. Son cœur avait été déchiré en deux cette nuit-là, et ma présence était le sel qui venait réveiller constamment sa douleur. Son regard également avait perdu de sa vivacité. Le violet de ses pupilles s'était assombri avec le temps, comme si la coloration mélanique dépendait de son état d'esprit, et de la force de ses sentiments vénéneux.

Moi ? J'étais la preuve vivante d'une injustice sans nom de ce prétendu Dieu qui était censé veiller sur tous les humains de cette planète. J'étais le symbole de la misère du monde. J'étais son épouvantail dans ses heures sombres, une présence à éviter à tout prix afin de garder un semblant de contrôle de ses émotions. Il ne nourrissait qu'indifférence et dureté me concernant : je n'étais pas assez intelligente, pas assez belle, pas assez méritante des cadeaux et des petites attention de la part de mes parents, pas assez respectueuse, trop gâtée, trop naïve, trop puérile, pas assez responsable. Et j'en passe des vertes et des pas mûres.

Je vous rassure, à l'heure actuelle, Abel et moi sommes tout à fait réconciliés. Cela n'a pas été de tout repos, un long travail de dialogue, de reconnexion émotionnelle et spirituelle, un effort d'acceptation et de pardon de l'un envers l'autre. Mais cette première partie d'enfance aura été déterminante pour moi, car sans le savoir, le comportement de mon grand frère aura influé nombre de comportements provenant d'autres personnes rencontrées au cours de ma vie. Et cela avait commencé pas plus tôt que lorsque j'atteignis l'âge d'aller à l'école. Un passage traumatisant pour une petite tête blonde. Le début d'une apparition de ce syndrome que l'on appelait celui « du survivant ».

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Mister K

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Ven 10 Mai - 14:15
Hoothoot est capturé!
Héricendre gagne un point d'expérience et monte au niveau 11!




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Ajora Caldwell

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Sam 11 Mai - 12:34

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« Le passé d'Ajora »


- Riiii ? Hériii ? *bruit de caresse*
- Ne t'en fais pas Chanti'. Je vais bien, promis. répondis-je à mon pokémon, qui venait de passer une patte sur une larme coulant le long de ma joue.

Je ne pouvais pas rêver mieux comme partenaire d'aventure. Chantico est ma plus fidèle amie, peut-être même ma seul et unique meilleure amie à l'heure qu'il est. Sans elle, je ne serais probablement pas devenue celle que je suis, ni ne nourrirais cette ambition de devenir éthologue. Elle est mon phare dans la nuit, ma boussole quand je me retrouve perdue dans la nature, mon énergie dans des moments de creux, mon adrénaline dans des moments de réflexions et de recherches de réponses. C'est simple, sans cette Héricendre, je serais probablement encore au fond de mon lit à l'heure qu'il est, me demandant ce que je pourrais bien faire de ma journée, tout en me décourageant de quelque projet qui soit, car je ne me serais pas sentie légitime à produire quelque effort qui soit.

La larme séchée, je me replonge dans mon petit carnet de bord, pour y consigner d'autres informations sur mes trouvailles d'aujourd'hui dans ce Bois aux Chênes, cet écosystème sylvestre faisant la fierté du paysage d'Ecorcia. Et pendant ce temps, je me remémore une nouvelle partie de mon histoire, celle que je m'apprête à vous raconter, celle de mon enfance.



Il n'y avait pas grand chose à dire sur les années qui suivirent ma naissance. Je n'étais pas fille unique, mais j'étais le résultat d'une grossesse gémellaire qui avait échouée. J'étais un élément d'une paire que l'on avait séparée à la naissance. Un peu comme ces chaussettes qui se perdent dans les machines à laver ; et bien là, il suffisait de remplacer la chaussette par ma présence, et l'autre perdue, par cette jumelle dont on m'avait tant parlée, mais que je n'avais jamais pu connaitre. On m'avait raconté comme Alba s'était imposée en tant que mon ange gardien dans le ventre de maman ; comment elle avait apposé son front contre le mien pour m'offrir protection et paix intérieure, et comment elle avait tenu ma petite main dans la sienne, pour m'accompagner et me signifier qu'une grande histoire m'attendrait grâce à son énergie qui m'accompagnerait en toute circonstance.

Quand j'étais petite, je croyais à cette histoire d'ange gardien, d'esprit protecteur, de force supérieure cherchant à répandre le bien autour d'une seule et même personne. On m'avait même offert un pendentif en forme d'étoile, en référence au prénom de feu ma sœur jumelle, Alba, signifiant l'aube. Une aube étoilée, comme celle qui avait succédée à notre venue au monde. Mais ce bijou était aussi la source du désespoir et de la haine de mon grand frère, Abel. Lui qui m'en voulait de ne pas avoir réussi à sacrifier une partie de cette énergie qu'Alba m'avait donné dans la poche ventrale. Lui qui me tenait pour responsable de la perte de son autre sœur. Lui qui me considérait comme une sorcière, ayant vidé mon double dizygote de son essence de vie pour assurer la pérennité et la qualité de la mienne.

Mais ce n'était pas le seul à m'en vouloir. Les autres enfants du village d'Irisia, sous la coupe d'une diffusion injuste d'une rumeur maléfique de la part d'Abel, m'en voulait d'avoir été la seule à naitre en parfaite santé ce jour-là. Ils me considéraient comme la peste. Comme une promesse de mort imminente. Comme si j'avais été ce démon qui, en existant au sein du commun des mortels, annonçait la fin d'une heure de bonheur, de liesse et de légèreté. Pour eux, y compris ceux de ma génération, j'étais la présence de trop ; parfois même la présence à moitié d'une entité qui aurait due être duelle. Je ne comprenais pas tellement pourquoi tant d'acharnement à mon égard. Je ne saisissais pas toute la colère et la tristesse d'Abel, celles-là même qui l'avait poussé à me construire une image mortifère et inquiétante. Je me doutais bien de l'évènement qui avait provoqué ses états d'âme. Alors, je m'étais conformée à être seule, à vivre par moi-même hors de la maison, et à trouver du réconfort uniquement auprès de mes parents, qui eux, paradoxalement, étaient les plus aimants d'Irisia.

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Lun 13 Mai - 17:47
[Solo/Modéré] Carnet de Bord : Préface ― Le syndrome du Survivant 13
C'est un petit Aspicot de niveau 5 qui vient vous chatouiller les pieds.

Que voulez-vous faire dresseuse Ajora Caldwell ?



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Ajora Caldwell

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Lun 13 Mai - 22:41

ft. Ajora CALDWELL & Chantico, son Héricendre

« Le passé d'Ajora »


Et autant vous dire mon début d'enfance n'était pad forcément des plus joyeux ni des plus envieux. Je vous l'ai déjà dit, mais mon frère, à l'époque, se complaisait dans le colportages de mauvais ragots et de rumeurs me concernant. Déjà qu'à peine le temps d'apprendre à marcher on tentait de me mettre des bâtons dans les roues, alors je vous laisse imaginer ce que ça a été lorsqu'il fallu aller mettre les pieds dans l'école pour la toute première fois. A peine avais-je été présentée à mes camarades qu'on me lançais déjà des regards noirs, comme si j'avais porté en moi une maladie incurable menaçant de contaminer quiconque croisât mon regard. Si maman ne m'avait pas parlé de ce qu'était vraiment l'école, ce qu'on y faisait, ce qu'on y apprenait, ni ce que l'on véhiculait comme visions du monde et comme valeurs, je pense que j'aurais très certainement pris les jambes à mon cou, pleurant toutes les larmes de mon corps, et souhaitant ne plus jamais remettre un pied où que ce fut qui eut été en lien avec mon frère, son entourage amical, et tous ceux et celles qui le connaissaient de près comme de loin. Je ne suis pourtant pas du genre à me plaindre, ni à attirer la pitié des gens ; mais s'il y avait bien une chose qui pouvait me blesser et me mettre dans un état de détresse certain, c'est l'injustice, l'intolérance acide et la volonté de nuire à autrui sur la simple base de mots rapportés d'un contexte qui ne regarde personne d'autre que la personne concernée et celle qui se porte comme son bourreau de vie quotidienne.

Mais heureusement pour moi, mes premières années scolaires s'effectuèrent sous la tutelle d'une maitresse que je n'oublierai probablement jamais. Elle avait été mon étoile dans la nuit noire. Elle avait été ce phare dans la brume épaisse et malsaine qu'était devenu mon frangin. A l'heure où je vous raconte cette histoire, il en faut bien plus que de simples mots acerbes et baignant dans une agressivité passive pour me perturber et m'arracher une perte de contrôle de mes sentiments ; mais à l'époque, je pouvais très aisément être en proie à la peine, la détresse et la perdition. Madame Kovačević, une charmante dame dont les origines remontaient à une contrée lointaine du nom de Kalos. Un peu plus grande que ma mère, les cheveux d'un brun ténébreux à en faire pâlir les Cornèbre, des yeux légèrement en amende et d'un vert émeraude à en couper le souffle. Croiser son regard équivalait à sonder sa propre âme, comme si ses deux gobilles perçantes avaient été des miroirs dont le but était de ne jamais laisser transparaitre ce qui s'y cachait derrière, tout en vous forçant à révéler ce que vous aviez au fond de vous. Elle était doué pour faire parler les élèves, même les plus rebelles d'entre eux.

En sa compagnie, je pouvais me libérer de cette carapace fuyante et renfermée, pour laisser les mots se déverser comme un cours d'eau irait se jeter avec une confiance aveugle dans un bras de mer plus stable, plus serein et d'une fidélité sans faille. Avec elle, je me sentais moi, je me sentais Ajora. Quand elle n'était pas là, je me sentais comme l'ombre qui planait sous la silhouette invisible et angélique d'Alba, la jumelle qui, selon mes détracteurs, aurait dû être la personne se présentant à eux dans mes propres vêtements. Sans elle, je n'étais qu'un rebus de l'existence malgré moi, souffrant d'une série de médisance et de méchanceté dont je n'étais aucunement la responsable. Sans elle, je subissais la malhonnêteté et le vice maladif des autres ; avec elle, je devenais la force tranquille et imperturbable, que rien ni personne, ni même une insulte, ne pouvait faire trébucher. Grâce à Madame Kovačević, j'apprenais à devenir plus forte mentalement, j'apprenais à développer des armes qui étaient les miennes. De par sa sagesse et sa pédagogie aimante, j'apprenais la force des mots, le poids des convictions et toute la force des ambitions futures.

Sans elle, je ne me serai jamais fait d'amis. Enfin, c'est un bien grand mot, mais il était sûr que je n'aurais jamais pu me faire un petit groupe de copains et de copines sans toutes ces qualités que j'avais assimilé d'elle. Elle était devenu ma seconde maman : la première, à la maison, m'apportait tout l'esprit de famille, l'amour et le don de soi en toute circonstance ; la seconde, à l'école, m'apportait toutes les connaissances et les forces dont j'aurais besoin pour m'épanouir plus tard. Et surtout, toutes les opportunités que j'aurais de me libérer du fardeau qu'était devenu Abel pour moi, et honorer une bonne fois pour toute honorer la promesse muette et viscérale faite avec Alba alors que nous n'étions encore que deux fœtus en passe de voir le jour.

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