Tu sors dehors en trombe.

Il pleut en plein mois de janvier. T’as même pas pensé à prendre ton manteau. T’es toute trempe après même pas trente secondes dehors. T’es frigorifiée. Ton maquillage te coule le long des joues. On dira que c’est la faute de la pluie.

Tu sais pas où aller pour que ça s’arrête. Tu connais pas l’adresse de l’appartement où vous restez. Anyway, t’as pas les moyens de t’y rendre par toi-même. Ton portefeuille est resté en haut. T’as pas les clés. Pis ça sent Jae. Tu veux pas avoir à y penser. Tu veux même pas voir ses affaires, ne serait-ce que pour récupérer les tiennes. Ça te fait mal juste à te l’imaginer.

Tu veux plus penser.

Ton visage se brise d’un rictus. Tu réalises pas que tu pleures. Tes larmes se gèlent au contact de l’air. On dirait de la neige. Tu vois plus tellement quel temps il fait. Le monde est immobile. Paralysé par le froid. Tu te demandes comment ça peut bouillonner autant en dedans de toi. Quelle ironie.

T’entends une porte s’ouvrir derrière toi. Quelques pas, aussi brusques et maladroits que les tiens quelques minutes à peine auparavant. Tout ton être espère que ça ne soit pas lui. Ça ne peut être que lui. Tu l’as déjà reconnu. C’est impossible de ne pas le reconnaître. Tu le reconnaîtrais partout. Dans tous les contextes et de toutes les manières possibles.

Ses doigts s’agrippent à ton poignet dans une tentative désespérée de te retenir. Un choc électrique monte le long de ton bras jusqu’à ton cœur. T’espères un court-circuit qui ne vient pas. Ta peine te frappe aussitôt qu’il prononce ton nom. Soo-ah. Tout ce qui sort de sa bouche sonne comme de la poésie. C’est injuste. Les sanglots t’étouffent. Tu suffoques.

Tu t’en remettras jamais.

Tu te retournes une dernière fois et c’est pire qu’une torture. Tu l’as jamais vu aussi à l’envers. Ses yeux sont rouges et bouffis. Il retient à peine ses pleurs. Tout son corps tremble. De l’autre main, il tient tes affaires mais il n’a aucune des siennes. Il sait que vous êtes irrécupérables. C’est la fin.

Juste y penser te donne envie de vomir.

Son regard est implorant. Il te supplie de l’écouter. T’as l’impression qu’on est en train de t’arracher le cœur pis de le déchiqueter en petits morceaux qui se recolleront plus jamais comme avant. Mais tu veux pas savoir. Tu veux pas entendre comment il a pu te mentir aussi longtemps. Comment tout le monde a prétendu rien savoir et que ni sa conscience ni ses amis ont jugé que tu méritais de connaître la vérité. Tu survivras pas à ça.

Tu secoues frénétiquement de la tête. Non. Tu répètes non après non un nombre incalculable de fois en espérant qu’il puisse pas continuer. Ça peut plus durer. C’est trop difficile. Tu reprends tes choses et tu te retires de sa poigne. Sa main reste figée dans les airs. Ses lèvres esquissent une dernière supplication. T’es pas prête à un seul mot de plus de sa part. Si seulement tes pleurs pouvaient noyer ses paroles.

Reste.

Tu comprends pas comment une seule syllabe peut faire s’écrouler un monde tout entier. C’est à la fois la plus belle et la plus horrible chose qu’il t’a jamais dite. Tu vous revois à votre première soirée sous les projecteurs de Terrace House. Lui avec son sourire à faire fondre les glaciers jusqu’à Kantô et toi avec le sentiment grandissant que tu t’étais trompée à son sujet. Il t’avait dit la même chose et tu t’étais sentie comme si c’était le seul endroit où tu devais être. T’avais réussi à le croire.

Pas cette fois.

C’est comme un coup de poing en plein ventre. Tu peux pas rester une seule seconde de plus. Tu lui tournes enfin le dos et il te laisser aller. Tu pleures de plus belle sans sentir son regard s’éteindre contre dos. Tu sens plus rien. Tu sentiras plus rien avant longtemps.

Modération:

C'est un Bombydou sauvage de niveau 9.

Daniel est la seule personne à qui tu reparles après le désastre de cette soirée. C’est difficile de l’éviter. T’as des engagements auprès de lui et de sa compagnie. C’t’affaire aussi, de mélanger ta vie privée avec ta vie professionnelle. T’as beau être lâche, mais l’arrêt maladie que le médecin te signe te permet pas de t’en sortir pour toujours.

Tu lui fais passer un pacte la première fois que tu le revois. Vous parlez pas de ce qui est arrivé. Vous faites comme si toi et Jae ne vous étiez jamais connus ; tu veux pas de nouvelles de lui et il en reçoit aucune de toi. Daniel est pas d’accord avec la proposition, mais il accepte quand même. C’est la seule manière de continuer de veiller sur toi.

Ça l’empêche pas d’essayer de déroger aux conditions. Pis tu le laisses faire parce qu’au fond, t’as pus envie de te retrouver toute seule. Cette fois, vous êtes assis sur le divan chez vous. La TV régurgite une émission brain dead que vous écoutez pas. T’as les yeux fermés pis tu fais seulement apprécier sa présence. Vous avez passé une journée de marde. Rien s’est passé comme ça aurait dû. Ça calme tes nerfs juste d’exister auprès de lui après des moments comme ça.

Faut qu’y vienne tout gâcher.

« Tu devrais appeler Jae. Il s’inquiète pour toi. » Un sourire amer, presque méchant, se dessine sur ton visage. « Criss, quessé ça peut ben y faire comment j’vais ? Y’avait pas l’air de s’en soucier ben gros pendant qu’y m’mentait en pleine face. »

T’étais rentrée à Alola la nuit même de votre fallout. T’avais braillé tout le long du trajet d’autobus comme une adolescente de treize ans. Trop fatiguée pour te soucier de combien t’avais l’air conne. T’étais tellement dégueulasse que ça avait convaincu le monde de te crisser patience.

T’avais passé un mois sans sortir de chez vous après ça. Jae avait essayé de te rejoindre jusqu’à ce que tu bloques son numéro. Ça t’avait pris un temps gênant à le faire pour la peine qu’y t’avait faite. Too bad que t’avais pas pu en faire pareil pour les rumeurs à votre sujet. Tu les voyais constamment passer sur ton feed mais t’étais pas capable d’arrêter de les lire. T’étais masochiste sur les bords.


C’était la même routine tous les jours. Tu te levais dans l’après-midi pis tu restais couchée dans ton lit avec les stores fermés jusqu’à ce que tu réussisses à te convaincre d’aller manger un petit quelque chose. Tu contemplais les murs de la cuisine sans jamais finir ce que tu préparais. La vaisselle s’accumulait pis les poubelles étaient négligées. Tu retournais te coucher dans le salon ou la chambre pour scroller incessamment sur Twitter sans t’en occuper. Tu finissais toujours par avoir le goût de crisser ton cell par la fenêtre mais tu le faisais jamais. Après ça, ça recommençait. Des fois tu te brossais les dents ou tu te lavais à la mitaine. Tu gardais pas vraiment le fil de quand t’avais fait quoi.

À travers tout ça Seul-ki avait fini par débarquer. Elle avait dit qu’elle s’inquiétait parce que tu retournais pas ses appels. Tu te doutais ben qu’elle avait parlé à Jae avant ça. Elle avait pas fait de commentaire sur l’état de ton appartement ni sur ton apparence négligée, mais dès le lendemain elle t’avait amenée chez le médecin pour qu’y te sorte de la marde un peu. Y t’avait donné ton arrêt médical pour justifier ton absence à la job avec une prescription pour des antidépresseurs. Tu devais retourner le voir dans quatre semaines si ton état s’améliorait pas.

Elle était restée quelques jours. Le temps de tout remettre en ordre un peu et de s’assurer que t’étais pas dans l’imminence de te jeter en bas d’un pont. Elle avait essayé d’en savoir plus sur ce qui s’était passé, mais t’étais pas capable de faire autre chose que brailler dès que le sujet se présentait. Une soirée, elle t’avait pogné dans ton auto-flagellation sur Twitter. Elle avait regardé les commentaires à peine deux secondes avant de décider de désactiver ton compte pis de supprimer l’application de ton cell.

Ça avait rendu les choses pires, mais au moins tu le savais pas.

Modération:

Ton exil des réseaux imposés par Seul-ki ne s’était jamais vraiment terminé. T’avais jamais osé réactiver tes vieux comptes. T’aurais pas pu dire si c’était à cause que t’avais peur de ce que t’allais y trouver ou si tu voulais pas détruire ces reliques parfaitement préservées. Un peu des deux, certainement, même si t’admettrais jamais qu’au fond t’aurais voulu t’accrocher aux choses telles qu’elles l’étaient pour toujours.

Des fois tu te laissais voir combien le temps avait donc bien figer les choses. Une photo un peu floue de Jae qui te fait tournoyer sous la pluie. Chaque moment avec toi est un paradis. Un at un peu con de Jae après que tu l’aies battu à Mario Kart en dodgant une blue shell. CAN Y’ALL HELP ME PUT @SOOATSUNRISE IN JAIL FOR DODGING A F* BLUE SHELL WITH A SHROOM IN WHAT WORLD ISNT THIS CHEATING????? Un extrait vidéo de vous deux lors d’un karaoke night avec les gars qui donniez une performance à moitié humoristique à moitié de quoi jeter tout le monde à terre de Golden par Harry Styles. « Jae, soit sérieux deux minutes, j’pas capable de chanter comme du monde ! »

Vous riiez toujours ensemble. Même quand tout vous chiait dans les mains. Qu’il se mettait à mouiller à siaux lors du premier outting que vous parveniez à avoir en des semaines. Que Jae rentrait d’un shift qui aurait dû durer quelques heures au beau milieu de la nuit pis que tu l’attendais avec des ramen cups assez chauds pour se brûler la langue du dépanneur d’à côté. Que tu étais à l’autre bout du monde pour la job pis que vous vous appeliez dix minutes le temps de manger une toast le matin.

Vous vous faisiez rire même quand vous aviez de la peine. Même quand les choses étaient dures comme le criss. Quand Jae t’avait parlé de son meilleur ami décédé. Quand tu lui avais parlé de ton père qui avait disparu de la map. Quand le online hate envers toi s’en venait juste pas gérable. Quand les views de Jae avaient tanké les premières semaines où tu es apparue dans ses streams.

Vous riiez toujours ensemble. Dans une autre vie, vous auriez ri de votre dernière soirée. Du malentendu. De la maladresse. Sauf que vous aviez pas ri, pis t’avais pus jamais ri après ça. Tu y arrivais pas. Le sort s’était rompu.

D’autres fois tu te laissais aller à la destruction. Tu ouvrais les nouveaux comptes que tu t’étais créés, anonymisés, pis tu parcourais les tags populaires qui concernaient Jae. Jamais tu consultais ses comptes directement. C’était une règle non écrite essentielle à ta survie. Tu ne voulais pas voir comment il avait continué à rire. À vivre. Comme si de rien était. Tu ne voulais pas voir sa nouvelle manière de se présenter, ses nouvelles bios. S’il les avait changées. Il les avait sûrement changées.

Des fois on parlait de toi. C’était de plus en plus rare, thank God. C’était pas souvent gentil. Ça avait pas souvent été gentil. Mais c’était juste des spéculations. Du monde méchant qui avait rien d’autre à faire de sa vie. C’était jamais les propos de Jae rapportés directement. Jae avait jamais commenté votre soudaine séparation. Les paparazzis comme les interviewers avaient essayé de lui faire cracher le morceau. Il maîtrisait parfaitement l’art de faire diverger les conversations pour ne pas avoir à parler de toi.

Tu ne sais pas si tu aurais supporté l’entendre parler de toi.

Cette soirée-là t’étais fatiguée physiquement pis écœurée de la vie. La job était stressante, les moments au studio étaient éreintants, le gig avec Daniel te tentait pus pantoute, la température à Alola te faisait chier pis criss que t’aurais voulu voir la neige. T’avais pus de fun. Tu dodgais les calls de ta mère. T’étais pas retournée à Kantô depuis des mois même si t’aurais dû. Seul-ki pis ta mère savaient mais pas assez pour faire de quoi. C’pas comme si elles pouvaient te ramener de force non plus.

T’étais tellement brûlée. Tu pouvais pas rien faire d’autre qu’ouvrir Twitter pis doom scroller. Ton feed était plein de mentions des Music Awards 20XX. Des petites vidéos, des remerciements, du monde qui capotait. T’avais oublié que c’était a thing. An impending thing. Tu suivais pas ces affaires-là. Tu avais appris quelques semaines plus tôt dans une autre session de doom scrolling que Jae avait été nominé. Meilleur artiste solo de l’année. Apparemment qu’il avait sorti un nouvel album en parallèle à sa carrière d’idol. Tu l’avais pas écouté. Tu savais pas de quoi ça parlait. Tu savais que les fans l’avaient aimé par exemple. T’avais pas réussi à être contente pour lui. T’avais pas checker les tags à son sujet depuis. Un petit boycottage de ta part.

Y’avait le culot de crisser ta vie en envers pis en échange lui vivait les meilleurs moments de sa carrière jusqu’à présent ? Fuck that. Ostie que c’était pas juste.



Ça avait tellement commencé de manière conne, cette affaire-là. Un moment donné vous étiez couchés dans le salon à Terrace House pis tu lui avais demandé comment il te décrirait en un mot. Il avait pas vraiment réfléchi. 햇빛. Il t’avait pas dit ce que ça voulait dire. « C'était à toé de t’forcer dans tes cours de coréen ! » C’était Mark qui te l’avait dit des semaines plus tard après s’être étouffé avec sa gorgée d’eau en l’entendant. « Câline que vous êtes quétaine. »

Il s’était mis à t’appeler de même par après. Il en avait jamais fait tout un plat en ligne mais tu te souviens encore d’une photo de toi sous la neige tombante la première fois que tu l’avais amené à Kantô qu’il avait publiée avec comme seule caption ce nouveau surnom. Ses fans avaient fini par faire un plus un.

Pourquoi ce surnom était de nouveau relevant était une toute autre chose. Ça faisait longtemps que tu l’avais pas entendu. Juste en le lisant tu entendais encore Jae t’appeler – pour que tu viennes bruncher, pour que tu viennes écouter un bout de sa musique, pour te dire combien tu étais rayonnante aujourd’hui, pour te dire combien tu l’impressionnais, pour te dire qu’il avait de la peine, pour te dire qu’il s’ennuyait de ses parents, pour te voir. Des fois il t’appelait juste pour que tu te retournes et que tu le regardes. Il t’appelait pour que le monde s’arrête entre vous.

What the fuck.

Le tweet plus bas contenait une vidéo en plus du texte. Le thumbnail était un still de Jae en tux qui tenait un prix contre ses lèvres. Ses cheveux étaient auburn. Tu l’avais jamais vu autrement que blond bleaché tout croche. Ça t’avait fait l’effet d’un coup de poing au ventre.

Le monde avait continué de tourner même dans ses plus simples platitudes. C’était juste toi le problème.

Tu te souviendrais jamais avoir cliquer sur la vidéo. C’était bref. Un minuscule extrait d’une de ses nouvelles chansons. Un rire enfantin. Des remerciements aux boys et au management qui l’a backé. La fameuse scène du thumbnail. Pis la réplique écrite du tweet.

C’était bref pis c’était trop. Même trente secondes de Jae c’était comme tout Jae pour toi. Tu le connaissais comme la paume de ta main. Comme un second toi. Le voir même en vidéo c’était ouvrir toutes les valves et te faire submerger.

Tu l’avais entendu t’appeler des milliers de fois. Tu savais pas combien t’avais besoin de l’entendre t’appeler encore une fois.

La vidéo s’était finie et un message texte était rentré.



Si t’étais sentimentale tu trouverais son numéro dans tes contacts et tu le débloquerais pour l’appeler. Mais t’étais pus sentimentale. T’étais jaded comme le criss, pis tu t’haïssais de l’être autant, bâtard que t’étais triste c’était un ouragan une tornade un tsunami pis c’était incontrôlable. T’avais éclaté en sanglots pis tu t’étais recroquevillée sur ton tapis de salon. Même le téléphone fermé tu pouvais l’entendre. Encore et encore et encore. Jusqu’à la fin du monde.

Modération:

Prompt du Calendrier de l’Après ; quotidien de Soo-ah en objet (horloge)

Pendant longtemps t’as été une constante. T’étais partout, en même temps, tout le temps, sans que personne y fasse vraiment de quoi. On pouvait se promener partout dans le village pis te trouver sans même te chercher. Tes instances étaient pas tout le temps d’accord mais c’était pas grave. Un peu en avance ou un peu en retard, t’arrangeais tout le temps quelqu’un quelque part.

T’avais tout vu. Les premières rencontres, les mariages, les naissances, les divorces, les désaccords, les jeux d’enfants, les premiers pas, les premiers mots, les accidents, les morts reposées, les graduations, les retours au bercail, les soupers de famille, les trahisons, les feux de forêt, les inondations.

Et t’avais donné sens à chacun de ces événements. Inscrite derrière les photos, sur les papiers médicaux, sur les rapports du coronaire, sur les états maritaux, dans les pages journaux intimes, il y avait toujours cet ancrage dans le temps dont tu témoignais.

T’étais a given.

So much so qu’on avait même plus à réfléchir pour t’avoir. Dans cette maison de rang un peu pauvre t’étais là parce que quelqu’un t’avait léguée à quelqu’un qui t’avait léguée à quelqu’un qui t’avait clouée au-dessus du poêle à bois pis qui t’avait oubliée en déménageant ou qui avait juste été trop lâche pour t’enlever de là. Y en en aurait une autre ailleurs anyway.

T’étais toujours ailleurs c’était vrai. Ailleurs, ici, c’était sans importance. Tu contrôlais le monde de tous bords tous côtés. T’avais à peine à bouger la petite aiguille pour imposer ton rythme. C’était toi qui décidais et le monde à tes pieds articulait sa vie autour de toi.

Personne prenait le temps. Tu leur laissais pas le temps. Tu les poussais toujours vers l’avant. À peine le temps d’inspirer que t’avais déjà couru toute ta circonférence. Réfléchir c’était perdre du précieux temps qu’on reprenait jamais. Quinze minutes pour préparer la petite avant d’arriver en retard. Juste quatre heures à dormir avant de devoir retourner travailler. Deux heures de route dans la neige un souper de famille qui va durer même pas une heure. Sept heures de congé pour faire l’épicerie le ménage la vaisselle le lavage la bouffe pour la semaine pis dormir assez pour pas être fatiguée à l’hôpital demain.

Tout le monde savait que tu tournais en rond mais c’était jamais pareil. Aujourd’hui c’était pas demain ni hier. Tu voulais tout le temps dire la même chose mais le monde t’interprétait jamais de la même manière.

Tu faisais ça pour longtemps. Jusqu’à ce que ta batterie tombe inévitablement à terre pis que t’arrêtes de tourner jusqu’à ce qu’on la change presque en panique. À ce moment-là il est minuit moins quart. T’as pas soudainement tort. Il est toujours minuit moins quart quelque part. À chaque instant intraduisible que tu passes sans énergie. Immobile.

Mais maintenant personne pense à te changer. La mémoire est courte avec les téléphones intelligents qui eux n’oublient jamais l’heure qu’il est avec les alarmes et les minuteurs et le recul pis l’avancée automatique de l’heure quand c’est le temps de l’année.

Tu vas finir dans un site d’enfouissement pis il sera encore minuit moins quart. Ta vitre finira écrasée pis tes aiguilles foutrons le camp qu’il sera encore minuit moins quart. Le soleil aura laissé la trace de tes aiguilles figées en place des décennies contre l’arrière de ta carcasse.
Le monde continuera de tourner comme il l’a toujours fait et il continuera d’être minuit moins quart passé la fin des temps.

Et même jusque-là dans ton immobilisme tu auras quand même l’heure juste pour quelqu’un. Pour quelqu’un il sera toujours minuit moins quart.

Modération:

Avouez que vous utilisez cette capacité pour augmenter le mal de tête de votre Psykokwak et ainsi rendre ses attaques psychiques dévastatrices.
En tout cas avec votre CS Eclat-Roc vous trouver :

1 Super-Bonbon.
La chance !

Tout ce boucan a ramené un Chlorobule de niveau 9.

La petite commence à s’agiter vers cinq heures du matin. Encore étendue sous les couvertures avec la chaleur de Jae qui radie à tes côtés, tu l’entends à travers le moniteur. C’est tout faible encore. Son petit corps fait le point sur le petit espace dans lequel il trône avant de déterminer qu’il a incontestablement faim. Ça commence toujours par de petits gémissements avant d’éclater en gros pleurs.

Tu es habituée, maintenant. Tu as quitté la chaleur de votre cocon à Jae et à toi pour arriver juste au moment où le concert commence. C’est plus facile comme ça. Tu anticipes mieux et tu interviens plus rapidement. La petite n’est pas toujours prévisible, mais dans les cas où elle l’est la routine t’es venue instinctivement.

Tu prends la petite dans tes bras. « Bon matin à toi aussi ma belle Ha-eun ! » Le son de ta voix ne change rien à ses pleurs. Elle a faim à cette heure. Tu ouvres les rideaux avant d’aller t’asseoir avec elle sur votre fauteuil pour lui donner le sein. Elle le prend volontiers et se met à téter.

Le soleil commence tout juste à lever dehors. C’est une journée sans nuages. La lumière orangée du jour rayonne contre vos deux peaux. « Ça sera une belle aujourd’hui, hein, Ha-eun ! Papa a sa grosse réunion aujourd’hui, alors on va lui préparer un beau déjeuner après que tu aies finie de manger. »

La petite a passé le cap des sept mois il y a quelques jours. Ses tétées sont moins longues qu’avant. Elle prend enfin du poids et tu t’inquiètes un peu moins de ne pas en faire assez. C’est un beau bébé. Ça se passe bien.

Tu changes sa couche puis tu l’installes dans ton kangourou pour que vous puissiez descendre à la cuisine. Elle ne fait pas signe de se rendormir tout de suite. « C’est tellement une belle journée aujourd’hui Ha-eun, on devrait aller prendre une marche après le déjeuner ! C’est une bonne idée, hein, Ha-eun ? » La petite babille.

Tu sors les ingrédients pour le déjeuner et tu mets la viande à cuire immédiatement. Tu chantonnes pendant que tu laves et que tu prépares les fruits pour la boîte bentô d’Ha-neul. La petite t’accompagne dans tes petites folies.

Jae entre dans la cuisine sans faire de bruit. Tu l’aperçois en te détournant de l’évier pour tourner la viande. Il a un petit sourire sur le visage. Pas celui à faire fondre les glaciers jusqu’à Kantô. Celui à faire faire babiller votre fille avec encore plus d’entrain et à te faire vaciller sur tes jambes.

« Je savais que je sentais un gros déjeuner depuis la chambre ! » C’est à ton tour de lui sourire. « Peux-tu aller réveiller Ha-neul pendant que je fais cuire les œufs ? » Il te fait un clin d’œil. You got it.

La table est prête pour vous trois à leur retour et vous mangez tous ensemble pendant que Ha-neul vous raconte avec enthousiasme son rêve de la nuit dernière où il travaillait pour un musée qui hébergeait tous les pokémons rares et légendaires du monde entier.

Jae et toi n’aviez jamais été très axés sur les pokémons. Vous n’en aviez jamais possédé. Vos interactions avec eux se résumaient à vos interactions avec les autres et dans le cadre de vos emplois. Ha-neul, lui, du haut de ses cinq ans, a la piqûre. Vous ne saviez pas de où il la sort, mais c’est tellement beau à voir. Il veut tout savoir sur les pokémons. Vous l’aviez même inscrit à un camp de jour de ranger junior cet été. Vous ne lui avez pas encore dit.

Il va capoter sa vie.

« Bon, l’autobus va arriver bientôt ! Ha-neul, va te brosser les dents s’il te plait ! » Ha-neul non plus n’est pas un enfant difficile. Il rouspète rarement.

Jae te regarde apologétique. « Tu sais que je t’aurais aidée à ramasser, mais moi aussi je dois partir bientôt… » Tu regardes la petite qui s’est mise à roupiller pendant le déjeuner.

« J’ai pas fait tout ce spread-là pour que tu te sentes mal de pas pouvoir m’aider. Aweille, décolle pis va les impressionner ! »

La maison retombe dans un état de quiétude une fois Ha-neul parti pour l’école et Jae en route pour sa réunion. Tu mets tout ce que tu peux dans le lave-vaisselle, tu laves les poêles et tu nettoies les comptoirs. Tu passes un petit coup de balais pour nettoyer ce qu’Ha-neul a fait tomber par terre en mangeant.

La petite s’agite contre toi. « Ah oui Ha-eun, c’est l’heure pour notre marche, tu as raison ! » Vous remontez à l’étage pour que tu puisses toi-même te brosser les dents et enfiler une robe. Tu laisses le kangourou dans la chambre de Ha-eun. Ça sera une balade en poussette aujourd’hui.

Vous faites une pause dans le portique d’entrée le temps d’installer confortablement la poussette. « Je me demande quels amis on va croiser aujourd’hui, hein, Ha-eun ! »

Ha-eun aussi aimait bien les pokémons. Vous croisiez souvent d’autres jeunes couples du voisinage sans enfant qui promenaient leurs pokémons. Ha-eun trippe sur un Arcanine et peut-être un peu sur son propriétaire, Noah. C’est un jeune homme à peine plus vieux que toi et il est un ange avec ta fille. Il la laisse souvent flatter son Arcanine et lui fait faire des tours pour l’impressionner. Ta fille gazouille tout le temps en mongole. C’est toujours un beau moment.

Tu es contente de vivre dans ce petit voisinage. Les gens sont tous aussi gentils que Noah. C’est un endroit où il fait bon vivre et où tu te sens en sécurité.

« André ! Comment va la convalescence ? » André habite le quartier depuis bientôt trente ans. Il a été le premier à accueillir votre jeune famille quand vous êtes arrivés peu après la naissance de Ha-neul. Il est toujours de bon conseil. Un peu papa gâteau aussi. Il a perdu sa femme dans la début vingtaine d’un cancer. Il ne s’est jamais remarié mais blague que tous les enfants du quartier sont ses petits-enfants. Il vous a fait un sacré frousse quelques mois plus tôt quand il s’est effondré d’un AVC dans une rangée de l’épicerie locale. Heureusement il s’en était sorti sans trop de séquelles, mais ça ne t’empêche pas de t’inquiéter pour lui à ta manière. Tu vas lui porter des mets préparés toutes les semaines. Ça lui donne l’occasion de voir Ha-eun en même temps.

« Wow, Céline, tu vas vraiment sauver tous les pokémons insectes en danger de la région avec ton terrain ! C’est magnifique ce que tu as fait ! » Céline est une maman au foyer comme toi, mais ses enfants sont un peu plus vieux. Douze et quatorze ans, respectivement. Le début de l’adolescence avait fait en sorte que Céline se sentait moins utile. C’est rendu cringe pour ses gars de passer du temps avec elle. Elle leur laisse tout l’espace dont ils ont besoin, mais elle a eu besoin d’un nouveau loisir. Ça fait deux ans qu’elle travaille sur son terrain à l’avant. C’est de toute beauté. Tu ne sais comment elle peut avoir autant de talent tout en faisant quelque chose d’aussi utile.

« Soo-ah, attends ! » Christine te fait signe de l’autre côté de la rue. Elle a un panier à ses côtés. Christine habite le quartier depuis une dizaine d’années, mais ce n’est que depuis quelques années qu’elle y vit tout seule. Un mariage qui n’a pas marché. Elle s’est mise au jardinage pour s’occuper et depuis elle gâte le voisinage en rotation. Un panier de légumes pour votre famille, un beau panier de fruits pour André, des légumes dans le garde-manger communautaire, des fruits pour l’équipe de soccer de l’école primaire… Tu te fais toujours un devoir de lui ramener une portion de ce que tu cuisines avec ses dons. « Ha-eun, dis merci ! » La petite gazouille en réponse.

Le soleil la réchauffe juste assez pour qu’elle n’ait pas chaud. Tout est beau dehors. Le ciel est dégagé. Le quartier vous salue. Rien ne pourrait aller mieux. Quelle chance tu as.

Quelle chance.

Modération:

Vous lancez une Faibloball sur le Chlorobule sauvage !

...:

Tu t’étais jamais particulièrement trouvée belle. Ni vraiment laide, for that matter. C’est pas que c’était une question de désintérêt ou de détachement. T’habitais juste pas ton corps comme ça.

T’étais plus ton corps que toi-même. Muscle et nerf et os et sang et c’était assez pour danser. La seule manière que tu comprenais d’exister et d’occuper l’espace et le monde. T’avais thrive à l’agence malgré ton âge et ton niveau de maturité risible à cause de ça. Les standards de beauté outranciers luisaient le long des corps comme le tien et finissaient down the drain chaque fois que tu lavais le feu de tes membres endoloris.

Personne avait jamais compris pourquoi l’accident t’avais laissée aussi catatonique. Morte-vivante, que t’avais entendu ta mère dire plusieurs fois. Mais pourtant c’était la seule issue. Avec chaque seconde que tu te vidais de ton sang sur la place publique tu te perdais toi-même de plus en plus. Pis aucune quantité de perfusion pis d’opération aurait pu te ramener à toi-même. Tu t’étais perdue pour de bon dans ce corps qui n’était plus fait que pour prendre la poussière.

Quand ta mère pis toi aviez été signé votre cessation de contrat à l’agence, c’était pas de paraître laide avec toutes tes déformations pas encore guéries qui t’avait fait peur. C’était d’être petite. À un cheveu d’être entrainée par le vent. Vide.

Vaincue.

Quand t’avais rencontré Jae, ça t’avait jamais dérangée qu’il prenne des candids de toi pis qu’il les poste sur ses socials. Avec lui tu existais. C’était pas comme te retrouver tout à fait, mais c’était te refaire. T’aimais comment tu habitais le monde avec Jae, et t’aimais comment il te saisissait alors que tu te saisissais pas toi-même.

À ce jour, même si elle sait que vous vous parlez même pus, le fond d’écran à ta mère sur son cell c’est une photo de toi que Jae a prise pendant une de vos visites à Kantô. T’es semi dégueulasse dessus. Vous venez d’arriver au bout de votre ascension du mont Sélénite pis t’es en sueur et ta jambe te fait quand même mal. Y t’a prise en train de tourner sur toi-même les bras tendus et un sourire d’enfant plaqué dans face. Ma belle petite fille, que ta mère avait répondu quand Jae lui avait envoyé la photo.

Cette année-là pour ta fête y t’avait tirée vers dehors à la fin de la soirée. Un de vos amis avait lancé des ouhhhhh pis tu y avais crissé un coup en passant le portique. Y t’avait lancé un de ces sourires.

Vous aviez été obligés de célébrer à Alola à cause de vos obligations. Même si t’aurais pas pu être mieux entourée pour célébrer, tu t’étais quand même prise à rêver de la neige à Kantô une seconde ou deux. Juste assez longtemps pour qu’il tire délicatement un livre de son sac. Y’était en cuir très sobre et y’avait pour seule inscription 햇빛. Tu l’avais regardé perplexe. « Tu le sais, chu pas tout le temps bon avec les mots. »

Les pages étaient remplies de photos que t’avais jamais vues. Surtout de toi, mais aussi de lieux que vous aviez partagés. Tu reconnaissais les arbres dans la cour de Terrace House. La neige sur la route à Kantô. Le lever du soleil du haut de son appartement. Et puis tu te voyais sur les marches du studio de danse à Béatrice, le sac à l’épaule, dos à l’objectif. Légère. À travers les flammes d’un feu de camp au chalet des parents à Daniel, un bâton de guimauves brûlées à la main. Une main glissant contre une des projections du festival d’art numérique de Kalos, les couleurs se juxtaposant à ton corps. Les yeux fermés avec le vent dans les cheveux lors de l’une de vos nombreuses marches à la plage. Accottée contre la fenêtre du quarantième étage du Prestigious de Doublonville, le bourdonnement nocturne du centre-ville brillant derrière toi.

Les larmes t’étaient montées aux yeux. Jae t’avait souri. Pas un de ses sourires à éblouir tout l’appartement rempli de gens qui vous attendaient avec impatience. Un juste pour toi. T’avais ouvert la bouche pour parler, mais t’avais pas trouvé les mots justes. T’avais juste déposé ta tête contre son front pis vous vous étiez regardés en silence avec la musique du party vaguement audible à travers la porte patio.

Tu t’étais jamais particulièrement trouvée belle. Ni vraiment laide, for that matter. Mais dans les yeux de Jae tu rayonnais.

Modération:

Vous trouvez un Rappel.

Un Plumeline de niveau 11 se cachait derrière le rocher.

Ça fait des semaines qu’on ne parle plus que de l’éclipse solaire imminente. Dans les journaux ils mettent en garde contre les lunettes non certifiées et les guidelines d’observation sécuritaire. À la télé ils passent à travers les archives de 1979. À la radio ils reçoivent des experts pour expliquer la science derrière les éclipses. Les Internet partent des débats sur le devoir éducatif chaque fois qu’une commission scolaire annonce la fermeture de ses écoles à cette date. Partout on parle de l’expérience d’une vie.

La frénésie atteint son peak dans les jours qui la précèdent. Ton feed Reddit est rempli de poteaux de perdus cherchant désespérément les places qui ont encore des lunettes en stock.
La ville annonce qu’elle attend plus de 100 000 personnes au parc de Malié, résidents et voyageurs venus expressément pour l’éclipse confondus. Des gars avec qui tu travailles commencent à méticuleusement tracker la météo pis à se faire des plans de contingence en cas de temps nuageux.

Tu parviens pas à saisir l’ampleur de ce qui t’attend, mais tu te prêtes au jeu malgré tout. Quelques mois auparavant Jae vous a acheté des lunettes en affirmant qu’il est pas question que vous manquiez ça. Elles trainent encore dans leur emballage. L’agent de Jae l’a envoyé à l’autre bout de Paldea pour une série de shootings. Il revient le quinze. Des jours après l’éclipse. Tu l’as jamais vu aussi dépité que quand il te l’a annoncé. Il est parti en te faisait promettre que tu la regarderais quand même.

Béatrice t’invite à te joindre à la gang du studio pour l’observer du toit du studio. Les conditions peuvent pas être plus parfaites. Il y a aucun nuage pour la journée. Vous êtes dans la trajectoire de totalité qui durera le plus longtemps. Ça te dit difficilement de quoi, mais tu acceptes pareil.

L’atmosphère dans les rues est électrisante. Y’a du traffic comme si c’était l’ordre d’évacuation. Dans tous les parcs que tu passes pour te rendre au studio y’a du monde installé sur des couvertures pis des chaises de camping. Les enfants rient différemment. Tu sais pas si tu t’es déjà sentie de même à un autre moment dans ta vie.

Tu arrives au studio juste à temps pour le début de l’éclipse partielle. Béatrice te donne un câlin en arrivant. « Je sais que c’est pas avec nous autres que tu voudrais être aujourd’hui, mais je suis contente que tu sois là quand même. »

Un de vos collègues a mis sur commentaire audio le My Eclipse de son téléphone. Une voix de Siri commence à vous narrer l’éclipse. Tu enfiles tes lunettes et tu lèves la tête au ciel. C’est là que ça te frappe vraiment. Tout le monde les yeux rivés vers le ciel au même instant. Le soleil qui disparaît tranquillement au gré des commentaires de votre narrateur. Tu sais pas pourquoi exactement, mais tu es heurtée de plein fouet par la beauté du moment.

Tu baisses les yeux et tu retires tes lunettes. Un instant. Juste un instant pour texter Jae. Parce que tu donnerais n’importe quoi pour l’avoir à tes côtés. T’as même pas le temps de finir de taper ton message que le visage de Jae remplit ton écran. Il t’appelle. Tu t’éloignes du groupe et tu décroches en le mettant sur speaker. « Dis-moi que tu vois ça, Soo-ah. »

Tu entends le narrateur vous dire de prêter attention aux projections du croissant sur l’environnement autour de vous. Tu retires à nouveau tes lunettes et tu regardes à tes pieds. Le grillage qui garde les extrémités du toit laisse passer des filets de lumière qui se projettent au sol sous la forme de plein de petits croissants. Tu ne penses même pas à prendre de photo avec ton cellulaire.

La température se met à chuter rapidement. La lumière n’est plus la même. On dirait la tombée du jour. Tu n’es pas assez habillée pour ça. Tu as la chair de poule. Devant le froid soudain, mais peut être aussi devant l’ampleur de ce tu vis. Béatrice surgit derrière toi avec une couverture. Elle te la jette sur les épaules. Elle crie « salut Jae ! » en repartant tout aussi vite qu’elle est arrivée.

Pendant un instant tu ne distingues plus de de lumière, puis ça se met à briller derrière la lune. Ça se met à s’exclamer partout autour de toi. Tu retires tes lunettes. Tu aurais jamais pensé de ta vie qu’un trou noir avec une lueur en arrière-plan t’émouvrais aux larmes. C’est tellement beau. C’est out of this world. « Jae, c’est tellement beau que je pourrais en pleurer. »

La totalité n’est pas encore commencée à Paldea. C’est un décalage déconcertant. Pour lui tu vis dans le futur. Quand il te rattrapera pour toi tout ça sera déjà du passé. Il n’y aura aucun overlapping. C’est la première fois que vous serez aussi out of sync. Pas la dernière. Loin de là.

« J’aurais tellement voulu être avec toi.
Je sais, Jae. »

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