whatever it takes ; part two__
deuxième jour à Paldea, juin.

Le matin arrive bien trop vite. Tu as la sensation de reprendre connaissance après une mauvaise chute tant les premiers signaux que t'envoies ton corps sont négatifs. D'abord, il y a cet instant de stress en découvrant un plafond jaunit inconnu que tu perçois dans la pénombre de cette toute petite pièce. Puis arrive un inconfort dans tes membres suite à des mouvements trop rapides qui se transforme en douleur au niveau de ta nuque et du bas de ton dos. Heureusement, la réalisation vient rapidement et cette peur montée trop vite redescend d'une façon similaire. Tes muscles se relâchent avec un abandon soulagé et tu t'autorises encore quelques instants de ce repos inconfortable sur le plancher. Tu as dû beaucoup bouger au cours de la nuit car ton ébauche de lit ne te recouvre même plus et tes jambes en dépassent. Tu as aussi une impression désagréable au niveau du visage et, quand tu y passes les doigts, tu peux suivre les indentations de la fermeture éclair du sac t'ayant servi d'oreiller.

Le calme est de courte durée. Yuu arrive dans la pièce avant un bang retentissant résultant sans aucun doute d'un virage raté l'ayant fait percuter la porte. Elle ne parait pourtant pas perturbée quand elle te saute avec aussi peu de délicatesse sur la poitrine, là où ton cœur bat un tout petit peu plus vite.

« A cette allure, tu vas finir vraiment bête. »

Tu grondes avec une certaine affection tout en palpant la tête que la Fouinar te fourre bien volontiers dans la main. Cela ne lui suffit vite plus. Elle vient se glisser contre ta nuque en s'étalant de tout son long sur ton corps, une vibration apaisante émanant de son torse. Tu ne te souviens pas de l'avoir fait sortir de sa ball, elle a donc dû le faire de son plein gré et est partie en expédition dans l'appartement en solitaire. Rien d'étonnant donc à ce qu'elle ait tant besoin de ce contact. Son naturel affectueux, voire collant, suffit pour l'expliquer, mais il y a une insistance encore différente dans sa façon de forcer le câlin. Elle cherche à rentrer la tête dans tes cheveux dans de petits mouvements insistants et ses griffes se sentent au travers de tes vêtements. Elle ne fera pas de trous, ni ne percera la peau, tu en es sûre, mais il y a là une tentative de s'assurer que tu ne pourras pas l'éloigner trop facilement. Avec un soupir, tu passes la main dans son pelage, suivant son dos jusqu'à ce que tu n'ais plus l'allonge nécessaire avant de recommencer le processus. La porte est poussée un peu plus délicatement par Aka et il pénètre dans la chambre avec un regard plein de jugement avant de s'asseoir à tes côtés. Les lieux ne semblent pas lui plaire. Il faut dire que ta famille l'a habitué à un autre confort de vie. Il devrait pourtant être soulagé : ici, beaucoup moins de risques sont susceptibles de se cacher. Au vu de son œillade appuyée vers le matelas encore emballé, tu supposes aussi qu'il ne valide pas non plus ton choix de couchage.

« C'est temporaire. »

Tu lèves les yeux au ciel, te redressant dans un même temps dans un mouvement qui t'arrache une grimace réflexe. Si tu en as trop fait, ce n'est pourtant pas aujourd'hui que tu vas apprendre à t'économiser même si tu prétends tout le contraire en voyant l'insistance du Grahyèna. Yuu ne se laisse pas démonter par ton changement de position et grimpe sur ton épaule, réussissant enfin à passer sous ta tignasse un peu folle.

« Je dois juste signer des papiers ce matin. J'aurais tout le temps de récupérer plus tard. »

Tu n'es pas sûre de ce qui t'a réveillée au final. Peut-être les bruits provoqués par les explorations de Yuu ? Il fait très calme dans l'appartement maintenant qu'elle est à tes côtés. A moins que ce ne soit la faim, ce que tu envisages quand un grondement émane de ton estomac quand il se contracte sur du vide. Il faut vraiment que tu fasses l'effort de manger un vrai repas avant de partir.

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Fouinar lance Eclate-Roc (première utilisation).
Apparition d'un Pokémon, s'il vous plaît :3

Après un essai infructueux pour te débarrasser de ton encombrante peluche vivante, tu abandonnes vite l'idée d'exister par toi-même pour le moment. A la place, tu te redresses donc progressivement, laissant le Pokémon s'adapter à tes mouvements en te grimpant au fur et à mesure sur les épaules. Yuu s'est glissé sous tes cheveux pour parvenir à entourer directement ta nuque. Elle a en cet instant tout d'une écharpe lestée qui aura vite raison de ta patience. Pour l'heure, tu la tolères, qu'importe qu'elle rende le processus pour te lever bien plus difficile. Se mettre debout avec le poids d'une Fouinar autour du cou - aussi petite soit-elle - demande un certain exercice d'équilibre que tu commences heureusement à maîtriser. Aka observe la manœuvre avec toujours autant de scepticisme avant de t'emboîter le pas lorsque tu sors de la chambre dans un grognement mal réveillé. A-t-il toujours été si difficile de marcher ? Mettre un pied devant l'autre suffit à te donner envie de te recoucher, mais tu persistes jusqu'à atteindre la cuisine où tu te plantes un moment en te questionnant sur l'étape suivante. Il te faut un moment pour te rendre compte que les sacs de course ont été vidés et pliés sur le coin d'un plan de travail. Umi a donc dû se lever à un moment durant la nuit et s'est chargé de nettoyer le désordre que tu as laissé derrière toi. Une fouille des placards t'apprends qu'elle a déjà commencé à développer un système pour l'organisation de votre nouvelle cuisine. Certains paquets ont aussi été ouverts, un détail qui te soulage. Au moins, vous n'avez pas fait la même erreur. Devant le frigo, tu scrutes un moment les produits à la recherche d'une inspiration qui ne vient pas. Un peu par dépit, tu attrapes finalement un des plats préparés avant de le glisser au four sans trop regarder les instructions. Tu tournes les boutons avec aussi peu d'intérêt, satisfaite quand l'appareil se met à ronfler doucement. Plus tard, il faudra sans doute que tu prennes le temps d'apprendre les nuances de son fonctionnement, mais, à l'instant, tu te satisfais de le tenir sous un œil absent pendant que tu attends, perchée sur le comptoir. La position est un peu inconfortable, le stratifié sous tes cuisses nues ayant déjà bien vécu. Tu n'en es plus à ça près. La chambre te semble de toute façon trop lointaine pour le moment, encore plus quand tu sais qu'il te faudra farfouiller dans tes sacs pour mettre la main sur un short. N'ayant jamais été particulièrement pudique, ce n'est pas non plus ta première balade en sous-vêtements dans un lieu partagé. Il t'est arrivé de faire pire, après tout, tu portes un t-shirt cette fois. Ce n'est pas non plus comme si la cuisine n'attendait pas un bon nettoyage maintenant que vous avez investi les lieux.

Une odeur de curry de plus en plus prononcée est ce qui t'arrache finalement à tes contemplations idiotes et te pousse à descendre de ton perchoir pour aller jeter un œil dans le four. La chaleur qui s'en échappe quand tu l'ouvres et te fait reculer vivement par réflexe a aussi le mérite de faire descendre Yuu avec un cri mécontent. Elle file un peu plus loin, comme trahie par ton manque de considération. Tu ne t'en soucies pas vraiment, tu es plus occupée à te demander comment tu vas sortir le plat du four. Un détail auquel tu n'as vraiment pas pensé. Un autre étant que vous n'avez pas d'assiettes ou de bols. Ni de couverts. Un lourd soupir s'échappe de tes lèvres alors que tu es forcée de constater que penser aux détails n'est vraiment pas ton fort. Défaite, tu te laisses tomber dans une position accroupie après avoir coupé le four. La journée commence mal. Tu vas vraiment avoir besoin d'Umi et de son sens de l'organisation en général. Tu as hâte de la voir. Pour bien plus de raisons que celles citées précédemment.

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tentative de capture:

Adossée à un meuble de cuisine, le plat en aluminium encore très chaud reposant sur ta cuisse, heureusement séparée de ta peau par une serviette de bain, tu fais son affaire à ce petit déjeuner plus qu'original à l'aide de morceaux de pain. Tu ne cesses de te féliciter d'en avoir acheté la veille, celui-ci faisant affaire de cuillère pour piocher dans cette préparation pleine de sauce où barbottent des légumes et de rares morceaux de volaille. Le goût n'est pas forcément au rendez-vous, mais tu as mangé pire et la faim te rend vorace. La barquette est terminée en moins de dix minutes et tu pousses le vice jusqu'à te lécher les doigts pour te débarrasser de la crème curry qui y a laissé des traînées. Tu présentes sans l'ombre d'un doute un tableau pathétique auquel tu ne prends pas vraiment le temps de réfléchir. Tes pensées te pressent déjà vers d'autres occupations.

« On a pas de poubelle. »

Cela tient plus du murmure dépité. Le vide de cet appartement se rappelle à toi dès que tu te lèves et cherches du regard où te débarrasser de tes déchets. Tu ne sais même pas comment est organisé la récolte des ordures et les règles en vigueur. Tu trouverais sans doute des réponses dans la liasse de documents laissée par le propriétaire, mais tu n'as pas le temps pour ça. En attendant, tu abandonnes tout sur le comptoir à proximité de l'évier et tu te promet de la faire cette fichue liste de choses à acheter en priorité. Quelque chose te dit qu'elle couvrira aisément la feuille d'un bloc-notes d'ici la fin de la journée. Où l'arrière d'une page venant directement de la documentation liée à l'appartement. Tu prends quand même le temps de vérifier qu'il ne s'agit de rien d'important avant d'aller récupérer un stylo dans ton sac pour noter les premières choses qui te passent par la tête. Mieux vaut ne pas remettre à plus tard quelque chose qui risque de vite t'agacer. Tu en profites aussi pour laisser un message à Umi pour lui demander si elle pourrait se charger de la continuer. On ne sait jamais, elle ne sera peut-être pas contre d'avoir de quoi s'occuper en ton absence. Tu ne te leurres pas, elle se débrouilleras très bien toute seule, mais il y a au fond de ton ventre une pointe de culpabilité d'avoir été si peu présente depuis votre arrivée en ville. Certes, cela ne fait pas vingt-quatre heures et tu pouvais être encore plus élusive durant votre cohabitation à Hoenn, mais ce n'est pas tout à fait pareil maintenant que vous êtes à Paldea. Tu ne t'autorises pas à y penser très longtemps, tu dois rester concentrée sur tes priorités. Tu te met donc en mouvement, la prochaine étape étant de passer un short confortable et un t-shirt large. Avant de percher une casquette au sommet de ta tête, tu prends aussi la peine de te brosser les cheveux et de t'asperger de protection solaire. Tu emportes avec toi ton sac à dos préféré dans lequel tu as glissé ta trousse à outils aux essentiels dont tu ne te sépares jamais, ainsi que l'une des bouteilles d'eau achetées la veille en attendant de te procurer une nouvelle gourde. Une fois satisfaite, tu choisis une paire de baskets en toile avant de filer, Aka sur les talons et Yuu perchée avec deux pattes sur ton épaule et les deux autres sur ton sac dans un équilibre précaire. Tu la tolères jusqu'à la dernière volée d'escaliers où tu t'arrêtes pour ouvrir le zipper et la forcer à l'intérieur, là où elle ne sera plus une gêne. Une situation qui ne parait vraiment pas la déranger.

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Fouinar lance Eclate-Roc (dernière utilisation le 25 mars).
Apparition d'un Pokémon, s'il vous plaît :3

Rejoindre la zone industrielle où se trouve l'atelier mécanique n'est pas une partie de plaisir. Il devient vite évident, si tu te fies aux nombreux véhicules qui te dépassent, que peu de gens prennent la peine de marcher pour la rejoindre. L'infrastructure routière n'est tout simplement pas adaptée aux piétons. La différence est assez flagrante avec le centre de Pinchoria où la plupart des rues commerçantes sont piétonnes. Au vu de ton intention de prendre autant d'heures de boulot qu'on pourra t'en offrir, investir dans un moyen de locomotion ne parait pas être une mauvaise idée. Ce sera une dépense en plus, certes, mais un tel investissement, à défaut d'être rentable, se justifiera vite. Tu ne sais pas non plus grand chose sur la sûreté de cette région, avoir une façon de rentrer plus vite, d'autant plus quand la nuit tombera plus vite, se révélera aussi sans doute plus prudent. Entre aussi en compte un certain facteur de flemme. Tu préfères de loin utiliser ton énergie pour des activités plus importantes qu'un tel aller-retour.

L'atelier mécanique t'accueille comme la veille, avec ses portes ouvertes telle une gueule béante donnant sur un fouillis de métal et de chairs transpirantes, le tintamarre audible de loin. On s'affère autour de véhicules miniers qui n'étaient pas là la veille, une unique camionnette occupant le pont élévateur représentant un autre type d'engin. Tu scrutes un instant la vieille fourgonnette sous laquelle deux hommes semblent se prendre le chou avant de trouver quelqu'un à interpeller. Une jeune femme à peine plus vieille que toi appuyée à une pile de pneus que tu supposes en pause au vu de la tasse thermo serrée entre ses deux mains.

« Vous savez où je peux trouver Jorge ? »

Elle tourne un regard d'apparence peu intéressé dans ta direction, mais cela ne l'empêche pas de te scruter de la tête aux pieds avant de revenir sur ton visage. L'attitude rend le fait qu'elle puisse te regarder de haut si aisément un peu vexant, mais tu ravales ton envie de mordre pour le bien d'une potentielle future collaboration. Cela ne t'empêche pas de l'imiter, minus ce regard appuyé au sommet de sa tête que tu ne peux pas détailler au vu de vos différences de taille. Là n'est même pas le seul point sur lequel tu es inférieure. Ses bras musclés sont bien mis en avant par un débardeur sale et elle a cette carrure large de quelqu'un ayant sa place dans un tel lieu. Aussi frustrant que cela soit, comme beaucoup d'autres, tu tombes sous le coup des comparaisons et ton changement radical d'environnement ravive tes insécurités et griefs vis à vis de ton propre corps.

« Porte du fond. »

Elle finit par dire, les lèvres déjà posées sur son thermo et son attention en train d'être rattrapée par tout ce qu'il se passe autour de vous. Tu conçois sans peine que cela s'avère nettement plus intéressant que cet échange de regards bêtement tendus qui s'est passé entre vous.

« Merci. »

Un seul mot qui s'arrache difficilement à tes lèvres, mais que tu forces en la quittant pour continuer ta progression dans le ventre de la bête. Tu repères la porte donnant sur les vestiaires et, un peu plus loin, sur le mur perpendiculaire, une porte est entrouverte. Elle s'ouvre sur une pièce qui a tout d'une boîte sans fenêtre dans lequel deux bureaux et des armoires en métal se disputent la place. Sur l'une d'elles, un ventilateur fait de son mieux pour rafraichir l'espace dans lequel la chaleur est déjà suffocante.

Tu toques par principe, même si tu es déjà entrée. Cela pousse l'homme occupant un des bureaux à sortir la tête de derrière l'écran d'un ordinateur. Même si il porte une chemise, son allure fait débraillée. A première vue, tu lui trouves plus le look d'un journaliste surmené que de l'employé d'un tel atelier. Il a ce désordre capillaire qui ne peut être provoqué que par une main passée là trop souvent dans un tic agacé. L'élément le plus marquant de sa personne reste néanmoins ses cernes digne d'un étudiant trop proche de la date butoir pour rendre son mémoire après des mois de procrastination. Une pensée que tu chasses vite pour qu'elle n'en entraîne pas d'autres.

« Jorge ? »

Il hoche la tête. A défaut d'avoir le look de l'emploi, c'est bien à lui que tu dois t'adresser.

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tentative de capture:

« J'ai été embauché hier. On m'a dit de venir vous voir pour signer un contrat et organiser mes shifts. »

Tu vas droit au but. Si ce Jorge ressemble ne serait-ce qu'un tout petit peu au patron, il n'appréciera pas que tu chipotes en essayant de te faire plus polie que tu ne l'es en réalité. Une simple supposition qui pourrait te conduire à faire une grossière erreur, bien sûr, mais tu peines à prendre ton interlocuteur au sérieux. D'autant plus quand la seule réaction que tu obtiens durant un moment est un regard vide. Jusqu'à ce que, soudainement, il se mette à décoller un par un une quantité impressionnante de post-it collés sur les différents objets ornant le bureau. Un Ah-ah triomphant quitte ses lèvres quand il en attrape un en particulier qu'il agite dans ta direction comme si tu avais une quelconque idée de ce qu'il se passait ici ou que tu pouvais lire ce qui y était écrit à cette distance. Tu discernes à peine l'encre bleu sur le bout de papier jaune fluo, alors identifier les lettres qu'elles forment...

« Shiori. Nouvelle employée. »

Chaque syllabe est énoncée lentement, comme si il peinait à déchiffrer la note.

« Bienvenue parmi nous. Tu permet que je te tutoie ? On ne s'encombre pas de formes ici. »

Un petit mouvement de tête de ta part lui suffit pour le prendre pour un oui. Tu ne sais pas trop quoi dire d'autre. Ou plutôt tu évites de le faire car tu n'aurais rien de positif à partager. Leur système de communication parait un peu bancal. Rien d'étonnant sans doute au vu de l'énergumène qui t'invite à t'avancer. Il n'y a pas de chaise devant le bureau, tu restes donc debout. Cette position n'est pas si désagréable car elle te place un peu dans le rayon du ventilateur et l'air se fait un moins stagnant à défaut d'être plus frais.

S'en suit une explication détaillée de ce que tu seras susceptible de faire en travaillant dans cet atelier, accompagnée d'anecdotes plus ou moins utiles. Tu écoutes tout en tâchant de ne pas t'agacer et en dodelinant du menton de temps en temps pour manifester que tu n'as pas perdu le fil de ce monologue. Il parle aussi de la politique de la maison et te met en garde en énonçant des noms que tu ne retiens pas. Le principal à savoir est que les gens n'aiment pas les curieux ici. Cela renforce ton impression d'avoir choisi le bon endroit pour travailler, mais cela amène aussi son lot de questions. Tu n'as pas donné beaucoup de détails au professeur Mattison, pourtant il t'a envoyé vers l'endroit parfait pour quelqu'un cherchant à se faire oublier. Il y a aussi de quoi se demander quelle relation l'unit à cet homme, lui qui est un enseignant si respecté travaillant dans l'une des universités les plus prestigieuses de l'archipel. L'activité de l'atelier mécanique a beau paraitre légale, il ne fait aucun doute que les gens qui y sont engagés ne sont pas tous dans la légalité pour des raisons qui ont tout l'air d'être relativement altruistes. Même si tu préférerais qu'on ne puisse pas te tracer jusqu'ici, tu n'as pas le choix si tu veux t'assurer d'avoir les avantages venant avec un visa plus permanent. Tu es donc bien obligée de décliner ton identité lorsqu'il commence à te poser les questions d'usage pour remplir le contrat. Ton nom de famille lui fait lever les yeux de son écran et il y a un flottement durant lequel tu te demandes si il va faire un commentaire, mais il reprends avec la question suivante. Encore une preuve qu'il doit voir de tout ici. Une fois le contrat imprimé, tu le paraphes comme il te l'indique, un geste qui te ramène des semaines plus tôt, durant une si longue matinée où, entourée de tes frères et sœurs, tu avais abandonné ta vie d'avant. Une signature à la fois, document après document.

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Fouinar lance Coupe (dernière utilisation le 12 mars).
Apparition d'un Pokémon, s'il vous plaît :3

« Une bonne chose de faite ! »

L'homme s'exclame en tapotant le contrat qu'il vient de déposer sur une pile de paperasse un peu précaire au coin de son bureau. Son geste manque de faire tomber le tout, mais il la stabilise juste à temps avec un soupir soulagé. Tu imagines qu'il n'aurait pas été plaisant de ramasser un tel désordre, encore moins si il y avait une forme d'organisation dans ce désordre apparent.

« Maintenant, vis à vis de tes heures de travail... »

Il sort un grand carnet en cuir qu'il ouvre devant lui après avoir reculé le clavier de son ordinateur sans grande précaution. Tu y devines un calendrier imprimé où figure déjà de nombreuses annotations. C'est plutôt old school de procéder de la sorte quand faire un tableau informatique serait bien plus pratique, mais, à nouveau, aucun commentaire ne quitte tes lèvres. Après tout, Umi aussi préfère le contact du papier et tu imagines sans mal qu'elle aurait des choses à redire sur la méthode employée. Elle y mettrait beaucoup plus de couleurs, c'est sûr. Cette pensée t'arrache un léger sourire que tu t'empresses de tuer dans l'œuf dès que le regard de Jorge revient vers toi.

« Des indisponibilités particulières ?
Pas vraiment. Je viens d'arriver à Paldea et j'ai besoin de me faire de l'argent. Toutes les heures sont bonnes à prendre. »

Il hoche la tête pensivement en attrapant un stylo dont la pointe survole un moment le calendrier. Il hésite sur les dates, repassant d'une à l'autre en marmonnant sous son souffle des choses que tu ne parviens pas à déchiffrer. Rien qui ne te regarde, tu supposes.

« Lorsque Todd sera revenu de son congé de maladie, cela changera sûrement, mais je peux te proposer de commencer tôt toute la semaine. Pointage à cinq heures trente pour aider à la récupération des véhicules par les ouvriers et prendre en charge les nouveaux entretiens. Cela te permettra d'apprendre les ficelles avec les vétérans et de tisser ton réseau. »

Tisser ton réseau ? Voilà bien quelque chose pour lequel tu ne ressens aucune hâte. Tu préférerais de loin n'avoir qu'à faire avec tes collègues, mais il faudra t'adapter avec les clients aussi. Cela ne parait pas illogique, Pinchoria semble être une communauté plus soudée que tu n'aurais pu l'imaginer. Dans un milieu si spécialisé, on devait finir par tous se connaitre.

« Tu commenceras demain. On laisse environs une heure et demi de pause aux employés qu'ils répartissent comme ils le souhaitent sur la journée. Personne est trop regardant tant qu'il n'y a pas d'abus et que le boulot est fait. Vu qu'on entre en période touristique, l'industrie est plus calme. Il se peut que tu puisses finir ta journée relativement tôt dans un premier temps.
Pas d'heures supplémentaires pour le moment, donc ?
Il y a peu de chance. On va attendre de voir ce que tu vaux avant de te faire bosser plus ou de te mettre sur la liste des personnes intéressées pour un remplacement. Il est toujours préférable de s'adapter avant de vouloir en faire trop. »

Tu ne sais pas trop quoi penser de cette forme de bienveillance qu'il affiche. Le patron aussi en avait fait preuve la veille avec des mots bien plus bourrus. Peut-être cela vient-il avec leur choix d'accueillir des personnes débarquant de nulle part avec des cartons pleins de problèmes dans les bras. Tu n'es vraiment pas habituée à ça. Dans ton monde, de telles sentiments ne s'exprimaient pas et on avait plus tendance à enfoncer qu'à tendre une main sympathique. Ton ego apprécie peu de faire face à une telle attitude, mais, cette main, tu ne peux ni te permettre de la mordre, ni de cracher dedans.

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tentative de capture:

Une étape de plus à beau être derrière toi, tu conserves la désagréable sensation de ne pas avoir avancé suffisamment. Malgré les papiers signés, ce boulot déniché ne parait pas encore réel. Tu en sais de toute façon encore bien trop peu que pour pouvoir te projeter. Tu n'as qu'une vague idée de la paye et de ce que cet argent représentera dans un quotidien si éloigné de ton ancien carcan, tu ne sais pas non plus comment tu te feras à ces nouvelles activités. Aussi motivée que tu sois, le corps doit suivre, et l'esprit avec, dans une moindre mesure de ce que tu en sais après vingt ans de vie et cette pensée collective qu'avoir un but facilitait les choses.

Tu te sens bien inutile sur le chemin du retour, Aka marchant à tes côtés, et le poids de Yuu toujours présent dans ton sac à dos. Tu ne comprends pas comment elle fait pour ne pas succomber à la chaleur qu'il doit faire là-dedans, mais tu es mal placée pour commenter vu ta faible résistance. Pour toi, il fait déjà beaucoup trop chaud actuellement quand le pic qu'atteindront les températures aujourd'hui est encore loin. Cela n'annonce rien de bon pour la suite. Tu n'as pas pris la peine d'ouvrir les volets avant de partir, un détail qui ne changera sans doute pas tant que ça la donne. Vous allez surchauffer dans votre misérable trois pièces sans air conditionné, ni même ventilateur. Peut-être serait-il bon de mettre les voiles cette après-midi. Cela dépendra de l'état de fatigue d'Umi, mais il te semblerait judicieux de dénicher le grand magasin le plus proche pour commencer les achats les plus urgents tout en restant au frais. Il faudra s'enfermer dans un bus, quelque chose que tu préférerais éviter, mais il n'y a pas beaucoup d'autres choix pour rejoindre les abords de Levalendura où tu supposes que le centre commercial le plus proche se trouve. Ou une boutique d'ameublement, tu n'es pas difficile. L'appartement a beau être petit, il vous manque tellement de choses que trouver par où commencer tient presque du casse-tête. A côté, faire les démarches quand tu avais acquis ton premier logement s'était limité à claquer des doigts. Ne pas devoir se soucier de l'argent avait cet avantage.

Tu rouspètes toujours sous ton souffle durant les multiples dizaines de minutes qui s'écoulent jusqu'à ce que tu puisses rejoindre le centre-ville, mais tes pensées sont un peu moins sombres. Avoir ce projet qui se dessine pour les prochaines heures aide.

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tentative de capture:

whatever it takes ; part two__
troisième jour à Paldea, juin.

Te réveiller pour la deuxième fois à Paldea est un peu plus aisé. La veille, tu t'étais forcée à te retirer pour la nuit très tôt de façon à te donner le plus de temps possible pour trouver le sommeil et ainsi récupérer un peu plus après des jours mouvementés. A défaut d'avoir terminé l'installation de ton lit, tu avais au moins déballer ton matelas pour lui laisser le temps de reprendre sa forme et des draps propres avaient terminés la préparation de ta couche temporaire. Un peu de confort avec fait toute la différence et tu avais pu te lever sans avoir l'impression d'avoir subi le passage d'un troupeau de Tauros. Si ton corps reste un peu engourdit, ce n'est rien qui ne pourra être réglé par quelques étirements. Tu t'appliques à faire travailler tes épaules en observant la ville depuis la grande fenêtre longeant le coin cuisine. Dehors, il fait encore nuit. D'après ton smartphone, le soleil sera levé presque une heure après le début de ton shift. La sensation est étrange car il faisait encore jour lorsque tu t'étais couché. Tu as beau avoir eu des moments de décalage, ils n'avaient jamais été réguliers. Il y avait eu des nuits blanches et des siestes à toutes heures du jours pour récupérer, des moments de crunch pour finir un projet, mais jamais un rythme qui te décalait ainsi. A vrai dire, tu n'avais jamais eu beaucoup de respect pour les horaires. Les cours se sautaient et les rendez-vous manqués pouvaient être excusés par les bonnes méthodes. Cette fois-ci, même un retard pourrait t'attirer des ennuis. T'adapter au réveil avant l'aube et aux journées terminées tôt serait donc important. Ou il allait falloir que tu adoptes l'une des ces routines de sommeil fractionné qui faisait fureur parmi les start-upers. Tu n'y crois pas toi-même. Tu n'auras pas l'occasion de faire des expériences, à partir de maintenant, chaque occasion devra être saisie que ce soit pour bosser, te reposer ou terminer une obligation, qu'importe que des moments doivent être sacrifiés. C'était la vraie vie avec ses difficultés. Des difficultés un peu tronquées car tu ne venais pas de nulle part et sans bagage. Si le pire venait à se produire, malgré tous les mots échangés, l'un ou l'autre membre de ta fratrie te viendrait sans doute en aide en se cachant de la colère de Meera. Cette sympathie ne s'étendrait néanmoins pas au-delà de ta personne et là était tout le problème. Tu préférais donc ne pas compter dessus car, si un ennui se présentait, ta priorité resterait Umi, un point de vue qui n'avait pas été compris, on n'avait pas manqué de te le signifier avec des termes plus ou moins outrageants.

Rien que d'y penser fait naître en toi la brûlure désagréable de la colère. Certains de tes adelphes ne seraient pas manqués. Tu te forces à mettre ce passé si proche de côté pour continuer tes préparatifs. Les meubles que vous avez acquis n'ont pas encore été livrés, mais quelques essentiels ont rejoint vos possessions. La cuisine est désormais équipée du strict minimum en terme d'ustensiles, une différence notable. Il est plus facile de manger ton petit déjeuner maintenant que tu as une assiette et des couverts. Jamais tu n'aurais cru apprécier autant les petits détails. Tu t'assieds toujours à même le sol, calée contre le frigo, mais la position n'est pas si déplaisante avec le bourdonnement doux de l'appareil dans ton dos.

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tentative de capture: