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Soo-ah Kim

Soo-ah Kim
Dresseur Alola

C-GEAR
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Région : Alola
Jeu 14 Fév - 0:35
문자 메시지
(1월 15일) 오후 10:53

Je sais que c’est vraiment pas ta tasse de thé, mais on aurait besoin de toi pour prendre en charge le premier workshop de la saison. Avec Khadija qui ne revient pas de Kalos avant au moins fin mars et Léonie qui est dans le plâtre pour encore trois semaines, on gère vraiment plus.


Ça serait la seule fois je te jure, après si ça fait pas je t’en reparle plus jamais et tu continues de t’occuper des groupes que tu veux no question asked. En plus ça fait longtemps que nos réguliers nous disent qu’ils aimeraient ça travailler avec toi, ça serait une belle expérience pour toi, personne te fera chier promis promis promis.


Je sais pas sérieux, je t’en reparle mardi prochain avant mon cours, ok ?


Thaaaaanks, t'es la meilleure xxx



À la base, tu avais prévu de lui dire non. Lorsqu’elle t’avait proposé de remplacer une fois de temps en temps ses instructeurs, tu lui avais dit que ça ne te dérangeait pas, compte tenu du temps que tu passais au studio de toute façon, mais tu avais émis une condition, bien claire, qui n’avait pas semblé la déranger le moindre du monde. Ce n’était pas comme si c’était exagéré : tu étais parmi les plus flexibles de ses employés, tu acceptais toujours de remplacer, même avec à peine vingt-quatre heures de préavis, tu n’avais aucun problème à toucher un peu à tout, et tu n’avais pas non plus de problème à prendre en charge un groupe quand leurs inscriptions dépassaient leurs attentes. Ça faisait bientôt deux saisons déjà que tu t’occupais hebdomadairement d’un groupe cardio de 45 ans + et d’un autre, de jeunes adultes débutants en hip hop. C’étaient de loin les mal aimés de l’offre d’enseignement, mais toi tu travaillais avec eux en donnant le meilleur de toi-même et c’était réciproque. Béatrice pensait déjà à ouvrir un autre groupe cardio ce printemps et elle t’avait proposé sans hésiter le poste.

Tu prenais plaisir à partager les joies de la danse à des gens qui n’avaient jamais voulu s’essayer ou qui voulaient seulement se mettre en forme différemment. Tu n’étais pas intéressée à travailler avec des danseurs qui étaient assez avancés dans leur parcours, même si parfois tu acceptais de remplacer une séance ou deux auprès d’eux quand personne ne pouvait être là. Tu parvenais généralement à ne pas être trop dure avec eux, bien qu’il y avait eu des étincelles à quelques reprises avec un groupe d’adolescentes en sports-études. Béatrice ne t’en avait jamais reparlé.

Il était donc assez évident qu’elle avait bien compris ta décision de ne jamais te pointer le nez aux workshops en tant qu’instructrice, elle avait respecté ta volonté jusque-là. Certes, parfois, elle te lançait quelques pointes, mais ce n’était jamais bien direct, et, surtout ça n’aboutissait jamais à rien. Des blagues plus qu’autre chose. À la limite, quelques propositions subtiles, pour te signaler que la porte ne te serait jamais fermée. C’est ce que tu avais continué de croire jusqu’à ce qu’elle t’arrive avec ça, un soir de janvier où tu étais rentrée tellement tard du refuge que tu n’étais même pas passée par le studio avant d’aller t’écraser chez toi. Tu lui avais dit que tu y réfléchirais pour aller te coucher au plus vite, et tu pensais qu’elle ne t’en reparlerait pas le mardi d’après, sauf peut-être pour te dire qu’elle était parvenue à s’arranger finalement, qu’elle allait s’en occuper ou qu’elle avait invité une de ses nombreuses connaissances de quatre coins de la région et d’ailleurs.

Tu n’avais pas pensé une seule seconde qu’elle te saluerait plutôt avec le modèle de l’affiche promotionnelle de l’événement, qu’elle avait trouvé le temps de monter Dieu seul sait quand. C’était une stratégie assez agressive qui ne lui ressemblait pas, et tu avais envie de lui dire, Écoute, Béa, je sais que c’est un peu le bordel ici en ce moment, mais tu sais que je peux pas m’occuper des workshops, à la limite dis-moi à qui tu aurais envie de proposer le workshop et je m’arrangerais avec eux pour prendre en charge certaines de leurs tâches pour qu’ils puissent se concentrer sur ce projet-là à la place, mais les mots étaient restés lovés dans le creux de ton ventre et tu n’avais pu que te contenter de hocher la tête alors qu’elle te racontait à quel point les membres étaient excités de pouvoir apprendre une de tes chorégraphies. Tu ne l’avais jamais vu excitée comme ça depuis qu’elle avait réussi à faire venir une de ses connaissances d’enfance devenue un chorégraphe couru par les grands groupes pour monter et partager une chorégraphie avec lui. Béatrice était la chose la plus proche que tu avais d’une amie ici, tu ne pouvais tout simplement pas te résoudre à la décevoir.

Choisir une chanson sur laquelle travailler n’avait pas été très difficile. Tu n’étais pas parvenue à te sortir de la tête la chanson d’un rappeur au nom pas possible depuis que tu l’avais entendue à la radio, et lorsqu’elle avait joué pendant la période d’échauffements d’un groupe de Victor, tu t’étais presque précipitée dans le studio pour lui demander le nom de la chanson. Lorsque tu l’avais réécoutée le soir même, dans le confort de ton lit dans la chambre commune des filles que l’équipe de Terrace House avait presque montée pour vous, tu avais senti les fourmillements grimper le long de ton corps et ce n’avait été qu’une demi-heure plus tard que tu t’étais résolue à abandonner le sommeil pour descendre dans la salle de loisirs inoccupée à cette heure de la nuit pour te dégourdir sur le rythme du beat entraînant de ce fameux Post Malone.

Jae avait avoué quelque temps plus tard t’avoir vue te laisser aller sans retenue sur une chanson que toi seule entendait et ses commentaires t’avaient convaincue. Je sais que ça fait pas longtemps qu’on vit sous le même toit, mais je t’ai jamais vue rayonner autant, qu’il avait dit, à peu près. Ça t’avait gênée un peu, au début, mais c’était un gars franc et il avait t’avait vue dans des circonstances bien plus humiliantes avant même que vous vous rencontriez officiellement, il n’avait pas de bonnes mauvaises intentions. Avec le recul, tu dis qu’il avait sûrement vu l’affiche postée sur la page officielle du studio et qu’il voulait t’encourager vers ce qui lui semblait la meilleure direction pour toi.

Tu avais rapidement annoncé ton choix de chanson à Béatrice, qui s’était occupée de partager l’information, mais elle avait bien évidemment demandé à voir où tu en étais rendue avec ça avant. Tu lui avais montré ce que tu avais monté jusqu’à présent, et son sourire t’avait dit tout ce que tu avais besoin d’entendre.

Tu avais mieux géré les préparatifs que ce à quoi tu t’entendais. Peut-être est-ce que c’était parce que tu te savais déjà filmée par l’équipe de production Terrace House et que tu savais que tout le monde arriverait à connecter les lignes une fois le jour arrivé, peut-être est-ce que c’était à cause des encouragements de Jae, peut-être est-ce que c’était parce que les réguliers t’abordaient régulièrement au studio pour te dire qu’ils attendaient ça avec impatience, peut-être était-ce un mélange de tout ça.

Ce n’était que la veille que ça t’avait vraiment frappée. Tu étais restée presque une heure à regarder le bref échange de textos qui t’avaient entraînée là-dedans, sans réussir à t’endormir. Un peu après minuit, tu avais envoyé un message à Jae pour savoir s’il était encore réveillé. Vous vous étiez retrouvés au salon, où tu t'étais finalement endormie d'un sommeil sans rêve la tête sur ses cuisses.


Tu étais arrivée assez tôt au studio le lendemain. Le caméraman de Terrace House était déjà sur place pour s’assurer que tout se déroulerait correctement. Béatrice t’avait accueillie avec un gros sourire et t’avait annoncé, presque fièrement, qu’une trentaine de personnes avait déjà réservé et payé pour aujourd’hui. C’était plus que d’habitude, si surtout quand on savait que beaucoup des inscriptions avaient lieu la journée même. À ce rythme-là, vous alliez peut-être être obligées de refuser certaines personnes. Tu savais que Béatrice pouvait compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où c’était arrivé depuis qu’elle avait ouvert le studio, quelques années avant que tu t’installes dans la région.

Les gens avaient commencé à arriver pendant que tu t’échauffais sur une playlist composée de beats autant anglophones que coréens. Tu avais pensé un moment n’inclure que des chansons anglophones, mais tu n’avais pas pu t’empêcher de vouloir faire honneur à ceux qui t’avaient poussé vers cette vocation en premier lieu. Ces sonorités familières t’apaisaient alors que les danseurs qui avaient confirmé leur présence à Béatrice te rejoignaient.

Après quelques chansons, les nerfs calmés, tu avais été la rejoindre pour observer les nouveaux venus. Tu reconnaissais la plupart d’entre eux, soit des membres réguliers du studio, soit des habitués des workshops. Certains t’avaient salué, d’autres, avec qui tu avais dansé de façon assez anonyme à l’occasion d’ateliers menés par d’autres instructeurs permanents, s’étaient étonnés de te savoir en charge de la chorégraphie d’aujourd’hui. Tous semblaient être de bonne humeur, en tout cas. Il ne restait pas beaucoup de temps avant que l’atelier commence et les gens arrivaient encore. Entre deux inscriptions, Béatrice s’était tournée vers toi, le sourire fendu jusqu’aux lèvres. « Je t’avais dit que les gens voulaient travailler avec toi. » Tu lui avais souri, juste un peu, en retour. Elle n’avait pas entendu de réponse de ta part avant d’accueillir un jeune homme que tu n’avais jamais vu. « Bonjour ! C’est pour le workshop de cet après-midi ? » Il avait dans la jeune vingtaine, à peine plus vieux que toi, quoique que ses traits assez androgynes auraient pu être assez trompeurs. Tu avais assez travaillé avec de stagiaires masculins à l’agence à Kantô pour savoir que l’exercice physique avec une diète bien suivie et deux trois coups de maquillage pouvaient fausser les pistes. « Je vous demanderais de remplir ces deux formulaires. Le premier ne contient que des informations de base, votre nom, votre âge, votre niveau, comment vous avez entendu parler de nous, etc., tandis que le deuxième nous donne l’autorisation de vous filmer pour poster sur nos différents réseaux sociaux. Exceptionnellement, aujourd’hui, nous avons aussi quelqu’un pour filmer dans le cadre d’une émission à laquelle notre instructrice participe. Toutes les informations y sont, vous êtes libres d’accepter dans les deux cas, seulement dans un, ou pas du tout, ça n’aura pas de conséquence sur votre participation. » Tu l’avais observé un peu plus longtemps, sans te faire trop insistante, pendant qu’il remplissait les papiers. Il était parmi les quelques-uns qui ne s’étaient jamais présentés au studio et tu étais assez curieuse de savoir ce qui l’avait amené ici. Tu avais recommencé à te méfier des gens que tu ne connaissais pas dans ce milieu depuis que ces adolescentes t’avaient reconnue après ton audition pour Terrace House. Tu pouvais encore sentir la prise ferme de cette gamine sur tes cheveux, l’humiliation t’elles t’avaient fait subir alors que tu n’avais rien demandé, que tu t’étais tenue tranquille depuis des années. Béatrice t’avait promis qu’elle s’assurerait que tout se passe bien. Tu voulais lui faire confiance, mais tu n’y parvenais pas véritablement. Comment pouvait-elle te promettre quelque chose d’aussi hors de son contrôle ? « Si vous avez des questions à propos de notre studio ou du workshop d’aujourd’hui, n’hésitez pas. C’est moi qui suis propriétaire de l’endroit, et ma collègue juste ici, Soo-ah, sera votre instructrice pour aujourd’hui. Nous serons en mesure de répondre sans problème ! » Elle avait ponctué sa réplique d’un petit rire. Cette fois, tu t’étais forcée à sourire pour de vrai.



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C-GEAR
Mar 26 Fév - 3:59
___Océan s’étira de tout son long en sortant de l’avion, le regard endormi. Seulement quelques minutes plus tard, il somnolait à nouveau dans le train qui le menait à Malié. En ce jour, à cette heure, il aurait dû être à l’université pour suivre son cour de méthodologie musicale. A la place, il se préparait à faire une bonne journée sur l’île d’Akala, une envie de voyage l’ayant saisi. Dans l’unique pokéball qui traînait dans le fond de son sac, Kàrma était son seul compagnon invisible. L’étudiant s’était dit que le laisser seul aurait été un geste qui pouvait lui couter cher, même s’il ne doutait pas que cela aurait été un excellent moyen pour que la poussière soit faite par le pokémon, et Luna et Ambre avaient refusé lorsqu’il leur avait demandé. De toute façon, ce n’était pas comme si transporter une petite sphère métallique était handicapant.
___Lorsqu’enfin le train annonça son entrée en gare, Océan se leva, glissa son sac sur les épaules et attendit sagement de pouvoir sortir avant de prendre son téléphone. Ambre lui avait envoyé un message pendant son léger sommeil.

Ambre
Aujourd'hui 12:37MM

Hey ! What’s up, ton avion s’est pas écrasé ?
J’ai entendu d’une amie qui fréquente pas mal les dance workshops d’Alola qu’il y en avait un à Malié today, je t’envoie le lien au cas où ça t’intéresse.



___Comme promis, sous ce premier message vint un lien qui mena Océan à une annonce où étaient notés lieux et horaire. D’autres détails s’y trouvaient, comme le style de musique et de danse, ou encore le nom des organisateurs, mais le jeune homme n’y prêta pas grande attention. Il décida immédiatement de s’y rendre ; s’il voyait un groupe de personnes habillées de collants et de jupons, ils n’aura qu’à passer son chemin et trouver quelque chose d’autre qui l’intéresserait pour passer la journée. Il n’avait pas de plan de prévu, donc il pouvait bien tenter l’expérience. D’un bon pas, son gps ouvert sur son téléphone, il suivit le chemin indiqué sur l’écran.
___Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas été dans quelque chose qui ressemblait de près ou de loin à un cours de danse. S’il en avait pris à ses débuts dans le cabaret, il avait arrêté lorsque son emploi du temps s’était retrouvé trop chargé entre le travail et les études –ou plutôt, le travail et la désinvolte oisiveté–, et depuis il n’avait que rarement eu l’occasion de retourner dans un studio. Bien sûr, il apprenait ses chorégraphies avec des professionnels quand il se devait de préparer un spectacle avec une danse un peu complexe, et il dansait énormément pour lui-même, dans son appartement, poussant table chaise et tapis au loin, ne s’arrêtant parfois que lorsque son corps cédait sous lui, trempé de sueur et ses limites presque franchies. Mais se retrouver encadré, qui plus est dans un workshop, expérience qu’il n’avait jamais faite, l’intriguait. Insouciant, sans une pensée pour ses camarades en ce moment même en cours à qui il demanderait ce qui s’était dit durant ce dernier, Océan suivit les instructions de son gps.
___Il ne tarda pas à trouver l’endroit qu’il recherchait ; beaucoup était déjà là, commençant à s’entrainer sur des musiques aux sonorités asiatiques. Océan sourit. Visiblement, ce n’était ni collants ni tutus qui étaient au rendez-vous. Et pour lui qui écoutait un peu trop des chansons japonaises lorsqu’il en venait à la musique, le coréen était rafraichissant. Près d’un bureau se tenaient deux femmes, visiblement en train de faire les inscriptions. La démarche souple, le jeune homme s’y dirigea tout en observant les personnes autours. Il repéra un homme chargé d’une imposante caméra, indubitablement du matériel professionnel.
___Il ne prit pas le temps de s’y attarder, car l’une des femmes s’occupa de l’accueillir alors qu’il arrivait au niveau du bureau. C’est non sans un sourire poli qu’il répondit.
    « Bonjour, oui, j’aimerais m’inscrire. »

___Il prit les papiers qu’on lui tendit, mais jeta d’abord un regard à l’autre femme, celle qui n’avait pas parlé. Il connaissait son visage, et avec ce que sa collègue venait de donner comme information, il ne lui fallut pas longtemps à retrouver où il l’avait déjà vu. Il eut un sourire amusé, qu’il dissimula en reportant son attention sur les documents qui lui avaient été donnés. Peut-être aurait-il dû lire plus attentivement les renseignements sur le site qu’Ambre lui avait envoyé. Non pas que cela aurait changé sa décision de venir, bien au contraire, mais il aurait été moins surpris de voir qu’il allait faire face à une des filles de Terrace House. Encore moins qu’il allait être filmé dans l’émission, s’il l’acceptait. Ce qu’il fit, bien évidemment. Il accepta toutes les demandes de droit à l’image ; cela ne pouvait que faire du bien à son image, justement.
___Alors qu’il rendait les papiers à la première femme, celle qui lui avait parlé et dont il ignora le rire, il regarda à nouveau celle qui serait donc son instructrice du jour qui souriait autant que possible. Il devait reconnaître qu’il jouait de chance ; elle était loin d’être désagréable à regarder, et de ce qu’il savait, elle se débrouillait plutôt pas mal en danse. Restait à voir maintenant ce que donnerait son cours aujourd’hui avec lui. Il la salua, d’un hochement de tête et d’un sourire chaleureux.
    « Je m’en remets donc à vous. »

___Il jeta un regard autour de lui.
    « Quel genre de musique et de danse vous comptez enseigner ? »

Il comptait en réalité demander avant de remplir quoi que ce soit, rien qu’avoir quelqu’un venu sans savoir ces détails essentiels devait être insolite, mais la curiosité de voir cette fille à l’œuvre dans la réalité lui avait fait changer d’avis. Rien d’étonnant à cela ; Océan suivait toujours le courant de ses envies, de ses émotions ou de son instinct. Ce n’était là qu’une fois de plus.
___Les informations obtenues, le jeune homme décida de se joindre aux autres en train de s'échauffer afin de dénouer ses muscles endormis par le voyage. Se fondant dans le rythme appuyé de la musique qui passait, il se laissa porter, commençant à bouger épaules, bras, cou, hanches, jambes. Ses mouvements n’étaient pas professionnels et manquaient peut-être de précision, mais ils étaient bien suffisant pour son travail de spectacle. Ils étaient fluides et harmonieux. Très vite, il se déhancha avec plaisir et concentration, l’exaltation de la danse commençant peu à peu à se raviver en lui.


HJ:
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Soo-ah Kim

Soo-ah Kim
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Lun 14 Juin - 0:55
Le nouveau venu t’avait jeté un regard que tu n’étais pas parvenue à décoder. Avec un éclat de curiosité dans les yeux et un sourire un peu moqueur accroché aux lèvres, il avait à peine détourné son attention aux paroles que lui avaient adressées Béatrice. Les formulaires qu’elle lui avait remis n’avaient pas eu droit à un sort plus favorable. Il les lui avait rendus sans même que tu n’aies le temps d‘y lire un simple prénom ou un âge.

Il ne te regardait plus de biais en adressant sa première remarque à ton égard. La malice qui s’était glissée dans ses yeux avait créé un décalage avec le sourire chaleureux qu’il abordait à présent. Ses paroles étaient restées dans l’air, immobiles, inquisitrices, l’espace de quelques instants, avant qu’il ne passe tout aussi désinvolte à une simple formalité. Tu avais espéré que ton visage ne laisse pas paraître pas l’étonnement suscité par sa question. Les danseurs qui se présentaient ici venaient en connaissance de cause ; même les clients que tu ne qualifierais pas de réguliers se présentaient avec une bonne idée du programme. Aucun de vos noms n’était assez connu pour attirer quiconque indépendamment du contenu enseigné.

Voyant ton hésitation, Béatrice avait répondu à ta place. Tu n’avais pas pu t’empêcher de répondre à sa suite. « C’est la première fois que vous assistez à un workshop ? » Il avait pointé son index droit sur son torse. « Moi ? Ah… non, j’en fait assez souvent, quand mon horaire me laisse un peu de liberté. Ça me permet de maintenir la forme autrement qu’au gym. C’est beaucoup plus agréable, aussi. Son regard s’était fait plus appuyé sur la dernière partie de sa phrase, mais tu l’avais à peine relevé. Tu t’étais concentrée sur son accent, que tu ne reconnaissais pas. Il n’était pas de Kantô ni d’Alola. « Est-ce que vous êtes du coin ? »

« Mon accent paraît tant que ça ? » Il avait laissé s’échappé un petit rire alors que Béatrice s’était éloignée pour accueillir un autre régulier. « J’habite à Unys. Je suis en déplacement dans la région pour une séance photo, mais je n’ai pas eu chance avec le billet de retour… J’en profite pour explorer un peu la ville, c’est la première fois que je viens ici. » Tu avais pensé qu’il ajouterait quelque chose, mais une exclamation de ta collègue l’avait interrompu dans son élan. « Mes sincères excuses à tous, mais nous sommes officiellement à pleine capacité ! » Hao, l’instructeur qui t’assisterait aujourd’hui, avait lancé une exclamation à travers sa main en porte-voix qui avait trouvé écho chez quelques-uns de vos réguliers. Béatrice leur avait répondu de son plus beau sourire. Tu ne parvenais pas à dire combien de personnes vous veniez systématiquement de refuser, mais il y en avait assez pour qu'elle ne puisse pas faire d'exception pour les admettre. Ça t'en disait assez sur l'état des choses.

Tu t’étais excusée de ta discussion en cours avec un petit haussement d’épaule à l’attention de ton interlocuteur. La gérante t’avait retrouvée avec un sourire encore plus gros que celui qu’elle avait adressé aux autres. « J't’avais dit que c’était une bonne idée, Soo-ah ! Je l'savais qu’il fallait t’intégrer aux workshops ! » Tu avais pensé lui répondre que justement, ton seul argument était l’aura de mystère qui régnait autour de toi ; une fois levé le voile levé aujourd’hui, tu n’attirerais plus jamais autant de participants. La curiosité serait satisfaite et tout le monde réaliserait que tu n’avais rien de plus que ça à offrir.

L’agitation derrière vous t’avait empêchée de laisser libre-cours à ta pensée. Béatrice et toi vous étiez retournées à temps pour voir un groupe d’adolescentes laisser s’échapper des gloussements à la vue d’un nouvel arrivé. Toute remarque que tu préparais s’était évanouie à sa vue. « Daniel ! » Il était venu à ta rencontre avec autant d’ardeur que tu avais crié son nom et t’avait entraînée dans une accolade. Tu n’étais pas parvenue à cacher le sourire qui t’illuminait le visage tout entier. La caméra de Terrace House braquée sur vous ne s’était même pas rendue à ta conscience.



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Soo-ah Kim

Soo-ah Kim
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Mar 15 Juin - 15:41
cw // mention implicite de suicide

Mille questions étaient passées dans ton esprit une à la suite de l’autre, se résumant toute en une phrase que tu n’avais pas osé prononcer. Ton regard bougeait frénétiquement sans jamais se poser sur l’entrée du studio. Le sourire grandissant de Daniel était passé inaperçu. « C’est Jae qui m’a mis au courant. Je ne pouvais quand même pas rater l’occasion de te voir en action ! » Le simple fait d’entendre son nom avait précipité ton rythme cardiaque. Tu n’avais pas trouvé le courage de l’inviter, aujourd’hui ; tu n’étais pas parvenue à t’expliquer pourquoi, même après que Béatrice ait exigé de savoir la raison pour laquelle son nom n’apparaissait pas dans la liste des participants. Même après t’être laissé border par les vagues de sa main dans tes cheveux la nuit d’avant. Même en te réveillant avec la chaleur de son avant-bras contre ton visage, et en apercevant le sien, paisiblement endormi, penché vers l’avant dans une position qui n’avait pourtant rien de confortable. Même en l’entendant te marmonner la meilleure de chances quand tu l’avais quitté à six heures, quelques heures à peine après vous être endormis.

Tu n’avais pas compris cette partie de toi, injustifiée, insoupçonnée, qui se noyait à cet instant dans la déception de voir Daniel ici, sans aucune trace de Jae. Ne serait-ce précisément pas lui qui devrait là, devant toi, s’il pouvait convaincre quelqu’un que tu avais rencontré une poignée de fois à peine d'y être ?

« Ça va, tu t’en sors pas trop mal ? » Son ton s’était fait plus bas – plus doux. Ton regard s’était calmé. Le bruit autour de vous s’était fait moins insistant. C’est ce que tu avais aimé de Daniel la toute première fois que tu l’avais rencontré. Il avait cette capacité à créer un monde à l’extérieur de celui qui évoluait autour de lui et d’y guider qui il voulait. Tu l’avais trouvé rassurant.

Tu avais eu besoin de ça, quand Jae t’avait entraînée à la rencontre de ses amis, cette journée-là. Tu étais passée à travers trois chandails trempés de sueur avant de le rejoindre à sa moto. Le goût de bile n’avait pas quitté ta bouche du trajet qui vous séparait du repaire où ils s’étaient donné rendez-vous.

Jae t’avait mentionné quelques jours auparavant qu’ils étaient tous signés à la même agence que lui. C’était comme ça qu’ils s’étaient rencontrés. Leurs années de trainees s’étaient déroulées dans une fraternité qui avait transcendé toutes les failles qui s’étaient immiscées dans leur amitié. Le début officiel de leur carrière à des moments distincts, la distribution dans des groupes différents, le succès inégal, les scandales, les hiatus subséquents, les départs forcés. Les messages ouvertement inquiétants de l’aîné, la découverte de son corps, l’hypocrisie des médias, les commentaires inhumains des communautés en ligne, les perturbations à sa mise en terre et la défiguration de sa tombe, aussi ; mais ça, Jae n’avait pas réussi à t’en parler à l’époque. Pas à haute à voix, pas avec des mots. Pas sous une forme tangible.

Tu ne comprenais pas toute ses subtilités non plus, trop perdue dans les méandres d'une douleur que tu n'avais jamais trouvé la force de prononcer. Même s’ils étaient comme une famille pour lui, la simple idée de te retrouver entourée d’idols était suffisante pour te paralyser. Tout était en feu, du plus profond de tes tripes, et le vent soufflait autour de vous, les bourrasques envenimaient un drame que personne ne voyait et tu n’osais pas dire non à Jae. Tu ne pouvais pas dire non à Jae.

Tu t’étais accrochée plus fort à lui sur le chemin.

C’était quelqu’un avec de l’énergie pour deux-mille. Il ne t’avait fallu que quelques minutes aux côtés de ses amis pour comprendre qu’il en était de même pour eux tous. Tu aurais voulu rire de la situation, de la cacophonie qui régnait dans le salon de votre hôte probablement avant même que vous n’arriviez, des langues qui s’interchangeaient sans aucune logique, de la pile de vêtements sales qui traînaient juste à côté sans que personne n’en soit dérangé. Tu n’en avais pas été capable.

Personne n’aurait pu douter que c’étaient eux qui avaient pratiquement élevé Jae. Tu le retrouvais dans toutes les interactions que tu observais, qu’il en fasse partie ou non.

Tu l’avais retrouvé dans les messes basses que Daniel avait initiées avec toi, aussi. Ce dernier t’avait offert une bière avant de se laisser tomber à la place que Jae avait abandonnée quelques minutes plus tôt au profit du tapis à vos pieds. Il avait commencé à se battre avec un autre de ses amis pour la télécommande de la station musicale, sans que ni l’un ni l’autre ne remarque que c’était celle du téléviseur qu’ils s’arrachaient.

C’était Daniel qui te l’avait fait remarquer, tout bas, pour ne pas que les deux clowns vous entendent. Tu avais laissé s’échapper un petit rire. Au son, Jae s’était retourné vers toi avec un sourire de gagnant, le combat qu’il menait férocement pourtant aussitôt oublié. Il avait menacé ton interlocuteur du doigt, l’interdisant de te mentionner quoi que ce soit de compromettant à son égard. Daniel l’avait poussé du pied. Une longue plainte dégoûtée s’était échappée de lui, mais il ne s’était pas retourné pour vous faire face à nouveau.

« Ça me rappelle, est-ce que Jae t’a raconté la fois où— »



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Soo-ah Kim

Soo-ah Kim
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Jeu 17 Mar - 14:18
« Oui, oui, ça va, t’en fais pas. Un peu nerveuse, mais ça ira mieux quand qu’on aura commencé. J’pense. » Tu avais ponctué ta réplique d’un petit rire. Tentative infructueuse de camoufler les nerfs que tu vomissais plus tu parlais. Daniel t’avait regardée droit dans les yeux, ses traits aussi doux que l’étaient probablement les nuages. « Tu vas torcher, fille. »

Si même lui était convaincu de ton succès, pourquoi était-il le seul à avoir pris l’initiative d’y assister ?

C’était à ce moment que Béatrice avait annoncé le début du workshop. Tout juste avant que ton cerveau puisse dégringoler plus loin dans l’inutilité de tes réflexions. Ce n’était plus le temps de penser à Jae. Tu étais là pour le studio. Pour toi un peu, aussi, peut-être. Il fallait que tu te recentres là-dessus.

Tu t’étais faufilée à l’avant des miroirs. Hao t’avait souri. Let’s go.

« Salut tout le monde ! Pour ceux qui me connaissent pas, j’m’appelle Soo-ah Kim. J’m’occupe généralement des cours de hip hop pour débutants et du cours de cardio pour les 45 ans et plus. C’est la première fois qu’j’anime un workshop, donc ça m’fait immensément plaisir d’être ici avec vous aujourd’hui ! J’vous présente également l’instructeur qui m’assistera : Hao ! » Il avait gardé son introduction rapide. Efficace, mais attachante. Fidèle à ses habitudes. Vous étiez prêts à commencer en moins d’une.

« On s’échauffe un peu et j'vous montre ce qu’on vous a concocté pour aujourd’hui ! » Le feu qui montait lentement le long de tes membres avait enfin vaincu tes nerfs. Les craintes et les doutes que tu avais essayé de taire s’étaient dissipés dans la sueur. Noyé dans l’anticipation de ce qui était à venir.

Tu t’étais déplacée entre les danseurs au gré des exercices. Tu essayais de tâter le pouls du groupe pour te donner une idée de comment aborder ton enseignement aujourd’hui. À l’arrière, à l’abris de la plupart des regards, tu avais reconnu quelques visages de tes cours débutants. Plus à l’avant, il y avait des réguliers du studio et des habitués des workshops avec d’autres instructeurs. Il y avait aussi Daniel avec ce que tu pensais être des trainees de son agence. Et puis il y avait tous ces gens que tu ne connaissais pas, qui avaient pris une chance avec toi.

C’était la première fois que tu travaillais avec un groupe aussi hétérogène et tu voulais t’assurer que tout le monde ait une belle expérience. Que ta chorégraphie leur apporte à tous le bonheur de l’accomplissement autant qu’à toi lorsque tu l’avais concoctée. Même si tu avais été réticente à propos du workshop au départ, tu voulais faire honneur à la confiance de Béatrice t’avait accordée. Faire honneur à la mission du studio et montrer que tu étais au-delà de la mentalité de l’agence qui avait vu la danseuse en toi grandir pour mourir. Un ailleurs sans artifice.

Parce qu’il fallait bien commencer quelque part, tu étais retournée à l’avant aux côtés d’Hao. Prête à présenter le fruit de ton travail pour donner une idée d’ensemble à tes apprenants. Les danseurs s’étaient dispersés contre les murs de la salle pour vous laisser l’espace nécessaire. Tu leur avais rapidement expliqué comment vous alliez procéder avant d’aller démarrer la chanson. La musique avait résonné dans le studio. Tu t’étais sentie toute légère.

Hao et toi vous étiez serrés la main juste juste avant le début de l’extrait. Ni l’un ni l’autre ne souriez. Vos mouvements étaient coupés au couteau. Tranchants et violents. De faux thugs prêts à tout défoncer. La voix du rappeur s’était fait entendre et vous aviez enchaîné à sa suite.

Tu étais dédiée au mouvement. Tout entière. Tout autour de toi à l’exception du corps d’Hao était noyé par les ondes sonores et le frottement de l’air contre ta peau. Tu n’avais pas entendu Béatrice crier à la suite d’une suite de mouvements où Hao et toi ne formiez plus qu’une extension de l’autre. Tu n’avais pas vu Daniel sourire à pleines dents, comme fier d’enfin pouvoir te montrer aux gens qui l’accompagnaient. Tu n’avais pas non plus vu l’étonnement des réguliers, ni l’enthousiasme des instructeurs, ni même la stupéfaction de tes débutants qui s’étaient demandé s’ils pourraient suivre la cadence du cours. Tu n’avais même pas senti la douleur.

C’était le septième ciel. Le vrai sens de ta vie. Renaître après t’être fait infligé la mort encore et encore. Tu n’aurais jamais voulu redescendre. L’extrait que tu avais choisi était bien trop court et rapidement, c’était fini. Toute l’énergie du studio t’avait pénétrée d’un seul coup et tu étais retombée en bas. Au beau milieu des mortels, dans un monde imparfait où rien ne se suffisait.


DC de Maryam Hosseini-Miyamo
but tonight we rule the world DxRnUxe
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