Jour 216.

Cela faisait longtemps que je n’étais pas revenu par ici et c’est avec un peu de nostalgie que je ressens encore la chaleur du sud de Paldea - les étendues glacées ne me manquent pas, mais tout fait parti d’un cycle et dans les chemins infinis de la région, je suis obligé de passer par là tout comme les saisons changement pour alterner entre la période de chaud et de froid. Avec quelques transitions. Je ne sais pas s’il y a réellement un changement climatique et je laisse les plus grands scientifiques de ce monde débattre si cette terre est foutue ou pas. J’ai envie de dire : on va tous crever un jour alors… Un peu plus tôt ou un peu plus tard, qu’est-ce que ça change ? Seuls ceux qui font des enfants sont les plus égoïstes dans l’histoire de l’Homme.

Le Rouge doit être assez loin de ces questionnements et je l’envie d’une force… Pour lui, la vie est une éternelle découverte et ses yeux candides observent toujours avec une attention rare tout ce qui se passait autour, comme s’il forçait sa petite tête à emmagasiner tout ce qui voit. En réalité, cela fait quelques temps qu’il ne me quitte plus, et moi je me suis pas mal habitué à sa présence et surtout à son caractère. Il m’apporte un peu de douceur dans cette vie que je mène, pas toujours évidente. Car, si je me retrouve actuellement dans cette zone de Paldea, c’est surtout pour atteindre Porto Real et pouvoir trouver Carla, une mécano qui pourra réparer le bruit de moteur bizarre que fait ma petite caravane - encore un énième problème de mécanique qui me fait penser qu’un jour, je vais vraiment devoir essayer de régler les soucis par moi-même. Carla avait autrefois adhéré à la cause des nomades de Paldea, aussi elle lui ferait certainement une ristourne par rapport à ce que ça coûterait vraiment. Il faudra de toute façon que je trouve un petit boulot dans le coin pour payer ma réparation et l’essence, afin d’aller un peu plus loin dans mon voyage. J’aurai bien aimé également qu’elle puisse réparer mon autoradio qui ne fonctionnait plus très bien.

Nous avions fait une petite pause en chemin dans un endroit vraiment sympa : le sol était couvert de jolies fleurs sauvages, il faisait beau sans faire trop chaud et une petite cascade un peu plus loin me permettait de me relaxer alors que j’occupais à rassembler le linge que je devais laver. J’avais une seule bassine, rudimentaire, mais avec l’eau des alentours, cela ferait l’affaire. j’en profiterai pour refaire les stocks d’eau et récupérer quelques denrées sauvages. Le Rouge était alors mon garde du corps et m’accompagnait partout où j’allais, n’ayant pas encore l’âge d’évoluer tout seul. En général, les pokémons sauvages n'attaquent pas dans le coin, plutôt curieux, mais je sais par expérience qu’il n’y a jamais d’absolu dans le monde des pokémons. C’est aussi pour cas, qu’un peu comme le Rouge, j’aime bien observer ce qui se passe autour de moi.

J’étais encore en train de verrouiller ma caravane quand je le vois en admiration devant un arbre à baies qui se trouve à deux pas de là où je me suis garé. Ses yeux étaient ronds comme des billes et il semblait chercher à tendre ses petites pattes vers une grosse baie bien juteuse sur une des branches basses. Je n’avais rien sur moi pour l’attraper - il était au moin à trois têtes au dessus de moi - mais en prenant le rouge et en tendant les bras, il put la saisir. Et, dans ce geste d’effort, deux chenilles tombèrent au sol. Des Lépidonilles.

(609 mots)

Insertion oeuf Capumain S

Apparition d'un pokémon

Merci !

Les Lépidonilles étaient des espèces assez fascinantes. Dans leur stade de base ils n’étaient que des chenilles quelconques qui avaient - comme pouvait en témoigner mon pauvre chandail - la fâcheuse tendance de déposer des petites écailles brillantes partout où ils allaient. Bien qu’elles aient un aspect de grosse chenille et que, faut bien l’avouer, je n’étais pas non plus en totale admiration devant leur corps longiligne et visqueux (et puis leur espèce de bouche des enfers là), leur beauté se révélait surtout lors de leur stade final d’évolution avec les Prismillions. Je ne me rappelle plus des détails de l’article scientifique que j’avais lu mais selon où le Lépidonille naissait, la couleur et le motif des ailes de Prismillion changeait du tout au tout. Il y avait, pour les amoureux de ces pokémons, des rassemblements mondiaux qui s’organsaient un peu partout dans le pokémonde et avec elle…

Je divague.

Le Rouge, comme à son habitude, ne faisait pas forcément trop attention à ce qui se passait autour de lui et avait déjà attaqué sa petite baie sucrée. Mais les deux petites chenilles l’observaient avec envie. “Tu devrais partager avec e… Mais t’es un petit goinfre dis donc !” Je me mets à rire en le voyant avec ses petites joues pleines de la baie, les yeux étonnés en prenant enfin conscience qu’il avait tout dévoré sans même partager ! J’avais juste un peu peur que les chenilles, mécontentes, chargent à leur tour mon petit protégé. Mais s'ensuivit une conversation assez… Bizarre. Je ne sais pas comment ils faisaient, mais l’une des deux chenilles se contorsionnait bizarrement alors que l’autre semblait lui montrer quelque chose dans l’arbre. le Rouge avait constamment la tête levée vers le ciel. Les histoires de pokémons devaient rester entre pokémons, et à vrai dire, le voir se sociabiliser petit à petit me mettait un peu de baume au cœur. Il ne faut pas oublier qu’il est et reste un bébé de quelques jours.

De mon côté, j’avais fort à faire. La caravane fermée, je pris les deux bombonnes de récupération que j’avais trouvé il y a fort longtemps - du temps où je galérais un peu trop à m’organiser et où on se rend compte qu’avec une telle vie, la moindre chose primordiale telle que l’eau ne vient pas du ciel mais se récupère et s‘acquiert - et je me dirigeais vers le bas de la vallée. Le temps était vraiment printanier et j’avais appris avec le temps l’allure qu’allait avoir le ciel une fois que la lune aura pris place. Il sera complètement dégagé et les étoiles seraient visibles. Je crois que ce sont ces moments là que je préfère dans cette nouvelle que je mène. Ça et les nouvelles rencontres. Après tout, j’estime que les hommes évoluent grâce aux interactions du monde, le tout était d’arriver à juguler cette évolution pour que, de la même façon qu’une pousse végétale puisse atteindre sa maturité, j’arrive là où je le souhaite en prenant le plus sûr des chemins.

Est-ce que je prenais le bon chemin ? Si seulement les gens savaient… Enfin, je suis qui je suis, et le passé reste le passé. M’étirant un bon coup après avoir rempli mes bonbonnes d’eau fraiche, je regarde le ciel bleu où des groupes de Granivol dérivent au gré du vent. Quelle vie insouciante ils doivent vivre ces pokémons… Être porté par le vent, ne rien décider et profiter des rayons chauds de Paldéa… Dans ces moments, j’aimerai être qu’une petite part de cet écosystème, me fondre dans la nature et vivre dans un autre rythme de vie que celui que le monde des hommes nous impose…

Elle n’avait jamais compris ce besoin puissant et impérieux qui m’habitait. Et, à vrai dire, personne ne l’avait jamais vraiment compris.

Mais je divague encore.

(631 mots)

Fuite:

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'[MOD] Fuite n°1' :

J’étais en train de laver du linge dans le cours d’eau quand un petit couinement m’alerta. Ce n’était pas dans les habitudes du Rouge de se manifester ainsi, aussi je me dépêche de prendre mes vêtements encore trempés - non frottés - et de venir vers le lieu du bruit. Et quel ne fut pas ma surprise de voir des vols nerveux de deux Passerouge tout autour du Rouge et de ses deux amis du jour, les deux chenilles tremblant tout autant que leur garde du corps. J’ai remarqué qu’il avait plusieurs blessures au niveau de son corps et une nouvelle charge du petit passereau manifestait bien de l’animosité envers le petit trio. Sa charge était toujours surprenante et le Rouge était beaucoup trop lent pour réagir. Puis finalement le drame arriva et l’un des oiseaux se saisit d’un des deux Lépidonille et les deux partirent très haut dans le haut dans le ciel, leur repas du jour dans les serres.

J’avais eu l’occasion de voir cela à plusieurs reprises : les chaînes de prédations n’étaient pas rares dans le monde sauvage, par contre assez mises sous silence dans le monde du dressage. Et à vrai dire ce n’était pas une si mauvaise chose car la reproduction des Lépidonille aurait pu être beaucoup plus importante s’il n’y avait pas de régulateurs naturels. La toute première fois m’avait profondément marqué : c’était un Ursaring affamé qui avait pris un Apitrini pour un rayon de miel. Je ne peux plus voir ce pokémon, d’autant plus qu’il n’est pas rare dans le monde des nomades d’entendre des drames survenir avec de tels pokémons. Certaines routes étaient ainsi moins sûres que d’autres. Mais je pense qu’au final, aucune route ne l’est réellement et que ce mode de vie que je mène avait le mérite de nous rappeler notre juste place : une chaine biologique, où nous sommes le prédateur de certains et les proies d’autres. Il y avait là un certain équilibre qui me plaisait dans cette philosophie et qui s’éloignait bien de tout ce que j’avais connu auparavant où la nature devait courber l’échine devant la toute puissance fantasmée de l’Homme. L’idée me fit lâcher un rire sardonique.

En tout cas, je regardais le ciel et les deux oiseaux revenaient déjà dans les parages pour finir ce qu’ils avaient commencé : capturer leur deuxième proie et voir s’en prendre au Rouge. Dans ce dernier cas de figure, il n’en était pas du tout question, aussi je commençais à m’agiter avec mes bras tout en mettant mon corps en protection des deux pokémons. D’ailleurs, je voyais bien que le Rouge avait subi de sérieux dégâts, et qu’à ce titre, j’allais devoir lui appliquer les premiers soins. Ils tournèrent nerveusement autour de nous trois, et même si l’idée de laisser le deuxième Lépidonille en pâture m’avait traversé l’esprit pour qu’on nous laisse tranquille, je n‘avais pas de coeur à ce que le Rouge perde un nouvel ami aussi brutalement. Ils essayèrent de me charger alors que je les ramenaient tous les deux vers la caravane - ils tremblaient tous les deux - et les oiseaux essayèrent bien de me charger mais c’était peine perdu. Je ne leur fis pas de mal, de toute façon, leur petit pincement n’avait aucune prise sur ma peau et ma chemise. Tout s’était donc terminé en peu de temps et il n’y eut pas de suite à ce drame.

Ce n’était pas la première fois que je sauvais les pokémons d’une mort certaine, et en général, une fois la phase traumatique passée, je sors une petite boîte à pansements que j’avais dans la caravane. Ce n’était pas des soins aussi fournis que dans un vrai centre pokémon, mais ce n’était mieux que rien, surtout dans un tel endroit isolé. La zone restait plutôt calme et peu fréquentée, pour autant, je savais que c’est dans ce genre de lieu que les drames les plus importants pouvaient survenir. Si le Lépidonille survivant n’avait rien, le Rouge présentait des ecchymoses multiples. “On va soigner tout ça hein ? Mais la prochaine fois, enfuis-toi au lieu de jouer les gardes du corps, sinon je vais finir par vraiment m’inquiéter” Le pokémon rouge me regarda faire et essayait même de comprendre ce que j’étais en train de dire. Mais c’était impossible que lui et moi pouvions nus comprendre non ? Enfin, quand il m’envoya une mini flammèche dans la tronche alors que j’appliquais mon baume cicatrisant, j’ai compris qu’il n’avait pas du tout apprécié mon soin de premier secours. Normal, ça pique !

(749 mots)


Apparition d'un pokémon

Merci !

J’avais réussi à mettre la main, à force d’échanges et de bons procédés, de décrocher d’une étagère poussiéreuse d’un brocanteur (qui ne savait pas ce qu’il vendait) un ouvrage fort pratique sur les plantes médicinales des plaines et des forêts. Compte tenu de ma façon de voyager et qu’un centre pokémon n’était jamais à portée de main, il a fallu que je m’intéresse très vite à la botanique et à l’administration des soins et je dois dire que sans ce petit sésame, je ne sais pas comment j’aurais pu faire. Le Rouge est un pokémon assez calme et nonchalant, mais il n’est pas non plus réactif face à l’adversité et la nature n’était jamais assez tendre (pour lui comme pour moi). Comme le petit dépend fortement de moi, je me dois d’être à la hauteur pour assurer son bon développement, et ce jusqu’à ce qu’il soit assez fort pour continuer son chemin tout seul. La petite Chenipotte à côté regardait avec étonnement toutes les micro-blessures que le starter avait eu et se mit à tisser une petite toile autour des blessures. Je n’avais aucune idée si cela allait être efficace, mais je le laisse faire.

Une fois le soin de base administré où je désinfecte les plaies et avec le pansement appliqué par la Chenipotte, je m'affaire à créer un petit anti-douleur qui puisse l’aider à passer le cap de la journée. J’avais encore quelques baies oran en stock avec une baie ceriz pour contrer la douleur - même si ce n’était pas le plus efficace du monde. En regardant dans mon livre, je finis par remarquer qu’il y en avait un plus important : la baie mago. Et il était également dit qu’elle se développait bien sur les plateaux ensoleillées et secs. Je me dis alors qu’avec un peu de chance je pourrais m’en procurer ? Investi d’une nouvelle mission, je termine mon remède et je prépare serpette et panier pour aller chercher des baies et éventuellement des fleurs et plantes comestibles si j’en trouve. C’est une activité que je me permets de faire de temps en temps, même si, bien évidemment, je ne fais pas partie de ces hippies qui ne mangent que des repas frugaux et qui oublient que nous sommes des carnivores. J’ai plutôt une vision raisonnée de ma consommation de viande.

Je laisse un peu tranquille le Rouge et la petite Chenipotte reste alors à mes côtés tandis que j’étends une grande corde pour faire sécher mon linge. Je prends bien soin à défroisser du mieux que je peux mes draps même si, avec l’urgence, je n’ai pas pu faire comme d’habitude… Pas grave. Il y avait un peu de vent et un bon soleil - à vue de nez, on devait être avancé dans l’après-midi. Je regardais vers le ciel et je voyais encore d’autres troupeaux de Granivol dériver dans le ciel. Le vent venait de la mer et remontait dans les terres. Je savais par expérience qu’il n’y aurait pas de problème avec une pluie intempestive ou autre élément naturel, aussi je ne m’inquiétais pas spécialement de laisser le tissu à l’air libre sans surveillance.

“Bon, par où est-ce que je pourrais aller pour aller trouver des baies Mago… hum..?”

Bien entendu, le Chenipotte ne comprenait pas ce que je lui disait mais il semblait réagir à ma voix et commençait à vouloir descendre de mon épaule. J’essayais de quadriller la zone et on pouvait facilement voir trois choses. Au loin, il y avait la grande académie Orange qui faisait la renommée de la région avec une foisonnée de dresseurs en culotte courte qui se croyaient les rois du monde. Ca pourrait rester à l’état de blague si ces derniers ne sur-utilisaient pas la téracristallisation pour faire des ravages autour d’eux ! Enfin, il n’en a jamais rencontré de près et je n’en avais pas envie tout court. Un peu plus en contre-bas, on observait la petite ville de Plato-Real, ma prochaine étape. J’en avais encore pour quelques jours de voyage mais j’avoue prendre mon temps cette fois-ci car je n’étais pas en besoin d’argent absolu, j’avais bien géré mes réserves - et à vrai dire, c’est un peu normal, je commence à prendre l’habitude ! J’irais voir Zoé, la mécanicienne et j’espère trouver un petit boulot dans les alentours pour payer les potentielles réparations qu’elle pourra me faire. A prix d’ami, évidemment ! Je me tourne encore de côté et je remarque un grand édifice qui pointe vers la mer comme une flèche. Cela devait être le phare, et il permet de délimiter naturellement la zone sud du début de la mer. Si les baies Mago s’épanouissaient vers le soleil, je devrais faire une petite expédition vers cet endroit. Et finir la journée vers la mer serait plutôt chouette à bien y penser !

Me voilà fixé pour mon aventure du jour. Et… A force de réfléchir là-dessus, je me rends compte que la Chenipotte a décampé ! Mazette !

(829 mots)

Fuite:

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'[MOD] Fuite n°1' :

Que des pokémons restent avec moi le temps de quelques instants, ce n’était pas une nouvelle chose. La plupart sont craintifs et ne me regardent que de très loin, terrifiés à l’idée de se rapprocher de ces créatures qui n'avaient rien en commun avec les pokémons. C’était une chose étonnante que, dans l’évolution des espèces, si effectivement cett théorie était bien fondée - son âme de scientifique en doutait quelque peu - l’homme et l’humain descendent d’un même ancêtre commun, pourquoi l’humain n’a pas développé de pouvoirs de feu, d’eau ou d’air ? Pourquoi seulement les pokémons ? Dans leur conception et leur définition globale, c’était ces choses là qui permettent de les définir, de finalement séparer nos semblables de ces créatures aux pouvoirs exceptionnels. L’orgueil de l’homme tend à penser que son intellect est supérieur, mais la nature saura, à qui sait l’observer, que ce n’est pas forcément le cas et que bien des choses échappent à leur conception du monde.

Certains étaient plus curieux. Ils avaient le désir d’apprendre, comme moi je l’avais par le passé. L’ancienne personne l’était, et le moins qu’on puisse dire, c’était que je savais que j’étais doué, bien plus doué que la plupart de mes congénères. Mais un jour, j’ai fait la découverte de trop. Et dès lors, j’ai scellé le destin du monde entier.

Est-ce que le Chenipotte avait senti cela ? Ou bien cela n'avait rien à voir ? Un peu déçu au fond de ne plus être en compagnie d’un nouvel être, je me rappelle que je dois m’occuper du Rouge et aller chercher des baies spécifiques. Je continuai à regarder si je voyais ou non le pokémon chenille, mais il n’y avait aucune trace du pokémon. Bah, c’est la vie ? De toute façon, on naît seul et on meurt seul, alors la vie, ce passage qui mêle des âmes seules d’autres âmes seules, restent encore un étonnant espoir d’échapper à l’inéluctable. On prend soin de ces âmes, de même qu’on prend soin de nous alors que nous ne sommes voués qu'à une roulette infâme et absolue où la mort peut toquer à la caravane en si peu de temps. Mon regard, perdu, se trouva attiré vers la côte, où en contrebas, la mer aux couleurs vibrantes, rayonnait de mille feux.

La mer sud était sans aucune surprise la mer la plus chaude de tout Paldéa, et il n’est pas rare de voir quelques touristes venir se reposer par ici. Mais pas que. Il y avait également des petits artistes qui aimaient bien peindre ou croquer les espaces. Il faut dire que la chaleur et le vent chaud donnaient lieu à un espace où on se sentait bien. Intrigué, je me rapproche de cet femme d’une cinquantaine d’années. Elle avait les traits tirés, la peau tannée, ses cheveux argentés de manière disparates attaqués en petite queue de cheval. Elle portrait un tablier blanc maculé de petites tâches de peintures pareilles à des constellations. Elle semblait concentrée alors qu’elle tirait le portrait d’un Plumeline qui était en train d‘exercer ses pas de danse à flanc de falaise. Le pokémon, d’une rare élégance, avait un pas si léger qu’on aurait cru qu’il glissait sur la roche. Le vent marin ébouriffé ses plumes écarlates et inlassablement, il continuait à exercer son pas de danse, comme s’il recherchait une perfection absolue. L’artiste - Anita - essayait justement de capter, plus que le sujet, ce désir du pokémon d’atteindre un objectif qui semblait difficile et dont les critères de réussite les dépassent tous les deux.

Le Rouge, pour une fois, ne semblait pas spécialement vouloir se rapprocher du volatile. Il était bien plus imposant que ne l’étaient les passeraults. Mais il regardait, comme nous deux, avec attention le Plumeline qui ne les avait pas repéré. C’était comme une ouverture dans l’intimité de la nature, ce genre de moments rares qui me donnait du baume au cœur. Un pas virevoltant, puis un autre, le voilà reparti dans un nouvel enchaînement qui faisait entrer entre parenthèses l’écoulement du temps.


(668 mots)

TENTATIVE DE FUITE : 2
POKEMON GAGNANT L'XP SI FUITE REUSSIE : Chochodile (6 -> 7)

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'[MOD] Fuite n°2' :

Anita était concentrée, absorbée par la danse du Plumeline, tout en cherchant à croquer les détails les plus intimistes. On le sentait tout de suite dans son approche : Anita ne cherchait pas à reproduire un Plumeline, mais ce pokémon en particulier. Le tempo imposé par ses pas de danse et le ballet de ses plumes donnait l’impression d’une musique barbare et puissante domptant ses pas. Dans un froufrou de plumes écarlates, le rythme s'accélère et donne l’impression que l’oiseau cherchait à communiquer avec la plaine, le vent, le soleil, la mer, la plage. Avec la vie. Autour de lui, une aura de feu commença à naître alors que la danse devenait plus dynamique, plus prenante : nous assistons alors à l’apprentissage d’une attaque Danse Eveil, et ce ne fut que lorsque les premières flammèches naquirent des pattes de l’oiseau que l’artiste sut précisément ce qu’elle voulait faire comme portrait du pokémon et tomba dans une profonde concentration. Et à ce moment précis, je me sentis de trop et je préférais aller plus loin, quitte à revenir plus tard. “Revenez plus tard” qu’elle me lança. Je comprenais.

Le petit baume cicatrisant formé par le Chenipotte avait permis au Rouge de reprendre un peu des couleurs, même si je savais que ce n’était que temporaire. Toute blessure est une porte d’entrée à des pathogènes, et on a beau avoir le meilleur organisme du monde, la quantité de bactéries pathogènes avec lesquelles on vit tous les jours permet à quiconque de se rendre compte qu’on est bien plus vulnérable qu’on ne l’imagine. A moins que ce ne soit moi qui ait une vision un peu trop scientifique de la vie ? En tout cas, pour que son petit corps puisse bien se battre contre les possibles infections, je dois absolument chercher ces baies Mepo. Si je me souviens bien, je dois voir à un moment une petite dépression rocheuse et les arbres ne sont pas très loin derrière.

Un peu plus loin, je finis par voir un jeune garçon (quel âge pouvait-il avoir ? 12 ans ? A peine ?) qui semblait en pleine galère avec un de ses pokémons : un Gourmelet. C’était une espèce endémique de la zone et plus généralement de Paldéa. Si je ne pouvais m’empêcher de voir le pokémon comme un bon filet de viande sur pattes, je restais toutefois amusé par la situation : le pokémon n’arrêtait pas d’éternuer, en cause son Flair qui était un peu trop efficace. En l’occurence, il venait de perdre un combat contre un Prismillon qui avait utilisé une attaque Para-Spore. Le pauvre pokémon était sur le flan, les pattes et le corps complètement engourdi. Je me demandais si l’attaque plante avait un effet sur la viande ou non et si cela l’attendrissait ou, au contraire, la rendait moins mangeable ? “Il n’y a pas de centre pokémon dans le coin ?” Le gamin répondit par la négative. Encore un inconscient, encore que, le lieu n’était pas propice à faire des rencontres dangereuses, pas comme dans le Nord de Paldéa. En outre, il n’y connaissait rien au soin des pokémons. J’essaye alors de me rendre utile. “Viens avec moi, on va aller chercher ce qu’il te faut, j’ai besoin de baies également” Je m’attendais à ce que le gamin trouve ça étonnant et un brin dangereux de suivre un tel inconnu que moi pour cueillir des baies, mais il semblait tellement soulagé que j’en pardonne presque sa naïveté du moment.

Le soleil commençait à rougeoyer, et à ce titre, je me dis que j’ai un peu trop traîné, aussi j’accélère le pas. Le gamin était finalement plutôt bavard et avait envie de parler, ce à quoi je n’aurais pas dit non, si je n’avais pas cette charge mentale de devoir vite revenir avant la fin de la journée pour préparer à manger et me mettre en sécurité pour la nuit. Il s’appelait Khalil et son but était, comme l’ensemble des gamins de leur âge, de gagner tous ses badges de la région et de devenir maître pokémon. Je souris à cette mention “Vraiment ? Et pourquoi veux-tu devenir maître pokémon ?” Il eut un temps de réflexion avant de déclarer que c’était en partie lié au fait qu’il voulait gagner plein d’argent et pouvoir voyager partout dans le monde. Je lui explique qu’il y a plein d’autres métiers qui permettent de gagner de l’argent ou encore de voir du pays. “Mais c’est quand même mieux si c’est avec mes amis pokémon !”

La réponse me laissa songeur.

Modération :

Apparition d'un pokémon

Merci !

Je ne mis pas très longtemps à retrouver la trace des arbres à baies de la zone, et le moins qu’on puisse dire, c’était que bien peu de personnes n'avaient connaissance du lieu. Poussant de manière anarchique entre faux creux et falaise mal découpée, ils étaient plus de la forme de petits buissons, plein de volonté pour survivre dans un endroit où les embruns marins, chargés de sels, les punissait pour essayer de survivre dans un tel endroit. Mais, aussi catastrophique qu’était leur emplacement, ces plants étaient que l’issue heureuse d’une multitude de brassages génétiques et les meilleures chances à l’espèce végétale pour continuer à se répandre et croître. Le genre de message caché que je pouvais déceler uniquement de par ma formation passée de scientifique. Le gamin semblait déçu en ne voyant que quelques baies trôner au milieu de broussailles, avec un aspect malformé et n’inspirant pas trop la confiance.

Après réflexion, je préférais taire ma propre opinion sur son rêve de devenir maître pokémon. Donner des arguments d’adulte face à la candeur d’un enfant ne servait à rien sinon à le briser. Au contraire, je préférais adopter une attitude bienveillante et concernée vis à vis de son Gourmelet dont le corps était complètement engourdi par l’effet de la paralysie. Biologiquement, c’était en fait assez simple : les spores du pokémon sauvage s’étaient introduites par ses poumons et s’étaient rapidement répandues dans ses muqueuses. Ayant la faculté de pouvoir traverser le mucilage et se répandre dans le sang ensuite, le corps réagit instinctivement en tentant d’empêcher l’entrée des toxines dans l’organisme, réduisant fortement la pression sanguine. D’où l’engourdissement. La baie ceriz, dont on dit qu’elle avait l’effet de corriger la paralysie d’un pokémon, permettait en réalité d’envoyer un signal neuronal au cerveau pour augmenter la dilatation des vaisseaux sanguins. En réalité, et à plus de 90% du temps, une para-spore n’était absolument pas dangereux pour la santé et se soignait en “trompant” la psyché du cerveau. La première fois que j’avais appris ça, j’avais avalé mon café de travers et toussé pendant une bonne dizaine de minutes tellement je trouvais ça incroyable et ridicule.

Les baies ceriz sont plutôt petites, mais des études ont montré que plus le fruit était gros, plus l’effet contre la paralysie était rapide et efficace. Le buisson n’offrait que peu de baies, aussi, je regardais à droite et à gauche s’il n’y en avait pas d’autre avant de tomber sur un spécimen plus joli et plus “scolaire” : d’une belle forme ronde, pareille à une cerise, et d’une jolie couleur grenat. Comme à mon habitude, je ne peux m’empêcher de commenter ce que je faisais : épluchure de la peau, l’enlève le noyau et je sors mon propre mortier pour bien écraser la mixture avec un peu d’eau que j’avais récupéré tout à l’heure dans la vallée, auquel j’ajoute un peu de poudrénergie qu’il me restait. Même le médicament était amer, la concoction aurait l’effet de soigner le pokémon et de lui redonner assez d’énergie pour faire le chemin du retour avec son dresseur. Car, à mon humble avis, le gamin n’avait même pas réfléchi à cela également.

On ne devrait pas confier de pokémons aux enfants, voilà ce que je pense. On joue avec eux, comme on jouerait avec des animaux de compagnie. Mais - et c’était cette pensée terrible qui me faisait frémir - n’est-ce pas le propre de l’homme que de jouer avec des forces qui le dépasse ?

Le Gourmelet grimaça lorsque je lui mis la pâtée frugale et liquide directement dans la bouche. C’était vraiment pas bon, mais en général, moins c’est bon et plus c’est efficace - un truc qui était souligné par le précédent possesseur du livre de baies qu’il a glané sur les routes autrefois. Le rouge, lui, était comme le gamin, inquiet de voir si son breuvage secret avait permis à son copain du moment d’être beaucoup mieux, ses yeux brillant intensément de candeur.

(654 mots)

TENTATIVE DE FUITE : 1
POKEMON GAGNANT L'XP SI FUITE REUSSIE : Chochodile (7 -> 8)

Le membre 'Edgar A. Thorns' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'[MOD] Fuite n°1' :