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» L'héroïne

Illia Aethelhelm

Illia Aethelhelm
Ethologue Unys

C-GEAR
Inscrit le : 01/07/2019
Messages : 1155

Région : Unys
Mar 9 Jan - 19:15
J’ai beaucoup hésité avant d’accepter d’accompagner Rose aujourd’hui. Quand nous étions plus jeunes, nous voulions tous les deux devenir rangers. Chefs d’un gang de motards aussi, mais c’était un rêve secondaire, une activité annexe. Maintenant que nous sommes adultes, Rose est belle est bien devenue ranger et moi, par un coup du hasard, je suis devenu éthologue. Avec le recul, je me rends bien compte que je n’aurais jamais pu devenir ranger : j’ai toujours été et suis toujours très mauvais en dressage pokémon. Je m’améliore petit à petit, grâce à Aram, et aussi car je n’ai pas vraiment le choix vu mon travail, mais disons que je suis très lent. De ce que Rose m’a raconté de sa formation, j’aurais jamais réussi à passer les premières étapes. En plus du dressage, je sais que j’ai un problème de caractère. J’ai ni la patience, ni un sens de l’éthique et des règles assez forts pour me retenir de casser des gueules quand j’en ai pas le droit si je juge que c’est mérité. Il faudrait pas, mais je m’en fous bien de ce que le code des rangers ou la loi peut dire face aux ordures que gèrent parfois les gens qui bossent là-dedans. On a bien vu ce que ça a donné quand je me suis retrouvé à poursuivre un scientifique véreux avec Sanae - c’est bien ça son nom je crois - et qu’il a fallu qu’elle me crée une ouverture pour m’enfuir avant l’arrivée des flics car, vu comme je l’avais explosé le gars, je m’en serais jamais sorti sans un tour ou plus au poste. D’accord, ça commence à dater, et j’ai travaillé sur moi-même depuis, mais je reste à peu près sûr que dans une situation similaire je continuerai d’agir de cette façon. Y a déjà trop de baffes qui se perdent dans ce monde. Bref. Tout ça pour dire qu’au départ j’étais pas chaud d’accompagner Rose et sa mère aux journées portes-ouvertes de son taf de ranger. Même si j’ai tiré une croix sur cette carrière depuis longtemps - et puis ça me plaît bien éthologue mine de rien - je sais que cette virée aura un goût de rêve d’enfant perdu et me donnera, encore une fois, la sensation que je n’ai jamais été assez bon et que je ne le serai jamais, peu importe le domaine.
Puis, j’ai eu Marianne au téléphone et elle m’a convaicue de les accompagner, elle et sa fille. Il faut dire que sa voix est di douce, si bienveillante, elle me donne envie d’aller m’y blottir comme quand j’avais cinq ans. Ca ne fait pas longtemps que j’ai renoué avec les parents de Rose alors, forcément, ça me rend encore très émotif. Surtout quand ça concerne sa mère.

Alors voilà, c’est la journée portes-ouvertes au quartier général das rangers de Méanville. Rose et moi avons récupéré sa mère à la gare, elle en profitera d’ailleurs pour passer quelques jours chez sa fille et je suis réquisitioné pour passer du temps avec elle quand cette dernière travaille. Elle veut que je lui montre les préparatifs de ma prochaine prestation. Je suis toujours un peu gêné, même si ça se passe bien depuis que j’ai repris, tout en sachant déjà que je ne pourrai pas lui refuser. Aujourd’hui encore, elle m’a accueilli avec ce sourire qui me fait redevenir un enfant. C’est dévastateur !

- J’ai un peu peur de ce qu’on va découvrir !, déclare Marianne alors que nous nous dirigeons vers l’entrée du bâtiment. Je sais que ma Rose fait un métier dangereux, mais le voir vraiment…
- Maman, ne commence pas déjà à t’inquièter comme ça ! Il n’y aura rien de dangereux aujourd’hui, ma meilleure amie rit pour essayer de détendre sa mère. Attends-toi plutôt à être impressionnée par les démonstrations exceptionnelles de ta fille !

De l’autre côté des portes du quartier général, il y a déjà du monde. Pourtant, nous sommes venus assez tôt. Nous traversons un hall aux murs duquel sont affichées des photos d’&quipes de rangers ou des articles de journaux relatant les hauts-faits de l’équipe de Méanville. Sur l’une des brochures, je reconnais le visage de Tarja. C’est vrai qu’elle était ranger avant… L’article relate la perte tragique de toute son équipe. Je n’arrive pas à décider si c’est bien ou non, d’afficher ça, même si j’imagine que, vu le nombre de personnes qui ont des étoiles dans les yeux quand il s’agit des rangers, ça doit pas faire de mal de rappeler que c’est aussi un carrière dangereuse.
Rose nous invite à avancer plus avant, jusqu’à la grande cour qui se trouve de l’autre côté du hall. Plus que ça, c’est tout un grand terrain de sport qui est là, entouré de grillage pour empêcher le reste de la population d’entrée. Ma meilleure amie nous explique que c’est là qu’ont lieu les entraînements sportifs et avec leurs pokémons, car c’est aussi inscrit dans leur planning hebdomadaire pour être sûrs de ne pas perdre la main ou la forme. Le regard de Marianne se détourne de nous pour observer un homme accompgné d’un guériaigle. Il est sur le point de se lancer dans une démonstration de la manière dont il peut collaborer avec son pokémon en intervention. Nous nous arrêtons donc pour le regarder demander à son pokémon de raser le sol avant de sauter sur son dos alors que le guériaigle n’est même pas posé, toujours en mouvement très rapide. Ce dernier remonte en flèche dès qu’il sent le poids de son dresseur sur son dos, sans de préoccuper de savoir si l’humain est bien accroché. Il doit savoir, à force de l’entraînement. Ce qu’il y a de sûr, c’est que c’est sacrément stylé et me donne envie de faire la même chose avec Rubis, même si je doute qu’il soit capable d’une maîtrise de son vol aussi précise que celle de ce guériaigle.

- C’est impressionnant, commente Marianne.
- Et encore, t’as pas vu ta fille en action !, se vante Rose.

Elle nous entraîne ensuite de démonstration en démonstration et nous passons une bonne heure à observer la collaboration parfaite entre pokémons puissants et êtres humains. J’y retrouve mon âme d’enfant qui voulait devenir ranger, admire tout autant que je jalouse la capacité qu’ont ces gens à être en symbiose avec leurs pokémons et utiliser cette capacité pour faire le bien. Je suis proche de mes compagnons, bien sûr, mais ça n’a rien de comparable. La mère de Rose me dit que je n’ai juste pas le même style, quand je laisse échapper cette remarque à voix haute.

C’est après ces démonstrations que Rose se fait alpaguer par ses collègues afin de les aider à organiser une simulation de défense face à des braconniers. Elle nous quitte donc et nous indique que nous pourrons la voir faire au fond du terrain de sport d’ici une trentaine de minutes. Pendant ce temps, Marianne et moi rentrons dans les locaux pour observer les différents matériels et accessoires qui sont utilisés par les rangers. Depuis que c’est moi qui m’occupe de tout ça pour notre cabinet d’éthologue, j’y trouve un certain intérêt. Ici, ils doivent n’utiliser que le meilleur et ce qui est vraiment utile sur le terrain, alors je vais tâcher de prendre des notes sur ce que je vois. Je découvre donc des lampes à couleur de lumière et intensité spécifique qui permet de réduire l’agression que cela provoque aux pokémons dans les grottes ou autres lieux sombres, des sprays inodorants pour les hommes mais qui permettent de se camoufler de certains prédateurs ou encore des tentes individuelles à l’aspect futuriste qui permettent de dormir dans les arbres tout en étant à l’abri des pokémons insectes. J’ose pas imaginer le prix que ça coûte et je ne pense pas que le cabinet pourra se le permettre, mais ça ne coûte rien de regarder. Des versions low-cost et d’un peu moins bonne qualité existent peut-être.

- Ohlala… Et Rose a besoin de tout ça juste pour se protéger en mission ?, l’expression du visage de Marianne est tout aussi admirative qu’inquiète.
- Je suis sûr que pour elle c’est juste du bonus. Elle est invincible !, je tente un peu d’humour, sait-on jamais, mais parviens à peine à lui arracher un sourire. Rose sait ce qu’elle fait, et ses pokémons sont forts, ils peuvent la protéger de tout.
- C’est vrai qu’elle a tous les badges d’Unys… Et que la présence de son ursaking me rassure un peu. Je sais que les autres sont forts, mais ils n’ont pas l’air costaud alors je n’arrive pas à me convaincre qu’ils suffisent. C’est bête, non ?
- Pas tant, je comprends.

La demi-heure est passée, il est temps de rejoindre Rose sur le terrain de sport pour sa démonstration. Marianne et mois nous pressons pour pouvoir être à l’avant, au cas où la foule soit dense. Au final, les seuls à qui je laisse nous griller la priorité de vision sont des enfants assez petits pour ne pas gêner Marianne. Elle n’est pas aussi grande que moi, elle.
Devant nous il y a une cage dans laquelle est enfermée une cocotine. Je comprends qu’il s’agit de celle de Rose lorsque ma meilleure amie vient fièrement se camper devant la cage, une fausse arme à feu entre les bras, pour jouer le braconnier. S’en suit une scène digne d’un film d’action dans laquelle elle se sert de son exagide pour tenter de repousser deux rangers en intervention pour libérer le pokémon. Je n’ai pas l’impression que le combat soit tant joué ou prévu d’avance que ça, vu la tête que font les collègues de Rose à certaines de ces actions. Elle arrive cependant à tenir en respect, avec un seul pokémon, ses deux adversaires. Sa vision du combat et la coordination qu’elle impose à son pokémon sont parfaits. Je l’entends déjà me dire que c’est le fruit de son entraînement de ranger, comme à chaque fois. Moi je dis qu’il y a du talent, même si son métier a dû lui permettre de décupler ses capacités. Elle finit cependant par se laisser battre pour que la scène puisse se poursuivre et que ses deux collègues puissent poursuivre l’intervention. L’un d’entre eux la maîtrise, la traitant comme le bandit qu’elle est sensée jouer tandis que le second vient au secours du cocotine. L’action se concentre ensuite sur la manière de rassurer et soigner le pokémon, avec un autre ranger qui entre en scène avec un micro pour nous expliquer les détails et spécificités à prendre en compte au vu de l’espèce à sauver.
Cette mise en scène fait réellement passer les rangers pour des héros, tout ce que j’admirais lorsque j’étais petit et que j’admire toujours, sans trop l’admettre pour ne pas avoir le seum de ne pas en être un, de héros. J’aurais aimé. Mais à la place je suis éthologue, et j’imagine qu’on peut dire que c’est l’équivalent d’un aventurier. Ce qui reste classe dans beaucoup de films. Mais je ne suis pas un héros.
L’héroïne, c’est Rose, comme toujours.


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