Basile Grasetti
C-GEAR Inscrit le : 04/02/2024 Messages : 132
Région : Kalos
| Basile avait reçu une lettre d’une association humanitaire, partenaire d’une compétition de hockey-sur-glace qui aurait lieu à Acajou, dans la région de Johto. Il n’avait eu aucune envie de s’y rendre, mais alors aucune. Le froid, le sport pour n’aller nulle part, des brutes qui tapent dans des palets ou des tibias avec des crosses, et ce à une vitesse qui leur vaudrait une amende sur n’importe quelle route… Bon j’exagère un peu mais c’est le comble de l’inhumain pour lui. Le problème est que ça ne l’est pas pour tout le monde, et apparemment un bon nombre de scientifiques, d’éthologues et de rangers se rendraient à l’événement et feraient un court discours pour l’association. En effet c’était un événement de charité, donc qui allait reverser les bénéfices pour les plus pauvres, mais de nombreuses personnalités du monde humanitaire et scientifiques ont saisi l’occasion de rappeler que les premières victimes des erreurs industrielles, des désastres naturels, de l’attaque de la nature, et même du banditisme sont avant tout les plus défavorisés.
Il ne s’agissait bien évidemment pas d’un colloque mais il était assez désœuvré cet hiver et c’était l’occasion de s’intéresser aux travaux d’autres pour nourrir sa curiosité. Surtout qu’il en avait vraiment ras-le-bol de passer ses journées à éplucher des articles scientifiques ou des livres de biologie des sols qu’il avait déjà lus 3 fois. Ses quelques amis étaient bien occupés, eux, dans leurs métiers respectifs et il n’avait pas pu les voir depuis une bonne semaine. C’est décidé ! Il irait là-bas se changer les idées. Mais avant cela, deux choses : d’une part, la valise, qui devait contenir de quoi tenir chaud à la moitié de la population de Neuvartault si un hiver de plusieurs années devait s’abattre sur la ville. Hors de question qu’il se retrouve encore au lit avec le nez qui coule avec un débit propre à faire tourner un bon nombre de turbines de barrage. D’autre part, il fallait qu’il passe un coup de fil à toute sa famille, ils avaient forcément envie qu’il leur ramène quelque chose d’Acajou. Premier appel, ses parents. Résultat :
- C’est super que tu voyages, et jusqu’à Johto ! Une région amplie d’histoires, et de légendes… On y avait été quand déjà ?
- Il s’en fiche de nos histoires Renato, il les a déjà entendues des dizaines de fois. Ecoute Basile, profite de ton voyage, nous n’avons besoin de rien.
- Attends Vivienne, parle pour toi ! Si tu peux nous trouver du thé, du bon thé, et des pâtisseries au riz, et…
Bip, bip, bip. Sa mère avait dû raccrocher. Bien, des spécialités culinaires donc, et surtout du thé, que sa mère apprécierait même si elle n’en avait pas parlé. Il doit y en avoir avec des fleurs de cerisier, ou tout simplement du thé vert nature, il verrait.
Maintenant Chiara :
- - Ah salut ! Ça va ? Tu pars à Johto ! Et tu m’en parles pas ? J’ai tout une fanbase là-bas, ils adorent Cochignon. Mais t’as raison, je vais pas y aller, je suis bien trop crevée en ce moment, il faut que je sorte un nouveau spot pour après demain et j’ai même pas fini le script. Bref, amuse toi bien !... Quoi ? Si je veux que tu me ramènes un truc ? Tu sais je t’ai pas attendu pour récupérer les données climatiques historiques d’Acajou avec son microclimat ! Enfin il y a une période précise pour laquelle j’aimerais plus de précision sur la composition atmosphérique locale qui ne semble pas corrélée au refroidissement local. Je t’envoie un sms avec les détails, si tu passes par la station météo ici ils doivent avoir les contacts, ça accélèrera les choses. Bon j’ai à faire, à plus.
Nouvelle mission, passer à la station météo la plus proche pour les relancer sur l’envoi d’une table de données climatiques sur la période -650 à -850 à partir de maintenant. Il se demande même comment ils peuvent avoir des données comme ça, des histoires de dépôts dans les lacs et de carottes de glace apparemment. Enfin bon. Plus qu’Hélène, Marco n’est pas à Kalos.
- Bonjour cher frère ! Que puis-je faire pour toi ? Oui je sais, je peux parler normalement. Acajou ? Je ne connais pas trop, je te souhaite une belle aventure. Je n’ai besoin de rien, mais prends des photos, et surtout, si tu participes à un match, sois sûr d’y mettre toute ton âme et de garder le cap vers la victoire. Comment ça tu ne vas pas participer ? Pourquoi tu pars alors ? Ah bon déjà ? Au revoir alors cher frère.
Cette fois-ci, c’est Basile qui avait écourté la discussion. Il savait que dans le cas contraire il aurait eu droit à un énième discours inspirant sur le fait de partir à l’aventure, de foncer vers les difficultés en tremblant d’excitation et d’accomplir ce dont on ne se sentirait pas capable. Il n’en avait pas besoin, il partait pour des raisons purement professionnelles et de détente, pas pour se lancer un quelconque défi.
Le voyage fut long, après de longues heures de monorail pendant lesquelles il avait sommeillé, puis de train magnétique dans lequel il avait admiré le paysage défilant par la fenêtre, il arriva à Acajou. Comme il avait réservé au dernier moment, sa chambre d’hôtel était très petite, mais il n’était pas spécialement embêté par ça, il n’avait pas prévu d’y passer beaucoup de temps. Il passa la soirée à faire des emplettes pour ses parents, dans le vent froid qui fouettait son visage. Il n’était pas encore proche de la patinoire qu’il regrettait déjà de ne pas avoir emporté un 4ème pull à superposer aux trois autres. Le matin du match, il passa rapidement à l’accueil de la station météo, où un échange très intéressant s’était mené avec la secrétaire à l’entrée à base de :
- Mais pourquoi elle n’est pas venue elle-même ? - Parce que nous sommes de Kalos ? - Mais pourquoi vous êtes là alors ? - C’est un concours de circonstances, je viens pour le tournoi. - Et pourquoi elle n’est pas venue le voir avec vous ? - Parce qu’elle a d’autres choses à faire. - Et vous n’avez rien à faire vous ? - Si, venir voir le tournoi, et remplir mon carnet de noms d’éthologues et de scientifiques qui parrainent l’événement. - Et elle ne peut pas se déplacer comme vous pour le travail ? - Si, probablement mais comme je me déplace elle en a profité pour me demander de passer à sa place. - Et elle n’aurait pas pu venir et prendre les noms pour vous ? - …
Après un bon quart d’heure de discussion animée, Basile parti avec l’assurance que le message serait passé au responsable des archives, même s’il y croyait moyennement. Il appela Chiara pour lui annoncer, celle-ci lui rit au nez.
- Je suis désolée Basile hahahaha… Je me b’etats avec eux pour ces données justement parce que l’amabilité de leur secrétaire est proche du néant. Je me disais qu’en passant physiquement ce serait mieux hahahaha mais elle a le même caractère en vrai qu’en ligne. Ecoute, pas grave, je ferai sans ces tableaux, ou je relancerai jusqu’à ce qu’elle craque. File voir le match !
Il se dirigea donc en direction de la grande patinoire, confiant dans ses 3 paires de chaussettes, 3 pulls, 2 pantalons, 2 paires de gants, 1 énorme bonnet, un cache nez et une écharpe. Il n’attraperait pas froid ! Pour prendre des notes en revanche, on verra.
| | | | Basile Grasetti
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Région : Kalos
| En entrant dans la patinoire, Basile ressent un frisson qui lui parcourt tout le corps, du haut de la nuque au bout des orteils. Non pas qu’il fasse plus froid ici qu’à côté, mais l’attroupement de locaux et de touriste rend la tâche de trouver une place dans les gradins compliquée. Cependant il y parvient, s’asseyant entre une famille nombreuse et un jeune couple enlacé. Il se sent… un peu… froid. C’est vrai que chez les Grasetti on reste beaucoup en famille, et il a quelques amis qu’il s’est fait pendant ses études, mais il est ici seul, et il ne sait pas trop quoi faire pendant le match. Pendant que les spectateurs s’installent, les discours sur l’événement s’enchaînent, Basile a retiré les gants de sa main droite et note le nom d’un scientifique d’une équipe de recherche locale qui parle de pokémons et d’adaptation au froid, expliquant que tous n’ont pas cette chance, qu’il faut appeler des refuges si on repère des animaux qui souffrent dehors. Il explique que les humains souffrent aussi beaucoup plus du froid que les cochignons et qu’il est donc crucial que cet événement récolte le plus de Pokés et de vêtements chauds pour permettre à ceux qui n’ont pas de toit, ou qui ne peuvent se chauffer, passer un plus bel hiver aussi. Un ranger attire aussi son attention, il est âgé, et parle de connexion dans les réseaux naturels, que l’entraide est plus importante que la compétition et qu’il remercie tous les spectateurs de s’être rendus à Acajou en ce jour particulier. Basile note son nom : Esteban Izao.
Le match débute alors. C’est encore la journée alors les nombreuses lumières qui entourent le lac gelé sont éteintes mais ce lieu transpire tout de même la solennité et la convivialité. Une beauté de la nature intégrée au sein d’une ville. Les patineurs se heurtent, accélèrent, tombent et se relèvent. A chaque point marqué le public se lève et applaudis. Cet enthousiasme du début retombe peu à peu au fur et à mesure que les matchs s’enchaînent. Il est vraiment agréable de voir que les habitués se mêlent au novice, mais Basile n’a quand même pas très envie de se frotter aux quelques armoires à glace qui courent autant qu’ils glissent et dont les malheureux adversaires ne peuvent encaisser les chocs et finissent les fesses sur la glace.
Pendant une pause dans le tournoi, Basile remarque que les personnes assises à côté de lui sont toutes parties essayer de patiner ou boire un chocolat chaud sur un stand un peu plus loin. Il se dit que c’est peut être le moment d’aller s’offrir un petit remontant également, un café, ou un chocolat. Il descend des gradins et s’avance vers les stands quand il entend une voie aiguë :
- Maman, maman, je veux faire du patin avec le gros bonhomme là !
- Mais non, c’est pas un gros bonhomme, juste un monsieur qui a très froid, allez, va t’excuser. Lorsque le gamin s’approche de Basile, il ne sait pas ou se mettre, gros bonhomme… encore une fois sa vie frôle le pathétique.
- Pardon monsieur, ma maman elle a dit que c’était pas gentil de dire que t’étais un gros bonhomme alors que t’as juste froid, moi je croyais que t’étais un gros bonhomme. Mais tu veux pas patiner avec moi ?
Sa mère accourt :
- Excusez-le, vraiment désolé. Non on ne va pas patiner avec le monsieur, il n’a pas l’air d’aller patiner, il prend un café tu vois ? Allez viens on va acheter une gauffre.
Quand ils sont partis, Basile se sent honteux. Il est le seul à être sous autant de couches de vêtements, les enfants se moquent de lui, les gens ne le pensent pas capables de patiner ! Ah, si seulement ils le voyaient crapahuter à travers bois, à bêcher, observer des souches ou des empreintes, à prélever de l’ADN du sol ou de plantes… Mais il n’est pas dans son élément. Ici, pas une fleur, pas un arbre couvert d’oiseau. Ce lieu est la quintessence de l’endroit mondain, la société se réjouit de ce cadeau de la nature qu’est le lac, mais cet espace est sans vie sauvage, accaparé par les humains, et donc lieu de toutes leurs conventions. C’est bizarre, je ne déprime pas comme ça d’habitude, je pense que les péripéties des dernières semaines, la crève et la mésaventure à Paldea auront eu raison de mon optimisme, mais il faut que je me reprenne, j’ai déjà patiné enfant, je peux le refaire.
Le jeune éthologue engloutit son café, s’élance vers le stand de location de patins, et une fois qu’il les a chaussés, il s’élance vers la patinoire.
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| | | Basile Grasetti
C-GEAR Inscrit le : 04/02/2024 Messages : 132
Région : Kalos
| *Interaction avec le PNJ Esteban Izao*
Une fois sur la glace, il se débrouille sans grande grâce mais sans tomber pendant quelque temps. Cependant, les différentes couches de vêtements limitent ses mouvements et il a un peu de mal avec les virages. Pour s’améliorer, le dresseur observe les silhouettes qui défilent sur la glace, tournant ou sprintant selon l’affinité de chacun. Il remarque que certaines personnes croisent leurs patins pendant les virages, effectuant des « croisés ». Basile s’essaie à l’exercice mais comprimé par ses vêtements, il perd l’équilibre et se retrouve au sol. Au moins, les 3 pulls et le blouson auront amorti le choc, ça a du bon d’être un gros bonhomme.
Enfin pas tant de bon que ça, il essaie de se relever, mais il est tellement comprimé qu’il n’arrive pas à se tourner. Il tente de se pousser avec les bras et parvient à se mettre à quatre pattes. Il y a du mieux, mais j’ai pas encore retrouvé ma dignité, si tant est que j’en ait une. Il tente de se relever, mais s’écrase comme une crêpe et finit à plat ventre tandis qu’une paire de patins luisent en passant à 5 centimètres de ses doigts. Basile panique, il se recroqueville du mieux qu’il peut et commence à trembler. Rien ici n’est proche de ce qui le met en confiance, et il a l’impression que n’importe qui ici pourrait le tuer par inattention.
Quelqu’un lui tape sur l’épaule. C’est un hockeyeur qui se rééchauffe avant la deuxième partie des affrontements. Il aide Basile à se relever, et repart aussitôt dans ses tours de piste. Basile est encore un peu en panique, les gens vont si vite, il est temps de rentrer. Il part en ligne droite et en tremblant vers un lieu d’où il pourrait sortir de la patinoire mais percute un autre hockeyeur, nettement moins aimable que le premier, lui rentre dedans et le projette sur le dos. Basile en a le souffle coupé. Un patin manque de lui érafler le visage et il prend peur à nouveau.
- Quelqu’un peut m’aider ?
C’est alors qu’un scarhino descend du ciel, comme par un miracle et pousse le dresseur décontenancé vers le bord en le poussant avec sa corne. Arrivé au bord de la patinoire, une main halée et portant les traces d’un grand âge se présente à lui.
- Vous semblez peu à l’aise jeune homme. Vous savez, parfois, affronter des épreuves dans un mauvais état d’esprit ne peut que rendre la tâche plus difficile.
Esteban Izao, le ranger qui avait parlé plus tôt. De près, il semble encore plus âgé, plus frêle et plus amical que tout à l’heure. Un de ces éléments est en revanche faux au vu de la poigne avec laquelle l’ancien relève le jeune homme.
- Merci beaucoup
- Vous m’avez l’air d’avoir besoin de vous promener, et si nous allions voir un de mes lieux préférés ? Je sens que vous avez besoin de vous reconnecter avec un sol plus familier, là où je vous emmène, il y a de l’herbe.
- De l’herbe ? Qu’est ce qui vous fait croire que j’ai besoin d’herbe ?
- Mais tout dans votre attitude crie que vous préférez l’herbe à la glace, venez donc. Et prenons un café pour la route.
Ils prennent un chemin dont Basile ne se souviendra pas, mais qui débouche sur une sorte de petit bosquet, où, s’il ne fait pas vraiment chaud, une magie mystérieuse semble protéger l’écosystème du froid implacable.
- Voyez-vous, la nature est parfois bien mystérieuse. Elle nous offre quelques merveilles, comme ce bosquet, que les pokémons entretiennent, avec mon aide, pour qu’il reste un refuge luxuriant.
- C’est… incroyable !
- Je vois que cela éveille votre curiosité, vous n’êtes plus le même qu’il y a quelques instants. Je me doutais que quelque chose vous apaiserait en ces lieux. Soyez le bienvenu dans notre havre. Parlons quelques temps sous ces branches rassurantes, j’en avais moi aussi assez de cette fête, nous nous sommes bien trouvés.
Basile retire ses gants et un de ses pulls, puis sort son carnet, buvant les paroles du vieillard. Ce n’est pas toujours le cas mais cette fois, loin de la foule, il se sentait beaucoup plus proche de ce vieil homme à l’allure de moine que des gens qui s’amusent sur la glace. C’est vrai que c’est bien parfois, une discussion au calme, et avec un érudit. Comme quoi, parfois, le bien être passe aussi par le fait de rester strictement professionnel.
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