Tu trottine dans le couloir alors que tes yeux se posent sur chaque pièce de la maison, réfléchissant à la meilleure cachette possible. Tu entends Jack compter et tu sais qu’il ne te reste plus beaucoup de temps pour te camoufler. Tim a dû partir dans le jardin te connaissant, mais toi, tu veux tenter ta chance dans la maison de tes grands-parents. Tu finis par opter pour le bureau de ton grand père, ouvrant la porte discrètement pour ne laisser aucun indice sonore à ton ainé et tu refermes derrière toi. La pièce est remplie à craquer de livres et de papiers, débordant des bibliothèques et du bureau. Des souvenirs sont entassés ici et là dans l’espace restant. Avec un peu de chance, le capharnaüm rebutera ton frère à chercher par ici. Puis ton grand père n’aimait pas que vous jouiez dans son bureau, de peur que vous touchiez à tous. Honnêtement, tu ne voyais pas comment vous pourriez mettre d’avantage le bazar qu’actuellement. Puis si tu restais tranquille sans rien toucher, ton grand-père ne serait pas en colère non ?

Tu te caches donc derrière la grosse malle qui traine sous une table recouverte d’une nappe blanche relativement longue. C’est relativement poussiéreux, mais tu es plutôt contente de toi, tu es quasi certaine que Jack ne pensera jamais à regarder ici. Mais bon, c’est le genre de cachette qui ne pouvait marcher qu’une fois, donc tu savourais le moment. Silencieuse et immobile, tu n’entendais que le bruit de ta propre respiration, légère et tranquille. De temps en temps, tu entendais les pas rapides de ton frère alors qu’il marchait à son tour dans le couloir. Comme prévu, il n’essayait même pas d’entrer dans le bureau. Satisfaite, tu te détendis complétement, et tu te redressas pour prendre un livre au hasard qui trainait là. Tu fus particulièrement surprise en l’ouvrant de constater qu’il n’était pas rempli de mots, mais de feuilles. Enfin, oui, un livre avait forcément toujours des pages, sinon c’était difficile de l’appeler ainsi, mais tu voulais dire, des feuilles d’arbres. Sous chacune d’entre elle, il était annoté le nom de la plante et l’endroit où elle avait été ramasser. Tu reconnaissais l’écriture de ta grand-mère et tu tournas délicatement les pages, de peur d’abimer l’ouvrage.

Tu ne sais pas combien de temps exactement tu étais resté ici, blotti derrière la malle a regardé chaque feuille, chaque fleur qui avait été collectée par ta grand-mère. Par moment, tu approchas même ton nez des plantes qui avaient été aplaties et tu fus surprise de constater qu'une légère odeur était toujours présente pour certaines. Mais au bout d’un moment, tu entendis la réalisatrice de l'ouvrage t'appeler, cherchant où tu étais dissimuler. Visiblement la partie de cache-cache était finie depuis un moment et tu avais gagnée. Tu rampas pour sortir de ta cachette et tu ouvris la porte du bureau quand tu entendis sa démarche.

- Alors c’était ici que tu étais petite chipie ! Papy ne va pas être content si tu as mis le bazar tu sais ?

Visiblement tu affiches un drôle d’air car ta grand-mère rit quasi immédiatement. Tu serais curieuse de voir si ton grand-père serait capable de voir la moindre différence si jamais tu venais a déplacer certains ouvrages. Puis le regard de ton aïeule se pose sur le livre que tu as gardé avec toi. Son regard semble se perdre dans le vague pendant un instant et alors qu’elle tend la main, tu lui donnes sans hésitation, lui demandant ce que c’était. Elle t’expliqua que c’était un herbier, qu’elle avait confectionné des années auparavant, quand elle et ton grand père partaient en voyage. Elle semblait particulièrement ravie de le retrouver et finalement, tu te dis que ce n’était pas plus mal que tu n’avais pas totalement écouter ton grand père. Le sourire de ton ancêtre fallait toutes les remontrances qu’il pourrait te faire si jamais le sujet venait sur la table.

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