source : orb-s

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La Grotte Revêche.
La Grotte des Égarés.

Ce réseau de galeries naturelles creusées dans le plateau sédimentaire qui supportait la ville de Vestigion portait de nombreux noms, mais tous véhiculaient la même idée : celle qu’y entrer sans assurer ses arrières, sans marquer son chemin, revenait à signer son arrêt de mort, à accepter de vivre le restant de ses jours en ermite-taupe, de renoncer à la douce caresse de la lumière d’un soleil de printemps.

Du moins, c’était-là ce qui se disait dans la cours de récréation, les propos parfois illustrés à la craie à même le sol. Edelweiss n’était pas sûre d’y croire, à toutes ces histoires, mais les légendes urbaines avaient le don d’exciter l’imagination des plus jeunes et elle-même n’y était pas immunisée. On racontait qu’une créature hantait les galeries, dévorait les malheureux qui osaient poser les pieds sur son territoire… lorsque la grotte elle-même n’était pas décrite comme formée des intestins du fameux monstre, chauds et digérant quiconque s’aventurant en leur sein. Edelweiss préférait la première version, plus probable à ses yeux. Après tout, si le plateau qu’ils voyaient depuis Charbourg avait été un colosse mangeur d’hommes, cela se serait su.

Lorsqu’elle se laissait prendre au jeu, des images se manifestaient avec aise dans son esprit ; échos d’un monstre gigantesque et voussé et incapable de se dresser sur toute sa hauteur dans son confinement, au point de racler et de creuser le plafond de la grotte de son dos. Cette figure horrible et fascinante accaparait ses pensées. Elle voulait en avoir le cœur net. Elle voulait savoir si une telle créature rôdait bel et bien dans les boyaux de la Grotte des Égarés.

Cependant, elle n’avait pas de Pokémon. En dépit de son désir d’explorer la véracité de ses fantaisies, Edelweiss avait conscience que s’aventurer seule dans la caverne ne relevait pas d’une bonne idée. La folie n’étant plus folle, dès qu’elle est collective, elle s’enquerra un jour au sujet d’un prêt de Pokémon auprès de ses camarades de classe, pour le bien de son expédition. Sa témérité fut applaudie par la plupart des autres enfants, excités par la prospective, et on lui promit de lui procurer un Pokémon le moment venu.

Ce fameux jour ne tarda pas à venir, une après-midi, après les leçons. À la sortie des classes, le père d’Edelweiss, habituellement chargé de la reconduire à Floraville après son travail à la mine, manqua à l’appel. Une occasion à ne pas manquer ; Edelweiss s’en saisit à pleines mains.

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(420 mots)

« Alors, c’est lui le Pokémon qu’on me prête ? Je n’en ai jamais vu de comme ça. » Edelweiss s’accroupit en face de la dite créature afin de mieux l’examiner. Il s’agissait d’une espèce de mammifère avec une queue similaire à celle d’un Castorno. La texture de son pelage semblait même similaire, douce, lisse et il lui tardait de passer sa main dedans, mais au lieu d’être brune, sa fourrure était bleue, à l’exception des poils blancs et duveteux qui ornaient sa tête. Edelweiss le trouva à son goût, avec sa grosse truffe et le coquillage accroché sur son ventre. Toutefois, quitte à choisir dans la catégorie des Pokémon poilus, elle préférait Luxray. Luxray, lui, il est stylé. Cette bestiole-là, elle est juste mignonne. Et puis, le félin pouvait servir de Poké Monture, à condition d’avoir d’un permis pour. Enfin, faute d’Étourmi, on mange du Cornèbre. Elle prendrait ce qu’on lui prêtait. Elle ne s’attendait certainement pas à ce qu’un de ses camarades de classe possédât un Carchacrok, son Pokémon favori. Les espèces qu’ils élevaient à Floraville occupaient une place toute particulière dans son cœur, de leurs quelques Écrémeuh à leur unique Tauros acheté il y a quelques années à Kantô, mais aucun ne pouvait rivaliser avec ce dragon, aux yeux d’Edelweiss.

Encline à partir sur de bonnes bases avec son compagnon temporaire, elle tendit une main vers la créature poilue, afin de lui permettre de la renifler et de faire plus amplement connaissance. Après de nombreuses tentatives avortées pour prendre la parole, son propriétaire, qui se trouvait juste derrière, expliqua d’une voix fluette et tremblante : « C’est un Moustillon... Ma grand-mère me l’a donné quand j’habitais encore à Pavonnay. » De la petite foule d’élèves qui les encerclait, quelqu’un se plaignit sur un ton moqueur qu’ils ne savaient pas où ce village, si cela en était même un et s’il existait véritablement, se trouvait. Le garçon céda immédiatement à la pression. « Euh… Enfin, à Unys… »

Donc le propriétaire avait été désigné par la majorité comme celui qui mettrait sa pierre à l’édifice. Edelweiss supposa qu’elle aurait dû s’y attendre. Ce garçon, dont elle n’avait jamais pris la peine d’apprendre le nom, était un petit nouveau. Il avait intégré l’école et leur classe en cours d’année. Enfin, « intégré » était un bien grand mot. Une fois, Edelweiss avait même vu une fille s’asseoir sur son dos, pendant qu’il faisait la chaise pour elle. Tu parles de se faire marcher sur les pieds.

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(417 mots)

Le Moustillon répondit positivement à l’approche douce d’Edelweiss, et ce fut avec un enthousiasme difficilement caché qu’elle caressa sa tête et grattouilla ses joues. Elle avait eu raison ; sa fourrure était excessivement douce. Mais trêve d’enfantillage ! La jeune fille se releva et endossa son sac à dos avec l’agilité de l’habitude. Les livres qu’il contenait représentaient une charge non-négligeable, mais Edelweiss aimait croire qu’elle avait le dos solide. La blague du moment constituait à se plaindre que leurs sacs pesaient trois cent vingt kilogrammes. L’origine du chiffre précis échappait à la jeune fille, mais elle concédait qu’il roulait facilement sur la langue.

Dressée sur toute sa hauteur, elle comptait parmi les plus grands de sa classe, et un Moustillon dans les pattes, Edelweiss regarda le propriétaire dans les yeux tout en le remerciant pour sa contribution. Il détourna les siens. « Je promets de le rendre en un morceau. » Quelques rires fusèrent, mais la touche d’humour n’arracha pas un sourire au garçon qui lui faisait face. « D’ailleurs, il s’appelle comment ?
— Mimine », répondit-il à mi-voix, clairement embarrassé par le nom de son Pokémon. Quelle idée ! Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Il fallait assumer ses choix. Du moins, c’était-là ce que les parents d’Edelweiss lui répétaient souvent. Quelques ricanements retentirent de la bouche des enfants aux oreilles les plus attentives. Edelweiss se contenta d’acquiescer en réponse, cela lui donnait un air mature que les autres trouvaient classe, avant d’appeler le Moustillon à la suivre, laissant derrière elle ses camarades et la cour de l’école.

Une fois qu’elle fut hors de portée de la vue des autres, Edelweiss se mit au pas de course. Le temps, c’est de l’argent. Elle avait souvent entendu cette expression, sans jamais vraiment comprendre ce que les adultes voulaient dire en l’utilisant. Cependant, alors qu’elle traversait Charbourg sous un soleil en déclin et avec un Moustillon sur les talons, il lui semblait entrevoir la signification intuitive qui s’y rapportait. Le temps lui était compté pour accomplir son expédition ; il lui fallait revenir avant que son père ne vînt la chercher à l’école. S’il n’était pas venu à l’heure, c’était qu’il avait un empêchement, que quelque chose l’avait retenu à la mine, et un problème, cela se résolvait. Elle n’avait pas le temps de rester bavarder.

Rapidement, la ville minière laissa place à un paysage rocailleux de carrière, la route 207.

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(402 mots)

Cette petite carrière, érodée et difficilement identifiable comme telle depuis son abandon, était devenue au fil des années une véritable aire de jeux pour les enfants les plus intrépides de Charbourg. Envahie de mauvaises herbes et d’autres plantes coriaces et épineuses, poussiéreuse par temps sec et boueuse par temps pluvieux, la zone pouvait paraître impraticable pour les moins aguerris.

Edelweiss, elle, était capable d’y trouver son chemin les yeux fermés ; un testament des longues heures passées sur le terrain vague aux côtés de ses camarades. Habituée du terrain, elle savait parfaitement où mettre les pieds pour ne pas trébucher sur un trou caché par la végétation. Plus encore, pas une seconde ne fut gaspillée en réflexion pour trouver son chemin : si la carrière était séparée du reste de la route 207 par de hautes palissades creusées dans la roche et difficiles à escalader, Edelweiss connaissait l’emplacement d’un tunnel, œuvre d’ouvriers du chantier passé, qui permettait d’en passer outre. Elle s’y engouffra, talonnée par le Moustillon qui la suivait diligemment depuis la cour de l’école.

Lorsqu’Edelweiss émergea de l’autre bout, la piste cyclable de la route 206 submergea son champ de vision, noyant tout autre information visuelle par son éclat ; les poutres de métal qui en formaient l’échafaudage brûlèrent immédiatement ses rétines sous la lumière du soleil déclinant.

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(215 mots)

Éclosion de l’œuf d’Évoli
Éclosion de l’œuf de Zorua S

Utilisation d'une gelée rouge (3 - 1 = 2 restantes) pour retirer Gaulet des apparitions possibles.
Demande d'apparition d'un Pokémon sauvage de la Route 22

Edelweiss ramena une main en visière, protégeant ses yeux des rayons. La piste cyclable surplombait une vallée boisée et herbeuse qui était traversée transversalement par une rivière ; une curiosité qu’elle ne parvenait pas à expliquer. Pourquoi la rivière ne se trouvait-elle pas au creux de la vallée, comme ils avaient appris à l’école ? Cette rivière, n’avait-elle pas creusé la vallée ? Y existait-il une autre rivière, autrefois ? Questions et hypothèses se bousculaient dans la tête d’Edelweiss alors qu’elle s’engageait au pas de course dans les hautes-herbes de la route 206.

Le sol était accidenté, peu entretenu par manque de fréquentation depuis la construction de la piste cyclable. Entre le terrain et la végétation qui lui arrivait à la taille, Edelweiss voyait sa progression drastiquement ralentie. Et si elle, elle peinait à avancer, alors… Un coup d’œil derrière elle lui permit de confirmer sa suspicion : le Moustillon prêté n’en menait pas large, peinant à se frayer un chemin dans les herbes denses. Edelweiss revint sur ses pas afin de le rejoindre. Elle ne voyait qu’une solution… Elle se baissa tant bien que mal pour être à hauteur du Pokémon. « Mimine, je vais devoir te porter, comme je n’ai pas ta Poké Ball. » Un oubli mutuel, qu’Edelweiss regrettait déjà.

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[right](211 mots)

Gelée rouge activée : élimination de Gaulet des apparitions possibles

Fuite:

À sa déclaration, le Moustillon la dévisagea avec ses grands yeux noirs levés vers elle, exposant ses sclères et lui donnant une mine piteuse. Si une partie d’Edelweiss bataillait l’impulsion de plonger ses doigts dans la fourrure des joues joufflues du Pokémon, l’autre s’inquiétait de peiner à reconnaître un quelconque signe de compréhension dans son regard. Était-il aussi simplet que son propriétaire ? Avait-il compris l’idée derrière sa question ? Le Pokémon demeurait immobile, comme expectant, après tout.

Edelweiss supposa qu’elle ne risquerait pas de se faire mordre si elle venait à le soulever. Disons simplement que le Malosse de la famille, peu commode avec les humains, lui avait appris à se méfier. Il n’avait jamais injecté son venin nécrosant et inflammable dans ses morsures, mais l’expérience d’avoir été une fois prise pour cible de ses crocs s’était révélée suffisamment traumatisante en elle-même. Edelweiss n’osait plus le toucher sans lui laisser renifler sa main au préalable.

Comme elle étendait volontiers cette prudence aux autres Pokémon, Edelweiss tendit une main au Moustillon, qui renifla poliment. Snif snif. Aucune réaction. Elle passa alors les mains sous les aisselles du Pokémon et le souleva. Elle lui laissa le temps de se stabiliser sur son avant-bras avant de reprendre son chemin. Entre le Pokémon et son sac à dos, la charge qu’elle portait commençait à se faire sentir. Mais Edelweiss était déterminée à tenir bon. Elle avait l’habitude de porter des choses lourdes à la ferme ; ce n’était pas bien différent !

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(250 mots)

Effet actif de la gelée rouge : retirer Gaulet des apparitions possibles.
Demande d'apparition d'un Pokémon sauvage de la Route 22

Le fond de la vallée, qui constituait un véritable mur rocheux sur lequel la ville de Vestigion reposait, emplit progressivement le champ de vision d’Edelweiss. Dressé de toute sa hauteur, il dominait l’environnement alentours, tant par son caractère imposant que par son influence sur la flore, du fait de l’ombre qu’il projetait sur la vallée la majorité de la journée.

Edelweiss dut la chercher un peu du regard, mais elle finit par la trouver : l’entrée de la Grotte des Égarés. Noyée dans la végétation et la pénombre, elle se faisait étonnamment discrète. Edelweiss la rejoignit aussi vite que ses jambes entravées par les hautes herbes le lui permettait, essoufflée au point de respirer avec la bouche entrouverte et les bras tremblant sous le poids additionnel du Moustillon. À peine s’était-elle baissée pour le déposer au sol qu’il s’extirpa de son étreinte d’un bond. Elle manqua de perdre l’équilibre, mais se rattrapa avant de finir les fesses au sol, au sacrifice de son poignet gauche. Aïe ! Une main fila sur la zone douloureuse pour la frotter. Les picotements persistèrent. Edelweiss soupira tout en redressant, puis porta un regard sévère sur le Moustillon. « Mimine, ne me refais plus ça ! »

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(200 mots)

Gelée rouge activée : élimination de Gaulet des apparitions possibles

Fuite: