La demande t’interroge. Non pas dans son contenu, mais dans sa forme. Depuis le temps que tu as intégré la team Aqua sous l’égide de Colin, il ne t’avait jamais attribué de mission par message sur ton téléphone. Il avait toujours fait en sorte que la mission qui t’était confiée le soit de vive voix, et même en face à face. Si ce n’était pas lui, il déléguait cette tâche à Iceberg. Peut-être n’avait-il pas eu le temps cette fois-ci, peut-être s’agissait-il là d’une mission à réaliser dans la plus grande des discrétions, sans que personne d’autre de l’organisation ne le sache. Tu estimes que Colin aurait d’autant plus tenu à t’en parler directement si cela était le cas, mais tu préfères rester précautionneux. La méthode est inhabituelle, alors il se peut que la situation le soit également.

Il n’y a rien de bien complexe dans le déroulé, récupérer une mallette, l’échanger contre un paquet. Tu disposes des coordonnées et des horaires pour les deux transactions. Tout semble avoir été prévu minutieusement, ce qui te convient. Sur le papier, la mission est extrêmement simple, même si elle implique un déplacement dans le désert unysien. Tu t’interroges d’ailleurs sur les raisons derrière ce choix inhabituel pour une telle transaction. Volucité est une ville immense, avec de nombreuses ruelles dans lesquelles l’échange pourrait être effectué à l’abri des regards. La seule explication possible, selon toi, est que l’autre partie de cet échange ait souhaité qu’il se déroule à mi-chemin, ou tout du moins pas sur le terrain de la team Aqua. Tu comprends ce positionnement sans mal et, si Colin t’envoie là-bas, c’est que lui aussi et qu’il l’accepte.

Ainsi, tu te diriges vers la gare de Volucité ; lieu où tu dois obtenir la monnaie d’échange, à savoir la mallette. Elle se trouve dans un casier, verrouillé par une combinaison qui t’a préalablement été transmise. Tu agis donc, sans perdre de temps, sans paraître particulièrement pressé ou nerveux. Ce n’est de toute manière pas le cas. Tu sais ce que tu as à faire, et cela te suffit. Tu es largement dans les temps, car tu comptes rallier le désert par la mer. Ainsi, tu te diriges vers une zone du port quelque peu isolée à l’Est de la ville et, une fois au bord de l’eau, libères ton Sharpedo. Il saura te conduire avec efficacité non loin du point de rendez-vous. Il te faudra tout de même naviguer un certain temps dans le désert car les coordonnées indiquent un endroit davantage dans les terres sablonneuses que sur le rivage. Tu as prévu le pokémon d’emprunt pour cela, un Drattak que tu as récupéré au siège avant même la première étape de cette mission. Tu as anticipé tout ceci, surtout le fait d’avoir une porte de sortie si les choses venaient à mal tourner, d’une manière ou d’une autre. Le désert n’est pas un milieu adapté pour tes pokémons, et il en va de même pour tes déplacements. Alors est nécessaire de couvrir tes arrières, par principe. Après tout, on t’envoie là-bas à l’aveugle.

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Modération:

Sur le dos du Drattak, tu survoles une partie du désert, le sable et les terres asséchées défilant sous toi. Tu ne tiens pas à perdre de temps en détours inutiles, tu rallies directement le point de rendez-vous. Ton objectif est de finaliser l’échange au plus tôt pour retrouver tes quartiers à Volucité. La température, malgré la hauteur, reste accablante, ce qui ne semble pas poser de problème au dragon te portant.

Vous finissez par arriver aux coordonnées qui t’ont été indiquées. Il s’agit d’une entrée vers une sorte de conduit souterrain, aussi obscur qu’étroit. Tu restes un instant dubitatif. Dois-tu t’engager là-dedans ? Tu comprends sans mal la raison d’un tel lieu d’échange, au milieu de nulle part, à l’abri des regards et de toute surveillance aérienne. La couverture téléphonique doit également être altérée, voire inexistante, et cela te semble être le but. Cela n’a rien d’engageant, mais tu ne peux te retirer et botter en touche. Un soupir t’échappe. Tu rappelles le Drattak dans sa pokéball et jettes un dernier regard autour de toi, sans ne rien apercevoir, avant de t’enfoncer à l’intérieur du tunnel. Tu es contraint de baisser la tête, de te contorsionner par moments. Rien qui ne vaille, selon toi. Tu n’aimes pas l’idée de n’avoir aucune issue de secours dégagée, cela vient renforcer ta méfiance naturelle. Après tout, il est possible que la seule cible de cet échange soit l’argent. Tu es seul, sans le moindre renfort, il serait aisé d’arriver en plus grand nombre et essayer de te braquer. Alors oui, tu es sur tes gardes, comme pour n’importe quelle autre mission qui concerne un autre parti, comme pour toute autre mission où il est possible d’être doublé.

Ta main repose sur la pokéball de Slade. Il est le seul pokémon qui devrait pouvoir évoluer dans ce milieu sans trop de difficulté. Il est aussi le seul de tes pokémons eau qui ne devraient pas souffrir de la chaleur environnante. Certes, le fait d’être sous terre change en partie la donne, la température est nettement descendue et il n’y fait plus aussi sec, mais cela ne suffit pas pour tes pokémons aquatiques. Pour un Kabutops, l’environnement serait presque idéal, si on y combine l’obscurité. Si tu as choisi ce pokémon pour cette mission, c’est en partie pour cette raison, pour son aisance dans des milieux terrestres, rocheux. A cela s’ajoute sa puissance et le lien que vous êtes parvenus à tisser. Slade te respecte et il exécute les ordres que tu lui donnes. Que demander de plus ? C’est aussi pour cette raison que tu restes confiant quant au bon déroulement de ces opérations.

Tu attends maintenant, après plusieurs dizaines de mètres effectués. L’obscurité est quasi-totale si tu n’utilisais pas la lampe de ton téléphone portable. Tu prends la décision de libérer le Kabutops de sa pokéball, avec les instructions qui vont avec. Si le couloir n’est pas large, il possède une certaine hauteur dont tu peux tirer profit. Slade peut aisément se dissimuler pour tomber sur un assaillant éventuel. Tu couvres tes arrières en espérant ne pas avoir recours à ces manœuvres. Mieux vaut prévenir que guérir, c’est ce que dirait ta mère. A cette pensée, un sourire se glisse sur ton visage, un sourire aussitôt dissipé par des bruits de pas. On arrive. Et un autre élément t’interpelle, leur direction. Ils n’ont pas la même origine. Certains viennent de devant, d’autre de derrière toi. Deux personnes, au minimum. Cela n’augure rien de bon.

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Modération: