Aujourd’hui, j’entreprends une nouvelle étape de mon voyage. J’ai appris qu’il y avait une grande forêt entre la ville où je suis et la prochaine, là où se trouve la première arène de la région. Je pense que je manque encore d’expérience pour me permettre de défier le champion, mais poursuivre ma route jusque là-bas est déjà une très bonne chose. Cette nouvelle vie est encore toute récente, je n’ai pas beaucoup avancé depuis mon départ de la maison, mais au moins je n’ai plus peur de croiser la route de mes parents qui seraient à ma recherche. Et puis franchement, mon beau-père doit être très heureux de mon départ, lui qui ne cessait de me rabaisser et de m’en demander toujours plus à la ferme même s’il voyait bien que mon handicap m’empêchait de travailler comme une personne normale.

Ma mère de son côté doit surement s’inquiéter, mais elle a fait si peu pour moi ces dernières années qu’elle pourrait être à l’agonie en ce moment que je ne me soucierai pas d’elle. Une mère ne devrait pas abandonner ses enfants au détriment d’une relation amoureuse instable, mais c’est le choix qu’elle a fait et je lui en veux encore un peu. Au final ses trois enfants se sont enfuit de la maison, c’est qu’il y a forcément un problème à régler. Problème qu’elle refuse de voir car elle est heureuse comme ça, avec un homme égoïste et violent verbalement. Elle n’a jamais voulu me parler de mon père, mais il me semble que mon frère Jacob a eu quelques renseignements à son sujet il y a quelques années. Il faudrait que je lui en glisse un mot un jour, je serais bien curieux de savoir si mon père biologique voudrait me rencontrer. De ce que je sais, il nous a perdu de vu tous les trois quand notre mère a obtenu la garde suite à leur séparation et il n’avait pas l’autorisation de la cours de revoir ses enfants jusqu’à ce que ceux-ci obtiennent leur majorité. Maintenant que c’est chose faite, il y a peut-être moyen de réparer les pots cassés.

D’ailleurs, il faudrait peut-être que j’informe mon frère et ma sœur que j’ai enfin quitté la maison moi aussi. Ceux-ci l’ont fait dès qu’ils en ont eu l’occasion, ils m’encourageaient à faire de même lorsque je me sentirais prêt et j’avoue que je ne sais pas trop où ils en sont maintenant. Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Il est vrai que j’ai été très stressé et très occupé depuis mon propre départ, mais maintenant que je suis posé et plus serein, je pourrais essayer de reprendre contact. Qui sait, avec un peu de chance, on pourrait peut-être se revoir s’ils parcourent les routes eux aussi. J’espère seulement qu’ils ne m’en voudront pas d’avoir mis plusieurs jours à leur écrire.

Posée à côté de moi, de l’autre côté du lit, Absol semble avoir lu dans mes pensées. Glissant un regard vers moi, elle baisse ensuite les yeux en direction du téléphone portable qui repose sur les couvertures et que je parviens à saisir après avoir tâtonner un peu. Recroquevillé contre le flanc de la femelle, Salamèche continue de somnoler, n’ayant même pas ressenti le mouvement de son dresseur tout près de lui. Il faut dire que ce dernier profite bien de la vie depuis qu’il est avec moi.

Un Ramoloss de niveau 14 mord à l'hameçon.

Forcément, je devais passer par la case de l’hésitation. Il faut toujours que je réfléchisse avant d’agir, même quand il s’agit de geste simple comme contacter un membre de sa famille. C’est plus fort que moi et je dois avouer que c’est chiant. Je crains au plus haut point leurs réactions puisque cela serait légitime de leur part qu’ils m’en veuillent, mais je ne peux pas non plus rester silencieux indéfiniment, cela serait encore pire après. Il vaut mieux que j’essaie, au moins je n’aurais plus à me culpabiliser pour rien. Le cœur battant, j’active alors les contacts de mon téléphone à haute voix et je demande à envoyer un message texte à mon frère Jacob, toujours à l’oral.

« Hey bro. Je sais que je mets un peu de temps pour te donner des nouvelles, mais voilà... Je voulais juste te dire que tout allait bien pour moi, j’ai enfin quitté la maison et, euh... je me trouve à Jadielle pour l’instant. Si tu veux qu’on s’appelle pour parler plus en détail des derniers évènements ou qu’on aille prendre un café ensemble si tu es dans le coin, n’hésite pas. »

Puis, j’envoie le message qui s’est converti en texte sur mon téléphone. Évidemment je ne suis pas en mesure de le voir, mais l’appareil est capable d’enregistrer un message vocal et de l’envoyer sous forme de messagerie, ce qui est bien pratique pour moi. Vient ensuite le tour de ma sœur, Theresa. Je me demande sincèrement où elle se trouve en ce moment, c’était celle de la fratrie dont le futur était le plus trouble entre nous trois.

« Salut sista. Comment ça va avec toi depuis le temps ? De mon côté il s’est passé bien des choses depuis ton départ... Ah oui et devine quoi ? Moi aussi je me suis enfuit. J’ai enfin quitté cette ferme de malheur et les Davis qui me rendait fou. Je ne sais pas où tu es en ce moment, mais je me trouve à Jadielle pour un bout de temps si tu as envie qu’on se voit. On peut aussi s’appeler si c’est mieux pour toi. Donne-moi des nouvelles dès que possible s’il te plait. »

Je raccroche une nouvelle fois sous le regard attendrie de Absol qui n’a pas bouger. Elle n’a pas tout compris mes monologues, mais elle sent que cela m’a fait du bien de parler à des gens qui me sont chers. Elle se doute bien que cela a un rapport avec la famille même si elle n’a pas revu la sienne depuis longtemps. Du moins sa mère, puisqu’elle n’a jamais connu son père. Ce n’est pas un manque pour elle, la plupart des pokémons ne reviennent pas au nid après être devenu autonome, ce n’est pas un besoin qu’ils ressentent de rester entre eux. C’est sans doute différent chez les humains, malgré que son ancienne dresseuse n’était pas très sociable avec les autres. Elle ne semblait pas développer de lien avec personne, cela explique surement le fait qu’elle était malheureuse et qu’elle utilisait ses pokémons pour démontrer son pouvoir et se sentir mieux, tout en cachant ses faiblesses. Pour le coup, rien à voir avec Owen.

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uand même un peu nerveux, je décide de redéposer mon téléphone après avoir envoyé mes deux messages vocaux, comme si le fait de le tenir loin de moi allait effacer ce que je viens de faire. Puis, je décide de me laisser aller sur le lit, m’allongeant de tout mon long jusqu’à poser la tête sur mon oreiller. Fidèle à ses habitudes, Absol m’observe faire et cette fois-ci le mouvement semble avoir légèrement déranger Salamèche. Le reptile marmonne un peu dans son sommeil et va même jusqu’à se frotter le visage avec l’une de ses pattes avant de se retourner pour se rendormir. Un vrai bébé celui-là, la femelle pourrait s’en occuper pendant des heures.

Évidemment, l’attente ne fut pas bien longue et après quelques minutes seulement, mon téléphone est soudain pris d’assaut par des vibrations qui ne font que s’enchainer. Je me doute bien de ce qu’il s’agit et j’ai encore plus peur d’ouvrir les messages maintenant. Mon frère et ma sœur doivent êtres devenu fou.

« Owen ! Genre tu donnes des nouvelles que maintenant, mais ça va pas !? »

Premier message. Jacob est vraiment en train de péter un câble. Malgré que je sois content de le savoir présent, je ne peux m’empêcher de pousser un long soupir.

« C’est pas vrai... Je suis contente d’apprendre que tu vas bien, Owen. Comment s’est passé ton départ de la maison ? »
« Du coup c’est vraiment arrivé... tu as laissé maman toute seule avec ce débile. Ah ! Ça lui fera peut-être les pieds. »

Tandis que je fais défiler les dizaines de messages que je reçois, j’ai presque l’impression que les deux sont en train de se parler alors qu’ils ne sont même pas présents l’un devant l’autre. C’est vraiment une drôle de situation. Je n’aurais pas cru que les deux prennent le temps de me répondre en même temps.

« Tu as eu des nouvelles d’elle depuis que tu es sur les routes ou pas ? Je ne lui ai pas parlé depuis si longtemps. Parfois je m’en veux d’être parti. »
« Je serais bien aller prendre un café mais j’habite à Safrania maintenant. J’ai terminé mes études et je travaille en pharmacie. J’ai tellement de choses à te raconter ! Je pourrais peut-être me libérer le weekend prochain si tu es encore à Jadielle. »

Safrania ? Ca me parait extrêmement loin, je ne suis pas près d’y être. Je vais devoir y aller au cours de mon aventure puisqu’une arène s’y trouve, mais ce n’est pas demain que ça arrivera. Sauf si ma sœur se déplace jusqu’ici, je ne sais pas trop quand on pourra se voir.

Un HYPOTREMPE niveau 12 apparaît !

Je suis assailli par tant de question que je ne sais plus où donner de la tête. Je ne sais pas combien de temps je reste la à écouter les messages et à répondre, mais cela semble durer des heures. Je ne sais même pas combien de texto j’ai pu recevoir en si peu de temps, mais cela me semble normal de vouloir renouer les liens avec ma fratrie que j’ai perdu de vu depuis longtemps. À croire qu’ils n’avaient rien à faire actuellement pour être autant actif sur leurs téléphones, je ne m’attendais pas à être aussi débordé.

« Et bien, je suis content d’apprendre que tout se passe bien pour toi. Tu es même devenue pharmacienne ! De nous trois, c’est sans doute toi qui a le mieux réussi sa vie. »

Je préfère répondre à ma soeur d’abord, surtout que mon frère s’amuse à m’envoyer pleins de petits messages les uns après les autres sans que cela ne veuille dire quoique ce soit. Il n’a pas vraiment changé. Quand Theresa a quitté la maison, il était déjà évident qu’elle ne ferait pas carrière avec les pokémons, mais elle avait envie de retourner aux études et d’avoir un bon métier plus tard. Ma mère et notre beau-père ne nous permettaient pas d’aller à l’école sous prétexte qu’ils avaient besoin d’aide à la ferme, mais nous n’avions pas choisi cette vie. Moi aussi j’ai du abandonner mes études en littérature. Cela m’a bien mis des batons dans les roues.

« Ne t’inquiète pas, ne te déplace pas pour moi. Je te ferais signe quand je serais dans le coin de Safrania. En attendant, on peut toujours continuer à discuter et prendre des nouvelles de l’autre. Est-ce que tu as vu Jacob récemment ? »
« Quand il a quitté la maison il est venu vivre quelques temps chez moi, histoire de pouvoir se poser un peu et reprendre ses esprits. Ensuite il est partit au Bourg-Palette pour aller chercher son starter chez le professeur et nous ne nous sommes pas revus depuis. Il me semble qu’il va bien, depuis la dernière fois qu’on s’est parlé. »

Ah oui donc Jacob s’est bel et bien lancé dans le dressage lui aussi ? Je n’en attendais pas moins de sa part, lui qui a toujours adoré travailler avec les bêtes. À la ferme c’était toujours lui qui s’occupait de traire les Écremeuh ou de faire rentrer les Wattouat quand la pluie menaçait de tomber. Il ne s’occupait peut-être pas des champs et des récoltes, mais il faisait largement sa part de travail ailleurs. Son départ à creuser un vide immense dans l’ambiance familiale et je dirais que c’est à partir de là que j’ai commencé à prendre cher de la part de mon beau-père puisque je n’arrivais pas à égaler le travail de mon frère. Il était déjà désagréable avec moi, mais cela a empiré après cet évènement. Malgré tout cela, je ne leur en veut pas d’être parti de leur plein gré, c’était normal vu comment nous étions traiter. Notre mère ne faisait rien pour nous réconforter ou pour essayer d’améliorer nos relations avec son conjoint, alors au bout d’un moment, il est normal de voir sa famille se disperser.

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Assise au pied de son lit, Theresa est incapable de détourner le regard de son téléphone. Elle se doute que l’heure doit être critique comme elle était sur le point de partir pour le travail au moment où elle a reçu le tout premier texto, mais le fait de pouvoir discuter avec son petit frère est plus important. Cela fait une longue période qu’elle n’avait pas eu de nouvelles et de savoir qu’il se porte bien lui donne un sentiment de bien-être. Une douce chaleur s’est d’ailleurs glissée dans sa poitrine et elle regrette de ne pas avoir plus de temps aujourd’hui pour pouvoir continuer à lui parler. Elle doit assurer pour sa vie professionnelle et lui il doit forcément avoir des plans pour la journée, alors il faut savoir mettre un terme aux bonnes choses. Au moins ils auront l’occasion de se reparler et même de se retrouver d’ici quelques jours, voir quelques semaines.

« Je l’ai déjà dit, mais je suis vraiment contente de t’avoir parler, Owen. Il me tarde de te revoir. J’espère que tu arriveras rapidement aux alentours de Safrania. J’ai confiance en toi, je sais que tu réussiras à obtenir les badges. En attendant, fait attention à toi, d’accord ? »

Ayant presque l’impression de l’abandonner de nouveau, la jeune femme réussit enfin à détourner les yeux en direction de l’horloge qui se trouve sur le mur en face d’elle. Elle constate alors qu’elle est déjà en retard pour le travail et qu’elle devrait y être actuellement depuis quelques minutes déjà, mais elle est encore chez elle, dans son petit appartement. Quelle excuse pourra-t-elle utiliser cette fois-ci pour éviter que ses patrons ne s’énervent à cause de son retard ? Le fait d’avoir communiqué avec son frère ne sera pas suffisant, mais ils devront bien se contenter de la vérité, même si cela ne leur plait pas. Ce n’est pas tout le monde qui a des relations familiales faciles.

D’ailleurs, une tonne d’autres questions brulent les doigts de la jeune femme et elle doit prendre son mal en patience pour éviter de taper ce qui la ronge sur le clavier de son téléphone. Elle aimerait bien savoir comment Owen a fait pour partir de Azuria jusqu’à Jadielle tout seul, car avec son handicap, tout est compliqué pour lui. Il a souvent besoin d’aide pour la moindre petite tâche quotidienne, même la plus simple qui soit, alors de penser qu’il ait fait le voyage tout seul l’a laisse perplexe. Son petit frère à sans doute plus d’un tour dans son sac et il y a aussi la question du starter qui la chicotte un peu. Qui a-t-il pu bien choisir entre les trois disponibles chez le professeur ? À moins que ce dernier lui ait proposé une autre espèce plus adaptée à ses besoins ? Elle n’en sait rien, mais cela lui permettra de reprendre contact avec lui dès qu’elle aura un peu plus de temps devant elle. Pour l’instant, elle va devoir mettre cet échange de côté et se concentrer sur son travail si elle ne veut pas avoir davantage de problèmes à gérer.

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Du côté de Jacob, la journée n’était même pas encore commencée quand il s’est mis à discuter avec son petit frère. Réveillé par la vibration de son téléphone, il s’était alors redressé sur son lit afin de pouvoir saisir l’appareil et il lui a fallu un petit moment pour se rendre compte de ce qui se passait. Il croyait avoir eu des nouvelles d’une ex ou d’une amante quelconque, peut-être allait-il devoir changer ses plans et bouger dans la soirée, mais c’était un contact différent qui lui avait écrit. Rien à voir, mais tellement plus satisfaisant. Avoir des nouvelles de son petit frère perdu de vu depuis quelques années déjà lui fait extrêmement plaisir, mais quand il apprend que ce dernier se trouve dans le coin de Jadielle, son sourire s’efface peu à peu.

« Ah ouais. Moi je suis un peu à l’est de Lavanville, en pleine séance d’entrainement avec mes pokémons. Je pensais y rester un petit moment, mais je peux repartir vers l’ouest plus tôt que prévu. »

Comme il s’y attendait, son petit frère refuse qu’il change ses plans pour lui et il maintient qu’ils auront surement le temps de se voir à un autre moment, lorsqu’ils bougeront chacun de leur côté. Apparemment, Owen aurait emprunté le même chemin que lui en tant que dresseur pokémon, mais lui il en serait encore à ses débuts. Sans le savoir, il se pose la même question que sa sœur à son égard, c’est-à-dire sur le choix de son starter. Qui a-t-il bien pu choisir chez le professeur ? Jacob est bien placé pour connaitre les besoins de son frangin, il sait à quel point il est dépendant des autres sur plusieurs choses et il est persuadé qu’il a besoin d’un pokémon doté de mains ou limite d’une bouche pour pouvoir l’aider comme il se doit. Une créature qui soit incapable de saisir des choses pour lui serait complètement inutile.

« Déjà je suis content que tu ai quitté cette ferme, mais je suis encore plus heureux de savoir que tu t’es lancé dans le dressage toi aussi. Theresa n’a pas suivi le même chemin, mais ça... c’était plutôt prévisible. Le jour où l’on se revoit, il va falloir qu’on se défie. »

Le sourire est revenu sur le visage de Jacob qui, au fur et à mesure de la discussion, est finalement sortit de son lit pour se diriger vers la salle de bain. Ayant l’esprit un peu plus léger, il s’attèle à sa routine matinale sans se plaindre pour une fois. Seul dans sa chambre d’hôtel, il se prépare afin d’être prêt à affronter cette nouvelle journée et comme d’habitude, il termine ses préparatifs sur le balcon pour y allumer une énième clope qu’il porte rapidement à sa bouche en contemplant le village qui se trouve en contrebas. Au loin, il peut vaguement y apercevoir Lavanville et il regrette presque de s’être aventuré aussi loin dans la région. Il ressentait le besoin de s’éloigner d’Azuria, mais de là à aller à l’autre extrémité, il aurait peut-être du y songé à deux fois.

Je ne sais pas combien de batterie j’ai pu utilisé en échangeant ses tonnes de texto, mais il va bien falloir se remettre au travail. De toute façon ma sœur est partie, déjà que je l’ai mise en retard et mon frère a d’autres choses à faire que de discuter avec moi. Je sais qu’il serait capable de mettre ses plans de côté juste pour passer du temps avec moi, mais ce n’est pas ce dont je voulais en prenant contact avec lui d’abord. Nous aurons tout le temps nécessaire pour nous retrouver et renouer nos liens, mais pas maintenant. Après l’avoir salué, je pose finalement mon téléphone sur mes genoux en poussant un long soupir et ce simple geste attire l’attention de Absol qui s’était assoupie entretemps. Curieuse, la femelle rouvre les yeux pour constater que son dresseur semble en avoir terminé avec son drôle de petit appareil.

- Bon, je crois qu’on va pouvoir y aller. Vous êtes prêts à passer à l’entrainement ?

Pour toute réponse, Absol se retient de pousser un bâillement, toujours sous l’emprise du sommeil. Ça lui apprendra à somnoler quand ils sont sur le point de se mettre en route. Toujours couché contre elle, le Salamèche ne semble pas avoir entendu les paroles de son dresseur, puisqu’il continue de dormir en étant recroquevillé sur lui-même. Un peu agacée par son comportement, la femelle tente de le secouer un peu. Elle sait que Owen n’aime pas prendre du retard à cause de quelqu’un d’autre quand il décide qu’il est temps de faire quelque chose, étant donné qu’il met lui-même beaucoup de temps à accomplir certaines tâches. Il risque de râler un peu si son compagnon le ralenti et comme le type feu semble être un peu nonchalant, va savoir s’il osera recommencer.

Au bout d’un moment, à force de se faire secouer, le reptile finit par ouvrir les yeux. Il remarque que Absol fait de son mieux pour le tirer du sommeil et que à ses côtés, un mouvement se fait sentir. Son dresseur vient de se lever du lit sur lequel il était allongé pour se diriger vers son sac à dos qu’il a posé près de la porte. Serait-ce déjà l’heure de partir ? Quand même déçu de ne pas pouvoir faire de grasse-matinée, le Salamèche s’étire un poussant un long gémissement et la femelle en profite alors pour se lever à son tour avant de descendre du lit. La nuit aura été bien calme et reposante, il est maintenant temps de passer aux choses sérieuses. Elle ne sait pas trop ce dont son dresseur a en tête pour leur entrainement respectif, mais il semblerait qu’il veuille se diriger vers une forêt dont il a entendu parler récemment. À moins qu’elle ait mal compris.

Il n’y a pas trente-six forêts dans le coin et si c’est celle dont elle pense, Absol est déjà passée par cette forêt. Celle qui se trouve entre Jadielle et Argenta. Cela fait bien longtemps qu’elle n’y ait pas posé les pattes, mais dans ses souvenirs, il y a tout un tas de pokémon qui y vivent. Il y aura de quoi s’entrainer au combat, en espérant que le Salamèche n’y mette pas le feu.

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Le check-out semble durer une éternité, mais je n’ai pas le choix de passer par cette étape avant de quitter l’hôtel. J’ai préféré régler la facture à la sortie au lieu de le faire à l’arrivée, comme je ne savais pas combien de nuit j’allais passer ici, et j’aurais sans doute beaucoup de problème si je repartais sans payer. Je ne veux pas avoir à fuir la justice à travers toute la région, j’ai déjà suffisamment de chose à gérer sans avoir ce truc en plus sur les épaules. Fidèle à mes habitudes, je me fais silencieux et patient face aux nombreuses étapes qui m’attendent. Toujours à mes côtés, Absol observe et essaie d’apprendre, tout en surveillant le Salamèche qui est rester en retrait pour s’amuser avec un magasine. Il est toujours un peu en décalage depuis que je l’ai adopté, mais aujourd’hui, il a intérêt à bien vouloir coopérer pour que je sois fier de lui.

Au bout de plusieurs longues minutes, je suis enfin autorisé à sortir. Tandis que je transporte tout mon attirail de camping avec moi, je prends une profonde inspiration dès que j’entends les portes automatiques s’ouvrir devant moi. À l’extérieur il fait frais et j’ai l’impression qu’il y a eu un peu de pluie au cours de la nuit. Je peux presque sentir des micros goulettes d’eau entrer en contact avec mon visage tandis que je continue de marcher. Le sol est humide, plutôt mou et je commence à me demander si j’ai choisi la bonne journée pour commencer à camper. La nature a le temps de sécher au cours de la journée si ce n’est pas trop nuageux, étant donné que j’ai l’intention de seulement m’arrêter en fin d’après-midi pour essayer de monter ma tente. Je ne sais même pas si je vais y arriver, mais il faut bien tenter. Si je suis capable de tout faire cela par moi-même, cela sera une réelle source de motivation, de fierté et cela me permettra aussi d’économiser des chambres d’hôtels.

Sachant déjà où son dresseur veut se rendre, Absol prend la direction du nord. Ils ont quand même une petite distance à parcourir avant d’atteindre la forêt, mais bien que le jeune homme avance assez lentement, il est très patient et il n’a pas tendance à se plaindre de la marche. La femelle peut donc prendre son temps, tant qu’elle sait où elle va. Par ailleurs, ce n’est pas plus mal d’y aller lentement puisque le Salamèche galère encore un peu à suivre la cadence. Pas qu’il ait du mal à marcher, mais il a du mal à rester concentré. Curieux et visiblement dans sa bulle, le reptile passe son temps à observer tout ce qui l’entoure et s’il perçoit du mouvement, il essaie toujours de s’avancer pour voir de quoi il s’agit.

Comme Owen ne peut pas le voir, il suppose que son compagnon le suit sans rechigner, mais en vrai, il n’en est rien. Absol doit constamment le surveiller et le ramener à l’ordre quand il s’éloigne trop, c’est-à-dire toutes les deux minutes. Elle a l’impression d’avoir deux gamins à gérer et elle doit admettre qu’elle s’en serait bien passer. S’occuper de son dresseur est sa première priorité et le fait de devoir le guider partout ne l’a dérange pas, elle savait dans quoi elle s’embarquait en acceptant de devenir son starter. Par contre, ce n’est pas le cas du Salamèche. Ce n’est pas elle qui ait décidé de l’adopter, mais elle va devoir s’y faire.