Le programme Redemption reprend du service. Ce n’est pas présenté comme tel aux yeux de la hiérarchie, mais c’est ce qu’il se passe dans les faits. Eliott est là en support technique, Caitlyn est installée avec son sniper dans le bâtiment d’en face, Nicholas et Rick ont été embauchés comme extras, l’un à la sécurité, l’autre au service. Quant à toi, et bien tu dois jouer le rôle d’une cheffe d’entreprise fraîchement arrivée à Nénucrique. Tu profites du fait que personne ici ne l’aie jamais rencontrée : sa réputation a été montée de toute pièce par les soins d’Eliott, avec un faux site internet, de faux comptes certifiés sur les réseaux sociaux. C’est une opération de plus grande envergure qui est censée se dénouer ce soir. Et donc, pour l’occasion, la tenue correcte est le minimum exigé. Cela ne te plaît guère, il faut l’admettre, mais tu endosses ce dos-nu à sequins bleus et porte ces escarpins. Pour les biens de la mission, donc. Même si ça t’entravera forcément dans tes gestes. Le plus compliqué reste de ne pas paraître maladroite vêtue de la sorte, ce qui doit être habituel pour le personnage créé. Tu inspires profondément : ce ne sera l’affaire que d’une soirée.

Caitlyn, depuis qu’elle t’a vue dans cette tenue, est intarissable d’éloges, comme quoi tu feras tourner toutes les têtes, entre autres dires. Les garçons, eux, se contentent de souligner que ça te sied bien, sans s’y attarder plus que nécessaire. De bons gars, pour sûr. Enfin, Eliott, tu te dis que c’est surtout qu’il n’ose pas, il n’est pas aussi confiant qu’il le laisse croire. Il est aussi possible qu’en tant de temps à travailler les uns avec les autres, ils ont compris que tu exècres – en plus d’ignorer – les remarques sur ton physique. Certes ce peut être un atout dans certaines situations, mais surtout un désavantage dans de nombreuses autres. D’autant plus en tant que femme. Ce soir, tu vas devoir en tirer profit, dans l’espoir de délier certaines langues ; par avance, ça te dépite. Aurait-on autant investi l’aspect physique si l’infiltré avait été un homme ? Tu connais parfaitement la question à cette réponse, et c’est agaçant. Tu dois cependant jouer le jeu, pour une simple et bonne raison. Pour faire ce boulot, il faut parfois faire des sacrifices : voici le tien.

Une fois résignée pour de bon, tu peux désormais te concentrer sur ce qui importe, sur la mission. Tu opères les tests de l’oreillette intra-auriculaire avec Eliott, mais aussi avec le reste de l’équipe. Vous allez devoir vous tenir informés des positions de chacun en temps réel. Mais il n’y a pas que ça, tu dois continuer de travailler sur ton personnage, te préparer à incarner madame Eléanora Van Dirsten, dans le business de l’import-export. Jusque-là, tu ne connaissais rien au domaine, et tu as dû apprendre en un temps record, toute la terminologie qui s’y affilie. En plus des informations sur dame Van Dirsten. Heureusement pour toi, vous partagez des caractéristiques communes, comme évoluer dans un milieu en très grande majorité masculin, avec des codes masculins et qui peinent encore à s’ouvrir aux femmes. Et tu n'as pas peur de ça, comme Eléanora n’a pas eu peur quand elle a monté son entreprise. Elle sait où elle veut aller et elle est déterminée. Après, vos objectifs sont bien différents, mais tu n’as aucun mal à t’imprégner de sa forte volonté de se faire une place confortable sur le marché d’Hoenn. C’est là toute la raison de sa présence à une telle réception.

Alors c’est parti. Rick et Nicholas ont déjà dû prendre leurs postes sur place. Caitlyn a fait des repérages les jours précédents et part s’installer et c’est Eliott qui sera ton chauffeur. Il s’installera ensuite à l’arrière du véhicule pour suivre votre progression. « Prête ? » Tu hoches la tête à l’affirmative. « Et toi ? » « Bah… ça fait pas si longtemps que ça que j’ai mon permis… » Tu perçois le ton exagéré du jeune homme et comprends qu’il plaisante. « Il va falloir que tu restes sérieux, tu sais. » « Oui, j’en profite là que je peux encore me le permettre, même si j’ai un public assez difficile ce soir. » Tu soupires. Eliott n’en rate décidément pas une.

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« Madame Van Dirsten, vous êtes arrivée. » Eliott joue le jeu, ce n’est pas nécessaire mais, après tout, ce n’est pas non plus de trop. Ça permet de s’immerger dès maintenant dans l’ambiance. Le hacker, après avoir arrêté le véhicule, en sort pour le contourner et ouvrir ta portière. « Merci. » Tu avances et grimpes les quelques marches à l’entrée de l’immense demeure, jusqu’à l’employé vérifiant les arrivées. Eliott est parti garer la voiture et rester sur place. De ton côté, tu tends le carton d’invitation. « Eléanora Van Dirsten. » Tu essaies d’y mettre un soupçon de suffisance, pour ancrer le personnage d’autant plus dans le milieu que tu vas chercher à intégrer. Tu sais que tu vas voir tout ce que tu détestes alors autant revêtir le masque de nouveau riche prêt à marcher sur les autres pour monter encore plus haut. Il est difficile de ne pas généraliser, surtout quand tu vas te retrouver entourée par eux. Tu es dans leur univers alors autant jouer avec leurs règles. Le pauvre personnel – que tu défendrais si tu le pouvais – devra subir la caricature que tu t’apprêtes à jouer.

On t’annonce, pour les personnes déjà à l’intérieur, tandis qu’on te fait entrer. Tu passes à côté de Nicholas, à la sécurité et ne lui décroche pas même un regard. Il doit être invisible pour une personne telle qu’Eléanora. Alors tu avances, défais ton manteau que tu tends à une autre employée non loin de l’entrée. Tu supposes qu’elle est là pour ça, et si elle ne l’est pas, elle le devrait. Des doubles portes s’ouvrent devant toi, donnant sur la salle de bal où tous les convives déjà présents se trouvent. Parfait. A toi de jouer les Kécléons, de te fondre dans la masse, ou tout du moins d’y faire ta place. Tu dois paraître parfaitement à l’aise, en maîtrise totale dans cet environnement. Heureusement pour toi que tu as déjà eu à fréquenter des cercles similairement constitués lorsque tu étais la garde du corps de Ruven. Certes, tu n’avais pas à jouer de rôle, pas de déguisement à porter tel que celui-ci, masquant ta véritable personne, ta véritable nature, mais tu as pu observer de quelle manière les gens communiquent dans ce milieu. Il faut paraître avant tout, et c’est exactement ce que tu fais.

« Mademoiselle Van Dirsten, Pierre-Emmanuel De Larozière, maître des lieux. Enchanté de vous compter parmi nous. » L’homme, d’une quarantaine d’année à première vue, t’accueille. « Pareillement, mais permettez-moi de vous corriger : c’est madame. » La réaction est immédiate. « Oh, cela signifierait-il qu’il y ait un chanceux monsieur Van Dirsten ? » Tu souris. Tu prédisais cette réponse, ce qui te permet de savoir quoi dire. « Non. Pas encore tout du moins. Simplement que le terme mademoiselle laisserait sous-entendre deux possibilités, que je sois une vieille fille ou que je sois à protéger, ce qui n’est nullement le cas dans un cas comme dans l’autre. » Tu es assurée dans ta réponse, sans doute parce que ce serait une explication que tu pourrais fournir en tant que Maëve. Pas avec ces mots et tournures de phrase, c’est certain, mais l’idée reste exactement la même.

« Très bien, je note donc. » A cet instant, tu sens que tu as une carte à jouer. Rien n’a été prévu spécifiquement, au-delà de te faire intégrer ce cercle de nantis pour débusquer d’éventuelles malversations liées à des organisations criminelles. Tu poses alors ta main sur son avant-bras, pour le retenir un dernier instant. « Mais vous pouvez m’appeler Eléanora, ce sera tout de même plus simple. » Il y a quelque chose de presque amusant, dans ce rôle que tu te donnes ; ça ne doit pas te distraire pour autant. « J’en serai ravi. Laissez-moi vous présenter aux autres convives. » Vous échangez un sourire entendu. La situation est parfaite, tu vas pouvoir mettre des attitudes et comportements sur les profils évoqués lorsque vous prépariez cette mission d’infiltration. C’est maintenant que la partie de poker commence réellement pour toi. Tu es prête à jouer, prête à bluffer sans jamais dévoiler ta main. Pour ceux qui se font graisser la patte, ils n’ont aucune idée de ce qui les attend, et tant mieux.

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Au bras de ce cher Pierre-Emmanuel de Larozière, tu échanges brièvement avec tous les convives présents pour l’instant, principalement pour te présenter. En parallèle, tu t’interroges sur la possible implication de ton hôte. Est-il au courant de ce qui doit se dérouler chez lui ? Y prend-il part ? Dois-tu te méfier de lui ? Il est encore trop tôt pour le déterminer, alors tu restes sur tes gardes, malgré ce mince sourire sur ton visage. Si les informations de l’enquête menée en amont sont vraies, tu n’es pas la seule à jouer double-jeu ici. Tu surveilles d’un coin de l’œil les hommes qualifiés de suspects par Eliott lorsqu’il vous a présenté l’affaire, mais pour l’instant, rien. Tu t’approches de Rick pour te saisir d’un petit four sur son plateau. En un bref regard, vous comprenez que ni l’un ni l’autre n’a eu jusque-là d’élément intéressant. Son rôle est tout aussi capital que le tien ici ; sa couverture – à la différence de la tienne – lui permet d’être pour ainsi dire invisible. Ainsi, il passe inaperçu et peut tendre l’oreille à sa guise.

Tu te concentres pour rester dans la peau de ton personnage : une élitiste peu disposée à donner du crédit aux parvenus. L’étiquette prime avant toute chose, on ne peut prétendre appartenir à ce milieu lorsqu’on n’en a pas acquis les codes. Ces fameux codes que tu ne supportes pas, que tu trouves irrespectueux des autres sans réelle justification. Et pourtant tu dois maintenir cette façade sans y laisser voir la moindre faille. La réussite de cette mission prévaut sur tes convictions politiques. Tu n’as de toute manière aucune difficulté à compartimenter, tu t’investis complètement et t’adaptes au rôle qui t’est donné. C’est le cœur même du travail d’infiltration, et c’est loin d’être une première pour toi. Tu sais faire la part des choses et tu sais surtout utiliser les caractéristiques de tes fausses identités à ton avantage. Eléanora a de l’expérience mais elle demeure nouvelle sur le marché d’Hoenn, c’est là que se trouve ton ouverture. Elle n’a pas d’autre choix que d’apprendre quels sont les acteurs inévitables de l’implantation de son business dans la région. Même si ça ne sera probablement pas abordé ouvertement, le fait de travailler dans l’import-export la fera forcément marcher sur certaines plates-bandes. Il faut savoir à qui graisser la patte, à qui demander protection car ce secteur est presque totalement corrompu par nature. Or ces informations risquent d’être difficiles à obtenir. Cela va dépendre de tes interlocuteurs, car tous ne trempent pas forcément dans des affaires louches.

Tu remarques alors deux hommes se tenir plus à l’écart que les autres, ce qui attire ton attention. Pour autant, tu ne cherches pas à approcher, tu te contentes d’observer de loin. Ils ne semblent pas discuter, avec personne, ils se tiennent simplement là. Il est possible qu’il s’agisse de gardes du corps. Pour avoir fait l’expérience de ce métier, devoir rester en position lors des réceptions où Ruven était invité s’avérait être courant. Il n’empêche que tu gardes un œil sur eux au même titre que certaines têtes déjà suspectées par l’équipe d’Eliott. La soirée suit son cours, les derniers invités arrivent et les festivités démarrent réellement. De Larozière fait étalage de sa richesse et tu dois admettre que ça a quelque chose d’impressionnant, même si Eléanora doit y rester parfaitement neutre : ça n’a rien d’inhabituel pour la cheffe d’entreprise. Après les petits fours vous êtes conduits dans la salle à manger pour le repas. La table est très richement garnie, la vaisselle est complète, avec tout son éventail de couverts. Tu n'es pas des plus rassurées face à ce détail, tu crains que ça puisse te trahir, montrer que tu n'es pas Eléanora, ou qu’Eléanora n’est pas aussi nantie qu’elle le prétend. Tu sais certaines choses, que les couverts s’utilisent de l’extérieur vers l’intérieur, par exemple, ou reconnaître le couteau à poisson. Il va cependant te falloir attendre que les autres invités – ou le maître de maison – commencent à s’en servir pour que tu puisses les imiter. Le premier plat arrive, il s’agit d’une bisque de Colhomard. Il s’agit d’une nouveauté, tu n’en as jamais mangé jusque-là. Le Colhomard est un produit de luxe, car difficile à élever, pour ceux qui consomment des pokémons. Tu n’espères qu’une chose : ne pas trouver ça infect.

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La soirée se poursuit, le dîner se clôture et, comme tu t’y attendais, certains profils se dégagent. Il y a des comportements suspects répétés qui attirent ton regard. L’hôte de cette soirée semble, quant à lui, ne pas se rendre compte de ce qui se joue ici-même. Rien ne te laisse pensé qu’il est informé de ces malversations qui se déroulent chez lui, ce qui démontre une certaine naïveté. Au vu du personnage, ça n’aurait rien de surprenant. De Larozière est un personnage haut en couleur, pas forcément conscient de ses privilèges, uniquement centré sur le fait d’être entouré de personnes puissantes, bien plus pour son image que pour tout autre chose. C’est assez terrible, mais tu supposes qu’il s’agit d’un mal pour un bien. Mieux vaut de la futilité légale que de la gravité corrompue, là-dessus, il n’y a pas de doute. Il n’empêche que ces réunions entre riches a été identifié comme le théâtre de malversations et, sans en avoir la preuve pour l’instant, ton instinct te dit que c’est bien le cas.

« Je vous abandonne quelques instants, je dois me repoudrer le nez. » A cet instant précis, tu as besoin d’être isolée de l’ensemble des invités et du personnel afin de pouvoir communiquer directement avec Eliott par l’intermédiaire de ton oreillette. Tu t’éloignes donc, rejoignant le lieu d’aisance indiqué par le premier personnel que tu rencontres. Tu marches avec assurance, vouloir agir avec discrétion maintenant trancherait bien trop avec le caractère que tu as bâti pour Eléanora. Une fois assurée que personne ne se trouve proche de la pièce dans laquelle tu te trouves, tu peux t’adresser au hacker. « Eliott, je vais avoir besoin que tu enregistres ce qui se passe sur mon oreillette. C’est la seule preuve concrète qu’on pourra avoir car, même en les prenant sur le fait, ça ne sera que ma parole contre la leur. » Ton plan est désormais clair, tu vas devoir prendre part à cette histoire de corruption, tu dois te montrer intéressée et prête à jouer dans cette cour-là. « Reçu cinq sur cinq, ça enregistre dès… maintenant ! » Parfait.

Tu jettes un coup d’œil dans le miroir et réarranges tes cheveux. Il est vrai que cette tenue te va bien, même si ça n’a absolument rien de pratique dans la vie quotidienne, et d’autant plus dans ta pratique professionnelle. Ça n’a surtout rien de naturel pour toi et tu ne tiens pas à ce que ça le devienne, même si ce serait bien utile dans une situation telle que celle dans laquelle tu es actuellement. Peut-être s’agit-il d’un résidu de fierté qui se refuse à ce que tu sois réduite à l’image d’un corps séduisant et, pire encore, dont on peut disposer à sa guise. Tu te retrouves cependant contrainte d’admettre qu’aujourd’hui, ce physique mis en valeur de la sorte de sert pour ta mission. Tout ce qu’il faut pour remonter à bloc la moindre particule de féminisme présente en toi. Ce n’est pas le moment de se faire avoir par sa fierté, tu en as parfaitement conscience et c’est pourquoi tu prends quelques secondes supplémentaires pour laisser redescendre tout ça.

Tu finis donc par ressortir pour te mêler de nouveaux aux invités. Ton objectif est d’engager la discussion avec l’un des membres suspectés et de le mener à te parler de ces éventuels échanges de bons procédés avec des organisations douteuses. Après tout, c’est pour cette raison que ton entreprise fictive est dans l’import-export, il s’agit d’un domaine qui intéresse forcément une organisation criminelle, d’autant plus la team Aqua – car il semble s’agir d’eux d’après les informations d’Interpol. A toi de cibler la bonne personne et de lancer tes appâts en espérant que ça morde. L’avantage avec ta sortie précédente, c’est que tu peux maintenant t’introduire dans n’importe quel cercle de discussion s’étant formé ; ça te permet de savoir exactement où t’immiscer, à toi de prendre la conversation au vol. Le sujet semble être une nouvelle loi sur l’imposition de certaines transactions. Les législations relatives à l’économie, tu n'y connais strictement rien ; pour autant, il est évident que c’est un sujet qu’Eléanora Van Dirsten maîtrise. A toi de le faire paraître. « Je n’ai pas encore pris le temps de regarder cette proposition de loi, mais je sens que je vais devoir m’y intéresser de très près pour y trouver un moyen de la contourner si celle-ci passe. » Cela te permet d’induire en filigrane que tu es prête à certaines actions pour outrepasser une loi à venir, ce qui devrait en dire long sur ta manière de faire avec ton entreprise jusque-là. A voir si tes cibles mordent à l’hameçon. Un contact dans l’import-export, c’est toujours utile.

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Il ne faut pas attendre bien longtemps avant d’avoir une touche, avant d’être prise à partie par l’un de vos suspects. Il t’informe d’un échange à venir et de la possibilité d’être introduite. Pour l’instant, l’homme reste suffisamment vague pour que ses propos ne l’incriminent pas. Tu dois donc aller plus loin dans la démarche. De toute manière, tu tiens à arrêter les corrompus mais aussi les sbires derrière toutes ces manigances. Alors tu acceptes à demi-mot de le suivre. Il te conduit vers l’arrière de la bâtisse, vers le parking. D’une certaine manière, tant mieux pour toi, ça te permet de te rapprocher d’un autre agent sur place : Eliott. Tu sais qu’il n’est pas forcément celui qu’on attend au milieu de l’action, mais tu sais aussi que tu peux compter sur lui s’il faut intervenir.

« Je n’ai aucune visibilité sur le parking, est-ce que je bouge pour me rapprocher ? » Il est vrai que Caitlyn est surtout présente pour assurer vos arrières si les choses viennent à mal tourner au sein même de la réception. Le but de sa présence est de pouvoir protéger les civils si, sur place, vous veniez à être débordés. Le problème, c’est que tu n’es pas en mesure de lui répondre. « Non, reste en position, tu as vue sur l’entrée aussi, si jamais quelqu’un essaie de prendre la fuite. Avec Nick, on se rapproche. » C’est l’avantage avec Rick, vous réfléchissez de la même manière. Voilà pourquoi vous êtes envoyés ensemble sur le terrain, lorsque le programme Rédemption est réactivé. Vous avez la même logique, ce qui fait que vous n’avez généralement pas besoin de vous soucier de l’autre.

Une fois le parking atteint, ton suspect et toi rejoignez deux autres hommes, dont l’un de vos autres suspects. Ta présence est directement interrogée. « Elle possède une compagnie d’import-export qui vient de s’implanter à Hoenn. Je me suis dit que ça pourrait vous servir. » Ça ne semble pas être suffisant pour convaincre le troisième homme, le supposé sbire. Tu improvises alors un court speech les informant que s’ils ne souhaitent pas travailler avec toi, tu sauras te débrouiller pour trouver d’autres alliés. Tu la joues au culot. Après tout, Eléanora dispose de cette assurance qui lui permet de s’affirmer de la sorte. Elle est justement là car elle n’a pas froid aux yeux. Ça semble faire son petit effet, les chiffres arrivent alors dans la discussion. C’est exactement ce que tu attendais. Tu n’as maintenant qu’à laisser les choses se dérouler pour que l’enregistrement de la négociation des pots-de-vin soit suffisamment à charge pour les interpeler. Ça n’a rien de bien compliqué. « C’est bon, on a ce qu’il faut. Les gars, vous êtes en place ? » La réponse n’est pas immédiate, ce qui suggère que non. Tu dois donc gagner du temps d’ici leur arrivée et, pour ça, à ton tour de négocier avec le sbire.

« En place. Derrière la porte du couloir intérieur. » Il ne manque plus que Nicholas. Alors tu continues de feindre l’insatisfaction face à la dernière proposition qui t’est faite. « En place également, au niveau de la porte extérieure. » Toutes les issues sont donc couvertes, c’est parfait. « A mon signal. » Tu glisses le plus discrètement possible la main le long de ta jambe pour y récupérer l’arme qui s’y cache. « Trois. Deux. Un. Go ! » Tu effectues un pas de recul pour élargir ton champ de tir. « Glaive de Thémis, vous êtes en état d’arrestation. » Il y a une inévitable satisfaction, à la prononciation de ces mots. Ça ne veut pas dire que tout est sous contrôle pour autant. Vous avez sous la mains les deux personnes corrompues identifiées comme telles et un sbire. Rien ne garantit qu’ils soient les seuls en présence à cette soirée. Pour autant, vous ne pouvez élargir votre coup de filet, il faudra se contenter de celui-ci. A voir ce que l’unité d’Eliott saura en tirer. Après tout, cela ne regarde qu’eux, votre mission ne va pas plus loin que là.

« Un homme vient de quitter le bâtiment. Je me mets à sa poursuite. » Un fuyard. Caitlyn semble être sur le coup. « Je te rejoins. » Par mesure de précaution, il vaut mieux éviter qu’elle soit seule. On ne sait jamais ce dont ces personnes sont capables, et encore moins quand elles sont acculées. Il vaut mieux être prudent, et c’est pourquoi Rick se met également sur le coup. Ç’aura été une sacrée soirée.

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