J'étais éreinté. La journée avait été longue et peu fructueuse. J'étais sur le terrain, seul, à la recherche de Fantyrm. Un petit pokémon fantomatique qu'on pouvait trouver dans la région de Galar et plus précisément, au lac Ouragan. Un nom bien tempétueux pour un lieu affreusement vide. Les pokémons avaient décidé de me bouder et je n'avais croisé que quelques poissons comme un Poissoroy et un Moyade bleu. Absolument pas ce que je cherchais. Du coup, pour maximiser mes chances, j'avais vadrouiller un peu partout autour du lac, finissant même par tomber sur une imposante structure de pierre. Un cercle parfait de menhir, comme on pouvait en trouver à Kalos. J'aurais pensé trouver quelques pokémons psy dans ce genre d'endroit mais, rien. Ils se cachaient bien aujourd'hui. Heureusement, cette journée était presque terminé et j'étais en train de rallier le point de rendez-vous à l'ouest du lac. Je regardais mon téléphone, aucun message mais je constatais que j'étais en retard. Cobb, mon chauffeur allait certainement me réprimander. Je n'étais pas d'humeur, il n'aurait droit qu'à une remarque avant que je m'énerve sérieusement et qu'on se fasse la gueule le reste du trajet. Ce soir, je dormirais bien au chaud à l’hôtel, prendrais un bon petit déjeuné demain matin pour revenir. D'ailleurs, je songeais à ne revenir qu'en fin de journée. Un pokémon fantôme aurait certainement plus de probabilité de pointer le bout de son nez la nuit. Je reconnus notre point de rendez-vous grâce à un arbre esseulé près du lac mais, aucun signe de Cobb.

- J'espère qu'il ne s'est pas paumé...

Ni une, ni deux, je le contacte et tombe directement sur la messagerie. Voilà qui est surprenant. Pourtant, il y a du réseau ici. Je passe directement à ma directrice. Peut-être qu'elle saura où se trouve mon satané chauffeur. Occupée... épuisé et agacé, je m'assoie sous l'arbre, m'occupant avec une petite lecture sur mon téléphone. Au bout de trois quart d'heure, elle me rappelle complètement paniquée.

- Thomas ! Cobb a eut un accident ! Rien de grave. En tout cas, il va assez bien pour parler. Mais l'hélico est mort...

- Quoi ? Mais quel incapable ! Comment je vais poursuivre mes recherches moi !

Je m'inquiète surtout pour ça, l'hélico était devenu mon moyen de transport favori et sans lui, je ne me voyais pas continuer mes recherches. Magui essayait de me tempérer mais, j'étais fortement énervé par la situation. Alors qu'elle parlait de prévenir les autorités, les rangers, la police, les pompiers pour venir me chercher. Je me sentis con. Elle me prenait vraiment pour un enfant, incapable de s'occuper de lui tout seul. J'avais quand même des pokémons, je pouvais y arrivé.

- Mais Thomas ! Tu es à plusieurs jours de la première ville ! Et Spoink ne fera jamais le poids dans cette région.

Alors ça c'était la goutte de trop. Mon pokémon était parfaitement apte à me protéger (pas du tout). J'avais même conçu une sphère spécialement pour lui qui accroît ses pouvoirs psychiques (oui elle est puissante mais, lui ne sait pas les utiliser) Cette conversation tournait en eau de boudin et je sentais la moutarde me monter au nez. Je finis par craquer et lui hurler dessus que je n'avais pas besoin de son aide. Elle n'aurait de nouvelle de moi que quand je serais arrivé en ville.

- A dans trois jours ! Lui criais-je avant de raccrocher le téléphone.

Rageusement, je le mis en silencieux pour ne pas entendre ses nombreuses tentatives d'appels. J'étais un génie quand même, je saurais très bien m'orienter et rejoindre Kickenham. Deux pokémons avec moi, je saurais faire face aux pokémons sauvages.
Il me fallut presque deux heures pour me calmer. Le ciel s'assombrissait de plus en plus, les nuages s'accumulant autour d'un soleil descendant. Génie ou pas, j'étais en pleine nature sans nourriture et sans tente. Je regrettais immédiatement mon emportement. Certes, ça me faisait mal de devoir accorder à Marguerite que j'avais besoin d'assistance mais, je pourrais trouver la chaleur d'un bon lit et un repas chaud à la fin. Résolue à abandonner, je sortis mon téléphone. Écran noir. Aucune réaction tactile, aucune réaction manuelle. Plus de batterie. L'espoir de bien dormir ce soir et d'une entrecôte saignante s'envolèrent. Au moins... J'aurais tenue parole et recontacter Marguerite qu'une fois arrivé en ville. Mais maintenant, il allait falloir survivre. Alors que les ombres grandissaient autour de moi, je perdais de ma superbe. Je fis sortir Spoink, lui demandant d'utiliser sa capacité Onde de choc pour nous faire un peu de lumière. Ça marcha deux fois et mon petit cochon fut trop fatigué pour continuer... Je l'encourageais mais, celui-ci sembla soudain attiré par une odeur et se mit à rebondir à sa suite.

- Hééééééé ! Où tu vas ! Attends !

Au bout de quelques mètres je finis par la sentir aussi. Il y avait une odeur enivrante, une odeur de plat bouillonnant.

866 mots