Retour à la case départ. Ce n'est pas ce que disent les humains mais voilà comment le ressent Ionus. Luka dort. Encore et encore. Son cœur continue de battre au travers de leur connexion. C'est tout ce qu'il ressent. Aucune émotion ne transcende les limites préexistantes. Luka dort et Ionus ne cesse de se questionner. Est-elle encore vraiment là ? Son âme reste-t-elle relié à son corps ? Est-ce lui seul qui agit sur son organisme et le pousse à fonctionner ? Le doute a été mis dans son esprit par cet homme de médecine aux techniques passionnantes. Ionus ne fait qu'admirer son art. Il exècre l'être en lui-même. Il dégage une aura malsaine. Ses intentions vis à vis de Luka sont mauvaises. Il a l'énergie des sorciers de son temps prêt à tout pour satisfaire leur curiosité. Il est donc attentif lorsque ce dernier se présente dans la chambre. Aux aguets, il est préparé en tout temps à lui trancher la main s'il tente quoi que ce soit. Les mots de l'homme restent importants et sages. Il est forcé de les écouter, de les prendre en compte. Il les applique à ce qu'il est le seul à savoir. Il envisage donc de l'avoir perdue à tout jamais et l'émotion qui naît de cette pensée ne peut que lui appartenir. Il la hait autant qu'il la chérit. Ionus n'est pas prêt à laisser partir cette chance à laquelle il ne croyait plus. Mais qu'il est cruellement doux de ressentir.

Aujourd'hui encore, le soigneur est présent. Assis au bord du lit, il introduit une longue pointe dans le bras de Luka. Si Ionus ne réagit pas c'est uniquement à cause de la présence inquiète des seigneurs des lieux. S'ils ne réagissent pas, c'est que la manœuvre est importante. La chose est reliée à un tuyau qui mène directement à une sorte de poche gonflée de liquide pendue au mur. « La perfusion va ralentir son affaiblissement mais nous atteignons les limites de ce que je peux faire d'ici. Mikhail, je sais que tu t'es attachée... » L'homme l'interromps. « Non. » « Elle est dans le coma, Mikhail. » Coma. Quel mot étrange. Ionus ne sait que faire de cette information. « Si nous pouvions comprendre ce phénomène, nous pourrions l'aider. » En deux enjambées, le grand ours a rejoint l'homme de science. Il le saisit au collet. « Ne vas pas croire que je comprends pas à quel jeu tu joues. Tu veux juste une excuse pour étudier cette gamine. » « Mikhail, je ne crois pas que tu comprennes- » « C'est toi qui ne comprends pas ! » « Regarde-la, Mikhail ! » La voix du soigneur est si sérieuse, si déterminée, que tous les yeux des personnes présentes dans la pièce se tournent de concert vers la silhouette endormie de Luka. Ionus ne comprends pas. Que doit-il voir ? « Quoi ?! » Le seigneur des lieux grogne et Ionus est heureux de savoir qu'il n'est pas le seul empli de confusion. « Roh, bonté divine, elle a rajeuni, Mikhail ! Cela reste subtile mais quelque chose s'est produit. Est-ce que tu te rends compte de l'avancée scientifique que nous pourrions faire si seulement nous pouvions comprendre- » Son discours plein de passion est interrompu par un coup de poing bien placé. Le soigneur ne doit de rester debout qu'à cette main qui maintient toujours sa chemise. « Je ne me répèterais pas. » Le géant ordonne, intimidant comme lui seul semble l'être.

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Modération : apparition d'1 pokémon
Mots : 622

Ionus n'y comprends rien. Il n'est pas un expert en la matière. Il n'est qu'un homme d'un temps ancien coincé dans une antique épée. Il est un pokémon. Il se considère comme tel depuis longtemps sans oublier ce qu'il a été bien que ses souvenirs soient vagues. Qu'il n'y ait eu longtemps qu'une rage vengeresse pour l'empêcher de savoir ce qu'une âme devenait à la mort du corps. En tant que spectre, certaines choses sont automatiques pour lui. Ionus sait qu'il doit se nourrir de l'énergie vitale des humains. Il peut néanmoins rester un long moment sans - pour toujours peut-être ? - mais il le paye par une forme de dormance. Pour se faire le moyen le plus efficace est qu'un humain empoigne son pommeau. Un acte qui est devenu moins récurrent avec l'avancée des technologies. Il était devenu obsolète bien avant de comprendre ce que cela signifiait. Il avait bien grappillé à l'occasion quelques nutriments en enroulant son tissu spectral autour de quelqu'un mais l'effet n'était pas le même. Il s'en était suffi. Il avait accepté son sort parce que le temps passait différemment pour lui.

Puis était venue Luka. Elle l'avait empoigné et Ionus s'était senti vivant. Une connexion s'était faite. Il n'avait pas compris pourquoi. La chose s'était produite et il avait accepté. Cela avait beau ne pas être la première fois, il n'était pas compatible avec tout ceux qui le touchaient. Même ceux-là mourraient vite. Avec Luka, il y avait eu un pacte. Il s'était fondu en elle et, lentement, il l'avait senti se fondre en lui. Il l'avait pris comme une bénédiction. Les dieux avaient enfin répondu à son appel. Elle devait devenir l'avatar de sa vengeance. Il l'avait cru. L'avait tant désiré.

Il n'empêche que Ionus ne comprends pas. Il n'a pas toutes les cartes en main. Il sait qu'il a agi comme un parasite et que Luka en paye le prix. Il sait aussi qu'il a essayé instinctivement de réparer son erreur. Qu'il a voulu rendre à son hôte ce qu'il lui avait pris. Conclusion, Luka dort. Son âme reste silencieuse. Et, apparemment, elle a rajeuni pour l'œil humain. Longtemps après que les dérangeantes créatures aient disparu, il l'observe. Il flotte à proximité de son visage sans réellement réaliser. A ses yeux, elle a toujours tout eu d'une enfant. Sa vision est biaisée à cause des siècles qu'il a accumulé. Alors il ne voit pas les signes. Il n'entends que le silence. Il reste conscient de ce corps qui travaille comme il doit le faire. Pourrait-il avoir fait ça ? Est-il possible qu'il lui ait transmis tant d'énergie vitale que son corps en ait été affecté positivement ? Il ne se sent plus si puissant après tout. Il se sent même faible. En l'absence d'un échange avec Luka, il ne prends pas consciemment. L'énergie circule entre eux comme le sang dans les veines de son hôte. Mais ne serait-ce pas une bonne chose ? Peut-être a-t-il réussi à la sauver justement ? Peut-être que si elle dort, si elle lui a fermé la porte, c'est parce que son corps ne peut se permettre qu'un grain de sable vienne enrayer le mécanisme. Est-ce seulement possible ?

Confus, Ionus reprends sa position. Il se loge contre le flanc de Luka et reste en éveil. Il attendra le temps qu'il faudra. Il gardera l'espoir. Il ne peut croire que leur rencontre soit une erreur. Il ne peut accepter l'idée de la perdre.

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Modération : fuite - premier essai
XP : arcko niveau 19
Mots : 640

Encore une fois, Ionus rêve. Ou peut-être rêve-t-il pour la première fois ? Il a la sensation que ce moment lui appartient. Il flotte. Ce n'est pas sa forme de lévitation usuelle. Il est soutenu par une brume bleutée comme l'aurait fait de l'eau. Les volutes ondulent autour de lui. Elles glissent sur sa peau sans jamais venir lui chatouiller le nez ou lui irriter les poumons. Rarement Ionus a-t-il ressenti pareille sensation. Il est en paix. Son corps pèse à peine, juste suffisamment pour qu'il ait conscience de son existence. La bulle éclate. Ionus se sent perdre pied. Il bataille pour retrouver son équilibre. Il cherche une prise sans en trouver. Il a un corps. Deux mains qui laissent place à des bras solides veinés de bleu. Des mains qui viennent chercher son visage, tracent ses traits, agrippent ses cheveux. Est-il redevenu cet homme de chair et de sang appartenant au passé ? Mais alors pourquoi sent-il si peu de choses ? Le contact se fait mais sa peau absorbe à peine la sensation.

« Ne lutte pas. » La voix est vaguement familière. A des années lumières de celle qu'il a pris l'habitude d'entendre. Sans l'intonation faible et le bégayement, il reconnait à peine Luka. C'est un sentiment qui le prends au cœur qui lui donne les indications dont il a besoin. Il est lié à Luka après tout. Il la connait mieux que quiconque tout en en sachant techniquement si peu. Là est toute l'ironie de leur relation. « Où suis-je ? » La voix de Luka est désincarnée. Sa présence se trouve dans cette brume qui le soutient toujours. Elle ne réponds pas. Ce n'est pas nécessaire. Il comprends sans mal qu'elle n'en sait pas plus et que, si elle avait un corps, elle aurait haussé les épaules. « Tu m'as appelé. » Elle affirme avec une joie presque enfantine. « Mais tu es triste. » Elle aussi paraît l'être soudainement. Ionus demeure confus. Reste que la volonté d'écarter cette tristesse est plus forte. « Plus maintenant. » Il se force à sourire. « Maintenant que tu es là, je suis heureux. » Ionus se surprends par la vérité qui lui gonfle la poitrine. Il n'est pas heureux tout le temps mais il l'est bien plus depuis que cette petite blonde fait partie de sa vie. Il le savait bien sûr, seulement il ne se pensait pas capable de l'admettre de cette façon. Rien ne le retient ici. Il se sent plus humain qu'il ne l'a jamais été. « Est-ce parce que tu ne luttes plus que tu ne te réveilles pas ? » Il pose la question qui lui sein le cœur. Le silence lui réponds et, cette fois, aucune impression ne l'accompagne. Ionus soupire. Il s'est habitué à manquer de réponse avec Luka. Il ferme les yeux et se laisse flotter comme elle lui a conseillé de le faire. Le moment dure longtemps. Il en a l'impression du moins. Il existe dans cet entre-deux dans le confort d'un silence vivant. « De quoi tu as peur ? » Luka interromps sa tranquillité. Ionus ouvre les yeux pour scruter ce vide sans fin qui l'entoure. « Je n'ai peur de rien. » Il est ferme. Oui, Ionus n'a peur de rien. Il a perdu tout ce qu'un homme peut perdre. La peur n'a plus sa place dans la forme d'existence qu'il lui reste. « Alors pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas revenir ? »

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Modération : fuite - second essai
XP : arcko niveau 19
Mots : 609

L'esprit de Ionus se couvre de confusion. Il ne comprends pas la question. Il n'est pas la raison du sommeil de Luka - de son coma, il lui semble que là est le mot utilisé par l'homme de médecine -, pas directement du moins. Il l'a provoqué mais c'est le corps qui bloque. N'est-ce pas ? Il ne sait pas. Il ne sait plus. Il manque de certitudes vis à vis de leur cas. « Que veux-tu dire ? » Il se sent s'agiter. L'envie de lutter contre la brume lui caresse la nuque comme le plus précieux des instincts. Il n'est plus à l'aise dans ce songe. Il s'étonne lorsque Luka lui offre une réponse. « Tu as mis un mur entre nous. » Ses mots sont hésitants. Elle ne bégaye pas, ne peine pas à parler, elle paraît plutôt douter de l'image qu'elle exprime. « Tu ne m'écoutes plus. » « Je suis là. » Ionus se défends. Il est à ses côtés dans ce moment hors du temps. Il ne demande qu'à l'écouter. « C'est la première fois depuis longtemps. Tu ne m'écoutais plus et tu ne me parlais plus. » C'est faux. Ionus veut le lui dire. Il ne l'a pas lâché depuis ce jour où elle s'est écroulée. Il est resté tout proche de Luka. Il l'a encouragée. Mais il ne parvient pas à dire tout ce qu'il a sur le cœur. « Tu t'en veux alors tu as peur. » Ionus recommence à lutter. Il se débat comme un lion coincé dans une cage. « Tu mens. » Il en vient à regretter sa fragile hôte. Il regrette de s'être pris à rêver de ce moment où ils pourraient communiquer plus aisément. L'esprit de Luka, coincé dans un labyrinthe de souffrance, reste acéré. « Je n'ai pas de raison de mentir. » « Assez ! » L'homme d'un autre temps grogne. Ses traits sont déformés par un masque de douleur. Il veut que ce moment cesse. Ionus désire tant retrouvé l'acier de son armure. « Tu m'as sauvé. » Une chaleur l'enveloppe. Ionus se débat dans un réflexe trop bien ancré mais il ne peut gagné ni contre la brume, ni contre la chaleur. Il se sent étreint. « Je ne l'ai pas voulu. » Il murmure tel un enfant qui commence à succomber au sommeil. « Tu m'as donné une chance. Quand tout le monde m'avait oublié, tu m'as redonné une occasion d'exister. » Ionus veut lui dire que c'est le contraire. Qu'il n'a pas existé comme il le fait avec elle depuis très longtemps. Il manque d'énergie pour cela. Il perd prise sur sa propre conscience. « Grâce à toi j'ai un avenir. Alors cesse de t'en vouloir. »

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Modération : apparition d'1 pokémon
Mots : 502

Ionus s'éveille. Dehors, la nuit est tombée. Il ne sait pas depuis combien de temps il est en dormance. Il n'est pas certain non plus de ce qui lui est arrivé. Ce moment n'est-il qu'un délire de son imagination ? La projection de son désir ? Il ne peut pas qualifier la chose de réelle vu la qualité de songe de ces instants passés en compagnie de Luka. Était-ce vraiment elle ? Pourquoi était-elle si différente ? Comment sera-t-elle à son réveil ? Tant que de questions qui ne trouveront sans doute pas de réponses.

« Ne faisons nous pas une erreur ? » Ionus n'a pas bougé. Cette voix qui s'exprime le pousse à rester plus immobile encore. C'est la maîtresse des lieux. Trop perturbé, il n'a pas senti sa présence dans la pièce. Il la sent assisse au bord du lit, là où elle aime s'installer pour tenir compagnie à la blondinette. « Tout ceci nous dépasse. » Le grand ours est là aussi. « Lydia... » Il se déplace pour rejoindre le côté de son épouse. Sa paluche se pose sur l'épaule de celle-ci dans un geste réconfortant. « Il reste médecin. » « Il en a peut-être la formation mais pas le coeur. Tu sais pourquoi il ne peut plus exercer... » « Je ne suggère pas que nous la lui remettions. Elle serait mieux prise en charge dans un hôpital classique. » « Et après ? » L'homme soupire. « Son cas reste particulier. Et nous ne sommes personne. Si elle rentre dans le système, nous ne la reverrons plus. Et puis... » Il se déplace. Ionus sent son attention posée sur lui. « Hé, le monorpale. » Il n'apprécie pas le ton mais Ionus se laisse lentement flotter. Il fait face au seigneur des lieux, son fourreau effleurant le corps de son hôte. L'attention de l'ours n'est déjà plus sur lui, il agite sa main dans sa direction tout en fixant sa femme. « Qu'est-ce que tu penses qu'ils feront à ce sujet ? Les séparer n'est pas une option. Pourtant, ils le feront. Pense au carnage. Sans parler des conséquences dont ils souffriront tous les deux. Ce n'est pas une option n'est-ce pas ? » L'homme et Ionus se regardent. Il ne sait comment communiquer avec lui. Effectivement, ce n'est pas une option et le spectre tuera quiconque essayera de briser leur connexion. « Si tu me comprends, va sur la droite. » Ionus s'exécute. Faute de mieux. « Tu vois, il nous comprends. » Le géant s'exclame comme si il se voyait vainqueur d'un débat qui avait eu maintes fois lieu. « On prends la bonne décision, n'est-ce pas ? Elle va s'en sortir si on la garde ici ? » Deux questions. Les réponses sont difficiles à donner. Après un instant pensif, Ionus se décale une fois sur la droite. Puis il revient au milieu. Il veut croire en la survie de Luka mais il ne sait pas. Il ne peut pas répondre à ça.

Le couple accuse le coup, grave.

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Modération : fuite - premier essai
XP : nosférapti niveau 11
Mots : 544

« Maman, c'est ma faute ? » La main de Lydia s'arrête. Le couteau reste en suspend, orné d'une belle quantité de beurre de cacahouète. Avec l'été si proche, il est mou et se laisse lentement attirer par la gravité. Lorsqu'il tombe presque sans un bruit sur le plan de travail, la mère de famille ne le remarque pas. Elle a tourné la tête vers sa progéniture et celle-ci à toute son attention. Douce Rosie a les mains accrochées à la table et s'y appuie. Elle aime faire ça lorsqu'elle attends que sa mère lui prépare son goûter. Sa petite bouille est dérangée par une moue hésitante. Lydia pose le couteau et abandonne son sandwich. Elle vient s'accroupir face à sa gamine. Son sourire est délicat malgré un regard qui reste sérieux. Elle n'aime pas la culpabilité qu'elle entends poindre. Qui sait depuis combien de temps la chair de sa chair la ressent. « Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? » Elle cajole et l'enfant se tortille un peu avant d'accepter de croiser ses yeux. Elle hausse les épaules. « Je devais pas lui parler. C'est papa qui l'a dit. » Lydia s'en veut d'avoir négligé les sentiments de sa fille. Ce n'est pas tant qu'elle n'a pas été là pour elle. Elle l'a rassuré, lui a expliqué un peu. Mais elle n'a pas imaginé les associations dont ce formidable petit esprit est capable. « C'est plus compliqué que ça, ma chérie. » Elle attire la gamine vers elle et l'enserre de ses bras. « Papa ne veut pas que tu parles à Luka quand tu es toute seule parce qu'il a peur pour toi. Il te l'a dit ça, n'est-ce pas ? Luka a vécu des choses qui lui ont fait très peur. On ne réfléchit pas bien quand on a peur. On peut faire des choses qu'on ne veut pas. » « Alors je lui ai fait peur ? » « Je ne sais pas, ma puce. Comme elle parle peu, c'est difficile de savoir ce qu'elle pense. » Rosie observe une réflexion pensive. « Je voulais juste lui dire bonjour. » Lydia embrasse son front doucement. « Je sais. On essayera à nouveau toutes les deux quand Luka aura fini de se reposer, si tu veux. » Lydia espère. Elle ne veut pas que le contraire se produise. Que la blondinette ne se réveille jamais. Elle sait dans le fond qu'elle ne devrait pas faire cette proposition à sa fille. N'importe quoi pour lui faire retrouver le sourire néanmoins. « D'accord. » La gosse murmure de sa petite voix.

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Modération : fuite - second essai
XP : nosférapti niveau 11
Mots : 473

« Doucement. » Une voix susurre. Les yeux de Luka sont ouverts mais il lui faut un moment pour enregistrer ce qu'ils voient. Chaque battement de paupières chasse un voile. Le plafond blanc lui évoque un vague sentiment de familiarité. La voix qui s'exprime aussi. Elle titille son esprit. Elle est chaleureuse et rassurante. Le corps de Luka lui paraît lourd. Elle peine à bouger. Elle sent à peine le contact des draps quand ses doigts remuent. C'est normal, sa tête lui dit. Elle l'écoute. Elle ne cherche pas à trop en faire. Luka n'aime pas être immobilisée. Une part d'elle la met en garde. Ce n'est pas une bonne chose. Le stress est une petite boule inconfortable dans son ventre. Elle s'y est faite. Peut-être. Elle est là et ne peut l'ignorer. Elle ne peut la faire disparaître. Malgré tout, elle ne bouge pas, elle ne prends pas plus de place. Elle fait partie de la Luka qu'elle est. Elle n'a pas d'autre choix que de l'accepter. « Est-ce que tu m'entends ? » A nouveau cette voix. Luka bouge la tête en un mouvement qui fait naître un inconfort dans sa nuque. Elle persiste. Ionus flotte à ses côtés. Ionus. Les traits de Luka se tordent. Elle en veut à Ionus. Elle ne sait pas pourquoi. Le sentiment est juste là. Il serre sa poitrine. Malgré tout, la blondinette hoche la tête. Elle lui réponds. Elle n'en a pas très envie mais elle se sent poussée à le faire. « J'ai eu très peur pour toi. » La bouche de Luka s'ouvre. Elle essaye de parler. Une sensation désagréable accueille la tentative. Elle a la bouche si sèche. Elle a soif. Elle ne parvient pas à dire à Ionus qu'elle ne veut pas lui parler. Elle ne sait pas non plus comment manifester son inconfort. La frustration fait perler des larmes au bord de ses yeux. Elle n'en a pas conscience. Elle ne sait pas ce que cela signifie. Les larmes roulent sur ses joues. Elles glissent sur sa bouche et y laissent un goût salé. Elle lèche sa lèvre par réflexe. Trop de choses se passent à l'intérieur et à l'extérieur d'elle. « Non, non, ne pleure pas. » Ionus insiste. Il plane plus proche d'elle. Son inquiétude se déverse comme un torrent en Luka. L'étoffe au niveau de son poignet est serrée trop fort. Rien ne va. Elle ne veut plus être là. Pourquoi est-elle là ?

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Modération : apparition d'1 pokémon
Mots : 441

Bang. Bang. Bang. Un bruit sourd résonne. Il se répète. Mikhail sursaute. Il bondit du fauteuil dans lequel il était avachi, paresseusement occupé par une série policière nanardesque. Il ramasse à la hâte la télécommande tombée au sol et coupe le son. Bang. Bang. Bang. Cela se répète. Il lève les yeux vers le plafond. Cela semble provenir de l'étage. Mikhail est bien heureux d'être seul à la maison pour le moment. Il se saisit d'un couteau de cuisine - fierté de son épouse - avant de s'élancer dans les escaliers. Ses pas sont lourds. Il a toujours manqué de discrétion. La porte de la chambre de Luka est entrouverte. Ils ont pris l'habitude de ne jamais la fermer complètement. Une décision qui leur a paru judicieuse au vu de ce que la petite avait dû vivre. Il pousse la porte. Le vacarme cesse enfin. Avec son couteau dans la main, Mikhail se sent un peu idiot. Ce n'est que la blondinette et le pokémon qui l'accompagne. Il est la source du bruit. Il semble avoir tapé sur le plancher à plusieurs reprises avec son propre corps. « Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?! » Il tonne. Et puis il remarque. Luka s'est tendue sur le lit. Elle respire fort. Le couteau tombe avec un claquement au sol. Elle a repris connaissance. Il se précipite à ses côtés. « Petite. » Sa grosse paluche hésite à se poser sur la main si petite en comparaison de la gosse. Il se résigne. « Tout doux, gamine. Respire. » Il voit les signes dont Doc parlaient désormais. Il lui trouve un air plus juvénile. Une raison de plus de la trouver attachante.

Les lèvres de Luka s'entrouvrent. Elle cherche à communiquer. Elle n'en semble pas capable au vu du son frustré qui s'échappe. Une toux sèche suit. « Attends un instant. » Il se redresse. « Je reviens ne t'inquiète pas. » Il affirme avant de dévaler les escaliers. Il s'empare d'un verre pour le remplir d'eau fraîche et empoigne une paille avant de faire le chemin inverse. « Boire va te faire du bien. » La perfusion a aidé pour qu'elle ne se déshydrate pas mais n'a rien fait pour le désert qui doit s'être développé dans sa bouche. Il glisse la paille entre ses lèvres avec le plus de délicatesse qu'il peut. « Aspire. Un tout petit peu à la fois. Tu pourras en avoir autant que tu veux mais progressivement. » Il insiste avec sa voix de père.

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Modération : fuite - premier essai
XP : nosférapti niveau 12
Mots : 448