“Madame Wickwood , vous êtes sûre que…”
- Il le faut Sebastian. Ce n’est pas que j’ai envie, mais elles sont le seul soutien que je pourrais jamais avoir
- Je croyais que vous les haïssiez ?...
- … Moi j’ai dit ça ?

Bien entendu qu’elle mentait. Bien entendu qu’elle allait se faire charger de tous les côtés et qu’elle n’aurait de répit que jusqu’à son lit de mort a présent qu’elle venait de sonner à la porte de la maison de son enfer personnel. Qui sera certainement son salut personnel. A vrai dire, elle ne savait pas trop, parce que cela faisait un bon moment qu’elle ne leur avait pas rendu visite… Et en fait, cela faisait au moins depuis la mort de George, depuis que la vie n’avait pour ainsi dire plus aucun sens pour elle et qu’elle voyait que, malgré ses tentatives (ridicules, soyons sérieux deux minutes)de remettre de l’ordre dans la famille que tout lui avait explosé à la figure et, dans une ultime tentative de rébellion contre le destin, avait décidé de faire ce que ses autres amies savaient mieux faire : emmerder le monde.

Non, à bien y penser, c’était certainement Sebastian qui était en danger à ce moment-là. Passer cette porte revenait à rentrer dans l’antre du cerbère à trois têtes vieilles et aussi folles qu’elles. Sous sa carcasse osseuse, elle sentait quand même son coeur battre la chamade, n’étant pas forcément sûr de comment cette réunion importante risquait de tourner. “Surtout Sebastian, ne dites rien. Je suis la seule qui pourra les gérer en cas de… Débordement” Elle se sentait idiote en disant cela car cela allait forcément partir en vrille pour son plus grand plaisir, de même qu’elle se rappelait très bien pourquoi elle s’était éloignée d’elles. Les desperates oldies. La gang de potes qui faisaient les quatre cents coups et qui n’en avait absolument rien à carrer du reste du monde.

N’aait-elle pas trahi leur seule et unique règle d’or : être toujours là pour les autres, quoi qu’il arrive et quoi qu’il en coûte ? Cet éloignement - dont elle avait eu besoin pour faire le deuil de son mari - avait fini par la décourager de renouer avec elles. Elles allaient lui faire payer d’une façon ou d’une autre. En plus, elle n’avait plus du tout d’accoutrement extravagant pour s’accorder avec l’image qu’elles se faisaient d’elles-mêmes.


Elle tenait fermement son parapluie, légèrement stressée. Pourtant, lorsque Dorothy lui ouvrit la porte et que passé l’étonnement, elle lui sauta au cou, elle sut qu’elle avait enfin des gens avec qui elle allait enfin pouvoir être elle-même véritablement.

(434 mots)

Modération :

Apparition d'un pokémon (lac Pokéball - niveau 3)

Merci !

Que voulez vous faire ?