Une légère brise vient caresser mon visage. Nous entendons, des oiseaux accompagner la fin de notre périple, nous les entendons mais ne les voyons pas. Au loin, un horizon vert et gris se dessine, nous arrivons bientôt, nous arrivons bientôt à Sinnoh, la région de Sinnoh. Cette traversée en bateau fût éprouvante, je n’ai pourtant jamais eu le mal de mer, mais la tempête que nous avons traversé aura eu raison de mon légendaire « pied marin ». Je penserais à acheter des antinaupatiques dans une pharmacie pour le retour, je n’ai point envie de repeindre une nouvelle fois la faïence des sanitaires. J’ai fais de mon mieux pour nettoyer les dégâts, cependant, excusez-moi d’avance madame la femme de ménage, mais je n’ai pas eu la force ni le mental de passer dans les recoins. Tenant fermement la rambarde en métal, je me penche légèrement en avant, telle une enfant afin de percevoir le terminal maritime mais je n’en distingue pour le moment que les contours qui restent flous à cette distance.
Capitaine - « Mesdames et messieurs, dans une vingtaine de minutes, le ferry arrivera au port de Joliberges. Veillez à ne rien oublier à l’intérieur de votre cabine et des espaces communs. La compagnie Atlant’Express vous remercie et espère vous revoir prochainement avec des meilleures conditions météorologiques. »
Nous voici enfin descendus, cela fait du bien d’enfin être sur la terre ferme. J’enlève quelques secondes mes baskets et chaussettes et apprécie le contact de ma peau sur le premier bout de pelouse qui s’offre à moi, que cela fait du bien. Certains passagers me regardent du coin de l’oeil mais je m’en fous, je savoure ce moment, peut-être ridicule pour eux, mais immensément extasiant pour moi. Puis, je pense à mes pokémons qui ont passé tout le voyage dans leurs pokéballs. Quand nous nous trouverons en campagne, je les libérerai, afin qu’ils aient la place de se défouler et gambader à leur guise. Le ferry offrait bien un service de garderie mais à cause de la tempête, le capitaine a pris la décision de confiner les pokémons afin qu’il n’y ai pas de surraccident suite à d’éventuels mouvements de panique et cela se comprend. Vous imaginez, un Libégon hors de contrôle, qui traversait les couloirs et salles de restauration, envoyant valser sur son passage du mobilier, ou pire, des passagers ? Inconcevable. Un peu perdue, je toise l’horizon du regard, à la recherche d’une personne portant un badge, une insigne ou quelque chose le distinguant des autres passagers, montrant qu’il travaille ici. Ah, cette jeune femme avec un foulard autours du cou, parfait.
Mia - « Excusez-moi mademoiselle. Sauriez-vous où je peux prendre un transport en direction de Floraville ? » Hôtesse - « Euh ouais … faut sortir, aller à gauche et là y’a des bus … »
Me répond t-elle tout en mâchant grossièrement un chewing-gum, bien gros et bien rose. Soit elle est nouvelle, soit le recrutement à Sinnoh est vraiment pris à la légère, mais bon, je ne suis pas là pour juger, j’ai eu l’information que je désirais. Je la remercie d’un hochement de tête et me dirige rapidement vers la station, tenant d’une main un gros sac de voyage contenant le nécessaire pour mon séjour à sinnoh, et secouant vivement l’autre main en direction du bus dans lequel je dois monter, celui qui affiche en grosses lettres lumineuses et rouges ; FLORAVILLE. Je le rattrape de peu, ouf.
Le trajet en bus a duré un peu plus de deux heures, deux heures pendant lesquelles je me suis assoupie, non, pas assoupie, le mot le plus approprié est comaté. Je n’ai ni été dérangée par la lumière du jour, ni par la musique d’ambiance ou le bourdonnement du moteur, moi qui suis en temps normal sensible à ces choses, mon corps s’est tout bonnement éteint, car j’avais malgré tout, du sommeil à rattraper. C’est le chauffeur du bus qui est venu me réveiller en me tapotant gentiment sur l’épaule et en m’appelant « jeune fille », un homme d’une douceur, qui ne reflète tellement pas l’idée que je m’étais fais d’un chauffeur de gros engins.
Chauffeur - « Nous sommes arrivés à Floraville jeune fille. C’est le terminus. » Mia - « Excusez-moi, j’étais vraiment fatiguée. Merci de m’avoir réveillée. » Chauffeur - « Ça arrive souvent. Beaucoup de passagers du ferry ne dorment pas ou peu lors de la traversée, alors je roule modérément afin qu’ils puissent se reposer une fois dans mon bus. » Mia - « Décidément, vous êtes une perle. Par hasard, vous connaîtriez un endroit où je pourrais séjourner un ou deux nuits ? » Chauffeur - « La gentillesse ne tue personne. Pour dormir donc ? Il y a bien une pension à l’est de la ville, je crois qu’elle fait chambre d’hôte aussi. »
Je sors mon téléphone et effectue une recherche rapide sur le net en tapant « pension floraville » et un seul résultat s’affiche. La pension en question s’appelle « Les Éoliennes », drôle de nom pour une pension, peut-être que son propriétaire aime bien le vent ou est un fervent défenseur des énergies vertes, qui sait. Je remercie chaleureusement le chauffeur du bus par une accolade et le salue d’un dernier geste amical de la main avant de m’éloigner du bus. J’entends derrière moi le système hydraulique qui referme les portes et le moteur rugir annonçant un départ prochain aux nouveaux passagers qui nous ont remplacé.
Arrivant devant la pension, grâce à mon gps qui m’y a guidé, je me sens à présent bête, je comprends maintenant pourquoi l’endroit est ainsi nommé, tout simplement car il se trouve au milieu d’un complexe électrique, des dizaines d’éoliennes qui doivent alimenter la zone et peut-être bien les communes avoisinantes. Une grande pancarte en bois indique l’entrée et accueille les visiteurs. Plusieurs informations y sont inscrites, dont les horaires d’ouverture, les numéros de contact et d’urgence et les prestations proposées. Celle qui m’attire le plus est bien évidemment l’hôtelière mais je vois que le propriétaire, un certain Nessa Finnegan, est spécialiste en comportement pokémon. Cela fait tilt dans ma petite tête. Peut-être qu’il pourrait m’aider avec Céleste ? mon Aquali, qui depuis son évolution, est assez distante et ne participe plus aux entraînement que j’impose régulièrement à mon équipe. Décidée et épuisée, je me dirige vers la plus grande bâtisse, logiquement, je devrais y trouver quelqu’un pour m’accueillir ou me renseigner.
Mia - « Bonjour ? Il y a quelqu’un ? »
Coucou toi <3 Je viens profiter du bon que tu m'as offert au Sapin 2021 ! Je te confie donc Caninos S nv15 et Roselia S nv15 à monter au nv60, merci bcp tu me diras combien ça fait et je te fais le virement dans la foulée, bises
Ok, ce matin c’est le chaos, le branle-bas de combat. Enfin, que pour moi. Ici, ils se sont très bien habitués à fonctionner sans moi – ce qui serait limite vexant si c’était pas tant un soulagement – donc ma panne de réveil, ça n’a impacté personne d’autre que moi. Ouais, une panne de réveil, le truc qui m’est pas arrivé depuis tellement longtemps. Normalement, je me réveille cinq bonnes minutes avant l’heure où mon portable doit sonner et puis c’est parti les amis, je suis direct plein d’énergie. Le genre de gars détesté par ceux qui aiment être au calme au saut du lit. Mais pas aujourd’hui… J’ai dormi plus que de raison, et ça m’a foutu tout mon programme de la journée en l’air. J’avais quelque entraînement à la coordination, raison pour laquelle j’étais en villégiature aux Éoliennes. Du coup je suis là, à courir après le temps, à oublier la moitié des trucs parce que je me précipite et donc ça prend encore plus de temps. Un enfer. J’aime pas ça du tout. Je suis jamais en retard, ou tout du moins ce n’est jamais de ma faute, dans le sens où quand ça arrive, c’est à cause d’un élément extérieur. J’ai plutôt une bonne tolérance quand ça arrive, d’ailleurs ; sans doute que ça compense le fait que je déteste si c’est moi, la variable foireuse de l’équation.
Bref, je m’active dans tous les sens et, à force de me presser, j’arrive à peu près à revenir dans les temps. C’est pas encore parfaitement ça, mais j’ai moins de poids sur les épaules à me dire que je suis à la bourre. Disons que j’ai un retard raisonnable. De toute façon, c’est pas comme si le job d’éleveur demandait à être flexible sur ses attentes. Il y a des jours où on se dit qu’on va travailler avec tel pokémon et que ledit pokémon refuse de coopérer. Alors on s’adapte, tous autant qu’on est. Tout ne peut pas toujours se passer exactement comme prévu. Puis bon, j’ai de l’expérience dans le domaine de la galère du quotidien. C’est pas un petit retard qui va m’arrêter, loin de là. Alors hop hop hop, j’enchaîne mes petits trucs, je m’occupe de l’entraînement de la Capidextre pour laquelle je suis venu et, mine de rien, je rattrape le temps perdu. Nessa, professionnel de l’efficacité ! Ou pas. Disons que c’est juste une bonne journée, quand bien même elle a démarré sur un faux départ. Du coup, je suis plutôt fier de moi, j’ai fait tout plein de trucs en un temps record. Et donc je finis par papoter avec Carter à l’accueil. La journée est calme, donc j’en profite pour parler à notre nouvel auxiliaire de pension. C’est assez satisfaisant de le voir évoluer aux Eoliennes. Il est arrivé pour son stage de fin de lycée, il a été un super stagiaire, au point que Régis – alors que j’avais dû forcer jusque-là pour l’agrandissement du personnel de la pension – lui ait proposé ce poste d’auxiliaire, le temps qu’il obtienne son deuxième ruban et fasse une formation professionnelle diplômante, avant de travailler en tant qu’éleveur ici. Je discutais donc avec lui de sa prochaine étape, à savoir les concours de coordination.
Je finis par proposer à Carter qu’on aille se prendre un petit truc à boire, pour profiter du fait qu’il n’y ait personne. Si je me prépare une infusion – c’est jamais une bonne idée de mettre le moindre excitant dans mon organisme – Carter se sert un café. Pendant ce temps-là, on continue notre discussion dans la cuisine. C’est super intéressant de voir la manière dont il envisage la suite, cet aplomb. Il est super terre-à-terre, limite plus que moi alors que j’ai que trois petites années de plus que lui. Après, ça a quelque chose de rassurant de le voir à ce point ancré dans la réalité, même si je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’un peu de fantaisie de temps à autres ne lui ferait pas de mal. En fait, il a quasiment la même vision des choses que Régis, c’est sans doute pour ça qu’ils s’entendent aussi bien… Une voix féminine inconnue se fait alors entendre. Merde, l’accueil ! Carter et moi étions tellement absorbés par ce qu’on disait que nous ne sommes même pas revenus au comptoir du hall d’entrée. On a dû faire deux pas en direction de la porte de la cuisine et nous sommes restés là, à commencer nos boissons.
Après un échange de regard pour se dire « Ah merde ! », nous nous dirigeons droit vers l’accueil. Et, en effet, il s’agit bien d’une jeune femme. « Bonjour, bienvenue aux Éoliennes. Je me présente, Nessa Finnegan, et voici Carter Pines, notre auxiliaire de pension. Que pouvons-nous faire pour vous ? » Instinctivement, j’ai pris les devants. Je n’ai pas pu m’en empêcher. Je sais que j’aurais techniquement dû laisser la parole à Carter, puisque c’est lui qui a la charge de l’accueil aujourd’hui, mais c’est plus fort que moi. De toute façon, je pars du principe que Carter me connait suffisamment bien pour savoir que ce n’est pas contre lui, que je ne fais pas ça parce que je le considère moins capable que moi, que mon comportement n’est absolument pas lié à lui. Bref, ce n’est pas le moment d’épiloguer mentalement là-dessus ; il y a une potentielle cliente face à nous, c’est sur elle que je dois mettre le focus.
Et hop, ce sont un Rosélia niv.60 (3/5) et un Caninos niv.60 (1/5) qui peuvent retrouver leur propriétaire ! Merci d'avoir fait appel au service des Eoliennes, et puis merci de ta patience !
Nessa #22CCBB avatar ️Fuu Tadokoro
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