Face au gouffre familiale

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Face au gouffre familiale

Il était aux alentours de 16 heures quand je décida de faire une pause. Depuis le repas du midi, je n'étais sortie de ma chambre, travaillant hardiment sur mon devoir (un commentaire sur des analyses rapportés à partir d'observations faites d'un Poichigeon, donc pas le sujet le plus passionant...). Cela n'était pas pour me déplaire: j'avais pu largement avancer et cela m'avait mise de bonne humeur, du moins je pense, Alhéna n'ayant pas été réveillé par la perception de mes émotions. Néanmoins, tout ce travail m'avait bien ouvert l'appétit, ce pourquoi je décida de descendre dans la cuisine.

"Que fais-tu ? Tu n'es pas en train de travailler ? Ne me dis pas que tu étais encore en train de jouer à tes stupides jeux ?" hargna ma mère venant tout juste de rentrant de sa journée de travail.

Ce genre de remarques la caractérise, malheureusement, assez bien. Depuis mon entrée à l'école, elle n'a cessé d'appliquer une pression constante sur moi. Toutes mes actions lui sont perçues sous le prisme de la compétition. Si je fais, c'est pour obtenir une récompense ou bien gagné. Je dois être efficace, ou bien je suis un échec. Ce mode de pensée dicte ma vie depuis si longtemps. Ingénieure en génie civile, ma mère a, comme on dit, réussi sa vie. En plus de cela, elle bénéficie d'une excellente carrière en tant que dresseuse qu'elle a préféré dû abandonner au profit de son métier. A partir de son parcours, elle estime que je dois réussir aussi bien qu'elle, si ce n'est plus.

Cependant, je ne suis pas comme elle. Alors que sa rigueur m'a permise de réussir dans le domaine scolaire, j'ai été, à ses yeux, un échec quant à la vie pokémon. Loin d'être compétitive, les combats pokémons ne m'ont jamais intéressés. A vrai dire, je les fuis même sachant l'angoisse qu'il m'entraine. Je n'arrive toujours pas à déterminer si cela est dû à une incompétence de ma part ou à une peur réelle, mais la simple pensée d'un combat me donne mal au ventre.

Ne pouvant me modeler à sa façon, ou tentant de le faire désespérément, ma mère maintient une pression constante sur moi, pour que je puisse réussir mes études. A 24 ans, je subis ce contrôle parental dont je peux échapper, n'ayant pas assez d'argent pour louer un appartement. Depuis quelques temps, j'essaie de trouver des solutions mais rien n'y fait: les pokédollars ne sont jamais assez nombreux.

"Bonjour, maman. Je travaille depuis ce midi, pas la peine d'être aussi désagréable. Et tu pourrais au moins me dire bonjour avant de me fliquer."

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Inscrit le : 08/09/2013 Messages : 19537

Un Nanméouie niv.5 apparait !

Que voulez vous faire ?

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A ce moment précis, même si je m'étais retenue, je savais que c'en était fini pour moi.

"- Comment ? Désagréable, moi ? Excuse moi de vérifier que ma fille ne court pas à l'échec ! Tu sais avec toi, on sait jamais lorsqu'on sait que t'aimes passer ton temps à rien faire dans ta chambre.

- Mais tu es vraiment obligé de faire ces mêmes remarques à chaque fois ? Tu n'as toujours pas confiance en moi alors que je travaille et je ramène constamment des bonnes notes. J'ai l'impression d'avoir douze ans alors que j'en ai maintenant vingt-quatre !

- Justement, tu devrais te poser des questions. Tu sais que le petit à Caroline, Mathéo qui était avec toi en primaire, fait non seulement des études mais gagne tout aussi bien sa vie à côté. Il a même un appartement maintenant. Sa mère l'aide peut être mais lui au moins se bouge ! Toi, on voit même pas la couleure de tes rubans qui pourraient au moins te rapporter un peu d'argent...

- T'es vraiment imbuvable !"

Avec elle, c'est toujours la même chose. A chaque fois. Malheureusement, je suis toujours aussi mauvaise pour gérer mes sentiments et je savais que continuer une discussion aussi stérile que celle-ci allait juste me faire craquer. Comme à mon habitude, je me résous à me murer dans le silence, la tristesse et la colère. Je montai et m'assis sur mon lit. Alhéna, fidèle au comportement d'une Tarsal, se réfugia dans mon sac. D'ici, j'entendais ses cornes vibrer, ressentant probablement les mauvaises ondes que je lui envoyais malgré moi.

"Pardon Alhé"

J'avais besoin de me détendre et rien de mieux que la mer pour cela. Sur ce point, Alhéna avait vu juste en se mettant dans mon sac à main, que je m'empressais de prendre. Tant pis pour mon devoir, je le terminerai sûrement plus tard. De toute façon, malgré ce que ma mère pense de moi, je sais que je suis tout à fait capable de bien le finir rapidement. J'enfile mon trench, prend mon sac puis me dépêche de me diriger vers la porte. Pas la peine de prévenir maman, qui sait de toute manière que je vais revenir ce soir.

"Où est ce que tu v- A ce soir !"

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