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Iago E. Fitzroy

Iago E. Fitzroy
Dresseur Unys

C-GEAR
Inscrit le : 21/02/2021
Messages : 323

Région : Unys
Dim 19 Fév - 23:52
Le venin médiatique et la réponse du Sergent tournent et retournent dans l’esprit du champion, ces derniers temps. Si d’un côté, il sait qu’Asselman n’a pas tort, quand il lui dit que les actions des tabloïds n’ont rien de surprenant, de l’autre, cela le rend malade. Sa médiatisation en tant que champion était plutôt positive, et il avait clairement indiqué que sa famille devait être laissée tranquille, et qu’il ne souhaitait en aucun cas qu’ils soient dérangés de par sa fonction… Seulement, c’était quand il était là. Aujourd’hui, il n’est plus là, justement, et c’est tout le problème. Il ne peut plus faire tampon, il ne peut plus hausser la voix ou demander à Dakota d’intervenir, lorsque des paparazzis se faisaient trop oppressants envers sa sœur ou ses parents. Pour cela, et pour bien d’autres raisons, son agent lui manque, d’ailleurs. Plus d’une fois, il l’a faite tourner en bourrique, mais Dakota était toujours très pro et aucunement perturbée par ses sautes d’humeur ou ses excentricités. Progressivement, elle avait su s’y faire et s’en amuser. Dans un moment comme celui-ci, Iago serait ravi de l’avoir à ses côtés. Elle a toujours eu une conversation plaisante et n’est pas du genre à se laisser abattre, quels que soient les obstacles.

Elle serait une alliée précieuse. Il se demande comment elle va, et si elle ne lui tient pas trop rigueur de sa disparition. Il se doute que tout cela doit avoir eu un impact fort pour elle, dans son quotidien. Que fait-elle désormais ? Il n’en a bien entendu aucune idée, mais cela lui fait bizarre de ne pas avoir son téléphone qui sonne quasi tous les jours, avec des messages de la jeune femme, des infos sur son planning du jour ou des phrases d’encouragement. Dakota arriverait certainement à le déculpabiliser un peu, si elle était là. Mieux, elle agirait pour que Romy et Olivia ne soient pas prises en photos à leur insu… car c’est bien tout cela qui insupporte le brun. S’il se retrouve ici, c’est justement parce qu’il pensait que c’était le mieux à faire, afin que les démons de son passé n’atteignent pas sa famille, pour qu’elle soit épargnée par les dangers liés au Triador, si ces derniers parviennent à faire le lien entre Max et Iago. Malheureusement, la presse n’a jamais été intégrée dans son calcul. Lui qui a toujours aimé les mathématique, il a oublié cette grosse inconnue et en voit maintenant se dessiner les conséquences. Parce que dans pareille situation, il est impossible de tout contrôler, c’est bien connu.

Alors plutôt que de ressasser plus qu’il le fait déjà, Iago passe autant de temps qu’il le peut dans la réserve des pokémons civils, auprès des pokémons des autres résidents, et surtout de son Escargaume. Et puisqu’il a tout le loisir de cogiter, entre les murs de sa chambre, le voilà qui annonce à son pokémon, ce jour-là :

« Pió, ça t’irait comme nom ? »

Il n’y a ni symbolique ni sens caché derrière ce choix. Ça lui est venu comme ça, la sonorité l’inspire et il a toujours préféré les noms assez courts. Il est assis en tailleur sur l’herbe de la réserve, l’insecte à un mètre de lui environ, la tête à peine visible sous sa carapace. Comme on pouvait s’y attendre, il y a un silence et, finalement, un tout léger bruit, à peine perceptible. Depuis qu’il côtoie la créature, Iago sait qu’elle est du genre à préférer le silence, et cela lui va parfaitement. Mais ce petit bruit, il l’interprète (à tort ou à raison ?) comme une forme d’acquiescement et hoche la tête.

« Parfait, donc t’es Pió. »

La vie serait bien plus simple si tous ses grands problèmes pouvaient se régler aussi facilement. Est-ce parce qu’il s’habitue à cette appellation ou que lui aussi en apprécie la sonorité, toujours est-il qu’à partir de là, l’Escagaume semble s’ouvrir un peu plus à son dresseur. Déjà, il s’en approche plus souvent et paraît l’écouter.

Il faut dire que plus d’une fois, dans le foisonnement de la réserve, les pensées de l’ex-champion s’égarent, et il en vient à évoquer ses anciens pokémons. Ceux qu’il a du quitter précipitamment il y a plus d’un mois, désormais. Un mois… cela peut sembler court, mais vu les circonstances, Iago n’est pas dupe. Il sent bien que tout ça va durer. Encore et encore… et rien qu’y songer lui serre l’estomac. Cet après-midi, il est allongé, le dos dans l’herbe et il parle à voix douce, à son Escargaume qu’il sait recroquevillé dans sa coquille, mais à l’écoute : « Je pense que tu aurais bien aimé Samara. Une dame de roc, une Torterra puissante, avec un sacré caractère mais toujours… juste. Mosk aussi. Vous vous entendrez bien. » Doit-il le dire au futur ? Honnêtement, Iago ne sait même pas s’il peut espérer que tout cela se fasse un jour. Enfermé dans cette base, il a l’impression d’être hors du temps et de l’espace, dans une réalité alternative où tout ce qui était quotidien avant, tout ce qui était facile et « beau », lui a été enlevé. Il n’est pas forcément à plaindre mais… s’il pouvait le dire sincèrement : il souffre.

Il souffre et Félix, même s’il est une présence indispensable, ne pourra rien y faire. Le jeune homme a lui aussi ses propres démons et ses difficultés, et Iago voit bien que Félix s’est attaché très vite à lui, également. Il faut dire que dans cette base, avoir des contacts humains et amicaux est nécessaire pour ne pas devenir fou ou complètement dépressif. S’il n’est devenu ni l’un ni l’autre, pour le moment (merci sa poudre magique) il sent bien que tout cela l’atteint chaque jour un peu plus.

Quant au Sergent, il ne lui évoque aucune porte de sortie, pour le moment.

« Je vais rester ici combien de temps encore ?
- Le temps qu’il faudra. »

Asselman n’est vraiment pas ici par hasard, Iago doit bien lui reconnaître ça. L’homme n’est pas du genre à s’énerver ou s’agacer, il est toujours très posé et ce, peu importe qui il a en face de lui ou les excès d’humeur de ses interlocuteurs. Il n’est pas difficile de deviner qu’il a du voir bien des situations complexes, et que celle de Iago n’en est qu’une autre de plus.

« J’ai bossé pour la Police Judiciaire, j’ai été longuement agent de terrain, je n’en peux plus de tourner en rond, ici… » Le Fitzroy sait qu’il ne peut pas se montrer ingrat envers ceux qui assurent sa protection et s’occupent de lui, dans cette base. Il a simplement besoin d’exprimer ce qu’il ressent.

« Je m’en doute. Je vous l’ai dit, je n’ai pas le détail de votre affaire, mais j’en sais le minimum. Pour le reste, ce n’est pas moi qui décide.
- Celui… celui qui m’a appelé, celui qui m’a fait venir ici, il ne peut pas me donner plus d’infos ? Comment la situation évolue ?
- Je peux faire passer le message, mais comme je vous l’ai dit, mon rôle est de vous protéger, ce n’est pas moi qui mène l’enquête. »

À l’attitude de l’homme au crâne rasé, Iago voit bien qu’il dit vrai. Son rôle n’est pas d’avoir une connaissance exacte de tout ce qui amène des civils à se retrouver au sein de sa base. Seulement, ce silence et cet immobilisme tapent sévèrement sur le système du brun. Une fois de plus, son entrevue avec le Sergent est inutile.

Ou presque. « Et si je voulais… contacter mes proches ? On m’a dit qu’il y avait un téléphone sécurisé... »

Le Sergent soupire et le fixe un instant droit dans les yeux.

« Effectivement. Nous avons un téléphone satellite ultra sécurisé, intraçable. Mais, monsieur Fitzroy, êtes-vous certain que cela est une bonne idée ? »

Il laisse l’ex-champion réfléchir à sa question. Spontanément, si on lui laisse le choix, bien sûr que Iago voit cela comme une bonne idée : pouvoir prévenir sa famille, ses proches !

« Comme pour bien des choses, c’est quand on reprend contact avec ses proches que l’éloignement devient plus difficile encore. Ces appels doivent être extrêmement rares. Si nous pouvons assurer la sécurité de la ligne d’émission, nous ne savons pas si celle de vos proches n’est pas sur écoute. Cela peut les mettre en danger. »

Face au mutisme et au regard déterminé de Iago, Asselman semble abandonner et se lève pour appeler l’agent posté devant la porte de son bureau. « Il souhaite passer un appel, conduisez-le. » Rapidement, le brun est guidé jusqu’à une petite salle, comme un box confidentiel, avec un téléphone posé sur un socle et attaché, comme dans les magasins, pour ne pas être volé, peut-être. Le téléphone est large, avec une petite antenne, et correspond bien à ce qu’il avait en tête quand il imaginait un téléphone satellite. Le soldat qui l’a mené jusqu’ici lui explique la manipulation à faire pour pouvoir appeler et referme la porte. L’endroit est parfaitement hermétique, il suffirait de rien pour que Iago s’entende penser.

Pendant plusieurs secondes, il fixe l’objet, réfléchissant à qui appeler, quoi dire, et comment expliquer la situation sans risquer quoi que ce soit… Ce qui lui semblait évident et simple devient bien compliqué, désormais, et les mots du Sergent reviennent plus fort dans son esprit.

Finalement, d’un geste long, il prend le combiné et fixe les touches. A partir de là, c’est presque automatique, et il peut remercier Arceus de l’avoir rendu fanatique des chiffres, au point de mémoriser tous les numéros de téléphone de ses proches. Le numéro qu’il compose n’est pas celui de son père, ou de sa mère. Pas celui de Romy non plus ou de Yanis. Non. C’est celui de Leon. Parce que Leon sera peut-être plus à même de comprendre ? Parce que Leon…

Parce que Leon.

Il n’a pas trop conscience de l’heure, la fin d’après-midi bien passée, peut-être ?
Le son d’une redirection puis… ça sonne. Une fois. Deux fois. Trois fois. Et la main se crispe autour du téléphone, tout ses sens en alerte. Un bruit et une voix. Sa voix.

Son cœur rate un battement et une sensation fiévreuse s’impose à lui. Cette voix… et l’envie de lui parler, de tout lui dire. De s’excuser aussi, et d’en faire le messager de tout ce qu’il aurait à dire à sa famille, ses amis, Arthur et les autres champions de la Ligue. C’est un torrent qui s’agite et s’écoule dans sa tête.

Sa bouche s’ouvre, il veut lui parler, il a besoin de lui parler. Mais face à son silence, la voix interroge à nouveau ? Et Iago a presque la sensation de ne plus savoir parler. De ne plus savoir respirer non plus. Il reste ainsi, tout ce qu’il aurait à dire tourne et retourne dans sa tête. Rien qu’entendre cette voix le bouleverse, bien plus qu’il n’oserait l’admettre à quiconque. Il ne sait plus quoi dire ni par quoi commencer.

Alors au bout de plusieurs secondes, il raccroche précipitamment, lâchant le téléphone comme s’il l’avait brûlé, et le bruit du combiné qui tombe sur la table l’accable d’autant plus. Il fixe l’objet les yeux brillants, et quand la porte de la salle s’ouvre à la volée, il passe rapidement sa main sur son visage, alors que le soldat posté derrière questionne : « Tout va bien ? »

… non.

« Oui. Finalement je vais retourner dans ma chambre. »


Départ de la Ligue : depuis 46 jours.

(1839 mots)



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Arthur Stockton

Arthur Stockton
Ligue

C-GEAR
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Messages : 8678

Mar 21 Fév - 23:36
Jour 46.

Ils essayaient de reprendre une vie normale. Ils n'en avaient pas le choix. Arthur était réapparu et s'était décidé à parler avec Ada de la situation, elle n'y comprenait rien, lui non plus et un vague silence s'était installé. Le Comité les avait informé qu'il y aurait une nouvelle personne sélectionnée à la Ligue, Ruven avait été présent pour Arthur, comme s'il comprenait que quelque chose n'allait pas. C'était une nouvelle facette de lui qu'il avait alors découvert, puisqu'il s'était proposé naturellement pour l'aider. Le champion s'était naturellement ouvert à eux, il savait qu'il pouvait compter sur leur soutien et ils étaient ensemble avec ce nouveau problème à gérer. Chacun vivait sa vie, comme s'ils devaient faire avec, ou plutôt... faire sans. C'était un peu étrange mais l'aveugle lui-même ne voulait pas particulièrement changer de posture, il savait qu'il devait tenir son rang et que ce serait le plus simple pour tout le monde. Alors même s'il avait confié à Ada et Ruven qu'il avait un doute sur toute cette histoire, il avait fini par enfermer tout cela en lui, puisqu'il ne pouvait pas agir d'une mauvaise manière à la Ligue. Il devait tenir son rang, faire en sorte de protéger le secret de Iago aussi. En revenant sur le devant de la scène et notamment à son prochain match, il était sûr d'être interrogé sur le sujet. Il allait devoir paraître serein, le moindre signe serait analysé. Il fallait se concentrer là-dessus.

Ainsi, Arthur devait faire ce pour quoi on lui avait fait confiance : il s'occupa de Shidâ au mieux. Au départ, c'était assez douloureux, car même si elle le connaissait et qu'elle semblait l'apprécier, le champion savait qu'il n'était pas son dresseur et que c'était bien difficile pour elle de le suivre. Et comme tout le monde, elle avait fini par s'habituer à l'absence.
    « Tu m'emmènes au toboggan ? »
Le champion avait senti la main de sa fille se glisser dans la sienne. Oui, la vie avait repris son cours, même s'il était toujours particulier de ressentir une nouvelle présence à ses côtés. Le Darkrai venait parfois lui rendre visite, sans pour autant s'adresser à lui. Arthur ne savait pas exactement où il était, ni même s'il se rendait visible. Il se fiait simplement à ses impressions. Il ressentait parfois comme un poids sur ses côtes, mais il n'imputait pas forcément cette douleur à Innuendo mais à son propre mental. Dire que cette disparition n'avait pas ravivé des souvenirs et des angoisses serait mentir. Il voulait cependant croire que cette fois-ci, ce serait différent.
    « Oui, mais pas très longtemps, tu sais que je dois aller m'entraîner ensuite. »
Leon avait insisté : ses entraînements devaient reprendre, de manière régulière et intense. Arthur avait perdu du poids et des muscles et tous les deux savaient très bien que dans ces moments de faiblesse, les missions les plus périlleuses apparaissaient et il était hors de question d'être mis en difficulté.
Emma s'amusa quelques minutes avec Rizzen. Shidâ n'était pas vraiment une bonne pâte. Elle était intéressée par le combat et si elle obéissait à Arthur, cela ne la rendait pas plus attachée à la petite. Elle ne lui ferait aucun mal mais n'allait pas non plus lui servir de monture et elle ne risquait pas de le devenir avant un moment, si toutefois elle lui accordait cela un jour. Heureusement, la blonde comprenait que tous les Pokémon n'étaient pas à ses ordres. La légère crainte qu'Emma avait ressenti envers le Démolosse s'était rapidement transformée en grand respect. Elle n'osait pas la déranger et faisait toujours attention à ne pas la déranger. Arthur était fier de la voir réagir ainsi, là où d'autres petites filles auraient pu faire un caprice, elle était au contraire très calme et polie. Et puis, il fallait dire qu'elle avait déjà assez des compagnons du champion pour s'amuser.
    « Oh, tonton t'appelle ! »
Arthur entendit les cuillères de l'Alakazam de l'agent et compris ce qu'il se passait. Il rappela Emma et la raccompagna la petite fille jusqu'à ses appartements, la confiant à la gouvernante, Mike et Mitzrel. Il passa ensuite par sa chambre pour s'habiller en circonstance.

Leon l'attendait en effet, Arthur avait remis ses lunettes en marche, ce qu'il faisait de moins en moins pour ne pas réveiller d'autres problèmes. C'était difficile de vivre avec cette impression d'être suivi par une entité qu'il ne pouvait pas maîtriser et le fait d'être totalement aveugle le rattachait étrangement à la réalité.
    « Désolé pour le retard.
    - Pas de problème. »
Le champion avait quand même l'impression qu'il y en avait justement un, de problème, mais il ne releva pas, retirant ses chaussures de sport pour entrer sur le tatami. Le matin même, ils étaient partis courir et le silence était déjà assez pesant, si cela continuait ainsi, cela n'allait pas être particulièrement agréable à vivre.
Leon donna le programme au champion, lui expliquant qu'il devait travailler ses techniques de combat, avant de lui lancer un sabre en bois. Arthur n'avait pas le choix, il se mit directement en position de combat, avant de voir son agent courir sur lui. Les deux hommes s'affrontèrent sans porter plus de protections que leur hakama et leur veste. Le champion, d'abord pris au dépourvu, se donna à fond pour se défendre et répondre aux coups de Leon. Son esprit se détacha alors complètement de ses soucis antérieurs, il redevenait la machine qu'il avait construit au fil des temps et en quelques instants, il avait mis son agent à terre et tenait en joue avec son épée en bois, avant de tendre sa main vers lui.
    « Très bien, sans tes lunettes maintenant. »
Leon saisit la main du champion et se releva, avant de laisser Arthur poser ses lunettes plus loin. Ils savaient tous les deux qu'il ne pouvait pas s'y fier uniquement. L'aveugle s'étira un instant, l'entraînement était déjà douloureux, mais il se prit un coup dans le dos qui lui fit comprendre qu'il n'y avait pas de pause possible. Il y a plusieurs années, Arthur aurait pu râler contre Leon ou lui dire qu'il trichait. Aujourd'hui, il savait que c'était justement ça la menace, le fait de se relâcher, prendre la confiance, c'était à ce moment-là que l'ennemi agissait. Le champion se reprit donc pour poursuivre le combat, se concentrant et refermant ses doigts sur son arme.

Au bout de plusieurs minutes, les deux hommes étaient au sol, en train de respirer fortement, essayant de se reprendre. Bien sûr, Leon s'était relevé en premier pour boire une gorgée d'eau.
    « C'était pas si mal pour quelqu'un qui manque d'entraînement. »
Arthur resta au sol. En effet, il manquait véritablement d'exercice, il le sentait bien, mais pour autant, la présence qu'il ressentait lui donnait l'impression d'être devenu plus fort. C'était étrange comme sensation, si bien qu'il n'en parlait pas, pas même à Leon.
    « Je vais me reprendre.
    - Mais n'en fais pas trop, tu vas pouvoir te reposer pour aujourd'hui. »
Le planning était serré et le champion n'avait pas le choix que de le suivre. L'agent avait voulu reprendre sa vie en main et cela impliquait d'être plus dur envers Arthur et de lui imposer un rythme. Il ne le lâcherait pas, il ne lâcherait rien.
    « Repose-toi aussi. »
Ses coups n'avaient pas été aussi rudes que d'habitude, il l'avait bien senti et que ce fut parce qu'il avait peur de le blesser ou qu'il était fatigué, cela indiquait que le brun n'était pas dans son état normal. Leon releva son ami, sans ajouter un mot. Il savait au fond de lui que le champion avait raison, mais cela n'arrangeait pas les choses. Les langues commencèrent à se délier au moment où ils revenaient vers le QG.
    « Rien ne semble avancer, je n'ai toujours aucune information, cela me rend dingue. »
Arthur ne savait pas comment prendre les confidences de son ami et quoi répondre. Il n'avait aucun conseil pour lui à ce niveau-là. Ils avaient tous les deux espéré que l'apparition de Darkrai pourrait leur être bénéfique, mais il n'en était rien. Arthur avait beau l'interroger, il ne pouvait rien faire face à cette disparition, ou plutôt, il ne voulait rien y faire. Iago n'était pas sa cible, il ne le connaissait pas et n'avait pas d'intérêt à le retrouver, pas encore en tout cas. Cela avait complètement accablé l'agent qui ne voyait aucune solution, tout cela était au-dessus de lui et donner un coup de pied dans la fourmilière était trop dangereux pour l'organisation et pour eux. Il ne pouvait pas faire tout ça à Shadow's Path, même s'il en crevait d'envie.

Arthur avait pris une douche et s'était couché, prenant sa fille avec lui pour l'heure de la sieste. C'était une bonne façon pour eux de se retrouver après tout ce qui s'était passé. Emma avait bien sûr réagi à l'absence de Iago et au fait qu'aucun de ses tontons ne pusse lui donner une réponse. Elle se réfugiait beaucoup auprès de son père, pour se rassurer. Il la prit alors dans ses bras et caressa ses cheveux jusqu'à la sentir endormie contre lui, il se devait de la protéger et prendre soin d'elle, son esprit divagua encore quelques instants jusqu'à sombrer à son tour.

De son côté, Leon aussi était sorti de la salle d'eau et avait repris son costume, son café et ses recherches. Il essayait de diminuer la cigarette après avoir passé des jours à les enchaîner, à défaut de se calmer les nerfs avec autre chose. Le manque était difficile à subir et il pensa encore à Iago qui devait avoir des problèmes à le gérer de son côté. L'agent devait revoir ses priorités, il l'avait cherché pendant des heures, des jours, avant de devoir laisser sa place. Il avait compris qu'il était toujours en vie, gardé sous surveillance, probablement bien traité, mais il n'osait pas aller plus loin et dès qu'il s'approchait un peu trop de son but, il se freinait. Ces allers-retours incessants ne lui apportaient rien de plus qu'une extrême frustration, alors il était passé à autre chose, sans pour autant l'oublier, car il s'était fait le serment de le retrouver, quand cela serait possible.
    « Tu peux venir dans la salle commune ? J'ai quelque chose à te montrer. »
Ironiquement, le grand salon était un des endroits qu'ils surveillaient particulièrement, chaque entrée et sortie de l'endroit pour s'assurer qu'aucun appareil inconnu n'y soit posé. Même Arthur ne savait pas à quel point ils avaient accru la sécurité du bâtiment, même s'il avait compris que cette salle, tant que personne d'autre ne l'utilisait, était devenu leur QG bis. Il reposa son téléphone, à côté de l'ordinateur. Quoi de mieux que se plonger dans le travail à corps perdu pour oublier son autre réalité ? Leon avait trouvé ce qui pouvait être une prochaine mission, il avait besoin d'améliorer sa note avant de la faire remonter et le plan qu'il avait trouvé pourrait aider Mike à fournir des pistes d'infiltration. Il allait encore devoir faire sauter la sécurité d'un bâtiment et heureusement c'était son point fort.
Alors qu'il attendait son allié, son téléphone se mit à vibrer. Leon n'y prêta pas tout de suite attention, consultant toujours le plan. Si Mike le rappelait aussitôt, c'était peut-être qu'il avait besoin de plus de temps. Son regard distrait traîna vers l'appareil allumé, un appel masqué l'attendait. Son sang ne fit qu'un tour alors qu'il se saisissait de son téléphone, son cœur sembla s'arrêter alors qu'il faisait glisser l'écran pour répondre.
    « ... Qui est à l'appareil ? »
Pourquoi l'appeler en masqué ? Les personnes ayant accès à ce numéro se comptaient sur les doigts d'une main et le quatrième était...
    « C'est toi ? »
Ne pas perdre la face, ne pas donner des informations que la personne au bout du fil n'aurait pas. La ou les personnes ? Était-il mis sur écoute ? Est-ce que l'on pouvait le retracer avec les informations qu'il avait cherché sur Iago ?... Et dans le même temps, il ne pouvait pas se permettre de changer de numéro pour rester en contact avec lui.
    « ... »
Il n'y avait rien au bout du fil, pas un mot, pas une respiration. Leon essayait de se concentrer sur chaque détail et au fond de lui, c'était l'espoir qui lui permettait de rester là et d'attendre. C'était peut-être une nouvelle comme une autre, juste une information en silence, quelque chose à comprendre et à détecter et une vague impression qu'on ne lui voulait aucun mal.
    « Fais au mieux, j'attendrai. »
Les secondes s’égrenèrent, l'agent perdit pied un instant, il s'adressait peut-être à la mauvaise personne, ou dans le vide, il avait sûrement trop dit, peut-être pas assez finalement. La liaison se coupa, mais il resta encore avec son téléphone à l'oreille quelques instants, laissant continuer ce silence bien trop lourd.
    « Leon ? »
Il n'avait même pas entendu Mike rentrer et l'accueillit finalement en étant entre deux émotions, il voulait avoir le sourire mais ne pouvait pas se reposer sur cette impression.
    « Tu peux retracer un numéro masqué ?
    - Ouhla... Comment ça ? »
Leon vit que Mike n'était pas sur la même longueur d'ondes et il ne pouvait pas lui en vouloir. Cela ne le concernait plus, il ne pouvait pas lui infliger cela. Son espoir n'était pas celui des autres et il le garderait en lui, jusqu'à peut-être la prochaine fois, il voulait tellement l'entendre... Le pister pourrait empêcher tout cela et ne mènerait sûrement à rien de toute façon.
    « Non, laisse tomber... Il faudrait que tu étudies ce plan pour moi. J'ai une note à te partager ensuite. »
Oui, décidément, ce qui lui convenait le mieux, c'était de se plonger dans le travail et simplement espérer qu'en faisant passer le temps plus vite, il pourrait le retrouver sans avoir l'impression de trop avoir à l'attendre, de trop souffrir de son absence.

Mots : 2522.



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Iago E. Fitzroy

Iago E. Fitzroy
Dresseur Unys

C-GEAR
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Région : Unys
Lun 29 Mai - 17:14
« Fais au mieux, j’attendrai. » Ces quelques mots repassent en boucle dans l’esprit de Iago, depuis qu’il les a entendus. Leon ne pouvait pas savoir. Il ne pouvait pas être sûr de la personne au bout du fil, et pourtant… c’était comme s’il avait tout compris, une fois de plus. Il n’avait aucune idée d’à quel point le Fitzroy avait besoin de l’entendre. Comme un ancrage plus fort que ce qu’il aurait pu croire, en vérité.

Plusieurs jours après ce semi-échec de coup de téléphone, Iago le réalise à peine. Leon a pris si vite une place importante dans sa vie, et en ce jour où il a souhaité se tourner vers lui (pour une multitude de raisons, avouées ou non), l’homme a fait ce qu’il fallait, une fois de plus. Là où il se trouve, le Bayle n’en a probablement pas conscience mais ses quelques paroles sont pareilles à l’oasis qui sauve un homme égaré en plein désert. La métaphore est probablement excessive, mais chaque nuit, c’est bien la sensation qu’en a l’ex-champion. Il se rattache à ça, et à travers Leon à tous ceux qui comptent. C’est pour ça qu’il est là, encore en pleine possession de ses moyens, à attendre.

« Fais au mieux, j’attendrai. » Et Iago fait au mieux, oui. Il s’accommode, il essaie de ne plus trop agacer le Sergent Asselmann, et passe plus de temps dans la réserve, auprès de Pió. Les interactions avec l’Escargaume lui font du bien. Avec lui, il reprend tout à zéro, dans l’apprentissage, dans le relationnel, aussi. Bien entendu, au travers ce petit pokémon il se souvient d’autres moments, avec les autres membres de son équipe. La toute première, celle d’avant la Marabunta, et celle de la Ligue, ensuite. Autant de pokémons qui l’ont suivi sur des routes parfois tortueuses. Autant de créatures qui ont fait parti intégrantes de son quotidien et qui lui ont permis d’aller de l’avant.

Là, le cadre fait qu’ils stagnent plus qu’ils n’avancent mais… c’est déjà ça. La réserve des pokémons civils est un lieu agréable, avec une zone boisée qu’apprécie particulièrement l’Escargaume. Iago lui parle et, au fil des jours, la créature se fait à sa présence. Elle sort de plus en plus de sa coquille, esquive quelques mouvements sous le regard amusé de son dresseur, et réagit à certaines de ses phrases. Iago n’est pas naïf au point de croire que l’insecte le comprend pleinement, mais c’est un début. Et cela lui fait une oreille attentive qui ne juge pas ni ne détourne la tête. Ni quand il se plaint : « Quand est-ce que je vais avoir des infos, sérieusement ? Ils attendent quoi ?! » ; ni quand il se confie sur ses proches. « Je connais Romy, elle est forte. Plus forte que moi. Plus stable. Elle va tenir. Elle va… comprendre. »

Il l’espère, tout du moins. Les prénoms de ses proches passent souvent dans sa tête, comme pour se convaincre qu’ils l’accompagnent, même un peu, dans cette épreuve. Une épreuve autant pour lui que pour eux, il le sait. Chacun à leur manière sont affectés par son départ soudain. Il n’a pas besoin d’avoir des caméras fixées sur les concernés pour le savoir. Yanis, c’est un peu comme Leon ou Arthur. Voire plus, peut-être. Il bosse toujours pour les Stups, lui. Peut-être a-t-il des infos ? De l’intérieur ? Il doit savoir. Ou s’il n’a pas tous les éléments, il est en mesure de reconstituer le puzzle. Il est trop intelligent pour que ce ne soit pas le cas. Sybille, elle… elle se fiera à Yanis. S’il ne panique pas, elle ne paniquera pas non plus. Ils ne lui ont jamais tout dit, mais elle est maline, et elle avait cerné, déjà, la première fois, que Iago était embarqué dans une affaire qui le dépassait. Elle a dû faire le lien, déjà. Ces deux-là sont préservés de la folie médiatique.

C’est pour sa famille, toujours, que Iago culpabilise le plus. Après avoir vu ce dont la presse people était capable, comme pourrait-il en être autrement. Vont-ils les lâcher ? Jusqu’où seraient-ils capables d’aller pour obtenir un scoop ? Il ne veut pas y songer. Il espère simplement que ceux affectés à leur sécurité sauront intervenir, si c’était le cas.

Une fois de plus, assis dans l’herbe de la réserve, ses pensées divaguent en tous sens. Jusqu’à ce qu’un bruit le mette en éveil. Déformation professionnelle, il saute sur ses jambes et se retourne, sur la défensive. Devant lui… une petite gamine blonde, un peu plus âgée qu’Olivia, qui le dévisage, un peu craintive.

« Bon-bonjour monsieur... »

Par réflexe, il lève les yeux, cherchant à comprendre ce qu’elle fait là, avant de reconnaître non loin un couple de résidents civils, qu’il a déjà aperçu à plusieurs reprises à la cafétéria. Ils s’approchent et Iago les salue de la tête, avant de s’agenouiller.

« Bonjour mademoiselle.
- Marie, je m’appelle Marie.
- Hé bien, bonjour Marie. »

Il ne se présente pas en retour. Il n’a pas le souvenir d’avoir prononcé son prénom une seule fois, depuis qu’il est ici. Un secret de polichinelle mal gardé, mais la situation de chacun et le contrat de confidentialité font qu’il ne s’en inquiète plus trop. Il est cependant habitué à ce que le Sergent l’appelle « monsieur Fitzroy » et, par réflexe, n’en dit pas plus.

Si l’enfant insiste, il inventera quelque chose.
Il n’en est rien.

Ses parents sont maintenant juste derrière. « Bonjour monsieur. Marie voulait vous voir… elle est très curieuse de votre pokémon. Un Escargaume, c’est ça ? » Tandis que le père parle, Iago voit effectivement l’enfant qui tente un petit signe de la main vers Pió avant de faire un pas en arrière et d’enfouir sa tête dans le foulard qu’elle a autour du cou. Incertaine, curieuse mais craintive.

« Oh, je vois. Il s’appelle Pió. Il est tout jeune comme toi mais il n’est pas méchant. »

Il hasarde un regard vers les parents et la mère lui sourit, alors il fait un pas vers son pokémon et invite Marie à en faire de même. Elle l’imite et rapidement, ils sont proches de l’Escargaume, dont le regard ne quitte pas celui de son dresseur. « En général, la coquille des Escargaume est plutôt grise, mais Pió est unique dans son genre est un peu plus marron, comme le sable. »

Elle l’écoute avec attention et questionne : « C’est parce qu’il a mangé trop de chocolat ? » ; c’est dit d’une toute petite voix, si innocente, que Iago ne peut s’empêcher d’esquisser un grand sourire.

« Oui, exactement ! C’est un sacré gourmand !
- Comme moi ! J’adore les oursons à la guimauve mais maman elle veut pas que j’en mange trop... »

Derrière, il entend un rire des parents qui se sont approchés et assis dans l’herbe. « Ah ça, si on veut faire plaisir à Marie, suffit de lui donner du chocolat... »

L’Escargaume n’a pas l’air parfaitement à l’aise avec ce bruit et cette attention soudaine et Iago préfère temporiser. « Pió est un pokémon insecte. Et vu qu’il est petit, il n’est pas parfaitement à l’aise avec les contacts, tu comprends ?
- Oui, c’est comme Mila, l’Azumarill de maman. Au début, il se cachait tout le temps ! »

Au moins, la petite comprend vite.

« Exactement, mais si tu veux, je peux te montrer ce que Pió sait faire... »

Et voilà. Il suffit d’une petite tête blonde pour que la cascade des souvenirs nostalgiques et des trop nombreuses interrogations s’apaise un peu. Occupé à discuter avec Marie et ses parents, Iago en oublie, le temps de quelques heures, cette captivité tranquille et incertaine. Et puis… interagir avec la petite fille, ça lui rappelle Olivia et Emma. Il n’a jamais été le meilleur des oncles, il a raté des évènements, il a été trop longtemps absent, mais, comme dit Leon, il a toujours « fait au mieux ».

Et il continuera.


Départ de la Ligue : depuis 57 jours.

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Arthur Stockton

Arthur Stockton
Ligue

C-GEAR
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Sam 22 Juil - 15:07
Jour 70.

Le cerveau humain a cela de fascinant qu'il est capable d'une adaptation sans faille et ce, à tout moment de sa vie. Certaines personnes dissocieront une partie de leur mémoire pour éviter les souvenirs traumatiques, d'autres trouveront un certain plaisir à utiliser l'humour dans des situations douloureuses et beaucoup se relèveront et accepteront leur destin sur une planète pourtant mourante où ils sont en train de s'asphyxier.
Alors, comme la plupart des personnes, après avoir perdu l'un de leurs proches, Arthur et Leon avaient repris une vie normale - même si pour beaucoup, cette vie pouvait être jugée extraordinaire. L'aveugle s'était remis en forme, se donnant l'impression que cette dernière crise était bien derrière lui et qu'il était toujours plus fort que cela. Son acolyte, bras droit, mentor et guide, était, quant à lui, sorti de son mutisme quant à ses dernières actions : il avait gardé pour lui une certaine discrétion sur des éléments intimes qui ne concernaient que lui, mais avait avoué à ses deux amis que son plan à long terme était bien de retrouver Iago, quand cela sera le moment.
Personne n'avait osé lui demander si ce « quand » pouvait se traduire en une date précise, ou même si cela devait correspondre à une période plus ou moins longue. Non, Arthur et Mike savaient que certaines paroles de Leon n'étaient pas là pour être questionnées, mais ils devaient par contre se tenir prêts. Il était de toute façon hors de question pour le champion de laisser passer toute opportunité de retrouver leur ami et Mike était prêt à les suivre. L'opération était complexe : s'il était possible que l'on cherche à faire du mal au champion en touchant ses proches, il semblait que, cette fois, cela n'avait rien à voir avec leurs occupations parallèles mais probablement plus avec le passé du champion des Ténèbres.

Leon s'était assagi : il aurait pu tenter de trouver les coupables de cette soudaine disparition, mais il sentait bien que le poisson était trop gros pour lui. Il avait également compris qu'avec cette vie à la Ligue, il s'était tellement rapproché de ses deux alliés de l’organisation qu'il ne se sentait plus capable de risquer la perte de sa famille de cœur. On pourrait le croire ramolli, lui voyait cela comme une perception différente de ses priorités et une nouvelle hiérarchisation de ce qui était réellement important ; prendre de l'âge avait dû aider en ce sens. L'agent voulait prendre le temps de récupérer les informations nécessaires pour trouver une piste viable, il ne servait à rien de se précipiter dans la gueule du Lucario, surtout si c'était pour risquer de perdre définitivement son compagnon.

Emma était aussi bien plus apaisée depuis quelques semaines, elle avait appris à vivre sans son tonton, même si elle pensait encore beaucoup à lui. Elle espérait secrètement qu'il allait revenir les bras chargés de cadeaux, mais les jours passaient et il n'y avait même plus de mention de son nom à la maison. Alors, elle espéra encore, puis finit par se dire qu'il reviendrait plus tard, peut-être au moins pour son anniversaire... Qui sait ? Il n'avait pas encore raté un de ses anniversaires, ou alors elle était trop petite pour s'en souvenir, mais ça c'était beaucoup de dodos auparavant donc ça comptait moins. Elle avait quand même fait une liste au cas où, comme ça, si jamais il oubliait ses préférences, il pouvait la consulter et être plus sûr de lui. C'était important de ne pas se tromper pour ces choses-là.
Et puis, elle ne s'ennuyait pas vraiment en ce moment. Elle avait une nouvelle nounou, mais c'était un secret. La petite blonde avait remarqué que Mitzrel était un peu jaloux ces derniers temps, il s'agitait beaucoup plus quand c'était l'heure d'aller se coucher. Alors la jeune fille avait essayé de faire semblant de dormir et elle avait surpris une conversation de son papa avec le nouveau babysitter, mais elle n'avait pas pu le voir, en tout cas, son papa parlait de « rêves », alors cela devait sûrement être exceptionnel ; Mitzrel avait en effet du souci à se faire.
Elle songeait donc qu'elle n'avait plus à s'inquiéter pour son père : même s'il prenait des dispositions particulières pour sa sécurité, il avait l'air aussi plus détendu à présent et il passait quand même beaucoup de temps avec elle et ils sortaient beaucoup pour aller jouer : il avait même accepté de faire du toboggan, donc c'était vraiment que tout allait mieux.

Si le champion prenait en effet du temps pour sa fille, essayant de réparer les morceaux après les différentes scènes auxquelles elle avait encore dû assister par sa faute, il ressentait tout de même un goût amer. Tout le monde avait fait en sorte de la protéger, elle n'avait pas vu son père alité et n'avait pas assisté aux scènes violentes s'étant déroulées dans la chambre. Arthur l'avait craint à cause des différentes images que le Darkrai lui avait fait subir, mais il avait été rapidement rassuré par ses amis. Si la jeune fille ne semblait pas lui en tenir rigueur, il savait qu'elle pouvait garder beaucoup de pensées en elle. Heureusement, puisque cela faisait longtemps qu'ils ne l'avaient pas vu et à leur demande, les grands-parents maternels d'Emma l'avaient invitée à passer le week-end chez eux. Cela allait lui faire du bien de les retrouver et elle leur parlait plus facilement de ce genre de moments et osait leur poser toutes les questions pour lesquelles elle avait besoin de réponse et celles-ci pouvaient autant concerner sa mère et son père. Cela permettait régulièrement au jeune homme d'en apprendre toujours plus sur ses erreurs et de faire en sorte qu'elles disparaissent de l'esprit de sa fille.
Le problème de la protection avait également était résolu au fil du temps, puisque la petite partait toujours avec sa nounou : Mitzrel.
Au début, ils n'appréciaient pas franchement la présence du Noctunoir chez eux, mais ils avaient d'abord su s'en accommoder : ils comprenaient qu'il assurait leur sécurité à tous, alors ce n'était pas une mauvaise chose de l'avoir à leur domicile. Et puis, Mitzrel se comportait toujours de la meilleure des façons, il avait une très bonne éducation et savait bien se conduire, en plus d'être une aide ménagère hors pair. Il était donc finalement devenu attendu comme la petite fille chez eux, cela faisait toujours sourire Arthur, il avait toujours l'impression que son entourage était apprécié de tout le monde, mais il fallait dire que les parents d'Angèle étaient vraiment adorables. Ils avaient accepté beaucoup de choses de la part de leur gendre et encore aujourd'hui, ils étaient toujours prêts à l'aider et à l'écouter pour le bien de leur petite fille.
Alors Leon, Mike et Arthur avaient pris le restant de la journée à peaufiner les préparatifs pour Emma et ils avaient passé la journée à jouer avec elle, satisfaisant toutes ses demandes - elle avait eu le droit à deux bonbons ! -, c'était important de profiter de ce dernier moment ensemble, avant de l'accompagner ailleurs. Ils se devaient tous les trois de s'assurer qu'elle allait avoir tout ce dont elle aurait besoin, même si elle n'allait pas être absente très longtemps.

Il y avait autre chose que cette pause allait leur permettre ; Darkrai était de plus en plus présent et Arthur cherchait à le comprendre. Les longues discussions le soir ne lui permettaient pas de le voir comme un allié, même s'il n'était à présent plus totalement une menace. S'il ne semblait pas lui vouloir de mal, sa présence à la Ligue n'était pas sans donner un sentiment étrange au champion. Il se sentait constamment épié et le fait d'avoir ses sens au garde-à-vous ne l'aidait pas à retrouver pleinement le repos dont il avait besoin. Ainsi, il devait d'une manière ou d'une autre s'assurer de la fidélité du Légendaire, quitte à accepter quelques défis pour cela. Innuendo semblait ressentir un malin plaisir à découvrir les émotions du champion, lorsque celui-ci revivait des scènes de son passé. Le Darkrai voulait comprendre ce qui lui était arrivé, comment et ce qui faisait qu'il était si lié à certains Pokémon. C'était avant tout cette fascination qui l'avait attiré à lui, alors il devait avoir son compte pour rester dans les parages et, de son côté, Arthur ne voulait pas laisser filer la chance d'avoir une telle puissance à ses côtés. C'était donc un commun accord pour travailler ensemble et peut-être percer quelques mystères, même s'il ne pouvait pour le moment pas les aider à retrouver Iago, le Légendaire pourrait s'avérer bien utile par la suite. Le champion avait le dressage dans le sang et imaginer pouvoir combattre avec une telle puissance à ses côtés lui procurait quelques frissons de plaisir, Leon le comprenait, mais il s'agirait de prévenir le Comité avant d'opérer une telle sortie et il n'était pas encore sûr de la réponse car si l'image d'un champion accompagné d'un Légendaire à la Ligue pourrait avoir un certain effet sur l'audimat, encore fallait-il le maîtriser pour ne pas créer un désastre. Arthur l'admettait sans peine : avoir l'esprit occupé et laisser se profiler un nouvel espoir ne pouvait que l'aider à mieux vivre la situation.

Le Dr Folkland était également repassé le voir. Après consultation, il en avait conclu que la crise était réellement passée et avait constaté des progrès de l'aveugle, même s'il lui demanda de faire quelques analyses pour contrôler sa probable anémie. Il eut été dommage de devoir se séparer d'un pareil élément, surtout avec ce poste à la Ligue qui apportait une couverture non négligeable. Pour le reste, Arthur avait appris de la part de Mike que Leon avait écopé d'un nouveau sermon : trop proche de lui, trop de sentiments, ses actions avaient été jugées comme contraire au règlement et surtout sa manière de s'adresser au Docteur était à la limite de la rébellion. Comme à son habitude, l'agent avait réussi à convaincre qu'il en était loin, qu'il s'impliquait avant tout dans l'organisation en faisant en sorte de contrôler au mieux et surtout qu'il était lui-même une pièce essentielle de l'échiquier de Shadow's Path. Il ne comptait pas saborder l'équipe pour laquelle il avait donné sa vie. Compte-tenu des circonstances, Folkland n'avait pas rendu de rapport, d'après Mike. Arthur soupçonnait son ami d'avoir fait des recherches un peu trop poussées pour en être si certain, mais il y avait des informations qu'il valait mieux ne pas avoir en tête.

Il n'avait pas fallu beaucoup plus de temps pour que le Comité agisse de son côté : un remplaçant était déjà prévu à la Ligue et tout le monde allait devoir s'y faire. Encore une fois, s'adapter au changement, garder à l'esprit que la personne devait les attendre quelque part et se préparer à son retour. Le cerveau humain avait cela de bon qu'il était réellement capable de passer à autre chose, sans pour autant oublier l'essentiel : survivre.

Mots : 1940.



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Iago E. Fitzroy

Iago E. Fitzroy
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Région : Unys
Lun 15 Avr - 20:05
JOUR 58

On s’habitue à l’enfermement, d’autant plus quand la cage est dorée. Il a trouvé un rythme, des contacts au sein de la base, des gens avec qui échanger (Félix, Marie et ses parents), il court, il lit, il oublierait presque les jours qui se suivent et se ressemblent, son poison blanc bien caché dans sa chambre. L’entraînement des pokémons militaires est un rituel qu’il apprécie, autant que celui de Pió, son Escargaume, qu’il sort de temps en temps au milieu des autres pokémons qu’il entraîne. La créature est téméraire et ne renonce pas face aux difficultés, ce qui plaît particulièrement au Fitzroy. Andrew a eu du flair en le lui confiant.

Ce jour-là, on vient le chercher pour une entrevue avec le Sergent Asselmann. Comme souvent, désormais, Iago se laisse guider avec tranquillité. Il sait que bien des choses ne sont pas entre ses mains et que le Sergent n’est qu’un maillon d’une chaîne qui les dépasse tous les deux. Est-il résigné ? Non, mais éclairé, dirons-nous. Il entre dans le bureau et va s’asseoir, tandis que l’on referme la porte derrière lui. Salutations de rigueur et, assez rapidement, le Sergent entre dans le vif du sujet. C’est quelque chose que Iago apprécie. L’homme a dû comprendre qu’il n’était pas du genre à tourner autour du pot et au moins, ça leur économise à tous deux de la salive.

« Il y a quelques temps, vous aviez demandé des informations…
- … Oui ?
- Vous allez en avoir. »

D’un geste, il tapote sur le téléphone devant lui. Un vieux téléphone, à combiné, là encore. Comme ce que l’on peut imaginer dans le bureau des plus grands chefs de gouvernement. Mais Iago n’a pas trop le temps de réaliser que l’homme lui tend ledit combiné, sans plus de précision. Les sourcils froncés malgré lui, Iago récupère l’objet et le colle à son oreille.

« … Hm ?
- Agent Red ?
- Oui.
- Votre matricule ?
- SF74-896B-145X. »

Encore cette voix. Celle porteuse de mauvaises nouvelles, celle par qui tout a basculé. Celle qui s’applique encore et toujours à l’appeler par son nom de code et qui s’en tient au protocole dans une rigueur quasi robotique. Il ne peut contenir le frisson qui le parcourt, inconsciemment.

« Le Sergent Asselmann nous a indiqué votre souhait d’avoir plus d’informations quant à votre situation.
- N’importe qui voudrait plus d’information dans mon cas. Cela fait plus d’un mois et demi que je suis enfermé…
- Je comprends, mais c’est jusque-là la meilleure des décisions. Votre extraction et les conséquences médiatiques de celle-ci, ainsi que les conclusions qui ont été tirées, forment une couverture parfaite. »

Iago se mord la langue en entendant cela. « La meilleure des décisions » ? Pour qui ? L’homme parle d’extraction comme si sa présence à la Ligue, son rôle de champion qu’il a tenu pendant un bon moment n’était qu’une continuité d’une seule et grande mission… celle qui reprend, désormais. Celle qui ne s’est jamais arrêtée ? Iago ne veut pas y songer et retient son agacement. Il n’est donc toujours qu’un pion dans les mains d’autres personnes. Un pion qui n’a aucun droit, un pion qui doit être protégé et faire fi de tout le reste. Sa famille, sa réputation… a-t-il seulement contrôle de sa propre histoire ? Visiblement non.

« C’est vous qui le dites. Cela va durer combien de temps ? Vous avancez, de votre côté ?
- Je ne peux pas vous donner de date précise. Des actions sont menées, oui, mais je ne vous apprends rien : moins vous en savez, mieux c’est pour vous. Pour votre sécurité. »

De suite les grands mots.

« Ne me prenez pas pour un idiot. J’ai fait ce que vous m’avez demandé. Je fais profil bas, j’attends, et je ne peux que vous faire confiance sur la protection de mes proches. Je veux au moins savoir… la Marabunta a-t-elle remontée ma trace ?
- … Nous n’en avons pas confirmation à ce jour. Ce qui est certain c’est que les gangs du Triador travaillent à retrouver ceux qui ont participé à les faire tomber. Plusieurs indics, plusieurs acteurs logistiques directs ou indirects ont été pris pour cible. Nous devons vous garder en sécurité, vous le comprenez, non ? »

Il prend une grande inspiration, irrité.

« Dites m’en plus. Si vous m’enfermez ici, dites m’en plus.
- La brèche de sécurité qui a été détectée et qui a justifié votre extraction a fait des dégâts.
- Mais comment c’est possible ?! Le Ministère de la Défense n’est pas censé être blindé en terme de sécurité ?
- … Il l’est. La faille est avant tout humaine. »

Iago n’en saura pas plus. Il questionne à nouveau.

« Que savent-ils ?
- S’ils la cherchaient toujours, ils ont la confirmation qu’ils ont été infiltrés. L’intrusion a été stoppée au plus vite mais on sait qu’ils ont mis la main sur des rapports concernant « La Mission ».
- Vous êtes sérieux ?!
- Ils n’ont que des noms de code. Et ils savent qu’il y avait six taupes.
- ... »

Il n’a jamais aimé ce terme, « taupe ». Pour lui, une taupe, ça se cache, ça se terre, ça relève à peine la tête de son trou. Ce qu’il a fait pendant presque quatre ans, ce qu’ils ont fait, tous les six, ce n’était pas « se terrer ». Ils étaient dans les gangs. Au milieu. Chaque jour au front à croiser les doigts pour que rien, jamais, ne grille leur couverture. Ils n’étaient pas des taupes. De son côté, il était une fourmi parmi les fourmis.

« … Des hommes de main de Mariposa se sont évadés. »

Un autre frisson et pendant deux-trois minutes, l’autre concède d’autres informations. Parmi ceux qu’ils ont eu tant de mal à arrêter, Mariposa fait office de baronne de la drogue au sein des Marabunta. Iago a côtoyé plusieurs de ses hommes de main. Si certains se sont évadés, ce sont des personnes susceptibles de le reconnaître, s’ils le croisent.

« On sait qu’ils ont été aidés par des Itadaki. Ces derniers veulent laver l’affront qui leur a été fait. Ils ruminent depuis tout ce temps.
- Vous aviez dit qu’ils avaient une piste, pour un autre agent.
- Ne vous en faites pas. On est sur le coup. »

L’échange s’est arrêté sur ça et Iago en est sorti avec plus de questions encore. Comment se fait-il que les Itadaki aient toujours autant d’influence ? Les Marabunta sont-ils déjà en train de se relever ? Les fourmis légionnaires tombent, mais toujours se relèvent. C’est leur nombre qui fait la différence. C’était évident qu’ils allaient remonter la pente, mais à quel point ?



JOUR 71

Dans la période qui a suivi son entrevue avec « la voix » (peut-être devrait-il lui demander son nom, ou celui qu’il consentira à lui donner), Iago n’est pas plus rassuré. Mais après tout, c’est lui qui a demandé à obtenir des informations. Des informations de haute confidentialité, qu’il garde pour lui et ressasse, ressasse et ressasse encore. La force de frappe du Triador augmente à nouveau. Dès le dernier jour de son infiltration, il se doutait que cela allait se produire. Ces gangs se nourrissent du pire de ce monde, avec une technologie et une logistique de pointe et des réseaux que personne ne suspecte. Ils sont partout, ils ont l’œil sur tout (ou presque). N’est-ce qu’une question de jour avant qu’ils fassent le rapprochement entre Max, le blondinet du sud, et Iago Fitzroy ?

Cette pensée l’attrape et le ne lâche pas, ces derniers temps. Félix remarque bien qu’il est préoccupé et si Iago fait de son mieux pour ne rien laisser paraître, c’est un échec. Ce n’est pas tant pour lui-même qu’il s’inquiète mais pour ses proches.

D’autant qu’une fois de plus, il est convié au bureau du Sergent Asselmann. On ne lui dit rien, mais une fois assis face à l’autre homme, il perçoit parfaitement l’air grave de ce dernier, qui ne dit rien en lui tendant le téléphone.

« Agent Red ?
- Matricule SF74-896B-145X, oui. »

Il y a un silence et Iago cherche dans le regard du Sergent un semblant d’explication. Rien ne vient, l’homme continue de se tenir droit, le visage fermé, tandis que la voix reprend.

« Nous avons perdu l’agent Blue.
- … ?! C’était la cible des Itadaki ?
-
- Vous disiez que vous étiez sur le coup.
- C’est le cas ! La situation nous a échappé ! »

Pour la première fois depuis que Iago a affaire à cet homme, il entend son ton de voix s’emballer. Peut-être est-il plus affecté par cet échec qu’on ne pourrait le croire, lui qui a toujours usé d’un ton ferme et détaché, lors de leurs échanges.

En entendant cette nouvelle, le cœur du brun s’affole, dans une forme d’angoisse rageuse.

« C’est aussi comme ça que vous êtes « sur le coup » me concernant ?
- … Ne soyez pas désobligeant, Agent Red.
- On parle d’un agent, justement ! Vous n’êtes pas parvenu à le protéger, qu’est-ce qui me dit que ce ne sera pas mon cas ? Ou celui de mes proches ?!
- Leur sécurité a déjà été renforcée. »

Cela fait « tilt », dans l’esprit du Fitzroy.

« Comment ça ?! Ça s’est passé quand ?
- Il y a trois jours.
- Et c’est maintenant que vous me le dites ?
- Rien ne nous oblige à vous le dire. Vous le savez parfaitement. Si je vous l’apprends, c’est que j’aurais besoin de faire appel à votre mémoire... 
- J’y crois pas. C’est moi qui suis enfermé et vous avez « besoin de moi » ? »

Il a un soupir ironique mais se redresse, l’Agent en lui prenant le dessus.

« Je vous écoute. »


(1614 mots)


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