Tous les jeudi, la même rengaine. Wren s'enfermait dans un train bondé en direction de Motorby. Puis il fallait marcher vingt minutes depuis la gare principale pour rejoindre un immeuble anonyme. Quatre étages par l'escalier et elle se retrouvait dans une petite salle d'attente que se partageaient trois praticiens en plus d'un secrétaire. Comme à son habitude, la jeune femme avait délaissé les chaises disponibles et avait préféré s'adosser au mur. Dans la pièce qui avait tout d'un couloir, on entendait fort les tics de l'horloge et les discussions derrière les portes closes ressemblaient à des bourdonnements incompréhensibles. Wren n'aimait vraiment pas être ici. Il n'y avait pas de fenêtre et, plus évident encore, elle n'avait aucune envie de voir le psychiatre. C'était au point qu'elle appréciait son retard qui s'approchait des dix minutes. Avec un peu de chance, elle s'en sortirait avec une séance de trente-cinq minutes à la place des quarante-cinq habituelles. Elle espérait mais elle y croyait peu. L'homme ferait sans doute attendre la personne passant après elle.
Quand la porte à sa gauche s'ouvrit, Wren sursauta. Cela tenait de l'habitude. Elle avait beau entendre les bruits de pas, elle y réagissait à chaque fois. Personne ne le remarqua. Le psychiatre était trop occupé à serrer la main de son patient. Ce dernier adressa à la jeune femme un sourire gêné auquel elle ne réagit. Lorsqu'il fut parti, le docteur Bishop invita Wren à entrer dans son bureau d'un signe. Il n'essaya pas d'exécuter avec elle les mêmes politesses et préféra rejoindre aussitôt le fauteuil qui lui était réservé. Habituée, la policière alla se poser au bord du siège lui faisant face.
“Comment a été la semaine ?”, l'homme questionna, comme à chaque fois. Wren lui offrit un haussement des épaules. “Ok.” “Juste ok ?”, il insista sans obtenir plus.
Le docteur Bishop était un psychiatre qui ne manquait pas de bouteille. Il exerçait ce métier depuis plusieurs dizaines d'années. Calmement, il s'enfonça dans son fauteuil et croisa les mains sur ses jambes, un petit carnet coincé dessous.
“Tu sais comment cela se passe. Il faut que tu me donnes quelque chose sur lequel baser notre séance.” Le tutoiement était venu assez facilement. L'homme avait vite compris qu'un cadre trop rigide ne fonctionnerait pas malgré l'impression laissée par cette jeune femme taiseuse qu'était Wren. “Parle moi de trois choses. Positives ou négatives.”
Wren soupira. Elle se mit à fixer le plafond pour cacher son ennui bien que cela lui donnait aussi un air de réflexion qu'elle espérait payant avec le docteur Bishop.
“J'ai passé du temps avec mon frère et sa fiancée. J'ai aidé pour leur déménagement.” L'homme laissa échapper un son de gorge qui l'invitait à continuer. “C'est vite devenu trop.” “Tu peux m'en dire plus à ce sujet ?” “Plus ?” “Quels sentiments as-tu ressenti ?”
Wren hésita. Toujours mal à l'aise quand il lui fallait parler d'elle.
“Ils étaient heureux. De cette étape. De me voir, je crois. Ils s'inquiétaient. Pour moi. Et ça m'a fait culpabiliser. Parce que même si je suis contente pour eux, c'était trop.”
Enchainer les mots avait été plus difficile encore aux débuts. La policière faisait l'effort désormais, non pas parce qu'elle progressait vraiment, mais parce qu'elle avait compris les règles du jeu. Si elle restait silencieuse, la séance s'allongeait et son malaise avec elle. Le docteur Bishop était aussi plus accommodant si il la jugeait participative. Faute de choix, elle devait bien faire avec. Après tout, il avait son retour dans les forces spéciales entre les mains. Elle avait beau ne plus être trop sûre de ce qu'elle désirait, elle ne voulait pas être coincée en thérapie durant trop longtemps.
[spoiler=Capture] [b]BALL UTILISÉE :[/b] [b]VOTRE PLPF :[/b] [b]NOMBRE DE TENTATIVES DE CAPTURE :[/b] (excluant celle-ci) [b]MEDAILLE DE SPÉCIALISTE A APPLIQUER :[/b] (rang de votre médaille) [b]POKEMON GAGNANT L'XP :[/b] [/spoiler]
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Wren n'aimait pas dévoiler ses pensées. Elle se souciait généralement assez peu de l'avis des autres à son sujet mais elle avait conscience de ce que son état d'esprit actuel donnait comme impression. Elle n'était pas jalouse du bonheur de Connor. Elle ne lui en voulait pas de continuer à progresser dans sa vie. Elle était sincèrement heureuse pour cette étape importante qu'il passait. Elle était heureuse aussi qu'il fasse tout ça avec Moira à ses côtés. La jeune femme méritait elle aussi d'être heureuse. Tout ceci pouvait être vrai et être de trop en même temps pour la policière. La nuance était subtile. Parfois trop subtile pour que Wren elle-même puisse échapper à de violentes bouffées de culpabilité qu'elle refusait d'affronter.
“Quand tu les fréquentes, se peut-il que tu ais du mal avec le fait de les voir progresser alors que tu as la sensation de faire du surplace ?”, le docteur Bishop questionna après un court silence.
Wren ne voulait pas avoir cette discussion. Elle haussa les épaules dans un signe qu'elle ne voulait pas s'engager sur une pente glissante. Du coin de l'œil, elle vit les traits du psychiatre se crisper avant de revenir à ce masque affable qui le caractérisait. La jeune femme n'était pas prête à admettre à qui que ce soit - surtout pas elle - qu'elle se refusait à laisser l'explosion derrière elle. Elle ne voulait pas explorer des raisons dont ses cauchemars étaient trop conscients.
“Deuxième chose ?”, l'homme la remit sur la voie avec fermeté. Au moins, il avait accepté d'abandonner le sujet principal. Wren réfléchit un instant. Elle s'assombrit avec la certitude qu'il lui fallait parler. “On m'a envoyé faire de la surveillance à Kickenham pour un événement. Là-bas, j'ai revu quelqu'un. Je ne l'ai jamais beaucoup aimé. Mais je crois que j'ai été trop loin. J'ai eu une réaction physique. Je l'ai attrapé par le col. Dans d'autres circonstances, je pense que j'aurais pu la frapper. Elle m'a poussée mais je n'aurais pas du perdre mon sang-froid.”
La policière savait qu'il n'était pas très intelligent d'aborder l'incident. Il n'apparaissait nulle part, elle aurait pu le laisser dans le passé. Le psychiatre aurait pu ajouter cet éclat à toutes les raisons qui la rendait inapte au service. Wren avait pourtant ressenti le besoin d'en parler. Même si ça n'avait été que Sameen et qu'elle l'avait un peu mérité.
Depuis toute petite, elle avait été mise en garde. Lorsque l'on se formait au combat, cela venait avec une responsabilité. Perdre cette maîtrise qui ne lui avait jamais fait défaut jusqu'ici l'effrayait. Elle n'avait jamais été prompte aux coups d'éclat et à la colère. Wren ne débordait pas, ce n'était pas son genre.
- modération -:
1. capture avec pokéball (plpf niveau 32) essai 1 (exp pour larméléon niveau 15)
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L'expression du psychiatre restait neutre. Wren le remarquait à chaque petit coup d'œil qu'elle arrivait à diriger vers lui. Elle n'avait jamais aimé le regarder en face. Elle le faisait rarement avec qui que ce soit désormais. Moira avait brièvement réussi à capter son attention sans que cela ne dure. Connor aussi à sa façon y parvenait. Mais la jeune femme se sentait mal à l'aise dès qu'un contact visuel était maintenu. Elle ne craignait pas tant de voir une émotion difficile à encaisser chez l'autre mais plutôt d'être trop évidente dans les siennes. Avec le docteur Bishop, le risque ne lui semblait pas pouvoir être pris. Il était formé dans cette discipline. Wren ne se leurrait pas néanmoins. Il n'avait pas besoin de ça pour la comprendre.
“Que s'est-il passé exactement ?”, l'homme questionna enfin. Son silence avait duré une éternité aux yeux de Wren.
La policière repensa à la scène avec honte. Sa réaction lui semblait ridicule. Elle ne la regrettait toujours pas totalement sans tolérer son éclat. Sameen avait sa responsabilité et elle lui en voulait pour ça. Malgré tout, rien n'excusait son geste.
“Elle a pointé le fait que je n'étais pas bien. Mentalement.” Parler était un exploit. Wren avait l'impression de devoir trainer chaque mot hors de sa bouche.“J'ai vu rouge.” “Pourquoi ?” “Parce qu'elle ne vaut pas mieux que ces détraqués qui ont placé les bombes à Winscor”, tonna la jeune femme. Son sang-froid lui avait encore échappé. Elle serra les poings autour du coussin du fauteuil qui accueillait son postérieur. “Elle trainait avec des gens qui ont voulu faire pareil il y a des années. Elle s'en est sortie sans problème. Pendant ce temps, Rika est toujours dans un lit d'hôpital.”
Son énervement donnait une chance à la policière d'être plus loquace. Elle n'en disait généralement pas tant durant leur séance. Elle le payait en se sentant à bout de souffle. Son cœur battait vite et elle était à deux doigts de bondir sur ses pieds.
Le psychiatre n'avait pas bronché. Il l'observait encore de son regard insistant. Il finit par se redresser et alla abandonner son petit carnet sur une table basse à côté de son fauteuil. Wren scrutait ses faits et gestes avec anxiété.
“Ta réaction n'a rien d'anormale. Après un choc, beaucoup d'émotions se développent et il est important de ne pas les laisser stagner. Si tu les gardes à l'intérieur, elles finiront par sortir d'une façon ou d'une autre. C'est comme lorsque l'on secoue une bouteille d'eau gazeuse : dès que la pression du bouchon disparait un peu, ça part et tout le monde est éclaboussé. Nos séances sont là pour ça. Pour que tu puisses évacuer ce trop plein d'émotions, les traiter proprement, et ainsi éviter qu'elles fassent des dégâts dans ta vie. Mais pour ça il faut faire face. Ces six derniers mois, tu as esquivé tes émotions et un environnement favorable à un tel incident s'est créé. Maintenant que tu en as conscience, il est important de ne pas reproduire la même erreur.”
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“Je ne veux plus en parler”, Wren murmura d'une voix tremblante.
Le psychiatre lui apparaissait comme un mur devant lequel elle ne pouvait que reculer. Faire face. Tant de fois on abordait ce principe autour d'elle. La policière continuait de s'y refuser. Les traces étaient encore trop fraîches. Il y avait tant de détails liés à l'incident qu'elle ne pouvait pas avaler. Elle ne pouvait pas les accepter. Car si elle acceptait, elle aurait à faire le deuil de choses qui lui étaient précieuses.
Un soupir échappa à l'homme. Il se réinstalla au fond de son fauteuil.
“Très bien.”
Dans le silence du cabinet, Wren percevait le tic tac de l'horloge de la salle d'attente. Elle se mit à compter les secondes, puis les minutes. Le docteur Bishop continuait de la fixer sans dire un mot. La jeune femme ne savait pas si il y avait une logique derrière ce choix ou si il n'avait réellement plus rien à dire. Une tension flottait dans l'air. Elle était pesante mais Wren préférait ça à l'alternative.
“L'heure est bientôt passée”, l'informa Bishop.
Pas de débordement sur la séance suivante, supposa la policière. Cela n'aurait servi à rien.
“Est-ce qu'on pourrait mettre en place des séances en ligne ?”
L'idée lui trottait dans la tête depuis un moment. Wren n'y gagnait rien à faire le déplacement toutes les semaines. Elle ne trouvait aucun plaisir dans ce court séjour en ville. Pour justifier cette demande, elle n'avait pas réellement d'excuse. Son seul désir était inavouable face à l'homme. Son but premier était de pouvoir profiter de son demi-jour de congé en restant enfermé chez elle plutôt que de le perdre dans la foule.
Le docteur Bishop paru prendre son temps pour réfléchir. Il avait caressé sa barbe, en pleine réflexion, pendant trop longtemps au goût de Wren.
“C'est d'accord”, commença-t-il, ce qui poussa Wren à espérer. “A une condition : je veux que tu te trouves une occupation. Un hobby si tu préfères. Quelque chose qui te fait plaisir et qui n'a rien à voir avec le travail. Dans ce cas-là, j'accepterais de faire une séance sur deux à distance.”
Wren grimaça. Elle n'aimait pas les conditions. Néanmoins, le prix n'était pas cher payé. Trouver un hobby, facile. Elle hocha la tête.