(modéré) I can feel your touch picking me up from the underground

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A nouveau la zone se remplit de brume mais cette fois-ci pas de sensation d'évanouissement, pas d'hypnose sinueuse. Jill reste bel et bien consciente des événements cette fois et le Goupelin constate le premier qu'il y a d'autres individus dans le coin. Serait-ce là d'autres pokémons pour protéger l'endroit ? Pourtant il est connu et n'est pas sacré par les locaux. Seul le Fantominus bleu semblait vouloir protéger les environs pour une raison qui échappait aussi bien au goupil qu'à sa dresseuse.

Le renard s'avança le premier dans la brume pour remarquer des formes qu'il reconnaît ; des chapeaux. Qu'il a déjà vu dans le monde des humains, quoique ceux-là sont plus grands et lui paraissent plus difformes. Jill les voit à son tour plus distinctement maintenant qu'ils approchent. Elle jette un œil au spectre bleu ; celui-ci ne réagit pas et est égal à lui-même. Elle décide donc qu'il n'y a pas de menace immédiate, se dit que se fier à un pokémon qui l'a piégée est peut-être con, puis agit d'instinct en rejoignant son starter. Ils aperçoivent et reconnaissent en même temps des Smogogo puis leurs visages grimacent en chœur avec leurs sourcils qui se froissent et leurs yeux qui se font ronds. Ils n'ont encore jamais observé les spécimens de Galar et ne manquent pas d'être surpris. Le troupeau est constitué de huit individus visible et ne fait preuve d'aucune animosité. Il se contente de flotter paisiblement sans direction réelle. Ils ignorent Jill, le Goupelin et leurs grimaces et n'en prennent pas peur ; s'ils avaient été néfastes, ces individus auraient été éjectés de la forêt bien avant.

S'ils sont ici, c'est que les habitants de la forêt de Sleepwood le veulent bien. Le goupil et sa dresseuse parviennent à la même conclusion. La brume épaisse qui les entourait s'évapore tandis que les étranges Smogogo s'éloignent. Le Fantominus est toujours au même endroit, à l'affût de ce qui semble lui tenir à coeur. Jill et le Goupelin se regardent du coin de l'œil, méfiants et décident de ne toucher à rien. La ranger prend quelques photos sans flash et s'approche pour admirer les détails des stèles, tout en prenant soin de rester à une distance raisonnable pour ne pas contrarier le spectre.

Si d'aventure cela le contrarie vraiment.

Finalement il les regarde faire passivement. Il s'en fiche éperdument même et une fois que Jill a pu contempler que les ragots comme d'habitude ont largement exagéré la réputation des lieux, elle se ravise et rebrousse chemin. Il ne s'agit que d'un endroit sans grand intérêt historique. Certes les bois dégagent une atmosphère mystique mais rien d'autre ne sort vraiment de l'ordinaire si l'on oublie que les Smogogo du coin se baladent avec des hauts-de-forme gigantesque. La seule chose qui attise vraiment son intérêt, c'est le Fantominus.

Elle s'arrête et le regarde. Ce dernier en fait de même.

- Qu'est-ce-que tu fais ici tout seul ? Il y en a d'autres comme toi dans le coin ?

Le spectre met la tête en bas en guise de réponse.

- Tu t'es perdu ? On dirait qu'il n'y a pas beaucoup d'autres spectres ici. Tu attends peut-être quelqu'un ? Ou quelque chose ? Ou alors tu as l'obligation de rester ici parce que...

La fin de la phrase se perd dans ses pensées tandis qu'elle fait les cent pas. Le goupelin a depuis longtemps renoncé à trouver la roche intéressante ; les questions de sa dresseuse attirent toute son attention. Le Fantominus, jusqu'ici, n'a pas daigné répondre à ses appels de communication. Il était curieux lui aussi d'en apprendre plus à son sujet.

- Si t'es tout seul ici et que tu n'as aucun autre compagnon, c'est que tu dois être obligé de rester ici. Mais pourquoi ? Admettons que ce film soit correct et que je ne suis pas folle en parlant à voix haute aux pokémons sauvages. Tu es ici, seul, tu nous pièges dans des illusions pour nous désorienter ? Puisque finalement nous avons pu atteindre l'hôtel ? Donc tu dois probablement n'en avoir rien à foutre des cailloux, comme tout Galar visiblement, ce qui veut dire qu'autre chose t'a mené ici, ou te force à rester là, disait-elle, très sérieuse, contemplant le spectre le plus connu de la région du Kantô.

A l'exception que ce spécimen était bleu et donc chromatique. Avait-il fini perdu dans ce coin de Galar car il était poursuivi pour sa différence ?

- On reprend depuis le début.

Le Goupelin fait des croix dans le sol avec son bâton dès que sa dresseuse rejette une théorie qu'elle émet.

- Ok donc ; un Fantominus de Kanto et shiny qui est plus se balade seul dans une forêt bien connue pour être l'habitat naturel d'aucun, je dis bien, d'aucun, spécimen du genre. L'individu en question s'est fait pourchasser par de terribles trous du cul qui le voulaient pour sa couleur et a fini ici, capable de piéger les humains comme moi avec l'hypnose et les repousser. Barre ça Boogie, dit-elle à l'intention du renard tout en reprenant ses mille pas. Si ce n'est pas ça, alors le spécimen ici présent a suivi quelqu'un, un ami ou un humain ou un sucroquin pour le dévorer ou que sais-je. Et cet ami en question ne se trouve plus là aujourd'hui. Soudain, une idée s'illumine dans sa tête. OH JE SAIS JE SAIS ! T'es l'ancien pokémon d'une fillette des environs qui était venue se promener et jouer ici puis qui a mystérieusement disparu d'un coup. Depuis, tu squattes les environs pour protéger son esprit qui serait resté prisonnier des lieux ? Olalala, elle est triste celle-là, je devrai peut-être arrêter les podcast de Nexpo.

Elle continua de faire les cent pas, très concentrée, sous les yeux étonnés du Fantominus. Pour la première fois depuis longtemps il ne prenait pas peur face à un être humain et leur présence ne le dérangeait plus, maintenant. Nettement moins qu'au début en tout cas.

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Un Rapion niveau 34 vous fait de l'oeil!

Que voulez-vous faire, Ranger Jill Calahan?

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L'humaine s'agitait devant ses yeux ; il était étonné de se sentir en sécurité malgré le fait de les avoir attaqué. Le Goupelin ne semblait pas vouloir les venger et multipliait les appels télépathiques pour communiquer. Mais le Fantominus n'était pas encore prêt à accorder sa confiance et préféra observer Jill faire les cent pas encore un peu, tout en ignorant le Goupil. A vrai dire l'humaine avait déjà deviné ce qui l'avait conduit ici sans s'en rendre compte. Elle prenait plaisir de toute évidence à échaffauder des théories de plus en plus macabres. Bizarrement, cela plaisait au spectre. L'humaine était si concentrée qu'elle se désintéressait complètement de lui et ses couleurs particulières. Pour une fois il avait l'impression d'être traité normalement par un humain ; on ne le dévisageait pas pour cette traînée bleue pour laquelle il n'y pouvait rien.

- La petite fille serait morte depuis des années et toi tu erres ici depuis tout ce temps pour protéger son âme égarée ? dit la jeune femme, très soudainement, stoppant net sa course et se plantant directement face au spectre. Avoue, tu attends quelque chose ou quelqu'un ici ? Ou tu protèges je ne sais quoi ? Sinon pourquoi courir le risque de piéger des inconnus juste pour t'entraîner sachant que tu pourrais risquer gros vu ta particularité.

Le spectre n'en revenait pas ; l'humaine ne semblait nullement vouloir le posséder à tout prix. Tous les humains qu'il avait croisé jusque-là avaient tout tenté avec leurs stupides pokeballs. La jeune femme, elle, cherchait sincèrement les raisons pour lesquelles il se trouvait dans la forêt de Sleepwood.

- Après y'a clairement quelque chose de mystique dans les environs. Ces vieux cailloux sont moches mais ont leur signification bien particulière d'après les légendes de la région. Je devrai peut-être retourner voir Sonya pour en apprendre plus sur ce point... disait-elle cette fois pour elle-même et en se détournant de nouveau du spectre. Elle reprit les cent pas. Le renard en profita pour réitérer sa tentative de communication. Cette fois cependant il ne chercha pas à obtenir la moindre info, il avait inversé la stratégie.

- Voici Jill Calahan, c'est une humaine jeune qui s'occupe de botter le cul des humains qui nous voudraient du mal. Je l'ai rencontré alors que j'étais Feunnec, en pleine ville, abandonné dans un carton. Elle m'a recueillie. C'est une gentille fille, un peu simplette c'est sûr, mais je ne lui ai jamais connu de mauvaises intentions et j'ai pourtant appris à sonder sa psyché depuis que je suis Feunnec. Avec le temps elle est devenue une ranger et c'est officiellement son boulot que de mettre les plus démunis, les blessés et autres otages en sécurité. Des fois elle n'a aucune patience et déteste admettre qu'elle a tort mais à part ça elle est tout à fait supportable.

Le renard n'ajouta rien, conscient qu'il en avait déjà dit beaucoup.

Jill qui continuait de faire les cent pas de son côté reçut un appel à son grand désarroi. Le nom de Spencer s'y affichant, elle n'avait d'autre choix que de décrocher.

- Ah enfin ! Qu'est-ce-que tu fous, encore à traîner dans cette stupide forêt ?

- J'ai trouvé un vieil autel dont les habitants des environs n'ont pas arrêté de parler, Sonya aussi d'ailleurs...

- Super on peut toujours compter sur toi pour trouver les cailloux les plus inintéressants des environs mais je te rappelle qu'on devait tous se retrouver au labo de la grand-mère. Sonya est là, Henry aussi, tu es la seule à manquer à l'appel, grouille-toi ou je viens te chercher moi-même par la peau du cul.

- J'y suis pour rien, y'a un Fantominus shiny qui traîne dans ces bois et qui nous a tendu un piège à coups d'hypnoses.

- C'est fou, tu as toujours une excuse.

- Je me mets en route rapidement, mais je ne pars pas avant d'être sûre que le spectre soit à l'abri.

- Si tu dis vrai tente de gagner sa confiance avec tes compagnons, tu auras d'autres permissions pour revenir le voir plus tard.

Il raccrocha sans rien ajouter, laissant la jeune femme soupirer et pester. Comment ça "si tu dis vrai" ? Typique de Spencer de remettre en doute chacune de ses déclarations.
Elle qui avait vaguement espéré éviter cette réunion avec les scientifiques pour se consacrer à la découverte de ce superbe spécimen fut très déçue. Néanmoins les événements dont elle avait été témoin la matinée ; le gigamax, entre autres l'intriguaient beaucoup. Elle se tourna alors vers son pokemon starter pour lui demander de rester dans les environs juste au cas où.

- Inutile de coller notre nouveau copain, assure-toi juste qu'il soit encore là à mon retour et qu'il ne se passe rien. Les environs sont pas très fréquentés et je crois pas à une attaque en plein jour mais sait-on jamais. Si ça se trouve son proprio se manifestera entre temps avec un peu de chance. Je ne fais qu'un aller-retour, je reviens dès le début d'aprem. Ah et Boogie, j'ai vu des baies fraive traîner dans les bosquets.

Il n'en fallait pas plus pour le convaincre de rester sur place bien que babysitter soit de loin le rôle qu'il déteste le plus.

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Vous lancez une pokeball !

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Que voulez-vous faire ?

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La gourmandise pouvait pourrir bien des choses mais le goupil de Jill faisait l'exception. A peine l'humaine eut le dos tourné vers sa destination qu'il invita le spectre à se joindre à lui pour la séance de dégustation. Toujours très perturbé par le comportement farfelu de ces deux énergumènes, le Fantominus était perdu. Pouvait-il réellement leur faire confiance ou tout cela n'était que façade ? Depuis le temps qu'il errait seul, il avait pu observer une pléthore de personnages différents. Ceux-ci étaient de loin les plus excentriques. Il se sentait apeuré en présence du Goupelin ; ce dernier se comportait bien plus comme un humain qu'un pokémon.

- J'ai entendu ça tu sais, interrompit le Goupil. Eh oui, Jill est partie entre de bonnes mains, du coup j'essaie de te sonder. Juste au cas où tu me referais le coup de l'hypnose, t'en as déjà fait assez comme ça.

Le renard ne regardait même pas dans sa direction ; il était bien trop concentré par la cueillette des fraives. Il en mangea d'abord plusieurs seul, le Fantominus planté là, refusant de continuer leur conversation psychique. Au bout d'un moment, le renard de la ranger déposa des baies près du spectre et lui proposa de s'enfoncer davantage dans la forêt.

- Ces autels de pierre, l'humaine n'y a vu que du feu, mais j'ai senti une drôle de présence là-bas. Pas toi ?

- Si.

Surpris par la réponse concise mais néanmoins ravi de le voir sortir de son mutisme, Boogie continua.

- Tu as déjà vu les propriétaires de cette aura ? Parce que les Smogogo c'était pas trop ça.

Il y eut un court silence. A voir le Goupelin se mouvoir, s'exprimer davantage comme un humain qu'un pokémon, il était très intrigué. La curiosité avait balayé toute trace de crainte ; le renard le nourrissait à présent et ne semblait pas lui tenir rancune de ses actes. Devinant ces pensées, le goupil de feu reprit leur conversation télépathique.

- Ca fait longtemps que je travaille à aiguiser mes sens. J'ai un super pote pour ça même si en ce moment c'est la déprime de son côté, alors je m'entraîne comme je peux. Je vais pas te forcer mais dis-moi juste si je risque la vie en retournant là-bas pour mener l'enquête.

- Non, apparemment ils ne s'en prennent pas aux pokémon et ne font qu'égarer les humains pour les tenir à distance. Drôle d'idée de vouloir les approcher, ça se voit que tu es domestiqué...

- T'inquiète, Jill m'a sauvé et élevé mais je sais me débrouiller seul aussi. Bon, ma décision est prise. Tu me suis ? Tu peux rester en retrait si tu veux.

Le Fantominus était dubitatif ; lui-même n'avait jamais rencontré les pokémons propriétaires de ces si puissantes auras et grand bien cela lui faisait. Il n'avait que peu de moyens de se défendre. A voir la confiance du Goupelin, il se demanda s'il était fou après tout ce temps passé avec des humains ou simplement s'il était devenu assez puissant pour prendre ce genre de risques.

- Je te suis mais moi je reste en retrait.

- Ah ! Eh bien nous voilà enfin d'accord ! Au fait moi c'est Boogie, c'est l'humaine qui m'a ce nom débile. Et toi, tu as déjà une identité donnée par un humain ?

Mutisme. Le Goupelin comprit immédiatement qu'il serait dur d'en apprendre plus à son sujet pour l'instant. Il tourna donc les talons en direction du cœur de la forêt et fit signe au spectre de le suivre, ne réfléchissant pas davantage aux dangers qu'ils pouvaient rencontrer.

- ... Bon bah hésite pas à communiquer avec moi ou m'appeler s'il y a un problème.

***

Jill avait fait aussi vite que possible pour rejoindre la gare la plus proche à pieds. Un petit TER l'amènerait près de la route où se situait le laboratoire. Toutes ses pensées étaient dans la forêt de Sherwood le temps du trajet. Boogie allait-il réussir sa simple mission ou allait-il encore provoquer des catastrophes comme à son habitude ?

Ce fut un court trajet qui l'amena sur la route du labo ; mais pas suffisamment pour que des images, très gênantes, ne se mettent à lui envahir l'esprit. Zéro pointé pour la concentration ; elle ne pensait qu'au spectre chromatique et la douce caresse de Henry sur sa chute de reins. Elle se força à chasser ces pensées. Elle ne voulait pas être rouge pivoine comme une ado en entrant dans la pièce où tous l'attendaient.

***

Ils ne l'avaient pas attendu davantage et elle put se faufiler tranquillement sans attirer l'attention. La vieille dame, professeur pokémon réputé de la région, se servait d'un rétroprojecteur pour montrer des pokémons atteints de gigamax ainsi que ces fameux puits d'où émergeait cette énergie inconnue.

- Nos recherches progressent lentement sur le sujet par manque d'échantillons. L'entreprise de M. Rose, Macro Cosmos nous aide dans nos recherches mais nous avons récemment fait appel au Polygone pour que les rangers puissent combattre en temps réel et nous en apprendre davantage. Sans compter le fait que cela facilite la tâche de prélèvement en plus de nous apporter des sécurités supplémentaires. Elle marqua une courte pause pour esquisser un sourire. Nous avons apparemment un échantillon viable recueilli durant votre mission matinale, merci monsieur Tilney pour vos efforts.

Le cœur de Jill rata une pulsion.
Il se tenait devant elle et put contempler son dos en priant fort pour que le sujet de la veille ne soit pas, jamais, remis sur le tapis entre eux. Puis elle se perdit un instant dans la contemplation de sa belle nuque musclée.

Perdue dans ces pensées elle n'avait pas remarqué que Sonya venait d'entrer dans la pièce en portant une espèce de capsule - du matériel scientifique contenant la roche prélevée par Henry. Tous purent constater qu'elle ne brillait pas, contrairement au Khélokrok qui leur avait pété un plomb dessus.

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1043 mots

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- apparition d'un Brutalibré de la route grâce à anti-brume svp :)
(dernière utilisation : 13.04.2021)

Merci heart

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Un BRUTALIBRE niveau 20 apparaît !

Que voulez-vous faire ?

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Jill regardait le caillou sans grand intérêt. Elle n'avait jamais vraiment été passionnée par la minéralogie et dut se retenir de bailler à plusieurs reprises tandis que la jeune scientifique expliquait ce qu'ils en avaient déduit jusqu'à présent. Elle comptait sur l'attention de Spencer pour lui faire un résumé plus tard, comme à son habitude, quitte à prendre le risque de réveiller son courroux. Elle regardait donc d'un air absent un caillou sombre ressemblant à un caillou sombre. Autour de la table, l'attention était concentrée sur Sonya qui expliquait que l'énergie qui se dégageait de cette roche et un peu partout dans leur région provenait certainement d'un pokémon. Inconnu à ce jour et probablement plus anciens que les plus vieux monuments de la région. Pour la jeune Sonya, c'était tout simplement une énergie extraterrestre, qui n'existait plus aujourd'hui mais dont subsistait encore des traces.

- Nous ne sommes malheureusement pas capables pour l'instant d'identifier le propriétaire de cette fabuleuse énergie.

Jill tiqua.

Elle ne comprenait pas ce qu'il y avait de fabuleux dans une énergie avec un si haut potentiel de risque et d'apparition aléatoire mais se garda bien d'émettre une opinion. Spencer la surveillait du coin de l'œil, espérant la voir attentive. Puis il jeta un regard en coin à Henry dont le comportement était aussi stoïque que d'habitude. Ce qu'il avait cru percevoir ce matin n'était sans nul doute qu'une impression.

- Nous allons avoir besoin des rangers en renforts pour ce que nous appelons les raids Dynamax. C'est le nom que nous donnons aux pokémons transformés par cette énergie. Pour collecter un maximum d'information et pour s'assurer que les terres sauvages ne deviennent pas mortelles, nous avons conclu une alliance avec le Polygone, d'où votre présence aujourd'hui. Le professeur Magnolia et moi-même serons vos guides pour les expéditions à entreprendre. Nos rangers du coin ne seront pas mécontents de recevoir un peu d'aide, dit-elle avec un sourire légèrement crispée.

La jeune femme se mit à l'écart tandis que sa grand-mère prenait le relais.

- Deux autres phénomènes de concentration d'énergie ont été identifiés aujourd'hui par nos équipes. L'un se situe dans le nord-ouest des terres sauvages près de Kickenham, l'autre se situe à l'est. Nous comptons sur vous pour rejoindre vos coéquipiers sur place et vous assurer de la sécurité de la zone, le temps des prélèvements.

En gros, ils allaient devoir refaire ce qu'ils avaient fait ce matin, ni plus, ni moins. Peut-être seraient-ils plus chanceux cette fois et éviteraient un khélocrock en furie. Jill était ravie de pouvoir de nouveau découvrir Galar mais le Fantominus resté avec son Goupelin trottait dans un coin de sa tête. Avait-il un dresseur, ou était-il abandonné ? Pourquoi était-il resté dans ces bois ? Quels mystères planaient dans la forêt de Sherwood : sa concentration lui fit défaut et elle s'aperçut trop tard que tout le monde s'était déjà relevé pour former les équipes de l'après-midi.

Instinctivement elle se leva et se rapprocha de Spencer pour recevoir ses consignes. Il l'avait mise en duo avec Henry. Elle ne laissa transparaître aucune émotion sur son visage tandis qu'on lui donnait les directives. Henry lui-même était imperturbable. Elle regretta de ne pouvoir retourner dans la forêt immédiatement mais l'ordre de mission était relativement simple : deux rangers de Galar les attendait déjà sur place pour sécuriser l'endroit des prélèvements et aux dernières nouvelles, les pokémons des environs se tenaient tranquilles. Avec un peu de chance Jill serait vite de retour à Sleepwood tout en esquivant Henry pour le reste de la journée.

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Ils quittèrent le labo de la même manière que la matinée : en jeep, avec de l'équipement de haute technologie. Henry et elle étaient à l'arrière, face à face. L'un comme l'autre évitait de croiser le regard. Ils avaient tous deux les souvenirs de la veille qui remontaient. Henry se souvenait de son dernier verre de whisky, du moment où il raccompagna Jill à sa chambre en prenant l'ascenseur. Puis, plus rien. Jill, de son coté, se souvenait de son dernier gin et de sa réticence à prendre les escaliers. Ils s'étaient donc tous deux dirigés vers l'ascenseur... et ensuite ?

Leurs regards se croisèrent.

Jill se mit à rougir comme une ado et pesta intérieurement. Le cœur d'Henry rata un battement et un souvenir lui sauta à la figure ; ils s'étaient d'abord embrassés dans l'ascenseur. D'abord timidement, puis avant qu'ils n'arrivent à leur étage, plus langoureusement. Il se souvint qu'il avait glissé ses mains sous la chemise de la jeune femme et que cette dernière était plaquée contre la vitre, ses mains dans les cheveux du brun.

A mesure que la voiture roulait vers leur but, ils se souvenaient tous deux des événements de la veille, plongés dans le silence. L'alcool leur avait évidemment tourné la tête. Mais Henry se souvenait qu'il avait senti son coeur s'emballer et Jill se remémorait l'émotion qu'elle avait senti lorsqu'il l'avait enlacée et soulevée jusqu'au lit de sa chambre.

Pétrifiée, gênée, la jeune femme gardait le silence obstinément. Le débarquement arriva enfin ; ils étaient passé sous un viaduc impressionnant pour s'enfoncer dans des terres plus arides. Jill regardait partout sauf dans la direction de son collègue. Elle se proposa immédiatement pour aider les scientifiques à décharger et installer le matériel. Mais au bout d'une trentaine de minutes, elle ne pouvait plus faire semblant ou éviter Henry ; il était temps d'effectuer une ronde dans les environs par équipe de deux, telle était la consigne. Les deux rangers de Galar, dont Jill n'avait pas retenu le nom, s'étaient lancé d'emblée ensemble, laissant les deux Kalosiens dans leur gêne. Le silence fut brisé d'abord par Henry.

- Allons-y... Ca ne devrait pas prendre autant de temps que ce matin, dit-il en lui adressant un sourire encourageant, tentant de la mettre à l'aise.

- Espérons, répondit-elle, pas très envie de me faire écrabouiller par l'une de ces créatures dynamax. Et puis ça ferait beaucoup pour nos pokémons.

Son collègue acquiesça, plus rassuré qu'il ne voulait bien le montrer, de la voir lui adresser la parole. Galant, fidèle à son éducation de bourgeois, il la laissa entamer la marche. Il contempla un instant ses longs cheveux bruns attachés en queue de cheval et se rappela leur douceur et leur odeur de la veille. Il fit un effort pour se recadrer.

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Vous lancez une Super Ball!

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Que voulez-vous faire, Ranger Jill Calahan?

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C'est pas possible d'être aussi conne. Inutile d'éviter Henry jusqu'à la fin de temps ; on est collègues et plus des ados depuis longtemps. Je vais bien être obligé de lui faire face à un moment, rompre le silence qui s'est installé dans notre marche. Nous avançons prudemment et en silence dans des terres plus arides que celles que l'on peut avoir aux abords des villes ; l'herbe laisse place à la silice au fur et à mesure que nous avançons. Après quelques minutes de marche dans le mutisme nous arrivons dans un paysage rocailleux et ensablé. En temps normal je me serai réjouie ; c'est probablement un endroit idéal pour capturer des pokémons de type sol mais là, avec la boule au ventre, pas moyen de profiter. Henry essaie de nous mettre à l'aise alors qu'on fait une pause pour surveiller les environs ; de là où nous sommes, nous apercevons le terrain en contre-plongée, il faudra descendre encore un peu.

- Eh bien au moins les environs sont plus calmes que ce matin. Tu as vu le Crabaraque là-bas ? dit-il en pointant le spécimen du doigt.

Le pokémon se baladait entre les roches sans se rendre compte de la présence des humains. Des petits crabicoques le suivaient dans une sorte de crevasse taillée dans la roche, suffisamment grande pour les accueillir toute et parfaite pour les camoufler, notamment l'évolution.

- Spencer m'a dit qu'il y a avait un serpent des sables bien connu dans les environs. Il paraît qu'il est assez rare, ce serait cool d'en voir un.

Il parvint à piquer sa curiosité pour passer outre sa gêne.

- Ah ouais ? Voilà qui est intéressant, j'en ai jamais entendu parler. Ce serait chouette de pouvoir continuer un peu et tenter d'en trouver un, mais on ferait mieux de terminer notre tour de garde, sinon ça va barder.

Henry sourit.

- De toute façon on a peu de chances d'en voir, mais ça n'empêche pas d'être attentif pendant notre petit tour.

Henry m'emboîta le pas pour continuer la route et nous mener dans ce simili de désert. A vue d'oeil il n'y avait pas grand monde. De loin cependant je repérais un Rhinocorne, mais rien de plus menaçant. Henry lui, cherchait les fameuses sources d'énergie dont on entendait parler depuis la veille mais rien : pas de surbrillance, pas de puits miraculeusement rouge et resplendissant.

- Plutôt tranquille le coin.

- Plutôt désert aussi, les pokémons sont pas très nombreux. On ferait bien de faire gaffe, ils doivent se planquer dans le sol et la roche.

- Je ne peux qu'écouter l'experte en la matière.

- Plaisante pas, je connais rien de cette région. On va juste éviter de s'enfoncer davantage, de toute façon on s'éloignerait trop du camp.

- Dommage hein, dit-il en m'adressant un sourire et en me regardant droit dans les yeux pour la première fois depuis la veille.

- ... c'est vrai que ça donne envie d'explorer ! Ca fait de sacrées terres sauvages à explorer mais on est pas là pour ça.

- Les autres ne nous ont pas contacté, ils n'ont rien du trouver non plus. On fait quoi ? Un tour rapide avec nos pokémons ou on repart vers le camp s'assurer que tout est ok ?

- Vas-y toi, rentre au camp, je fais un petit tour rapide avec Shaggy et je te rejoins.

Mais il n'était pas dupe et savait pertinemment qu'avec mon Scorvol, il y avait un haut risque de dévier de la mission. Après les incidents sérieux de la matinée, il me refusa tout net ce plaisir. Au moment où j'allais rétorquer que je ferai ce que bon me semble, il me rappela à la raison de la manière la plus simple.

- Spencer et le Capitaine sont déjà sur ton dos, tu aimes tant que ça les entendre te râler après semaine après semaine ? Il disait tout ça avec un sourire. Il venait de marquer un bon point. J'en avais plus qu'assez d'être fliquée constamment et que l'on reproche à mon équipe et moi notre petite côté borderline. Plus le temps passait dans l'Alliance, plus l'étau se resserrait autour de moi pour que je devienne la ranger qu'ils attendaient tous. Comment pouvaient-il espérer changer la nature de mes compagnons, là résidait tout le mystère pour moi.

J'acceptais finalement de rebrousser chemin avec Henry, me concentrant sur la mission plutôt que les événements de la veille. Je savais qu'au moment où nous allions enfin nous confronter, je découvrirai quels sont mes vrais sentiments à son égard. Mais je n'avais aucune envie de le découvrir car je tenais bien davantage à mon indépendance. Si seulement nous pouvions faire l'autruche ainsi toute notre vie, comme mon Métalosse qui se coupait littéralement de la réalité. Mais je savais que cela n'allait pas durer. Henry et moi allions bientôt nous retrouver en-dehors d'un cadre de mission et à ce moment-là, je ne suis pas bien certaine de le voir encore comme le simple cousin éloigné de Miwako.

Pourtant, je ne voulais d'aucun boulet attaché à ma cheville pour continuer ma progression. Mes objectifs me tenaient à cœur, comme les voyages à venir. Pourquoi donc les choses se passaient-elles toujours au pire moment, voilà encore un stupide mystère offert par la vie dont je me serai bien passé.

***

De retour au camp, nous constatons que les rangers de Galar sont déjà de retour.

- C'est très calme on a de la chance. On va en profiter pour amasser un max d'échantillons pour les scientifiques, vous nous aidez ?

Nous nous mettons naturellement à la tâche tout en constatant que tout le monde est calme et ne craint pas d'attaque. Le parfait contraste de la matinée. Les scientifiques émettaient doutes et théories autour d'un gros rocher en particulier et semblaient se disputer sur la procédure de prélèvement. Nous quatre rangers étions dépassés et légèrement impatients de les reconduire au laboratoire pour reprendre nos permissions plutôt que de rester là, à glander en attendant de savoir qui allait faire quoi.

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- Apparition d'un pokémon de la route siouplait :)
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Un Scalpion lvl 36 apparaît !
Que voulez-vous faire ?

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Le matériel était bouclé dans les deux jeeps et les scientifiques continuaient de débattre lorsqu'un bruit sourd et impressionnant éclata non loin de notre position. Instinctivement, ls rangers s'arrangèrent pour anticiper une éventuelle catastrophe ; Henry fut le premier à prendre la parole. Sûr de lui, il proposa aux deux rangers de Galar de raccompagner les scientifiques au laboratoire. Ces derniers rétorquèrent qu'ils connaissaient mieux les environs mais Henry balaya l'argument d'un revers de la main ; - Aucune importance, s'il s'agit d'un dynamax ce n'est pas la topographie des lieux qui nous aidera à faire face. En revanche j'ai en ma compagnie un puissant Carchacrock, vous pouvez compter sur nous pour revenir vite.

ll avait décidé cela de lui-même sans consulter personne au préalable : un autre bruit sourd résonna et acheva les pourparlers. Je me mettais sitôt en route derrière mon collègue, en direction du bruit tandis que les jeep démarraient. L'heure n'était plus à la réflexion mais bien à l'action. Henry et moi arrivèrent vers la zone désertique que nous avions quitté plus tôt ; aux abords du viaduc, en nous dissimulant dans des buissons, nous pouvions voir un combat impressionnant ; deux Rhinoféros engagés dans une lutte violente. Nous n'avions pas besoin de jumelles pour comprendre que ces deux pokémons ne s'étaient pas transformés. Ils étaient deux grands et lourds pokémon ; la terre autour d'eux tremblait et les Crabaraque, Crabicoque et autres habitants du coin déguerpissaient à toute allure, aucun ne voulant être un dommage collatéral.

Il était difficile de s'approcher davantage au risque de s'aventurer à découvert ou de s'abriter derrière des roches susceptibles d'exploser avec leurs pouvoirs. Nous ne pouvions rien faire de plus qu'admirer ce combat à la fois exceptionnel et inquiétant. Vu leur taille, il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait de deux mâles.

- Une lutte pour le territoire ? demanda Henry.
- Sans doute, ou pour les femelles, je n'avais pas remarqué avant mais il y a un troupeau un peu plus loin, en hauteur.

Le métier de ranger consistait à secourir les pokémons blessés et lutter contre leur exploitation, quelque soit sa nature. Mais rien ne nous dictait d'interrompre le cours de la nature. Il s'agissait probablement d'une lutte générationnelle, peut-être pour récupérer le commandement du troupeau, ou alors il s'agissait de deux mâles voulant impressionner les femelles.

Dans tous les cas le spectacle était impressionnant et nous fascinèrent. Henry avait envoyé un message aux rangers de Galar pour les rassurer et leur dire qu'il ne s'agissait pas d'un phénomène dynamax. Nous restions encore pour observer la fin de la joute. L'un des deux venait de prendre l'adversaire par surprise et lui avait asséné un puissant coup de corne. De loin, je n'eus aucun mal à reconnaître l'attaque empal'khorne particulièrement meurtrière. Par chance, la victime put esquisser un mouvement de recul mais se prit tout de même un choc violent à la poitrine qui le cloua au sol. Du sang gicla de la blessure comme un geyser bientôt éteint, écrasé par les pieds du vainqueur. Il se mit à hurler et à se pavaner tel le vainqueur qu'il était. Le boucan lui assurait l'attention de toutes les femelles sur lui. J'enregistrais tant bien que mal l'événement avec mon petit smartphone puis fut prise d'un élan de compassion pour le mâle resté au sol. Il ne servait plus de marchepieds à l'autre à présent mais semblait vraiment mal en point. Beaucoup mourraient de leurs blessures dans la nature mais il était impossible d'aller le secourir avec la présence de l'alpha.

Sauf que Henry ne l'entendait pas de cette oreille et je fus bientôt prise dans son plan, sans qu'il n'ait eu besoin de vraiment me convaincre. Le mâle voulait du combat, faire le beau, se pavaner ? Il avait pile ce qu'il lui fallait pour détourner son attention de sa victime et en même temps l'éloigner.

- Bon, quand j'appellerai le Carchacrock la guerre sera bien déclarée, les troupeaux vont s'en aller et je lui demanderai de retenir son attention autant que possible en l'éloignant. Tu t'occupes de l'autre ?

- Evidemment. Enfin un peu d'action, disais-je en plaisantant. Rien de mieux pour détendre les nerfs avant une petite intervention risquée.

Alors que l'alpha allait écrabouiller la mâchoire et la boîte crânienne de son adversaire au tapis, il fut interrompu par l'apparition d'un énorme dragon, plus gros que lui, entièrement blanc, avec des balafres sur tous le corps. Té Fiti, la Carchacrock albinos d'Henry, était toujours aussi impressionnante. Particulièrement grande et menaçante pour une femelle. Une vraie guerrière que j'avais déjà pu voir à l'action ; mieux valait ne pas l'emmerder. Elle était particulièrement bien élevée et dressée ; de plus, elle aimait son dresseur inconditionnellement et était prête à mener toute bataille à sa demande, même les plus dangereuses.

***

Pendant ce temps dans la forêt de Sleepwood les choses n'avaient pas bougé d'un iota et Boogie commençait à perdre patience. Il faisait tout pour retrouver les propriétaires des autres qu'il pressentait, en vain. Le Fantominus le regardait faire sans bouger, sans rien ajouter. Il trouvait tous ces efforts ridicules, lui qui était un habitué du coin et qui savait pertinemment que quelque chose dans ces bois ne voulait pas être vu, tout en veillant à sa protection et son intégrité. Il n'avait peut-être pas les mêmes facultés psychiques que le renard de feu mais sa logique et son intelligence s'imposaient plus naturellement à lui.

Plus d'une fois il fit mine de partir, espérant que le goupil laisserait tomber son projet débile mais rien n'y faisait. Il était têtu. Etait-ce une des conséquences de traîner avec des humains aussi longtemps que de s'approprier leurs traits de caractère ? Il se le demandait. Il fit plusieurs fois un tour dans les environs, laissant le Goupelin se débrouiller seul et reprenant tant bien que mal le cours de sa petite vie mais cette rencontre l'intriguait. Plusieurs fois il passa près de l'autel, hésita à entrer en communication, puis repartit.

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1085 mots

Action hors rp
ct toxik > fantominus S

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Vous lancez une Superball sur le Scalpion (niv.36) sauvage !

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Inscrit le : 12/11/2015 Messages : 4644 Région : Kalos

Une fois Té Fiti apparut sur le terrain, la donne changea immédiatement comme prévu. Nous restions cachés en attendant ; la réaction du mâle alpha ne se fit pas attendre. Surpris et furieux de voir un intrus débarquer de nulle part sur ses terres, il redoubla d'agressivité pour tenter d'intimider le nouveau venu. Il ne se laissa pas impressionner par sa taille et son air revêche, à l'inverse du troupeau qui le suivait et s'éloigna comme prévu. Nous observions tout à travers des buissons épais nous garantissant une bonne planque, conscients que chaque seconde était importante pour tenter de sauver la vie du Rhinoféros au sol. Je n'étais pas certaine que ma formation médicale allait changer son avenir, mais nous pouvions au moins tenter de le capturer pour le soigner avant de le relâcher à l'état sauvage. Rien d'inhabituel pour une mission. Ce qui l'était davantage, c'était de pouvoir assister au spectacle que le Carchacrock blanc allait donner. La puissante Té Fiti ne se laissait intimider par rien ni personne. Même si le mâle en face d'elle grognait lourdement et chargeait, elle ne perdait pas un pet de sang-froid. Elle esquiva avec agilité et le laissa s'essouffler ainsi plusieurs minutes. Heureusement pour lui son troupeau n''était plus là pour être témoin de ses difficultés.

La femelle dragon traçait un cercle d'esquive, qui, à l'insu de son adversaire, l'éloignait un peu plus du blessé. Il fallut attendre une bonne dizaine de minutes pour qu'enfin je puisse espérer me frayer un chemin dans tout ce bordel. Les deux spécimens se hurlaient dessus, rugissaient comme s'ils combattaient à mort. Pour l'un des deux au moins, c'était une réalité. Pas pour Té Fiti qui pouvait se débarrasser de lui plus vite qu'on ne pouvait le penser. Henry resta à l'abri dans les buissons, observant son pokémon se débrouiller parfaitement sans lui, comme à son habitude.

- Ok c'est bon ça fait déjà plusieurs minutes qu'il ne fait plus attention à l'autre. Passe par la gauche, elle va continuer de l'attirer vers le point d'eau qu'on voit là-bas. Fais vite surtout.

Je me mis aussitôt en route, peu désireuse de me faire agresser par ce spécimen enragé. Nous avions beau le regarder d'assez près aucun de nous ne croyait qu'il était victime de l'étrange énergie dynamax. Autant en profiter dans ces conditions.

Je sors lentement des buissons en rampant et reste près du sol, accroupie, attendant que Té Fiti ne porte le premier gros coup. Un aileron dans la gueule plus tard et le pokémon roche et sol se retrouve désorienté. Encore plus furieux. Il redoubla de cris et se déchaîna ; ce fut l'occasion idéale pour me rapprocher du blessé. Aussi vite que possible je courrais parmi les roches pour arriver jusqu'à son niveau et constater qu'il était plus que mal en point. Sa poitrine était notamment perforée et saignait abondamment. Je n'avais évidemment pas de quoi faire un garrot correct pour un tel spécimen (il était grand lui aussi) et mon intervention se limita à constater qu'il souffrait beaucoup. Aucune hyper-potion ne pourrait l'aider à se tirer de là. Mieux valait le capturer, comme prévu, pour l'amener au plus vite à Kickenham, ou au laboratoire qui bénéficiait aussi de machines de soins avancées. Je glissais une hyper ball de mon sac et repartait de justesse : le rhinoféros en plein combat avait senti mon odeur d'humaine et m'avait repérée. J'aurai pu avoir peur, mais avec le Carchacrock blanc comme bouclier, je ne craignais rien. Nous le savions pertinemment.

Il tenta de se retourner vers moi mais le dragon lui asséna un puissant coup d'aileron sous la gorge pour temporairement lui couper le souffle. Elle appuya ensuite de toutes ses forces sur les articulations de la bête pour la faire ployer et l'empêcher de courir voire de marcher. Elle ne tenait à sa merci en seulement quelques mouvements. Elle était bien fidèle à sa réputation de grande guerrière. Té Fiti venait de sauver deux vies en l'espace de vingt minutes et se débarrassa simplement de son adversaire avec une attaque outrage ; celle-ci fut suffisamment puissante pour soulever la victime et l'envoyer s'écraser de tout son poids contre une paroi rocheuse voisine.

Cette fois le mâle alpha était bien KO. Pendant ce temps j'avais confié l'hyperball au Scorvol en lui demandant de retourner le plus rapidement possible au labo qu'il avait vu ce matin. En rejoignant les buissons Henry se replia aussitôt vers la jeep en prenant soin de m'escorter, qu'il ne m'arrive rien ; mais son pokémon s'était chargé de tout. Il la remercia de loin et démarra le véhicule en trombe, à la poursuite du Scorvol pour regagner le laboratoire le plus vite possible.

***

Le Rhinoféros avait été victime d'une agressivité impitoyable mais pas inconnue. Les deux rangers de Galar comme nous-mêmes avions déjà vu ce genre de phénomènes dans la nature. Nous espérions simplement qu'il pourrait s'en remettre ; Sonya l'avait aussitôt prit en charge à notre arrivée.

- Ce n'est pas beau à voir mais il va s'en tirer, grâce à vous, vous êtes intervenus à temps.

Ce fut un soulagement collectif ; aucun de nous n'aimait voir un pokémon mourir de ses blessures.

- On peut dire que la journée a été productive en tout cas, renchérit Sonya. Nous avons pas mal de nouveaux échantillons en plus de notre grand blessé. Cela fait deux bonnes nouvelles au moins, ma grand-mère et moi-même sommes reconnaissantes pour vos interventions. Nous allons pouvoir en apprendre plus sur les phénomènes Dynamax et espérons pouvoir travailler de nouveau ensemble maintenant que vous avez observé cela de près.

Aucun des rangers ne broncha ; après tout, c'était notre métier. Pour ma part je gardais pour moi mes réservers sur cette étrange énergie et les choses étranges qu'il se passait dans cette région.

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1024 mots

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Apparition d'un pokémon de la route siouplait :)
https://master-poke.forumactif.fr/t22753-pokemon-sauvages

Inscrit le : 08/09/2013 Messages : 17052

(modéré) I can feel your touch picking me up from the underground 590

Un TROMPIGNON niveau 34 apparaît !

Que voulez-vous faire, belle Jill ?

Inscrit le : 12/11/2015 Messages : 4644 Région : Kalos

Je discutais dans un coin avec la jeune scientifique à propos du rhinoféros que nous avions amené. Ce dernier avait une chance de survivre grâce aux installations récentes de sa grand-mère : je m'en trouvais soulagée. La mort d'un pokémon sur la conscience n'est pas un poids facile à porter et j'en avais déjà trop vue à mon goût dans le métier. Malgré son torse perforé, il survivrait. Il lui faudrait du temps avant de retourner à l'état sauvage. Si nous n'avions pas été là par hasard avec Henry il serait mort en se vidant de son sang. L'hémorragie ayant été stoppée, il luttait actuellement pour sa survie mais Sonya était optimiste. Je la laissais sur cette bonne note avant de retrouver Spencer, resté au laboratoire durant tout ce temps avec la grand-mère.

Henry se joignit à nous également avant de sortir des lieux. La mission du jour était accomplie, il ne nous restait plus qu'à déguerpir mais Spencer préféra retenir toute notre attention alors que nous marchions devant le laboratoire, un peu à l'écart des autres.

- Vous avez pu glaner des informations sur Macro Cosmos ? demande-t-il sans détour.

La triste vérité était que Henry et moi avions tenté par tous les moyens d'éviter la communication ou de croiser le regard, ce qui nous laissa sans réponse. Spencer flaira là une autre anomalie dans notre comportement mais préféra garder son énergie pour râler une autre fois.

- A priori le patron est très populaire dans la région et il finance en grande partie les recherches du professeur. On dit que son entreprise a très vite émergé et qu'il s'intéresse de près au phénomène Dynamax. Il est aussi l'un des nombreux sponsors de la ligue de Galar, la mineure comme la majeure. J'aimerai aller jeter un œil à son qg avant qu'il ne soit trop tard - en attendant je vous laisse la permission libre, on se retrouve à Kickenham vers dix-neuf heures, ne soyez pas en retard le capitaine nous attendra aussi.

- J'ai besoin de repasser par la forêt de Sherwood, dis-je aussitôt pour me dédouaner tout de suite de leur compagnie. Je ne serai pas longue, j'y retrouve simplement Boogie, je fais un tour du petit bourg à côté et vous rejoins ce soir.

Henry de son côté marmonne qu'il préfère accompagner Spencer pour en apprendre plus sur le fameux Sherhoz, me laissant le champ libre tel que je l'entendais. Nous remercions nos hôtes du jour avant de prendre congé et de séparer nos routes.

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Le train a vite fait de me déposer à Paddoxton. Le village est aussi tranquille que le matin même, ou presque ; les commerces sont encore ouverts et il y a légèrement plus de monde dans les rues mais rien de bien étouffant. Au contraire, cette minuscule ville respire la tranquillité et son cadre champêtre embellit les promenades en son sein. Je passe rapidement par une boutique de prêt-à-porter par curiosité, seule véritable commerce en dehors du bistrot du coin puis me dirige à nouveau vers la forêt de Sherwood, tout en espérant que le renard n'y a pas foutu le feu.

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Le Goupelin reste longtemps assis, tentant de démystifier la présence qu'il ressent. Plus le temps passe, plus l'aura se fait lourde. Il a perdu la notion du temps depuis un bon moment déjà et le Fantominus bleu est son seul spectateur. Les Smogogo aux hauts-de-forme comme tout autre habitant des environs ne se sont plus manifestés. Il n'entend plus de bruit depuis longtemps et commence peu à peu à perdre conscience au profit de sa concentration psychique. Il sent une aura, même deux, bien qu'il ne soit pas encore parfaitement certain. Le spectre qui le regarde faire ne bouge pas le petit doigt pour l'aider ; lui-même s'est toujours soigneusement tenu à l'écart de cet autel abandonné et de ces auras indescriptibles.

Boogie aurait du en faire autant mais à la place, il entre en transe. Ses pouvoirs psychiques sont de plus en plus puissants et maîtrisés mais cette transe, il ne peut lutter contre. Elle s'impose brutalement à lui et son esprit est de nouveau perturbé par deux présences. Cette fois elles sont beaucoup plus puissantes, il les ressent jusque dans sa chair et ses poils se hérissent. Elles sont écrasantes. Le renard plie même sous leur poids - totalement illusoire - et finit ratatiné au sol, au pied de l'autel. Il ne peut ni se relever, ni retrouver sa pleine conscience. Il est tombé dans le piège comme un Teddiursa face au miel. Sa curiosité lui joue définitivement un tour.

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J'entre dans la forêt avec un drôle de pressentiment auquel je ne prête pas attention. Heureuse de voir la forêt similaire à ce qu'elle était ce matin, je cherche du regard le Fantominus ou le Goupelin mais aucun des deux ne vient à ma rencontre. Habituée à être rejointe par mon renard de feu, maintenant capable de sentir ma présence à des kilomètres, je m'enfonce dans le bois en silence, observant les alentours pour ne pas me faire surprendre. Mais je ne croise rien. Pas un seul pokémon. Les bois sont beaucoup plus calmes par rapport à ma première visite. Intriguée, je garde le silence et tend l'oreille, espérant entendre le chant des Minisange ou la complainte des moutons. Mais rien. Le néant, le vide. L'ambiance me semble d'un coup plus inquiétante et je marche d'un pas décidé vers l'autel d'antan.

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Le Fantominus les sent. Il ignore qui ils sont, mais ces présences, il les a déjà ressentis plus d'une fois en vivant ici. Il observe le Goupelin face à l'événement et commence à prendre peur. Il a bien fait de ne jamais vouloir démasquer ces auras, ni même croiser leur route. Comme quasiment tous ici, il les connaît sans vraiment les connaître et les fuit sans vraiment quitter la forêt pour autant. Il n'a jamais su si ces présences étaient un danger ou non. En contemplant Boogie, il se dit qu'il commence enfin à avoir un élément de réponse ; il se cache davantage dans les buissons et n'ose pas en bouger, fasciné et effrayé à la fois.

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1066 mots
modération > fuite n°1
si réussite, point d'xp pour okéoké lvl 18