En soit, les jumelles ont vécu une enfance à peu près normale. Malgré que leurs parents n’étaient pas très présents à la maison, elles ne manquaient de rien. La seule vraie différence s’est vraiment fait sentir lorsqu’elles sont entrées à l’école. Seuls les professeurs et certains autres parents étaient au courant de la situation familiale des deux petites, mais leurs habits plutôt luxueux et leur bonne éducation n’échappaient pas à leurs camarades de classe. Quand venait le temps de jouer ou de passer à la table pour prendre le gouter, ils s’éloignaient tous des jumelles comme s’ils se sentaient inconsciemment différents. Il parait que les gens s’entendent mieux avec les autres de leur propre caste et Madison avait vraiment du mal à se faire des amis malgré tous ses efforts. Avec ses yeux d’enfant sur cette situation, elle n’arrivait pas à prendre conscience que le problème venait peut-être d’elle ou de son environnement.

Toutefois, pour célébrer une fête d’anniversaire, elle arrivait à trouver des camarades intéressés à venir chez elle, mais à chaque fois leurs parents empêchaient leurs enfants d’y aller. Madison n’a donc jamais fêté avec des enfants de son âge, elle a toujours été seule avec sa jumelle ou avec la servante de la maison qu’elle considère presque comme sa véritable mère. En réalité, les Prescott ne sont pas considéré comme une mauvaise famille, mais les familles aisées vivant dans une grande villa ont tendance à répugner les gens de la classe moyenne. C’est pour cette raison que les autres parents refusent de voir leurs propres enfants trainer avec des gosses de riches, ils veulent éviter qu’ils prennent de mauvaises habitudes. Si Sarah n’a jamais vraiment souffert de la solitude étant plus jeune, ce n’était pas le cas de Madison. Elle voyait l’école comme un échappatoire, un moyen pour elle d’oublier la pression et les attentes de ses parents qui se montraient très sévères sur son parcours scolaire, mais en ayant aucun ami à qui parler, l’école était un endroit aussi pénible que la maison.

De loin, la petite observait ses camarades de classe s’amuser ensemble. Certains se prêtaient des jouets dans la cours de recrée, d’autres s’invitaient pour passer une journée de weekend ensemble ou d’autres encore s’échangeait des trucs à manger dans leurs boites à déjeuner. Un peu jalouse, elle vit les relations se créer et grandir sous ses yeux alors qu’elle était destinée à rester seule. Si quelques élèves venaient la voir parfois, ils repartaient très vite parce qu’ils la considéraient tous comme une fille bizarre. Heureusement que Sarah était là pour rester avec elle et si jamais Madison se faisait intimider, c’était elle qui s’en chargeait. Il y eu plusieurs paroles d’échanger, parfois même des insultes et lorsque sa sœur du en venir aux coups de poings, la situation se dégrada rapidement. Désormais, Madison n’était plus considérée juste comme une fille bizarre, mais bien comme une fille violente même si c’était Sarah qui s’était énervée pour la protéger. Elle devait se résigner et accepter son destin. Ses parents passaient peu de temps avec elle, ses camarades de classe préféraient rester à distance... elle n’était clairement pas fait pour vivre en société.

Un Corayon lv10 sors de l'écume telle une petite sirène qui chante!

Et puis, un jour, tout bascula. À peine âgée de onze ans, Madison fit un malaise au beau milieu de sa classe alors qu’ils étaient sur le point de sortir pour la pause déjeuner. Des exclamations de surprises ainsi que des cris retentirent et tous les regards convergèrent vers la professeur qui faisait de son mieux pour garder son calme. Heureusement, la petite reprit rapidement ses esprits, mais elle n’était clairement plus en mesure de rester suffisamment concentrée pour suivre les cours de l’après-midi, elle fut donc renvoyée chez elle. À son arrivée, la servante fut très surprise de la voir revenir aussitôt, mais elle comprit tout de suite que la petite n’allait pas bien étant donné son visage blanc comme neige. Madison arrivait à marcher seule, mais elle se sentait faible, à peine capable de parler sans être essoufflée. C’est là qu’elle avoua à sa servante qu’elle ne se sentait pas bien depuis quelques jours déjà, mais qu’elle n’osait pas en parler car personne ne semblait se préoccuper d’elle.

Dévastée, la servante du attendre le retour de l’un de ses parents avant de pouvoir emmener la petite à l’hôpital. Elle avait besoin de leur approbation pour faire ce genre de chose et heureusement, Henri prit rapidement les choses en main. Toutefois, à peine avaient-ils quitté la maison que l’état de Madison s’aggrava un peu plus et elle commença à trembler de tout son corps sur la banquette arrière. Les tremblements étaient si puissants qu’elle en perdit même connaissance, ce qui alerta d’autant plus son père qui savait reconnaitre une crise d’épilepsie. Déjà qu’elle avait fait un premier malaise dans la journée, voilà que son état devenait réellement sérieux. À son arrivée à l’hôpital, la petite fut rapidement pris en charge par le personnel médical qui demandèrent au père et au valet de rester dans la salle d’attente. Ils avaient besoin d’espace pour s’occuper de Madison, surtout qu’elle n’était qu’à moitié consciente à ce moment-là. Personne ne savait vraiment ce qui se passait, tous se demandaient si elle allait s’en sortir et Sarah devait être la personne la plus angoissée et inquiète du monde.

Au bout d’une heure qui leur paru interminable, l’un des médecins revint finalement vers les deux adultes pour leur donner le diagnostic de leur fille. Madison souffrait d’hypoglycémie sévère, rien à voir avec un quelconque diabète et le fait qu’elle est manquée de sucre pendant plusieurs jours d’affilés aurait définitivement affecté son cerveau, ce qui aurait entrainé de l’épilepsie. Le verdict n’était pas des plus joyeux, mais au moins il y avait moyen de gérer son taux de sucre assez facilement. Tout le monde eu donc droit à un cours détaillé sur l’hypoglycémie et les symptômes qui en sont reliés. La petite prit sa maladie très au sérieux et elle ne mit pas de temps à détecter les signes d’une baisse de sucre. Toujours alerte, elle suivit les instructions du médecin à la lettre, mais cela ne l’empêcha pas de subir quelques crises épileptiques ici et là au cours de son enfance. Elle aurait pu s’en sortir sans cette aggravation de la malade, mais son cerveau étant blessé de façon permanente... elle va devoir apprendre à vivre avec.