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» La famille, source de problèmes

Mao Aying

Mao Aying
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Jeu 6 Déc 2018 - 4:27
Un grognement remonte dans ta gorge alors que le rêve que tu faisais s’estompe peu à peu. Il y a un léger bruit dérangeant, un bruit de vibration qui trouble ton sommeil. Ton corps se tourne tandis que tes mains raffermissent leur poigne sur tes draps, les amenant plus près de ton visage. Comme si ça allait changer quoi que ce soit à ce qui se passe, comme si ça ferait en sorte de taire les éléments perturbateurs autour de toi... La vibration reprend, il y a aussi d’autres bruits, des pas qui s’approchent de toi. Tu sens un poids à tes côtés alors après une nouvelle plainte, tu daignes ouvrir les yeux. T’es vraiment pas du matin, toujours lent et aimant rester longtemps au lit. En tout cas, en ce moment, tu ne comprends pas quel est le souci parce que selon ton agenda, tu n’avais absolument rien de prévu pour la journée. Donc tu comptais faire la grasse matinée et tenter de trouver un collègue dispo ensuite pour passer un peu de temps avec eux, apprendre à mieux les connaître. De quoi de léger et sympathique. Sauf que là, tu as la tête de Jiao à quelques centimètres, elle semble vouloir te montrer quelque chose. Du moins, elle pointe la porte de la chambre. Tu grommelles des mots pour dire de te laisser dormir, mais elle n’en démord pas. En plus, il y a cette nouvelle vibration qui retentit. En plus, on dirait que quelqu’un frappe à la porte de ton appartement... Tout cela te rend encore plus grognon que tu peux l’être au réveil. C’était censé être une journée au calme... Tu dois te faire à l’idée que tous tes projets sont en train d’être chamboulés. Bien émerger et comprendre ce qui se passe. Ça aiderait. Bien que... à voir comment tu réagiras face à la surprise qui t’attend.

Si tu daignes te lever, ce qui n’est pas gagné. Tu n’as pas vu l’heure, mais tu te dis que tu n’as clairement pas assez dormi.


Je me sens bousculé et devenir de plus en plus de mauvaise humeur. J’essaie de reprendre mes esprits, de comprendre ce qui se passe. Jiao n’a pas l’habitude de me déranger pour rien. Mes Pokémon sont autonomes, quand ils sont libres. Ils ne peuvent pas tous l’être dans cet endroit. L’insistance de la Granbull commence à m’agacer. En plus de la vibration de mon portable et des bruits qui semblent venir de la porte d’entrée. Il y a le feu? C’est une urgence nationale? Je devrais être tranquille aujourd’hui... Ça va, je me lève. Mots adressés à Jiao qui tentait d’attraper mes couvertures dans sa gueule pour les tirer. Elle va mettre de la bave dessus. Je l’adore, mais c’est quelque chose qui me dégoûte. Ce que je lui dis suffit à ce qu’elle se recule et je peux voir le rond mouillé qu’elle laisse derrière elle... J’évite de m’y attarder, prenant mon portable. J’ai alors quelques secondes de délais pour comprendre toutes les notifications qu’il affiche. J’ai des messages vocaux, des appels manqués et aussi des SMS. J’ai encore un moment de vide avant de regarder la source de ces multiples appels et messages, constatant qu’il s’agit de Lidia. Tous. Je n’aime pas ça, encore moins quand je réalise qu’on frappe vraiment à la porte d’entrée. Je n’ai pas très envie de savoir pourquoi elle s’agite soudainement. Je vois qu’il est dix heures passé. Je déteste être pressé le matin, mais il serait peut-être temps que je me bouge. Doucement, je m’extirpe de mes couvertures, m’assoyant sur le bord du lit. Ma main va sur la tête de Jiao, la caressant pour lui montrer que je ne suis pas contrarié contre elle. Avec le temps que je prends, j’entends de nouveau frapper à la porte et mon portable vibre dans mon autre main. Mon agente est vraiment impatiente...

Son insistance te rend de plus en plus de mauvaises humeurs. Tu espères qu’elle a une bonne raison pour te réveiller lors d’un jour de congé. Une sacrée bonne raison même.

Je me lève, marchant lentement vers la porte d’entrée. Je ne prends pas la peine de me couvrir, étant vêtu d’un simple pantalon ample en coton noir. Je laisse mon portable sur le piano puis je me dirige vers la porte. Jiao s’arrête proche du divan, curieuse. J’entends aussi Magearna sortir de sa forme Pokéball. Ça fait un bruit mécanique. Bref, je me saisis de la poignée et j’ouvre la porte. Lidia est surprise, le poing en l’air. Elle allait sûrement cogner de nouveau. Elle me regarde, puis je peux voir le rouge lui monter aux joues. C’est bien la première fois que je la vois décontenancée et pas super sérieuse. M-Monsieur Aying... Je la coupe, blasé d’avoir à me répéter. Mao. J’ai arrêté de compter le nombre de fois que je lui ai demandé de m’appeler par mon prénom. D’arrêter de me vouvoyer, aussi. Je m’attends à ce qu’elle le fasse encore. Il... Vous avez de la visite. Mes sourcils se froncent. Tout ça pour de la visite? Il n’y avait rien à mon agenda aujourd’hui. J’ignore de qui il s’agit, mais une personne qui n’a pas pris la peine de s’annoncer... À moins que j’aie mal regardé les messages et les appels manqués. Il ne me semblait pas en avoir d’autres que de Lidia. En tout cas, je l’ai rarement vue si mal à l’aise, malgré tous nos avis divergents. Cette personne ne s’est pas annoncée, en effet. J’exprime alors le fond de ma pensée sans me retenir. La contrariété paraît dans ma voix. Alors rembarre-la. Je ne suis pas disponible. Qu’elle prenne un rendez-vous comme tout le monde. À mon sens, ça pourrait être une personne du comité que je m’en moque. Qu’on me convoque d’une autre façon que celle-là, qu’on le planifie, si on a à me parler...

Tu ignores de quelle façon ça se passe si jamais ils ont à te convoquer en urgence. Néanmoins, tu ne vois pas ce que tu aurais fait pour qu’on vienne te réveiller pendant un de tes rares jours de congé.

Lidia m’apparaît comme étant plus mal à l’aise après ma réplique. Je sens que je n’aimerai pas ce qu’elle me dira. J’aurais presque envie de refermer la porte tout de suite pour ne pas entendre. J’ai essayé, me dit-elle, arborant alors une expression contrariée. Je savais que ça ne vous plairait pas d’avoir une visite imprévue... Surtout de la part de cette personne. Je suis toujours un peu lent le matin, mais je pense deviner de qui elle me parle. En effet, je n’ai clairement pas l’envie de la voir maintenant. Je sens mon visage qui se ferme, mon attitude qui devient distante. Je ne peux pas faire autrement. Pas quand il est question de...
Il s’agit de votre mère...

Ta mâchoire se crispe un peu plus. Tu savais qu’un jour ou l’autre, elle finirait par débarquer à l’improviste, mais tu ne t’attendais pas à la voir si vite.


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Mao Aying

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Sam 15 Déc 2018 - 2:39
J’aimerais dire que je ne veux pas ma mère, mais je la connais : elle insistera, c’est évident... Elle vient faire sa diva ici, ça ne m’étonne pas. Elle aurait pu m’appeler ou m’envoyer un message texte pour me demander mon avis avant de se manifester. Ça aurait été la moindre des choses, j’aurais pu avoir un agenda chargé et aucun temps pour lui parler. Par contre, je ne suis pas surpris. Tout doit toujours tourner autour d’elle, se considérant comme le centre de l’univers. On doit être prêt à la recevoir en tout temps, puisqu’elle ne sait pas se faire dire non. Son comportement est exécrable, d’un égoïsme sans nom. On peut me juger parce que j’ai des réflexions sévères à l’égard de ma mère, mais elles sont pleines de sens et de vécu. Plusieurs des personnes à son service pensent exactement la même chose d’elle, certains démissionnaient malgré leur salaire pour ne plus avoir affaire à elle. Donc ma journée au calme est compromise, ainsi que ma bonne humeur. J’ignore combien de temps elle restera... Un soupir franchit mes lèvres. Je me prépare et j’irai la chercher à l’entrée, tu peux aller le lui dire. Il est hors de question qu’elle vienne dans mon appartement pendant que je suis à la salle de bain. Elle fouillerait partout, dans toutes les armoires et tous les garde-robes. Nous aurions pu parler ailleurs, mais je n’ai pas l’envie que nous nous fassions aborder par des admirateurs ou par des employés ici. Xia aime trop attirer l’attention et ça rend la conversation encore plus difficile qu’elle peut déjà l’être. Elle rapporte toujours tout à elle. Je ne serais pas surpris de me fâcher contre elle aujourd’hui... Je vais l’informer de votre décision. Lidia ne semble pas à l’aise. C’est la première fois que je la vois ainsi. J’espère qu’elle n’est pas une admiratrice de ma mère... Je ne sais pas si je pourrai supporter une personne qui gère mon temps et qui planifie tout pour moi si elle me parle de Xia.

Tu ne vois pas du tout la véritable raison de son malaise qui est plutôt le fait que tu te sois présenté devant elle vêtu de ton simple pantalon de pyjama. Cette femme est trop pudique et protocolaire pour ce genre de situation. Tu es un collègue de travail, mais elle aurait dû s’y attendre en venant te réveiller.

Je suis désolée pour tout le dérangement que sa visite cause et de vous avoir réveillé. Mon agente qui s’excuse alors que ce n’est pas de sa faute... J’admets avoir de la difficulté à comprendre la logique. Ne t’excuse pas, ça serait plutôt à elle de le faire. Le commentaire m’échappe et il semble accentuer son malaise. Donc j’ai vraiment une admiratrice devant moi... Ça me rend plus de mauvaises humeurs. Je ne tarde donc pas à fermer la porte, n’attendant pas vraiment une réponse après mes propos. Si je fais trop attendre ma mère, j’aurai droit à son côté hautain en plus. Par contre, si elle commence à mal se comporter envers moi, je n’hésiterai pas à lui demander de partir. Je n’ai pas l’envie de m’obstiner avec elle. En me détournant, je remarque que Magearna se remet dans sa forme de Pokéball. J’en ai un sourire ironique parce que je sais pourquoi elle se comporte ainsi. Elle a compris qui s’apprête à venir ici et elle non plus, ne l’aime pas. Ça en dit long en vue de la bonté naturelle de cette petite. Jiao, pour sa part, est toujours assise proche du piano, les oreilles basses. Ça ira. J’essaie de paraître positif, sauf que je ne suis pas très convaincant. Je peux le voir avec l’expression qui s’installe sur le visage de ma Granbull. Inutile de s’y attarder plus longuement ou d’essayer de la convaincre. Je me dirige donc vers ma chambre, ouvrant les deux portes pour mon walk-in. Il est toujours aussi plein, et même plus que lorsque je suis arrivé parce que je ne peux m’empêcher de m’acheter des accessoires et d’autres vêtements. Il me faut maintenant choisir ce que je porterai pour la journée. Autant dire que c’est souvent une tâche casse-tête. Pour cette fois, j’opte pour un style sobre, sortant tout de même un pendentif et quelques bracelets. Ils sont tous posés sur des présentoirs, c’est plus simple de les distinguer et ils ne s’emmêlent pas. Je n’aime pas perdre du temps à devoir les démêler et ainsi risquer de les briser.

Tu n’es pas excessif en général, mais quand il est question de vêtements et d’accessoires, c’est tout de suite une autre histoire. Heureusement, il s’agit de la seule surconsommation à laquelle tu t’adonnes et tu fais attention sur une foule d’autres choses.

Je pose mes vêtements sur mon lit, avec les bracelets et le pendentif. J’ai toujours une légère crainte que Jiao vienne les mâchouiller ou baver dessus, mais elle sait qu’elle ne doit pas se coucher sur le lit. Il n’y a donc pas de raisons. Puis, les multiples entraînements qui sont imposés à mes Pokémon l’aident à dépenser son énergie. Elle a moins tendance à dévorer tout ce qui lui tombe sous la patte. Bref, je me rends à la salle de bain et ferme derrière moi. Je ne compte pas me dépêcher, mais je sais que si je tarde trop j’en entendrai parler pendant de longues minutes... Cette douche à l’eau chaude aidera à me réveiller et à me détendre avant d’affronter la diva. Pour la suite, je compte être clair qu’elle n’a plus intérêt à se présenter à l’improviste. Elle n’est pas le centre de mon univers et ne l’a sans doute jamais été, même quand je n’étais qu’un bébé. Un soupir franchit mes lèvres tandis que je tente de libérer mon esprit de cette contrariété. Une fois que le jet d’eau chaude mord ma peau, je parviens à fermer les yeux et à ne plus avoir de pensées en tête. Malheureusement, la réalité me rattrape très rapidement, lorsque je termine. J’aurais voulu rester plus longtemps, mais surtout ne pas avoir cette visite dont je ne voulais pas... Sortant de la cabine de douche, je me saisis de la serviette pour me sécher rapidement. Cela fait, je la noue autour de ma taille pour me rendre à ma chambre. Ainsi, il ne me reste plus qu’à me vêtir et à enfiler les bracelets et le pendentif pour être prêt à rejoindre Xia. Je n’ai aucune motivation pour ça... Je glisse mon portable et la clé pour circuler dans une des poches de mon pantalon et me voici à refermer la porte de mon appartement derrière moi. Mes pas sont lents. J’essaie de rester souriant quand je croise le personnel, mais plus j’avance et plus je sais que mon visage se ferme. Je ne peux pas faire autrement avec ma mère dans les parages. Cette femme qui m’accorde de l’attention seulement quand ça l’arrange.

Maintenant, tout ce qui te tourne en tête est de couper court à la conversation qui s’installera entre vous, désireux de sauver une partie de ta journée.

Trop rapidement, j’arrive près de l’accueil. Je la vois alors, assise sur une des chaises. Cela m’étonne qu’elle se montre patiente. Peut-être a-t-elle compris que ça n’a aucun sens de se présenter sans même s’annoncer. J’ignore ce que Lidia lui a raconté pour qu’elle soit calme. J’aurais aimé le savoir, ça m’aurait permis d’improviser que j’ai une journée chargée. Dans tous les cas, je compte essayer. Tout pour qu’elle reparte au plus vite...


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Mao Aying

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Lun 31 Déc 2018 - 23:35
Xia est toujours bien arrangée, toujours maquillée, toujours bien habillée. Même quand elle est en congé, il faut qu’elle prenne soin de son image. C’est à croire qu’elle pense que les paparazzis vont grimper à ses fenêtres pour observer ses moindres faits et gestes... Alors qu’il y a la sécurité tout autour des appartements luxueux qu’elle loue. Elle a abandonné l’idée d’acheter des domaines, c’est plutôt long et laborieux à revendre par la suite. Puisqu’elle déménage toujours aussi souvent... J’espère qu’elle n’est pas venue pour m’annoncer un déménagement dans la région. Plus ma mère est loin de moi et mieux je me porte, je ne tiens pas à la voir plus souvent. Heureusement, mon emploi du temps ne me le permettrait pas. Bref, alors que je m’approche, elle bouge la tête et me remarque. J’essaie de contrôler mon expression faciale autant que je le peux, mais je sais que je suis plus froid et plus fermé que je le suis en d’autres compagnies. Elle me fait réagir sans même que je le désire, ça a tendance à m’agacer. Mes jambes s’arrêtent de marcher à une certaine distance, alors elle se lève de la chaise qu’on lui a attribuée pendant l’attente et vient à ma rencontre. Elle non plus ne sourit pas. Il n’y a que lors de jeux d’actrice qu’elle le fait. Ou quand elle défilait. Sur ce point, je ne l’ai pas connue. Xia a cessé sa carrière de mannequin à cause de moi, quand elle est tombée enceinte. Elle était déjà moins en demande puisqu’elle avait franchi la trentaine. J’étais aussi un moyen de mousser sa nouvelle carrière. Quand j’y pense, il y a tellement de choses chez elle qui me fâchent. Si elle pouvait être moins égoïste, ça réglerait sans doute les autres soucis qu’elle refuse de voir. Après tout, madame est parfaite.

Beaucoup de mauvaise foi quand il est question de ta génitrice. Néanmoins, on peut dire que c’est légitime de ta part d’en avoir un fond.

Mao! Je suis contente de te voir. Je ne crois pas un mot de ce qu’elle vient de dire et je suis incapable de lui rendre la politesse. Ma mère est là pour elle, parce que c’est une belle occasion de venir à la Ligue. Je présume qu’un film dans lequel elle a la vedette prendra l’affiche en salles sous peu. Elle tente un coup de publicité. J’en serre la mâchoire tellement ce genre de méthode me répugne. Sa main se pose sur mon bras alors qu’elle me fait la bise. Ça aussi, ce n’est pas habituel. Je m’efforce donc de le faire aussi, mais je ne la touche pas. Mes bras restent de chaque côté de mon corps. Je ne peux pas faire autrement que d’instaurer une distance avec cette femme. Je ne veux pas de proximité avec elle, tout serait faux. Tout serait aussi faux qu’elle et sa personnalité fade et diva. Lorsqu’elle se recule, les mots qu’elle mentionne me font réagir malgré moi. Je suis navrée de me présenter à l’improviste. J’ignore si Xia voulait ajouter quoi que ce soit. Honnêtement, je m’en moque. C’était volontaire de ta part. Tes excuses ne sont pas sincères. Je sais que mon visage se ferme plus encore, que mon regard durcit. Je voudrais ne pas être un livre ouvert, ne pas être expressif. Je tiens ça de mon père. Certainement pas de la manipulatrice qui me fait face et qui paraît faussement outrée. J’attends que ça, qu’elle se vexe et qu’elle parte. Il y a des employés dans le coin, des personnes à l’accueil. Sans surprise, ils nous observent en essayant de donner l’impression qu’ils continuent leur travail. J’aimerais ne pas faire un scandale à peine arrivé en tant que champion, mais quand il est question de ma mère, c’est plus fort que moi. Les réactions s’enchaînent. Puis, si elle a trop honte, elle ne reviendra pas. Je serai tranquille, à devoir seulement subir ses appels de temps à autre. C’est suffisant. C’est même déjà trop.

Voilà plusieurs mois que tu ne l’avais pas vue, qu’elle se tenait loin de toi. Ce n’était qu’une question de temps, avec ta nomination au poste de champion, avant qu’elle se manifeste.

Allons, ne pouvons-nous pas discuter dans un endroit plus tranquille? Je sens qu’elle essaie de sauver les meubles, de bien paraître devant un public, comme à l’habitude. Pourtant, plusieurs de ses anciens employés peuvent affirmer à quel point cette femme ne pense qu’à elle et à quel point elle a des caprices qu’il faut impérativement satisfaire... Il est trop tard pour changer cela, pour parvenir à briser cette réputation qui la précède. Elle passe son temps sur son piédestal, difficile de le manquer. Même encore aujourd’hui, il est là, elle se tient dessus. Elle a beaucoup trop de fierté pour l’abandonner. Fierté mal placée... Nous pouvons. Je n’avais pas envie de le lui accorder, mais je présume que je ne peux pas la retourner d’où elle vient dès maintenant. Je voudrais, je le voudrais vraiment. Sa présence ne me manquait pas. Elle ne m’a jamais manquée même pendant mon enfance. Toutes ces femmes qu’elle engageait pour prendre soin de moi étaient de bien meilleures mères qu’elle l’est et le sera. Bref, sans le moindre geste à son égard, je tourne les talons pour revenir à mon appartement. Pourvu que nous ne croisions pas un autre champion... Je ne tiens pas à leur présenter ma mère. Je ne veux pas qu’elle vienne ici plus souvent. Je ne crois pas qu’elle parviendrait à se lier à l’un d’eux. Ils sont assez intelligents pour déceler à quel point cette femme est fausse jusqu’au bout des ongles. Néanmoins, elle pourrait s’imposer, comme elle le fait avec moi en ce moment. Au moins, les autres ont la chance de ne pas être son fils. J’entends ses talons hauts qui claquent contre le plancher, c’est le signe qu’elle me suit. Je marche sans doute trop vite pour elle, même si elle a gardé sa démarche de mannequin et qu’elle parvient à faire de grands pas. On ne peut pas dire non plus qu’elle soit petite. Voilà pourquoi elle a pu être mannequin internationale. Sinon, elle aurait été restreinte dans les contrats obtenus.

Peut-être que ta vie aurait été différente, mais le passé ne peut pas être changé. Il te faut vivre avec, en sachant également que les membres d’une famille sont imposés, non choisis.

Je profite de ce moment de silence (bien que troublé par les claquements de talons) pour reprendre le dessus, pour tâcher de ne pas laisser libre cours à mes émotions. J’aimerais que les employés ne me voient pas avec une expression si rude au visage. Heureusement, nous ne croisons personne sur notre chemin. C’est plutôt étonnant et j’en viens à me demander si Lidia n’est pas derrière tout cela. Il faudrait que je pense à la remercier, si c’est le cas. Même si elle n’a pas réussi à faire partir l’indésirable.


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Mao Aying

Mao Aying
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Ven 4 Jan 2019 - 6:05
Lorsque nous arrivons à proximité des quartiers des appartements, je sors ma carte d’accès pour déverrouiller la première porte. Il n’y a que peu de personnes qui ont ces accès. Nos agents et les champions, principalement. Quelques employés qui doivent s’occuper de l’entretien des lieux et aussi les soigneurs. Il faudrait que j’apprenne rapidement à mieux les connaître. Ils prennent déjà soin de mon équipe. Ça me rassure de voir que leur travail leur tient à cœur et qu’ils seront là lors des divers matchs. En tout cas, on ne peut pas dire que mes Pokémon manquent d’attention. Bref, j’entends la voix de Xia, mais je n’ai pas porté attention à ce qu’elle a dit. Ça avait forcément un lien avec ce qui se trouve ici. Elle va se montrer curieuse, essayer d’en savoir plus maintenant qu’elle a constaté que cet accès est restreint... Sa mentalité me dégoûte. Je reste silencieux, marchant jusqu’à la porte de mon appartement. Je présume alors que ses paroles n’étaient que des observations et qu’elle n’attendait pas vraiment de réponse de ma part, sinon elle aurait insisté ou se serait vexée une fois de plus. Ça aurait été plus pénible que ce moment peut déjà l’être. Je garde en tête de tenter de le couper autant que possible. Je trouverai un moyen que ma mère parte dans les trente premières minutes. C’est ici, informai-je alors que nous nous trouvons devant l’entrée. L’extérieur n’a rien d’exceptionnel ou de très luxueux, certainement pas dans les goûts de la femme derrière moi qui regarde le tout d’un œil critique et hautain. S’il avait fallu qu’elle passe le moindre commentaire, mais il semble qu’elle ait compris que je ne l’aurais pas accepté. Donc, j’ouvre la porte et entre avant elle, bien que j’ai conscience que la politesse aurait voulu le contraire. Elle est mon invitée, mais elle est une invitée indésirable. Je ne compte pas faire tout pour qu’elle soit à son aise. C’est mon confort qu’elle brime en étant ici.

S’il est vrai que tu as une foule de raisons pour ne pas l’apprécier, l’instant pourrait être plus agréable si tu faisais des efforts pour avoir moins de mauvaises pensées.

Dès que Xia est entrée, je referme derrière elle. La pièce dans laquelle nous entrons est le vaste salon, dans lequel trône mon piano. Sans attendre qu’elle ait terminé d’observer la pièce, je l’invite à s’asseoir sur le fauteuil, n’ayant pas l’envie de partager mon espace avec elle. Je préfère être seul sur le sofa. Sans un mot, ma mère s’y installe, croisant ensuite les jambes. Il n’est pas difficile pour moi de constater qu’elle continue de regarder et de juger l’environnement dans lequel je vis. Je n’ai pas encore eu le temps de mettre toute la décoration à mon goût. Néanmoins, le salon est l’endroit qui me convient le plus. C’est lui que j’ai pris le temps de revoir, le premier. Ensuite, je compte m’attaquer à ma chambre, puis à la cuisine. Il ne restera que la salle de bain pour bien conclure la tournée. Désires-tu quelque chose à boire? Je m’efforce de lui parler d’un ton convenable, de ne pas montrer mon agacement. J’aimerais ne pas être un bon hôte, de ne pas lui faire une telle proposition dans l’espoir qu’elle se lève, offusquée, et tentes par elle-même de rejoindre la sortie du bâtiment. Ce scénario m’attire presque un sourire amusé. Presque. Il ne faudrait pas que je le montre, elle me questionnerait à ce propos. Il n’y a rien de drôle, en ce moment. Malheureusement. Je prendrais une tisane ou un thé, si tu as. Je ne suis pas friand de thé, donc ce choix ne m’étonne pas. Elle est véritablement à l’opposé de moi. C’est à se demander si elle est réellement ma mère, si mon lien de parenté avec elle existe vraiment. Sur mon certificat, il est bien inscrit son nom. Même physiquement, je tiens plus de mon père que d’elle. Ce n’est pas une mauvaise chose. Lui, au moins, me laisse simplement indifférent. Il est parti, ne pouvant plus supporter la vie que Xia lui imposait. Je n’ai plus jamais entendu parler de lui par la suite. J’ignore même s’il est toujours en vie. Je présume qu’on nous aurait prévenus.

Tu as appris à te détacher de ça, à ne plus ressentir de peine face à ce départ soudain. S’il n’a plus envie de faire partie de ta vie, tu ne tiens pas à ce qu’il puisse encore l’influencer de quelque manière que ce soit.

Je vais voir ce que j’ai, je reviens. Elle me répond d'un hochement de tête. Je suis certain que je n’ai rien de ça donc dès que je me trouve hors de vue, j’extirpe mon portable de ma poche de pantalon pour envoyer un message à Lidia. Peut-être que les employés ont une réserve. Ils ont une cafeteria à leur disposition. D’ailleurs, nous pouvons aussi faire appel à des services d’un traiteur pour les repas. Ça me semble de trop, mais je sais que c’est parce que cela me rappelle le côté excessif de Xia. Je ne voulais pas vivre dans le luxe. J’avais certes une femme de ménage pour mon condo à Irisia, mais j’effectuais quelques tâches moi-même. Elle n’avait pas à laver intégralement mon milieu de vie. Je cuisinais par moi-même, cherchant des recettes sur Internet. Au moins, ici je me débrouille, la plupart du temps. Les journées plus occupées, il est possible que ça se termine avec un restaurant ou avec les services mis à notre disposition. Notre emploi du temps est souvent chargé. Bref, tandis que j’ouvre mes armoires dans la cuisine, j’entends mon portable qui émet un son de notification. Heureusement, il n’est pas assez fort pour être perçu jusqu’au salon, à moins qu’elle m’ait suivi. Ça ne m’étonnerait pas... Elle va forcément me blâmer de ne pas lui avoir fait visiter mon appartement. Donc, je regarde la réponse de mon agente qui me donne les saveurs de thé et de tisane disponibles. C’est à ce demander si elle les a appris par cœur. De mon côté, je n’ai que diverses sortes de café et ce n’est pas assez délicat pour ma mère. Un soupir franchit mes lèvres. Avant de faire appel à Lidia, je retourne au salon. Je trouve Xia près de mon piano et ça ne me plaît pas du tout. Me raclant la gorge pour attirer son attention, je lui pose la question sans détour. Du café te conviendrait? J'ai plusieurs saveurs. Je doute qu’elle me dise oui, mais j’essaie. Si elle peut me demander de l’eau, ça serait parfait. Rien de chaud qui devra refroidir avant qu’elle le boive, et donc qui écourtera sa visite surprise. Mauvaise surprise.

Ça se voit à des kilomètres, à cause de ton attitude, que tu espères qu’elle parte au plus vite. Ne crois pas que ta mère n’ait pas remarqué...


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