___Catastrophes naturelles, désastres, cataclysmes… Les Absol sont des pokémons reclus et dont la vie d’ermite n’a nulle autre cause que leur association à ces phénomènes. De tout temps, cette espèce de pokémon, à la sensibilité extraordinaire leur permettant de sentir des dangers bien avant qu’elles ne se produisent, a été rejeté par l’Homme, et parfois même par d’autres espèces pokémons. Les raisons sont évidentes ; ou du moins, elles l’étaient. Depuis les premiers écrits ayant traversé les siècles, il est fait mention de pokémons à la fourrure blanche porteurs de malheur et de désastres. Des pokémons qui, peu avant des séismes, des ouragans ou même des éruptions, venaient dans les endroits les plus touchés. Ils étaient tels l’ombre d’un malheur latent, la menace sombre nimbées d’un éclat blanc angélique.
___Seulement, aujourd’hui, la situation est bien différente… Et pourtant, les Absol restent des pokémons en marge de la société. De plus en plus de dresseurs en capturent, et les rumeurs deviennent moindres ; pourtant, l’ombre des anciennes croyances planent dans l’esprit de nombreuses personne. Si ceux portés par leur amour pour les pokémons, ou du moins leurs connaissances sur ces derniers, passent au-delà de ce qui a pu se dire, il n’en va pas de même pour les autres. Ceux n’ayant comme connaissance sur les pokémons rien d’autre que la marque de croquette pour leur Ponchiot ou le type de brosse adapté aux poils de leur Skitty, bien plus nombreux que l’on ne pourrait croire, ont entendu parler des Absol et leurs calamités. Sur un sondage récent, plus d’une personne sur deux refuserait de suivre un Absol qui viendrait les voir. Pourtant, là est tout leur altruisme.
___Lors d’un séisme ayant secoué toute la région du Kantô il y a de cela plus de trois ans, un village a été entièrement recouvert par les vagues du tsunami qui avait suivi ; miraculeusement, il n’y eut aucune victime à déplorer. Pas la moindre. Tous les habitants du village avaient été sauvés par un couple d’Absol qui, ayant pressenti le danger, étaient venus pour les secourir. Marc, un ancien habitant de ce village, parle de cet étrange après-midi où ses convictions avaient bien failli lui coûter la vie, où celle-ci a été sauvée par deux pokémons qui ne lui devaient rien.

___« J’étais avec ma femme, devant la télévision. Alors que je m’endormais peu à peu, une ombre avait attiré mon attention. J’ai d’abord cru à une illusion causée par ma fatigue, et puis j’ai vu ce pokémon dont je n’avais jusqu’à présent entendu que des rumeurs. Evidemment, ma première réaction avait été de le chasser ! Je ne voulais pas de ce pokémon de malheur près de chez moi. Je me souviens très précisément du regard qu’il m’a alors lancé ; d’une profondeur effroyable, dans laquelle j’ai cru sombrer. Et là, tout au fond, une lueur d’agacement mêlée à la lassitude et l’inquiétude. Vous avez déjà été auprès d’un pokémon au quotidien ? On a beau ne pas parler la même langue, ils sont tout aussi expressifs que nous, si ce n’est plus. Et lorsque cet Absol avait détourné les talons, j’étais profondément troublé. »
___Marc avait refusé de suivre le pokémon car il n’en avait toujours entendu que du mal, nous a-t-il confié.
___« Et puis, j’ai entendu les voix. Des jeunes du villages avaient compris ce qu’étaient venus faire ces deux Absol de par chez nous ; un dresseur notamment, partis plusieurs longues années sur les routes et ayant affronté l’élite, a cherché à convaincre le village. Si tout le monde finissait par être interloqué, nombreux étaient encore les sceptiques. Mais le séisme, bien qu’assez léger, et l’alerte lancée par les autorités à la télévision et aux radios, quelques minutes plus tard, annonçant un risque de tsunami, a convaincu tout le monde.
___Vous savez, par ici, il n’est pas rare de ressentir des séismes ; nous sommes assez préparés, presque trop. Peut-être qu’au lieu de fuir, nous aurions simplement été sur le qui-vive. Nous avons déjà connu tellement d’alerte, sans réelle conséquence. Mais la panique nous a atteints ; trop d’éléments nous assaillaient. Alors nous sommes partis. Ceux qui refusaient encore se sont vus tirés de force par les autres, et finalement, nous avons suivi ces pokémons. Ils nous ont sauvés la vie. Moins de deux heures plus tard, alors que les Absol s’étaient arrêtés sans préavis sur une colline et que nous attendions dans un silence tendu, nous avons vu notre village se faire ravager par les vagues. »
___Les yeux de Marc se mirent à briller lorsqu’il nous raconta cela, alors que son regard se perdait loin, bien loin de nous, sans doute face au spectacle d’un tsunami dévastant son lieu de vie. Pourtant, un léger mais tendre sourire s’était dessiné sur son visage.
___« Vous savez à quoi nous pouvons penser lorsque l’on fait face à une telle catastrophe naturelle ? Nous pouvons penser à notre maison, à nos biens, à tout ce que nous avons perdus. Si les Absol étaient repartis dès l’instant où ils avaient été rejetés, nous aurions pu les accuser, ou bien des voisins ayant vu le spectacle auraient pu le faire. Mais lorsque j’ai vu cette immense vague s’abattre sur mon village, je n’ai pensé qu’à une chose : grâce à ces pokémons, ma femme et moi, nous étions sains et saufs, en sécurité. Le village tout entier l’était. Peu importait les maisons… Oh, bien sûr, ce n’était pas un plaisir d’assister à cette destruction. Mais nous étions en vie. »

___C’est un fait désormais établi et reconnu que, de nombreuses fois, les Absol ont aidé d’autres populations à éviter d’autres catastrophes. Pourtant, car de toute époque il est plaisant de trouver un coupable, les Absol ont longtemps toujours été tenus coupables. Nombre sont ceux, las de tenter d’aider en vain, ayant trouvé refuge dans des montagnes inhospitalières où personne ne pourraient les blâmer. Seulement, même ainsi, il est encore possible d’entendre des montagnards blâmer ces pokémons pour un éboulement ou un autre.
___Alors si un jour vous avez la chance d’en apercevoir un, et que celui-ci regarde avec attention une ville ou un village, réfléchissez-y bien ; ne laissez pas de vieux mythes vous prendre la vie.