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Sam 7 Jan 2017 - 16:31

De l'état de la coordination

Par Maria Anthea


Quel spectacle plus plaisant, dites le moi, que de voir un dresseur en symbiose parfaite avec ses pokémons dans l’exécution d’une prestation artistique ? Bien loin de l’esthétique brute des combats officiels, la coordination a apporté à l’élevage des pokémons dans un but professionnel une dimension artistique et émotionnelle qu’elle ne connaissait pas par le passé. Ces spectacles, où se mêlent aussi bien danse, théâtre, musique et autres arts, ont gagné au fil des années la sympathie du public. Les concours de coordination sont aujourd’hui des activités qui attirent un grand nombre de personne, et les challenge de l’Elite 3 sont aujourd’hui rediffusés mondialement, faisant des challengers des célébrités internationales.
Avec un public aussi fédéré et fidèle, tout pourrait paraître rose dans le monde de la coordination. Et pourtant, vous allez voir que l’envers du décor ne fait finalement que peu rêver.


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Je suis en direct de Méanville, où se tiendra dans la soirée le trente-troisième concours officiel de coordination. J’ai eu le temps de poser quelques questions à l’organisateur de l’événement avant que celui-ci ne soit sollicité par la gestion du spectacle, et il m’a dit que les billets s’étaient vendus à une vitesse folle et que la télévision serait présente ce soir. Il m’avait ainsi promis un grand spectacle, mais à ce sujet, il m’a semblé quelque peu nerveux et a préféré couper court à la conversation.
Intriguée, j’ai donc réussi à me rendre dans les coulisses du stade, et c’est là que j’ai pu comprendre d’où venait son malaise. L’espace réservé aux compétiteurs était prévu pour accueillir un nombre important de coordinateur, et pourtant, j’ai pu en compter à peine une dizaine présents sur les lieux, à quelques heures de l’événement.

Ce vide dans la participation des coordinations n’est ni nouveau, ni surprenant : les concours se vident, non pas du côté du public, mais des participants. La flamme n’est plus là, et les coordinateurs ne semblent plus avoir le désir de s’y impliquer. J’ai eu le loisir d’interroger les quelques irréductibles ici présents pour avoir leur avis sur le sujet. Extraits choisis :


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Martin Wayne (coordinateur, 3 rubans)

    Même si je suis toujours très enthousiaste à l’idée de participer à un concours et de me produire sur scène, je comprends parfaitement la lassitude de mes collègues, pour être tout à fait honnête.
    Si vous voulez, dans la coordination, on souffre de la comparaison avec les dresseurs traditionnels qui participent à des combats officiels. Ca peut paraître quelque peu hypocrite, dans le sens où nous avons le droit d’affronter les champions d’arènes tandis qu’eux n’ont pas accès aux concours de coordination, mais dans les faits, il s’agit bien là d’une maigre compensation.
    Regardez donc le parcours idéal d’un dresseur : battre les huit champions d’arène de sa région, se présenter face au Conseil des 4 et remporter son challenge. On a la même chose en coordination, avec nos cinq rubans à collecter avant de se confronter à l’Elite 3, le graal qui nous donnera une reconnaissance énorme. Mais là où le parcours de dresseur est beaucoup plus attrayant et « simple », c’est dans le fait qu’ils sont beaucoup moins contraints que nous. Ils peuvent avancer sur les arènes à leur rythme. A l’inverse, nous, coordinateur, devons attendre de longues périodes entre chaque concours dans l’espoir de gagner un concours. Et il faut bien se dire une chose : un coordinateur qui ferait une série parfaite en remportant un ruban à chaque concours prendrait près d’un an avant de pouvoir se mesurer à l’Elite 3. Rajoutez deux mois par concours perdu, et vous comprendrez que pour nous, la consécration ultime apparaît comme un rêve lointain... Je ne dis pas que c’est forcément plus rapide pour un dresseur d’atteindre le Conseil des 4, mais le parcours comporte plus d’étapes intermédiaires, c’est une ascension beaucoup plus dynamique et jalonnée.



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Helen Carols (coordinatrice, premier concours)


    Mon avis est à prendre avec des pincettes, puisque je ne suis encore qu’une débutante, mais je pense que ce qui fait fuir les dresseurs de la carrière de coordinateur, c’est, entre autres, les contraintes liées aux pokémons. Là où un dresseur classique pourra construire une équipe optimisée de pokémons forts en combat, avec en plus les opportunités de se spécialiser dans un certain type, un coordinateur sera toujours quelque peu handicapé de ce point de vue.
    Chacun d’entre nous a une certaine esthétique plus ou moins marquée dans sa prestation et sa manière d’aborder la coordination. C’est de cette esthétique que dépend notamment les pokémons que nous choisissons de faire monter sur scène. Nous avons besoins de compagnons qui nous permettent de nous exprimer sur scène comme nous l’entendons. A titre personnel, je me verrais mal, par exemple, faire venir un Tyranocif, un Tropius ou même un Machopeur dans mes spectacles, parce qu’ils ne correspondent pas à ma manière de faire, alors que dans une situation de duel et d’optimisation d’équipe, ils seraient probablement très utiles.
    De plus, les pokémons que nous choisissons se doivent d’avoir un impact scénique. Je sais bien qu’avec un peu d’imagination, n’importe quel pokémon peut devenir une pièce d’un spectacle bien agencé, mais soyons honnête : certains imposent beaucoup trop de contraintes techniques pour que nous puissions les utiliser de manière efficiente. Prenez les pokémons poissons, par exemple.



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Mia Humpfrey (chroniqueuse de « Coordi’hebdo »)


    Je pense qu’il y a un sentiment de frustration chez les coordinateurs aujourd’hui qui est très fort. Il faut dire qu’en dehors des concours officialisés, ils ont peu, pour ne pas dire aucune, opportunité d’exercer leur fibre artistique, à moins d’avoir une autre profession à côté, à l’image du musicien et désormais coordinateur Tony Schwärtzwind. Ils se retrouvent finalement à devoir entraîner leurs pokémons comme des dresseurs classiques, afin de leur apprendre de nouvelles techniques et de les faire évoluer, tandis qu’ils ont par ailleurs un entraînement stricte et propre à la coordination à suivre. Au final, les coordinateurs se retrouvent avec une dose de travail double, qui ne s’exprime qu’à des échéances rares comparées à celles des dresseurs. C’est un sacré travail d’abnégation que d’être coordinateur, aujourd’hui. De plus en plus de coordinateurs se tournent d’ailleurs vers des activités parallèles, comme par exemple l’élevage.



Comme vous pouvez le constater à travers ces extraits, les causes de la désertion des concours par les coordinateurs semblent être multiples. Ce sentiment est-il uniquement passager, ou nous dirigeons nous inexorablement vers la fin de la coordination ? Le format des concours doit-il être revu ? Seul le temps nous le dira.

C’était un reportage signé Maria Anthea, à vous les studios !


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